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 IV,2. once upon a time somebody ran (Zeena)

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IV,2. once upon a time somebody ran (Zeena) Vide
MessageSujet: IV,2. once upon a time somebody ran (Zeena)   IV,2. once upon a time somebody ran (Zeena) Icon_minitimeDim 15 Juin - 13:24

La matinée est passée bien vite. En même temps, j'ai été assez occupé par mes ateliers. J'ai appris un tas de choses que j'ignorais et si j'arrive à m'en souvenir, quelques-uns de ces trucs pourraient me servir une fois jeté dans l'arène. Mais j'ai comme l'impression que ma tête est une sorte de passoire et tout ce qu'on a pu m'enseigner aujourd'hui m'échappera une fois mis dans une situation où je pourrais vraiment en avoir besoin. Ou pas. Peut-être que j'arriverais parfaitement à me remémorer comment faire un feu, ou quelles plantes sont comestibles et celles qui ne le sont pas. Je crois que j'ai surtout peur d'oublier toutes ces choses qui pourraient bien me sauver la peau une fois confronté à la cruauté des Jeux. J'ai peur de mourir à cause d'une connerie dans ce genre. Si je crève, je veux que ce soit après un combat, pas parce que je serais tombé malade sans me trouver de remède, pas parce que j'aurais avalé un machin empoisonné que je n'aurais pas su identifier, ce serait banal et terriblement inintéressant pour le Capitole, ainsi que passablement humiliant pour moi, et trop facile pour les autres qui n'auraient donc pas eu besoin de m'éliminer eux-mêmes. Pas que je veuille absolument qu'on m'assassine et qu'on vive avec mon meurtre sur la conscience, mais c'est comme ça que fonctionnent les Jeux, et qu'on se souviendra peut-être mieux de moi. Quoi que, je ne suis pas certain que je veuille qu'on se souvienne de moi après ma mort. Il y aurait bien mon père pour me pleurer, mais ça n'atteindrait personne d'autre, je crois, et c'est tant mieux.

Après avoir remué ces drôles de pensées dans ma tête pendant le déjeuner, je retourne dans la salle d'entraînement avec les autres. Chacun retrouve l'atelier qu'il a laissé ou se dirige vers un nouveau. Pour ma part, je crois que j'ai été suffisamment calme jusqu'à présent, il est temps que je me défoule un peu. Je tourne un instant autour des ateliers de force, de maniement d'armes et de corps à corps, mais ils ne m'inspirent toujours pas confiance. Peut-être m'y essayerais-je demain. Quoi que si les carrières ont décidé de faire les beaux aujourd'hui, ils ne s'en priveront pas non plus demain. Qu'est-ce qu'ils peuvent m'agacer ceux-là. Presque autant que les capitoliens, c'est pour dire. Si on n'y regarde de plus près, ils sont presque tous pareils, tous adulent le Capitole et lui vouent un certain culte. Les carrières grandissent dans cette adoration et s'entraînent depuis l'enfance pour arriver au meilleur niveau possible avant de se porter volontaire pour les Jeux. Il faut vraiment être sadique pour entraîner ses enfants là-dedans. Ou alors c'est par amour que les parents le font, pour mettre toutes les chances du côté de leur enfant afin qu'ils aient le maximum de chances de ressortir en vie. Mais au fond, comment le saurais-je puisque je ne fais pas partie de cette catégorie de personnes. Je crois que je n'aurais pas aimé venir d'une de ces familles richissimes sous le contrôle du gouvernement. Est-ce que tous les habitants des districts un, deux, et quatre aiment réellement tous le Capitole, ou en ont-ils juste peur ? Si je pouvais poser ce genre de questions à l'un des tributs de carrière présent, sans craindre qu'on ne me soupçonne de quoi que ce soit, je le ferais bien, mais vu la façon qu'ils ont de se comporter, je ne risque pas d'aller leur taper la causette bien gentiment. Ils m'ont tout l'air particulièrement détestable, mais peut-être que ce n'est que parce que je les vois du point de vue d'un tribut venant du dix qui n'a jamais eu beaucoup de chance dans la vie et qu'eux ont l'air d'en avoir eu tellement que ça les a pourri jusqu'à la moelle. Je suis peut-être trop dur avec eux. À vrai dire, je n'en sais rien, mais puisque je suis censé me battre contre eux, et les tuer, si possible, ça ne risque pas de s'arranger. Deux d'entre eux s'apprêtent à démarrer une course. Je dois dire qu'ils sont assez impressionnants, ils ont de l'entraînement, ça se voit, et ce n'est pas seulement parce qu'ils ont peut-être passé déjà toute la matinée sur cet atelier en particulier, mais parce qu'ils se sont déjà entraînés longtemps auparavant. Ils finissent leur course vraiment rapidement. On aurait dit qu'ils volaient au-dessus du sol. Je sais que je ne serais jamais capable de faire quelque chose de semblable, je n'en aurais jamais le temps, surtout si je continue à perdre du temps en regardant les autres sans bouger le petit doigt. Néanmoins, j'attends de voir comment la petite se débrouille. En effet, juste après le passage des deux carrières, une petite brune, qui doit surement avoir deux ou treize ans, s'élance à son tour. Je ne me souviens pas de son nom, mais je sais qu'elle vient du district onze, puisque c'est inscrit sur son haut. Elle ne se débrouille pas trop mal, bien sûr, pas aussi bien que les deux autres avant elle, mais pour une fille de son âge et de son gabarit cela me semble plutôt bien. Les carrières ne semblent pas vraiment de mon avis et se mettent à parler de sa façon de courir à critiquer. C'est tout ce qu'ils savent faire, je crois. Et puis surtout, ils n'essayent même pas de parler doucement, ils préfèrent qu'elle entende, histoire de la démoraliser, j'imagine. Quelle bande de... Enfin bref. Ce n'est pas important. Je m'approche un peu de la petite du district onze. « Fais pas attention à eux. Ils ont tout dans les bras et rien dans la tête. » Que je glisse discrètement à son attention en donnant un petit coup de tête vers les deux qui commencent à se vanter. Puis je lève les yeux au ciel parce que franchement ça me fait pitié, et j'essaye de sourire à la gosse pour la rassurer ou quoi, mais c'est pas trop mon fort de sourire. Mais ça doit peut-être ressembler à une grimace, si ça pouvait au moins la faire sourire, elle, ce serait déjà ça.


Dernière édition par Racaël S. Knox le Mer 25 Juin - 14:47, édité 3 fois
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Zeena A. Kenway
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MessageSujet: Re: IV,2. once upon a time somebody ran (Zeena)   IV,2. once upon a time somebody ran (Zeena) Icon_minitimeDim 15 Juin - 15:18



THE TRAINING - STEP THREE.


Finalement, ma matinée n’a pas été aussi horrible que je l’envisageais. Je m’en suis bien sortie à l’atelier de survie et l’instructeur un peu froid de l’entrainement à la force m’a donné plein de conseils qui me seront utiles. Il m’a fait porter quelques poids, m’a fait faire deux ou trois exercices pour tester mon endurance et, même si je n’ai pas excellé, je suis plutôt satisfaite. Je ne suis pas une force de la nature, mais je ne suis pas aussi faible que ce que j’imaginais. Le travail dans les vergers m’a permis de me muscler un peu.
Je ne me fais cela dit aucune illusions sur mes chances de survie dans l’Arène. Je ne crois pas que le sort soit vraiment en ma faveur (si c’était le cas, je ne serai pas ici, n’est-ce pas ?) et pour envisager de gagner, il faudrait que je sois capable d’envisager de tuer un autre être humain et cette idée m’est toujours aussi insupportable.
J’essaye cependant d’y penser durant le repas que je partage avec les autres tributs. Je m’imagine être quelqu’un d’autre, quelqu’un de fort, sans pitié, de prêt à tout pour revoir les siens. Ca, ce n’est pas tellement difficile à imaginer, j’aimerai effectivement beaucoup retrouver ma famille... Mais je ne suis pas la petite Zeena qui s’inquiète pour els siens, je suis une autre fille pour l’instant, capable du pire. Je regarde le garçon du douze et je me dis qu’il serait facile de m’en débarrasser avec l’handicap dont il souffre. Et puis il y a cette fille qui s’est cassé la figure en s’approchant de l’estrade au cours de sa Moisson, elle ne doit pas être très adroite, c’est une proie facile… Mais je m’arrête là. Ca me fait peur. Je me fais peur. J’ai du mal à me dire que certains des enfants attablés raisonnent réellement de cette manière et ce en permanence. C’est affreux et démoralisant.
Je ne veux pas être cette fille. Je veux rester Zeena Kenway jusqu’au bout, et cette petite fille la ne ferait jamais de mal à quelqu’un, volontairement… Cette fille aidera le garçon du douze à se déplacer s’il le faut et elle aurait aidé la fille du district six à se relever si elle avait été là-bas ce jour-là.
Ca me va très bien comme ça. J’aime beaucoup mieux être moi.

Je termine d’engloutir mon repas en silence. Je suis tentée de faire la conversation à certains des tributs mais y renonce finalement. Ca rendrait les choses plus compliquées, non ? En même temps, le formateur de l’atelier de force m’a demandé si j’avais déjà des alliances… Si ça s’trouve, les autres en ont déjà et je suis à la traine.
Mon regard se porte évidemment à nouveau sur mon co-tribut qui a refusé de manger à mes côtés. Je vais quand même lui laisser encore une chance. Il nous reste quelques jours avant que les évènements se précipitent. Peut-être que c’est une stratégie. Peut-être qu’il veut faire croire aux autres qu’il n’est pas de mon côté pour qu’il me pense être une proie facile et qu’en réalité, il va me défendre… Peut-être qu’il a peur que je sois mauvaise comédienne et que c’est pour ça qu’il ne m’a pas mis au courant de son plan. Non, je ne suis pas aussi naïve. Il ne m’aime pas et me considère comme un poids mort, voilà tout.

La pause terminée, j’imite les tributs qui s’éparpillent à nouveau sur notre terrain de jeux aménagé. Je ne sais pas trop vers quel atelier me diriger. Je viens de manger alors je devrai sans doute privilégier une activité calme, histoire de ne pas vomir mon déjeuner et attirer l’attention sur moi… Et en même temps, je sais que j’ai toujours du mal à me concentrer sur les activités intellectuelles juste après les repas…  
Finalement, je réalise que mes pieds ont plus ou moins décidés pour moi. J’ai suivis deux tributs jusqu’à l’entrainement de course d’obstacles, de toute façon obligatoire. Les exercices de forces m’ont un peu courbaturée mais quitte à être fatiguée, autant l’être carrément, non ? Je décide que oui et les regarde s’élancer avec une aisance déconcertante sur le parcours créé à notre intention. Je regarde où ils placent leurs pieds, réfléchissant à chaque fois à la manière dont je pourrai placer les miens, moi qui suis plus petite… Mon agilité devrait me servir et je me suis rendue compte que je n’étais pas aussi faiblarde que je le pensais.
Peut-être que je vais m’en sortir sans trop me ridiculiser…      

Je m’élance donc, essayant de penser courage. J’ai passé un moment à étudier le terrain et j’ai définit à l’avance à quoi ressemblerait mon parcours. Je suis obligée de m’adapter souvent à cause d’une mauvaise évaluation de distance ou simplement parce que mon pied ne se place pas comme je l’aurais souhaité. Je manque de tomber une fois ou deux mais parvient à retrouver mon équilibre de justesse. Le visage rougi par l’effort, les mains moites, je reste concentrée.
En tout cas j’essaye, mais avec les ricanements des carrières, j’ai de plus en plus de mal… Mes pieds me paraissent plus gourds, mes mains trop moites, et quand je m’imagine d’un point de vu extérieur, je me dis que je dois avoir l’air ridicule et vraiment maladroite. Et en plus apparemment, je suis laide avec mes oreilles décollées et mes dents de lapin, et plate. Je ne sais pas trop ce qu’ils entendent par là mais ce n’est pas un compliment.  
Finalement, je rate totalement une réception et me prend le rebord de la plateforme en pleine poitrine avant de tomber sur le tapis dur du sol. J’ai laissé échappé un couinement minable en le faisant, que je regrette amèrement. Ils se moquent et s’esclaffent. Et toute ma belle assurance de la matinée fond comme de la neige en plein soleil… J’ai envie de pleurer tout à coup. J’ai envie que Papa soit à mes côtés. S’il était là, ils ne se permettraient jamais de se moquer de moi de cette manière…
« Fais pas attention à eux. Ils ont tout dans les bras et rien dans la tête. »
Je sursaute, ne l’ayant pas entendu ou vu approcher. Leçon numéro un de survie : ne pas se laisser distraire par qui ou quoi que ce soit… Je suis condamnée, c’est certain.
J’essaye de sourire au garçon du dix qui était justement à l’atelier de survie en même temps que moi ce matin, avec le garçon du huit et la fille du trois.  Mon sourire doit être au moins aussi grimaçant que le sien. Il faut dire que je suis en train de lutter pour ne pas me mettre bêtement à pleurer. Je sais que si je commence, je n’arriverai plus à m’arrêter et il me reste encore trop de choses à faire pour que je puisse me le permettre.
« C’est gentil… Mais ils ont raison, je ne suis pas… Enfin je dois encore m’améliorer… » marmonné-je en me remettant sur mes pieds, osant à peine lui faire face. Ce n’est pas sa faute mais il est assez…impressionnant. « Tu…tu t’appelles Racaël, c’est ça ? Ton costume était très chouette au défilé… J’aime bien tes cheveux. Moi c'est Zeena. »  
Stupide petite fille…

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Dernière édition par Zeena A. Kenway le Jeu 31 Juil - 10:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: IV,2. once upon a time somebody ran (Zeena)   IV,2. once upon a time somebody ran (Zeena) Icon_minitimeMer 25 Juin - 15:22

Je ne sais pas si je fais bien d'essayer de réconforter une gamine après qu'elle se soit ramassée devant deux carrières qui ne semblent rien en avoir à faire. Ils vont penser que je suis du côté des faibles, parce que même si je lui ai dit de ne pas faire attention et que j'ai trouvé que c'était plutôt bien pour une fillette de son âge, elle est tout le contraire d'un carrière et a plus de chances qu'eux de finir morte. Mais ce n'est pas la peine de le lui rappeler, si elle a un minimum de bon sens, elle doit bien s'en douter. À moins qu'elle soit du genre rêveur et qu'elle croit qu'en priant sa bonne étoile rien ne lui arrivera. Même sans la connaître et malgré son air de petit oiseau tombé du nid, je dirais qu'elle est assez grande pour se rendre compte de la situation. Au moins, elle y met du sien et essaye d'en apprendre le plus possible et de s'entraîner, bien que cela ne serve peut-être à rien, au final. J'essaye de me montrer gentil avec elle et de lui faire oublier les critiques et les moqueries idiotes des deux autres, mais elle pense qu'ils ont raison, elle dit devoir encore s'améliorer. « Bah, c'est vrai, mais c'était pas si mal, franchement. » Et je le pense vraiment. Il est clair qu'il y a encore des progrès à faire, mais comme tout le monde ici. Même les carrières ont des points faibles et devraient essayer d'y remédier au mieux, mais ils sont parfois simplement concentrés sur l'attaque et pas la défense, dommage pour eux. « Et puis tu dois bien être douée en autre chose, il y a pas que la course dans la vie. » Certes, c'est un élément essentiel quand on est tribut, pour au moins survivre au bain de sang. Cette espèce de tentative de réconfort n'est pas une franche réussite, la petite n'a pas l'air d'avoir vraiment repris confiance en elle, mais j'ai jamais pensé pouvoir faire des miracles en essayant d'être gentil. C'est que ça ne m'arrive pas si souvent que ça, personnellement, j'aurais des progrès à faire de ce côté-là, mais ça ne risque pas de me servir dans l'arène, bien au contraire. Je ne suis plus sûr d'avoir si bien fait d'aller encourager la gosse, parce que si je m'en rapproche, ou qu'on a vient à devenir alliés, déjà ça ne va peut-être pas paraître comme une bonne idée aux yeux de mon mentor puisque la petite n'est pas forcément douée en quoi que soit (au fond, je n'en sais rien), et puis son décès sera, sans aucun doute, plus durs que tous les autres. C'est l'une des plus jeunes de la compétition, et leur mort est toujours plus amer et triste que les autres, c'est injuste et discriminant quelque part, mais c'est un fait : plus le tribut est jeune, plus on verse de larme pour lui. Je me rappelle en avoir versé au moins une pour chaque gamin de moins de quatorze ans morts pendant les jeux précédents, même si j'ai souvent simplement prétendu n'avoir qu'un truc dans l'œil. De toute façon, ce n'est pas mon père qui irait chercher plus loin, lui qui s'est tant et si bien occupé de moi ces derniers temps. Quand la petite reprend la parole, je n'ai plus l'impression que ce sont les moqueries des autres, ou sa chute qui la mettent mal à l'aise, mais tout simplement moi. C'est vrai que nous avions une assez grande différence de taille, mais elle n'est que proportionnelle à notre différence d'âge, je présume. Je hoche la tête à l'affirmative quand elle me demande si je m'appelle bien Racaël et je souris quand elle dit qu'elle a bien aimé mon costume pendant le défilé, le même depuis plusieurs années, mais soit, si elle l'aime bien tant mieux. Elle ajoute qu'elle aime bien mes cheveux. Et je connais enfin son prénom, c'est donc la petite Zeena. « Enchanté. Je dois avouer que j'aime assez mes cheveux aussi, ça s'appelle des dreadlocks. » Bah j'allais pas dire que je les aimais pas en vrai, et j'ai pas non plus envie de dire que j'aime les siens, ils ont beau avoir l'air soyeux c'est pas pour autant que je suis fan. Si ça avait été le cas j'aurais gardé les miens tels qu'ils étaient avant les dreads. Après je ne dis pas que ses cheveux sont moches, mais ça ne mérite pas non plus de compliments, ce sont des cheveux. « Pour ce qui est de la tenue, hm, j'étais pas trop fan, mais bon on fait avec ce qu'on a. Par contre, les vôtres étaient plutôt classes. » C'est vrai, je les ai croisés du regard un instant, elle et son co-tribut et je crois pouvoir affirmer sans me tromper que j'avais jamais autant apprécié les costumes du onze. Leurs stylistes ont fait du bon travail, alors que les nôtres ont surtout fait du recyclage. Je la regarde un instant, avant de fixer les deux tributs de carrières qui s'entraînent à nouveau, nous lançant presque des boules de canons avec leurs yeux moqueurs. « Tu devrais peut-être réessayer. Je peux passer juste avant toi, si tu veux. » Pour lui montrer qu'il y a pire qu'elle, parce qu'étant donner que je ne cours pas des masses chez moi, je ne dois pas être à un aussi bon niveau que les deux carrières moi non plus. Et puis si ça peut la pousser à continuer l'entraînement, je veux bien faire l'effort de rester à ses côtés. Il ne me semble pas que ce soit interdit de toutes façons.
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MessageSujet: Re: IV,2. once upon a time somebody ran (Zeena)   IV,2. once upon a time somebody ran (Zeena) Icon_minitimeLun 30 Juin - 7:58



THE TRAINING - STEP THREE.


« Bah, c'est vrai, mais c'était pas si mal, franchement. Et puis tu dois bien être douée en autre chose, il y a pas que la course dans la vie. »
Je baisse les yeux, honteuse. Il n’y a rien d’autre que je sache faire. Enfin si, je peux reconnaitre certaines plantes et leur propriétés assez rapidement, mais si l’Arène est trop différentes de mon milieu de vie habituel ? Je connais les plantes basiques et je vais certainement en découvrir quelques autres quand je passerai à l’atelier des connaissances mais je n’aurai jamais le temps de toutes les retenir… Je sais faire un feu mais ce sera le cas de tous les autres tributs d’ici deux jours.
J’apprécie les efforts de Racaël mais il ne parvient qu’à miner un peu plus mon moral en chute libre depuis quelques instants. Je n’aurai pas dû venir fréquenter cet atelier.
« Oui… » je finis par répondre simplement, à défaut d’autre chose à répliquer de constructif. Je ne veux pas le laisser penser que je n’ai pas envie de parler avec lui, parce qu’au contraire, je crois avoir besoin d’un peu de compagnie en ce moment.
En ce moment plus que jamais. Et tant pis si mon interlocuteur est loin d’avoir mon âge, ne vient pas de chez moi et n’a donc pas l’accent familier qui me manque. Il est plus semblable à moi que Delysia ou le reste de mon équipe et à ce stade, ça me va. Je prends. Même s’il m’intimide un peu…

« Enchanté. Je dois avouer que j'aime assez mes cheveux aussi, ça s'appelle des dreadlocks. »  
« Oui, je…je sais. Beaucoup en portent par chez moi. Mon père aussi. Mais lui il les attache et il rase son crâne sur les côtés, comme ça… »
Je me sens tout de suite idiote d’avoir mimé mes propos. Il ne doit pas avoir besoin de ça pour visualiser ce que je veux dire. Mes mains retombent le long de mon corps frêle mais Racaël n’a pas l’air de m’en tenir rigueur, préférant enchainer en parlant de son costume. Là encore, je pique un fard. J’ai entendu dire que quelques tributs n’étaient pas satisfaits de leurs costumes, mais je les ai tous aimé de mon côté. Toutes ces couleurs, ces tissus, l’attention portée dans la représentation de chaque district… Mais c’est certainement parce que c’était la première fois pour moi que j’assistais au défilé. Papa et Maman n’ont jamais voulu que je suive les Hunger Games.
Et aujourd’hui pourtant, je les vis de l’intérieur. Si jamais je survie, je laisserai mes frères et mes enfants regarder pour qu’ils ne soient pas aussi perdus que moi.

« Tu devrais peut-être réessayer. Je peux passer juste avant toi, si tu veux. »
Je relève les yeux vers lui. J’en ai presque oublié où nous nous trouvons et pourquoi nous sommes là exactement. Je suis censé m’entrainer pour mettre le plus de chances de mon côté. Si je n’avais pas aussi peur, je crois que je pourrai facilement trouver cette idée drôle. A mourir de rire. Comme si j’avais la moindre chance de m’e sortir… Le seul moyen pour moi de réussir à me sortir vivante de l’Arène consisterait à imiter le parcours de Sage. Delysia m’a dit lors de notre première conversation que je lui ressemblais… Alors qui sait !
« Oui, d’accord » finis-je par répondre en lui concédant un sourire soulagé.
Les carrières n’arrêtent pas de nous lancer des regards moqueurs. Enfin du moins, leurs bouches sont étirées en rictus moqueur. Leurs yeux, eux, expriment tout autre chose. Je frissonne et essaye de mettre un peu plus de conviction dans mon sourire en ajoutant : c’est gentil.
Je ne sais pas si c’était vraiment la chose à dire ou même si c’est ce qu’il essaye de faire mais ça m’a parut approprié.

Et là-dessus il se lance avec un peu d’appréhension j’ai l’impression. Je lui emboite rapidement le pas pour ne pas avoir à affronter les coups d’œil assassins des carrières qui ne me lâchent pas…  

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MessageSujet: Re: IV,2. once upon a time somebody ran (Zeena)   IV,2. once upon a time somebody ran (Zeena) Icon_minitimeMar 5 Aoû - 11:41

Non, il n'y a pas que la course dans la vie. Elle acquiesce, baissant les yeux. Je crois que j'intime un peu la demoiselle, à moins qu'elle ne soit vraiment démoralisée par le fait qu'elle ne soit pas aussi douée à la course qu'un carrière, ce que je peux un peu comprendre. Moi-même, je me sens inférieur à eux par moment, et je me dis que si je savais faire la moitié de ce qu'eux savent, j'aurais déjà bien plus de chance de survivre aux jeux, mais on ne choisit pas son district de naissance, comme on ne choisit malheureusement pas sa famille. Enfin, je ne suis pas non plus un pauvre malheureux, je n'ai pas tant de choses à leur envier, je suis tout de même doué dans quelques domaines, ou du moins, c'est ce dont j'ai l'impression, hm. Quoi qu'il en soit, je suis ravi de faire la connaissance de la petite Zeena qui dit aimer mes cheveux. Je précise que ce sont des dreadlocks, mais elle le savait déjà. Apparemment, son père en aurait aussi, mais il se coifferait différemment, il attacherait ses mèches et se raserait le crâne sur les côtés. La petite fille fait des gestes en même temps qu'elle ma raconte cela, ça m'arrache un sourire. Je devais être comme elle à son âge. À vrai dire, j'ai l'impression que cette époque, celle de l'innocence, est tellement lointaine que je ne m'en souviens plus tellement. Et j'enchaîne rapidement en parlant de nos costumes, au district dix, que je n'ai pas vraiment appréciés, mais ça ne fait rien. Puis nous restons silencieux un instant, le temps que je croise les regards des tributs de carrière qui attendent patiemment que la petite se remette à courir pour pouvoir à nouveau se moquer d'elle. Ah, quelle bande de gros bœufs ceux-là. Je soupire légèrement, et propose à la fillette de recommencer, mais de passer avant elle cette fois. Elle est d'accord, et ajoute que c'est gentil. Oh non, du tout. Ou peut-être que si, tout compte fait, rien qu'un peu. On ne peut pas dire que la gentillesse soit ma qualité majeure pourtant, mais c'est sans doute le fait que ce soit la plus jeune tribut de ces jeux et qu'elle ait l'air un peu perdue qui me fait me comporter plus aimablement avec elle qu'avec un autre. Je me dirige donc vers la ligne de départ, et de là, j'essaye de visualiser la parcours que je pourrais faire, le chemin le plus rapide, le moins dangereux que je pourrais emprunter. Là-bas, à l'autre bout de la piste, je peine un peu à voir la ligne d'arrivée, mais peu importe, je la verrais quand je m'en rapprocherais. Je jette un nouveau coup d'œil aux deux carrières, je prends une profonde respiration et me mets en position pour partir le plus rapidement possible. Je croise le regard de la petite Zeena et lui fais un petit signe de tête pour la rassurer, lui faire comprendre que je vais partir et qu'elle n'a qu'à me suivre. Et je puis je pars, je m'élance, un peu angoissé à l'idée de me vautrer, mais mieux vaut ne pas trop y penser et ça ne devrait pas arriver. La piste n'est malheureusement pas plate, non, il fallait absolument la faire pleine de bosses, d'obstacles, j'imagine pour nous entraîner et nous préparer au mieux à ce que nous aurions à affronter dans l'arène. Je manque de tomber dans un trou, ne l'ayant pas vu plus tôt. Je panique un peu quand je ne sens plus le sol sous mon pied, mais finalement, je reprends contenance et continue ma course. Je saute par-dessus ce qui a l'air d'être un petit rocher, mais vu la vitesse à laquelle je vais, je ne m'attarde pas trop sur ce que ça peut bien être. Tout ce que je veux, c'est arriver à la fin, terminer cet atelier. Je n'aurais pas dû proposer à la gamine de passer avant elle. J'ai l'impression que la piste se rallonge à mesure que je m'approche de la ligne d'arrivée. Peut-être n'y a-t-il pas de fin en réalité ? Je manque de me prendre les pieds dans je ne sais quoi, mon cœur à bat à toute allure alors que je ralentis difficilement la cadence quand je vois que je suis arrivé au bout. Je reprends mon souffle, ça prend du temps. Et la petite demoiselle arrive à son tour, un peu après moi. Je n'ai pas dû courir bien vite pour qu'elle m'ait rattrapé si vite, ou alors c'est elle qui est rapide, je n'en sais rien. Je tourne la tête vers elle, un petit sourire aux lèvres. Je ne sais pas trop quoi lui dire, je ne l'ai pas vu courir, je ne saurais dire si c'était mieux que la première fois, mais en tout cas, les carrières ne rient plus. Ils nous tournent le dos et s'en vont voir ailleurs si nous y sommes. Bon, au moins nous les avons fait fuir. Si la jeune fille veut recommencer tranquillement maintenant, elle peut. Je me redresse et lui adresse un nouveau petit sourire avant de m'éloigner à mon tour. Elle n'a plus besoin de moi, et je crois que je ne m'essayerais plus à la course avant demain. Je préfère vraiment les ateliers calmes où on transpire peu. Je la laisse donc seule pour retourner m'entraîner à reconnaître des plantes. Ce matin, j'ai été vraiment nul, il faut que je m'améliore, alors que courir, je sais à peu près faire, même si je ne suis pas plus rapide qu'un autre. Et puis comme je l'ai déjà dis à la fillette, il n'y a pas que la course dans la vie, ou dans les jeux, en l'occurrence.

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