Raven H. Abernathy △ correspondances : 2104 △ points : 1 △ multicomptes : thybalt, gwendal, eurydice (denahi) △ à Panem depuis le : 22/01/2012 △ humeur : la mort de Coin, dont les idées commençaient à lui déplaire, a donné un nouvel élan à son implication dans la lutte contre le Capitole △ âge du personnage : trente-six ans △ occupation : lieutenant-colonel dans l'armée du 13 (chef de section, tireur d'élite) ~ membre du conseil de décision post-Coin
| Sujet: KATHLEEN&RAVEN ◮ it seems like you're just foolin' yourself Dim 3 Fév - 17:48 | |
| Kathleen & Raven EVERYBODY LIES, LIES, LIES Ҩ Everybody lies, lies, lies. It's the only truth sometimes. Doesn't matter if it's out there somewhere waiting for the world to find, or buried deep inside. Everybody lies. Just being honest, we're playing for both sides. It's easy to decieve but it's hard when the trust that's broken is mine. For better, or for worse, for the happy, for the hurt. Everybody lies, lies, lies. It's the only truth sometimes. Doesn't matter if it's out there somewhere waiting for the world to find, or buried deep inside. Yeah, everybody lies. gifs © divisingifs • codage © yumita • musique everybody lies, by jason walker Il fallait que ça cesse. La réaction de Miléna laissait à penser que le rejet de la petite Harper lui était encore plus difficile à gérer et accepter que sa supposée mort quelques mois plus tôt … Elle pouvait me dire que non, qu'elle comprenait, que ce n'était pas grave, je n'étais ni aveugle ni stupide et j'avais vite fait de remarquer son air abattu à chaque fois qu'elle prenait la décision d'aller voir la jeune fille dans l'aile psychiatrique et qu'elle en revenait plus déçue encore que la fois précédente. Ce manège avait duré trois ou quatre fois, puis Miléna avait décidé d'arrêter les frais mais son air triste, lui, s'était pratiquement incrusté et n'avait pas disparu depuis. La dernière tentative avait sans doute été la pire, ou bien était-elle simplement rentrée à l'appartement en ayant déjà pris la décision de ne plus y retourner, reste en tout cas que si je n'avais pas été là j'étais certain que Miléna n'aurait pas mis en œuvre autant d'efforts pour afficher ce masque crispé de fausse indifférence sur son visage. « Elle a besoin de temps. Elle a juste besoin de temps. » m'avait-elle simplement dit en détournant les yeux pour regarder ailleurs, feignant d'être trop occupée à desserrer l’élastique qui attachait ses cheveux. Du temps. Je savais que ce que la jeune fille avait pu lui dire, tout comme ce qu'elle lui avait dit quelques semaines plus tôt lorsqu'elle l'avait ramenée de force au district treize, Miléna ne l'oublierai jamais, et qu'à cela le temps ne changerait rien ; Parce que Miléna n'oubliait rien. Elle pardonnait, parfois, mais elle n'oubliait jamais, tout comme elle m'avait pardonné les mots tranchants que j'avais eut envers elle quatre ans plus tôt mais jamais ne les oublierait. Elle était comme une éponge, absorbant tout ce qui l'atteignait et la touchait sans jamais laisser quiconque s'en apercevoir, mais à force de temps son fardeau semblait s'alourdir pour peser à chaque fois un peu plus sur ses épaules, qui s'était alourdi un peu plus encore maintenant que sa protégée avait décidé de la rejeter comme si elle était la cause de tous ses problèmes. Et il fallait que cela cesse. Rejoignant Miléna dans la salle de bain où elle s'était éclipsée sans un mot de plus j'avais fixé son regard dans le miroir face à nous, et finalement passé les bras autour de sa taille en déposant mon menton contre son épaule, comme pour lui rappeler une énième fois que j'étais là, même si je savais qu'elle ne me dirait rien de plus. C'était peut-être ce qui m'avait poussé ici ce soir là. Peut-être que je voulais essayer de faire quelque chose pour que Miléna aille mieux, malgré le peu de moyens dont je disposais pour l'aider … Ou bien peut-être avais-je simplement envie de tenter de comprendre cette relation qui liait Miléna à Kathleen, ce besoin de savoir comment elle s'était attachée à la jeune aussi vite à la jeune fille quand d'ordinaire elle détestait qu'on lui mette quelqu'un dans les pattes. Je ne savais absolument pas à quoi m'attendre, je n'avais jamais vraiment parlé avec la petite Harper, hormis lorsque j'avais sollicité son aide pour tenter d'amadouer Catalina peu de temps après leur retour des jeux, et le jour où elle avait insisté pour nous accompagner jusqu'au Capitole pour récupérer Miléna. Nous avions en commun deux personnes qui nous étaient chères, mais pour autant nous ne nous connaissions pas et il y avait peu de chances que je tire quelque chose d'elle si même Miléna n'y était pas parvenue. Mais pourtant j'étais là, dans les couloirs d'une partie de l'aile médicale dans laquelle je n'avais encore jamais mis les pieds : l'aile psychiatrique. A chaque pas je ne pouvais m'empêcher de me souvenir que Miléna avait passé plusieurs années cloitrée dans ces murs, que si je le savais c'était parce que j'avais lu son dossier lorsqu'elle avait intégré mon unité cinq ans plus tôt, et que le temps passait je n'en saurais peut-être jamais rien de plus, car de cette période de sa vie elle avait toujours refusé de me parler. Quant à moi, c'était de cette visite ici que je n'avais pas l'intention de lui parler, pas si elle ne menait à rien du moins … Parce que si Kathleen campait sur ses positions à quoi bon le lui dire une nouvelle fois et remuer inutilement le couteau dans la plaie ? Ce midi là, lorsque je l'avais retrouvé au réfectoire où nous nous retrouvions en général avant d'aller voir Megara quelques minutes à l'hôpital dont elle ne pouvait toujours pas sortir, j'avais donc simplement prévenu Miléna « Je risque de finir tard ce soir, j'te rejoindrai à l'appart. » priant malgré moi pour qu'elle ne pose pas de question et que je n'ai pas à transformer ma vague explication en véritable mensonge. J'étais bien décidé, et pourtant lorsque l'infimière m'avait laissé devant la porte de la chambre où étais enfermée Kathleen j'avais hésité. Qu'est-ce que je foutais là ? Qu'est-ce que j'espérais ? Je n'en savais absolument rien et ça j'en avais parfaitement conscience, mais je savais aussi que l'idée de ne rien pouvoir faire pour aider Miléna me frustrait au plus haut point, et que même si ce qui se passerait dans cette pièce devait ne mener à rien au moins je pourrais me dire que j'aurais essayé. Et puis, contrairement à Miléna je n'avais pas peur de la réaction de la jeune Harper, je n'avais pas peur de l'entendre me cracher des choses au visage, ou de la voir me regarder avec dédain, méfiance ou haine. Je n'avais pas peur de cela parce qu'à mes yeux elle n'était qu'une fille paumée à qui je n'avais encore jamais réellement adressé la parole, une fille qui avait le tort de faire souffrir quelqu'un que j'aimais et qui par ce simple fait m'avait désormais plus ou moins à dos. J'avais frappé deux coups à la porte, plus par habitude que par réel espoir d'obtenir une réponse, et après avoir compté cinq secondes dans ma tête j'avais ouvert la porte sans plus de cérémonie, pénétrant dans une pièce encore plus froide et impersonnelle que les appartements que nous fournissait le district, si tenté que cela soit possible, et refermé la porte derrière moi sans un mot. Face à moi Kathleen me faisait face, mais l'expression sur son visge n'avait rien à voir avec ce que j'avais déjà pu entrevoir chez elle auparavant. L'espace d'un instant les mises en garde que j'avais données à Miléna quelques semaines plus tôt me revinrent en mémoire « Penses-y. A ce qui l'attend si elle remet les pieds ici, à ce qu'elle devra endurer pour prouver sa bonne foi. A ce qui se passera si elle assume ce qu'elle a fait au lieu de le regretter. » et une nouvelle fois j'en vins à me demander si elle n'avait pas commis une erreur. A en juger par ce que m'en avait fait comprendre l'infirmière, le comportement actuel de l'adolescent laissait présager qu'elle n'était pas prête de quitter cet endroit. « Tu te souviens de moi ? » avais-je finalement lancé en guise d'ouverture à la conversation. Je ne savais pas vraiment à quel genre de réaction m'attendre de la part de Kathleen, et on m'avait bien mis en garde et conseillé de me prévenir de son impulsivité. Pourtant j'avais peine à croire qu'une gamine de son gabarit puisse être d'une quelconque menace.
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