Hazel Quinn Williams

❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞

about games and relative.

➺ TA MORT TU LA VOIS COMMENT ?

Je vois ma mort dans d'abominables souffrances, et je sais que c'est ce qui m'attend. Un jour, je vais finir par faire un pas de travers, me vendre moi-même, et je me retrouverais en situation de non-retour. J'ai déjà fait l'objet de tortures, je sais ce dont ils sont capables, et je sais pertinemment que tout a déjà été pensé et arrangé pour me donner une fin digne de ce nom. Donc ma mort est programmée pour être ainsi ; douloureuse, longue, sur la place publique pour que tout le monde voit à quel point ce monde est tombé bas (et à quel point je suis une calamité, je suppose).

➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?

Je sais déjà pour quoi on va m'achever ! Je n'ai pas choisi, mais c'est ainsi. J'aimais trop mon frère pour l'arrêter dans sa rébellion, je suis bien trop proche de ce groupe de gens qui tentent de lutter contre l'ordre établi. Crime contre le gouvernement, délit de fréquentation de rebelles, quelque chose comme ça, mais je sais qu'ils sont suffisamment forts pour trouver des raisons pour abattre les gens. Peut-être que mon rôle d'informatrice se retournera contre moi, qui sait. Je marche sur un fil. Je tomberais d'un côté ou de l'autre, et c'est mon absence de loyauté qui me tuera, ou autrement dit celle que je portais à mon frère, le seul et unique qui comptait vraiment.

➺ QUEL PETIT PLUS T'AIDE DANS LA VIE (OU JEUX) ?

Survie et Pistage.

➺ AS-TU DES PROCHES QUI ONT PARTICIPÉ AUX JEUX ?

Des amis, des enfants qui habitaient non loin de chez moi. Dans mon district, nous étions pauvres, mais au moins nous nous soutenions dans cette épreuve. Je me souviens des larmes qui ont pu monter à mes yeux quand j'ai appris le décès d'une personne qui vivait à deux maisons de chez moi ; le stress qui m'envahissait quand ils choisissaient les représentants. C'est une chose, parmi de nombreuses autres, qui ne me manquent absolument pas. Aucune attache, c'est comme se garantir une protection émotionnelle.

➺ COIN A ANNONCÉ LORS DES DERNIERS JEUX PAR MESSAGE PIRATE QUE LE TREIZE EXISTAIT TOUJOURS. TU ESSAIES DE TE JOINDRE À EUX OU AU CONTRAIRE, TU FAIS TOUT POUR STOPPER CETTE RÉVOLTE ?

Je ne sais plus quoi penser... Quand je vois ce qu'ils ont fait à mon frère, ce qu'ils m'ont affligé à moi-même, cette situation me révolte et me pousse à rejoindre les Treize. Cependant, mon instinct de survie me hurle de continuer à servir le Capitole, à continuer à donner des informations à ces personnes qui m'ont promis de me garder en vie tant que je restais dans leurs rangs. Je ne sais plus quoi faire. Pour tout dire, j'ai arrêté de penser depuis beaucoup trop longtemps.


JE VIENS D'UN MILIEU défavorisé, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE était légendaire, bien qu'après mes voyages je me suis rendue compte que je m'étais trompée. MON NOM A 0% de chance d'être tiré. J'EXERCE LE MÉTIER D'ouvrière dans une usine de produits de luxe ET POUR TOUT VOUS DIRE, CELA m'indiffère au possible, ce n'est qu'une couverture. JE SUIS DANS LE premier DISTRICT. AYANT vingt-sept ans JE ne peux plus PARTICIPER AUX HUNGER GAMES. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.

tell us your story.

« Maman, je serais heureuse un jour ? »
« Non. Personne ne l’est. »

Une jeune demoiselle leva la tête vers le ciel, et fronça le nez. D’immenses nuages gris et vastes venaient de prendre possession du ciel juste au dessus de sa tête, et la petite fille entendait déjà les grondements du tonnerre s’abattre un peu plus loin. La brune se releva, puis marcha le long de la rue boueuse sans trop se presser, rêvassant à une autre vie et un autre monde. Son ventre lui faisait mal. Elle avait bien trop faim.
Elle n’était pas la seule à idéaliser une autre vie, non. Habiter dans le district Drouze avec ses mines guère accueillante, ce n'était pas le modèle de vie parfait qu'on a tendance à vouloir. Elle avait encore du mal à admettre qu’elle finirait sa vie à chercher du charbon, comme sa mère, comme son père, comme son frère, après en avoir fini avec l'école. Dans sa tête de petite fille, elle rêvait d’un monde meilleur, s’imaginait que quelque part au-delà des frontières une population attendait leur libération. Parfois, ses espérances s’arrêtaient juste à la frontière avec d’autres districts. Ce qu’elle voulait, c’était partir de ce douzième qui tuait peu à peu sa population, que ce soit de famine, d’épuisement ou de punitions.
Si sa mère avait entendu ses pensées, elle l’aurait très certainement consigné. La demoiselle secoua la tête et accéléra le pas. Il ne lui restait que quelques pas pour atteindre son domicile.
« Hazel ! » lança une voix derrière elle.
Anxieuse, la petite fille se retourna et observa sa voisine avec de grands yeux. Lentement, celle-ci se rapprocha d’elle et lui confia un panier d’osier. La vieille dame s’expliqua.
« J’ai entendu dire que vous aviez froid la nuit. Depuis que mon fils est pa-par... Parti aux Hunger Games, nous en avons une en plus. »
Hazel lui lança un regard plein de compassion, de gratitude et de soutien, puis serra le panier contre elle.
« Merci Madame Westfield. »
« Ce n’est rien, Hazel. Allez, maintenant, file, l’orage risque d’être méchant. »
La petite fille continua de sourire, puis se retourna pour reprendre son chemin et ouvrit la porte de chez elle.
La ville dame soupira, puis retourna chez elle, tout en pensant à son fils et à cette petite demoiselle. Cela lui faisait de la peine de voir la vie qu’elle menait, née au sein d’une famille pauvre, contrainte de prendre sur elle et d'endurer la faim, comme tous les autres habitants (ou presque). Cette gosse était tellement adorable ! Certes, pas très bavarde, mais polie et gentille avec toutes les personnes qu’elle rencontrait. Dans le voisinage, elle était le petit rayon de soleil, celui qui s’arrangeait pour cueillir des bouquets de pâquerettes et les offrir au premier venu, et celle qui chantait une chanson d’enfants quand on lui demandait. Elle mourrait de faim, avait des habits usés jusqu'à la corde et utilisait les vieilles chaussures de son grand frère, mais elle rayonnait.
Une enfant comme ça ne méritait pas une vie comme celle qu'elle menait. Tout le monde s’accordait sur ce point.

« Caleb ? »
« Oui ? »
« J’ai faim. »
Tout juste à côté d’elle, son frère soupira, tandis que son estomac repartit dans une symphonie interminable. Allongée sur son lit, elle observait le plafond avec application, comme si elle cherchait à trouver tous les défauts possibles.
En l’espace de deux heures, les mots « j’ai faim » avaient été les seuls qu’elle avait articulés.
Caleb Williams, lui, n’en pouvait plus d’attendre deux heures de l’après midi pour les sélections des Hunger Games. Il n’en pouvait plus de sentir ce stress lui tordre le ventre, comptant encore et encore le nombre de chances qu’il avait que son nom soit tiré. Neuf. Il avait quatorze ans et il avait déjà neuf papiers à son nom. Sur le coup, il regretta tous les tesserae que sa famille et lui avaient échangé contre de l’inscription de son nom. Sa sœur, âgée de quatre ans de moins et complètement ailleurs, ne lui avait été d’aucun secours avec sa tendance à ne jamais parler. Son stress, il le vivait seul. Hazel était bien trop loin de la réalité pour avoir conscience de l’horreur que représentaient les Hunger Games, il s’en était toujours soucié. Il l’avait protégé, comme tout grand frère l’aurait fait. Cependant, Caleb aurait adoré conversé avec elle, passer ces derniers instants à profiter d’elle et de son visage d’ange, mais rien n’avait réussi à lui ouvrir la bouche : il savait qu’elle n’était pas muette seulement parce qu’elle lui avait déjà parlé par bribe de phrases.
Si seulement elle savait l’horreur de tout cela. Si seulement elle savait… Caleb ne voulait pas l’affoler, il ne voulait pas lui gâcher ce bonheur qu’elle trainait avec elle depuis bien longtemps. Dans deux ans, ce serait à son tour de mettre son nom pour les Hunger Games.
A cette pensée, il frissonna, et se releva de son lit, pour s’assoir en face d’elle. Le voyant faire ce mouvement, elle en fit de même, et ils se retrouvèrent face à face, assis au bord de leur lit respectif.
« Hazel. » dit-il simplement.
Son ton était doux, presque inaudible. Cela n’était que de la pure précaution, mais il valait mieux prévenir que guérir.
« Promets-moi de toujours te battre pour ce que tu es. De ne laisser personne venir te dicter ce que tu dois faire ou devenir... Et de toujours me faire confiance, quoi que je dise, quoi que je fasse, quoi que je te demande. Je t'aime. Tu le sais. »
Hazel leva ses grands yeux bleus vers lui, l’air interrogateur. Elle avait compris que son frère était sérieux. Prenant lentement les mains de Caleb, elle les serra fort dans les siennes.
« Je te le promets. »
Caleb attira sa sœur contre lui. Il avait quatorze ans, le feu des rebelles l’enflammait déjà.

« Caleb ! Arrête tu me fais peur ! »
« Hazel la ferme ils vont nous repérer ! »
« Mais tu vas quand même pas… »
« Souviens-toi de ta promesse. »
La jeune femme de dix-huit ans ouvrit la bouche, puis la referma aussitôt. Voyant qu’elle coopérait, il soupira, mais posa quand même une main sur ses lèvres.
« Tu sais ce qu’il te reste à faire. »
Hazel hocha la tête, puis ferma les yeux pour prendre son courage à deux mains. Son frère relâchant sa prise, elle se libéra, puis sans y réfléchir à deux fois s’avança lentement vers les pacificateurs qui étaient là. Amuser la foule pour faire diversion. Elle n’était pas une rebelle, non, tout du moins elle ne se considérait pas comme telle. Elle n'avait aucun renseignement sur ce qu'ils faisaient quand elle s'occupait de détourner l'attention des pacificateurs, elle ne cherchait même pas à savoir.
Hazel était juste fidèle. Extrêmement fidèle.

« Gabriel ! Gabriel ! »
Hazel se mit à trottiner lentement derrière le jeune homme, puis lui attrapa le bras pour qu’il se retourne. Lentement, elle déposa ses deux mains sur ses joues et l’embrassa avec tendresse, guère décidée à le laisser s’échapper. Elle sentit les lèvres de Gabriel s’esquisser en un sourire sous ses baisers, puis elle relâcha son étreinte pour l’observer, le regard pétillant.
« Cet excès d’affection est en quel honneur, mademoiselle Williams ? » lança-t-il, amusé, avant d’attirer la jeune femme contre lui pour l’embrasser à son tour.
Hazel haussa les épaules sans pour autant répondre, l’esprit bien trop concentré à porter toute son attention sur Gabriel. Elle empoigna le col de la tenue de mineur de son petit-ami – à défaut de pouvoir l’appeler fiancé, puisque celui-ci n’était toujours pas décidé à mettre un genou à terre alors qu’il approchait à grands pas des vingt-sept ans, et qu’elle en avait tout juste vingt-trois – mais celui-ci se détacha gentiment d’elle, et soupira.
Hazel eut une moue mi-amusée, mi-boudeuse, mais lâcha son emprise et fit quelque pas en arrière. Toujours silencieuse, elle ne répondit toujours pas à sa question et Gabriel replaça une mèche de cheveux brune derrière l’oreille de la jeune femme.
« Il faut vraiment que j’aille travailler, Hazel. » dit-il, amusé.
« Je sais. »
Gabriel s’esclaffa, puis déposa un dernier baiser sur ses lèvres. Elle avait toujours eu le don de ne dire que le minimum syndical de mots, comme si parler lui coutait bien trop d’énergie pour qu’elle se tue à faire des phrases plus longues.
Lentement, il s’éloigna, lui adressant un petit signe.
« On se voit ce soir ! »
Elle lui adressa un sourire, et il se retourna, avançant lentement vers la mine de charbon.
Hazel soupira, puis en fit de même, flânant dans la rue avant d’aller elle-même s’afférer à aider sa mère à la boutique.
Marchant le long des rues, elle pensait toujours à Gabriel, à leur histoire un peu tombée de nulle part. Elle l’avait toujours connu – étant un grand ami de son frère Caleb, elle avait presque partagé le bac à sable avec – seulement ils avaient fini par réellement se connaître quand son frère s’était servie d’elle dans les opérations-rébellion de son groupe d’amis. Une soirée à guetter, puis deux, puis trois. Lentement, ils avaient appris à se connaître, avaient appris à s’aimer.
Gabriel avait semblé s’accommoder avec ce qu’elle était et ce qu’elle faisait, de ses tendances à toujours vouloir aider les autres et à se taire plutôt que révéler la profondeur de ses pensées. Hazel, de son côté, avait apprécié l’image qu’elle s’était faite de lui ; un mètre quatre-vingt-cinq d’idées révolutionnaires visant à rendre le monde meilleur, soixante-quinze kilos de bonne humeur et d’humour.
A eux deux, ils faisaient la paire, en somme.
La jeune femme soupira une nouvelle fois, puis poursuivit sa route.
Depuis qu’Hazel avait fait la promesse à son frère de toujours lui obéir, la demoiselle avait l’impression que plus le temps avançait, plus Caleb lui demandait de s’impliquer pour les rebelles. Elle, en gentille sœur, avait toujours suivi le mouvement bien qu’elle lui ait fait comprendre à plusieurs reprises qu’elle ne voulait pas en être une à part entière… Que, mine de rien, même si elle espérait que tout ceci change et qu’elle partageait certaines de leurs idées, elle aimait trop sa famille pour risquer de la perdre pour une bataille vain. C’était vrai, après tout. Elle avait son quotidien, ses deux parents, son frère et Gabriel, des amis et elle en passait. Si Hazel souffrait toujours de la faim, elle se débrouillait comme tous les habitants. Elle avait passé ses dix-huit ans avec soulagement, et ni elle ni son frère n’avaient été sélectionné pour être tribut.
En somme, pour des habitants du District Douze, ils se débrouillaient bien. Cependant, Caleb avait toujours besoin de plus. Beaucoup plus.

« CALEB ! Caleb, réponds moi ! »
« Hazel, calme-toi, ils ne doivent pas te trouver. Pars te cacher ! »
« Non. Je reste a-avec toi. Cal-Caleb c’est la-la… C’est la fin. »
« Il faut que tu survives, petite sœur. Il le faut. Ecoute-moi. Ecoute-moi ! Ne baisse pas les bras. Fais-le pour moi. Promets moi de rester en vie, quoi qu’il arrive. »
« Promis. Je t’aime, Caleb. J’ai tout-tout fait pour toi. »
« Je sais. Moi aussi, Hazel, et de tout mon cœur. Je resterais avec toi jusqu'à la fin. »
Il y eut un cri, puis un second, puis le silence reprit ses droits.

Hazel avait mal. Les yeux fermés, elle attendait le coup fatal, là, sur la place publique où tout le monde pouvait l'observer souffrir, les blessures entaillant sa peau presque jusqu'à l'os. Hazel espérait que ses parents n'étaient pas là à l'observer. Lentement, elle pensa à Caleb, Gabriel, les autres membres du groupe, tous tués le matin même. De nouvelles larmes montèrent à ses yeux, et elle attendit la fin… Qui ne vint jamais. Ce qu’elle ne savait pas encore, c’est qu’elle n’était pas au bout de ses peines, et que celles-ci ne portaient qu’un seul nom ; Hunter Blackbird-Crowley.

Hazel regarda ses ongles, le regard fatigué mais déterminé, assise sur une chaise inconfortable. Non loin d’elle, un pacificateur faisait les cents pas, attendant qu’elle daigne à ouvrir la bouche pour lui dire la chose si importante qu’elle avait à dévoiler – et autant dire qu’il était d’une humeur de chien ; d’un côté, elle le comprenait, attendre pendant un quart d’heure n’avait certainement pas fait parti de ses plans de la journée mais elle ne ressentait pas une once de sympathie pour monsieur Blackbird-Crowley, et puis quoi encore ? – et il finit par témoigner de son agacement.
« Je peux vous abattre d’une minute à l’autre, alors ne jouez pas avec mes nerfs. »
Hazel leva les yeux au ciel, guère impressionnée. Mais où était passée cette jeune fille respectueuse et serviable ? La brune semblait avoir enterré cette partie de sa personnalité avec son frère, quand elle avait dû quitter le District Douze pour finalement finir esclave – informatrice pardon ! – pour un personnage aussi détestable que Hunter. Autant dire qu’en l’espace de huit mois, temps qui s’était écoulé depuis sa capture, Hazel avait eu le temps de devenir une femme chiante au possible. Couper de son ancienne vie, accusant le décès de son frère et de son petit-ami, se remettant des tortures qu’elle avait enduré, elle n’avait rien trouvé de mieux que d’accepter la proposition du Pacificateur – le servir. C’était comme cela qu’elle avait échappé à la peine de mort : elle avait vendu son âme au Diable pour se retrouver dans l’autre camp, celui contre lequel Caleb s’était battu pendant des années.
C’était pathétique, à la réflexion. Hazel secoua la tête pour chasser ses souvenirs, puis releva la tête, fière.
« Tiens, j’aurais réussi à tenir huit mois. Pas mal. » lacha-t-elle d’un ton acide.
Elle vit le poing d’Hunter se refermer violemment. Le pousser à bout, c’était devenu une habitude. Hazel évacuait du mieux qu’elle pouvait le carnage qui régnait à l’intérieur d’elle-même.
Sa vie n’était que vagabondage. Elle avait quitté le District Douze, nettoyer de la plupart de ses rebelles, pour se rendre dans les autres et récolter des informations auprès des contacts de son frère. Hazel se serait sentie salie, mais la nouvelle elle – qui n’avait pas de prénom fixe – s’en foutait bien et réussissait à faire taire Hazel à merveille.
Schizophrénie. Presque.
« J’attends. »
« Et c’est mon problème ? »
Elle allait trop loin. Bien entendu.
Elle soupira.
« Ce soir, l’entrepot, sept heures. Réunion avant la phase un du projet dé à coudre. »
Son ton avait été neutre, comme si l’information la blasait presque.
« Ah, et j’y serais pour ma couverture. Si vous pouviez éviter de me briser les poignets en m’arrêtant pour la cinquante-troisième fois, ça m’arrangerait… » dit-elle lentement avant de se lever.
Elle passa devant Hunter sans rien ajouter, ouvrit la porte et s’en alla.
Hazel n’était plus que l’ombre d’elle-même. Actuellement, elle était Amanda dans le District Huit. Demain, après l’arrestation, elle serait Juliet dans le District Six. Elle se fondait dans la masse.
Elle était vagabonde.

Assise dans le noir, Hazel ferma les yeux.
Faire le point n’était pas facile. A vrai dire, cela faisait longtemps qu’elle avait délaissé cela pour continuer, encore et toujours, à parcourir les différents districts. En l’espace de deux ans, elle était devenue une professionnelle du camouflage, de l’intégration dans une société, dans le repérage et dans le recueillement d’informations.
Jamais, au grand jamais, elle aurait pensé finir comme cela. Jamais.
Des choses se passaient autour d’elle. Hazel avait à peu près vent de ce qu’il se passait du côté des rebelles, ce qu’ils pensaient, ce qu’ils voulaient faire. Ils étaient tous comme son frère, aspirant à une nouvelle vie et à des changements. Et elle les balançait sans pitié à Hunter.
« Karen, ouvrière au District Un, pas mal. »
Se parler à elle-même était étrange. Cela témoignait de la profondeur de la déchirure qui était en elle. Elle soupira, puis prit un bout de papier pour griffonner dessus l’ensemble de l’histoire qu’elle allait bien pouvoir balancer – bien entendu, toujours le même refrain. Je suis la sœur en deuil, blablabla, je continue ce que mon frère a commencé. Cependant, au fur et à mesure, il y avait toujours des vides à combler. Comme les deux ans qui s’étaient passés entre sa capture et son arrivée au District. Il était hors de question de raconter qu’elle avait fait un pacte avec un pacificateur quand même.
Hunter, quoi.
Voilà qu’elle ramenait tout encore à lui ! Parfois, son ancienne elle se réveillait pour crier à l’horreur de tout ce qu’elle faisait. Sincèrement, servir le Capitole ? Depuis quand avait-elle renié les idées de son frère ?
Hazel secoua la tête.
« Hunter. » articula-t-elle faiblement.
Il fallait bien s’avouer qu’il avait été la personne à laquelle elle s’était raccrochée. La seule.
La jeune femme secoua une nouvelle fois la tête. Régulièrement, son ancienne elle refaisait surface, et elle déraillait légèrement. Hazel était presque persuadée qu’Hunter se doutait qu’à force de fréquenter des rebelles, la flamme de Caleb s’était rallumée chez elle.
Sauf qu’elle ne pouvait pas. Non. Elle ne voulait pas.
Tout du moins, une partie d’elle-même.

Tu viens d'être validé, mais il reste encore plusieurs endroits où tu devras passer pour que nous puissions mettre à jour quelques informations.Voici donc les liens que nous te demandons de visiter à présent.

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