Je suis née Ambrae Judie Flore Candy Blackwell, dans le district six. Je trouve mon prénom inutilement long, mais au moins personne ne pourra porter le même, du moins pas en entier. J'ai vingt-deux ans, je suis la cadette d'une fratrie de deux enfants, ou l'aînée, la fille unique si on prend en compte le fait que mon frère soit mort. J'ai toujours vécu dans un milieu relativement aisé du fait que mes parents soient chercheurs mais on ne peut pas dire que je profite vraiment de ma situation. Le capitole a brisé ma famille, il a ruinée mon petit univers idyllique, je le déteste.

Je ne suis ni belle, ni moche, disons mignonne. Je suis grande, et certaines mauvaises langues vous diront que je suis maigre mais de mon point de vue je suis juste mince. J'ai des cheveux blonds et très épais, longs et légèrement ondulés. D'un autre côté tout est long chez moi, que ce soit mes jambes, mes doigts ou mes bras. J'ai les yeux noisette et cerclés de vert, et quand je regarde vers la lumière c'est comme si les couleurs s’inversaient ; vert et au centre, du brun. On me dit souvent que j'ai un visage expressif et un regard pénétrant, voire troublant. Donc quand je regarde les gens, ils se sentent troublés ; ah d'accord. La belle affaire, quelle blague alors. Je m'habille simplement plus par soucis de flemme que pour autre chose. On me qualifie d'attirante, car on trouve souvent que physiquement je suis unique. Les plus poétiques me qualifient de diamant à l'état brut, la pierre sublime qu'il reste à travailler, la beauté sauvage qu'il faut dresser. Je ne m'en plaint pas.

Je ne me plaint pas souvent, d'ailleurs. Je suis une fille gentille, douce et très ouverte. Un peu crédule peut être, j'accorde trop facilement ma confiance. Et chaque fois que l'on me fait du mal, je me sens obligée de pardonner. C'est bizarre mais c'est ainsi, papa maman n'ont pas fait fille rancunière. Ils ont eu une fille généreuse, et soucieuse du moral de ceux qui l'entoure aux tendances franchement altruistes parfois. Nombreux sont ceux qui me le dise : je suis bien trop gentille. Ça n'empêche pas une étonnante joie de vivre et un sourire perpétuellement fiché sur la face. Je suis heureuse, et du genre très loquace une fois la barrière de timidité franchie. Oh, je ne suis pas tellement timide, mais juste un peu. Je ne parle pas, ou peu de ma vie familiale, puisqu'on peut considérer qu'elle est un peu morte en même temps que River. Mes parents sont tristes et mornes depuis qu'il n'est plus là, on ne rigole plus autant. de ce fait, je hais profondément le capitole, ces connards qui m'ont enlevé mon frère. Je suis tout sauf calme, disons même sauvage. Je rêve de grands espaces et de hauteur, grimper toujours plus haut, aller toujours plus loin ; libre. Mais pas seule, oh, dieu, comme je hais la solitude. J'ai besoin d'être entourée, et d'avoir beaucoup d'amis. ce qui explique peut être que je sois très sociable. L'un des traits hérités de mes parents est ma curiosité naturelle, si ce n'est ma faculté mémorielle impressionnante et mon intelligence. On me prévoit un grand avenir. Persévérante et obstinée, je n'abandonne jamais rien ni personne. je vais jusqu'au bout de ce que j'entreprend, si chiant que cela puisse être. Je suis quelqu'un de génial, donc. Et c'est pas moi qui l'ai dit.

Je rêve, je rêve d'une famille unie, d'un homme qui m'aime, pour de vrai. Je veux deux enfants et un chien, dans une grande maison et dans un monde meilleur. Je ne veux plus de ces foutus hunger games, je ne veux plus des gens qui meurent de faim dehors ; je ne veux plus du capitole. Moi ce que je veux, ce que je désire le plus au monde, c'est connaître le vrai bonheur. Mais ça n'arrivera jamais, car il restera toujours son souvenir, son odeur sur les vêtements que maman et papa on gardés, sa chambre bien rangée, sa place vide à notre table, il restera toujours River, là, dans mon coeur.