| Sujet: Sailor / Remember me. Mar 9 Sep - 12:22 | |
| Sailor Holden Welkers❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞ Sailor, ça fait vingt-cinq ans qu’il erre dans les rues du District Trois. Malgré son âge, il n’est encore qu’un grand gamin. Un gamin trop grand, trop mince, avec des yeux trop grand pour son visage.
Ses cheveux châtains jamais coiffés, ses quelques boucles sont toujours emmêlées, lui donnant un air négligé qui n’est, malheureusement, pas qu’un air. Sailor n’est pas le genre de mec à prendre soin de lui. Il se traîne les mêmes vêtements pendant des années jusqu’à l’usure, et il faut avouer qu’il n’a pas trop le choix. Les quelques pièces qui s’entrechoquent parfois dans ses poches usées ne lui permettent pas de se payer le luxe que sont des habits propres et neufs. Il faut dire que Sailor, il ne fait pas grand-chose de sa vie. Il n’a pas de travail fixe. Il se contente d’aider par-ci par-là, contre de quoi grignoter. Il n’est pas un génie, mais il sait faire quelque chose de ses dix doigts. Il bricole, répare, transmet, s’adapte. Il survit.
Mais Sailor n’a pas toujours vécu cette vie précaire. Fils d’un ancien Pacificateur haut gradé, il a eu une enfance riche, plus en argent qu’en amour. Bercé par la fascination malsaine de ses géniteurs pour le capitole. Enfant grassouillet mais négligé au profit d’un aîné bien plus prometteur et affirmé. Il a quitté ce foyer devenu invivable à sa majorité, prenant ainsi son propre envol dans la vie d'adulte. Enfin, plutôt un essai d'envol, pour le moment... Il frôle le sol, menaçant de s'y écraser lourdement à tout moment.
C’est peut-être son passé familiale qui a fait de lui un être si effacé. Sailor est discret et ne cherche pas à en faire trop. Il parle seulement quand il le faut, mais toujours en pesant ses propos. S’il paraît un peu farouche et introverti à cause de son silence, Sailor est pourtant très portée sur la communication… Écrite, principalement. Il préfère écrire ses pensées plutôt que les réciter, il préfère glisser un mot dans le creux d’une main plutôt que les laisser s’échapper dans le creux de l’oreille. Il est comme ça, Sailor, et ça lui va. Il aide parfois les rebelles en jouant les messagers en faisant passer des mots souvent rédigé en un code savamment pensé par lui-même. Mais cela s’arrête souvent là. Il supporte leur cause, mais en tant que pacifiste affirmé, il ne cautionne pas la violence et donc certaines de leurs actions. Il a trop souvent vu la violence s’exercer sous ses yeux innocents pour la supporter. A cause de ses idées, on le traite souvent de naïf, un peu rêveur. Mais ce n'est pas forcément vrai. Enfin, pas tout à fait. Sailor est juste un éternel mélancolique, un insatisfait, qui s'accroche à un idéal, comme si c'était la seule chose dans sa vie qui avait de l'importance. Et c'est peut-être le cas, après tout.
Alors il est tourmenté le petit marin, comme s’il flottait laborieusement en pleins milieu d’une tempête. Reste à savoir s’il saura la traverser, ou s’il coulera…
about games and relative.
➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ? Personne. Plus personne. Si je meurs un jour, cela n'impliquera que moi. J'ai déjà pensé pouvoir mourir pour quelqu'un, mais j'ai compris que j'en étais incapable. Je ne ferais plus la même erreur. Le sacrifice... C'est pour les autres. Pas pour moi. Je ne pense pas pouvoir mourir non plus pour mes convictions. Pourquoi mourir pour une idée, sans être certain que cela puisse servir réellement sa cause ? Si je veux faire quelque chose d'aussi marquant un jour, j'aimerais au moins être encore là pour en vérifier l'impact. Sinon, où est l'intérêt ?
➺ QUEL EST TON OPINION SUR LES PACIFICATEURS, LEUR ROLE, LEUR COMPORTEMENT ? Ils représentent tout sauf la paix. Ils me répugnent. Je parle en connaissance de cause. Mon père en était un. Je les ai vu à l'oeuvre, j'ai entendu leurs rires gras quand le soir, ils venaient boire un verre chez nous, racontant leur journée. Je les ai vu, lors des révoltes échouées s'attaquer aux rebelles avec peut-être un peu plus d'entrain que nécessaire. J'ai vu l'impact qu'ils ont eu sur des personnes innocentes, qui n'oublieront jamais leur rencontre avec un de ces "gardiens de la paix". Je les déteste. Simplement. J'ai envie de croire qu'il existe parmi eux quelques exception, mais c'est difficile...
➺ APPRÉCIES-TU LE VISIONNAGE DES JEUX ? Non. Loin de là. C'est un enfer auquel je dois me préparer des semaines avant le lancement de cette affreuse invention. Comment est-ce qu'on peut aimer des enfants se battre à mort ? Les voir perdre pied dès les premiers jours ? C'est terrible, et ça me donne la nausée. Il n'est d'ailleurs pas rare que je rende mon repas en regardant les jeux, qu'il y ait un affrontement sanglant ou non. Certains trouvent certainement mon comportement pathétique, et ils n'ont peut-être pas tord à cent pour cent, mais je préfère encore être pathétique que cruel. Ainsi, j'essaye d'éviter ce visionnage au possible, même si c'est difficile d'échapper à ce que le Capitole veut nous imposer...
➺ A QUOI ASPIRES-TU LE PLUS DANS LA VIE ? J'aimerais vivre en paix et au calme. A plusieurs niveau. J'aimerais trouver ma paix intérieur, être heureux pour de bon, avoir en confiance en l'être que je suis. J'aimerais que Panem trouve la paix aussi. Que le capitole et Snow cessent de torturer les habitants du District, que l'on cesse d'imposer les lois par la violence, de conditionner la population à l'aide de la peur. Je sais que c'est un peu naïf. Je suis naïf. J'en ai conscience et je ne peux rien y faire. Parfois, je réalise que je rêve un peu trop, que mes idées me dépassent... Mais je n'ai rien d'autre à faire de ma vie. Je n'ai pas d'ambition personnelle, je ne suis pas un battant. Je suis là, c'est tout, et j'en profite pour aider la cause en laquelle je crois.
➺ CROIS-TU AU BONHEUR ? J'y crois, la plupart du temps. J'aimerais le vivre, pour être honnête. Mais je suis peut-être trop exigeant. Je n'arrive pas à apprécier les petites choses de la vie, car je trouve qu'elles sont bien trop ridicules par rapport à ce qui se passe à côté. Et ça agace. Ceux qui m'entourent, et moi-même. On me rabâche que je suis drôlement défaitiste, pour un optimiste. Paradoxe qui ne cesse de me suivre et de me mordre, me rappelant la confusion qui règne dans mes idées.
➺ SERAIS-TU CAPABLE DE TUER POUR PARVENIR A TES FINS ? Non. Je n'ai pas beaucoup de certitudes dans ma vie, mais j'ai au moins celle là. Je ne veux pas tuer. Jamais. Regardez les, ces gagnants qui ont tué... Regardez leur état. Je n'ai pas envie de finir pareil. Je ne veux pas devenir un monstre, ou une épave plongée dans la folie ou la drogue, parfois même les deux. Et puis, je ne veux pas tuer car cela va à l'encontre de tous mes principes, parce que je n'en suis pas capable, et parce que j'ai peur de la mort. J'ai peur de devoir y faire face, de devoir la lire dans les yeux de quelqu'un... Je ne serais jamais capable de tuer quelqu'un. Jamais.
➺ AS-TU DES PROCHES QUI ONT PARTICIPÉ AUX JEUX ? Holden. Mon meilleur ami. A qui j'avais promis de prendre sa place si un jour il était tiré. Parce qu'Holden était aveugle et n'avait aucune chance de survivre. Et Holden n'a pas survécu. Depuis je me traîne son prénom avec moi, l'adoptant, l'utilisant. Les jeux m'ont pris mon ami, mais l'ont aussi encré en moi, à vie. J'ai presque l'impression parfois que je l'ai tué, que je l'ai achevé de mes propres mains. Je n'arrive pas à me le pardonner, alors je cohabite avec lui. Avec sa mort. Qui aurait dû être la mienne.
JE VIENS D'UN MILIEU favorisé, mais ce n'est plus trop le cas maintenant, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE est tout juste suffisante. DU COUP, MON NOM A aucune CHANCES/RISQUES D'ÊTRE TIRE AU SORT. J'EXERCE LE MÉTIER DE d'homme à tout faire, parfois de messager improvisé ET POUR TOUT VOUS DIRE, TANT QUE JEgagne de quoi survivre, ça me va. JE SUIS DANS LE 3ÈME DISTRICT. AYANT 25 ans JE ne peux plus PARTICIPE(R) AUX HUNGER GAMES ET je préfère ne pas penser à la prochaine moisson. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.
tell us your story. Je ne suis pas un héros. Je ne le serais sûrement jamais.
Si j’avais été un héros, je me serais levé à sa place. Je savais qu’il n’allait pas survivre dans l’arène. Je n’avais pas beaucoup de chance non plus, mais toujours plus que lui. Mais non. Je suis resté immobile, pétrifié. J’en ai oublié mes promesses, celles que je lui avais faites chaque veille de moisson.
J’ai tout oublié et je l’ai regardé partir, accosté par les pacificateurs. Je l’ai entendu sangloter, appeler mon nom d’une voix tremblante. Je n’ai pas cherché à le rassurer. J’étais incapable de respirer, de bouger. Avant que je n’aie le temps de réagir, il était déjà dressé sur l’estrade, tremblant comme une feuille. Malgré ses yeux vitreux, malgré sa cécité… J’ai sentis son regard me transpercer. J’ai compris qu’il m’en voulait. Peut-être malgré lui, mais il m’en voulait.
Pas de ne pas être monté ici à sa place, en ce jour sombre. Non. De lui avoir mentis, d’avoir trahis sa confiance et fais des promesses en l’air.
C’est ce jour-là que j’ai perdu mon meilleur ami, à jamais. Et quand il est mort dans l’arène, quelques jours plus tard, j’ai eu l’impression que c’était moi, qui lui avait porté le coup fatal. Il n’a tenu qu’une dizaine de minutes, et c’était peut-être mieux ainsi. Il n’avait pas eu à souffrir.
*
C’était comme si la mort d'Holden avait balayé mon existence, changeant singulièrement ma vision de la vie, et ma façon de la gérer.
* Mon père a perdu son travail, à cause d’un comportement inadmissible. Tellement inadmissible qu’il ne m’en a jamais parlé. Ce n’était pas comme si je parlais souvent avec mon père, et même avec ma mère et mon frère, de toutes manières. Mais à partir de ce moment-là, mes relations familiales se sont tellement dégradée que j’ai lâché prise.
Je suis parti. Je ne suis pas parti loin. De toutes manières, les frontières du District m’en empêchaient. Non pas que je voulais quitter réellement le Trois. J’aimais le Trois. Je l’aime toujours. Mais je l’aime comme on aime son lieu de naissance, parce qu’on a jamais connu d’autre, et qu’on ne connaîtra jamais rien d’autre de toutes manières.
Les premières nuits, j’ai dormis sur la tombe d’Holden. Pour me rappeler que sans ma famille, je n’étais pas vraiment seul. Pour lui rappeler à lui aussi, qu’il n’était pas seul. Qu’il était avec moi. Plus que je ne le pensais. J’avais pris l’habitude de signer avec son nom, sans m’en rendre compte. C’était peut-être pour me punir, à chaque fois que je traçais ses quelques lettres. Pour me rappeler que peut-être, cela aurait dû être lui qui était encore capable de s’enfuir de chez lui, d’écrire, de parler et de rire, au lieu d’être si pied sous terre. Mais le connaissant, il n’aurait jamais cherché à me punir. Il m’aurait pardonné. C’était moi qui étais incapable de le faire.
*
Pour la dernière fois de ma vie, je me suis assis sur cette chaise inconfortable, le cœur battant. Pour la dernière fois de ma vie, je craignais que l’issue de cette journée ne soit une allée simple vers la mort. J’ai attendu, j’ai écouté parler l’hôtesse d’un air ailleurs. Jusqu’à ce qu’un nom masculin ne tombe. Pas le mien. Mon corps s’est détendu d’un seul coup. Je n’allais jamais aller dans l’arène. Jamais. Je me sentis coupable pour le gamin qui avait été appelé. Il avait sûrement des proches, de la famille, des amis… J’aurais pu me lever et prendre sa place. Je ne l’ai pas fait. Parce que je ne suis pas un héros.
Contrairement à ce garçon. Contrairement à Holden.
Je me suis levé et j'ai quitté la grand-place, sans un mot. J'ai marché, et je ne suis pas sûr de m'être arrêté depuis.
reality is here.
Ici Levi FEATURING Luke Newberry © COPYRIGHT kierene.tumblr
Dernière édition par Sailor H. Welkers le Jeu 18 Sep - 16:39, édité 23 fois |
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