Grace & Denahi

WE'RE HOLDING ON AND LETTING GO Ҩ Is anybody out there ? Is anybody listening ? Does anybody really know ? If it’s the end of our beginning, a cry, a rush ... From one breath is all we’re waiting for, sometimes the one we’re taking changes every one before. It's everything you wanted, it's everything you don't, it's one door swinging open and one door swinging closed, some prayers find an answer, some prayers never know ...

gifs © yumita & mariluobsessions • codage © yumita • holding on and letting go, by ross copperman

Il y a à peine un quart d'heure que le pacificateur qui m'escortait à l'intérieur de l'hôtel de ville m'a déposé devant la porte de cette pièce vide où seule subsiste une table et une fenêtre, et déjà pourtant je tourne comme un lion en cage, comme si je me sentais pris au piège. Parce que c'est justement le nœud du problème, je suis pris au piège, piégé dans cette machine de mort annuelle organisée par le Capitole et dont je ne serais pas l'exception annuelle, celle qui en ressortira vainqueur. Le chemin emprunté dans l'hôtel de ville je le connais bien pour l'avoir déjà emprunté sept fois au cours de ces dernières années : à peu de choses près il s'agit du même que celui que les enfants des plus pauvres empruntaient chaque année pour aller s'inscrire aux tesserae, chose que j'ai fait chaque année depuis mes douze ans, pas parce que je mourrais de faim mais parce que ma tante l'avait exigé en guise de compensation pour sa généreuse hospitalité envers le neveu orphelin dont elle n'avait jamais souhaité s'encombrer. Finalement elle avait eut ce qu'elle voulait, jusqu'au dernier jour elle avait pu m'utiliser comme larbin et voilà où j'en étais maintenant, enfermé dans une pièce de l'hôtel de ville en sachant que chaque seconde qui passait me rapprochait un peu plus de la mort. J'ai peu de chance que quelqu'un ne vienne me faire ses adieux, hormis Grace peut-être même si je ne lui en voudrait pas si elle décidait de ne pas le faire ... Au fond plus vite elle tournerait la page moins les choses seraient difficiles, quant à moi il serait peut-être temps que je me fasse une raison, malgré mes espoirs et ma naïveté Grace et moi n'étions visiblement pas destinés à finir ensemble. Malgré tout j'espérais qu'elle vienne parce que même si c'était égoïste j'avais besoin de la revoir une dernière fois, et de quitter le district sur la seule chose que j'y regretterai. Si Clay n'avait pas disparu il serait venu me voir, peut-être ... si son père ne la gardait pas enfermé chez lui comme une princesse dans un donjon Lily serait peut-être venue elle aussi. Me posant contre la fenêtre en posant contre la fenêtre en soupirant je préfère observer les forêts qui s'étendent jusqu'à l'horizon ... Si l'arène possède une forêt j'ai peut-être une chance de ne pas mourir tout de suite.

On frappe à la porte, et mon cœur bondissant dans ma poitrine je m'attends à voir entrer Grace ; Quelle n'est pas ma surprise lorsque je découvre le visage de mon oncle, sa vieille casquette à la main et un air désolé sur le visage. Alors que je m’apprête à dire quelque il s'avance vers moi et sans rien me dire ou me laisser le temps de réagir il me sert dans ses bras comme il le ferait avec son fils ou sa fille, comme il le ferait avec un membre de sa famille « J'suis désolé gamin » Et je sais qu'il l'est, parce que mon oncle n'est pas comme sa femme et a toujours été sincère avec moi, jamais cruel, jamais injuste, simplement sincère et même parfois ... bienveillant. Il allait me manquer, mon oncle ... un peu du moins, et peut-être que je lui manquerai moi aussi, un peu. Il n'a pas souhaité ça et je sais qu'il doit s'en vouloir de n'avoir pas su épargner le fils de son défunt frère, peut-être même est-il en train de se dire que s'il avait insisté pour que je ne prenne pas de tesserae nous n'en serions pas là. Mais il est trop tard pour se demander comment les choses auraient pu être, et puisque je n'ai pas envie d'accabler le seul membre de ma famille que je regretterai un peu avant ma mort, je me contente de le serrer dans mes bras moi aussi ...

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C'est court cinq minutes. On ne s'en rend jamais vraiment compte, mais lorsque chaque seconde vous est comptée on réalise à quel point le temps passe à une vitesse folle et vous file entre les doigts. Mon oncle est déjà reparti, je crois même l'avoir surpris essuyant une larme dans le coin de son œil, mais je sais aussi qu'il m'oubliera rapidement, parce qu'au fond je n'ai jamais fait autre chose que passer dans leur famille, j'ai toujours été là en attente d'avoir l'âge de vivre seul. A nouveau je suis seul dans la pièce et à nouveau tandis que je me tourne vers la fenêtre je me demande si Grace viendra ... Alors quand on frappe une seconde fois à la porte et qu'elle s'ouvre sans attendre ma réponse je sais que c'est elle et que cette fois-ci je ne me trompe pas. « Grace ... » Elle a les joues humides de larmes et lorsque je prononce son nom elle se contente de se jeter à mon coup en étouffant un sanglot. Passant alors mes bras autour de sa taille je me contente de la serrer contre moi quelques instants en fermant les yeux, me laissant même aller à espérer que ce moment dure toujours ... Mais je le sais une fois de plus, cinq minutes c'est court.