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 IV.5 - tournée du vainqueur (réception)

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IV.5 - tournée du vainqueur (réception) - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: IV.5 - tournée du vainqueur (réception)   IV.5 - tournée du vainqueur (réception) - Page 2 Icon_minitimeMer 21 Jan - 15:14

Il n'y avait même plus de quoi vraiment s'en étonner en fin de compte, il y avait maintenant un certain temps que le styliste n'avait pas réussi à s'imprégner assez de l'ambiance d'une soirée pour parvenir à chasser sa morosité. Elle le suivait partout, telle une soeur de son ombre mais sans la légèreté, et bien trop attaché à sa propre personne il semblait tout bonnement impensable dans l'esprit du styliste que le problème puisse venir de lui ... Non, c'était toujours la musique qui était trop forte, la décoration trop has-been, l'alcool pas assez fort ou l'occasion pas assez importante. Et le temps passant, les mois s'écoulant sans que rien ne change il ne prenait même pas conscience que tout ce qui constituait auparavant chez lui une vie de légèreté et de plaisirs quotidiens s'échappait petit à petit ... Plus rien d'autre que son travail ne subsistait désormais, et si le jeune styliste fougueux et aux idées en pagaille s'en serait sans doute contenté, celui qu'il était maintenant ne s'en satisfaisait plus totalement. Et comment voulait-on que cela change, quand on continuait de le laisser gâcher son talent au service d'un district qui ne valait un rien, comme si ses créations ne méritaient pas mieux que d'habiller des enfants de paysans dans l'incapacité de savoir ne serait-ce que différencier du lin et de la soie. C'était comme si le monde était contre lui, Panem tout entier lui en voulait et chacune de ces soirées mondaines était une nouvelle occasion de s'en rappeler. Ce soir il n'était pas d'humeur à applaudir ou acclamer la nouvelle vainqueur des jeux, même elle semblait avoir été faite pour lui rappeler que son quotidien l'ennuyait, pauvre petite poupée de chiffon que personne ne parvenait à différencier de sa prédécesseur. Il en avait assez, assez d'entendre piailler à côté de lui concernant cette gagnante dont il n'avait que faire, assez de voir que personne ne cherchait sa compagnie sans qu'il n'ait à faire lui-même le premier pas ... Lui, faire le premier pas, c'était presque humiliant.

Avalant ce qui restait de son verre avec une pointe de rage tout à fait mal placée le styliste avait décrété que c'était assez, et que du moment que les uns et les autres avaient noté qu'il avait fait une apparition ici, question d'image, il était libre de s’en aller désormais. Et il ne comptait pas se faire prier en fin de compte, du moins le croyait-il jusqu’à ce qu’une voix résolument trop enjouée ne prononce son prénom et ne le force à remettre à toute vitesse son masque de bonne humeur et d'allégresse. « Bonsoir Owain ! Quel plaisir de réussir à vous avoir pour moi toute seule ! » Oh, seigneur. Elle n'état pourtant pas de mauvaise compagnie, la benjamine des Flickerman, c'était d'ailleurs celle de la fratrie dont la compagnie était la moins mauvaise par les temps qui courraient ... les névroses d'Iron étaient assommantes, et cela même pour quelqu'un qui, comme Owain, savait en temps normal l'apprécier. Quant à Silver il s'étonnait encore que certains puissent la trouver appréciable ou de bonne compagnie à vrai dire, mais soit. Et pour ce qui était de Caesar, cela se passait tout bonnement du moindre commentaire, le simple fait de l'entendre rire à gorge déployée un peu plus loin lui donnait une migraine épouvantable et à la mesure de sa mauvaise foi personnelle. Owain ne cherchait plus à la nier, la mauvaise foi était inscrite dans son ADN au même titre que le blond de ses cheveux. « Douce Gold, vous allez presque réussir à me faire rougir. » susurra-t-il en tout cas en guise de réponse, le ton juste assez mielleux pour tenter de faire oublier qu’il fuyait quelques instants auparavant. Respectant à la lettre le manuel des bonnes manières et du savoir être capitolien la jeune Flickerman n’avait pas attendu longtemps pour mettre sur le tapis le sujet du jour « Alors, dites-moi, comment trouvez-vous notre nouvelle Gagnante ? » et se targuant d'un soupir des plus théâtraux Owain avait gardé le silence un instant, la moue sur son visage donnant toute la mesure de son désarrois et de sa déception quand il était question de la nouvelle gagnante « Je ne sais pas si nouvelle est un terme tout à fait approprié ... je veux dire, d'ici l'an prochain combien la confondront avec la petite Thornfield ? C'est d'un ennui mortel, ta petit du district neuf aurait été une issue plus intéressante ... je suppose. » Et cela lui coûtait un peu de dire ça en vérité, mais il devait bien avouer que ses tributs à lui n'auraient pas fait l'affaire ... Cette pauvre Zeena était morte avant même de mettre les pieds dans l'arène dans un certain sens, quant à Leevy ... disons qu'il valait mieux que ce genre de fêlé ne se balade pas librement au Capitole. Il y avait bien eu ce gosse du district dix également, mais à dire vrai s'il rendait très bien à l'écran même le plus brillant des stylistes n'aurait pas été en mesure de lui retirer son allure d'homme des cavernes par la suite.

La discussion cependant s'était vite retrouvée interrompue par les éclats d'une voix que l'un et l'autre connaissaient bien, et c'est teinté d'un mélange de curiosité et d'agacement qu'Owain avait tourné la tête dans la direction d'Iron, en se demandant ce que ce dernier avait encore inventé comme sottise pour tenter de se faire remarquer. Il n'y avait rien qui agace plus Owain que les défauts qu'il possédait lui-même ; Sur lui il les estimait justifiés, sur les autres il les trouvait plutôt grossiers. Et grossier Iron avait particulièrement décidé de l'être ce soir-là, s'exprimant en dépit du bon sens et du devoir de ne pas être catalogué comme perturbateur. « Ton frère semble décidément au bout du rouleau. » avait-il finalement commenté à l'intention de Gold, revenant au tutoiement comme s'il se trouvait à nouveau face à la gamine qu'elle était lorsqu'elle avait débuté son premier stage auprès de lui. Trempant ses lèvres dans le verre qu'il venait de récupérer sur un plateau il n'avait pu s'empêcher de rajouter d'un ton doucereux « Mais il devrait faire attention à ce que ses paroles ne l'envoient pas bientôt se balancer au bout d'une corde. » Et il disait cela sans animosité aucune à l'égard de l'hôte, car après tout il appréciait assez Iron pour être contrarié si ce genre de chose devait se produire ... aussi contrarié qu'Owain pouvait l'être lorsqu'il était question d'autre chose que sa petite personne, disons. Machinalement, et tandis qu'il buvait une nouvelle gorgée de son verre, les yeux du styliste s'étaient posés sur la nouvelle gagnante, rejointe depuis quelques instants par sa précédente ; Le tableau était parfaite, les deux chevelures flamboyantes se mariant en fin de compte à merveille, mais confortant Owain dans son idée que le même destin de poupée vite oubliée attendait les deux jeunes femmes. « Elles sont bien jolies, pourtant. » avait-il murmuré avec une pointe de déception, sans trop savoir s'il s'adressait à sa compagnie ou simplement à lui-même.
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MessageSujet: Re: IV.5 - tournée du vainqueur (réception)   IV.5 - tournée du vainqueur (réception) - Page 2 Icon_minitimeVen 23 Jan - 19:14




the tour.

Tout d'un coup, cette masse de gens immondes, trop maquillés et venimeux me donne la nausée. Alaska Rhodes et sa froideur, cette vigueur qu'elle met à faire croire qu'elle ne regrette pas d'avoir condamné Yorell à mort me dégoûte. Iron Flickerman, son coiffeur, ses verres et ses cachets de trop, et sa main qui se ballade sur la joue de ma tribut me dégoûte. Je ne réponds pas à Alaska, malgré le fait qu'elle venait de faire remonter des images qu'avais pourtant enterrées au plus profond de ma mémoire, et que je ne voulais pas revivre. Je me rends compte que je suis fatiguée de devoir prendre sur moi à chaque fois que j'adresse la parole à l'un des habitants de cette ville. Ça faisait huit ans que je gardais tout pour moi. Et je sentais que si j'ouvrais la bouche pour répliquer aux mots qui venaient de sortir de ses lèvres fines et pâles, seul du venin en sortirait. Et le travail que j'avais fait, tout ce que j'avais construit en huit ans, cette image de petite poupée qui me valait notoriété, mais surtout sécurité... Tout ça s’effondrerait. Et je ne pouvais pas me le permettre.

La réponse de Brooke me fait doucement sourire. Elle saura parfaitement gérer ce monde si différent qu'est celui du Capitole. Son sourire, nous sommes peu à nous rendre qu'il est faux - seuls les plus perspicaces arrivent à le voir - parce qu'il est merveilleux. Radieux, dévoilant ses dents désormais blanche, laissant une petite fossette sur sa joue gauche. Et le mien, de sourire, il s'élargit lorsqu'elle aide Flickerman à presque tenir sur ses jambes, et qu'elle montre à quel point elle n'avait pas besoin de lui. Iron Flickerman avait une fâcheuse tendance à croire qu'il était indispensable à la vie de la plupart de ceux qui l'entourait, et il était rare qu'une jeune gagnante ait assez de caractère pour repousser ses propositions. Malgré le fait que je savais qu'il lui revaudrait ce manque de considération, je renforce ma prise sur l'épaule de Brooke, comme pour lui glisser un nouveau message. Tu gères. Elle gérait. Vraiment. Comme elle l'avait si bien dit, elle n'était pas Prudence. Ce n'était pas une princesse. C'était Brooke. Et c'était tout. Elle s'excuse ensuite, assurant qu'elle devait aller saluer quelqu'un, et elle murmure dans mon oreille qu'elle avait besoin d'air. J'hoche la tête, avant de lui répondre, moi aussi en chuchotant : « Prends ton temps. Mais rappelle-toi qu'ils sont tous là pour toi. »

Autrement dit : grouille-toi quand même, les gens t'attendent.

Alors que mes yeux azurs la suivent, je tourne la tête quand j'entends mon nom flotter autour de moi. Mon attention de nouveau sur le Flickerman alors qu'il m'assure que Brooke venait de commettre une grave erreur. Je souris à peine à sa remarque, personnellement persuadée qu'elle avait fait la meilleure décision possible au sujet du capitolien, et j'avais à peine songé à ouvrir la bouche pour l'approuver, pour lui donner raison, pour lui dire que moi aussi, je trouvais sa réaction absolument déplacée et qu'elle aurait du céder à ses avances... Quand il déclare froidement qu'elle allait le regretter. Il parle d'Enfer, et de mauvais pas, et je me rappelle alors que c'était Iron Flickerman qui parlait. C'était un énergumène fauteur de trouble, souvent à la une de la presse à scandale. Et, à ses yeux, Brooke venait de commettre un scandale. J'ai soudain l'impression qu'il allait en créer un autre, et que le sien ne restera pas seulement dans les mémoires de ma tribut, d'Iron, et de moi-même. Je me pince les lèvres alors que je le vois s'éloigner, me laissant alors ainsi seule. Je soupire, porte la main à ma poitrine, ayant tout d'un coup le sentiment que le buste de ma robe noire est trop serrée. Je soupire une deuxième fois, cherche désespérément des visages connus. Je reconnais quelques personnes, mais je réalise vite que je n'ai aucune envie d'aller les voir. Je repère Iron, qui grimpe sur l'estrade, et je me retiens de prendre ma tête entre mes mains. Il va pas faire ça. Il va pas faire ça.

Après les applaudissements pour Snow, Silver et Brooke, les autres capitoliens font silence et écoute l'hôte du District Neuf avec attention. Puis, des murmures s'élèvent, et les regards de ceux qui sont le plus près de moi convergent en ma direction. Même si Iron est saoul, et qu'il est à peine pris au sérieux, il est facile d'effrayer les simples esprits du Capitole. Si on en croyait les mots du Flickerman, j'étais une menace. Je faisais partie de cette armée qui se formait, et j'allait bientôt me retourner contre eux. Je leur souris de toutes mes dents. « Ne l'écoutez pas, il ne sait pas ce qu'il dit. » J'agite la main devant moi comme on pourrait le faire pour chasser une mouche, comme pour se faire s'en aller les doutes qui planaient autour de nous. Ils ont ris avec moi, ont opiné pour m'approuver, et se sont tous retournés. Mon sourire a aussitôt disparu et j'ai tourné sur mes talons, me frayant un chemin parmi tous ces gens, toutes ses paillettes et toute cette démesure. Je m’excusais quand je touchais quelqu'un avec mon épaule, où que je marchais sur le pied de qui que ce soit. J'entends le micro grésiller et la voix du l'homme s'éteint. Les conversations reprennent de plus belle, alors que je cherche une tignasse rousse.

Et j'en trouve deux.

« Prudence ! Comment vas-tu, trésor ? » Je ne la connaissais pas assez pour pouvoir baisser ma garde devant elle. Elle croyait toujours que j'étais cette princesse du Capitole et que j'adorais ce genre de réception. Je lui souris exagérément et mets ma main sur son épaule, avant de me tourner vers ma tribut « Et toi, Brooke ? Ça va mieux ? » Plus ça allait, plus je l'aimais, et plus je me faisais du souci. J’espérais qu'elle n'avait pas entendu la tirade du capitolien, mais j'en doutais. C'était la plus grande gueule de la ville, de tout Panem peut-être. Ne l'oublions pas.


Dernière édition par Wyoming E. Bucherson le Lun 26 Jan - 16:22, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: IV.5 - tournée du vainqueur (réception)   IV.5 - tournée du vainqueur (réception) - Page 2 Icon_minitimeLun 26 Jan - 14:38

    Brooke ne reconnaît pas l'homme qui lui adresse, alors qu'elle s'apprête à quitter la salle de réception, ces quelques phrases à propos de jugement, d'observation et de manipulation. Pourtant, elle hoche la tête. Elle ne comprend pas tout à fait ce que cet homme ne veut lui dire mais se rend compte que c'est important. Elle lui adresse un sourire de remerciement – mais déjà, l'homme était parti en direction de l'estrade. Ce fut presque naturellement que la gagnante reprit son chemin vers la sortie – et vers ses idées noires.

    Iron Flickerman et son amour propre lui importait bien peu. Brooke secoua la tête – c'était incroyable. Est-ce qu'une personne pouvait faire preuve de tant de mauvaise foi ? Elle en avait toujours douté – et à présent, voilà qu'elle s'y mettait. Leur sourire, les remercier, faire comme si leurs attentions la touchait – alors que tout ce faste lui donnait envie de vomir. Brooke était presque sortie lorsqu'elle senti la chaleur du projecteur sur sa silhouette. Un instant, la gagnante ferma les yeux. Pitié.

    Il lui fallut une seconde pour se composer un visage serein. Elle en était capable – et toute cette agitation soudaine passerait rapidement. Elle en était convaincue. Consciencieuse et disciplinée, elle sourit, elle applaudit avec les autres en tentant d'oublier son cœur qui bat la chamade et la trouille qui s'empare d'elle à présent. Brooke pensait qu'après l'Arène, plus rien ne pourrait lui faire peur – grossière erreur. Quand son nom est cité, ses sourirent s’amplifient … mais pas pour longtemps. Une arme ? L'utiliser ? Un chien ?! Il lui faut faire un effort surhumain pour ne pas fusiller Iron Flickerman du regard – elle sait qu'elle n'en a pas le droit, qu'elle ne peut pas se le permettre. Elle sait qu'elle doit faire attention à ne rien dire, à ne rien faire qui pourrait agacer le Capitol – et le président Swan encore plus. Se faire toute petite et attendre que la tempête ne passe en croisant les bras, comme si ce que cet enflure racontait ne la touchait pas plus que ça. Mais déjà on ne l'entendait plus – quelqu'un avait du couper les micros – et l'instant suivant, on le délogeait de l'estrade. L'espace d'un instant, Brooke s'autorisa un sourire narquois qu'elle se hâta de dissimuler derrière une fausse gêne teintée d'amertume. Elle attendit un instant que les discussions ne reprennent avant de tourner rapidement vers la sortie … avant qu'on ne l'apostrophe. Encore ?! Brooke retint un soupire avant de se retourner …

    … pour se retrouver nez à nez avec une jeune femme qui porte pratiquement la même chevelure qu'elle. Brooke n'a pas revu Prudence depuis que la précédente gagnante ne soit passée au district huit lors de sa tournée, l'année précédente, mais elle la reconnaît immédiatement.

    « Prudence Thornfield, je présume ? » Sans trop savoir si elle peut se permettre un comportement plus léger avec elle qu'avec les capitoliens, Brooke lui offre un sourire sympathique. Elle se force à rire doucement à la remarque de Prudence, se dit qu'elle a le droit de la tutoyer. Après tout, Prudence le fait bien. « Merci. Les tiens ne sont pas mal non plus, je dois dire ! »

    Brooke ne voit pas bien où cette discussion peut la conduire. Elle en est déjà agacée. On la compare déjà à Prudence, on lui fait comprendre qu'elle n'en est qu'une pâle copie, alors forcément … Elle secoue doucement la tête, faisant tournoyer ses boucles rousses autour de son visage pâle.

    « Je comprend mieux les nombreuses remarques de tous ces gens qui me comparent à toi … Oh ! Wyoming. » Brooke se tourne vers sa mentor, lui offrant un sourire pour une fois sincère. Elle ne pensait pas s'attacher autant à elle. Brooke hoche brièvement la tête pour lui répondre. Oui, oui. Ça va mieux. « Un simple étourdissement. Je n'ai pas pu prendre l'air, mais ça va mieux. »

    Manière discrète de faire comprendre à Wyoming qu'elle n'a pas perdue une miette de ce qu'a lancé Iron Flickerman depuis sa fichue estrade. Brooke se renfrogne un bref instant. Si elle n'avait jamais quitté le huit, Flickerman aurait sans doute déjà regretté ses paroles. Mais elle n'était pas chez elle – on venait de bien le lui faire comprendre – alors elle se taisait.
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△ correspondances : 186
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△ à Panem depuis le : 09/09/2014
△ humeur : Angoissée.
△ âge du personnage : Vingt-cinq ans.
△ occupation : Styliste pour le Quatre, je possède ma propre boutique au centre-ville.



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MessageSujet: Re: IV.5 - tournée du vainqueur (réception)   IV.5 - tournée du vainqueur (réception) - Page 2 Icon_minitimeDim 8 Fév - 20:28

Je devine à sa moue boudeuse que ma question ne semble guère l’enchanter, ce que je peux comprendre ; sûrement y avait-il déjà répondu des centaines de fois au cours de la soirée, contraint de répéter son avis sur la question à chaque convive qui, j’en suis sûre, ne manquait pas de le lui demander. Après tout, Owain était une personnalité importante ici-bas, à la fois styliste réputé, admiré et envié pour ses remarquables talents et homme unanimement respecté pour sa réussite sociale, et il serait extrêmement surprenant que les Capitoliens se désintéressent de son opinion, eux qui ne savaient pas penser autrement qu’à travers leurs idoles. Il met plusieurs secondes à me répondre, comme s’il cherchait ses mots, et je mets à profit ce temps de flottement pour le dévisager discrètement. Il me semble qu’Owain approche de la quarantaine, mais le poids des années n’a rien ôté à son charme naturel. Cet homme est et a toujours été à mes yeux la classe personnifiée, et dans le milieu de la mode que nous partageons tous les deux, il a longtemps été mon modèle, ma référence. Et sans doute l’était-il toujours aujourd’hui.  

« Je ne sais pas si nouvelle est un terme tout à fait approprié… Je veux dire, d’ici l’an prochain, combien la confondront avec la petite Thornfield ? » La ressemblance entre notre nouvelle Gagnante et sa prédécesseur est évidemment indéniable, et elle est autant physique que morale, ce qui pourrait rapidement ennuyer les Capitoliens, si versatiles, si prompts à se lasser. Ici, il était difficile de percer, mais persister et rester en haut de l’affiche demandait un effort autrement plus considérable. « C’est d’un ennui mortel. », confirme-t-il sans le vouloir mon point de vue. « Ta petite du District Neuf aurait été une issue plus intéressante… je suppose. » Quelque peu intimidée, je n’ose pas lui faire remarquer que le Neuf n’est pas de mon ressort, mais de celui de mon frère. « Deux Gagnants frères et sœurs, ça ne s’est encore jamais vu, je suis certaine que ça aurait bien plu, pourtant. » Outre les réjouissances que cela aurait engendrées, la Victoire de la petite Virani aurait permis à mon frère d’obtenir enfin la gloire qu’il méritait tant. En parlant du loup… mon frère s’exhibe sous les feux de la rampe, lui qui ne manquait jamais une occasion de se faire remarquer.

« Mes chers amis… et tous les autres ! », s’exclame-t-il, bon enfant. Sa rhétorique m’arrache un sourire amusé tandis que des rires fusent autour de moi. Iron avait toujours eu ce don merveilleux de se mettre la foule dans la poche par sa verbe et son éloquence, et je l’ai toujours admiré pour ça, moi, la timide patentée qui serait bien incapable de prendre la parole en public. Et alors qu’il continuait à amuser la foule et à remercier les personnes qui le méritaient, le voilà qui commence à cracher son venin sur nos valeureux Vainqueurs. Un dérapage que papa et Silver ne risquaient pas d’apprécier – ni d’oublier. J’ouvre la bouche, surprise par le flot d’insultes qui jaillit de la sienne, et j’ai la désagréable impression que tous les regards sont tournés vers moi. Ce qui est faux, bien sûr, puisque tous les invités ici présents n’ont d’yeux que pour mon frère qui se ridiculise en direct, pour ne pas manquer une miette de son esclandre, qui, à n'en pas douter, fera les gros titres dans les journaux de demain. « Ton frère semble décidemment au bout du rouleau. », en conclut Owain. « Mais il devrait faire attention à ce que ses paroles ne l’envoient pas bientôt se balancer au bout d’une corde. » Son insinuation me soulève le cœur et me retourne l’estomac. « Il a eu des Jeux très difficiles. », je réplique pour excuser son comportement, piquée au vif par les propos qu'il a tenus à l'égard de mon frère. « Aedan Chesterfield ne l’a pas ménagé, et il a fondé beaucoup d’espoirs en Virani. Veuillez m’excuser, je vais tenter de sauver ce qui peut encore l’être. » Je quitte Owain en toute hâte, le rouge aux joues, honteuse de la situation délicate dans laquelle me place mon frère. Il faut que je l’atteigne avant Silver, sinon c’en est fini de lui. Quand j’arrive enfin à son niveau, le capitaine Rivaï l’a déjà accosté, ce qui m’agace cordialement. Avait-il prévu de s’en prendre à chaque membre de ma famille ?

« Merci Capitaine, » je l’interpelle sur un ton peu aimable, « nous nous passerons de vos services. Je vais raccompagner mon frère. » Joignant les gestes à la parole, je glisse mon bras au creux du sien. « Il a eu des Jeux difficiles. », je répète pour l’excuser, gênée par le comportement inacceptable qu'avait eu Iron et énervée à l’idée que le Capitaine ne le méprise intérieurement.
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MessageSujet: Re: IV.5 - tournée du vainqueur (réception)   IV.5 - tournée du vainqueur (réception) - Page 2 Icon_minitimeLun 23 Fév - 15:56

C’est inacceptable ! C’est tout bonnement scandaleux ! On le déloge de la scène, lui, alors que c’est aux soi-disant héros de Panem qu’ils devraient s’en prendre ! Ils devraient se saisir d’eux et les balancer du haut d’une falaise ! Ils devraient les foutre sur un bûcher et les faire frire comme les porcs qu’ils sont !
Pourquoi est-ce que c’est lui que l’on traite comme un vulgaire criminel, comme un gêneur ? Il est Iron Flickerman ! A-t-il besoin de le leur répéter ? Il est le fils d’un des plus prestigieux Haut-Juge qui ait jamais existé, le frère de l’actuelle Haut-Juge, le neveu de Caesar Flickerman ! Tout le monde l’aime ! Il a des fans à travers tous les district, le Capitole l’a suivi faire ses premiers pas dans la jet-set, son tout premier baiser a été médiatisé alors qu’il n’avait même pas vu pousser son premier poil pubien !
C’est n’importe quoi ! C’est un scandale ! Un outrage !

Mais plus il essaie de se débattre, plus la prise du cousin de Seetah se referme avec force sur son bras. Il en gardera un beau bleu, assurément, qu’il exhibera fièrement devant qui voudra le voir. Ce sera une preuve de plus de l’odieuse manière dont on a osé le traiter ce soir alors qu’il ne faisait que rétablir la vérité. Tout ce qu’il a voulu faire, c’est leur ouvrir les yeux, c’est leur faire réaliser qu’on les moque en toute impunité et sous leur nez ! Il est leur allié ! Il est l’enfant chéri du Capitole ! Eux, ce ne sont que des imposteurs ! TOUS ! Des escrocs, des menteurs, des voleurs, des assassins, des violeurs d’enfants, des sauvages ! Pourquoi refusent-ils de les voir tels qu’ils sont vraiment ?
« Ils verront ! Ils verront tous ! » continue de s’agacer l’hôte du district neuf, les yeux brillants d’un éclat fiévreux. « J’ai raison ! J’ai raison et quand ils se soulèveront, vous n’aurez que vos yeux pour pleurer ! Et même eux, ils vous les arracheront ! Ils prendront tout ! »
Mais personne ne l’écoute. Il a été évacué, vite fait bien fait. Il cherche à se dégager de l’étreinte du pacificateur qui finit par le lâcher. Déséquilibré par cette soudaine perte d’un appuie finalement très utile, Iron manque de tomber à la renverse.  
« Nous allons vous raccompagner à la maison, monsieur Flickerman. Merci de déverser votre manque de jugement ailleurs que dans la résidence Présidentielle, à l'avenir. »
« Va t’faire foutre ! Pour qui tu t’prends hein ? » lui assène le capitolien en visage, dan s une gerbe de postillons. « J’aurai ta tête pour ça ! T’entends ? J’aurai ta putain d’tête ! Vous n’avez pas droit d’me traiter de cette manière ! »
Et là dessus, massant sans y penser le bras que Rivaï tenait si fermement il y a un instant encore, il commence à faire des allers retours, à tourner en rond, comme un lion en cage. « Pas droit d’faire ça. Pas droit » répète-t-il à voix basse, la bouche agitée d’un tic nerveux, inconscient de l’image qu’il renvoie aux soldats qui l’observe.  

Et tout à coup, il entend une voix familière qui l’arrache à as torpeur. Gold. Sa sœur chérie. Sa Gold, si douce, si amante, si bonne pour lui. « Nous nous passerons de vos services. Je vais raccompagner mon frère. »
Elle vient le sauver. Parfois, il  se demande si elle n’a pas vu le jour dans cet unique but. Dès sa naissance, elle l’a sauvé des griffes de leur père, lui a servi de refuge, de bouée. Gold, Gold, Gold. Sa précieuse Gold, si jolie, si adorable en toutes circonstances, si prête à le pardonner. Elle est la seule à l’accepter comme il est.
Sans doute parce qu’elle n’a aucune idée de qui il est…
« Il a eu des Jeux difficiles. »
C’est à son tour de serrer le bras de sa sœur, qu’elle a accroché au sien pour mieux le soutenir. Et il sent les larmes envahir ses yeux. Il est submergé par ce sentiment inédit de reconnaissance qui l’assaille par vague étouffante.
« Gold, tu n’sais pas…tu n’sais pas c’qu’ils m’ont fait…comment ils m’ont traité, tous » commence)t-il à pleurnicher en cherchant à venir se blottir dans ses bras, même s’il la dépasse d’une bonne tête. Et avant qu’elle ait pu réagir ou répondre à son étreinte, il s’écarte pour plonger ses yeux larmoyants dans les siens. « Il faut leur dire Gold ! J’ai raison ! Il faut qu’ils sachent quels risques ils prennent en les laissant vivre au milieu de nous ! Si tu savais…si tu savais comment Elyas m’a traité…ce qu’il m’a fait…à cause de sa sœur… Ce n’était pas ma faute ! Ce n’était PAS ma FAUTE ! Tout ce que j’ai fait, c’est tiré un morceau de papier ! Et lui il… Des animaux ! Ce sont des bêtes ! Oh Gold, je ne supporterai pas qu’ils te fassent du mal » recommence-t-il à pleurer en l’attirant contre lui pour l’étreindre avec force.  
Mais peinant à conserver son équilibre, il l’entraine surtout dans sa chute. Heureusement, les pacificateurs qui les encadrent intervienne et les empêchent de s’étaler dans le hall de la demeure présidentielle.
« Ne m’touchez pas ! » proteste vivement Iron en les écartant vivement, avant de reperdre l’équilibre, pour de bon cette fois. Il se retrouve sur les fesses, rouge de honte, les yeux toujours humides, mortifié.
Et il se remet à pleurer à chaudes larmes, incapable de se maitriser.
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MessageSujet: Re: IV.5 - tournée du vainqueur (réception)   IV.5 - tournée du vainqueur (réception) - Page 2 Icon_minitimeLun 9 Mar - 22:22


C’est le dos droit et le menton haut que je passe fièrement mon bras au creux de celui de mon frère, pour stabiliser son équilibre plus que précaire d’une part, mais aussi et surtout pour faire comprendre à ce pot de colle de Rivaï que ses menaces ne m’intimidaient pas le moins du monde. Ce qui était faux, bien entendu, mais ça, il n’était pas obligé de le savoir. « Il a eu des Jeux difficiles. », je le défie du regard sans ciller, puisant mon courage dans la présence ô combien rassurante de mon frère à mes côtés. Iron a toujours été ma plus grande force. Un seul de ses regards, de ses sourires suffisent à me remettre d’aplomb. J’aime ma famille plus que tout au monde, mais je ne sais pas comment j’aurai survécu aux miens sans Iron pour m’épauler dans les moments difficiles.

« Gold, tu n’sais pas… Tu n’sais pas c’qu’ils m’ont fait… Comment ils m’ont traité, tous. », se lamente mon frère en cherchant du réconfort dans mes bras qui, il le sait, lui seront toujours ouverts. Le ton de sa voix me brise littéralement le cœur ; je n’ai jamais supporté de savoir mon frère malheureux. Il est sans doute ce que je chéris le plus ici-bas, celui pour lequel je serai capable de tout abandonner sur un simple coup de tête. Avec Dorian, naturellement. Mais ça non plus Luan, ni n’importe qui d’autre à vrai dire, n’est obligé de le savoir. « Il faut le dire Gold ! J’ai raison ! », s’exclame-t-il, à la limite de la frénésie. « Il faut qu’ils sachent quels risques ils prennent en les laissant vivre au milieu de nous ! Si tu savais … Si tu savais comment Elyas m’a traité … » A ces mots, mon cœur bondit dans ma poitrine, et mon sang ne fait qu’un tour. Je me sens l’âme d’une lionne prête à tout pour protéger ses petits. Je revois Chesterfield empoigner violemment mon frère en direct, devant le Capitole tout entier, après que le nom de Virani soit sorti de l'urne. Si je peux comprendre le désespoir d’un frère à l’idée de perdre sa petite sœur aux Jeux, je n’arrive pas à excuser son geste. Iron n’y était pour rien ! Ce n’est pas lui qui a tragiquement scellé le sort de la petite Virani. C’est le sort, la faute à pas de chance, voilà tout. Comment avait-il osé s’en prendre à Iron, si doux, si gentil, lui qui avait tant apporté au District Neuf ? Lui qui s’était si bien occupé de Virani le temps de son passage au Capitole… « Ce qu’il m’a fait… à cause de sa sœur… Ce n’était pas ma faute !  Ce n’était PAS ma faute ! Tout ce que j’ai fait, c’est tirer un morceau de papier ! Et lui il… Des animaux ! Ce sont des bêtes ! Oh Gold, je ne supporterai pas qu’ils te fassent du mal. », gémit-il en me serrant fort contre lui. Son parfum familier m’apaise et je lui rends son étreinte, indifférente aux regards qui se posaient peut-être sur nous en cet instant. « Mais personne ne me fera de mal, voyons. » je lui murmure au creux de l’oreille pour le rassurer. Personne, sauf peut-être Luan, qui semblait déterminé à obtenir ma tête sur un plateau.

Iron titube, vacille et tombe en arrière, et son poids m’entraine avec lui dans sa chute. Fort heureusement, quelques Pacificateur qui surveillaient d’un œil que cette esclandre ne prenne pas plus d’ampleur nous évitent de nous affaler sur le marbre présidentiel.  « Ne m’touchez pas ! », objecte Iron, entêté, et je me sens alors obligée d’excuser son ingratitude en remerciant ces hommes pour leur intervention bénéfique. Et alors que je me redresse difficilement sur mes hauts talons, Iron, lui, s’étale au sol pour de bon, pleurant à chaudes larmes comme un enfant qui se serait fait mal. Aussitôt, je me précipite vers lui, m’agenouille à son niveau et l’embrasse sur la joue et dans le cou, comme Maman le faisait quand nous étions petits pour mettre un terme à nos pleurs. « Oh mon Iron chéri, tout va bien, ne t’en fais pas. Nous allons rentrer tous les deux, juste toi et moi, d’accord ? » Je me redresse pour gagner les vestiaires et je reviens rapidement avec nos deux manteaux. J’enfile d’abord le mien, puis j’aide Iron à s’habiller, maudissant Seetah de tout mon être. Quels malheurs cette garce avait encore bien pu lui causer pour qu’il se saoule à ce point ? Dieu, que je la détestais. Je reboutonne son manteau jusqu’en en haut, pour ne pas qu’il attrape froid – les  vents de Janvier ne sont guère cléments. Il fallait que l’on parte avant qu’Iron ne se donne davantage en spectacle. Si cette histoire remontait aux oreilles de Silver, ou pire encore, de Papa… Je ne donnais pas cher de sa peau. « Tu vas tout me raconter, Iron. Tu vas me dire tout ce que Chesterfield t’a fait. Tout ce que les autres t’ont fait. », je lui assure, compatissante. « Personne n’a le droit de te faire du mal. Personne. Sinon, il va avoir à faire à moi ! », je renchéris pour tenter de lui arracher un sourire.
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