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| J1 ◮ we might not make it home tonight ➺ LUCAS&DENAHI | |
| Auteur | Message |
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M. Denahi Sorensen △ correspondances : 157 △ points : 0 △ multicomptes : thybalt, raven, gwendal △ à Panem depuis le : 13/03/2012 △ humeur : mort △ âge du personnage : dix-huit ans, aujourd'hui et pour tout le reste de sa non-vie. △ occupation : apprenti charpentier
| Sujet: J1 ◮ we might not make it home tonight ➺ LUCAS&DENAHI Jeu 19 Juil - 21:20 | |
| 76th Hunger Games - Jour 1 La nuit commençait déjà à tomber, cela n'avait aucun sens. La journée était déjà bien entamée mais il ne pouvait pas déjà commencer à faire nuit ... c'était à n'y rien comprendre. Pourtant je n'avais pas pris le risque de m'arrêter et même je commençais à réaliser que l'assombrissement du paysage ne pourrait que jouer à ma faveur tandis que les alentours apparaissaient à nouveaux vides et immaculés. Sans m'arrêter de courir, ne sachant même pas réellement ce que je fuyais, j'avais repensé à ma rencontre avec Frenchie survenue peu de temps avant, mais aussi à la mort de ma co-tribut à laquelle j'avais assisté impuissant caché dans les hautes branches d'un sapin. Le co-tribut de Frenchie, Hugo je crois, ou quelque chose de ce genre là, c'était avec lui que Cybéline était morte, c'était lui qui l'avait regardé mourir, qui avait vainement tenté de la sauver ... et moi je n'avais rien fait. J'avais assisté impuissant à la scène sans oser me montrer, craignant bien trop que Mister douze n'ait pas la même pitié avec moi qu'avec elle, et j'étais encore resté un long moment immobile après le coup de canon, après que le cadavre de Cybéline ait été emporté, et après que Hugo, Iago, Iugo ou peu importait son nom ait débarrassé le plancher ... Pendant de longues minutes j'avais fixé cette marre de sang dans laquelle se trouvait la petite blonde quelques instants auparavant, repensant aux cris désespérés de ses frères et soeurs lorsqu'elle avait été moissonnée, et imaginant sans mal leurs cris à cet instant, alors que leur soeur venait de mourir. J'étais resté là un long moment, j'avais fébrilement essuyé mes joues en y sentant une larme témoignant de ma perte totale de contrôle sur la situation générale, puis j'étais finalement redescendu et avait repris ma route, détournant le regard de cette flaque rouge tâchant le blanc qui m'entourait.
Je ne savais pas comment m'était venue cette initiative de rebrousser chemin et de revenir vers la Corne d'abondance ... Je regrettais peut-être un peu de n'avoir même pas jeté un coup d'oeil à cette corne avant de m'en aller vers la forêt, perdant ainsi toute chance de récupérer de quoi me réchauffer un peu au moins, ou ne pas mourir de faim. Je savais les épines de sapin nourrissantes en dernier recours, mais ce n'était pas l'idéal et cela ne m'aiderait pas à avoir moins froid, alors finalement j'avais décidé de rebrousser chemin, priant pour que les carrières se soient depuis éloignés et que je puisse trouver n'importe quoi qui aurait été abandonné lors du bain de sang. Avançant à pas de plus en plus lents j'avais fini par presque ramper dans la neige à mesure que la silhouette de la corne se rapprochait au loin, comptant sur la luminosité qui baissait pour m'aider à passer inaperçu. Pourtant j'en étais encore loin lorsque mon regard fut attiré par le petit tas jaune à moitié éventré dans la neige ... Un sac à dos, c'était presque trop beau pour être vrai. Tellement que j'avais recommencé à courir, presque pour me jeter dessus, avant d'être arrêté net. En face, à une dizaine de mètres de moi seulement, une autre silhouette avait eut la même idée et se demandait probablement elle aussi si elle devait se jeter sur le sac, sur moi, ou bien détaler en sens inverse et disparaître. Il était visiblement plus fluet que moi et ne semblait pas plus armé que moi, je décidais donc de tenter ma chance, et me jetant à plat ventre vers le sac ... là encore il avait eut la même idée, et tandis que le sac roulait à côté de nous lui et moins nous étions retrouvés face à face. Et je savais de qui il s'agissait.
J'avais reculé avec précipitation, me traînant dans la neige sans quitter mon adversaire des yeux, et presque sans le vouloir j'avais murmuré « C'est toi Lucas ? » en sachant déjà que oui, c'était bien lui Lucas. Et dès lors que je l'avais reconnu j'avais compris que je serais incapable de le tuer ... je ne pouvais pas faire ça, et surtout je ne pouvais pas faire ça à Wael. Clignant des yeux j'avais vu le visage de mon styliste me revenir en mémoire, et les dernières secondes pendant lesquelles nous nous étions fixé à travers la vitre de mon tube de lancement restèrent ancrées dans mon esprit « Prends le ! Le sac, prends le ! » Je me fichais bien de ce sac, qu'il le prenne et qu'il s'en aille, si lui laisser pouvait me permettre de sauver ma peau alors qu'il le prenne. Le souffle court je reculais à nouveau, tentant tant bien que mal de me remettre debout sur le sol glissant, la neige commençant à transpercer le tissu de mon pantalon.
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| Sujet: Re: J1 ◮ we might not make it home tonight ➺ LUCAS&DENAHI Sam 21 Juil - 17:23 | |
| La journée avait été longue et difficile. Dès le lancement des jeux, Lucas avait tourné le dos à la corne d'abondance pour fuir le bain de sang. Il le regrettait quelque peu désormais. Toute la journée le froid n'avait pas baissé dans son intensité. Lucas avait déjà sauté un repas. Cela n'avait pas beaucoup d'importance vu le petit déjeuner qu'il avait avalé, mais l'effort pour faire face au vent et au froid le fatiguait plus rapidement qu'en temps normal. Il s'était déjà reposé un court instant lorsque peu après le lancement des jeux, une aurore boréale magnifique avait illuminée le ciel. Mais craignant que cela ne déclenche quelques pièges machiavéliques des juges, Lucas avait continuer de bouger pendant un certain temps.
Il avait marché tout droit jusqu'à une énorme étendue de glace. Sans doute un lac gelé ou quelque chose du genre. Là-bas, il avait pu y apercevoir quelques animaux avec qui il avait tout de même pris soin de garder une certaine distance. Il n'avait pas beaucoup aimé l'endroit. Il semblait peuplé par quelques espèces pouvant faire un bon repas, mais aussi par quelques prédateurs qui pourrait faire un bon repas d'un petit tribut de passage tel que lui. Il avait seulement observé avec intérêt une sorte de renard blanc se protéger du froid en s'enfouissant dans un terrier. C'était sans doute plus judicieux de creuser un petit trou que de construire un énorme igloo bien voyant.
Cependant, l'endroit était décidément trop découvert, et aucune végétation ne semblait pousser par là. Aussi, sans arme, Lucas aurait eu du mal à chasser les quelques animaux qui se promenaient. Et finalement, il envisagea de dériver sa trajectoire pour tenter de trouver un endroit plus hospitalier. Lorsque l'aurore boréale fut terminée, l'arène commença à se plonger peu à peu dans l'obscurité. La situation allait devenir plus compliquée pour Lucas si la nuit tombait déjà. Il allait lui être difficile de se creuser un terrier avec de simples gants, et l'endroit n'offrait pas d'abri sûr.
Finalement, ses pas le guidèrent tout naturellement vers la corne. Lorsqu'il s'en aperçut, il avança beaucoup plus prudemment, restant sur ses gardes tout en pestant après lui. Il aurait du écouter Silk dès le début et s'emparer d'un sac dès le début. Maintenant, les carrières montaient certainement la garde avec des armes... Soudain, un petit éclat jaune dans la neige lui apparut comme un Messie. Se demandant d'abord s'il n'hallucinait pas, il se rendit compte en s'approchant qu'il s'agissait bel et bien d'un sac à dos. S'approchant encore plus lentement, il prit garde à ne tomber dans aucun piège. Et alors que l'objet semblait presque à portée de main, il tomba nez à nez avec un autre tribut.
Aussitôt, son sang se glaça, ses pieds s'enfoncèrent dans la neige et il s'immobilisa, prêt à se défendre. Cependant, l'autre garçon semblait rester immobile lui aussi. Visiblement, il n'était pas armé et semblait dans la même situation que lui. Ce n'était peut-être pas un carrière dans ce cas. Le regard de Lucas passa du jeune garçon au sac plusieurs fois alors qu'aucun d'eux n'ose bouger. Le silence de mort qui régnait semblait faire durer l'instant encore plus longtemps. Cependant, une idée effleura l'esprit de Lucas : Et s'il s'agissait là d'une stratégie pour lui faire baisser sa garde ? Peut-être qu'un allié du jeune garçon se tenait juste derrière lui, prêt à lui poignarder le dos.. ? Et aussitôt après que cette pensée lui eut effleuré l'esprit, Lucas se lança enfin, tendant les muscles subitement pour s'emparer du sac avant de détaler aussitôt. Mais l'autre tribut en fit de même, et le sac leur échappa à tout les deux.
Se retrouvant alors face à face, les deux tributs avaient pu se regarder droit dans les yeux avant de s'écarter à nouveau. Visiblement, le jeune garçon n'avait pas vraiment envie de se frotter à quelqu'un, tout comme Lucas. Avec un peu de recul, il s'agissait presque là de son propre reflet. Aussi, lorsqu'il murmura son nom, Lucas se figea, surpris. Comment pouvait-il le connaître ? Mais visiblement, son air avait suffit à répondre au jeune garçon, car il recula vivement en lui ordonnant presque de prendre le sac. Encore plus surpris par un tel comportement, Lucas fronça les sourcils en se redressant. Il profita que le jeune homme soit à terre pour jeter un coup d'œil autour d'eux, mais rien ne semblait venir vers lui. Alors il croisa à nouveau le regard du jeune garçon avant de lui demander avec méfiance sans se préoccuper du sac : "C'est bien moi, mais je ne crois pas que l'on se soit déjà rencontrés ?" Il plissa les yeux en réfléchissant avant d'émettre un petit sourire rapide. "Tu n'en veux plus ? Je ne crois pas que ce soit mon nom qui te fasse peur pourtant.." Déclara t-il alors. S'il s'agissait d'un sac piégé, il n'allait certainement pas être assez naïf pour se faire ainsi avoir.
Et alors qu'il se sentait presque fier de déjouer ainsi un piège terrible, le visage du jeune garçon lui revint vivement en mémoire. Il venait du district de Wael ! Il se souvenait désormais de lui lorsqu'il l'avait vu défiler en dieu-guerrier. Il n'avait plus grand chose de sa prestance ainsi étalé dans la neige. Ainsi, il perdit un peu de sa méfiance en réalisant et il s'approcha dans un sourire en murmurant à son tour. "Tu es Denahi.. Je me souviens de toi maintenant." Et aussi peu intelligent que cela puisse paraître, Lucas lui tendit la main pour l'aider à se relever : "Allons, ne reste pas dans la neige, tu vas attraper froid." Cependant, à peine avait-il aidé le jeune garçon à se remettre sur pieds qu'un terrible rugissement menaçant se fit entendre juste derrière eux. Lucas fit aussitôt volte-face en s'accroupissant prudemment. Quelque chose était dans les parages, et tout prêt qui plus est. Il fit silencieusement signe à Denahi vers le sac, il contiendrait peut-être quelque chose qui leur permettrait de se sortir de là. Cependant, le rugissement lui avait glacé le sang, le moindre mouvement pourrait les faire repérer aussitôt... Il leur restait trois options : faire face, ce qui semblait fort peu intelligent, courir très vite ou attendre que cette chose terrifiante les trouve... |
| | | M. Denahi Sorensen △ correspondances : 157 △ points : 0 △ multicomptes : thybalt, raven, gwendal △ à Panem depuis le : 13/03/2012 △ humeur : mort △ âge du personnage : dix-huit ans, aujourd'hui et pour tout le reste de sa non-vie. △ occupation : apprenti charpentier
| Sujet: Re: J1 ◮ we might not make it home tonight ➺ LUCAS&DENAHI Dim 22 Juil - 14:37 | |
| Je devais bien avouer que si Wael ne m'avait pas parlé de lui et si je n'avais pas eut à ce sujet une assez bonne mémoire des visages je n'aurais sans doute jamais reconnu, voir même remarqué ce tribut. Ce qui n'était pas un reproche venant de moi cela dit, je faisais également partie de ces tributs qui n'avaient pas fait forte impression et étaient passé somme toute plutôt inaperçu, parce que le costume lors du défilé n'avait pas fait sensation, parce que leur interview n'avait pas marqué les esprits, ou parce que le score au terme de l'entrainement n'était ni trop bas ni assez élevé pour que l'on s'en souvienne. On se souvenait volontiers plus des carrières de par leur statut, ou bien de Frenchie et de son intriguant onze obtenu après son passage devant les juges. Lucas et moi étions des outsiders, des tributs qui pour intéresser devraient se démarquer au sein de l'arène ... et pour ce faire il n'y avait pas trente-six solutions, il nous faudrait tuer. Et malgré le fait que plusieurs jours se soient écoulés depuis la moisson, malgré le fait que je savais la chose inévitable, je n'arrivais pas à m'y résoudre ... Je n'avais jamais accepté de tuer ne serait-ce qu'un animal, quand d'autres écrasaient les araignées je me contentais de les regarder se balader le long du mur et finissait par les remettre dehors avant que ma cousine n'arrive et ne les écrase en poussant un de ces cris stridents dont elle avait toujours eut le secret. Je n'étais pas capable de tuer une araignée, et j'étais supposé tuer un autre être humain, parfois plus frêle ou plus jeune que moi ... voilà pourquoi j'allais mourir dans cette arène, si ce n'était pas aujourd'hui ce serait demain, et si ce n'était pas demain ce serait après-demain. Je n'étais pas taillé pour le rôle. Je ne pouvais pas tuer, et je ne pouvais pas le tuer lui. Lucas. « C'est bien moi, mais je ne crois pas que l'on se soit déjà rencontrés ? » Bien sûr que non, et si Wael ne m'avait pas parlé de lui pas plus tard qu'hier je n'aurais probablement jamais fait attention à lui, tout comme il n'avait pas fait attention à moi. « Non. Mais on m'a parlé de toi ... » Je n'osais pas citer Wael à voix haute, je ne savais pas vraiment si le fait de parler à un tribut d'un autre tribut était très légal, et je n'avais pas envie que mon styliste ait des ennuis par ma faute ; Je n'avais connu Wael que l'espace de trois jours, et pourtant j'avais réussi à m'attacher à lui, plus que je ne l'aurais voulu. Quoi qu'il en soit j'étais prêt à lui laisser le sac pour lequel nous aurions pu nous disputer, si cela pouvait m'éviter d'avoir à me battre contre lui « Tu n'en veux plus ? Je ne crois pas que ce soit mon nom qui te fasse peur pourtant ... » Plissant les yeux, il semblait méfiant, peut-être parce que ma proposition lui paraissait trop belle pour être vraie. Et c'était très certainement le cas, j'étais même certain que si nos étions en ce moment observés par les Capitoliens mon comportement ne devait pas leur plaire ... ce qu'ils voulaient c'était du sang, pas de la gentillesse. Malheureusement pour eux j'étais capable de gentillesse presque exclusivement, à mon grand désespoir.
L'innocence de ma proposition ne sembla pas le convaincre cependant, et me fixant plusieurs secondes sans rien répondre de plus il me fit craindre une éventuelle attaque de sa part ... qui sait s'il n'était pas en train de réfléchir à la meilleure méthode pour l'attaquer sans me laisser le temps de me défendre. Mesurant chacun de mes gestes je ne l'avais pas quitté du regard, et alors que j'envisageais très sérieusement la possibilité de détaler j'eus un mouvement de recul en le voyant faire un pas dans ma direction, avant de comprendre qu'il n'y avait là rien de menaçant « Tu es Denahi ... Je me souviens de toi maintenant. » Il se souvenait de moi ? Comment était-ce possible ? Ou alors c'était Wael qui ... est-ce que Wael lui avait parlé de moi, comme il m'avait parlé de lui ? Tendant une main engageante vers moi pour m'aider à me relever il ajouta « Allons, ne reste pas dans la neige, tu vas attraper froid. » A mon tour de le fixer quelques secondes avec une méfiance non dissimulée, me demandant s'l ne s'agissait pas simplement d'une ruse pour me mettre en confiance -j'avais tellement l'habitude d'être pris pour une poire chez moi- j'avais fini par accepter, et attrapant sa main je m'étais remis debout, me risquant même à un « Merci. » Il n'y avait que moi pour faire ce genre de choses, pour faire des politesses avec quelqu'un qui était supposé vouloir ma mort parce que je représentais un obstacle non négligeable à sa propre survie. « Ecoute, je ... » Je m'apprêtais ni plus ni moins à lui dire que je n'avais rien contre lui, que je lui laissais volontiers ce sac et que je préférais m'en aller, mais un rugissement à m'en donner la chair de poule m'avait interrompu, et c'est entre panique et terreur que Lucas et moi nous étions retournés pour tenter de voir de quelle bestiole nous venions de provoquer la colère.
Attrapant silencieusement mon bras mon nouvel acolyte me fit signe de me baisser, et alors que nous accroupissions dans la neige en tentant de nous faire remarquer le moins possible il avait fait un signe vers le sac jaune, situé à un mètre cinquante de moi seulement ... Relativement près, mais assez pour qu'un seul pas vers cette direction ne me fasse repérer et ne me transforme en déjeuner pour animal polaire. Fuir ? Il commençait à faire nuit, et le moindre pas non calculé pouvait nous faire tomber dans une crevasse ou nous précipiter dans l'eau. Courir ? J'avais beau être assez bon à la course je doutais d'être de taille à distancer un animal sauvage ... Nous n'avions pas trente-six autres solutions. Retenant mon souffle j'avais fais un pas, puis deux, puis trois ... et j'avais finalement atteint le sac à dos. L'attrapant avec rapidité je l'avais serré contre moi et m'étais retourné vers Lucas d'un air triomphant ... avant qu'un autre rugissement, beaucoup plus proche ne me glace littéralement sur place. A notre droite, à trois mètres à peine, deux yeux semblaient briller dans la nuit, et si la forme de l'animal semblait encore floue la taille des canines dépassant de sa gueule ne passa elle pas d tout inaperçue « Un léopard ... » avais-je murmuré avec une pointe d'horreur. Ce n'était pas totalement un léopard, mais cela y ressemblait beaucoup, et ce n'était pas pour nous rassurer. Avançant vers nous à pas lents, l'animal bondit sans crier gare en nous laissant juste le temps de nous reculer, et ses canines brillant dans la nuit presque autant que ses yeux il se tenait désormais entre Lucas et moi. Tremblant de la tête aux pieds, chose plus ou moins atténuée par l'épaisseur de mes vêtements, j'avais tenté d'être le moins brusque possible tandis que je posais la main sur la fermeture éclair du sac, pour finalement brandir ... Un paquet de biscuits. Comme si un paquet de biscuit allait pouvoir nous sortir de ce pétrin. Pourtant je l'avais lancé un peu plus loin en désespoir de cause, espérant ainsi attirer quelques secondes l'attention de l'animal ... Mais il n'y prêta pas attention, et grattant ses pattes contre la glace du sol comme pour nous narguer, il marchait en rond en nous regardant l'un et l'autre à tour de rôle, décidant peut-être lequel serait son hors d'oeuvre et lequel serait son plat de résistance.
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| Sujet: Re: J1 ◮ we might not make it home tonight ➺ LUCAS&DENAHI Mer 1 Aoû - 2:46 | |
| Alors que Lucas fixait toujours Denahi avec méfiance, il répéta soudainement ses mots avec surprise. « Parlé de moi ? » Il avait mit un instant pour faire le lien. Mais qui d'autre au Capitole avait pu dévoiler son nom à Denahi ? Wael était tout désigné comme seul et unique coupable. Il eu un sourire triste à cette réflexion, se rappelant leur dernier échange. Le styliste devait être dans tous ses états, et Lucas aurait donné cher pour pouvoir rassurer celui qui était quasiment devenu son grand frère. Cependant, l'instant n'était pas aux lamentations. Car à peine les deux jeunes tributs eurent-ils échangés quelques mots, les juges durent juger leur souhait commun de non-violence inacceptable car un félin de grande taille mit rapidement fin à la petite rencontre, surgissant de nulle part sans prévenir.
Et tendis que les deux garçons se tapissaient contre la neige dans l'espoir secret de devenir invisible, le prédateur se rapprochait tranquillement. Leur seule chance de salut leur apparu rapidement comme étant le contenu du sac qui se trouvait tout près d'eux. Aussi lorsque Denahi réussit à s'en approcher jusqu'à mettre la main dessus, le regard de Lucas se mit à briller d'un espoir nouveau. Mais à peine eut-il le temps de répondre par un sourire à l'air satisfait de Denahi que le félin rugit à nouveau, encore plus fort, ce qui était porteur d'une terrible nouvelle : le prédateur se rapprochait. Et il était désormais tout proche. Assez pour que l'on aperçoive ses deux yeux perçants briller dans leur direction avant que l'animal ne révèle des canines sur-aiguisées. Et tendis que Lucas en resta sans voix, Denahi lui apprit dans un murmure horrifié qu'il s'agissait d'un léopard. Et à peine avait-il prononcé ces mots que l'animal avait bondi vers eux pour s'imposer entre les deux jeunes tributs. Lucas avait à peine eu le temps de se laisser tomber dans la neige en arrière pour éviter un coup de patte hâtif. Ainsi le grand félin révélait enfin ses muscles tendus, prêts à déchiqueter sa proie, et gronda une nouvelle fois en dévoilant une dentition parfaitement pointue et brillante qui n'attendait que l'écoulement du sang chaud.
Ainsi, pendant que Lucas restait tétanisé de son côté, totalement impuissant, Denahi tenta le tout pour le tout, et en essayant de ne pas alerter la bête, il plongea la main dans le sac. Lucas retint son souffle en pensant si fort son désespoir que le félin devait l'entendre comme s'il le hurlait, et lorsque le jeune tribut du 7 brandit presque héroïquement un vulgaire paquet de biscuit pour leur porter secours, la stupeur fut telle pour Lucas qu'il en oublia un instant de respirer. Non... Tout cela ne pouvait pas être vrai... Pourtant, Denahi ne comptait visiblement pas en rester là puisqu'il jeta le paquet de gâteaux un peu plus loin, sans doute dans l'espoir d'attirer le prédateur sur autre chose qu'eux. Pourtant, l'intéressé ignora royalement le pauvre petit paquet lancé plus loin et abandonné à son sort dans la neige en se mettant à tournoyer autour de ses futures victimes d'un air presque moqueur.
Et alors que le léopard semblait garder un œil sur Denahi – sans doute suite à son trop-plein d'agitation – Lucas reprit bruyamment son souffle. Trop bruyamment certainement, car l'attention du félin se porta finalement sur lui. L'animal semblait s'amuser à faire ainsi trembler les pauvres tributs piégés qu'ils étaient à tour de rôle. Il ne pouvait sans doute être que l’œuvre du Capitole pour se comporter d'une manière aussi sadique, et Lucas ne put s'empêcher de se demander nerveusement combien de temps cela allait durer. Finalement, quitte à mourir, autant que ce soit bref. Et bien décidé à mettre un terme à tout cela, Lucas se releva tout doucement pour s'accroupir. Au moins, en cas d'attaque il pourrait tenter de bondir pour esquiver, bien qu'il n'ai pas la prétention de s'imaginer plus habile qu'un félin né chasseur. Ainsi, il se risqua finalement à murmurer le plus calmement possible : « Tu n'aurais pas autre chose... ? De plus... » Sans avoir le temps de finir sa phrase, l'animal coupa court à la question de Lucas en s'approchant de lui un peu plus prêt qu'avant. « Efficace? » Se risqua tout de même Lucas d'un air hésitant en plongeant son regard effrayé dans celui de l'animal. Grave erreur visiblement car le félin rugit avec colère avant de se dresser sur ses deux pattes arrières pour tenter de le happer avec ses pattes avant, toutes griffes dehors.
Par chance, voyant le bond venir, Lucas esquiva aussi rapidement qu'il pu, évitant de peu les griffes aussi bien aiguisées que les canines. Mais agacé de voir sa proie lui échapper ainsi, le félin ne sembla pas vouloir en rester là et il chargea à nouveau. « Maintenant ! » S'exclama alors Lucas d'une voix paniquée et pressante sans prendre la précaution de rester discret en voyant le félin arriver à nouveau vers lui. Resta deux options à Lucas : courir en direction de la corne pour espérer avoir une arme ou s'enfuir à l'aveugle quelque part mais loin d'ici. L'espoir de débusquer une arme à la corne lui sembla bien osé, elle était encore bien loin, et les carrières y avaient certainement établi leur campement. Il avait assez d'ennui avec un seul bestiau sur le dos. Finalement, il n'avait plus qu'à faire face, tout ce qu'il pouvait encore espérer c'est qu'il plaçait bien ses espoirs de survie en comptant sur Denahi. Et alors que le fauve s'apprêtait à bondir une nouvelle fois, Lucas pesta après lui-même pour ne pas avoir fait de testament et ferma les yeux malgré la situation critique qui lui faisait face, son heure était venue, c'était écrit dans la neige des Jeux de la Faim sur laquelle se répandrait son sang chaud dans l'instant suivant.
Pourtant il n'en fut rien. L'animal poussa un nouveau rugissement de colère et fit volte-face dans un mouvement agacé, les oreilles plaquées en arrière, montrant désormais les dents vers Denahi. Il avait réussi. Il avait détourné l'attention de l'animal, mais sur lui. Stupéfait, Lucas mit un instant à réagir tendis que le félin fouettait à nouveau l'air avec sa queue en tournant rageusement autour de celui qui avait osé l'importuner dans sa partie de chasse. Mais c'était au tour de Lucas de venir en aide à son nouveau binôme. Il ne pouvait décemment pas le laisser se débrouiller seul avec l'animal alors qu'il venait de lui sauver la vie. Aussi songea t-il un instant à sauter sur le fauve en agrippant sa fourrure. Peu raisonnable tout de même, il aurait tôt fait de se faire envoyer au sol et lacéré. Et alors qu'il activa sa matière grise de la plus rapide manière qui soit, la solution lui vint comme une évidence. Il était désarmé certes, mais une arme terrible était à sa disposition à volonté ! Ainsi, sans hésiter une seconde de plus pour ne pas laisser son ami plus longtemps dans le pétrin, il se baissa rapidement pour faire un premier projectile. La boule de neige ! Quoi de plus efficace pour livrer bataille en plein hiver ? Aussi, à peine eut-il formé un semblant de boule qu'il tira aussi fort que possible sur le dos de la bête pour s'attirer à nouveau ses fureurs. « Couché sale bête ! » Cria t-il en même temps, comme pour se donner du courage. Et lorsque le regard furibond du léopard se posa sur lui, une idée traversa l'esprit du jeune tribut. « Il faut viser les yeux ! » S'exclama Lucas en se baissant prudemment pour attraper de quoi faire une seconde boule tout en reculant tendis que le fauve s'apprêtait une nouvelle fois à bondir. Conscient qu'ils ne pourrait pas continuer à faire ainsi tourner leur adversaire en bourrique très longtemps, Lucas espéra que la neige l’aveuglerait suffisamment longtemps pour leur laisser le temps de prendre un minimum d'avance dans leur fuite... Que la force soit avec eux pour viser juste, détaler assez vite, et voler au-dessus des crevasses et trous mortels en tout genre dans l'obscurité noircissante... |
| | | M. Denahi Sorensen △ correspondances : 157 △ points : 0 △ multicomptes : thybalt, raven, gwendal △ à Panem depuis le : 13/03/2012 △ humeur : mort △ âge du personnage : dix-huit ans, aujourd'hui et pour tout le reste de sa non-vie. △ occupation : apprenti charpentier
| Sujet: Re: J1 ◮ we might not make it home tonight ➺ LUCAS&DENAHI Mar 14 Aoû - 1:20 | |
| J'avais de plus en plus la sensation que Wael était une exception, et quelqu'un qui n'avait rien à faire au Capitole ... C'était un excellent styliste c'est vrai, mais il avait un trop bon fond pour vivre au Capitole, au milieu de gens dont la cruauté n'était excusée que par leur ignorance ... Je n'étais pourtant pas quelqu'un de cynique, mais je ne réussissais pas à trouver le moindre côté positif au fait de vivre au Capitole. Je préférais encore vivre dans la presque pauvreté dans mon district, au milieu de cette forêt que j'avais toujours connu, que de vivre dans ces dorures, ces artifices et cette superficialité omniprésente au Capitole ... Et pourtant, j'étais dans cette arène et la dernière chose que j'aurais vu avant d'entrer dans cette arène auraient été les lumières du Capitole, et non pas la forêt qui me manquait temps depuis le moment où j'avais quitté le sept. « Parlé de moi ? » Le jeune homme semblait avoir eut un temps de réflexion, comme cherchant silencieusement qui avait bien pu me parler de lui, et tandis que j’acquiesçais d'un signe de tête il sembla comprendre enfin et acquiesça à son tour. Mais quand bien même nous aurions souhaité poursuivre cette discussion nous n'en aurions pas eut l'occasion, car rapidement la réalité et la dangerosité de l'endroit où nous nous trouvions nous rattrapa presque aussitôt.
Ni nos tentatives pour nous rendre invisibles dans le paysage, ni le fait que nous retenions l'un et l'autre notre respiration comme espérant ainsi ne pas être repérés ne réussirent à tromper l'animal sauvage qui sans doute était en quête de son dîner du jour ; C'était bien notre veine. Tétanisés Lucas et moi étions restés plusieurs secondes sans savoir quoi faire avant que sous ses regards insistants je ne me décide enfin à tenter d'attraper le sac à dos pour lequel nous avions failli nous battre quelques minutes seulement auparavant. Je ne savais pas ce que j'espérais trouver à l'intérieur, un couteau, un morceau de viande crue ou n'importe quoi d'autre qui me permettrait d'échapper au triste destin qu'était celui de terminer dévoré par une bête sauvage ... Mais non, bien sûr, rien de tout cela dans un sac à dos surtout destiné à appâter les tributs pour les pousser à s'entre-tuer dès les premières minutes de jeu. Le paquet de biscuit lancé en désespoir pour tenter de faire reculer la bête n'eut pas le moindre effet, et alors que ni Lucas ni moins n'osions plus bouger d'un seul millimètre de peur d'être le premier des deux à finir en hors d'oeuvre. Déglutissant avec lenteur Lucas s'était adressé à moi en pesant chacun de ses mots avec une extrême délicatesse, comme s'il craignait presque que le félin puisse nous comprendre « Tu n'aurais pas autre chose... ? De plus... » Découvrant ses canines de quelques centimètres supplémentaires la bête s'était brusquement tournée vers Lucas comme pour le dissuader de terminer sa phrase, et c'est dans un murmure à peine audible qu'il avait ajouté « Efficace ? » A peine ces syllabes sorties de la bouche de mon "acolyte" j'avais pu assister horrifié au spectacle qu'offrait n'animal rugissant en se dressant sur ses deux pattes, fixant Lucas toutes griffes dehors. Malgré moi j'avais entendu un cri étranglé sortir de ma bouche.
Lucas avait évité le fauve de peu, mais sa rapidité n'était l'oeuvre que d'un coup de chance et l'être humain qu'il n'était n'avait à vrai dire aucune véritable chance contre un fauve dont les griffes n'avaient de comparables que ses canines acérées. Et tandis que je l'avais entendu me crier un « Maintenant ! » trahissant son désir désespéré d'obtenir toute l'aide qu'il pouvait espérer de moi, j'avais pris sur ma personne et tenté en l'espace de quelques dixièmes de secondes de parvenir à une idée lumineuse qui nous permettrait de nous sortir de ce mauvais pas autrement que dans l'estomac de la bête. Voilà comment sans réfléchir je m'étais retrouvé à fébrilement retirer ma botte de mon pied droit pour la lancer de toute mes forces en visant l'animal « Dégage de là ! » Mon acte avait eut l'effet escompté, du moins les premières secondes ... En effet l'animal avait fini par se détourner de Lucas, mais simplement pour mieux se retourner vers moi, rugissant à nouveau tandis que je me retrouvais avec une botte en moins, ma chaussette mouillée par la glace sur laquelle mon pied était posé ; Bon dieu ce que c'était froid. « Merde ... merde ! » Voilà où allait donc me mener ma manie de toujours vouloir aider mon prochain. J'aurais pu simplement m'en aller en courant et laisser Lucas à son triste sort, le laisser se faire dévorer tandis que j'aurais eut une chance de déguerpir et de m'en sortir. Mais je ne l'avais pas fait, et à en juger par le regard carnassier que m'adressait maintenant l'animal j'allais payer cette décision de ma vie. Sentant les battements de mon coeur accélérer tellement que j'avais l'impression qu'ils m'assourdissaient, je me surpris à penser à Grace ... Ma Grace. Était-elle devant sa télévision ? Allait-elle donc me voir mourir bêtement, dévoré par une bête sauvage, moi qui connaissais la forêt comme ma poche et n'ignorait pas la dangerosité des prédateurs sauvages ? Je ne voulais pas qu'elle voit cela, je ne voulais pas ... je ne voulais pas que la dernière image qu'elle ait de moi soit un corps ensanglanté déchiqueté par un léopard des neiges.
J'imaginais déjà les crocs acérés de l'animal se plantant dans ma carotide et fermant les yeux j'avais accepté mon sort, mais pourtant lorsqu'un nouveau rugissement furibond de l'animal parvint jusqu'à mes oreilles je remarquais bien vite qu'il ne m'avait pas touché. « Couché sale bête ! » avait crié Lucas en lui lançant un second projectile à la tête ; Un projectile que je reconnu alors comme une boule de neige. J'avais l'air fin avec ma botte, alors que de la neige j'en avais partout autour de moi ! Reprenant mes esprits j'avais fini par me baisser à mon tour et rassembler de la neige entre mes mains pour prêter main forte à mon nouveau binôme, tandis que ce dernier ajoutait en haletant « Il faut viser les yeux ! » C'était du quitte ou double, si nous loupions notre coup l'animal déciderait définitivement de nous mettre en pièces et ne perdrait pas de temps à hésiter entre les deux ... Ce serait les deux. Faisant un pas en arrière pour prendre du recul j'avais balancé la boule de neige de toutes mes forces, atteignant l'animal à l'oreille ; Je ne savais pas viser, ce n'était pas une nouveauté, il suffisait que je me rappelle de mes exploits désastreux à l'atelier de lancer de couteau partagé avec les tributs du douze et du neuf. « Va-t-en ! Allez, fous le camp ! » Me baissant à nouveau pour ramasser de la neige je ne quittais pas l'animal des yeux, craignant à tout moment de le voir me sauter dessus. Que nous le fassions tourner en bourrique ne semblait que l'énerver davantage et je doutais que notre tactique ne nous sauve pendant très longtemps ...
Soudain j'entendis un craquement, et levant les yeux vers Lucas je réalisais seulement ensuite que le bruit venait de sous l'animal. Fragilisé par l'agitation de l'animal le sol sous lui s'était fendillée et là où ses griffes s'y étaient enfoncées la glace s'était brisée et se découpa en plusieurs morceaux, laissant apparaître un trou d'un demi-mètre de diamètre. Pris au dépourvu l'animal avait rugi à nouveau en faisant un bon de côté, et silencieusement j'avais maudit la glace de ne pas céder plus pour engloutir tout simplement l'animal et nous en délivrer. Lucas avait balancé une nouvelle boule de neige vers le félin et quelques secondes plus tard j'avais fait de même, mais rien à faire nous ne nous en sortirions pas de cette manière. « On s'en sortira jamais comme ça ! » avais-je lancé d'un ton désespéré. Seconde après seconde j'avais tenté de me rapprocher du trou formé dans la glace et sans trop savoir ce que je faisais j'avais donné un, puis deux, puis plusieurs autres coups de pieds sur le bord avec la botte qui me restait encore (je ne désespérais pas de rattraper l'autre plus tard, je la voyais dans la neige quelques mètres plus loin). Entendant un nouveau craquement je m'étais reculé précipitamment en réalisant que j'avais brisé un pan de glace supplémentaire « Faut l'attirer là-dedans ! » Comment ? Je ne savais pas trop, je m'imaginais assez mal sauter sur l'animal et le traîner de force jusque dans l'eau glaciale, quand bien même l'idée était tentante elle était totalement irréalisable. A mes pieds un morceau de glace butta contre ma botte comme pour me demander de le ramasser, ce que j'avais fait ; Pointu, il aurait pu faire une arme parfaite si il ne m'avait pas parut si friable. Et si c'était ma seule chance ? J'avais totalement arrêté de réfléchir, sans quoi j'aurais compris que ce que je m'apprêtais à faire était de la pure bêtise, pourtant sans m'en rendre compte j'avais resserré mon "arme" de fortune et lorsque l'animal m'avait quitté des yeux quelques instants j'avais fait un bon en avant et planté le morceau de glace dans la fourrure de l'animal, provoquant chez lui un nouveau rugissement hargneux. Sur mes gants un peu du sang de l'animal avait coulé mais rien qui ne le ferait mourir assez vite pour l'empêcher de me rendre la pareille. « C'était une mauvaise idée ... » avais-je murmuré d'un air désespéré. Désormais seule l'inventivité de Lucas ou bien un coup du destin pourrait me sortir de ce mauvais pas ... et lorsque j'avais vu Lucas se mettre en mouvement du coin de l'oeilo j'avais espéré. Malgré moi.
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| Sujet: Re: J1 ◮ we might not make it home tonight ➺ LUCAS&DENAHI Lun 20 Aoû - 15:01 | |
| A la surprise de Lucas, Denahi jeta sa botte à la figure du léopard en dernier recours pour le sortir du pétrin. En retour, le jeune tribut du 8 avait conservé ses chaussures mais s'était fabriqué un projectile avec la neige abondante de l'arène pour aider à son tour Denahi. Seulement, cette sympathique petite bataille de boule de neige ne pouvait pas durer éternellement, le fauve s'agitait avec de plus en plus de hargne, et bientôt il déciderait de sauter à la gorge de l'un pour déchiqueter l'autre dans la seconde suivante. Mais alors que le petit jeu allait bientôt prendre tragiquement fin, un signe du destin leur redonna enfin une petite lueur d'espoir quand à leur médiocre chance de survie : la glace était en train de céder sous les pattes de l'animal.
Mais le fourbe n'était pas idiot, et le sol n'avait pas encore finit de céder que le léopard avait déjà habilement fait un bond hors du danger. Après tout, il était dans son habitat naturel, et il était peut-être même programmé pour les tuer, certainement pas pour les effrayer puis tomber dans le premier trou d'eau venu, naïfs qu'ils faisaient en pauvres petits tributs condamnés. Finalement, Denahi craqua le premier. Inutile de se voiler la face plus longtemps, ils devaient trouver définitivement mieux que leur petit stratagème improvisé. Et vite. Alors que Lucas fit la grimace en serrant les dents pour toute réponse, Denahi sembla éclairé par un éclair de génie puisqu'il se mit à casser vigoureusement un nouveau bout de glace avec sa seconde botte, encore à son pied. Le trou était suffisamment grand pour engloutir l'animal, comme venait de le suggérer le jeune tribut du 7, mais restait à trouver de quelle façon l'y traîner. Car de toute évidence, il n'y sauterai certainement pas lui-même.
Tout se passait à une telle vitesse que prendre un moment pour réfléchir n'était simplement pas possible. Les garçons étaient forcés de faire appel à leur simple intuition en priant pour que leur instinct de survie suffise à les tirer de ce mauvais pas. Alors que Lucas s'employait à garder le trou entre l'animal et lui le temps de trouver quelque chose d'un peu plus concluant que ce qu'ils avaient jusqu'à présent, Denahi ne perdit pas de temps. Il attrapa un morceau de glace taillé en pointe qui gisait sur le sol et se jeta sur le fauve pour le planter le plus fort possible dans la fourrure de l'animal. Il lui arracha un rugissement. L'espace d'un instant, Lucas espéra, scotché par la scène, il se contenta de fixer l'animal avec une telle lueur d'espoir que le prédateur aurait pu en mourir tant s'était espéré fort. Mais rien à faire, le regard furibond du fauve se posa aussitôt sur son agresseur et montra des crocs pour signaler que son choix était fait quand à sa première victime.
Denahi eut à peine le temps de faire remarquer que l'idée n'était pas des plus brillante que le prédateur se tassait déjà sur lui-même pour lui sauter dessus toutes griffes dehors l'instant d'après. "C'était osé." Répondit simplement Lucas en haussant des épaules, retenant son souffle comme pour imiter la stratégie du faux-mort. Le jeune garçon semblait condamné, mais Lucas n'allait pas laisser faire ça juste sous ses yeux sans bouger alors que le pauvre tribut se donnait tant de mal depuis le début. C'était donc à son tour d'agir sans réfléchir. Dans l'urgence de la situation, il attrapa le premier objet venu, soit le sac abandonné sur le sol. Et sans prendre le temps de voir ce qu'il contenait de plus que des biscuits, il l'abattit avec toute la force dont il était capable sur la tête du fauve.
Loin de l'assommer, leur ennemi à fourrure rugit à nouveau, tremblant de colère. Il donna un coup de patte en direction de Lucas qu'il évita en se jetant en arrière, voyant le coup venir. Tenant le sac fermement contre lui, il continua de reculer en fixant l'animal d'un regard plein de terreur. Qu'avait-il fait ? S'en était fini de lui. Il allait mourir sous les crocs de l'imposant prédateur et ça ne serait pas joli à voir. Il allait probablement planter ses griffes dans sa chair en premier pour le faire hurler de douleur puis, lorsqu'il serait satisfait de sa vengeance, il l'achèverai d'un coup de croc dans la gorge pour le faire suffoquer dans son propre sang. Alors que Lucas visualisait très bien sa mort toute prochaine, le félin bondit sur lui sans laisser le temps à Denahi de tenter quoi que ce soit pour l'en empêcher. Lucas tomba à la renverse sans avoir le temps de comprendre ni même de crier, et il ferma les yeux au contact soudain de la neige, comme si ne pas voir sa mort dans les yeux pouvait l'en préserver. Cependant, le poids de l'animal qui le plaquait au sol était bien réel, et les griffes acérées du félin s'abattirent sur lui pour mettre un terme à toute cette mascarade.
Par chance, le fauve n'eut uniquement l'occasion de se faire les griffes sur le sac jaune qui servit de protection à Lucas. Ce ridicule petit sac à dos jaune fluo qu'il avait mit en avant dans un dernier réflexe de défense purement instinctif venait de lui sauver la vie. Aussitôt, réalisant que l'animal ne lui laisserait pas une seconde de plus pour lui filer entre les pattes, Lucas replia ses jambes sous le ventre du prédateur et les détendit le plus violemment possible en frappant dans ses côtes pour le repousser aussi loin qu'il en était capable. Le fauve roula sur le côté en rugissant à nouveau, glissant sur la glace suite à la violence du coup. Il s'approcha dangereusement du trou d'eau, mais plantant ses griffes dans la glace pour stopper sa glissade, il en réchappa de peu à son tour. Sans prendre le temps de reprendre son souffle, Lucas bondit à nouveau sur ses pieds et jeta un coup d'oeil à Denahi en haussant rapidement des épaules. Il aurait pu s'écrier "Surpriise !" en levant les bras vers le ciel d'un air victorieux, l'improbabilité de le voir debout et en un morceau était telle que plus rien ne pouvait surprendre personne.
Bien vite, Lucas reporta à nouveau son attention sur le léopard qui semblait soudainement en difficulté. Par la grâce de dieu, la glace était en train de céder à nouveau sous son poids, et pas qu'un peu. Les coups de pieds de Denahi avait du fragiliser l'endroit d'avance, et le piège se refermait sur le fauve. Une première patte glissa dans l'eau. L'animal rugit de fureur et tenta de se dégager de la morsure de l'eau. Mais la blessure reçue par le pic en glace de Denahi empêchait l'animal de pousser correctement sur ses pattes pour s'extirper de l'endroit périlleux. Bien vite, les rugissements de colère prirent un air plus plaintifs tendis que le fauve sembla un court instant patiner sur place, glissant entre les morceaux brisés qui laissaient l'eau passer à travers le sol gelé. Et alors que Lucas reculait prudemment sans quitter la scène du regard, l'animal finit par se faire définitivement engloutir, laissant pour seule trace de son passage quelques remous à la surface du trou que sa chute venait d'agrandir ainsi que l'affolement du petit coeur de Lucas.
Lui qui avait passé la journée à errer sur la banquise sans avoir le moindre problème, voilà qu'à sa première rencontre de tribut, heureusement pas hostile, un léopard lui sautait dessus en plus de ça. Ainsi son immobilité et son air incrédule étaient justifiables, craignant que tout ceci ne soit qu'une feinte pour qu'ils baissent leur garde et que le léopard resurgisse des fonds marins. Mais après un petit instant où rien ne vint perturber le nouveau calme du lac, mis à part une petite brise peut-être, Lucas fut bien obligé d'admettre qu'ils avaient réussi, aussi incroyable que cela puisse paraître. Il se tourna lentement vers son binôme improvisé, surveillant le trou d'eau du coin de l'oeil, et lui jeta d'abord un regard interloqué, ouvrant des yeux ronds comme s'il n'était pas tout à fait sur de ce qui venait de se passer, et qu'il interrogeait Denahi du regard. Puis finalement, peu à peu, un sourire victorieux éclaira son visage jusqu'à ce qu'il finisse par éclater de rire, peut-être plus nerveusement que joyeusement, mais ils s'en étaient sortis tous les deux sains et saufs sans qu'ils ne comprennent vraiment comment. "On fait une sacrée équipe !" S'exclama Lucas en donnant une petite tape amicale sur l'épaule de son acolyte de guerre. Ils pouvaient être fiers d'eux, mais ils avaient surtout eu une chance de tous les diables sur ce coup.
Cependant, Lucas faisait bien de profiter de ce court moment de réjouissance, car bientôt, le piège se refermerait aussi sur eux. Ainsi, petit à petit et discrètement, les fissures de la glace s'étendaient jusqu'à eux, n'attendant que le moment propice pour céder complètement sous leur poids afin de les engloutir dans l'eau glacée à leur tour. |
| | | M. Denahi Sorensen △ correspondances : 157 △ points : 0 △ multicomptes : thybalt, raven, gwendal △ à Panem depuis le : 13/03/2012 △ humeur : mort △ âge du personnage : dix-huit ans, aujourd'hui et pour tout le reste de sa non-vie. △ occupation : apprenti charpentier
| Sujet: Re: J1 ◮ we might not make it home tonight ➺ LUCAS&DENAHI Mar 28 Aoû - 0:17 | |
| J'avais eut peur. J'avais réellement eut peur lorsque j'avais compris que la stratégie que Lucas s'apprêtait à adopter consistait ni plus ni moins à se faire transparent, tandis que l'animal se détournait enfin de lui pour ne s'intéresser qu'à moi ... C'était mon imagination, sans doute, mais j'avais la sensation que ses yeux fixaient ma jugulaire avec envie, tandis que mes yeux à moi ne pouvaient plus e détourner de ses dents. Des canines tellement allongées qu'elles me semblaient briller dans l'obscurité qui s'installait peu à peu. « C'était osé. » voilà tout ce que Lucas avait fait comme commentaire suite à ma tentative ridicule pour tenter d'affaiblir l'animal. Tentative ridicule mais surtout infructueuse, n'ayant fait qu'empirer l'énervement de l'animal et le faire se retourner contre moi, comme si ma situation n'était pas déjà précaire sans que je ne réussisse à en rajouter ... Et puis, au moment où je ne m'y attendais plus, j'avais vu Lucas bondir à son tour et prendre l'animal par surprise, lui abattant de toutes ses forces le contenu du sac sur la tête. Peu rempli il n'avait bien sûr pas été suffisant pour causer des dommages à l'animal, mais étourdi et surpris par cette attaque venant de derrière lui il était resté stoïque quelques instants, assez pour que l'autre tribut et moi puissions reprendre nos esprits ... Mais peu de temps. Frappant de toutes ses forces ses pattes griffées contre la glace de la banquise l'animal s'était à nouveau désintéressé de moi, recommençant son manège sordide dans lequel entre Lucas et moi il ne savait pas lequel il dévorerait en premier. J'avais beau me creuser les méninges je ne voyais pas comment nous allions réussir à nous sortir de cette situation, j'étais même prêt à mettre ma main à couper que cette bête avait été envoyée pour que notre vagabondage dans un même secteur soit une nouvelle occasion d'offrir au public du Capitole son lot d'hémoglobine ... Le bain de sang d'il y a quelques heures ne leur avait donc pas suffit ?
Je n'avais pas eut le temps de réagir. J'aurais voulu pouvoir faire quelque chose mais la rapidité de l'animal m'avait prise de court et c'est donc avec une certaine impuissance que j'avais vu Lucas tomber à la renverse sur le sol neigeux, l'animal prendre son élan et bondir sur le jeune homme qui, je le pensais réellement, s'apprêtait à vivre ses derniers instants tandis qu'un « NON ! » étranglé était sortit de ma bouche. Pourtant sans que je ne comprenne réellement comment, pas avant de voir le sac à dos éventré dans les mains du Lucas du moins, ce dernier n'eut pas à pâtir des griffes acérées du léopard et profitant de la seconde de surprise que sa diversion avait créé il se débâtit à coups de pieds et envoya l'animal rouler sur le côté et ... Et merde ! A quelques centimètres près nous en aurions été débarrassés, mais visiblement bien décidé à ne pas mourir bêtement comme nous l'espérions l'animal avait planté ses griffes assez profondément dans la glace pour se maintenir à la surface « On se débarrassera jamais de cette saloperie ! » avais-je vociféré avec hargne. Sans que je ne sache pourquoi, la réflexion de l'hôtesse de mon district alors que nous étions à table le soir du deuxième jour d'entrainement me revint en mémoire « Si vous voulez mon avis, un tribut incapable de parler avec élégance est encore pire qu'un tribut sans capacités. » Ce à quoi Jen, notre mentor, avait rétorqué d'un air glacial que justement, nous n'avions aucunement envie de l'entendre nous donner son avis, ni ce soir là ni pour le reste du temps que nous avions à passer dans cette résidence. Cette scène me semblait avoir eut lieu il y avait une éternité, j'avais peine à croire qu'elle s'était déroulée il y avait simplement deux jours. Mon avis à moi, c'était que cet animal était effectivement une saloperie, et que je m'inquiétais bien plus de mes capacités à me sortir de cette situation pour le moins ... épineuse.
Et puis finalement, ce que nous n'attendions plus se produisit enfin, et la nature hostile sembla reprendre ses droits sur l'animal ... et pour une fois ce n'était pas les tributs qui en pâtiraient. A voir l'animal se débattre ainsi et s'agiter pour tenter d'échapper à son destin j'eut presque de la peine pour lui ; J'avais toujours adoré les animaux, et même si la proximité de la forêt de mon district natal m'avait appris à ne jamais sous-estimer un animal sauvage j'avais appris à comprendre aussi que la plupart craignait l'espèce humaine bien plus qu'elle ne souhaitait l'attaquer. Mais ce léopard n'était pas comme les autres animaux, d'ailleurs ce n'était peut-être même pas un animal ... comme tout ce qui subsistait dans cette arène il était une création du Capitole, un piège à tête animale pour tenter de nous faire peur, un traquenard, et rien de plus. Et pourtant, en quelques secondes à peine cette arme à fourrure avait rejoint le fond de la banquise, et à nouveau le silence environnant s'était abattu sur nous, contrastant avec les cris et les rugissements mêlés que notre petite bataille avait provoqué. Lui et moi étions resté plusieurs secondes sans rien dire, regardant bouche bée le gouffre dans lequel l'animal avait disparu, avant qu'un sourire d'abord timide puis franchement victorieux ne s'affiche sur nos visages ... enfin, surtout sur celui de Lucas. J'étais stupide, même tuer un animal qui avait tenté de me réduire en pièces me filait un petit cas de conscience ... j'étais un imbécile. Secouant la tête j'avais donc tout fait pour paraître enthousiaste lorsque Lucas avait brisé le silence « On fait une sacrée équipe ! » Il n'avait pas tort cela dit, si nous avions été seul dans pareille situation lui comme moi serions à présent morts, notre corps déchiqueté baignant dans une flaque de sang tandis que l'animal s'éloignait en entendant l'hovercraft approcher. Lorsqu'il avait donné une tape amicale sur mon épaule j'avais finalement affiché un sourire franc ; Jen avait tort, les autres tributs n'étaient pas des ennemis. Pas tous. Ils étaient comme moi, ils préféreraient être ailleurs, ils préféreraient ne pas avoir à s'entre-tuer. « C'est vrai. Peut-être que dans d'autres circonstances ... » J'avais laissé ma phrase en suspend ... Peu importait, inutile d'aller au bout de mon raisonnement, on ne referait pas le monde avec des si. Et je ne me faisais pas d'illusions, Lucas était aussi peu taillé que moi pour la tâche qui nous attendait, et le dernier endroit où nous nous retrouverions serait ce qu'il y avait après ... si tenté qu'il y ait quelque chose.
Un nouveau craquement, léger mais assez sonore pour retenir notre attention dans le silence feutré de la banquise, nous empêcha cependant de continuer cette discussion. Lentement une fine craquelure se dessina entre nous deux, et reculant précautionneusement en osant à peine respirer j'avais finalement relevé la tête vers Lucas « Je crois ... que nos chemins se séparent ici ... » J'avais conscience que je ne reverrai jamais Lucas en vie. Du moins je ne l'espérais pas, car quand bien même je refusais de trahir Wael de cette façon, la survie de Lucas signifiait potentiellement ma propre mort ... et peu importe que je n'ai aucune chance d'y échapper je ne voulais pas mourir, je n'en avais jamais eut envie. Je lui avait adressé un signe de tête, avant d'ajouter « Bonne chance ? » tout en faisant à nouveau deux, puis trois pas en arrière, craignant à tout instant que la glace ne se brise. Il fallait que je déguerpisse, et vite ... A partir de maintenant c'était à nouveau chacun pour soi.
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| Sujet: Re: J1 ◮ we might not make it home tonight ➺ LUCAS&DENAHI | |
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| | | | J1 ◮ we might not make it home tonight ➺ LUCAS&DENAHI | |
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