jay-flynn luke buckley

❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞

about games and relative.

➺ TA MORT TU LA VOIS COMMENT ?

Vu mon statut et ce contexte de guerre imminente, il est difficile d'imaginer que je vais terminer tranquillement ma vie dans ma maison, avec ma femme ridée et mes petits enfants qui se chamaille pour une friandise. Je savais dès mes dix-huit ans que ma mort sera au combat, contre le gouvernement, contre Snow, aux côtés des rebelles des district. J'aimerai juste qu'elle ne soit pas trop longue. Qu'on ne me torture pas. Mais quand ils découvriront le pot aux roses, mes collègues vous se faire un plaisir de me le faire payer. Alors en résumé, ça sera dans la souffrance. Quoi qu'il arrive.

➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?

De façon général, pour voir Snow tomber. Pour la liberté des districts. Pour que les Jeux soient supprimés définitivement. Ces jeux qui ont prit mon frère. Sans doute était-il assez narcissique pour pendant qu'il avait une chance, mais personne ne mérite de mourir comme ça, surtout des mômes qui n'ont rien demandé. Mais plus personnellement, je pourrais mourir pour ma famille, mes amis, pour la sauver elle.

➺ QUEL PETIT PLUS T'AIDE DANS LA VIE (OU JEUX) ?

Le combat au corps à corps. Je m'en sors très bien, grâce à mon entrainement de carrière que mon père m'a enseigné depuis ma naissance, quasiment. Je suis également très habile avec une arme à feu, avec l'entrainement des Pacificateurs. Je ne rate presque jamais ma cible, qu'elle soit à bout portant ou à quelques mètres plus loin. Même si je ne m'en sers presque jamais. Enfin, il y a l'arbalète. J'adorais tirer sur les arbres avec mon arbalète quand j'étais petit, et c'est également avec ça que j'ai eu la possibilité de rejoindre les rangs des Pacificateurs.

➺ AS-TU DES PROCHES QUI ONT PARTICIPÉ AUX JEUX ?

Vous connaissez les carrières, toujours présent lorsqu'il s'agit de prendre la place de quelqu'un d'autre pour attirer la gloire et la célébrité sur eux. C'est ce qui s'est passé avec mon frère. Lorsque mon nom a été tiré au sort à mes quatorze ans, mon frère s'est précipité à ma place sur l'estrade, affirmant qu'il prenait ma place. A dic-huit ans, c'était sa dernière chance, et il a donc décidé de bousculer le destin. Ça c'est mal fini. Malgré le fait qu'il fit partit des huit derniers combattants, il a tout de même été assassiné. Ça a anéantit ma mère.

➺ COIN A ANNONCÉ LORS DES DERNIERS JEUX PAR MESSAGE PIRATE QUE LE TREIZE EXISTAIT TOUJOURS. TU ESSAIES DE TE JOINDRE À EUX OU AU CONTRAIRE, TU FAIS TOUT POUR STOPPER CETTE RÉVOLTE ?

J'ai failli en tomber de ma chaise lorsque je l'ai appris. Pas de la manière dont mes collègues ont failli le faire également. Mais de joie. Apprendre que le Treize existait m'a donner un gros coup de fouet, et mes sauvetages des rebelles se sont multipliés. Bien sûr que je veux que cette révolte ait lieu. Bien sûr que j'aiderai les rebelles dès que l'occasion se présentera. Pour l'instant je garde ma couverture, mais j'espère bien faire tomber le voile bientôt, emmener Moïra et sa famille au Treize et me battre.



JE VIENS D'UN MILIEU favorisé, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE est abondante. DU COUP, MON NOM A plus aucune chance d'être tiré. J'EXERCE LE MÉTIER DE pacificateur ET POUR TOUT VOUS DIRE, JEn'aime pas. JE SUIS DANS LE 3ÈME DISTRICT. AYANT vingt-trois ans JE ne peux plus PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET c'est mieux ainsi. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.

tell us your story.

« je suis volontaire ! »

« On dit que devant la mort, on voit toute sa vie défiler en l’espace de quelques secondes devant nos yeux. Tous nos moments avec nos proches, nos amis, les connaissances qui ne sont pas resté longtemps. Qu’ils soient tristes ou heureux, rieurs ou en pleurs, tous, sans exception, apparaissent sous forme de flash lumineux qui dansent devant nos pupilles agrandit par la vision de cette fin funeste qui nous a toujours effrayé. Les muscles qui ne veulent plus réagir à la moindre pulsion, aux ordres donnés par notre cerveau. On est déconnecté. Je peux vous dire avec certitude, que c’est ce qui est arrivé lorsque mon nom a été tiré au sort pour les soixante-quatrièmes sélections pour les Hunger Games. »

« Jay-Flynn Buckley ! » L’adolescent resta pétrifié. Jamais il n’aurait pensé que son nom puisse être tiré. Comparé à d’autres garçons de son âge, il avait beaucoup moins de chance d’être choisi par le destin, dans cette boule en verre remplie de morceaux de papiers qui signifiaient la mort pour tout Panem. Entendre son nom crié haut et fort lui paru donc surnaturel. Son cœur cessa de battre, comprimé par l’angoisse naissante. Il avait envie de vomir. Quelques regards se tournèrent vers lui. Ses longs cheveux sombres permettaient de le protéger de cette observation méticuleuse de ce gringalet que peu de personne appréciait. Pendant deux secondes, Jay imaginait la jubilation sur le visage de son père, et les traits déchirés de sa mère. Elle avait toujours tout fait pour éviter à ses garçons de prendre trop de tesserea depuis leurs douze ans. Elle ne voulait pas les voir dans cette arène. Mais bien sûr, en tant qu’habitants du district Un, son père et son grand-frère avaient tout fait pour que leur nom soit tiré. Pour apporter la gloire et la fortune à cette famille quelconque. Le père les forçait à prendre plus de tesserea que nécessaire. Pour les jeter directement dans la gueule du Capitole, assoiffé de sang et de spectacle. Savaient-ils au moins, ces imbéciles, que le moindre tribut tué l’était réellement, ou pensaient-ils qu’ils retournaient chez eux tranquillement après quelques jours dans l’Arène ? Oh, bien sûr qu’ils rentraient chez eux. Mais entre quatre planches de bois. Tous les ans, vingt-trois vies arrachées. Tout ça pour quoi ? Pour l’exemple. Pour montrer la domination du Capitole. « Jay-Flynn Buckley, venez sur l’estrade ! » Le groupe des garçons se divisa en deux, laissant libre accès à Jay pour qu’il se rende auprès de l’homme qui le lançait dans les bras de la mort. Il savait qu’il ne ferait pas long feu. S’il n’y avait pas d’arbalète à la Corne d’Abondance, il sera tué au bout de deux jours. Le jeune garçon se tourna vers le seul visage qui pouvait l’aider. Mais même sa mère était pétrifiée par le choc. Les larmes lui montaient déjà aux yeux, alors qu’elle essayait, sans conviction, de le rejoindre, de l’étreindre et d’empêcher les Pacificateurs de l’emmener loin d’elle. Elle était retenue par le père de Jay, qui le fixait avec un regard féroce. « Dépêche-toi d’y aller » semblaient traduire ses pupilles enragés par le comportement de son propre fils. Jay lui lança un regard suppliant. Mais des mains fermes lui attrapèrent le bras, et tentèrent de l’entrainer jusqu’à l’estrade. Il lutta, donna des coups de poings, reçu même une gifle. L’uniforme immaculé du Pacificateur lui brûlait les iris, et malgré la douleur lancinante dans sa joue droite, continua d’essayer de s’arracher de ses griffes. Un second lui attrapa les jambes, et sans défense, il regardait le ciel alors qu’ils l’entrainaient de force. Il gigotait toujours dans les bras des Pacificateurs, mais ils le tenaient fermement. Jay ne tenait absolument pas compte des conséquences que pourraient avoir sa peur et ses cris de détresse auprès des sponsors. Ni même envers son père. Il savait qu’il sera mort suffisamment tôt. Lorsque ses pieds touchèrent l’estrade, ce fut comme si un courant électrique le paralysa des pieds à la tête. Il resta figé, sous les yeux des autres habitants du district qui semblaient l’envier d’être à cette place. Qu’ils la prennent s’ils la veulent vraiment, hurla-t-il à l’intérieur de son crâne, car sa bouche était bloquée comme le reste de son corps. Il n’entendait plus que les battements de son cœur dans ses tempes. La respiration saccadé, il tenta de croiser le regard de sa mère, mais des Pacificateurs lui bouchaient la vue. Il avait envie de vomir, même s’il n’avait absolument rien dans le ventre. Son teint était blême, et les secondes parurent interminables. Le représentant du district semblait amusé. Jay mourrait d’envie de vomir sur son beau costume scintillant et multicolore. Il faisait un contraste parfait entre la misère de Panem et la richesse du Capitole. Il le dégoutait. Tout ces gens attendant avec impatience le spectacle annuel des Jeux de la Faim. Sans se soucier de la souffrance des participants. De leurs amis. De leur famille. Seul comptait l’amusement qui résulterait de cette séparation barbare. « Y a-t-il un volontaire pour remplacer le jeune Jay-Flynn ? » Il ne prit même pas le temps de réfléchir. A peine le représentant avait-il fermé la bouche qu’une silhouette sortie des rangs parfaitement encadrés par les Pacificateurs, et s’avança vers l’estrade. « Je suis volontaire ! » Jay le fixa. Ezeckyel avait un fin sourire sur les lèvres, tout en lançant un clin d’œil complice vers son paternel. Jay savait très bien que son frère ne se portait pas volontaire pour le sauver lui, mais l’honneur de la famille. Et puisque c’était sa dernière année d’éligibilité, il fallait bien qu’il réussisse à entrer dans l’Arène pour gagner. Crétin. « Dieu merci. » lâcha le représentant, sans doute convaincu que Jay serait assez stupide pour ne pas l’entendre. Ezeckyel s’approcha, bouscula son frère comme s’il avait peur que ce dernier ne veuille lui voler la vedette, alors qu’un Pacificateur l’entraina déjà dans la foule. Sa mère se précipita vers Jay et le serra dans ses bras, les larmes coulantes sur l’épaule de l’adolescent. Il risqua un coup d’œil vers son père. « Je suis déçu. » Comment sa mère avait-elle pu épouser un homme pareil ? Si conditionné par les désirs du Capitole. Sans doute qu’à partir de cet instant, Jay commença à le haïr. Lui, qui voulait tellement les voir mourir égorgés, dépecés ou décapités dans l’Arène. Un homme peut-il ainsi souhaité un pareil avenir pour ses enfants ?

« Mon crétin de frère est mort alors qu’il faisait partit des huit derniers combattants. Il avait de bons sponsors, ce qui ne l’a pas empêcher de se retrouver avec un pieu dans le cœur un beau matin. Dès le coup de canon, ma mère a cessé de vivre, et à empêcher mon père de m’entrainer dans ce cercle vicieux du Capitole. Il m’a laissé tranquille un moment, puisque je lui avais fait honte le jour de la Moisson. Mais lorsqu’il apprit que je voulais devenir Pacificateur, il a reprit mon entrainement en main afin que je ne perde pas ma chance une seconde fois. S’il avait su la raison pour laquelle je voulais rejoindre les rangs de Snow, il aurait été dégouté de ma présence à vie. A la mort de mon frère, et à la mort spirituelle de ma mère, j’ai décidé de rejoindre les rangs de la rébellion, mais sous la couverture d’un Pacificateur. Pour exploser dans le nid dès que l’occasion sera la plus propice. J’ai passé l’examen avec succès. S’ils savaient… »

« fais attention. »

« Ne me demandez pas pourquoi je me suis tant attaché à elle. Je ne sais même plus quand j’ai commencé à la suivre comme son ombre pour découvrir ce qu’elle mijotait. Je la soupçonnais d’être une rebelle depuis que j’ai vu cette fille sortir précipitamment de chez elle un soir, quand j’étais venu faire ma ronde dans les environs – encore un sale boulot des Pacificateurs pour attraper les voleurs la main dans le sac. Au départ, j’ai laissé couler. La fille du maire ne pouvait qu’être une pro Capitole. Jusqu’au jour où, invité à entrer dans la résidence du maire, je l’ai vu quelque peu… anxieuse à cause de ma présence. Le lien s’est tout de suite tissé dans ma tête. Une fille inconnue qui sort dans l’ombre, la fille du maire qui laisse constamment ses volets fermés, comme si elle cachait quelque chose – ou quelqu’un. La petite était en contact avec les rebelles. Au départ, ça m’a amusé. Et puis les nombreuses erreurs qu’elle a commit m’ont très vite ramenées à la réalité. Il fallait quelqu’un pour assurer ses arrières, et la rebelle que j’avais vu ne semblait pas prendre au sérieux le danger qu’elle amenait dans cette maison. J’ai donc prit la décision de prendre Moïra sous mon aile, sans qu’elle le sache, afin qu’elle ne se fasse pas tuer. »

Elle le vit immédiatement. Qui n’aurait pas remarqué ce Pacificateur posté à l’entrée de l’école, les bras croisé, attendant patiemment la sortie des élèves. La plupart savait qu’il n’était pas dangereux. Il avait en effet la réputation de ne pas gâcher le sang et son énergie, contrairement à ses collègues. Néanmoins il paraissait distant et froid pour tout le monde. Comment pouvait-il faire son travail correctement s’il était trop familier avec eux ? Personne se doutait qu’il était en vérité de l’autre côté de la balance, infiltré dans les rangs des Pacificateurs de son propre chef. Il avait déjà beaucoup réfléchit à cet acte de trahison qu’il ferait face au Capitole. Il serait sans doute tué avant d’avoir eu le temps de dire « ouf », et il savait pertinemment de quoi les Pacificateurs étaient capable. Mais d’un autre côté, qu’est-ce qui pouvait lui promettre qu’il pourrait rejoindre le district Treize et les rebelles sain et sauf ? Qui sait, peut-être que les rebelles penseraient qu’il est un espion, et le fusillerait aussitôt qu’il aurait franchi les portes. Dans les deux cas, il serait mort. Malgré tout, il espérait pouvoir combattre le gouvernement, que ce soit avec ou sans l’aide des rebelles. Il verrait la tête de Snow tomber, quoi qu’il arrive.

Il lui lança un sourire malicieux, alors qu’elle se détournait déjà de sa direction, pensant sans doute qu’il lui serait facile de se faufiler derrière l’école et de le semer depuis là. Jay se redressa, et de deux coups secs de la main, ordonna silencieusement à la foule de s’écarter. Ce qu’elle fit aussitôt, sans doute effrayée par l’arme qu’il portait à la ceinture, mais dont il ne se servait que rarement. La plupart du temps pour délivrer les innocents d’une souffrance intolérable, même pour lui. Il avança en grandes enjambées, suivant du regard les cheveux sombres de la jeune fille qui essayait de s’enfuir. Cependant il se retrouva bien vite derrière elle, mais ne tenta rien pour l’instant. Son intervention n’était en aucun cas brutale, au contraire il voulait simplement parler avec elle. Faire ce qu’il faisait depuis des semaines : cacher ses petits loisirs illégaux aux yeux du Capitole, et puni par la peine de mort. Imaginer cette fille inerte pour toujours lui était tout simplement insupportable, et rejetait à chaque reprise cette vision d’horreur qui le rendait malade.

Les rares personnes qui restaient à proximité s’évaporèrent dans leurs occupations quotidiennes. Il continua à la suivre silencieusement. Il savait qu’elle mourrait d’envie de l’envoyer balader, mais il savait également qu’elle ne le ferait pas. Pas maintenant, du moins. Il jeta un coup d’œil aux alentours. Ils étaient à présent dans une ruelle déserte, et aucun Pacificateur ne passaient par là. « Parfait », pensa-t-il. Il accéléra le pas, et attrapa doucement mais fermement le bras de la jeune fille. Il la sentit sursauter à ce contact, sans doute éprise d’un élan de dégout profond depuis leur dernière rencontre. Il la força néanmoins à se retourner. La première chose qu’il vit dans ses yeux fut la haine qu’il l’inspirait. Il sentit un léger picotement désagréable dans sa poitrine, mais il n’y fit pas plus attention. Elle tenta de se dégager, et s’apprêta sans doute à crier lorsqu’il plaqua une main sur la bouche. La chaleur de la peau de la brunette contrastait avec la fraicheur des doigts de Jay. Avant qu’elle ne puisse faire quoi que ce soit, le mordre par exemple – il savait qu’elle en était totalement capable -, il l’attira un peu plus dans l’ombre. Sans doute avait-elle peur car elle se débattait de plus en plus. « Moïra, je ne te veux aucun mal. Ne crie surtout pas. Je veux juste te parler. » Il attendait, essayant de lire dans son regard quand serait le moment le plus propice pour la libérer de son étreinte. Elle finit par acquiescer, et il retira lentement sa main. La haine était toujours lisible dans ses yeux. Elle ne lui pardonnait toujours pas les paroles qu’il avait prononcées la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Il les regrettait amèrement, mais la distance qu’il devait garder entre eux l’empêchait de prononcer ses excuses à haute voix. Lui dire que son meilleur ami méritait de mourir n’était vraiment pas la meilleure manière pour attirer sa sympathie, mais c’était ainsi. Il avait choisi cette voie de la rébellion, et il devait garder le cap pour éviter de l’entrainer avec lui dans la mort. « Qu’est-ce que tu me veux ? » Décidément, la haine qu’il lui procurait débordait partout autour d’elle. Même sa voix si douce lorsqu’elle était en compagnie d’une personne qu’elle aimait était contaminé par cette colère. Ce qui laissait clairement sous entendre qu’elle ne l’aimait pas. Soit. « Juste te mettre en garde. » Son regard le déstabilisait donc à chaque fois qu’il le croisait. Sans doute serait-ce ainsi à chaque fois, mais peu lui importait. Si elle devait le détester, le haïr, en venir à souhaite sa mort, si cela signifiait que sa sécurité serait optimal, c’était tout ce qui comptait pour lui. Il croisa les bras sur sa poitrine, et lui lança un regard tout aussi froid que le sien. Se cacher derrière la manipulation, c’était le seul moyen de la protéger. « Lorsque j’ai fais ma patrouille hier soir, j’ai remarqué une silhouette sortir de chez toi. Une fille. Que je ne connais pas. Tu sais ce que ça signifie sans doute ? » Il laissa couler quelques secondes, tout en observant les traits de la plus jeune fille du maire. « Les communications entre les districts sont interdites, d’accord Moïra ? Il est interdit pour quiconque venant d’un autre district de venir ici, suis-je clair ? Si je la revois encore une seule fois en train de trainer dans le Trois, je me ferais un plaisir de l’emprisonner, et peut-être de la tuer. Comptes-tu avoir la mort de deux de tes amis sur la conscience ? » La souffrance qui se dessina durant une fraction de secondes sur le visage de Moïra lui donna envie de se gifler et de lui demander pardon. La souffrance. Son pire cauchemar, son pire défaut. Il était à nouveau allé trop loin. Mais s’il fallait faire ça pour la faire réagir, il fallait bien qu’il le fasse. Il vit le poing de la jeune fille se resserrer. Il ricana. « Tu veux me mettre une droite ? J’espère qu’elle fait plus mal que ta gifle de la dernière fois. Tu n’aurais même pas pu assommer un écureuil avec cette baffe. » Il se décala sur la droite pile au moment où elle essaya de lui mettre son poing dans le nez. Il ricana à nouveau. La manipulation était la seule manière de la protéger, se disait-il. « Ça t’amuse de me faire ça, espèce d’abruti ?! » Les larmes montèrent dans ses yeux, alors qu’elle essaya de lui donner un nouveau coup. Là, il ne pouvait se permettre de laisser passer ça. Même s’il voulait une révolution, laisser passer cette insulte serait comme lui dire « Je ne suis pas si méchant, en fait si tu suivais bien mes conseils tu pourrais mieux aider les rebelles ! », et pour sa couverture, il ne pouvait se permettre de laisser cette idée germer dans sa tête. Il bloqua brutalement les mains de Moïra, et les emprisonna dans ses doigts. Il la regarda droit dans les yeux, alors qu’il lui soufflait d’une voix menaçante. « Fais attention, Moïra. Encore une insulte de ce genre et je te conduis directement à l’Hôtel de Ville. Je ne suis pas sûr que ta famille apprécierait ton comportement envers un Pacificateur. » Il se tut, alors qu’il voyait parfaitement que la jeune fille luttait contre l’envie de lui faire du mal. Il finit par la relâcher, et lui indiqua l’autre bout de la rue d’un signe de tête. « Disparait de mon champ de vision maintenant. Et rappelle-toi ce que j’ai dit à propos de ton amie. Si je la revois, elle est morte. » Il tourna les talons, et s’attendant à un coup par derrière, resta sur ses gardes jusqu’à ce qu’il réapparaisse sur la place du district. « Fais attention. »

« Vous imaginez parfaitement que mes relations avec cette gamine sont quelque peu tendues depuis la mort de son ami, et je sais très bien que c’est de ma faute. Mais que voulez-vous, il faut bien que quelqu’un la protège, même si pour cela il faut que je devienne le pire des connards quand je suis avec elle. Parce que l’imaginer morte, pendue au bout d’une corde ou tuée sous les coups de fouets, est une idée qui est intolérable. Je ferai tout pour la protéger, et je l’emmènerai au Treize dès que le moment sera venu pour moi de tirer ma révérence chez les Pacificateurs. La laisser seule avec sa famille au Trois serait beaucoup trop dangereux. Alors oui, je l’entrainerai, de force s’il le faut, en sécurité avec les autres rebelles. Moi… disons que je ne ferai sans doute pas l’œuvre du plus chaleureux comité d’accueil, mais peu m’importe. Tout ce qui compte, c’est la sécurité de Moïra. »