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Sujet: alixia and a riot about to explode into flames Mar 30 Oct - 17:56
and a riot about to explode into flames
Elle est confortablement installée sur le luxueux canapé de la demeure résidentielle, les genoux ramenés contre elle, et ses yeux attentifs balaient les pages jaunies du livre qu'elle dévore avec vivacité. Son corps mince, blotti contre les coussins du sofa crème, est imperméable à la lumière pâle du soleil, des bruits de pas incessants des muets qui s'attèlent à leurs tâches quotidiennes, des chuchotements tranquilles des gardes postés devant la porte, ou d'une phrase superflue ; cet ailleurs ne l'atteint que difficilement sa brume livresque. Elle est là, simplement là, dans une bulle suave, les traits détendus, ses cils éternellement baissés balayant ses pommettes, et elle lit. Emportée. Alix s'est embarquée dans un voilier sur les océans, sur les ailes d'un oiseau mythique, accrochée aux souffles d'un vent du nord, agrippée à la corde d'un rêve, et, se perd entre les mots d'un livre quelconque, alors que son bel esprit mélancolique s'échappe vers d'autres contrées. Le soleil froid de septembre fait jouer dans sa chevelure châtain des reflets d'or en fusion. Ils sont longs et, dénoués autour de son visage baissé, échappent à son contrôle, laissent s'enfuir des mèches qui encadrent délicatement ses joues, et touchent presque son précieux livre. Elle ne remarque pas même la présence de sa mère, installée derrière le bureau en bois massif. Sacrilège. Alicia Snow n'est pas de ces femmes que l'on ignore. Femme puissante, beauté opalescente, perfection constante. On ne saurait poser les yeux ailleurs que dans son regard bleu glacé. Longtemps, Alix a regretté de ne pas avoir hérité des yeux de sa mère ; de son visage au port altier ; de sa crinière d'or qui, ramenée dans un chignon impeccable, souligne la forme délicate de son visage d'opale. Modèle inégalé. Objectif inatteignable. Mère vénérée. Longtemps, elle a cherché à s'attirer davantage de faveurs de la part de sa génitrice. Mais, aujourd'hui, tandis que ses idéaux diffèrent silencieusement de ceux qu'on a longtemps cherché à lui inculquer ; aujourd'hui, l'adolescente est bien trop préoccupée par les mots qui s'enchaînent, les phrases qui se succèdent, les lettres qui dansent sous ses yeux émerveillés. Alicia est sans doute en train de signer d'autres papiers qu'on juge d'une importance capitale ; toute une histoire de politique dont elle n'a que faire, en apparence. Mieux vaut montrer un profond désintérêt pour la politique de Panem, sous peine qu'on considère qu'elle voudrait faire de l'ombre à Nox. Un léger sourire se hisse sur ses lèvres rosées. Personne ne peut faire de l'ombre à Nox. S'il ne ressemble en rien à leur mère physiquement, il a hérité d'Alicia ce charme incontestable, cette aura magnétique, ce charisme inégalable. Il a besoin de vivre sous les projecteurs pour s'épanouir et Alix, secrètement, se repait de son ombre, se complait dans l'obscurité qu'il laisse flotter tout autour d'elle. Parce qu'elle ne sait pas attirer les regards, sauf ceux étonnés des habitants du Capitole qui la voient évoluer tranquillement dans la rue, dépareillée au milieu de ses semblables. Elle est de ces filles qui se lamentent silencieusement de ne pas être assez belles, mais qui ne feraient rien pour y remédier. Elle juge avoir mieux à faire. Comme finir son précieux ouvrage, par exemple.
On toque successivement trois brefs coups à la porte. D'un même mouvement, les deux Snow relèvent la tête et, le garde posté à l'extérieur doit prendre ce silence comme une autorisation car il ouvre aussitôt la porte. Ses yeux – troublés de mythologie, brillants d'aventure, illuminés par les rayons du soleil qui filtrent à travers les immenses baies vitrées, ensevelis encore sous les pages qu'elle vient de dévorer – se posent sur l'opportun qui ose percer la bulle de quiétude dans laquelle elle s'est plongée. Le visage de l'homme trahit une certaine appréhension, proche de la panique ; il survole la pièce entière du regard, aux aguets, comme si quelque chose – ou quelqu'un ? – allait surgir de l'armoire et se jeter à leurs gorges. « Madame... », commence-t-il, complètement essoufflé avant de continuer : « Des rebelles ont réussi à atteindre la résidence présidentielle. » L'espace d'une minute, la pièce est plongée dans un silence de plomb. De mort. Spectre funeste qui enlace la demeure entière de ses longs bras fantomatiquement décharnés. Pourtant, le Président n'est pas ici. Ou peut-être que si. Elle n'en sait trop rien. Alix a cessé de le chercher ; elle ne veut pas trouver le tyran de Panem, des hauts-le-cœur se font ressentir lorsqu'elle croise cet homme dans son salon, ou dans la chambre de ses parents. Elle ne veut pas voir cet être abject, qu'il meure. Que les rebelles l'assassinent aujourd'hui, que tout soit fini. Pourtant, comme souvent, elle se retrouve à river sur deux eaux, sans savoir sur laquelle accoster. Si elle sait qu'elle désire ardemment la fin de cette infamie qui finira de bouffer littéralement tout le pays, elle ne veut pas perdre son père. Son père qu'elle aime, envers et contre tout. Chair de sa chair. Sang qui coule dans ses veines. Cadeau de vie qu'il lui a offert, premier d'une longue liste qui ne connait toujours pas de point final. Parfois, elle se demande si le père ne tente pas d'excuser les torts du politicien, en se répandant en présents, tous plus beaux les uns que les autres. Multitudes de bijoux attentivement scellés dans son coffret ; bon nombre de vêtements soigneusement pliés dans son armoire ; myriades de livres précieusement rangés dans sa bibliothèque. Il multiplie les cadeaux, à défaut de se répandre en excuses. Pour chaque erreur qu'il a pu commettre, ce pauvre petit pêcheur. Chaque ignominie dont il est l'investigateur, ce vil diffamateur. Mensonge. Il ne fait que lui mentir, à Alix. En lui promettant paix et harmonie. En jurant que la terreur est bientôt finie. En assurant que l'espoir ressurgit. Mais il est mort, l'espoir. Comme la gamine qui prenait les dires de son père pour paroles d’Évangiles. Elle a cessé de croire en lui ; désillusion totale pour une simple conscience morale. Elle observe sa mère à la dérobée ; toujours impeccable, presque irréprochable, Alicia Snow se tient droite et fière sur le fauteuil présidentiel. Les pâles rayons du soleil qui parviennent encore à éclaircir la pièce l'auréolent d'une lumière surnaturelle ; et en cet instant, elle semble incroyablement puissante. Plus redoutable encore que son mari à qui, pourtant, il suffit d'un simple claquement de doigt pour réduire à néant tout un District. Non, Madame Snow est parée d'une froideur toute hautaine, gelant les membres et la détermination de ses vis-à-vis, et son regard polaire tourmente autant qu'il condamne. Tel le gamin qu'il était encore il y a peu de temps, le soldat baisse la tête, comme pris sur le fait ; comme s'il était personnellement responsable. Alix observe la scène, plutôt sereine en apparence, intérieurement aux prises avec une tempête redoutable. L'océan s'est déchaîné, le voilier s'est fracassé contre les rochers. Elle n'entend même pas les brefs échanges entre sa génitrice et le soldat.
« Nous devons vous emmener en lieu sûr. Ordre du Président. » Alix frémit. Mais, docile, obéit. Elle se lève prestement du sofa tandis que sa mère, drapée de sa grâce naturelle, délaisse le siège avant d'avancer de son pas conquérant jusqu'à la sortie du bureau. Elle ne semble pas même touchée par la nouvelle ; comme indifférente au feu de la rébellion qui vient de s'embraser jusqu'au Capitole. Jusqu'au sein du camp adversaire qu'on jurait pourtant imprenable. Si même leur demeure risque d'être assaillie par les assauts des rebelles, qui est en sécurité ? Un frisson court le long de son échine. Nox. Simple prénom qui suscite pourtant une terreur sans nom en son sein. Peur sourdre qu'il soit arrivé malheur à son tendre frère. Rage contrite contre les possibles assaillants – sans doute chimériques – de son ainé. L'inquiétude pour Nox est telle qu'elle en oublierait presque sa propre sécurité ; ou même celle de ses parents. La porte du bureau présidentiel se referme sur elle et Alix émerge enfin de ses sombres élucubrations. L'esprit quelque peu absent – perdu autre part qu'entre les pages d'un énième livre cette fois-ci –, elle suit d'un pas presque rêveur, dont les échos dans le couloir désert n'atteignent que difficilement ses oreilles, le soldat chargé de les guider sa mère et elle, dans un lieu considéré comme sûr. Passant par un dédale inimaginable de couloirs, Alix manque de heurter le dos du jeune homme devant elle lorsque celui-ci s'arrête brusquement en plein milieu du couloirs, alerté par des bruits résonnant à quelques mètres de là. Le cœur de la brune bat un rythme qu'elle n'a jamais connu auparavant. Car, si ses idéaux la conduisent sans l'ombre d'un doute vers la cause des rebelles ; elle se sait incapable de ne serait-ce qu'effleurer ses désirs utopiques du bout du doigt. Fille de Snow, le tyran de Panem, elle est, sans l'ombre d'un doute, condamnée à se terrer silencieusement sous les montagnes d'ouvrages, au milieu des imbéciles qui peuplent le Capitole, au sein de personnes qui lui sont, idéologiquement parlant, des ennemis. Elle est bien trop désillusionnée pour se nourrir d'espoirs vains. Aussi, alors que s'échapper de ce couloir étroit et trop sombre, fuir jusqu'à croiser ces prétendus parasites de Panem – d'après son père –, l'adolescente se plaque presque au mur avant de pénétrer dans la salle devant laquelle le soldat est posté, aux aguets, prêt à défendre la première dame de Panem et sa progéniture. Alix ne s'étonne même pas de n'avoir jamais aperçu la porte par laquelle elle vient de passer, d'avoir à peine emprunté ce couloir ; conformément aux habitudes de sa famille, les secrets sont myriade – et certaines pièces dites secrètes sont aussi très nombreuses dans la résidence présidentielle. Brutalement, la porte se referme et, avec elle, le peu de lumière qui règne encore sur le Capitole. Sur cette pensée, de faibles lueurs s'allument sur chaque pan de mur, dévoilant une pièce exigu et austère – bien que le terme « austère » soit assez relatif lorsqu'il est employé par un membre de la famille Snow –. Quatre fauteuils se font face, tels des chiens de faïence, une table basse – sans doute en chêne – les sépare, des tentures ornent les murs de pierres sombres et froides et dans la pièce règne une faible luminosité, qui n'est pas sans rappeler la pénombre dans laquelle le Capitole sombre peu à peu au coucher du soleil. Dépitée, Alix se laisse tomber sur l'un des sièges molletonnés dans un léger soupir et, accordant une œillade oscillant entre inquiétude et indifférence, elle demande d'une voix un peu trop grave : « Où sont Père et Nox ? » Et, dans son ignorance, la question sonne comme le glas de la tranquillité ; terminée désormais. Ne reste plus que la peur qui rythmera l'attente. Car, lorsqu'elles quitteront cette pièce, rien ne garantit qu'elles sortiront en vainqueurs plutôt qu'en condamnées.