sagitta hecate chase

❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞

about games and relative.

➺ TA MORT TU LA VOIS COMMENT ?

Sois vieille, dans un lit plein de coussins entourée de vingt chats, soit une mort carrément héroïque, très patriote, peut-être en mourant pour l’indépendance de nos districts si souillés par l’horreur. J’ai grandi dans l’un des districts les plus riches, et pourtant, la vie a toujours été misérable, alors je me battrai pour ceux qui vivaient encore pire que moi. Sûrement serais-je l’une de ceux qui meurent héroïquement? Mais, en même temps, je ne peux le savoir, même si j’aimerais bien être voyante. Pourtant, je ne me vois pas mourir aux Hunger Games, car, on dirait que mon cerveau n’assimile pas leurs présences, comme s’ils n’étaient qu’une émission de télé; or, je sais très bien que ce gars de mon école ne reviendra jamais, comme tous les autres avant, et tous ceux qui suivront. Je me vois aussi mourir le cou brisé parce que j’aurai trébuché.

➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?

Pour la liberté, sûrement. Je ne suis pas quelqu’un qu’on enferme dans une stupide cage et dont la future carrière est prédéterminée, je suis un papillon, un papillon qu’on aura trop longtemps laissé moisir dans son cocon. Je rechigne tout cela, je souhaite m’évader, déchirer ce cocon, et enfin déployer les ailes qui me libéreront et me laisseront m’envoler au-devant de ma vie, loin au-delà de toutes les horreurs que j’ai pu observer avec le temps. Je me vois aussi mourir pour les gens et les choses que j’aime, l’arme à la main, et, même si j’aurais échoué ma tâche, j’aurais au moins la satisfaction d’être morte en guerre, afin que ceux qui me tuèrent purent voir ces yeux qui les hanterons toute leur foutue vie, tant et aussi longtemps qu’ils penseront et rêveront; un regard de pluie qui les couvre d’accusations, brillant de haine et de colère, ravivant toutes les morts causées de leur main. C’est ce que je ferai au Capitole. J’ouvrirai une plaie que même avec leurs meilleurs onguent, ils ne pourront la voir guérir; ils ne pourront que la voir se gangrener lentement avant de leur ronger l’esprit et de finalement les achever dans un délire profond.

➺ QUEL PETIT PLUS T'AIDE DANS LA VIE (OU JEUX) ?

PERSUASION

Je suis une actrice, je l’ai déjà dit. Et une bonne à part de ça. Cela veut dire que j’ai une langue d’argent capable de convaincre le plus sceptique des hommes, sauf lors de mes jours de malchance, et mon visage et mon corps sont capables d’adopter les expressions et les mouvements les plus réalistes d’un rôle que j’inventerai. De plus, ayant été entraînée en improvisation, je mens parfois si bien que j’arrive à croire mes propres mensonges. De plus, j’ai l’étonnante capacité de penser comme mon personnage, ce qui me permet de contrôler mes émotions à merveille et de totalement changer de personnalité, atout précieux lors de Jeux meurtriers.

TIR À L’ARC

Nous jouiions l’histoire d’Orion lorsque je me suis découvert ce grand talent, qui me sera d’une utilité grandiose dans les jeux; celui de tirer à l’arc comme Artémis que je jouais, si précisément que même moi j’en ai peur. Ok, peut-être pas, mais quand même; jamais on aurait douté qu’une fille du District 3 puisse avoir tel talent; je dois avoir du sang de chasseresse dans les veines, car je vise avec une précision désarmante. Au sens propre. Cependant, ne m’étant entraînée que pour cette pièce, je manque un peu de pratique, et donc de savoir technique sur les arcs plus exotiques, tels les arcs à poulies, les arcs à double-ressort et les arbalètes, mais sur un arc classique, je me débrouille.

DISCRÉTION

Alors que nombre de gens vont courir à s’arracher les poumons, moi, je ne vais courir que quelques minutes, très rapidement, puis me fondre dans les ombres comme un chat, disparaître, et je peux également me mouvoir sans un bruit. Cette capacité, je l’ai découverte alors que je jouais à cache-cache avec les autres enfants de mon District quand j’avais six ans, et je l’ai toujours exploité pour espionner des choses, et aussi pour échapper à des gens que je tiens particulièrement à éviter, tels mes professeurs venant me réprimander ou mes parents, ou, plus rarement, des Pacificateurs auxquels j’ai fait quelques farces…

➺ AS-TU DES PROCHES QUI ONT PARTICIPÉ AUX JEUX ?

Comme tout le monde. Tous ont déjà vu un proche se faire happer par la sinistre faux de la Moisson, celle qui vient apporter le blé se faire moudre sans pitié. Car pour eux, les gens du Capitole, nous ne sommes que ça; de la matière première abondante qu’ils peuvent pulvériser sans crainte, sans Représailles. Au moins, je peux me vanter ne jamais avoir vu quelqu’un de ma propre famille se faire prendre; or, le plus vieux de la famille qu’on héberge s’est fait prendre, il y a trois ans. Il n’est jamais revenu au pas de la porte, comme il nous l’avait promis, il n’est jamais plus venu m’aider à coucher les petits. Combien de temps encore observeront nous ces enfants disparaître peu à peu de notre école, comme s’ils n’avaient jamais existé, alors que nous avons dû regarder avec horreur leurs morts parfois trop lentes, trop violentes pour être effectuées par des êtres humains. Parfois, ces assassins ont tout juste douze ans.

➺ COIN A ANNONCÉ LORS DES DERNIERS JEUX PAR MESSAGE PIRATE QUE LE TREIZE EXISTAIT TOUJOURS. TU ESSAIES DE TE JOINDRE À EUX OU AU CONTRAIRE, TU FAIS TOUT POUR STOPPER CETTE RÉVOLTE ?

Le Troisième District fut l’un des tout premiers à recevoir le message de Coin, étant donné de la présence plus qu’extravagante d’ordinateurs dans notre ville, et nous fument l’un des premiers à réagir. On sentait la vague meurtrière comme une onde partout dans les habitations; tous avaient envie de crier vengeance à ceux qui nous avaient souillés de leurs exécrables envies, à leurs plaisirs malsains et répugnants de voir du sang de jouvence couler sur un sol à qui il n’appartient même pas. Il est grand temps que ce règne atroce, idiot et méprisable cesse, que l’on fasse ravaler les perruques roses par leurs maîtres sans jugeote, et il est temps qu’on se soulève! À deux, quatre, nous n’y arriveront sûrement pas, mais au moins, à cent, mille! nous saurons renverser cet ignoble chose que l’on nomme Capitole.

JE VIENS D'UN MILIEU relativement favorisé, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE est trouvable, mais néanmoins de piètre qualité et redondante. MON NOM A quatre chances d’être pigé, car j’ai préféré ne point prendre de tesserae, n’y voyant aucun intérêt, vu que nous vivons assez bien. J'EXERCE LE MÉTIER D’ actrice ET POUR TOUT VOUS DIRE, J'aime, même si c’est le Capitole qui en profite. JE SUIS DANS LE 3ÈME DISTRICT. AYANT 15 ans, JE peux PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET j’appréhende ce moment, mais j’essaie de ne pas y penser. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.

tell us your story.

La vallée s’étend à perte de vue; des arbres, des arbres et encore des arbres. Les élévations rocheuses font onduler ces terres comme de l’eau agitée par la houle, et le ciel d’un bleu pur, strié d’imposants nuages d’un blanc cotonneux, contraste avec le vert émeraude de la forêt, et je vois des oiseaux voler au-dessus de tout cela. Tout ici respire la vie; je sens les animaux dans la forêt –non, je les vois- parcourir le monde : lynx, moineaux, geais moqueurs, écureuils… Ils sont tous là, en vie, si animés que cela me semble irréel. Cette étendue me rappelle à quel point je rêve de vivre là-bas, d’apprendre à chasser et apprendre les plantes comestibles, et tout simplement s’enfuir, s’enfuir de toutes les horreurs que renferment mon lieu natal.
Et il y a cette eau… Une rivière traverse entre deux montagnes et vient creuser un lac dans un bassin versant. Elle reflète le ciel, prenant cette teinte nuit lorsqu’un nuage vient cacher le Soleil, emplissant l’air d’un froid rafraîchissant. L’eau… Elle m’a toujours attirée. C’est plus fort que tout; or, je ne sais pas nager, et je ne le saurai sûrement jamais. Je suis coincée, séquestrée dans un District, et notre profession n’est pas à l’eau, au contraire, mais à l’électronique. Et on sait bien que ces deux trucs là ensemble, ça fait quelques étincelles. Pourtant, je me sens plus chez moi en regardant ce lac, si beau entre les montagnes, que dans le froid appartement qui est le mien. De toute façon, nous sommes dix, là-bas.
Et moi, j’ai envie d’être seule.
Mais je ne le peux; j’ai à m’occuper des enfants, car même à cinq adultes on ne peut pas faire de miracles, et je dois également aller écouter ces stupides Jeux. Nous avons vu Rheena mourir. Nous en avons assez vu, merci. Je ne veux plus entendre, plus voir, plus goûter. Je voudrais m’endormir. Ou bien vivre dans ce lac pour l’éternité. Or, je sais bien que je ne peux pas. Car, tout est clair, à présent. Si ce monde que j’admire est si parfait, c’est parce que je rêve.
Je décide donc de descendre en contrebas. Vers le lac. Vers ma maison. Au fur et à mesure que je descends, ma joie s’agrandit, mon cœur bat plus vite, et, finalement, je me retrouve devant l’étendue d’eau, au milieu de la forêt, sans aucun souvenir du chemin. Puis je saute. Aussitôt entrée en contact avec l’eau, des branchies viennent lacérer mon cou, et mes pieds se fusionnent pour former une queue de poisson, comme celle des sirènes des légendes. Comme celles en lesquelles les tributs du District 4 ont été déguisés. J’aurais tant voulu naître au 4.
J’explore les fonds marins avec minutie, découvrant chaque parcelle de mon univers avec grand plaisir. Je trouve un trident sous une pierre. Un arc et des flèches coincés entre les algues. Puis, je décide d’admirer le paysage extérieur, et, sans le vouloir, je me mets à chanter.
Une voix douce et chaude s’élève alors que j’ondule vers la surface, et je comprends que c’est la mienne, mais je ne saisis pas les paroles. Elles semblent hétéroclites, et pourtant, si lourdes de sens et si importantes. Mais je ne les connais pas. Elles ne sont même pas dans ma langue.
Et puis, mon visage émerge. Il n’y a plus de vallée. Que l’océan, en proie à un calme oppressant avant une tempête dévastatrice. Déjà, des vagues monstrueuses me ballottent en tous sens. C’est ma voix qui fait ça. Je le sais. Et c’est seulement lorsque la pluie commence à tomber que je vois cet immense bateau. Un voilier, une caravelle, je crois, comme celles que j’ai dans un de mes livres de contes. Son allure extravagante, royale, me mets aussitôt en garde, et elle avance à toute vitesse dans ma direction.
Je regarde prestement en arrière, cherchant désespérément un lieu où je pourrais fuir mon assaillant, car je doute arriver assez creux sous l’eau pour éviter sa coque à temps. Et c’est alors que je la vis : une très grande île, majestueuse, se dresse derrière moi. Je vois d’ici l’énorme volcan qui pointe au centre de ses côtes enneigées, se dressant seul au milieu de sa forêt de conifères. C’est mon île. À moi. Elle me correspond. Je ne sais pas pourquoi, mais j’en suis sûre. C’est vers mon pays que ce lugubre bateau tente d’accoster. Je ricane. Il n’a pas remarqué les falaises déchiquetées où les vagues propulsent tout et rien, le broyant sans hésitation?
Puis, j’entends une vois que je connais trop à mon goût. Venant du bateau. Cette vois m’inspire la peur, bien plus que quoi que ce soit d’autre, mais elle m’inspire aussi la rage, la haine, et tristesse. C’est cette voix qui m’a enfermée toute ma vie. Le président Snow est sur ce navire. Et il vient s’emparer de mon royaume intérieur.
Je m’élève alors dans le ciel. Sans m’en rendre compte, j’ai pris la forme d’une femme-oiseau, et je pousse un hurlement aussi effroyable que celui du pire des psychopathes. Je dois faire vraiment peur, car la moitié de l’équipage est déjà à l’eau, tentant tant bien que mal de survivre malgré la tempête. Je sais bien qu’ils n’y arriveront pas. De toute façon, mes sœurs commencent déjà à en tirer sous les flots, venir les dévorer pour de bon.
Et c’est alors que je vois les otages. Ils sont en trop grand nombre. Tous les gens que j’aime, et même des gens que je n’ai jamais vu, sont enchaînés au bateau. Et Snow tient la manette d’une bombe que nous avons étudiée à l’école. Du genre qui serait capable de faire sauter mon île au complet. Non… Il ne peut pas faire ça…
Dans un geste désespéré je lui jette mon trident, qui vient transpercer sa gorge dans un bruit sourd, mais l’impact lui fait appuyer sur le bouton.
Je m’éveille. Ce rêve est lourd de sens; une métaphore sur ma vie passée, présente et future. Et je compte bien y remédier.

Spoiler: