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fermeture du forum le forum ferme ses portes après six ans d'existence. merci pour tout, on vous aime. |
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| Auteur | Message |
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Robin D. Bates △ correspondances : 139 △ points : 2 △ multicomptes : Adonis Nightsprings et Félix J. Kennedy △ à Panem depuis le : 02/01/2014 △ humeur : En colère. △ âge du personnage : 37 ans △ occupation : Travail dans la manutention.
| Sujet: Home, sweet home - Rose Dim 22 Mai - 15:19 | |
| Home.
Face à la porte de la maison familiale, il leva la main et serra le poing pour toquer mais s'arrêta avant même de toucher le vieux bois. Son poing se desserra et lentement, sa main retomba contre son flanc. Il avait beau essayer, il n'y arrivait pas. C'était trop dur de revenir ici, surtout après son départ fracassant. Il y avait eu tellement de cris, tellement de pleurs. Ne me laisse pas. Il avait abandonné sa famille, tout ceux qu'il aimait, pour la simple et seule raison qu'il était trop faible, trop lâche. Il les avait quittés par pur égoïsme. Il ne supportait pas l'idée de mourir sous leurs yeux. Il ne supportait pas d'être un fardeau de plus et de devenir un autre fantôme Bates. Ses yeux se plissèrent et il recula d'un pas. Comment pouvait-il être capable de se tenir face aux pacificateurs de son district qui s'en étaient pris à son frère, comment pouvait-il être capable de s'affirmer lors d'une " réunion " avec des représentants de chaque district et ne pas pouvoir faire ça, toquer à la porte ? C'était surtout ce qu'il se trouvait derrière la porte, en vérité : sa mère, son père et Rose. Son frère avait été relâché après les derniers évènements, il devait sûrement être alité. Ce n'était pas plus mal. Il n'aurait pas supporté son regard. A nouveau, il recula d'un pas ce qui fit grincer le plancher du perron. Foutu plancher. Il grimaça. C'était trop tard, on l'avait entendu pour sûr, il n'avait plus le choix. Il pris une grande inspiration et se força à frapper à la porte.
C'était étrange. Il détestait cette maison. Ce n'était pas à cause des mauvais souvenirs, non, bien au contraire, c'était à cause des bons. Il y en avait eu trop et ils commençaient à s'effacer, lentement. Plus les jours passés et moins il arrivait à se souvenir du visage de ses frères. Pour Tuomas, c'était différent : pour chaque Hunger Games, le Capitole aimait repasser les morts les plus " sympathiques " à leur goût. Mais ses frères morts à la mine... Dans ses souvenirs, ils passaient tous du temps ensemble. Il y avait des chamailleries, bien sûr, mais jamais, non, jamais ils n'étaient méchants les uns envers les autres. Ils vivaient la méchanceté au quotidien, il n'y avait pas à en rajouter. Lui qui aujourd’hui était devenu aigri... Si ses frères voyaient ça, il aurait reçu quelques claques. Même en fermant les yeux, alors que leur souvenir s’amoindrissait, il avait la sensation qu'ils étaient toujours là. Une odeur, un rire... Ils étaient toujours là et lorsqu'il ouvrait les yeux, il voyait Rose. Elle était l'héritage de toute cette famille meurtrie. Elle était une part de chacun d'entre eux et rassemblait en elle chaque petit trait de caractère que Robin avait toujours aimé chez ses frères. Dans le fond, c'était peut-être la raison pour laquelle il était venu toquer à la porte de la maison familiale. Pour la revoir. Il aurait aimé avoir la force de revenir plus tôt et que ce ne soit pas les évènements récents qui l'aient forcé à rentrer. Il aurait aimé pouvoir la prendre dans ses bras la nuit où elle était venue le voir pour le prévenir que leur frère avait été arrêté. Mais il ne savait plus comment faire ces choses-là. Il espérait tout de même ne pas avoir oublié comment on fait.La porte d'entrée s'ouvrit et il redressa vivement la tête, sur le coup, un peu paniqué. Il pinça les lèvres en la regardant et soupira :
" - Bonjour, Rose... ". |
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| Sujet: Re: Home, sweet home - Rose Mer 1 Juin - 13:07 | |
| Rose avait passé une bonne partie de la matinée devant un livre, soupirant de temps à autres. Lire encore et encore, inlassablement, comme si elle ne savait que dévorer les pages de ses yeux, commençait à l'agacer fortement. Plus elle lisait et plus elle se sentait abandonnée, ridicule et inutile. Mais lire était mieux que ne rien faire. Cela permettait de réfléchir à la situation présente, aussi compliquée soit elle. Rose se rappella de la nuit son frère avait été arrêté par les pacificateurs pour de fausses accusations ; cette nuit où elle avait marché d'un pas vif, en larme, ne pouvant courir, vers chez Robin, le sortant du lit pour tout lui expliquer au sujet de l'arrestation de leur frère. La fille Bates était tellement paniquée et triste cette nuit là, et le simple fait de se rappeller ces douloureux souvenirs lui provoqua un pincement au coeur. Mais elle ne pleura pas pour autant, lassée de verser des larmes déjà versées. Soudain, Rose sentit une présence sous le perron comme une ombre qui fixait inlassablement la porte. La jeune fille restait sur ses gardes bien entendu mais elle continua de lire, observant les lignes avec lassitude. Cet homme ou cette femme allait bien se décider à partir. Il n'y avait rien de bien intéréssant ici, dans cette maison plus que silencieuse. Et quelques minutes plus tard, alors que Rose avait finalement réussi à laisser de côté ses inquiétudes, le plancher du perron se mit à craquer la faisant ainsi sursauter. Ce craquement fut suivit de quelques coups peu assurés à la porte. Le père et la mère rentraient beaucoup plus tard à la maison et il n'était pas dans les habitudes des Bates de recevoir de la visite. Rose se leva donc lentement, posant son livre comme une automate sur une petite table poussiéreuse avant de se diriger maladroitement vers la porte d'un pas beaucoup trop lent. A seulement un pas de la poignée, elle se fit une liste mentale de qui pourrait bien toquer... Le maire ? Un vieillard affamé ? Une mère voulant que la jeune fille lui garde son bambin ? Aucune de ces propositions ne lui faisaient réelement plaisir mais elle se décida quand même à ouvrir la porte lentement et à regarder celui qui lui faisait face. Instantanément, son coeur fit un bond et elle ouvrit ses yeux noisette en grand. Elle était surprise, en colère, triste, joyeuse... Tout ces sentiments se mélangeaient pour ne former qu'un : l'incompréhension. Robin se tenait là, devant elle. Le Robin qui avait quitté la maison sans plus d'explication. Le Robin dont l'absence avait été plus que douloureuse. Le Robin qu'elle avait pourtant prévenu cette fameuse nuit... Le Robin qui semblait paniqué et honteux et qui lui dit deux simples mots : "Bonjour Rose". Le fait d'entendre son prénom prononcé par la bouche de son grand frère lui provoqua un nouveau pincement au coeur. Elle restait silencieuse, ne savant quoi répondre : "Pourquoi es-tu parti ?" ; "Pourquoi es-tu revenu ?" ; "Comment va Adriel ?" ; "Est-ce que tu sais où il est ?" ; "Est-ce que tu as la moindre idée de ce que j'ai pus ressentir pendant que tu étais parti ?" Mais au lieu de cela, les yeux brillants, elle se rapprocha de son frère et se réfugia dans ses bras.
"- Tu es enfin revenu..."
Malgré toute la colère qu'elle ressentait envers Robin, elle n'avait pas put s'empêcher de le serrer dans ses bras. Ils discuteraient de tout après et s'énerverait plus tard. Tout ce qui comptait, c'était que son frère soit de nouveau là, devant elle, sain et sauf, devant la maison familiale. |
| | | Robin D. Bates △ correspondances : 139 △ points : 2 △ multicomptes : Adonis Nightsprings et Félix J. Kennedy △ à Panem depuis le : 02/01/2014 △ humeur : En colère. △ âge du personnage : 37 ans △ occupation : Travail dans la manutention.
| Sujet: Re: Home, sweet home - Rose Jeu 2 Juin - 18:13 | |
| Robin se retint de reculer, à nouveau, d'un pas. Ce regard... Ce même regard qu'elle lui avait jeté, lorsqu'il avait fait son sac et était parti loin de la maison familiale. Un regard, empli d'émotions bien trop fortes. Dans ce regard, il pouvait percevoir la douleur qui la tiraillait depuis tout ce temps. Et cette douleur se transmettait, touchait l'homme qui se sentait encore plus impuissant qu'il ne l'était déjà. Ses yeux s'éclaircirent, brillèrent. C'était Rose, sa Rose, sa toute petite sœur, celle qu'il s'était juré de protéger et il l'avait abandonné. Égoïste. Lâche. Il s'était persuadé trop longtemps qu'il avait fui pour le bien de ses proches. Il était temps de mettre un terme à ce mensonge qui le rongeait plus qu'il ne le libérait. D'un pas lent, avec une délicatesse et une sensibilité qu'il avait presque oublié, elle se réfugia contre lui. Il se figea, les lèvres entrouvertes, les mains tremblantes et le regard perdu dans le vague. Il était méprisable. Il les avait laissés... C'était sa responsabilité et il avait échoué. Lamentablement.
" - Tu es enfin revenu... ".
Doucement, il ferma les yeux en se mordant l'intérieur des joues pour ne pas laisser ses larmes couler. Ses bras se refermèrent sur la jeune fille et il la serra tout contre lui. Il ne se souvenait même plus la dernière qu'il avait fait ça. Cette proximité lui avait horriblement manqué. Il remonta sa main du creux de son dos jusqu'à ses cheveux bruns pour les lui caresser. Il avait bien trop à dire, bien trop à se faire pardonner mais là, pour le moment, il savourait cette étreinte. Son menton posé sur le haut de la tête de sa petite sœur, il se laissait aller. Il aurait pu rester comme ça des heures contre celle qui ne l'avait jamais rejeté, celle qui croyait toujours en lui. Il lui fit relever le menton à l'aide de deux doigts et lui sourit tendrement avant de déposer un long baiser sur son front :
" - Oui, je suis revenu... Je crois qu'il est temps qu'on discute. ".
C'était étrange, de se retrouver sur le perron de cette petite maison qui avait vu grandir tous les Bates. De là où il se trouvait, il pouvait apercevoir un bout de l'intérieur. Il était chez lui. Et tout d'un coup, c'était comme s'il n'était jamais parti. Gardant sa sœur contre lui d'un bras, il se permit d'entrer et referma la porte derrière eux. Rien n'avait changé. Ses yeux allèrent d'un coin de la pièce à l'autre, y cherchant quelque chose de nouveau mais non. Tout était pareil. Son sourire s'élargit. Oui, je suis revenu. Il se détacha d'elle cette fois et marcha jusqu'au salon, s'arrêtant jusqu'à un petit fauteuil, usé par le temps, délavé, presque en ruine. Le fauteuil de leur père. Ses doigts en effleurèrent le dossier. Si rien avait changé dans cette maison, il était certain que ses parents avaient vieilli. Eux aussi, avaient été usés par le temps. Adriel avait vieilli aussi et même s'il avait du mal à l'admettre, Rose aussi. Mais pour Rose, c'était bien. Pour Rose, les Jeux n'étaient désormais qu'un lointain cauchemar :
" - Les Hunger Games... Ils reprennent... Mais pour nous, ça n'a plus aucune importance... ".
C'était un fait qu'il affirmait plus pour lui-même qu'autre chose. Il tourna les talons pour se retrouver face à elle, son regard s'assombrit. Il se devait de la regarder droit dans les yeux. Elle n'avait plus le droit à voir un frère lâche et pathétique :
" - Tu dois avoir beaucoup de questions. J'y répondrai. Je répondrais à toutes tes questions. Mais pour ce que ça vaut : Je suis désolé. Pour tout. Vraiment tout. J'ai merdé, Rose. J'ai tellement merdé... ". |
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| Sujet: Re: Home, sweet home - Rose Sam 4 Juin - 13:46 | |
| Et il la prit dans ses bras comme un grand frère devait le faire. Ils avaient tout deux oubliés comment se passaient les retrouvailles mais tout était apparu comme une évidence. Rose tenait son frère dans ses bras et un instant, tout devînt comme avant. Comme si ils étaient encore une famille unie et heureuse... Soudain, Robin releva doucement la tête de sa jeune soeur avant de poser ses lèvres sur son front.
" - Oui, je suis revenu... Je crois qu'il est temps qu'on discute. - Oui en effet, je crois qu'il est plus que temps."
Ne se lâchant pas l'un l'autre, le frère et la sœur entrèrent dans la demeure familiale. Robin ferma la porte tandis que Rose ne voulait plus le lâcher, de peur qu'il s'en aille encore une fois. Elle ne voulait plus qu'il s'en aille. Plus jamais. Elle voulait qu'il reste dans cette maison où rien n'a jamais changé et où rien ne changera jamais. Finalement, Robin se détacha lentement de l'emprise de sa jeune soeur et fit quelque pas dans la maison, s'approchant du fauteuil de leur père, observant chaque mur, chaque meuble comme si il redécouvrait la deumeure familiale pour la toute première fois. Rose le regardait faire, les bras croisés sur sa poitrine, guettant chacun de ses gestes. Oui, il était temps de parler. Robin avait beaucoup trop à dire. Celui-ci ne la regardait pas dans les yeux et se trouvait dos à elle, se qui agaça la jeune Rose. Après tout ce temps, cet énorme vide qu'il avait causé dans son coeur, il devait la regarder. Avoir le courage de regarder sa famille en face...
" - Les Hunger Games... Ils reprennent... Mais pour nous, ça n'a plus aucune importance... ".
Rose n'ajouta rien. Elle savait que cette phrase ne lui était pas destinée, d'une façon. Ainsi donc les Jeux reprenaient... Mais les enfants Bates avaient dépassé les Jeux et leurs problèmes. C'était pour les enfants du Douze que la jeune fille aux cheveux bruns s'inquiétait. Ces pauvres enfants qui n'avaient rien demandé... Robin se retourna et la fixa droit dans les yeux, le regard sombre ce qui la fit tressaillir légèrement. Il la regardait et ne baissait pas les yeux. La jeune sœur faisait de même.
" - Tu dois avoir beaucoup de questions. J'y répondrai. Je répondrais à toutes tes questions. Mais pour ce que ça vaut : Je suis désolé. Pour tout. Vraiment tout. J'ai merdé, Rose. J'ai tellement merdé... ".
Le fameux moment était arrivé. Rose avait tellement de choses sur le cœur qui ne demandaient qu'à sortir. De la colère, de l'incompréhension, de la tristesse. Elle voulait tout lui dire ; à quel point son départ avait été difficile, à quel point il avait été lâche. A quel point un simple désolé ne suffisait pas assez.
- Oh ça oui, tu as merdé... Franchement Robin ! Est-ce que ça valait le coup de te barrer ? Est-ce que tu as la moindre idée de ce que nous avons tous ressentis ici après ton départ ? Nous étions tous anéantis, détruits ! Est-ce que tu as la moindre idée de ce que j'ai ressenti quand ils sont entrés dans la maison pour prendre Adriel en criant que c'était un rebelle ? J'avais le sentiment d'avoir perdu mes deux frères. Mes deux frères que j'aime plus que tout ! s'exclama t-elle, au bord des larmes. Je pensais vous avoir perdu tout les deux... Oui Robin... Tu as bien merdé.
Et elle se mit à pleurer. S'en était trop. Les yeux déjà rougis, elle s'empressa d'essuyer ses joues humides d'un revers de manche et essaya d'arrêter d'hoqueter, sans succès. La brune se mit à fixer le plancher sale, incapable de regarder son frère ainé dans les yeux à nouveau. |
| | | Robin D. Bates △ correspondances : 139 △ points : 2 △ multicomptes : Adonis Nightsprings et Félix J. Kennedy △ à Panem depuis le : 02/01/2014 △ humeur : En colère. △ âge du personnage : 37 ans △ occupation : Travail dans la manutention.
| Sujet: Re: Home, sweet home - Rose Dim 5 Juin - 1:59 | |
| I'll be there, when you need me most You're my way out You're my way throug I can't be without you
Ses yeux grands ouverts la regardaient. Bien sûr qu'il savait qu'il avait blessé sa famille en partant si soudainement, bien sûr qu'il avait agi lâchement, bien sûr que ça n'en valait absolument pas la peine. Mais ce qui était fait, était fait et ne pouvait être défait. C'était ainsi. Même lui, avec la meilleure des volontés, il ne pourrait changer le passé. Comme il ne pouvait pas sauver ses frères d'une mort certaine, comme il ne pouvait pas sauver sa famille de toute cette médiocrité, comme il ne pouvait ni sauver son district et Panem de ce gouvernement qui les achevait à petit feu. Il savait tout ça, il en était plus que conscient et pourtant, entendre sa sœur dire tout ça... C'était dur. Beaucoup trop dur à supporter. Il y avait un poids qui pesait sur son cœur, sur ses épaules, et à ce moment-là, c'était comme s'il se retrouvait écrasé par ce poids. Il était en train de payer ses erreurs. Il ne pouvait pas changer le passé mais le passé était en train de le rattraper, lui mettant le nez dans toutes les conneries qu'il avait faites :
" - Je... ".
Il leva ses mains comme pour essayer de la calmer dans sa tirade. Que pouvait-il bien faire ? Il n'y avait rien à dire, rien à faire. Elle avait raison. Elle avait plus que raison. Elle était dans son droit de l'accabler de la sorte et lui, lui il n'avait qu'à la fermer. Endurer. Subir ses mots. Ils étaient comme des petits couteaux qui le poignardaient, encore et encore, le faisant souffrir horriblement. Et il le méritait. D'un signe de la tête, il acquiesçait. Il acceptait. Tout doucement, il s'approcha d'elle et posa ses mains sur ses épaules. Elle s'exclamait, les yeux au bord des larmes. Et tout d'un coup, elle lâcha prise ; ses larmes coulèrent, comme si plus rien ne pouvait les empêcher de couler. Et elle pleurait, hoquetait, tremblait. Elle avait beau essuyer ses yeux et ses joues, rien n'y faisait. C'était lui, le responsable de tout ça.
" - Je sais... Je sais... J'ai tout abandonné, je vous ai abandonné... Je sais, Rose... Pardon.. ".
Sa voix s'éteignaient peu à peu alors qu'il resserrait son emprise sur les épaules de sa petite sœur. Il cherchait son regard, même s'il savait qu'elle avait baissé les yeux. Ils étaient pareils : ils avaient du mal à soutenir un regard, surtout quand il devenait trop intense. Robin esquissa un sourire mais la tristesse de sa sœur, ses cris de douleur lui donnaient envie de pleurer aussi. Il aurait beau s'excuser, cela n'arrangerait rien. Cela n'effacerait rien. Il devait répondre de ses actes :
" - J'ai... J'ai agi bêtement... Mais Rose, tu ne sais pas ce que c'est de voir cette famille crever... ".
Il se mordit aussitôt la langue. Bien sûr qu'elle savait. Une fois encore, ses justifications étaient stupides et maladroites :
" - Je suis parti parce que je suis malade. Je peux mourir demain... Ni Adriel, ni les parents, ni toi ne méritaient ça. Je ne pouvais plus travailler comme eux. J'étais inutile, j'étais un vrai fardeau... ".
Les larmes commençaient à perler au coin de ses yeux. Il était horrible. Plus il parlait et plus ce qu'il disait était bête. Elle savait ce que c'était, tout ça. Elle le savait plus que quiconque dans cette famille maudite. Elle vivait la même chose, jour après jour, et ne s'était jamais plainte. Elle gardait le sourire, elle gardait espoir. Elle s'accrochait. Et lui, il avait tout abandonné parce qu'il n'avait pas sa force ni sa sagesse :
" - J'avais peur. J'ai été lâche... Quand j'ai quitté la mine, je crois qu'Adriel m'en a voulu. Il a dû s'occuper de toute la famille. Il a dû assumer un rôle qui n'était pas le sien. JE suis le grand-frère. JE suis celui qui doit entretenir cette famille. Et je pouvais plus... Et c'était trop dur de rester... De faire semblant... ".
Il secoua la tête, desserrant son emprise des épaules de Rose. Il recula un peu, détournant le regard pour essuyer ses yeux sur sa manche sale. Il renifla :
" - Adriel... Il va bien. Ils le gardent encore en détention parce qu'avec tout ce qu'il s'est passé ces derniers temps, ils veulent pas relâcher quelqu'un comme ça... Mais il s'en sortira. De toute façon, vu le scandale que j'ai fait, crois-moi que s'ils ne le laissent pas sortir, je les brûle tous. ".
Il tenta un autre sourire et renifla encore une fois :
" - Je ne laisserai personne vous faire du mal. ".
Jamais.
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| Sujet: Re: Home, sweet home - Rose Mer 8 Juin - 16:14 | |
| Rose sentit les mains de son grand frère se poser sur ses épaules durant sa tirade. Elle voulut le repousser mais n'en avait ni le courage, ni la force. Elle pleurait comme une lâche, incapable de rester forte plus longtemps. Ses yeux fuyaient ceux de son frère tandis que celui-ci s'excusait encore et encore de l'avoir abandonnée, elle et toute sa famille. Il disait avoir agit bêtement, qu'elle ne pouvait pas comprendre ce que c'était de voir les Bates s'écrouler. Rose était tellement en colère après ce qu'il disait, mais n'osait pas montrer toute cette haine devant son frère. Evidemment qu'elle savait ; elle même essayait de rester debout. Et elle ferait tout pour ne pas tomber...
" - Je suis parti parce que je suis malade. Je peux mourir demain... Ni Adriel, ni les parents, ni toi ne méritaient ça. Je ne pouvais plus travailler comme eux. J'étais inutile, j'étais un vrai fardeau... ".
Rose dut enfoncer ses ongles dans la peau de sa main pour ne pas exploser. Il se disait inutile, fardeau... Mais avait-il pensé à elle ? Elle qui gardait des enfants. Elle qui ne pouvait quasiment pas bouger. Elle qui se contentait de regarder les autres travailler, perdre la vie dans les mines et ailleurs sans pouvoir rien faire... La fille Bates osa regarder son frère. Des larmes parlaient au coin de ses yeux. "Robin... Ce que tu peux être stupide...", pensa t-elle.
Il se disait lâche, peureux. Il parlait d'Adriel et du rôle de grand frère protecteur qu'il avait dut joué à sa place. En effet, le second frère de Rose avait été tout sauf enchanté d'endosser toutes ces responsabilités ; la jeune fille l'avait bien vu. Elle sentit les mains de son frère se desserrer lentement de ses épaules. Elle ne pleurait plus, l'écoutant avec attention, le cœur hanté par un pincement au cœur qui refusait de s'en aller. Son frère en revanche dut s'essuyer les yeux avant de reprendre :
" - Adriel... Il va bien. Ils le gardent encore en détention parce qu'avec tout ce qu'il s'est passé ces derniers temps, ils veulent pas relâcher quelqu'un comme ça... Mais il s'en sortira. De toute façon, vu le scandale que j'ai fait, crois-moi que s'ils ne le laissent pas sortir, je les brûle tous. ".
Rose put enfin respirer normalement. Elle ferma les yeux et soupira de soulagement. Adriel allait bien. C'était le principal. Il allait bientôt rentrer à la maison ; elle pourrait bientôt le serrer dans ses bras à son tour. Au fond d'elle même, la fille Bates était profondément touchée par ce qu'avait fait Robin en allant protester auprès des Pacificateurs. Elle savait que son frère était courageux, mais qu'il fallait le pousser à bout pour qu'il agisse comme tel. Il essaya de sourire :
" - Je ne laisserai personne vous faire du mal. - Je sais... Je sais..."
Rose éprouva le besoin de revenir dans les bras de son frère. Juste pour le sentir près de lui. De lui pardonner par ce simple geste. Mais elle ne le pouvait après ce qu'il lui avait fait subir. D'une voix plus que sure, Rose répliqua :
"- Tu aurais dut rester ! Imagine si tu étais... si tu avais... - prenant une grande inspiration -perdu la vie, loin de ta famille. Loin de moi. Loin d'Adriel, de papa, de maman... Nous n'aurions jamais put profiter de nos derniers instants avec toi. Avant que... que... que tu t'en ailles. Et ça... ça... je n'aurais jamais put vivre avec. Robin Dylan Bates. Tu es un p*tain de chanceux. Tu es p*tain de chanceux d'être en vie, auprès de ta famille."
Elle ne pleurait pas. Elle ne pleurait plus. Elle se contenta simplement d'ajouter d'une voix plus douce :
"- Je sais parfaitement que tu n'auras aucun mal à nous protéger. Tu es courageux. Je le sais ; je l'ai vu la nuit où ils ont enlevé Adriel. Mais... tu es terriblement naïf. Tu te laisses gagner par la facilité sans rien faire, sans même protester. Et tu pars au lieu de rester. Tu fuis au lieu de combattre. Ca, ce n'est pas mon frère... Ce n'est pas le frère que j'aime !" |
| | | Robin D. Bates △ correspondances : 139 △ points : 2 △ multicomptes : Adonis Nightsprings et Félix J. Kennedy △ à Panem depuis le : 02/01/2014 △ humeur : En colère. △ âge du personnage : 37 ans △ occupation : Travail dans la manutention.
| Sujet: Re: Home, sweet home - Rose Sam 18 Juin - 23:04 | |
| Oh, the queen of peace Always does her best to please Is it any use? Somebody's gotta lose
Rose ne pourrait jamais savoir à quel point il pouvait être fier d'elle. Du haut de ses dix neuf ans, elle était d'une maturité étonnante. Elle savait gérer bien des choses, à son âge, surtout les problèmes qui, normalement, étaient réservés aux adultes. Malgré ses incapacités physiques, elle savait tout affronter et été bien plus courageuse qu'un homme comme Robin. Elle était la plus courageuse de la famille, peut-être même de tout ce district. Si seulement elle pouvait s'en rendre compte. Elle n'avait peur de rien. Elle prenait les armes, vaillantes, insouciantes de tout le danger, de toutes les douleurs que cela pourrait engendrer. Il l'aimait tellement, sa petite sœur. Sa seule et unique petite sœur. Et Adriel, lui pardonnerait-il un jour ? C'était moins certain. Il l'avait abandonné, il l'avait laissé seul à assumer une famille. Il ne lui avait pas laissé le choix. Il n'avait laissé le choix à personne. Il ne laisserait jamais personne leur faire de mal et pourtant, Robin était celui qui en avait fait le plus. Mais il les aimait... Il les aimait tellement que ça lui faisait mal.
La tête et les épaules basses, il aurait voulu avoir la force de la reprendre dans ses bras, calmer la colère avec une étreinte, oublier le passé et faire table rase pour laisser place à un futur peut-être moins douloureux. Mais il ne le pouvait pas. Il n'en avait pas le droit. Il n'arrivait même pas à relever la tête. Elle avait raison de le blâmer pour cela. Elle avait raison sur tout, sur toute la ligne. Il ne pouvait pas revenir en arrière, il ne pouvait pas s'interdire de partir, il ne pouvait pas tout faire pour arrêter cette souffrance. Si seulement il pouvait revenir en arrière... Oh, si seulement. Alors, il pourrait réparer toutes ses erreurs, il pourrait les annuler et retrouver le calme. Il pourrait retrouver sa famille. Oui, il avait de la chance d'être en vie. Il avait de la chance...
Enfin, il leva les yeux vers elle. Il dut se retenir de les baisser. Il soutint son regard. Les mots étaient plus doux, l'ambiance était moins froide. Il se frictionna le bras en soupirant par le nez. Il était faible, lâche. Il fuyait le combat et ce depuis toujours. Pourtant, ses frères lui avaient toujours appris à résister, ils lui avaient appris à devenir un homme. C'était ce qu'il aurait dû faire avec Adriel et pourtant, il l'avait laissé se débrouiller seul. Il n'avait pas su être à la hauteur :
" - Pardon... ".
Ses excuses ne changeaient rien. Le mal était fait. Il finit par lui tourner le dos et marcha un peu dans la pièce, touchant une étagère où les livres de Rose y étaient déposés. Il avait toujours eu du mal avec la lecture, il n'était pas doué avec les mots. Encore une fois, c'était Rose la plus douée. Rose savait y faire, elle...
" - J'ai de la chance d'être en vie, je le sais... Mais je voulais juste... Vous évitez de me voir mourir. Des fois, c'est calme, ça va. Des fois, je tousse tellement que j'ai l'impression que je vais m'étouffer. Je sais que tu vis la même chose. Je ne pouvais pas m'occuper de toi, pas dans cet état. Adriel... Il devait le faire... ".
Il sourit tristement et continua :
" - Il ne me le pardonnera jamais. Je n'ai jamais su m'occuper de lui, je n'ai jamais su comment faire avec lui. Il était tellement... Tellement en colère... Je sais que tu le vois aussi, dans ses yeux, toute cette haine qu'il a... Et cette haine, il ne sait pas quoi en faire. Je n'ai jamais su l'aider. ".
C'était certain, Adriel ne le lui pardonnerait jamais. Il le blâmait pour tellement de choses, pour trop de choses, même ce dont il n'était pas coupable. Il était le dernier fils Bates. Il était celui qui devait souffrir pour tous ceux qui étaient morts... Ce n'était pas sa faute s'il était en colère. Ce n'est pas ma faute non plus...
" - Je vais rester... Je vais rester, si les parents, si Adriel le veut bien. Et je vais me battre. ".
Son regard s'était affirmé, il était déterminé. Ses poings serrés, il se tourna et la regarda droit dans les yeux :
" - Je te le promets. Je vais me battre. Je ne fuirais plus. Plus jamais. Plus comme ça.".
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| Sujet: Re: Home, sweet home - Rose | |
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