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 Last time || Siloe & Phoenix [HOT]

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Last time || Siloe & Phoenix [HOT] Vide
MessageSujet: Last time || Siloe & Phoenix [HOT]   Last time || Siloe & Phoenix [HOT] Icon_minitimeJeu 16 Fév - 11:18

Il était en colère. Enervé contre lui-même, contre cette vie qui s’acharnait toujours à le mettre devant ses faiblesses, à lui rappeler qu’il n’était en réalité qu’un homme comme tous les autres. Il était en colère, parce qu’une fois de plus il avait su donné à la vie la preuve qu’il n’était qu’un ignoble pervers. Qu’il refusait le bonheur, et que pire encore, il faisait tout pour l’éviter, pour le réduire à néant. Il se leva, nu, et écoeuré. Derrière lui, Siloe dormait encore à poing fermé. Phoenix se tourna vers elle et sourit. Un adieu, mémorable. Sans doute. Mais un adieu quand même. Ce soir, il l’avait embrassée pour la dernière fois. Ce soir, il lui avait son être pour la dernière fois. Ce soir il était devenu tous ce qu’il détestait. Il était un monstre. Il avait fait une chose impardonnable. Il sentit la culpabilité et la honte lui saisir les tripes. Il avait le désire de revenir en arrière, d’effacer ce qu’il s’était passé. Au lieu de quoi, il s’extirpa du lieu, en faisant le moins de mouvement possible, et il chercha ses affaires dans l’obscurité. Il sortit de la chambre sans se retourner après avoir remis son alliance. Cette nuit il avait trompé Aileen. Enfoiré. Et pourtant, rien n’aurait pour lui éviter de retourner dans les bras de Siloe…

S’il se trouvait dans le district sept c’était pour une raison simple. Il devait se débarasser de certains informateurs gênants. Il n’aimait pas ces missions. Principalement parce qu’elles étaient inutiles. Ensuite parce qu’elles l’obligeaient à être loin d’Aileen pendant longtemps. Et après une dispute, ce n’était jamais chose très agréable. La raison de la dispute avait été stupide, évidemment, et d’ailleurs Phoenix n’en gardait aucun souvenir. Il connaissait Aileen depuis longtemps, et depuis qu’elle ne prenait plus ses médicaments, elle était sujette à des crises de panique et d’angoisse. Il le savait et pourtant, cette fois, ses sautes d’humeur avaient mis la patience de Phoenix à rude épreuve et il n’avait pas pu s’empêcher de le lui faire remarquer. Abruti. À présent, il s’en voulait profondément. Il désirait la retrouver pour lui dire à quel point il l’aimait. Qu’il n’avait de désire que de l’aimer jusqu’à la fin de ses jours. D’être là, pour elle, à jamais. Mais il n’avait pas pu faire du repentir, au lieu de cela il avait reçu l’ordre d’une mission. La troisième raison pour laquelle il n’aimait pas ses missions c’est qu’elle était dangereuse malgré tout. Les rebelles se savaient traqués et étaient souvent de mieux en mieux armés, et de plus en plus nombreux. Cette fois Phoenix n’aura pas Aileen à ses côtés pour le contenir. Cette fois il risquait de faire quelque chose de stupide. Depuis qu’ils étaient mariés, le pacificateur avait perdu de sa vivacité. Parce qu’à chaque fois qu’il partait en mission, il voyait dans le regard d’Aileen la peur qu’elle avait de ne pas le voir revenir. Ce regard, qu’il avait vu la dernière fois sur le visage de son père lors de leurs adieux à l’hôtel de ville du district onze avant que Phoenix ne parte pour les jeux. Ce regard empli de peur, d’amour et de reproches. Phoenix avait changé. Il ne regrettait pas les raisons qui l’avaient poussé à épouser Aileen, mais le pacte qu’il avait fait avec Snow le mettait dans une position délicate. Il avait promis la main d’Aileen à Phoenix, en échange de la vie de ce dernier. La vie, cela était peu dire. Les missions que le pacificateur recevait depuis étaient toutes plus difficiles et dangereuses les unes que les autres. Cette fois-ci, il connaissait ses cibles. Trois femmes connues pour rendre grâces aux rebelles qui passaient dans le district. Elles étaient des espionnes mais également des informatrices. Toutes les trois hautement gradées dans le district : secrétaire adjoint du maire, directrice de l’hôpital, et femme du chef des Pacificateurs du coin. Toutes les trois devaient mourir, rapidement et surtout – chose qui n’était pas coutume pour Phoenix – discrètement. Il ne s’agissait pas de faire étalage de ces trahisons, et surtout il fallait éviter de montrer que les rebelles avaient la capacité de s’immiscer aussi facilement dans la société. Il fallait seulement les viser eux, avant tout. Leur montrer que Snow n’était pas dupe, et qu’il avait des yeux et des oreilles partout dans Panem. Ainsi que des armes prêtes à tout pour le servir. Phoenix devait donc se débarrasser de ces trois femmes sans faire de vague. Et il agissait seul dans cette histoire.

Il préparait cette mission avec l’aide de quelques collègues qui se trouvaient dans le district depuis quelques semaines, alors qu’il se trouvait encore dans le district deux pour ses missions de routines. Mais à présent il avait été dans l’obligation de se déplacer afin de mener à bien sa mission. Il n’était qu’une dizaine à être dans la confidence, et surtout, le chef des pacificateurs du Sept ne l’était pas. Il ne serait sans doute pas pour assister à l’assassinat de sa femme. En outre, il sera sans doute mené au Capitole pour être torturer, et rapidement remplacer. Phoenix, en outre, ne devait pas s’occuper lui de sa femme. Ces collègues avaient décidé de s’en charger à sa place, et avaient un plan pour cela qu’ils avaient concocter ensemble. Non, Phoenix avait pour le moment la dure charge de tuer l’adjoint au maire et la directrice de l’hôpital. En somme, il n’était pas difficile de les atteindre, bien plus de les tuer. Surtout s’il s’agissait de le faire sans que personne ne le remarque tout de suite. Lui si accoutumé à tuer en pleine rue.

Pour la première ce fut presque trop facile, et Phoenix fut presque dégoûté de la voir se jeter toute seule dans la gueule du loup. Il lui avait suffit d’attendre devant la mairie, un signe d’elle, pour la voir qui se trouvait dans le bureau du maire lui-même, dans une posture compromettante. Alors, vêtu de son uniforme de pacificateur il avait fait irruption dans le bureau pour trouver la demoiselle allongée sur le bureau de Monsieur le Maire. Lui offrant ses services avec un air joueur. Le pacificateur s’était avancé vers elle, qui confuse, tentait de cacher son corps à sa vue. « Rabillez-vous, je vous en prie, et suivez-moi. » demanda-t-il d’une voix glaciale. Puis se tournant vers le maire, il lui offrit un sourire moqueur. « Trouvez-vous une nouvelle secrétaire Monsieur le Maire. » Dit-il simplement en faisant signe à la demoiselle de le suivre. Il la suivit jusqu’à son propre bureau et ferma le verrou de la porte derrière lui. « Bien, vous allez écrire une lettre de démission, et d’adieu. Vous les poserez bien en évidence sur votre bureau. Et dites-moi… Êtes-vous gauchère ou droitière ? » Il laissa la scène de crime comme elle aurait dû être dans le cas d’un suicide. Deux lettres. Une balle dans la tête. Et une rose blanche qui prônait sur le bureau. La signature de Snow, une demande particulière que lui avait fait le chef de l’état. Phoenix n’était pas homme à se poser des questions. Il suivait les ordres. Il avait fait le choix d’utiliser un silencieux, tant et si bien que suite à la scène qu’il avait surpris, il était persuadé que le corps ne serait sans doute pas retrouver avant la fin de la journée.

Pour la seconde de ces victimes il était cependant forcé d’attendre jusqu’au lendemain. Il avait un rendez-vous avec elle, et devait encore réfléchir à un mobile qui pourrait expliquer son suicide ou sa disparition soudaine de la ville. Peut-être devrait-il la tuer en dehors des murs du Sept, dans un coin plus tranquille, désert, sur le chemin du retour vers le deux. Il n’en avait aucune idée, et fatigué, il prit la décision d’aller boire un verre et de se promener en ville. Il retourna à son hôtel afin de prendre une douche et de s’habiller de manière plus civile. Un pantalon en toile et un t-shirt comme à son habitude. De ces t-shirts qui dessinaient magnifiquement les courbes de son torse. Souriant, il sortit de la chambre, et rejoint en dix minutes un bar qui se trouvait sur la place de l’hôtel de ville. Il était discret, incrusté entre deux parois, et était très prisé des rebelles et des demoiselles de la ville. Phoenix y entra discrètement et se glissa sur un siège, dans un coin sombre de la pièce. Il demanda une bière, pour commencer. Il ne tenait pas l’alcool, mais ce soir il avait besoin de se décontracter. Il n’aimait pas cette mission. Il n’aimait pas le district sept. La dernière fois qu’il était venu ici … Il avait du tirer un trait sur une partie de son passé qui avait compté sans doute plus qu’il n’aurait dû. Siloe… Il se refusait de repenser à la demoiselle. Il n’en avait pas le droit. Il but sa bière et commanda quelque chose de plus fort : de la vodka. Pourquoi fallait-il qu’il revienne ici ? L’alcool le fit perdre le contrôle de ses pensées, et le visage rieur de Siloe lui revint. Il se mit à sourire en repensant combien il avait été naturel pour lui de tomber amoureux d’elle. Mais un amour trop doux, trop simple pour qu’il puisse s’y accoutumer. Cela n’avait rien à voir avec la passion brûlante qui le liait à Aileen. Ce besoin désespérer d’être avec elle. Avec Siloe c’était bien plus simple. Il ne souffrait pas loin d’elle, et se sentait uniquement heureux dans ses bras. Si Aileen était la femme de la vie de Phoenix, alors Siloe aurait sans nul doute était l’âme sœur de Jérémy. Mais voilà, Jérémy était mort à présent … Non ?

Phoenix perdait le fil de ses pensés. Il était perdu, et il avait de plus en plus l’impression qu’il perdait le contrôle sur sa propre vie. En moins d’une année, il avait découvert que sa sœur, Domino, qu’il croyait avoir tué lors des jeux sept ans auparavant, était en réalité encore en vie. Il avait raté une mission qui s’était soldé par l’adoption d’une magnifique enfant qui était devenue sa pupille : Kamaria, et qu’il adorait. Enfin, sur une pulsion de désire, il avait exigé d’Aileen qu’elle devienne sa femme, et dans un même temps il avait offert sa vie à Snow. Il tuait, toujours, et de plus en plus souvent, et il n’arrivait plus à le faire avec autant de détachement d’auparavant. Auparavant il n’avait rien à perdre. Et voilà qu’il avait une sœur, une femme et une fille à protéger. A préserver de lui, de ce qu’il était, et de ce qu’était son univers. Du sang et de la désillusion. Il n’y avait que cela, rien d’autre n’existait. Rien d’autre n’avait eu d’importance durant bien longtemps pour Phoenix. Comment était-il supporter de tel changement aussi vite ? Lui qui avait été accoutumé à vivre sans se poser de questions, sans s’inquiéter des conséquences de ses actes sur la vie des autres, ou sur sa propre vie. Sans avoir peur de la mort. Sans aimer. N’aimer qu’une seule femme… certes il aimait Aileen, plus que quiconque. Mais jusqu’à présent il n’avait pas eu à se priver d’autre beauté, et durant des années il avait simplement couché avec les femmes pour lesquelles il avait ressenti une quelconque inclinations. Aileen avait été la première de ses amantes. En y repensant il sourit. Il l’avait aimée la première, et pour toujours. Mais elle n’avait sans doute pas été la seule. Devait-il être fidèle à présent ? Absolument ? L’idée ne lui était pas désagréable mais elle lui restait étrangère. Il n’avait jamais eu à être fidèle et il doutait de pouvoir y arriver aussi simplement. L’idée se confirma lorsqu’il reconnut la silhouette gracieuse et les longs cheveu blonds de Siloe qui entrait alors dans la place.
Il ne sut si c’était dû à l’alcool ou à la solitude ou même à l’envie qu’il ressentit, mais il fit signe au serveur et demanda à ce qu’un verre soit offert à la jeune femme de sa part. Lorsqu’elle le reçut il se leva de sa chaise, en laissant derrière lui de quoi payer ses verres et le sien, et marcha vers elle d’une démarche féline en souriant. Il sentait le désire, l’inclination qu’il avait pour elle. Il lui trouva un air torturé, une tristesse profonde qu’il n’avait pas coutume de lire sur son visage. Son expression devint plus inquiète. Il s’était passé quelque chose. Et il n’allait sans doute pas aimer cela. Il sentit son cœur manquer un battement à la penser de voir quelqu’un faire du mal à Siloe. Il eut envie de flinguer toute la salle d’un geste impérieux. Au lieu de quoi, il lui tendit la main et lui fit signe vers la sortie. « Me feras-tu l’honneur de ta présence, Siloe ? » Demanda-t-il d’une voix douce. Il remarqua alors qu’il n’y avait plus de place en lui pour la colère et le sang. Il n’était plus Phoenix en sa présence. Phoenix, le pacificateur cruel et sadique disparaissait pour laisser Jérémy, doux et aimant, prendre sa place. « Que s’est-il passé, Siloe. Comment vas-tu ? Dis-le moi sans mentir. Souffre-tu ? » demanda-t-il en s’approchant d’elle, le regard inquiet, doux, aimant. Caressant sa joue d’un geste tendre. Le contact de sa peau brula la paume de sa main. Il se rendit compte alors qu’il avait fait une erreur. Il aurait dû l’ignorer. Parce qu’en vertu de toutes ses bonnes résolutions concernant sa nouvelle condition d’homme marié, il ne pouvait pas non plus ignorer l’évidence qui s’imposa à lui : Siloe lui avait terriblement manqué.
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Last time || Siloe & Phoenix [HOT] Vide
MessageSujet: Re: Last time || Siloe & Phoenix [HOT]   Last time || Siloe & Phoenix [HOT] Icon_minitimeSam 3 Mar - 14:35

Siloë était endormie, la tête posée sur son oreiller. La marque des draps apparaissait sur sa joue à côté d'une fossette. Elle souriait dans son sommeil, sans se douter de rien. Et pourtant, dès son réveil, il lui faudrait affronter la vérité. Elle avait couché avec Phoenix. Une fois encore. Elle savait pertinemment qu'il était marié. A une femme quelconque dont elle se moquait éperdument. Et pourtant, elle savait qu'elle allait regretter de se se laisser aller avec un homme avec qui tout était fini, un homme qui avait fait sa vie, en prenant des chemins différents de la sienne. Elle savait qu'elle allait s'en mordre les doigts. Et pourtant..Un mouvement dans la pièce acheva de la réveiller. Elle se redressa légèrement sur son coude, juste à temps pour apercevoir la silhouette de Phoenix qui disparaissait dans l'embrasure de la porte. Adieu..

Elle tenait sa joue qui rougissait petit à petit à l'endroit du choc. Ses yeux étaient écarquillés par la surprise du coup qui était parti sans prévenir. Siloë resta bouche-bée, un instant, avant de sentir la colère qui montait en elle à une vitesse étonnante. « Espèce de petit.. » Elle s'interrompit au beau milieu de sa phrase, se retenant de lui envoyer à son tour son poing dans la figure. Sans rien dire de plus, la blonde tourna les talons et quitta la scierie, non sans avoir au préalable envoyé un coup de coude dans l'interrupteur, ce qui plongea la pièce entièrement dans le noir, et qui ne tarda pas à semer la panique par mis les salariés. Tant pis, tant mieux. A bien y réfléchir, insulter cet homme aurait été la dernière des choses à faire. On y gagne rarement à insulter son patron. Cela aurait d'autant plus causé des problèmes que le boulot de Siloë était la seule source de revenue dans cette maison. Soupir. Si seulement Miléna n'avait pas disparu. Elles auraient été deux, embarquées dans la même galère. Et dire que le salaire avait diminué de moitié. La plupart des gens pensaient que Snow avait exigé ceci pour que les habitants des districts soient trop concentrés sur des choses du genre '' comment ne pas crever de faim '' plutôt que sur la rébellion. Siloë pensait simplement que le président était un connard. Mais il fallait avouer que c'était un point de vu moins pensé et peut être légèrement moins intéressant sur les bords. Elle avait été gueuler. Et ce dégénéré lui avait mis une claque. Quel abruti. Si cela n'avait tenu qu'à elle, elle aurait volontiers attrapé la planche en bois qui se tenait derrière elle et la lui aurait écrasé sur le visage. Oui mais voilà. Malheureusement, l'argent ne poussait pas dans les arbres, et elle ne pouvait pas prendre le risque de perdre son emploi, et encore moins celui de se faire fouetter à mort sur la place publique.

Ses pas crissaient dans la neige. Elle inspira une longue bouffée d'air glacial. Où pouvait-elle aller ? Elle n'avait pas envie d'affronter ses parents. Ils étaient beaucoup trop occupés par la révolte pour s'encombrer en plus des problèmes à la scierie. Chasser ? Le nombre de pacificateurs au District 7 s'était démultiplié depuis que le message télévisé de Coin annonçant que certains participants aux jeux avaient été sauvés et résidaient actuellement au District 13, elle ne souhaitait pas prendre trop de risque. La blonde posa son regard sur un coin qui jouxtait la forêt. Elle se rappelait vaguement que, lorsqu'il neigeait à Panem, Miléna et elle allaient s'allonger à plat-ventre, appuyées sur leurs coudes, près de cette ridicule rivière qui jouxtait un arbre pourri et se raconter des choses complètement débiles et futiles. La rebelle secoua la tête et se remis à marcher, en direction du seul et unique bar de la ville. Peut être pourrait-elle y retrouver Julian, peut être même qu'il aurait quelques informations intéressantes à lui faire connaître. Sans hésiter d'avantage, la demoiselle se dirigea à la hâte jusqu'à la place centrale de la ville. Avec un peu de chance, le patron serait dans un jour de bonté et lui ferait payer le verre de vodka à moitié prix. Elle avait besoin de quelque chose pour décompresser un peu. Siloë poussa la porte de bois à moitié défoncé, et se râpa le coude au passage, ce qui l'agaça d'avantage encore. Putain de vie, putain de patron, et putain de coude ! On aurait presque dit que c'était une punition indirecte que lui infligeait le Capitole pour avoir éteint la lumière. N'importe quoi. Comme si un coude pouvait avoir un pouvoir de penser quelconque. La demoiselle se sentait devenir complètement folle. Elle pénétra dans le bar comme une furie, et, sans aucun commentaires, parcourut la salle du regard. Pas la moindre trace du chef des rebelles, ni d'une connaissance quelconque, d'ailleurs. Et ce coude qui continuait à la démanger affreusement. La demoiselle se laissa tomber sur un des sièges en bois bancal d'un air las. Elle fouilla dans ses poches et y trouva quelques pièces sans grande valeur. Avec seulement ça, il lui était impossible de se payer ne serait-ce qu'un chocolat chaud. Elle replaça la monnaie dans sa poche d'un mouvement furibond. Stop. Il fallait qu'elle se calme. Un rien suffisait à l’agacer. La rebelle porta sa main à sa joue. Elle était légèrement enflée. Il faut dire que cet abruti n'y avait pas été de main morte.

Un des serveurs s'approcha d'elle, lui demandant ce qu'elle souhaitait boire. Elle ne répondit pas à la question, perdue dans ses pensées. De toute façon, elle n'avait pas d'argent. Lorsqu'il ré-itéra sa demande, d'un ton plus insistant, elle le fusilla du regard. Un regard qui signifiait plutôt clairement '' Va voir ailleurs ''. Ce qu'il fit. Machinalement, elle se mit à tapoter des doigts le bord de la table en bois creux. Toute son attention était accaparée par des pensées assez pessimistes sur les bords.

Lorsque le même serveur réapparu à sa table, elle leva sur lui un regard interrogateur. Quoi ? Qu'est-ce que tu veux ? Je n'ai pas d'argent, je t'ai dit. En apercevant le verre qu'il dépose sur sa table, elle le dévisage d'un air étonné. Un étonnement qui se décupla lorsqu'en tournant la tête, elle aperçu le visage de Phoenix. Un visage qui la frappa en pleine poitrine. Qu'est-ce qu'il faisait là ? Son cœur manqua un battement. Au fond, elle s'en moquait terriblement. Elle savait juste que, bien qu'elle ai longuement essayé de se convaincre du contraire lors de leur ultime rencontre, il lui avait horriblement manqué. « Me feras-tu l’honneur de ta présence, Siloe ? » . Sans mot dire, elle le contemplait. Son regard qui l'avait absorbée dès la première fois qu'elle l'avait croisé. Son visage entier qui respirait la douceur. C'était une pure ironie. C'était un pacificateur, il ne pouvait pas être doux. Et pourtant.. Elle le voyait, lui, en face d'elle. Et elle ne pouvait pas s'empêcher de lui trouver les traits de l'homme le plus aimant de la terre. Elle se contenta de lui répondre d'un sourire. Il lui semblait que ses ennuis s'étaient envolés, immédiatement, lorsqu'il avait posé ses yeux sur elle.

« Que s’est-il passé, Siloe. Comment vas-tu ? Dis-le moi sans mentir. Souffre-tu ? » . Mais ils allaient revenir, sans demander leurs restes. Dès qu'il serait parti, elle se rappellerait. Alors, il fallait qu'elle le retienne. Auprès d'elle. « Phoenix.. » , finit-elle par articuler. Elle revenait à la réalité. Cette réalité dévorante dans laquelle Phoenix était un homme marié. Sans doute à une folle psychopathe pacificatrice, refaite au botox par le Capitole et assoiffé de sang. Au fond, elle s'en moquait bien. Tout ce qui lui importait en cet instant, c'est qu'il était là, devant elle. «.. Rien. Tout va bien. Et toi ? » . Elle avait hésité un instant, avant de lui formuler ce mensonge à moitié dissimulé. Non, tout n'allait pas bien. Il était là, devant elle. Alors que cela n'aurait plus jamais dû être le cas. Et elle ne pouvait pas s'empêcher de vouloir l'aimer.

Elle vit sa main s'approcher de son visage, se poser contre sa joue. Se contact lui arracha un frisson, tandis qu'elle gardait ses yeux bleutés posés sur le visage de son amant. Son ex-amant. Une des seules personnes en ce bas-monde pour laquelle elle avait jamais ressenti des sentiments pareils. Un voile de tristesse s'empara d'elle. Sans réfléchir, elle s'empara de sa main, comme l'on s'empare d'une bouée de sauvetage, et se leva, laissant le verre à peine entamé sur la table. Une soudaine envie de sortir de cet endroit rempli de gens, de s'éloigner le plus possible des ennuis qu'il avait put déceler sur son visage. Elle s'en voulait de s'être montrée si faible en sa présence. Elle s'en voulait de se montrer encore plus faible, à se raccrocher à se souvenir de cet homme qu'elle avait aimé, plus que personne au monde ne l'avait aimé. Elle sentait la plaie de leur dernière rencontre encore béante. Une plaie qui n'avait pas cicatrisé. Et pourtant, elle ne pouvait pas s'empêcher de revenir vers lui. D'avoir envie de se blottir dans ses bras, et de pleurer. Pleurer toutes les larmes de son corps qui restaient coincées, là. D'avoir envie de dessiner de ses doigts la courbe de ses muscles saillant, d'avoir envie d'unir ses lèvres aux siennes et d'oublier. On peut oublier ses ennuis, oublier ses problèmes, les petits choses qui consistent à vous rappeler que votre vie vous échappe sans cesse. Mais on a beau oublier, ils reviennent toujours. Plus forts, plus pressants. Plus inquiétant.

Elle ouvrit la porte et posa un pieds dehors. Le froid lui mordit la joue. Cette joue qu'il avait caressé auparavant. L'entraînant dehors dans une folle envie, elle finit par se tourner vers lui. « Tu m'as manqué. » . C'était quatre mots. Quatre mots de trop. Quatre mot qu'elle n'avait pas réussi à garder pour elle. Elle se mordit la lèvre inférieure, affligée devant sa propre stupidité. Néanmoins, elle pensait réellement ce qu'elle avait dit. Phoenix lui avait manqué.
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Last time || Siloe & Phoenix [HOT] Vide
MessageSujet: Re: Last time || Siloe & Phoenix [HOT]   Last time || Siloe & Phoenix [HOT] Icon_minitimeSam 3 Mar - 19:24

HS : tu m'as dit d'écrire moins, alors j'écrirais moins What a Face

Last time || Siloe & Phoenix [HOT] 172825Pardonnemoi

Il neigeait dehors. Phoenix n'aimait pas spécialement la neige, ou tout du moins essayait-il de se convaincre qu'il l'exécrait. La neige faisait remonter en lui des souvenirs d'enfants auxquels il préférait échapper. Il ne voulait pas se souvenir des moments heureux qu'il avait passé avec sa soeur dans la campagne autour de leurs maisons au district onze. Les journées qu'ils passaient à faire des bonhommes de neige, à s'envoyer des boules ou a dessiner des anges en se couchait dans la poudreuse. La neige restait rarement longtemps, en outre, dans le district onze, et en général, les enfants n'en profitait que très peu. Parce qu'ils devaient aller travailler dans les champs et en hiver il s'agissait de préparer les terres pour faire repousser des céréales dés que le printemps sera revenu. Alors, les souvenirs que Phoenix gardait de ces instants féériques passés sous les flocons étaient sans doute les plus précieux qu'il avait. C'était des moments où la misère se faisait oublier, où le jeune homme avait réussi à n'être que cela : un enfant. Il avait oublié ses responsabilités en tant qu'ainé dans sa famille. Sa peur de voir sa soeur partir loin de lui, ou de voir ses frères prendre des Tessarea. Il regardait simplement la neige tomber autour de lui, en espérant que le temps puisse s'arrêter. Jamais plus il n'avait su apprécier la neige autant qu'il l'avait fait lorsqu'il était enfant. Et pour cause, depuis ce temps-là, la blancheur de la neige était tapissé de rouge dans son esprit. Il n'avait plus la candeur de l'enfance, il n'avait que la culpabilité d'un monstre pour compagnon dans sa vie. Les hivers sont rudes à présent.

Cela pouvait expliquer le fait qu'il se trouve dans ce bar ce soir-là. Il n'aimait pas être loin de chez lui en hiver. Il n'aimait pas le district sept. Il n'aimait que le sang, le meurtre, le silence, et sa femme. Tu en es sur ? Alors qu'il vit Siloë entrer dans la salle, il se souvint qu'il avait eut ses instants de faiblesses. Il ne savait pas si la jeune femme avait conscience de l'effet néfaste qu'elle avait sur lui. Il considérait cela ainsi car il ne pouvait pas se permettre d'être aussi faible face à une femme, et encore moins une simple habitante des districts. Il ne voulait pas considérer Siloe comme une rebelle. Il ne voulait pas la considérer comme son ennemi, bien qu'il ait pris cette excuse - entre autres - pour la quitter lors de leur dernier entretient. Jamais il n'oublierait son regard, et son désarroi alors qu'elle lui criait qu'elle l'aimait, que cela ne changeait rien. Et alors qu'elle se trouvait à quelques mètres de lui il comprit. Non, le fait qu'elle soit une rebelle et lui un pacificateur ne changeait rien en outre. Il avait toujours le désire de la sentir proche de lui lorsqu'elle était dans la même pièce que lui. Il ne pouvait penser que c'était de l'amour, car cela ne le brûlait pas autant que la passion qu'il avait pour Aileen. C'était autre chose, mais c'était tout aussi agréable.

Il ne pouvait pas simplement se contenir. Il était un homme faible, sans doute, et beaucoup le dirait. Mais jamais jusqu'à présent il ne s'était privé d'une envie. Il n'était pas accoutumé à se retenir lorsqu'il voulait quelque chose, ou quelqu'un. Il savait qu'il avait donné sa vie à Aileen, et ce pour l'éternité. Mais cela ne changeait rien à ce qu'il était : un coureur. Il ne préférait pas le penser de la sorte, et en outre, l'alcool qu'il avait ingurgité chassait ses idées néfastes de son esprit. Il offrit un verre à Siloë. La revoir faisait battre son coeur à une vitesse plus soutenue. Elle lui avait manqué. Il voulait la sentir, et lui dire adieu comme il se devait. Il gardait un souvenir amer de leur dernière rencontre, alors qu'il l'avait quitté. Comme si cela n'était pas suffisant. Il lui devait plus que cela. Il devait s'assurer qu'elle irait bien. Il devait mettre fin à cette histoire, sans être brusque. Il devait simplement lui dire au revoir. C'était une excuse qui lui semblait suffisante. Et dés lors qu'il se trouva devant elle, il oublia tout le reste.

« Phoenix.. » Son nom, dit pas Siloe, résonna en lui comme un hymne, une chanson. Une caresse. Il trouva son regard, et il sut alors qu'il était perdu. Le désire qu'il avait d'elle était bien trop grand pour qu'il puise le réprimer. Mais elle semblait mal, quelque chose dans son regard était moins rieur, moins brillant que la dernière fois qu'elle l'avait revu. Tu t'attendais à ce qu'elle se jette dans tes bras en hurlant son amour pour toi ? Crétin. Il réprima un grognement de frustration. Il l'avait quitté, il n'avait aucun droit sur elle. Il ferait sans doute mieux de partir. Un court silence se fit, pendant lequel Phoenix eut le désire de partir. Il allait d'ailleurs faire un pas lorsqu'elle le retint de ses mots, répondant enfin à sa question. «... Rien. Tout va bien. Et toi ? » Non, tout ne va pas bien. Il eut envie de lui répondre par la négation. Au lieux de quoi il posa une main sur sa joue. Elle était rougi, gonflée sous l'effet d'un coup. Quelqu'un lui avait fait du mal. Phoenix sentit gronder en lui une sourde colère. Il n'aimait pas l'idée d'un homme frappant Siloë. Il n'aimait pas l'idée qu'on lui fasse du mal. Elle ne méritait pas cela. Pas elle.

« Sans mentir... ? » Il ne sut que répondre d'autre. Tous les deux savaient pertinemment que tout n'allait pas bien . Elle avait beau le lui dire c'était faux. Mais ils étaient perdus à présent, et rien ne sauraient les sauver de cette nuit. Alors, ils sortirent de la pièce où ils se trouvaient tous les deux. Dehors, la neige avait cessé de tomber et un manteau neigeux s'était abattu sur le district sept. Phoenix resta un instant à observer le calme des lieux autour d'eux. Alors, Siloë se tourna de nouveau vers lui et il la regarda dans les yeux. Dieu qu'elle est belle. « Tu m'as manqué. » Il fronça les sourcils et se tendit. Elle n'aurait jamais du dire cela. Elle venait de franchir une ligne et rien ne pouvait empêcher Phoenix de la franchir avec elle. Il était perdu. Il avait ... envie d'elle. Alors, il lui prit la main et lui sourit. « Viens. » La pria-t-il alors qu'il l'emmenait à sa suite. Tout le long du trajet jusqu'à son hôtel il resta silencieux. Il sentait la tension entre eux, et ne pouvait pas se concentrer sur autre chose. Avec le froid, il préféra la prendre près de lui, et passa son bras autour des épaules de Siloe, dans un geste naturel. Protecteur.

Ils arrivèrent à l'hôtel en silence. Montèrent dans la chambre de Phoenix. Et dés lors qu'il eut fermé la porte derrière lui, il fondit sur elle. Il trouva rapidement le chemin de ses lèvres qu'il embrassa avec ferveur. Son coeur battait à tout rompre dans sa poitrine. L'alcool lui faisait tourner la tête. Tout autant que le désire. Pendant quelques minutes il gouta à ses lèvres, retrouvant d'anciennes sensations dans ses bras. « Juste pour cette nuit, Siloë... » Murmura-t-il en la regardant dans les yeux. Suite à quoi il la mena vers son lit et l'embrassa de nouveau. Oui, juste pour celle nuit. La dernière.
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MessageSujet: Re: Last time || Siloe & Phoenix [HOT]   Last time || Siloe & Phoenix [HOT] Icon_minitimeDim 3 Juin - 13:14

Il neige. Jolie valse blanche innocente qui recouvre la vallée d'un voile de douceur. Cynique ironie qui envahit le pays entier par ses étoiles blanches. Le district 7 n'est pas douceur, en ce moment. D'aussi loin qu'elle s'en souvienne, il ne l'a jamais été. L'état de la région était déplorable, ça s’empirait encore comme si il y avait toujours moyen d'empirer la chose. La vie ne se lassait jamais du malheur des hommes. Elle s'en délectait sans-doute à chaque repas, de leur misère, de leurs cris. Soufflait l'espoir sur ces terres avant de rendre les cœurs plus secs, plus dévastés encore qu'avant. Mais aujourd'hui elle voulait cracher au visage de cette vie meurtrière. Pour un peu, Siloë se serait laissée aller à être cette enfant joviale, cette gamine rieuse qu'elle n'était plus et n'avait probablement jamais été. Cette petite hirondelle blonde que l'on aurait pu voir se rouler dans la neige avec sa sœur et envoyer des projectiles glaciaires sur ses camarades n'était pas, elle n'était plus. La sœur était partie et l'enfant aussi, le sourire avait disparu avec les derniers rayons du soleil. Dorénavant, gamine brisée, poupée livré à elle même, elle n'avait plus de cœur et à cet instant la dure mécanique des difficultés du présent l'avait emporté sur les rires enfantins. Elle voulait vivre l'innocence qu'elle n'avait jamais vécu, cette stupidité naïve qu'avaient les grands enfants avant que la vieillesse ne les prenne, ne les entoure de ses bras osseux que bien trop réels. La réalité était triste, atroce. La réalité était cage pour l'oiseau et prison pour l'homme. La réalité, elle n'en voulait plus. Pas ce soir. Pas maintenant. Pas avec lui. Son passé qui était revenu ce soir pour la torturer. En chair, en os, en ces yeux bruns dans lesquels elle se perdait. Et ce visage, cette manière de la prendre pour une enfant trop naïve pour s'en sortir de cette lutte continue contre le présent. Les coins de sa bouche qui se tordaient de perplexité lorsqu'elle lui annonçait que, oui, tout allait bien. Tout n'allait pas bien. Rien n'allait comme il fallait. Pour la simple et bonne raison qu'il était là, devant elle. Comme si rien ne c'était passé. Comme si leur dernière rencontre n'avait jamais eu lieu. Comme si il ne lui avait jamais dit qu'il préférait consacrer sa vie à une autre. Et elle se détestait de lui céder, de fondre devant lui comme une incapable alors qu'elle aurait dû le haïr, désormais. Mais elle ne pouvait pas s'empêcher de le considérer comme le garçon des champs. Celui dont le rire avait bercé ses sommeils.

Elle l'observait. Le monde aurait pût s'arrêter de tourner, la terre aurait pût exploser, le ciel aurait pût lui tomber sur la tête qu'elle ne s'en serait pas rendu compte. La question restait coincée là, quelque part, logée près de son cœur, bloquée dans sa gorge, asséchée sur ses lèvres. Pourquoi ? Pourquoi es-tu revenu ? Tu es parti depuis longtemps. Je devais t'oublier. Tu n'as pas le droit de faire comme si de rien n'était. Tu n'as pas le droit de faire comme si je t'aimai toujours, comme si tu m'aimais toujours, comme si rien d'autre hormis nous deux ne comptait. Tu m'as menti, tu m'as laissée tombée. Et chaque jour, je ne pouvais pas penser à autre chose que toi, alors que tout étais fini. C'était ce que tu avais dis, non ? C'est ce que tu pensais lorsque tu as décidé de consacrer ta vie à une autre, non ? Alors pourquoi, pourquoi es-tu là ?. Et à la place de cela elle se contentait de lui dire des banalités lorsqu'elle aurait dû lui cracher toute sa haine et sa rancœur à la figure. Et lui dire qu'il lui avait manqué n'était pas lui mentir, non. Il avait brisé son cœur et était parti avec la moitié de ce qu'il avait détruit. Sans jamais se manifester d'une quelconque manière. Comme si lui avait oublié la fille des champs et ce ciel si tristement bleu sous-lequel ils s'étaient unis. Sans aucune condition. Sans réfléchir à ce qu'ils allaient advenir parce que seul le présent comptait. Mais maintenant, le présent d'avant était le passé. Et il n'aurait jamais dû venir ré-ouvrir cette boîte toute faite de souvenir qu'elle gardait de lui et qu'elle tentait d'oublier avec ardeur. Après tout, ne l'avait-il pas oubliée, lui ? N'avait-il pas été faire sa vie avec une autre, chuchoter à cette élue les même mots doux qu'il lui avait murmuré avant qu'il ne la trahisse ? Il n'aurait jamais dû être là. Jamais dû lui offrir ce verre, lui poser des questions sur sa vie comme si sa vie à elle l'intéressait encore. Il avait fait son choix et le lui avait imposé. Il n'avait pas le droit de revenir là-dessus. C'était trop tard.

« Viens. ». Elle le suit sans réfléchir. Son étreinte lui brûle la peau et ravive ses blessures. Quiconque les croiserait tout deux prendrait ces deux jeune gens pour un couple amoureux. Ce bras autour de son cou lui laisse un goût d'amertume dans la bouche. C'est une erreur. Une grossière erreur que de vouloir répéter les erreurs du passé. Et pourtant elle se sentait presque heureuse de commettre cette erreur à nouveau. Presque moins minable de se retrouver à ses côtés dans cette chambre d'hôtel alors qu'elle ne partageait que son lit, et que c'était une autre qui partageait sa vie, dorénavant. Mais elle préférait ignorer sa raison, emprisonner de nouveau ses lèvres des siennes dans une sensation qu'elle connaissait si bien. L'alcool se mêlait au goût de sa bouche tandis qu'elle se laissait guider autant qu'elle le guidait vers le lit. Elle préférait oublier. Préférait oublier qu'il l'avait oubliée elle-même pour une autre, tandis que sa main glissait sur son torse dessiné. « Juste pour cette nuit, Siloë... » . Juste pour cette nuit. Elle posa son index sur la bouche de celui qu'elle avait tant aimé avant de l'embrasser à nouveau puis de se séparer de lui quelques instants pour s'emparer du tissu qui emprisonnait ce torse qu'elle voulait à nouveau parcourir de ses doigts, faisant glisser son tee-shirt par dessus sa tête pour venir loger de baisers au creux de son cou. « Juste pour cette nuit. » . Elle répète ces quelques mots maudits comme pour se protéger des conséquences de leurs actes. Oui, juste pour cette nuit, il était de nouveau sien.
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