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fermeture du forum le forum ferme ses portes après six ans d'existence. merci pour tout, on vous aime. |
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| ⊹ we might not make it home, tonight. | |
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Auteur | Message |
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| Sujet: ⊹ we might not make it home, tonight. Mer 6 Fév - 17:40 | |
| lincoln-woody hyde-earnshaw❝ I THOUGHT WE'D OVERCOME. ❞ Un sourire tellement faux. Un vestige du passé dont il se sert pour jouer la comédie, pour leur dire à tous que tout va bien, que la vie continue, alors que ses pensées sont tellement différentes. Il n'a plus l'impression d'exister réellement, mais plutôt de vivre pour, et à travers les autres. Lincoln-Woody Hyde-Earnshaw. Une identité parmi des milliers d'autres, et pourtant, il se sent comme seul au monde. Pourquoi ? Pour la bonne et simple raison qu'il est seul. Seul dans cette maison un peu trop grande, un peu trop vide aussi. Une maison du village des vainqueurs qu'il habite depuis maintenant quelques longues années. Il avait à peine seize ans Lincoln, quand son nom a été tiré au sort, dans la grande boule de verre pour participer à la 58ème édition, et aujourd'hui, il en a à peu près dix-sept de plus. Trente-trois ans, oui, même si les chiffres pour lui, c'est plutôt flou. Comme une bonne partie des vainqueurs, on a essayé de lui trouver un talent caché, mais lui a toujours considéré cela comme des foutaises, alors, il s'est orienté vers le métier de Pacificateur, qu'il exerce dans son district d'origine, le troisième. Pourquoi ce métier ? Parce que d'après lui, il n'était et n'est bon qu'à ça, à faire du mal aux autres.
Mais derrière ce nom se cache quelque chose de plutôt complexe. Lincoln est quelqu'un de particulier, de différent, et ce, de par bien des facettes. Notamment ce caractère, cocktail explosif dont bien peu de personnes connaissent la réelle composition. Depuis sa plus tendre enfance, il a toujours été une vraie tête de mule, vous savez, du genre à avoir réponse à tout ? Il ne supporte pas avoir tort, il doit toujours avoir le dernier mot, même quand il n'a pas raison. C'est terrible pas vrai, cette manière d'être têtu ? Rassurez-vous – et vous n'allez pas tarder à comprendre à quel point c'est ironique – ce n'est pas là son plus gros défaut. Plutôt distant vis à vis des membres de sa famille, les jeux n'ont rien arrangé, bien au contraire ; son impulsivité par exemple s'est amplifiée. Parfois, il part au quart de tour pour une broutille, étant légèrement susceptible, un rien peut lui faire péter un câble. Alors, on se méfie de lui, de ses sautes d'humeur, de sa manière d'être violent et d'engager les négociations en vous cassant les dents pour parler ensuite. Pour poursuivre dans le joyeux tableau de sa personne, on peut parler de ses tendances paranoïaques. Constamment sur ses gardes, il ne fait confiance à personne, et méfiez-vous si vous le réveillez par surprise, à ce que l'on dit, il dort avec un couteau sous son oreiller. Fou à lier ? Non. Juste incroyablement paumé. Lincoln est perdu, même s'il refuse de l'admettre ; son ego agonise dès qu'on essaye de lui faire entendre raison. Car c'est ça aussi, Lincoln, c'est quelqu'un qui prend toutes les décisions à la légère, pessimiste et fataliste comme il l'est depuis les jeux de la faim, sa philosophie, c'est que de toute façon, c'était écrit quelque part que ça devait se passer ainsi. Des qualités ? Il pourrait s'en trouver rien que pour vous, mais ce serait mentir, et ce serait la dernière des choses à faire, pour une personne aussi honnête. Il est franc, peut-être même trop parfois, mais au moins, les choses sont claires. Enfin, creusez encore un peu, rentrez dans son jeu, et peut-être aurez-vous la chance de découvrir ce petit morceau vulnérable qu'il cache si bien. Celui qui prend le pseudonyme de gentillesse.
Au final, Lincoln, c'est un peu les restes de ce qui autrefois, était un homme. Il sourit pour faire bonne figure, il fait son boulot, il vit dans son bordel, il ne demande rien à personne. Il vivote, et malgré ces défauts qu'il traîne comme un boulet à la cheville, il n'est pas bien méchant. Il est juste ce drôle de personnage qui engagera la conversation avec vous le matin, pour parler de la pluie et du beau temps. Ce mentor qui ira s'occuper de deux futurs cadavres, lors de la prochaine moisson. Ce pacificateur qui s'exécutera lorsque son supérieur lui donnera un ordre, sans rechigner. Cet abruti qui frappera votre frère, pour quelques mots de travers. Cet inconnu qui distribuera un peu de son sourire, qui échangera un regard avec vous, rien que pour se souvenir que lui aussi, il est un humain. about games and relative.
➺ COMMENT VOIS-TU TA MORT ? quelle question. J'en sais rien, sincèrement, ce n'est pas le genre de question qu'on se pose le matin en se levant. Ce n'est pas tellement le truc auquel je songe en me couchant le soir, après y avoir échappé plusieurs fois. La mort et moi, on est deux bons vieux amis. On sort ensembles de temps à autres, on joue à des jeux dangereux et pas très légaux. C'est un peu le chat et la souris, pour faire court. Plus sérieusement, ma mort, je la vois lente, affreusement douloureuse. Pourquoi ? C'est mon nom qui veut ça. Et puis, c'est une compétition dans la famille de toute façon, à celui qui crèvera de la manière la plus atroce.
➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ? quelle drôle de question. Je ne me vois mourir pour rien, ni pour personne. Enfin, si, il y a peut-être une personne pour laquelle je pourrais donner ma vie, bien que sincèrement, j'aimerais éviter. Ce serait Salem, mon frère jumeau... Enfin, mourir, si c'est ma vie contre la sienne, oui, mais dans un autre cas, non, je ne pense pas. Car d'un côté, je suis plutôt du genre rancunier, et puis, je pense être plus intéressant vivant que mort, non ?
➺ QUE PENSES-TU DE LA REVOLTE ET DES REBELLES ? CROIS-TU A LEUR EXISTENCE ? si j'y crois ? Un peu que j'y crois ! Cette belle brochette de crevures... Je les déteste par-dessus tout. Je ne sais pas s'il est possible de les haïr plus, en réalité. Ces enfoirés ont tué mon grand-frère, Todd. Ils ont failli égorger le second, Salem. Je suis d'ailleurs étonné qu'ils n'aient pas cherché à choper le troisième des frères Hyde-Earnshaw, à savoir moi. Enfin, je les attends, et je ne vais pas hésiter à plomber le premier attentera à ma vie. Et puis, franchement, la révolte... ça n'a pas marché la première fois, alors, pourquoi est-ce que ça fonctionnerait aujourd'hui, hein?
➺ AS-TU PRIS PART AUX DERNIERS EVENEMENTS, QUE CE SOIT POUR OU CONTRE LE CAPITOLE ? oui, du côté des pacificateurs, bien entendu. On ne peut pas le nier, la révolte est bien là, et mon rôle, c'est d'aider à réprimer cette belle brochette de tarés. Alors, oui, j'ai suivi les ordres, et j'ai agi comme bon me semblait. Je continue encore, d'ailleurs. Mais depuis la mort de Todd, il me semblerait que tout prenne une dimension bien plus personnelle... Pour moi, ce n'est plus une guerre entre le Capitole et les rebelles. C'est une guerre entre les frère Hyde-Earnshaw, et les rebelles.
➺ CROIS-TU AU BONHEUR ? non, non, mille fois non. J'ai essayé d'y croire, quand j'étais gamin. Oui, sur le moment, ça existait. Mais depuis la mort de ma mère et de mes soeurs, je refuse catégoriquement d'y croire. Car cet évènement n'était que le premier d'une longue succession de problèmes. Depuis mes seize ans, j'ai une vie de merde. Oui, je peux le dire, c'est vrai. Alors, le bonheur, s'il existe réellement, je l'attends toujours. Qu'est-ce qu'on a fait, pour mériter ça, hein? C'est de l'acharnement. Le bonheur, au final, ce n'est qu'un autre visage de l'espoir, c'est quelque chose qu'on cherche à nous refiler pour mieux nous endormir par la suite. Je ne marche pas. Le bonheur, c'est abstrait. Ça n'existe pas.
➺ COMMENT TE SENS-TU QUAND LE TEMPS DE LA MOISSON ARRIVE ? totalement indifférent. Ce n'est qu'une moisson de plus, ma famille est déjà morte, et la seule personne qui me reste à savoir Salem, ne peut pas être tiré au sort. Je m'en tape complètement, de la moisson. Mais quand il s'agit de reprendre mon rôle de mentor, hé bien, j'y vais, tout simplement, pour voir la tête des deux cadavres qui m'accompagneront au Capitole cette année. La première fois, ouais, ça m'a fait bizarre. Mais maintenant, je me dis que dans tous les cas, ils vont crever, alors, pas de quoi s'inquiéter.
JE VIENS D'UN MILIEU moyen, si on peut dire ça comme ça, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE est en quantité suffisante d'après moi. DU COUP, MON NOM N'A plus aucune CHANCE D'ÊTRE TIRE AU SORT. J'EXERCE LE MÉTIER DE pacificateur ET POUR TOUT VOUS DIRE, J'apprécie ce métier selon les jours. JE SUIS DANS LE 3ÈME DISTRICT. AYANT trente-trois ans J' ai déjà PARTICIPÉ AUX HUNGER GAMES ET j'attends la prochaine moisson avec indifférence. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.
reality is here.
Dernière édition par Lincoln-W. Hyde-Earnshaw le Sam 16 Fév - 21:14, édité 12 fois |
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| Sujet: Re: ⊹ we might not make it home, tonight. Mer 6 Fév - 17:41 | |
| tell us your story. Hyde-Earnshaw. Ce n'était qu'une famille du district trois, une famille moyenne, une famille sans histoire particulière. Une mère tendre et attentionnée, un père, ancien pacificateur et une fratrie de six enfants. Todd, l'aîné de tous, le téméraire un peu brusque. Kimberley, la grande soeur qui suivait les traces de sa mère. Salem, le silencieux, le froid. Emmy et Lily, les deux plus jeunes de la famille. Et puis, il y avait lui, Lincoln. Le jumeau de Salem, celui qui ne lui ressemblait que d'apparence. Lincoln le fougueux, le sauvage, le cascadeur. L'emmerdeur aussi. Mais malgré les hauts et les bas que pouvait connaître cette paisible famille de la troisième zone, rien n'en était venu à bout encore. C'est qu'ils étaient soudés, tous autant qu'ils étaient ; on se surveillait mutuellement, on jouait, on demeurait dans cette insouciance candide, celle qui nous manque tant, quand on passe au rang d'adulte. On était heureux. Lincoln était heureux, à cette époque. Il n'avait pas besoin de se forcer pour sourire, il débordait d'énergie, et d'idées pour faire tourner en bourrique ses semblables. Il avait de quoi manger, un chien pour s'amuser, une grande soeur à qui parler, un frère sur lequel prendre modèle sans vouloir l'avouer. Oui, il avait tout ce dont il avait besoin, à l'époque. La belle époque.
Puis un jour, on lui reprit tout ce qu'on avait bien pu lui donner. Depuis un mois déjà, le district trois dépérissait, alors qu'une grave maladie emportait les uns après les autres ses habitants. C'était une épidémie mortelle, et heureux étaient ceux qui pouvaient se payer le lourd traitement qui permettait de s'en sortir. Enfin, déjà, avant de penser au traitement, il fallait éviter de la choper, cette maladie. Alors, la demeure Hyde-Earnshaw, déjà un peu en retrait, fut mise en quarantaine. Plus de contact avec le monde extérieur, pour éviter tout risque de contamination. Et pourtant, il faut croire que toutes les précautions du monde ne suffirent pas. Quelques semaines plus tard, un homme vint frapper au domicile, le soir. Lincoln ne se souvient plus pourquoi exactement, mais il était évident que c'était pour de l'aide, qu'il s'était risqué à venir jusque là. Il se souvient en revanche de son père, acceptant, pour partir avec Salem pour aider. Et ce dernier, comme toujours, lui interdisant de le suivre. Le plus jeune avait obéi pour une fois, à contre coeur certes, mais il avait obéi. Il était resté devant la cheminée, à regarder le feu danser entre trois murs. Toute la journée, il avait gardé les yeux rivés sur les flammes, au point de s'en brûler les joues. Il était anxieux, inquiet. Il était bien des choses qu'il ne contrôlait pas ; il avait un mauvais pressentiment.
Lorsque la nuit tomba le lendemain, Monsieur Hyde-Earnshaw et son fils rentrèrent à la maisonnette, et par mesure de sécurité, on les laissa dehors, et on brûla leurs vêtements. Si cela avait suffi ? Il fallait croire que non : quelques temps plus tard, les trois soeurs, la mère, et Salem tombèrent malades. Leurs chances de s'en sortir ? Bien trop maigres, et le paternel pouvait toujours essayer de rassurer Lincoln, ce dernier n'arrivait pas à gober ses mensonges. Il savait ce qu'était une maladie, il savait qu'elle était grave, et qu'elle les tuerait certainement tous. Alors silencieusement, il s'était réfugié devant son feu, le regard perdu dans le vide. Lily, dix maigres années au compteur, la première à quitter ce monde. Quelle avait été sa réaction ? Il avait pleuré, silencieusement, et s'était renfermé sur lui-même. Trois jours plus tard, c'était le maigre répit que Dieu lui avait laissé, avant d'emporter Kimberley. Puis, ce fut le tour de sa mère, et cette fois-ci, ce fut la fois de trop. Il étouffait dans cette baraque, et de perdre celle qui l'avait mis au monde, ce fut la goutte d'eau pour faire déborder le vase. Alors, contre les ordres de son père, il était sorti de la maison, et il avait couru. Vers où ? Pourquoi ? Pour hurler, pour pleurer, là où personne ne le verrait craquer. Oui, il aurait voulu être fort, mais la vérité triomphait : il ne l'était pas. Du moins, pas comme il aurait voulu l'être.
Lorsqu'il rentra, dans la nuit du lendemain, on lui apprit que sa dernière soeur, à savoir Emmy, était morte à son tour. Cette fois, il se contenta de hausser les épaules, faussement indifférent. Il ne restait désormais plus qu'un malade dans la maison. Salem. Son cher jumeau. Lui aussi allait y passer, il l'avait accepté d'avance, car il savait qu'il allait crever et que encore une fois, lui se retrouverait impuissant. Trempé, Lincoln s'était alors laissé tomber sur une chaise de la cuisine, en compagnie de son père et de Todd. Il n'espérait plus, il n'y arrivait plus. Et pourtant, cette nuit-là, un morceau d'adolescent fit son entrée dans la pièce. Il était dans un piteux état, c'était indéniable, mais il était en vie. Lincoln écarquilla les yeux, considérant le rescapé qui se tenait devant eux. L'étonnement ne l'anima que quelques minutes, malheureusement, avant qu'il ne retombe dans le mutisme qui l'empêchait de parler depuis quelques jours déjà. Il retourna devant sa fameuse cheminée, et se laissant bercer par le crépitement des flammes, il ferma les yeux, s'autorisant un moment de repos.
Son petit monde venait de s'écrouler. « Lincoln Hyde-Earnshaw. » Tu relèves la tête. Tu écarquilles les yeux. Cette nouvelle à l'effet d'une bombe, et ton prénom résonne entre les parois de ton crâne, te refilant une migraine incroyable. Tu penches la tête sur le côté, bouche bée. Tu ne peux rien dire. De toute façon, tu ne veux rien dire, c'est bien mieux plutôt que de te risquer à balancer une énième connerie. Avant que les deux pacificateurs ne viennent te chercher, toi, au milieu de cette foule, tu as un dernier regard pour ce cher Salem, qui lui aussi, aurait pu y passer. Bien non, pas cette année. Non, aujourd'hui, c'est bien toi qu'on appelle sur l'estrade, comme l'agneau qu'on s'apprête à sacrifier. Tu secoues négativement la tête, de gauche à droite, et presque imperceptiblement. Pas besoin de mots, une nouvelle fois, il comprend ce que ça veut dire. Il t'a promis de ne pas chercher à te remplacer, tout comme tu lui as promis, quelques heures avant la moisson. Et tu sais qu'il tiendra sa parole, enfin, tu l'espères. Soufflant brièvement, vidant tes poumons en intégralité, tu relèves la tête, et tu sors des rangs. Pas besoin de te mettre des coups dans les côtes pour que tu t'amènes jusqu'à l'hôtesse. Tu la dévisages un court instant d'ailleurs, avant de faire face au district tout entier. Tu déglutis péniblement, et tu as cette espèce de boule qui bloque l'arrivée d'air dans ta gorge. Tu es confus, tellement confus. Qu'est-ce que tu dois dire ? Faire ? Penser. Tu regardes par terre un instant, et dès qu'on vous autorise, toi et elle, à quitter la scène, tu pars sans plus attendre. C'était écrit.
⊹ ⊹ ⊹ Ça y est, tu es arrivé au Capitol. On se précipite autour de toi, de ta co-tribut, Opium. Tu ne prêtes même pas attention aux cris hystériques, aux drôles de personnages qui vous accueillent. Tu te laisses juste entraîner, la tête basse, au loin. Tu dois fuir, t'as pas envie d'aller dans leur fichue arène. Tu n'as pas envie de te battre, de tuer. Tu n'as tout simplement pas envie de servir de marionnette pour cette brochette de cinglés. Quelqu'un s'approche de toi, c'est ton styliste. Argh, non, pas touche. « Dégage, je mords. » Ils ont visiblement l'habitude des petits anarchistes dans ton genre ; après une belle crise d'hystérie, on t'assomme à coup de médicaments. Bien, c'est un bon début. Mais ton énergie, pauvre crétin, tu dois la garder pour dans l'arène. Sapé comme un robot, on te pousse sur un chariot, et c'est parti pour le défilé. Tu as l'impression de planer, alors, tu rigoles. On doit te prendre pour un fou, un déboussolé, et c'est bien ta co-tribut qui te pousse à te ressaisir. Ouais, ouais. C'est ça. Quel sacré numéro tu fais-là. Et ce n'est pas mieux pour les deux jours d'entraînement qui suivent ; tu passes pour le dernier des abrutis. Le premier jour, tu fais plusieurs fois le tour du gymnase, traînant des pieds. Le second, ce n'est pas mieux : tu colles un carrière, que tu agaces, visiblement. « Qu'est-ce que tu veux District six ? » Tu souris. « J'veux pas vous impressionner, mais je sais jouer du triangle. » Ouais, c'est ça, tu peux continuer à jouer les débiles autant que tu veux, les évaluations, c'est bien cet après-midi. Le soir, devant l'écran, vous prenez connaissance de vos scores. Elle a huit. Tu as deux.
⊹ ⊹ ⊹ Un canyon. La voilà, leur idée d'arène, pour cette année. 10, 9, 8. Un gigantesque canyon. 7, 6, 5. Ce qui implique des crevasses, très peu d'eau, peu de végétaux, et d'animaux. 4, 3, 2. Des coyotes, des lynx, des lapins, et vingt-trois personnes qui vont tenter de te tuer. Super. Chances de survie ? 1. Plutôt faibles. 0. Sans plus attendre, chacun s'élance, sautant de la plate-forme, et dans les premiers, tu files vers la corne d'abondance. Un couteau de chasse, c'est tout ce que tu as le temps d'attraper, avant qu'une pauvre folle ne tente de te planter. Bon, il est grand temps de partir, alors, sans te faire prier, tu décampes, courant. Jusqu'où veux-tu aller comme ça ? Tu n'en as aucune idée, tu fonces, c'est tout.
Un jour et une nuit. Sans eau, ni nourriture. Tu vas claquer, si tu ne t'hydrates pas, tu le sais parfaitement, pas besoin d'être ingénieur pour ça. Tu vas crever, si tu ne bouges pas de ta position. Mais curieusement, tu refuses de sortir de ta crevasse. Tu as peur, quoique tu puisses en dire ; tu as cette chose qui te prend aux tripes, tu te sens mal. Pourtant, ce n'est pas le moment de faiblir. Et puis, soudainement, il y a cette fine pellicule de poussière qui glisse dans ton gouffre, confondant ses grains dans les maigres rayons de soleil qui parviennent à ton visage. Un cri, des injures ; tu lèves la tête. Elle est piégée, la jambe dans le vide de la faille, et toi, d'en bas, tu assistes au spectacle. Tu peux la laisser crever de fatigue, tout comme tu peux l'aider. Et enfin, tu la reconnais, c'est l'autre, celle de ton district. Opium. Alors, ce bon côté que tu détestes tant, il reprend le dessus. « Opium, je suis là, je suis en bas ! » Elle panique, encore, et tu as beau lui dire que tu vas l'aider, son cas s'aggrave. Elle t'entend, ça oui. Elle te répond même, une fois. Tu grimpes un peu, tu essayes de l'aider, et puis, tu dérapes, et tu t'écrases lamentablement par terre. Un dernier hurlement, et alors que tu lèves les yeux vers ce cadavre qui flotte dans les airs, quatre ou cinq gouttes de sang glissent jusqu'à sur tes joues. Et merde. Au début un peu paniqué, tu finis par reprendre le peu de sang-froid qu'il te reste. Tu ne sais pas ce qui l'a tuée, mais ça a pas l'air si gentil. Alors tu t'actives, tu sors de ton trou, la tire de là par la même occasion, et tu chopes tout ce qu'elle a sur elle. Pas grand-chose, mais de l'eau, et c'est tout ce dont tu avais besoin, avec le morceau de pain sec. On dirait pour toi que la chance vient de tourner.
⊹ ⊹ ⊹ « Qu'est-ce qui me dit que je peux te faire confiance, hein ? » Les mains en l'air, tu la regardes, cachant difficilement ta panique. Allez, trouve quelque chose, n'importe quoi, sinon, t'es mort mon petit gars. Elle tremble, elle a plus peur de toi qu'autre chose ; c'est ça, de faire partie des derniers tributs en lice. Elle peut très bien te tuer, mais non, elle reste tétanisée, à te pointer du bout de sa foutue lame. « Tu sais combien de tributs sont encore en vie ? » Elle réfléchit. Elle réfléchit longuement. « T'en sais rien, pas vrai ? » Elle secoue la tête, négativement. T'en étais sûr. Elle a quel âge, de toute façon ? Treize ans, tout au plus. C'est remarquable, qu'elle en soit arrivée là. « On est encore quatre. Toi, moi, deux carrières. Tout sera bientôt fini. » Premier mensonge de ta part. Elle renifle, elle ravale ses sanglots, encore. « Et si je te tue, on s'ra plus que trois. » Tu baisses les yeux. C'est ça, tu peux jouer la comédie, encore un peu. « Si tu finis par me tuer.. Tu n'as aucune chance de survivre. Si tu me laisses un sursit, je peux t'aider à tuer les deux autres. Sinon, tu ne rentrera pas chez toi, tu peux en être certaine. » Elle hésite, ça se voit, ça se sent. « Tu peux me faire confiance. Quand ils seront morts, ce sera entre toi, et moi, seulement. » Si seulement elle savait, si seulement elle savait qu'à cet instant, il n'y a plus que vous deux déjà. Elle n'a pas compté, ou alors, elle n'a pas entendu le canon retentir, deux fois aujourd'hui. « Tu peux le jurer ? » Tu souris, tristement. « Je te le jure ; tu as ma parole. » Elle baisse les yeux, et finalement, laisse retomber la pointe du poignard vers le sol. Tu soupires, soulagé. « On devrait s'installer, la nuit est déjà là, et je suis trop crevé pour partir à la traque ce soir. » Elle hoche simplement la tête, dépose ses affaires à côté du tronc séché auquel tu restes adossé. La nuit promet d'être longue et froide, mais pour elle, elle sera bien courte. Tu poses la moitié de ta veste sur ses épaules, et tu fermes les yeux. Bientôt, tout sera fini.
Un maigre quart d'heure plus tard, tout au plus, tu rouvres les yeux ; elle dort paisiblement, contre toi. Tu ne souris pas, non. Tu glisses tes doigts sur ta gauche, jusqu'à ce que ta main rencontre la lame du poignard. Saisissant ce dernier, tu enfonces sans réfléchir la pointe dans le flanc de la gamine. Elle sursaute, elle te regarde dans les yeux, et tu restes impassible, silencieux. Tes yeux brillent, et elle agonise entre tes bras, par ta faute. Tu es un monstre. Le monstre qui, par cette affreuse trahison, vient de remporter la 58ème édition des jeux de la faim. Tu pensais que tout irait bien, après ces jeux. Tu pensais que la vie reprendrait son cours, que tu pourrais moisir dans une cave de ton district, sans qu'on ne vienne te chercher les noises. Tu pensais que tout serait plus simple, désormais ; tout serait plus facile. La bonne blague ! Ce que tu as fait, ça t'a rendu dingue, tu as l'impression de sombrer dans la folie, un peu plus, tous les jours. Toutes les nuits, quand elle te sourit. Tu ne peux pas regarder ton reflet sans avoir cette irrépressible envie de briser la glace. On ne peut pas tomber plus bas que toi actuellement : tu n'es plus rien. Tu es quelques morceaux, éparpillés, d'un jeune homme. Et puis, rapidement, vivre avec la mort de cette gamine sur ta conscience, ça t'empêche de dormir, ça te pourrit l'existence, à tel point que c'en devient intolérable. Alors, tu prends une pilule, puis deux, en te disant que ça va te soulager. À cela, tu peux ajouter l'alcool, et toutes les conneries que tu peux faire glisser dans ton système pour te sentir un peu mieux. Ça marche sur l'instant, c'est bien, tu t'échappes, tu fuis ta réalité. Tu fuis le regard de tes frères, celui de ton paternel ; tu t'enfermes dans ta baraque de vainqueur et tu fais l'ermite. Au moins, on t'oublie.
Puis, un jour, tu finis par te décider à bouger ce qu'il reste de toi. Il faut que tu fasses quelque chose, il faut que tu songes à devenir quelqu'un, sérieusement. Qu'est-ce que tu peux bien faire, hein ? Certainement pas la peinture et les autres passions de plastique qu'on essaye de vous recoller à vous autres, les vainqueurs. Non, la créativité tout ça, ce n'est pas tellement pour toi. Alors, tu t'orientes vers ce qui te correspond le mieux : faire du mal aux autres. C'est vrai, c'est ça, ton vrai talent. Blesser, briser. Tuer. Le seul métier qui te vienne à l'esprit, c'est celui de pacificateur. C'est bien, comme métier, non ? Oui. Et puis, tes frangins, ils en sont déjà, manque plus que toi, et la famille sera au complet ! Magnifique. Alors, à l'âge de vingt-deux ans, tu commences ta formation. Quelques temps plus tard, tu es reçu comme pacificateur.
Tu rejoins tes deux frères dans les rangs, et vous devenez le trio infernal. Les trois frères Hyde-Earnshaw. Les premières têtes qu'on ferait planter sur des pics, si révolution il y avait. Certainement les trois pacificateurs les plus redoutés du coin. C'est vrai que Todd est flippant, il est complètement taré, c'en devient maladif. Salem lui, fait preuve de plus de retenue, il est le modéré, celui qui calme votre aîné lorsque ça dérape un peu trop. Et toi dans tout ça ? Tu es Lincoln, le paumé. Celui qui se marre quand il voit le sang couler. Celui qui achève, froidement. Tu es entre les deux, tu marches dans les pas du plus vieux, t'éloignant de plus en plus de ton jumeau ; le monstre s'affirme, au fil des années. Et pourtant, il y a des instants où tu es quelqu'un d'autre, quelqu'un qui sourit, quelqu'un qui dit que tout va bien. Il y a des instants où tu aimes rire, tu aimes parler. Et quelques minutes plus tard, tu pètes un câble, tu fais valser les couverts à travers la pièce. Tu as essayé pourtant, de consulter un psychologue, un truc dans le genre. Ça ne marche pas. À chaque fois, on te dit que ça ira mieux, on te dit que demain sera un jour meilleur. Mais non. Tu as la fâcheuse impression de tomber, en chute libre, dans un gouffre sans fond. Chaque jour, c'est pire. Tu es fou Lincoln. Fou. Tu restes accoudé au bar, en train de faire tourner d'une main molle, le liquide brun au fond de ton verre. Tu regardes Salem s'éloigner, un court instant, et hop, tu repars dans tes pensées les plus sombres. Tu te laisses aller, tu divagues, la preuve : tu n'as aucune idée de l'heure qu'il peut être. Tout ce que tu sais, c'est que tu as dormi à l'étage cette nuit, et que tu vas peut-être encore rester ce soir. Et demain. Et après-demain, avant de finalement, te décider à retourner dans cette baraque maudite de vainqueur. T'avais pas besoin de tant d'espace, et pourtant. Finissant le contenu de ce même verre, tu le laisses retomber lourdement sur le comptoir, te penchant plutôt en avant pour chercher de la main la bouteille. Elle n'est pas bien loin, tu finis par t'en saisir. Et voilà, la coupe est à nouveau pleine, tu vas encore une fois, laisser toute trace d'humanité t'échapper, à la fin de ce verre. Tu aurais préféré être hermétique à la douleur, plutôt que de devoir penser toutes les plaies à l'alcool. Mais que veux-tu, on ne peut tout avoir. Et dans ton cas, tu n'as rien tout court.
Soudainement, tu entends hurler. Qu'est-ce que ça peut bien être encore ? Tu relèves la tête, l'esprit encore ailleurs. Tu es perplexe, car tu ne sais pas ce qu'il se passe, et bien qu'un tel son est inquiétant, tu hésites un instant à te lever pour aller chercher la réponse à ta question. Sauf que, Salem n'est pas revenu. Et ça, ça oui, c'est bien ce qui te motive pour aller voir ce dont-il s'agit. Tu traînes des pieds jusqu'à la porte d'entrée, et tu le vois, là. Non, en réalité, tu les vois. Salem est accroupi, face à une masse mouvante, noire. Face à ce qu'il reste de ton frère. Face à ce qu'il reste de Todd. Tu fronces les sourcils, car en réalité, tu ne veux pas comprendre ce qu'il se passe. Tu fais un pas, puis deux. Puis trois, et quatre, incertain. Et tu te laisses tomber à genoux, à côté du cadavre encore animé de ton aîné. Tu déglutis péniblement, et ça recommence ; l'air reste coincé en une boule d'oxygène, au fond de ta gorge. Tu ne peux pas parler, tu as l'impression que, encore une fois, ton monde s'écroule. Un gémissement étouffé s'échappe d'entre ses lèvres noires. Il a mal. Atrocement mal. Et il agonise, devant tes yeux, alors que, à nouveau, tu es totalement impuissant face à la situation. Tu aimerais l'aider, essayer de le tirer jusqu'à la baignoire, essayer de lui sauver la mise. C'est trop tard. C'est déjà bien trop tard, pour tenter quoique ce soit. Alors, tu restes paralysé, à le regarder dans le blanc des yeux. Les tiens, ils brillent, l'horreur de la scène les fait pétiller. Une nouvelle partie de toi qui s'envole, le premier des trois frères Hyde-Earnshaw. Ces enfoirés de rebelles ont mis leur plan à exécution, la menace était alors, réellement à craindre. Tu as préféré fermer les yeux là-dessus, car tu croyais que vous étiez tout simplement inatteignables. La bonne blague.
Quelques jours plus tard, c'est Salem qui est touché. On tente de l'égorger, et c'est paniqué que tu rejoins l'hôpital. La guerre est déclarée, définitivement, entre les rebelles et les deux jumeaux Hyde-Earnshaw. Tu sais pourquoi ? Car tu ne veux pas accepter de le perdre. Pas lui. Tu ne peux pas le regarder s'en aller, tu ne peux pas le laisser mourir. Il a toujours été là pour toi, toi pour lui. Il a été, est, et sera toujours cette moitié de toi, dont tu ne peux pas te passer. Il est la dernière chose qu'il te reste désormais à toi, Lincoln. Tu sais que s'il venait à tomber, définitivement, toi, tu ne te relèverais pas.
Dernière édition par Lincoln-W. Hyde-Earnshaw le Sam 16 Fév - 21:13, édité 7 fois |
| | | Swain Hawkins △ correspondances : 5710 △ points : 0 △ à Panem depuis le : 18/06/2012 △ humeur : I'm a fucking monster. △ âge du personnage : 38 y.o.
| Sujet: Re: ⊹ we might not make it home, tonight. Mer 6 Fév - 17:44 | |
| Ton nom Bienvenue sur MJ Édit: ah mais RE en fait WHO ARE YOU ? |
| | | Thybalt M. Homens △ correspondances : 8988 △ points : 29 △ multicomptes : raven, gwendal, eurydice (denahi) △ à Panem depuis le : 22/12/2011 △ humeur : désabusé △ âge du personnage : trente quatre ans △ occupation : médecin de campagne ~ bras droit du chef des rebelles
| Sujet: Re: ⊹ we might not make it home, tonight. Mer 6 Fév - 17:46 | |
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| Sujet: Re: ⊹ we might not make it home, tonight. Mer 6 Fév - 17:53 | |
| Merciii beaucoup vous deux ! Swain, j'étais Lyokha, mais j'ai changé de personnage car je faisais un blocage avec et Thybalt, get up, elle est tellement magnifique ! Merci ! |
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| Sujet: Re: ⊹ we might not make it home, tonight. Mer 6 Fév - 18:02 | |
| Rebienvenue ! |
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| Sujet: Re: ⊹ we might not make it home, tonight. Mer 6 Fév - 18:43 | |
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| Sujet: Re: ⊹ we might not make it home, tonight. Mer 6 Fév - 18:46 | |
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| Sujet: Re: ⊹ we might not make it home, tonight. Mer 6 Fév - 19:52 | |
| Re bienvenue |
| | | Silk Preston △ correspondances : 1057 △ points : 0 △ multicomptes : Fenugreek (✝) Auden (D2) △ à Panem depuis le : 01/04/2012 △ âge du personnage : 32 ans
| Sujet: Re: ⊹ we might not make it home, tonight. Mer 6 Fév - 20:39 | |
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| | | Adonis Nightsprings △ correspondances : 2406 △ points : 12 △ multicomptes : Robin D. Bates / F. J. Kennedy △ à Panem depuis le : 01/04/2012 △ humeur : Blasé. △ âge du personnage : 35 ans △ occupation : [i]Chef[/i] Pacificateur du D08
| Sujet: Re: ⊹ we might not make it home, tonight. Mer 6 Fév - 21:13 | |
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| Sujet: Re: ⊹ we might not make it home, tonight. Mer 6 Fév - 21:56 | |
| Merci beaucoup vous trois !! |
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| Sujet: Re: ⊹ we might not make it home, tonight. Mer 6 Fév - 22:34 | |
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| Sujet: Re: ⊹ we might not make it home, tonight. Mer 6 Fév - 22:46 | |
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| | | Gemma K. Mubstin △ correspondances : 4141 △ points : 0 △ multicomptes : Ø △ à Panem depuis le : 16/04/2012 △ humeur : Floue. △ âge du personnage : Vingt-et-un △ occupation : Danseuse.
| Sujet: Re: ⊹ we might not make it home, tonight. Mer 6 Fév - 22:51 | |
| Rebienvenue |
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| Sujet: Re: ⊹ we might not make it home, tonight. | |
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| | | | ⊹ we might not make it home, tonight. | |
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