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 et tel le chevalier sur son destrier blanc (silk)

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MessageSujet: et tel le chevalier sur son destrier blanc (silk)   et tel le chevalier sur son destrier blanc (silk) Icon_minitimeJeu 26 Déc - 23:03

Ça faisait longtemps que Preston était partie pour le Capitole. C'était ce que se disait Jove Goodshepherd alors qu'il sirotait un cocktail de sa composition (de l'alcool, de l'alcool, et beaucoup d'alcool) dans un fauteuil fort confortable. Il était dans son bunker, dans une cave aménagée sous sa maison, en cas d'attaque atomique. C'était cosy, calme, et personne ne venait l'emmerder ici. De toute façon, dans le village des vainqueurs, il n'y avait guère que Preston, Julie Monroe et la petite Meredith pour être à même de l'emmerder. Résultat, vu qu'il avait un abord peu avenant, il était tranquille.
Mais quand même, ça faisait longtemps qu'il n'avait pas vu sa protégée, ni même vu une lumière dans la baraque de ladite Silk Preston. Conclusion, elle était encore au Capitole.

Il avait laissé passer une semaine après avoir fait cette conclusion. Et puis une lettre lui était parvenue. Une missive très courte, qui aurait pu être écrite de la main même de Julia Monroe -il avait du mal à comprendre comment cette greluche avait pu survivre aux Jeux et était sûr de l'avoir trop bien entrainée à se planquer-, lui était parvenue. Signée de la main de Preston. Qui disait donc, texto : " Mon très cher Jove, comment vas tu mon ami ? "
Jove avait manqué de vomir sur la lettre en lisant ces mots. Du Julia tout craché, sauf que c'était de Mademoiselle Preston.

C'était comme ça qu'il avait su qu'il y avait un problème.

Alors, ni une, ni deux, il avait contacté une de ses connaissances chargé des transports ferroviaires. Et puis il avait voyagé jusqu'au Capitole, toqué à quelques portes, serré des mains bien grasses, ricané à des blagues sordides (qui le faisaient rire, à vrai dire). Et puis il avait eu les passes-droits nécessaires, et avait fini par débarquer à la clinique où on gardait Silk Preston, ancienne accro à la morphling. Il avait parlé avec le médecin en charge du cas Preston, lui avait fait comprendre qu'il avait un lien fort et profond avec la mentor qui avait tenté de se suicider, et il avait réussi (en graissant des pattes toujours plus avides) à pénétrer dans le sain des sains (l'endroit sanitaire, quoi) en enfonçant la porte de son pied droit. Une entrée fracassante, en somme. (BOUM BABY)
Tout ça pour se planter devant le lit de Silk Preston, les mains sur les hanches, et pour l'engueuler, comme il l'avait tant fait pendant les entraînements :

    « Toujours à faire l'intéressante, espèce d'idiote ? »

Du grand Jove Goodshepherd.
Même les infirmières le constataient, alors qu'elles échangeaient des regards courroucés, l'air de penser que Goodshepherd était un connard hors-normes.
Ce qu'il était, bien entendu.
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Silk Preston
DISTRICT 8
Silk Preston
△ correspondances : 1057
△ points : 0
△ multicomptes : Fenugreek (✝) Auden (D2)
△ à Panem depuis le : 01/04/2012
△ âge du personnage : 32 ans


can you save me?
statut: N'a alors mais alors absolument pas besoin de Swain Hawkins. Mothafucker.
relationships:


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MessageSujet: Re: et tel le chevalier sur son destrier blanc (silk)   et tel le chevalier sur son destrier blanc (silk) Icon_minitimeMer 29 Jan - 22:27

Le silence n’était qu’une illusion, sous l’apparence paisible le monde d’elle était si bruyant. Dans l’immobilité des nuits et des jours dans la chambre immaculée elle écoutait le son des vivants, tellement lointains, tellement étrangers dans son esprit cotonneux. Tout était blanc, si blanc, trop blanc. Si bien qu’elle ne pouvait garder les yeux ouverts, le noir était bien mieux, presque apaisant. Elle appréciait le noir mais pas l’hôpital. Ils avaient desserrés ses liens la semaine dernière, peut-être un peu moins, peut-être un peu plus. Comment souvent elle avait perdu le fil, elle ne savait pas depuis combien de temps elle était là. Parfois elle ne savait même plus pourquoi. C’était grâce aux médicaments, elle en était reconnaissante. C’était plus facile ainsi. Elle ne voulait pas penser encore, alors elle essayait de ne penser à rien et d’écouter le monde autours d’elle en espérant trouver un sens dans les murmures. Elle préférait les voix aux regards. On pouvait voir bien trop de choses dans les yeux des gens. La pitié, la compassion, l’incompréhension, le dégout parfois pour cette pauvre fille. Pour la gagnante qui avait tout pour être heureuse et qui avait tout de même décidé d’en finir. Gâcher son potentiel. « Vous gâchez votre potentiel Mlle Preston » c’est ce que le président lui avait dit. Elle aurait aimé penser comme lui, mais elle avait perdu cette illusion il y a longtemps et Swain n’avait rien à voir avec çà. Personne ne nous détruit aussi bien que nous même. Elle ne pouvait pas garantir qu’elle n’allait pas recommencer, même si c’est ce qu’elle faisait croire pour qu’on la laisse tranquille. Non, elle ne leurs diraient pas qu’elle y pensait encore parfois. Elle s’y prendrait autrement, elle avait encore du mal à bouger ses doigts. Elle avait coupé trop profond la seconde fois. Elle aurait dit pas assez mais avait fini par acquiescer aux mots paroles du médecin. Non, elle s’y prendrait autrement quelque chose d’indolore et de propre. Elle avait été surprise par la quantité de sang, c’est assez incommodant quand le couteau glisse. Les morceaux de miroir avait été une idée soudaine et mal préparé, une impulsion stupide devant son reflet aux yeux si vides. Elle trouverait bien un moyen pout que tout cela cesse. Elle devait sortir d’ici. S’échapper de cet environnement étouffant où tout lui rappelait son échec.  Elle voulait rentrer chez elle. Les médecins lui avait garantit que son état était temporaire, que les traitements arrangeraient les choses. Elle ne voulait pas aller mieux. Elle ne s’était connu qu’ainsi. Avant, c’était avant qu’elle voulait retrouver. Retourner à l’oubli, à l’état proche de la catatonie dans lequel elle se trouvait avant lui. La douleur était une compagne capricieuse, elle aide à se rappeler qu’on est en vie, elle engourdit, engourdit juste assez pour que l’on ne puisse se passer d’elle. Il y a quelque chose d’additif dans le fait d’avoir mal, une certaine constance dans l’existence de ceux qui ne sont pas dotés de la capacité d’être vraiment heureux. Ce n’est pas elle qui avait eut l’idée de la lettre. C’était le médecin qui essayait de la faire parler, celui qui lui donnait les cachets. Elle lui donnait mensonge après mensonges, lui récitant exactement ce qu’il avait envie d’entendre. «  Oui j’ai aimé Swain, Il a joué avec moi. Oui je sais qu’il est normal d’être en colère mais j’ai été tellement stupide. J’aurais du me rendre compte qu’il n’était qu’un rebelle. Il m’a dit que c’était eux qui l’avait blessé, je ne comprends tout de même pas comment il a fait. Oui, il a réussit à me mettre ses idées dans la tête, que je ne pouvais pas vivre sans lui alors que les seuls qui aient jamais été vraiment honnête avec moi c’est les gens ici, au Capitole. » Et il était effrayant de voir, de sentir que peu à peu elle commençait à croire à ses mensonges. Mais elle avait des amis au Capitol, lui avait il demandé. «  Oui bien sur, oui mes vrais amis sont ici. » Et quand le médecin lui avait demandé si elle voulait parler à quelqu’un, au dehors, si elle avait immédiatement pensé à Swain, elle avait répondu : «  Oui, je crois que j’aimerais parler à Jove ». Jove n’en aurait rien à faire, pour Jove seul comptait Jove et ses vices. Mais elle savait qu’il l’aiderait, il était au dessus de tout soupçons. La guerre ne l’intéressait pas, tout comme elle avait tout çà. Mais il l’aiderait, il l’avait toujours fait. Les médecins ne devaient pas comprendre, qu’elle quémandait son aide. Alors, elle lui avait envoyé la plus insignifiante, la plus niaise des missives à laquelle elle avait pu penser. Il se douterait que quelque chose n’allait pas. Il lui servirait de garant. Oui, voilà, elle lui ferait promettre de jurer aux médecins qu’il la surveillerait et elle lui rendrait la pareille en lui achetant beaucoup, beaucoup, beaucoup d’alcool.   Elle n’avait jamais rien espéré, l’espoir ne lui avait jamais rien apporté d’autres que deux entailles aux poignets.

Toujours est-il qu’elle fut surprise de le voir entrer dans la chambre, une arrivée typique de Jove. Il aimait provoquer son petit effet. Elle se mit en position assise sur le lit et se tourna vers lui, observant le dos des infirmières quittant la chambre. Elles avaient pris l’habitude de ne plus mettre les sangles après ses soins lorsqu’elle se tenait tranquille. Elle n’avait pas essayé de les mordre depuis des jours. Silk leva les yeux au ciel, tentant de mettre un peu d’entrain dans sa voix.

«  Et pourtant tu as mis si longtemps à venir que j’ai fini par penser que ma lettre ne t’avait pas émue. » Oui c’était presque convainquant, comme la Silk d’avant. «  Et comment se passe les choses au district ? Tu n’as toujours pas assassiné Julia dans son sommeil ? » Elle sourit faiblement et leva les poignets, lui montrant les nouveaux bandages immaculés. «  Moi je me tiens occupé. Je fais du découpage. » Elle désigna d’un signe de tête la perfusion de morphling reliée à sa main. «  Ils m’ont donnés de quoi voir la vie en rose, on dirait presque que je suis revenue à la bonne époque. »  
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MessageSujet: Re: et tel le chevalier sur son destrier blanc (silk)   et tel le chevalier sur son destrier blanc (silk) Icon_minitimeLun 24 Fév - 23:21

Elle avait une sale mine. Déjà qu'elle avait une sale mine en général, Silk Preston avait décidément une sale gueule sous les lumières blanches d'une clinique du Capitole. Consterné. Jove Goodshepherd était consterné par la médiocrité de sa protégée. S'il ne s'était pas un peu inquiété pour elle ("inquiété" ! un bien grand mot ! Goodshepherd ne s'inquiétait jamais, pas même pour lui !), il aurait sans doute été encore plus cassant. Les infirmières avaient vidé la chambre en sentant que ça allait gueuler. Jove ricana cyniquement à l'affirmation de Silk : elle espérait qu'il se serait ému. Lui. Une telle ineptie justifiait bien un rire sonore et moqueur. Il voyait bien qu'elle n'allait pas bien, pas assez bien en tout cas pour l'envoyer chier comme elle savait si bien le faire. « Hélas non, ta voisine bien-aimée est toujours en vie. » Oh Julia. Cette insipide créature qui avait réussi à survivre aux Jeux. Peste écervelée. Jove la détestait pour bien des raisons. Il aurait pu la tuer, si on l'avait laissé faire. Mais même s'il n'avait rien fait pour la sauver pendant les Jeux, elle s'était sauvée elle même.

Elle lui montra ses poignets bandés, et il sut. Il sut qu'elle ne pouvait plus rester ici. Et qu'elle était arrivée à sa limite. Surtout s'ils la droguaient en prime. Il était rare qu'il s'occupe du sort d'autres personnes que lui, mais Preston était une privilégiée. Pas seulement parce qu'elle avait survécu aux Jeux, mais aussi parce qu'elle avait un je-ne-sais-quoi qui faisait que Jove l'appréciait plus que d'autres misérables humains. Il était seul avec la jeune femme, et il ferma la porte de la chambre. Histoire d'être vraiment tous les deux. Sans nul doute y avait-il une caméra dans la chambre, dissimulée dans un recoin du plafond. Qu'importe. Tirant une chaise, il s'assit à côté du lit de la gagnante. « Au moins, on pourra pas dire que tu fais les choses à moitié. » Sourire forcé. Sans aucune gêne, il posa ses pieds sur le lit de la malade. Il repéra les sangles qui tombaient au sol, ne posa pas la question. Difficile de savoir ce qu'il pensait, ce qu'il en déduisait, ce qu'il essayait de comprendre.

Il finit par déplier ses jambes et se relever. Et le voilà à faire quelques pas jusqu'à la fenêtre, pour regarder dehors, le Capitole dans toute sa splendeur apparente. Il ne la regarda pas quand il lui demanda, d'un ton sec : « Bon, qu'est-ce que tu veux que je fasse ? Je signe les papiers et je promets solennellement que je vais te surveiller personnellement ? » Il se retourna vers Silk, sur son lit. Arqua un sourcil. Pour un peu, on aurait pu croire qu'il était dégoûté. Mais il n'en était rien. Il savait qu'elle avait besoin de lui, sans cela elle ne lui aurait pas envoyé cette répulsive missive. Il ne savait pas ce qu'elle attendait de lui. Il ne lui demandait pas d'explications sur son action : il s'en foutait bien. Il était là, il était venu, alors autant être utile. « Faut-il que je tue des gens, ma mignonne ? », demanda-t-il avec un sourire diabolique.
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