liam xeon phoenix

❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞

about games and relative.

➺ COMMENT VOIS-TU TA MORT ?

Je suis pas encore assez bon pour savoir de quoi je vais crever, désolé. J'voudrais bien pourtant, ça m'éviterai d'y penser. Je pourrais prévoir, m'y préparer. Mais bon, me connaissant ce sera sûrement une mort bien ridicule à l'image de mon existence. Une mort vaine, sans but ni message. On verra bien de toute façon. J'espère seulement qu'elle sera rapide et indolore. Mieux encore, j'aimerai bien qu'elle soit propre. Ce serait vraiment chouette ça.

➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?

Je pourrais mourir pour une part de l'un de ces gâteaux qu'on peut voir dans la vitrine de la pâtisserie du district. Je crois que c'est tout. De toute façon c'est pas bien de dire qu'on pourrait mourir pour quelqu'un ou quelque chose. C'est une marque de faiblesse. Regardez, si vous me disiez un jour que vous pourriez crever pour votre femme, je n'pourrais pas m'empêcher de m'en servir. C'est vil, je sais, mais bienvenue dans la vraie vie. N'essayez pas de me faire croire que vous agiriez différemment.

➺ APPRÉCIES-TU LE VISIONNAGE DES JEUX ?

J'ai jamais aimé. C'est pas quelque chose à quoi on s'habitue si vous voyez ce que je veux dire. Bien sûr j'suis content d'être derrière l'écran et soulagé que ma sœur soit toujours à la maison. Bien sûr. Mais j'peux pas m'empêcher de penser à ceux qui ont vu leurs gosses se faire tirer. Ceux qui les ont vu monter sur l'estrade, la mine défaite. Ceux qui les ont vu tomber au bain de sang, recracher leurs tripes devant les caméras. Qui aime regarder ça ?

➺ CROIS-TU AU BONHEUR ?

Vous êtes un peu à la bourre sur ce sujet. Il y a quatre j'aurais sûrement répondu oui. Mais j'étais un peu naïf vous savez ? Je croyais au pouvoir des mots, des promesses. J'pensais qu'elle disait vrai ma Zoey, qu'on allait être heureux tous les deux. Aujourd'hui mon bonheur c'est de fumer une clope au lit, de finir mes nuits dans les bras enfiévrés de quelques prostituées. C'est ainsi monsieur, je ne crois pas au bonheur.

➺ COMMENT TE SENS-TU QUAND LE TEMPS DE LA MOISSON ARRIVE ?

J'ai vingt-deux ans aujourd'hui vous savez ? Mais même si moisson ne peut plus rien contre moi, j'ai toujours un peu l'angoisse que ma sœur soit pigée. Elle en a pour encore quatre ans elle. J'me souviens que quand j'étais encore au Six elle venait dormir dans mon lit la veille. Elle s'accrochait comme une moule à son rocher. Ça me faisait rire, un peu. Et maintenant elle est toute seule.

JE VIENS D'UN MILIEU plutôt favorisé, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE est globalement abondante. DU COUP, MON NOM N'A plus aucune CHANCE D'ÊTRE TIRE AU SORT. J'EXERCE LE MÉTIER DE pacificateur ET POUR TOUT VOUS DIRE, J'aime assez. JE SUIS DANS LE 5ÈME DISTRICT. AYANT 22 ans JE ne peux plus PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET j'appréhende la prochaine moisson à cause de ma sœur. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT   

tell us your story.

«Raconte moi encore.» La jeune fille se penche vers toi, t'offrant une vision privilégiée de sa poitrine. Son corps nu se presse contre le tien et ses jambes s'entortillent autour de ton torse. La fumée de ta cigarette grise son visage déjà pâle. «Qu'est-ce que tu veux que je te raconte encore ?» Elle sourit de toutes ses dents. «Comment c'était chez toi dans le Six ?» Tu soupires. Tu es las de ses questions. «C'est pas vraiment pour ça que je te paie.» Tu inspires une profonde bouffée de cigarette. Elle rit doucement et pose sa petite main sur ton torse. «Je veux pas de ton argent.» Tu fermes les yeux et laisse ta tête reposer sur l'oreiller de plumes.

Tu es né dans le Six et c'est là que tu aurais du finir ta vie. Peut-être aurais-tu du y rester au lieu de fuir comme tu l'avais fait. Tu aurais du réfléchir une seconde, remettre les choses en perspective. Même remplacé par Zoey c'était ta place. Du moins c'est ce qu'ils te disaient. Ta mère, ton père, ta sœur, ils avaient tous essayé de t'empêcher de partir. En vain. Tu étouffais. La rage et la rancœur te bouffaient de l'intérieur comme les vers dans le corps pourrissant d'un mort. Tu n'étais qu'un gamin alors. Te faire muter avait changé ta vision des choses. Tu t'étais aigris, un peu, tu t'étais fait une raison. Quand on a personne c'est difficile d'être déçu. Ça te va bien cette condition. T'as pas une réputation de sadique, les gens sont pas encore certains de comment te qualifier. T'es plutôt juste en général mais il t'arrive d'exploser de colère comme les tributs sautant un peu trop tôt de leurs socles (spéciale dédicace à Jibay ). Tu peux passer d'un extrême à l'autre en un quart de seconde, fermer les yeux et marquer le dos d'un inconnu à coups de fouet.

Tu ouvres les yeux doucement. Elle te fixe la jeune fille, de ses grands yeux brillants. Elle te sourit aussi, un peu trop souvent. «Si tu me redemandes encore une fois de t'en parler j'crois que je vais t'arracher la langue et la clouer à ma porte.» Tu la sens se raidir un peu. Une ombre passe sur son visage mais elle se ressaisit vite. Elle sait qu'elle ne reviendra plus si elle parle encore. Elle se baisse lentement et colle ses lèvres contre ton cou, descendant graduellement sur ton torse. C'est bien, elle t'a compris. Alors enfin tu te relâches un peu et tire sur ta cigarette. Tu as beau être méchant avec elle, elle t'aime bien cette fille. Elle aime se blottir dans tes bras et croire aux histoires heureuses. Tu dois inspirer la confiance, au fond. T'es peut être quelqu'un de bien après tout.