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 don't you remember ? (athos)

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MessageSujet: don't you remember ? (athos)   don't you remember ? (athos) Icon_minitimeLun 27 Aoû - 11:53


what the hell are you doing in my mind ?
C'est étrange. Comme des piques incessantes et douloureuses, des coups de poignard profonds et répétitifs qui taraudent votre esprit. Cela ne vous laisse aucun répit, avec un restant de souffle qui s'exhale, et parvient même à vous arracher au sommeil avec plus de facilité que ne le ferait un grand seau d'eau froide. C'est à l'intérieur de vous, de votre tête, et cela ne vous lâche pas. Jusqu'à ce que ces flashs aient vomi les dernières parcelles de brume qui entourent ces souvenirs, votre tête explose devant l'inconnu. C'est insidieux.

Les doigts fins de la jeune fille agrippèrent avec force le léger voile des draps qui la recouvraient et s'enroulaient autour d'elle tout à la fois. Une goutte de sueur perla sur son front tandis que ses phalanges blanchissaient sous la crispation de ses muscles tendus. Ses lèvres s'entrouvrirent en quête d'un peu d'air, de tant d'air, d'une respiration tant attendue. Sa poitrine se soulevaient en cadence irrégulière, et elle haletait comme jamais. Ses yeux hagards soudainement tournés vers la fenêtre qui laissait filtrer des rayons matinaux, elle ressemblait à un animal perdu et effarouché, recroquevillé sur lui-même. Ce qu'elle était à cet instant-là. Puis elle se reprit très vite, une fois complètement éveillée. Elle se leva, toujours quelque peu hagarde, et entreprit d'enlever sa chemise de nuit avant d'enfiler un short et de faire un glisser un t-shirt sur sa peau, lentement, si lentement. Tout cela avait semblait si réel, si prégnant. C'était différent des rêves que l'on fait lorsque l'on est enfant, ou des cauchemars qui nous réveillent la nuit, transpirants et tétanisés. Elle ne savait pas si, au juste, cela se rapprochait plus de l'un ou de l'autre, censés représenter les désirs ou les peurs les plus profonds de chacun. Jamais elle n'avait voulu... jamais elle n'avait voulu voir Atlas nu. Cela ne faisait pas du tout parti de ses fantasmes, et bien que ça n'aurait tout de même pas été suffisant pour la terroriser, elle n'y avait jamais rien que pensé, rêvé, ou quoi que ce soit. Mais récemment, et depuis sa sortie de l'hôpital deux semaines plus tôt, elle était parfois victime d'hallucinations, alors que des images autres que la réalité du moment défilaient devant ses yeux et la faisaient chanceler. Des situations toujours si réelles, comme si elles les avaient vraiment vécues, mais qui n'avaient la plupart du temps pas d'importance. Un soir, elle s'en était ouverte à son père qui, bien qu'hésitant, avait osé avancer qu'il s'agissait peut-être de ses souvenirs des trois ans passés qui resurgissaient petit à petit. Au delà du fait qu'elle n'avait toujours pas complètement adhéré au fait qu'elle était victime d'une amnésie et qu'elle avait en réalité dix-sept ans, il y avait certaines choses vraiment, vraiment anormales, dans ces souvenirs-là. Et c'était de pire en pire, apparemment. Atlas, nu ? Pourquoi est-ce qu'elle aurait pu le voir nu ?! Elle chassa de son esprit l'image qui tournait en boucle de son esprit, à savoir le jeune homme, complètement dévêtu, juste... devant elle. Tout ce qu'elle en déduisait, si cela était vraiment arrivé, c'est qu'elle ne l'avait pas surpris par accident.


Bien consciente que les images finiraient pas bien vite par se disperser, elle prit de longues minutes à dessiner ledit jeune homme, et tout ce qui l'entourait, pour être certaine de ne pas l'oublier. Mais surtout pour le montrer à Atlas et lui demander par quelle intervention divine ils avaient bien pu en arriver là. Après avoir grignoté ce que son père avait laissé sur la table pour elle, elle jeta un coup d'oeil à l'écran qui affichait les Hunger Games. L'année prochaine, elle était bien décidé à être à leur place et à se faire enfin un nom. Depuis son réveil, elle était prise d'une envie obsessionnelle de tout contrôler, étant donné qu'elle avait la désagréable impression que tout lui échappait à présent, sans qu'elle ne sache pourquoi ni comment. Les Hunger Games étaient un moyen comme un autre de montrer son contrôle sur sa propre vie et celle des autres. Elle débarrassa la table des restes et sortit de la maison sans prendre la peine de savoir si ses parents s'y trouvaient ou non. Fermer la porte était quelque chose de très superflu dans le village des Vainqueurs, où seulement quelques habitants avaient la chance de résider. Sous une chaleur de plomb, elle emprunta donc l'allée qui menait au cœur du district, sur la place centrale, où se trouvait l'hôtel de ville. Alors qu'elle allait frapper à la porte, la position du soleil lui rappela qu'Atlas n'était pas chez lui actuellement ; la veille, il lui avait rapidement parlé de quelque chose qu'il avait à faire, dont elle n'en savait pas plus. Il avait juste dit qu'il serait absent toute la matinée. Hésitante, elle se dit qu'il valait peut-être mieux qu'elle fasse demi-tour et revienne après. Mais trop tard, ses doigts avaient déjà effleuré le bois et son poing cognait contre la porte. Un jour, tu sera capable de réfléchir, pensa-t-elle en se maudissant.

Lorsqu'Athos apparut à la porte – qui cela pouvait-il bien être, de manière à gâcher la journée d'Eden jusqu'au bout – elle eut une seconde de flottement, avant de froncer les sourcils, plus énervée contre elle-même qu'autre chose. Pourquoi avait-il fallu qu'elle frappe à cette porte ? La dernière personne qu'elle avait envie de voir se trouvait devant elle, uniquement par sa faute. Depuis qu'elle avait vu Athos dans sa chambre d'hôpital à réveil, elle ne pouvait s'empêcher de faire preuve d'encore plus d'animosité à son égard, certaine qu'il préparait quelque chose, ou du moins, savait quelque chose dont elle n'avait pas connaissance de son côté. Couplé à son immaturité, cela lui suffisait largement selon elle pour se montrer détestable devant le jeune homme. « Salut. » lança-t-elle du ton le plus froid et pourtant le plus aigu qu'il lui eu été donné de posséder, presque à moitié hystérique à présent. Son magnifique dessin, en réalité plutôt grossier, dans la main, elle pinça ses lèvres avant de brandir son bras droit entre les deux yeux d'Athos. Il s'en était fallu de peu qu'elle ne l'assomme pas par la même occasion, mais elle n'en avait absolument rien faire, et n'avait pas le moins du monde songé à contenir son geste. Trop. C'était trop, et elle ne pourrait en supporter davantage. Toute la frustration qu'elle avait emmagasiné depuis ces derniers jours remonta soudainement, et ce fut presque menaçante qu'elle lança « Qu'est-ce que c'est... que ça ? » Ses lèvres tremblaient sous la pression contenue qu'elle venait de laissait échapper en partie, et cela lui permit de se calmer suffisamment pour se rendre compte que sa question n'était pas ce qu'il y avait de plus clair. Bien sûr qu'elle savait de quoi il s'agissait. Que ce soit la feuille de papier, ou le... dessin. Sans laisser place au moindre silence, elle reprit tout de suite, à peine plus calme. « Est-ce que par hasard, tu saurais pourquoi je vois Atlas nu dans mes rêves ? C'est bien lui, il est bien fait comme ça, n'est-ce pas ? Parce que je serais incapable d'imaginer toute seule... » Elle se tut d'un coup, déglutit, tandis que son regard allait du visage du visage d'Athos à la feuille de papier qu'elle avait un peu décalée. « … ça. C'est... wow. » Rien de plus ne lui venait à l'esprit pour extérioriser ce que sa jeunesse encore naïve et pure voyait en... ça.


Dernière édition par Eden Bradsburry le Mer 31 Oct - 15:00, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: don't you remember ? (athos)   don't you remember ? (athos) Icon_minitimeMar 28 Aoû - 23:29



The stars, the moon, they have all been blown out You left me in the dark No dawn, no day, I'm always in this twilight In the shadow of your heart And in the dark, I can hear your heartbeat I tried to find the sound But then it stopped, and I was in the darkness, So darkness I became ...
what the hell are you doing in my mind ?
EDEN BRADSBURRY & ATHOS V. KËSSLER
Nos corps s’entremêlaient dans une danse que nous ne connaissions que trop bien, s'imbriquant parfaitement comme deux pièces d'un même puzzle. Mes doigts se baladaient sur sa peau, parcourant le long de son épaule nue tandis que mon regard était désespérément implanté dans le sien. Tout semblait parfait, et la petite pièce dans laquelle nous nous trouvions ressemblait au paradis telle que je me l'imaginais. Doucement, je fermais les yeux et m’emparais de ces lèvres. Mon cœur tambourinait contre ma poitrine, et la chaleur monta d'un cran. Faisant doucement glisser ma main contre son cou, je me mis embrasser ce dernier avec fougue, toujours poussé par sa respiration saccadée qui traduisait son excitation. Descendant plus bas pour baiser ses épaules ainsi que le haut de sa poitrine, je remontais doucement afin de reprendre possession de ces lèvres si désireuses. Je l'embrassais avec passion, cet échange charnel traduisant a merveille tout le désir que j’éprouvais à son égard. Je la désirais elle, son corps, ses lèvres, je la désirais toute entière. Je désirais chaque parcelles de sa peau, je désirais chaque cheveux qui ornait sa tête, je la désirais comme elle était. Elle était parfaite. « Je t'aime ... » lui murmurais-je à l'oreille, le souffle court, tout en faisant balader ma main le long de son corps. Je t'aime … mes propres paroles résonnèrent dans mon cerveau, comme l'écho d'un cri dans la montagne et d'un coup, s'estompant à mesure que l'illusion cessait de perdurer. Non, je ne voulais pas que ca s'arrête, je voulais rêver de ce moment encore et encore, je voulais ne jamais me réveiller. La réalité était tellement plus moche ...

J'étais misérable …. Tellement que je rêvait même d'elle la nuit. Cela faisait deux semaines maintenant qu'Eden était sortie de l’hôpital, deux semaines qui m'avaient paru interminable tant les journées que j'avais passées à ne rien faire d'autre qu'a me lamenter sur mon sort avaient été longues. J'essayais de l'oublier, de la bannir de mes pensées, de l'enfouir profondément dans un coin oublié de mon cœur, mais son souvenir me hantait … pire encore : il me narguait, il se moquait de moi, riait de ma bêtise, de ma stupidité. Voilà le prix à payer à trop aimer quelqu'un. J'avais cette désagréable impression que la branche que la jeune femme s'était prise sur la tête était une punition, pour avoir été malhonnête, pour avoir cacher la vérité … pour avoir été heureux. Je cherchais désespérément une raison à tout ça. Pourquoi elle ? Pourquoi moi ? Pourquoi nous ? Avions-nous mérités que ça se termine de cette façon ? Nous n'avons jamais fais de mal à personne après tout … Tant de questions toutes plus inutiles les unes que les autres fleurissaient les unes après les autres dans mon esprit, des questions qui resteraient sans réponses jusqu'à ce que je réussisse à accepter le fait que la vie, le destin ou je ne savais quoi n'en faisais qu'a sa tête et que tout était terminé. Mais j'avais mal … j'avais trop mal rien que d'y penser. Me faire à cette idée m'était trop insupportable.

Ce nouveau jour, semblablement aux autres, me paraissait bien maussade. Allongé sur mon lit, confortablement enroulé dans me couette, je fixais le plafond d'un air rêveur, les pupilles humides, le cœur serré par ce aperçu désormais utopique du bonheur que j'aurais pu ressentir si seulement rien ne s'était passé. Ce rêve représentait bien tout ce que je souhaitais, mais c'était justement ce qui le rendait si torturant, le transformant en un horrible cauchemar. Quoi qu'il en soit, il me fallut quelques minutes pour enfin me décider à me lever, à quitter ce cocon improvisé. Me laissant lourdement tomber sur une chaise, je dirigeais mon regard vers le poste de télévision, branché sur Capitole TV qui transmettait en direct le sixième jours des Hunger Games. Il ne restait plus que huit tributs en lice, et les juges pour cette occasion avaient décidés d'organiser un festin. Roulant des yeux, je m'en désintéressa totalement … je m'en étais déjà désintéressé à la mort des deux tributs qui représentaient le district 7, mais plus particulièrement à celle de mon ami, Denahi, qui n'avait pas tenu plus d'une journée dans l'arène. Le district sept n'aurait pas de gagnant cette année. Le cœur lourd, je me leva de ma chaise, ne souhaitant pas être spectateur de cette boucherie qui n'allait pas tarder à avoir lieu. Piquant un bout de pain dans la corbeille en guise de petit-déjeuner, je m'apprêtais à retourner dans ma chambre quand quelqu'un toqua à notre porte. « Je vais ouvrir. » criais-je à qui voudrait bien m'entendre avant de me diriger vers ladite porte. Peut-être aurais-je du m'abstenir finalement … sur le pas de la porte se trouvait Eden.

Dès l'instant où son visage s'était introduit dans mon champ de visions, l'envie de lui claquer la porte au nez me démangea. Non, ce n'était pas exactement la personne que je souhaitais voir, surtout pas en ce moment. De plus, ce geste n'étonnerait personne, et certainement pas elle, puisque dans 'son' monde, nous nous détestions. Perdu dans mes pensées, je ne réagis pas à son salut. Mais, le temps que je me décide à le faire, elle avait déjà brandit son poing. J’eus d'abord un mouvement de recul, pensant qu'elle cherchait à me frapper, n'ayant pas remarqué le bout de papier qu'elle tenait fermement dans sa main. « Qu'est-ce que c'est... que ça ? » Perplexe, je fronçais les sourcils avant de baisser le regard vers le fameux dessin. Je ne tarda pas à saisir de quoi il s'agissait, et ma réaction le prouvait. Entrouvrant la bouche, écarquillant les yeux, je du m'appuyer à la poignée de la porte pour ne pas tomber. Étais-je en train de rêver, ou cette scène était réellement en train de se passer ? Pouvais-je savoir pourquoi Eden tenait cette chose dans ses mains ? « Est-ce que par hasard, tu saurais pourquoi je vois Atlas nu dans mes rêves ? C'est bien lui, il est bien fait comme ça, n'est-ce pas ? Parce que je serais incapable d'imaginer toute seule... » Remontant le regard vers celui de la jeune femme, je me pinçais les lèvres, ne sachant pas vraiment quoi répondre. Oui, il était bien fait comme ça … le problème, c'est qu'il ne s'agissait pas d'Atlas … mais de moi.

« … ça. C'est... wow. » J'étais partagé entre la honte et l'amusement. J'avais à la fois envie de me terrer au fond d'un trou et de rire tant la situation était gênante et ridicule, bien que seul le premier sentiment devait se voir sur mon visage. Me redressant, je baissais le bras de la jeune femme, ne souhaitant plus supporter la vue de ce gribouillage avant de froncer les sourcils et de lui adresser un regard digne de ce qu'elle pensait que je pensais d'elle. « Qu'est que tu veux que je te dise ? » commençais-je en tentant d'adopter un ton de voix agressif similaire au siens, bien qu'il ne soit pas aussi convainquant. « Pourquoi tu me demande ça à moi ? Demande directement à Atlas. » Je déglutis avec difficulté, supportant difficilement de devoir jouer ce rôle alors que j'avais juste envie de me jeter dans ses bras. Frustré, je serrais la mâchoire et tourna le regard vers l'horizon avant de venir le reporter sur Eden puis de les lever au ciel. « Mais il ne va sûrement pas tarder, t'as qu'a l'attendre ici. » lui proposais-je d'un ton froid, sec et presque blasé avant de me pousser du chemin et d'ouvrir la porte en grand d'un simple coup de pieds. Elle semblait récitante, mais mon regard insistant finit par la convaincre de se glisser à l'intérieur. Je lâchais un soupir, me maudissant moi même avant de fermer les portes et de croiser les bras. « J'ai une drôle impression de déjà-vu … pas toi ? » poursuivais-je, sarcastique, le ton presque cynique en faisant référence à un souvenir qui n'habitait plus sa mémoire, mais qui restait encrée dans la mienne. Je regrettais aussitôt ces paroles.

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MessageSujet: Re: don't you remember ? (athos)   don't you remember ? (athos) Icon_minitimeMer 29 Aoû - 16:40

Eden faisait réellement tout son maximum pour garder son calme, là où Athos ne l'aidait vraiment pas. Qu'il n'ait pas daigné répondre à son salut n'était en soi rien de bien étonnant, mais qu'il prenne l'initiative de baisser lui-même son bras, comme une manière de lui dire une énième fois qu'il n'en avait rien à faire d'elle et de ses histoires, commençait à l'irriter passablement. Elle se laissa tout de même faire, la mâchoire toujours crispée, parce qu'elle voyait bien la gêne sur le visage du jeune homme, qui n'avait pas le moins du monde l'air détendu. En soit, elle aurait pu le comprendre, parce qu'étant le jumeau d'Atlas, le fait qu'elle ait vu ce dernier nu aurait pu induire qu'elle l'avait vu par la même occasion... situation assez gênante lorsque l'on avait connaissance de la méprise mutuelle qui les unissait. Heureusement pour lui, et sûrement pour lui également, Eden n'eut pas à s'impatienter davantage, parce qu'Athos daignait enfin lui adresser la parole, malgré toute l'agressivité que celle-ci contenait. « Qu'est que tu veux que je te dise ? Pourquoi tu me demande ça à moi ? Demande directement à Atlas. » Eden ne répondit pas tout de suite, toute occupée qu'elle était à observer la réaction du jeune homme face à ce qu'elle lui avait présenté. Sa réponse avait quelque chose de forcé, de trop violent pour paraître habituelle. La plupart du temps, il se contentait de l'ignorer royalement et de lui adresser le moins de mots possible, avec une voix égale et dépourvue de tout intérêt envers elle. Cette agressivité l'interloquait, et n'avait que pour effet de l'énerver encore davantage. « Mais il ne va sûrement pas tarder, t'as qu'à l'attendre ici. » « Tant de gentillesse d'un coup, j'en attendais pas tant. » lâcha-t-elle ironiquement. C'était sorti tout seul, mais cela représentait à la perfection ce qu'elle pensait. Son ton froid et toujours agressif ne laissait pas de doute sur le fait qu'il se serait sans doute mieux porté si elle ne s'était pas trouvée devant sa porte. Pourtant, il lui proposait de l'attendre, alors qu'il aurait très bien pu lui dire de revenir plus tard ; ce qui aurait été tellement plus logique, pour leur éviter une cohabitation conflictuelle. La manière dont il lui ouvrit la porte et l'incita à rentrer à l'intérieur, d'un simple regard, la laissa méfiante et hésitante sur la conduite à tenir. A quoi bon. Bien qu'elle mourait d'envie de savoir ce que pouvaient bien représenter toutes ses visions, elle devait se rendre à l'évidence que la précipitation n'était pas la solution dans ce cas-là. Pourtant, elle entra, sans vraiment savoir ce qui la motivait à s'immiscer ainsi en territoire ennemi, si elle pouvait le nommer ainsi. La curiosité, peut-être. Cette sensation qu'il y avait quelque chose de plus que d'habitude, quelque chose d'anormal. En ce moment, tout se déréglait, et elle n'était plus à une découverte près ; sa vie entière semblait se mélanger et il était si dur de s'extirper intacte de la mêlée des souvenirs. Alors qu'Athos avait refermé la porte derrière lui, il se retourna vers elle, de profil par rapport à lui. « J'ai une drôle impression de déjà-vu… pas toi ? » Il ne fallut pas longtemps à Eden pour lui faire complètement face. Depuis est-ce qu'il lui faisait la conversation, de manière sarcastique en plus ? Elle fut prise d'une folle envie de lui tourner le dos et de ne jamais répondre à ce jumeau-là, si différent de celui qu'elle adulait. Pourquoi avait-il fallu qu'ils soient de parfaits opposés ? Elle n'aurait vraiment rien dit contre le fait d'avoir deux très bons amis. Au lieu de cela, il fallait qu'une fois sur deux, en venant voir l'un, elle tombe sur l'autre. C'en était presque injuste, qu'elle ait à subir cela. Peut-être qu'Athos s'était mis à la voir d'un mauvais œil parce qu'elle était une amie d'Atlas, à la base. Elle ne pouvait en être certaine, mais c'était malheureusement possible. En soit, il n'avait toujours vu en elle que l'amie un peu dérangée d'Atlas, et elle ne l'avait jamais imaginé autrement que comme le frère effacé d'Atlas. Cependant, elle persistait à croire qu'il avait fait le premier pas dans la méprise, parce qu'il était bien connu qu'elle aimait tout le monde et n'aurait en aucun cas poussé quelqu'un à la détester. Depuis tout ce temps, ils s'enfonçaient dans un cercle vicieux où leur relation ne s'arrangeait pas du tout ; et à les voir à côté, en cet instant-là, un œil attentif aurait presque pu affirmer qu'elle se dégradait même. Eden serait tombée des nues si elle avait appris la vérité...

Malgré la difficulté évidente qu'ils montraient à avoir une conversation normale, ou juste à parler et à créer un échange entre eux, la donne avait quelque peu changé. Eden essayait de grappiller n'importe quelle connaissance qui pourrait lui faire peu à peu comprendre à quoi son cerveau jouait ; ou récupérer sa mémoire... le jour où elle avouerait enfin croire au fait qu'elle en avait perdu une partie. Elle se montra donc étonnamment diplomate, alors que la curiosité la rongeait au plus profond d'elle. Elle n'avait pas d'impression de déjà-vu, du moins pas à sa connaissance, et pour une fois, la situation ne semblait pas lui jouer un tour. Les insinuations d'Athos la poussèrent pourtant à se creuser la tête, certaine qu'il ne lui aurait pas adressé la parole juste pour le bon plaisir de lui faire la conversation. Le fait qu'il lui ouvre la porte n'était en soi pas un exploit, bien que, la plupart du temps Atlas arrive dans la minute suivante. Elle se trouvait donc très rarement seule avec Athos, et cela l'arrangeait puisqu'ils n'avaient rien à se dire. Consciente qu'elle ne comprenait pas du tout de quoi il parlait, mais ne voulant pas dévoiler à quel point cela la stressait, elle emprunta une voix posée, presque trop calme pour paraître antipathique à son habitude. A croire qu'elle essayait presque de se montrer agréable, comme si cela allait l'inciter à lui faire des confidences. « Non... Déjà-vu de quoi ? » Après cela, elle le quitta tout de même des yeux et se détourna pour aller d'asseoir sur le premier fauteuil à sa disposition. Une manière comme une autre de faire croire qu'elle était à l'aise. Elle attendait souvent Atlas sur ces fauteuils, qu'elle trouvait au demeurant très confortables. Un bras sur un accoudoir, l'autre sur ses jambes, elle tenta de se détendre et fit jouer les muscles de son cou pour les dénouer. C'était sans dire qu'elle ne passait pas de très agréables nuits ces temps-ci... Les tensions se faisaient ressentir dans ses muscles raides et contractés, comme le montrait la position dans laquelle elle se tenait, qui aurait pu être plus naturelle. Elle n'avait pas l'excuse de la politesse, étant donné qu'elle se trouvait dans le lieu qui était quasiment devenu comme sa deuxième maison au fil des ans ; et ce n'était sûrement pas Athos qu'elle aurait voulu préserver de mauvaises manières... Quelle que soit sa volonté, elle n'arrivait pas échapper à la chape de plomb qui lui rôdait autour d'elle et pesait sur ses épaules.

Puis une idée percuta sa réflexion si soudainement qu'elle releva la tête comme une jeune fille perdue cherchant ses repères. Elle voulait juste regarder Athos dans les yeux pour lui demander ce à quoi elle venait de penser, pour observer chacun de ses gestes, et ainsi être certaine qu'il jouait franc jeu avec elle et ne lui cachait rien. Ses souvenirs récents, ceux qu'elle était certaine de posséder, la frappèrent de manière brutale tandis qu'elle revoyait Athos dans sa chambre d'hôpital, et son propre agacement face à sa présence. Au fil des jours, ce dernier s'était mué en incompréhension, mais elle n'avait pas songé à lui en parler parce qu'elle ne pensait pas que cela aurait pu revêtre une quelconque importance. Cependant, les évènements de ces derniers jours la poussèrent à revoir ses intentions, et le fait qu'elle se trouvait à présent seule avec Athos constituait l'occasion rêvée pour le questionner. Eden espérait sincèrement qu'en grappillant des informations morceaux par morceaux, un semblant de puzzle finirait par se former dans son esprit et relierait tous les faits entre eux. Elle se tourna donc vers lui, toujours assise dans son fauteuil, et ficha son regard dans le sien. « Qu'est-ce que tu faisais dans ma chambre, à l'hôpital ? » Sa voix n'avait pas été particulièrement froide ou chaleureuse, juste inquisitrice, pressée d'obtenir une réponse. Elle savait qu'elle le mettait dans une position délicate, ou après l'avoir traité comme un moins que rien, elle le pressait soudain de lui faire part de tant de choses. Elle comprit alors qu'il était peut-être temps de s'ouvrir elle-même, de cesser de cacher son jeu, si elle voulait qu'il lui dévoile le sien. « Je sais que toi et moi, on a jamais été amis. Mais depuis l'accident, il y a quelques petites choses qui m'échappent, et ça m'aiderait vraiment que tu me dises ce que tu sais. » Confondante de candeur, elle s'était réellement montrée sincère en lui disant tout cela, ce qui était rare lorsqu'elle s'adressait à lui. Inédit, même. Aussitôt, elle s'en voulut et resserra un peu ses jambes contre elle, comme si cela suffisait à lui créer une muraille défensive, espérant qu'il n'en profiterait pas pour se moquer d'elle. Il n'était plus question de jouer ou de mentir, à présent, et elle avait bien conscience de ne pas être paranoïaque ou d'imaginer des choses. Tout ce qu'elle avait vu était vrai, et elle ne désirait plus que comprendre, pour pouvoir enfin cesser de regarder à la place de spectatrice sa propre vie découler sous ses yeux...


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MessageSujet: Re: don't you remember ? (athos)   don't you remember ? (athos) Icon_minitimeJeu 30 Aoû - 3:14

Je tentais de paraître le plus convainquant possible, mais il n'en était rien. Moi même je rirais de ma propre prestation si je pouvais me voir. Non seulement agir ainsi envers Eden ne me faisait pas plaisir, mais il fallait en plus que ma gestuelle traduise a merveille cette gêne qui m'habitait. Mâchoire serrée, le regard baladeur, je n'avais qu'une seule envie : que tout cela cesse. Qu'elle remballe son bout de papier, qu'elle le jette, qu'elle le brûle, qu'elle en fasse ce qui lui plaisait pourvu qu'elle parte loin de moi. Mais alors … pourquoi l'avais-je invitée à entrer ? Qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez moi ? La voir ici, se pavaner en se vantant d'avoir 14 ans n'allait certainement pas m'aider à aller mieux. C'était comme si je me frappais moi même dans le ventre, comme si je m'écrasais le cœur de ma propre main. Mes envies étaient contradictoires et créaient le chaos dans mon esprit. Une partie de moi voulait qu'Eden reste tandis que l'autre voulait qu'elle s'en aille. Malheureusement, la jeune femme était déjà à l'intérieur, et la porte déjà refermée. Il n'y avait maintenant plus qu'à prier pour qu'Atlas rentre vite, que je puisse m’éclipser discrètement comme je savais si bien le faire.

« Non... Déjà-vu de quoi ? » C'était exactement la réponse que j'attendais, mais pourtant, la douleur fut la même. L'impression que tout se brise à l'intérieur de vous. Je ne savais pas pourquoi j'avais posée cette question, à croire que j'aimais vraiment me faire du mal. Ce souvenir était sans doutes l'un des plus heureux de toute ma vie. La première fois que nous nous étions embrassés, le début d'un amour passionné et partagé. Le fait qu'Eden ne se souviendrait plus jamais de ce moment me brisait littéralement le cœur. Ignorant le ton presque sympathique qu'elle avait utilisée et qui ne correspondait pas vraiment à la Eden qu'elle prétendait être à mes yeux, je baissais la tête avant de me pincer les lèvres et de répondre sur un ton détaché toujours très peu convainquant : « Rien, laisse tomber. C'est pas important ! » Ne risquant pas un regard, ne souhaitant pas qu'elle s'aperçoive de la vague d'émotion qui avait envahit mes pupilles, je me contentais de la suivre jusqu'au salon sans rien ajouter de plus. Je la détestais. Oui, je la détestais. Je savais très bien que ce n'était pas de sa faute, qu'elle n'avait rien demandée, qu'elle n'était qu'une victime dans cette histoire, mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Je la détestais pour avoir fait d'un rêve une réalité il y a six mois. Puis je la détestais pour avoir fait de cette réalité un rêve deux semaines plus tôt. Tous ces souvenirs … tous ces moments que nous avions passés tous les DEUX … il n'y avait que moi qui m'en souvenait désormais. C'était comme si rien ne s'était jamais produit. C'était comme si je n'avais fait que rêver tout ce temps. Je la détestais pour me faire sentir aussi mal.

Je me laissais tomber sur le canapé du salon, disposé juste à côté du fauteuil où Eden s'était assise. Je tournais mon regard vers l'écran avec lassitude. La TV toujours branchée sur Capitol TV, les jeux de la faim s'étalaient sous mes yeux. Il était près de huit heure, et le festin avait commencé. Une aurore boréale ornait l'arène de glace et la première à se lancer à l'assaut de son sac fut la tribut du Douze au prénom terriblement ridicule mais que j'aimais bien quand même car elle avait été là pour la mort de mon ami au jour 1. Regarder les jeux était devenu presque lassant au fil des années, et à force, je ne voyais plus tellement ça comme de la barbarie, mais plus comme un programme TV annuel fait pour divertir. Rien ne semblait réel … Ces tributs, j'avais l'impression que ce n'était que des personnages. Pourtant, tout était bel et bien authentique, et j'aurais beau essayer, jamais je ne pourrais réussir à imaginer ce que ces pauvres gens devaient ressentir. En temps normal, je ne les regarderais même pas, seulement, j'avais espoir qu'ils me fassent oublier qu'Eden se trouvait juste à côté de moi et qu'ils passionnent assez cette dernière pour qu'elle aussi oublie ma présence. Mais il n'en fut rien …

« Qu'est-ce que tu faisais dans ma chambre, à l'hôpital ? » Le souvenir qu'elle mentionnait me revint douloureusement en mémoire. Ma mâchoire et mon cœur se serrèrent et un nœud se forma dans mon estomac tandis que je repensais à cette phrase qu'elle m'avait sortie. Une phrase presque banale, mais qui avait raisonnée dans ma tête pendant des heures. Je m'en souvenais comme si c'était hier. J'étais tombée des nues. Au début, j'avais osé espérer penser qu'elle ne faisait que semblant, mais je du rapidement voir la vérité en face. La dure et cruelle vérité. Celle qui blesse. Je me perdis dans ses prunelles, cherchant désespérément quelque chose à répondre. Elle m'avait prise de court. Finalement, je détournais mon regard pour venir le reposer sur l'écran tout en haussant les épaules. « J'y étais juste pour Atlas ... » C'était totalement faux, et le ton de ma voix le confirmait avec une facilité qui me poussa à me maudire une fois de plus. Qu'est-ce que j'étais en train de faire franchement ? Il faudrait peut-être que j'arrête de parler, ça vaudrait mieux pour nous deux. De toutes évidences, Eden cherchait des réponses. J'aurais aimé l'aider, mais je ne pouvais rien lui dire. Enfin si, je pourrais le dire la raison de ma présence à l’hôpital lors de son réveil, je pourrais tout lui déballer, du début jusqu'à la fin mais elle ne me croirait jamais et penserait que ce n'était qu'une façon pour moi de se moquer d'elle, alors à quoi bon ? « Je sais que toi et moi, on a jamais été amis. Mais depuis l'accident, il y a quelques petites choses qui m'échappent, et ça m'aiderait vraiment que tu me dises ce que tu sais. » Je ne comprenais pas pourquoi elle me demandait ça à moi. Il y avait des gens bien mieux placés qui pourraient lui fournir bien plus. Levant les yeux au ciel, lâchant un soupir, je me tournais complètement vers elle avant de plonger mes prunelles dans les siennes. « Je suis désolé Eden, mais je peux pas t'aider. » Mes pupilles restèrent fichées dans les siennes quelques secondes après la fin de cette phrase prononcée sur un ton presque insolent que je n'avais pas contrôlé sur le coup. J'avais beaucoup de mal à m'en détacher. « Je ne sais rien ... » Que pouvais-je bien dire d'autre. Me pinçant les lèvres, je haussais de nouveau les épaules avant de me lever du canapé et de contourner le fauteuil. Posant les mains sur mes hanches, je lâchais un soupir discret, cherchant à faire sortir toute la frustration qui m'habitait tout en espérant qu'Eden ne le remarquerait pas. « Je ne suis pas la personne la mieux placée pour t'aider. Tu devrais demander à quelqu'un qui te connaît mieux … » Le pas traînant, je repris ma place sur la canapé en tâchant d'éviter son regard. « Comme tu l'as si bien dit, on a jamais été amis donc ... » J'avais prononcé cette phrase d'une voix très étrange … une petite voix remplie de regrets et déception. « … désolé. » presque inaudible, ce mot s'était glissé hors de mes lèvres pendant que mon regard s'était fixé sur un point du mur qu'il fixait sans jamais le lâcher. Mâchoire serrée, bras croisés, je me mis à taper des pieds sur le sol tandis qu'un léger silence s'installait dans la pièce. Ca faisait mal. Ca faisait trop mal.
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MessageSujet: Re: don't you remember ? (athos)   don't you remember ? (athos) Icon_minitimeVen 31 Aoû - 15:41

« Laisse tomber... » C'était donc tout ce qu'il pouvait lui dire ? De laisser tomber ? C'était si facile de commencer une phrase, de laisser planer un suspens et de créer une attente de la part de l'autre, pour finalement tout repousser au loin comme si ce n'était rien. Eden ne connaissait pas Athos, ne savait pas s'il avait l'habitude faire ça, mais elle avait tout de même conscience de leur relation. Elle savait qu'il n'aurait pas commencé à lui parler juste pour faire la conversation ou se montrer poli. Tous deux ne se parlaient pas, et il était inutile de penser qu'il serait possible qu'ils échangent des potins comme deux vieux amis. Des opposés, voilà ce qu'ils étaient presque. Eden commença donc à avoir des soupçons sur ce que lui disait Athos, doutant de sa franchise. Il paraissait si tendu, et son regard ne cessait de fuir celui de la jeune femme, même lorsqu'il répondit de la manière la plus simple à sa question. Il fuyait encore, mais elle n'aurait su dire si cette fois-ci, il s'agissait de la vérité ou d'un autre mensonge. « J'y étais juste pour Atlas ... » D'un côté, elle ne pouvait nier que cela se tenait. Atlas avait été très affecté par son accident, et elle se serait sentie tout aussi mal si c'était ce dernier qui s'était trouvé à l'hôpital. Mais de là à ce qu'Athos la regarde à son réveil avec un regard si particulier, comme s'il était heureux qu'elle se réveille enfin... il y avait des limites. Il lui cachait quelque chose, et avait un mal fou à rendre réel ses mensonges. « Je suis désolé Eden, mais je peux pas t'aider. Je ne sais rien... Je ne suis pas la personne la mieux placée pour t'aider. Tu devrais demander à quelqu'un qui te connaît mieux … » Si facile à dire pour éviter d'avoir à s'expliquer. « Comme tu l'as si bien dit, on a jamais été amis donc… désolé. » La dernière phrase agit sur Eden comme un ressort qui releva son dos et la fit s'avancer dans son fauteuil. Athos était se comportait vraiment trop bizarrement pour qu'elle laisse passer ça. Le ton insolent qu'il avait adopté au début s'était peu à peu transformé, et alors qu'il aurait dû lui rappeler de manière ironique, ou désintéréssée, qu'ils n'étaient pas amis, il avait presque dit cela à regret, et son regard s'était de nouveau détourné. C'était lui, qui l'avait traitée comme une pestiférée dès lors qu'il n'avait plus vu en elle que l'amie d'Atlas ! Elle devait devenir folle, ou être en train de rêver, pour imaginer qu'il y ait eu du regret dans la voix de jeune homme. Il n'avait jamais voulu lui parler normalement, ou lui parler tout court ; il l'ignorait royalement, elle l'ignorait tout autant. Pourquoi est-ce que cela semblait faire une différence à présent ? S'il s'était passé une quelconque chose entre eux, s'ils étaient devenus amis pendant ces « 3 ans oubliés », elle s'en serait définitivement souvenue, parce qu'il était impossible qu'elle laisse passer une nouvelle pareille. Eux, amis. C'était assez inattendu. Intimement persuadée que cela n'avait pas eu lieu, elle voyait pourtant que quelque chose lui échappait, et décida d'arrêter de prendre des pincettes pour apprendre quoi. Les tournures de phrase polies, la gentillesse, tout cela allait bien deux minutes, mais puisque rien ne portait ses fruits... Elle allait faire comme elle en avait l'habitude. Elle obtenait d'ailleurs presque toujours ce qu'elle voulait avec cette méthode plutôt... expéditive.

Après s'être encore davantage avancée dans le fauteuil, de manière à être la plus proche possible du canapé où Athos était assis, Eden leva son bras droit auparavant nonchalamment posé sur un accoudoir et donna un coup de poing dans le genou gauche du jeune homme. Il était préférable d'attirer son attention et de lui faire comprendre qu'elle ne plaisantait pas, mais vraiment pas du tout. « On va très vite passer l'étape devinettes, parce que vraiment c'est pas le moment ! » Sa voix était ferme mais elle ne criait pas, et n'était pas particulièrement agressive non plus. Elle savait juste ce qu'elle voulait. « T'es aussi doué pour mentir que ma grand-mère, et crois-moi c'est pas un compliment. » Elle parlait vite, comme à son habitude, et ne prit pas le temps d'attendre avant de passer d'un sujet à l'autre. « Je veux bien que tu sois venu pour soutenir Atlas, mais j'ai pas le souvenir que vous soyez particulièrement proches. » Soudain, un détail la frappa. Souvenir... Ce n'était qu'une histoire de foutus souvenirs. Peut-être que cela aussi était passé à la trappe. Est-ce que les deux frères se seraient rapprochés pendant ces trois ans ? Elle ne put s'empêcher de retenir un « Et merde... » presque silencieux avant de secouer légèrement la tête pour chasser cette idée et se reconcentrer sur ce qu'elle disait, fixant à nouveau Athos droit dans les yeux, se fichant qu'il détourne ou non le regard. « Me fais pas croire que tu te comportes comme d'habitude. Je me souviens t'avoir vu sortir de la chambre comme si t'avais l'air déçu. Fallait pas venir, si tu voulais pas que je me réveille... » La dernière phrase lui avait échappé dans un sifflement qu'elle n'avait pu appréhender. Échanger plus de deux mots avec Athos était vraiment quelque chose de nouveau, et elle avait du mal à discuter calmement avec quelqu'un qui ne disait rien et ne lui répondait pas ce qu'elle aurait voulu. La vérité. « Ton histoire déjà-vu là, je laisse pas tomber. Je te connais pas assez pour affirmer quoi que ce soit sur toi, mais je sais que tu m'en as pas parlé pour rien, sinon tu m'aurais même pas adressé la parole. » Elle l'assaillait d'affirmations à valeur de questions et espérait qu'il n'allait pas la couper en lui disant simplement « De quoi tu parles ? » comme si elle ne savait pas ce qu'elle disait. Il n'y avait pas de doute de ce côté-là, elle avait très bien conscience de tout ce qu'elle venait de dire, et même si elle n'avait pu s'empêcher de rajouter des remarques personnelles, tout n'était pas sorti sur un coup de tête. Pour être certaine qu'il n'allait pas la prendre pour une hystérique et la repousser, elle rajouta, sur un ton très sérieux « Je rigole pas. Si t'es incapable de me répondre, j'irai voir Atlas, je demanderai à Wash, à d'autres personnes, et je finirai pas trouver ce que t'as pas envie de me dire. » Puis elle poussa sur ses mains et repartit dans le fond du fauteuil qu'elle aurait préféré ne jamais avoir à quitter. Cette conversation l'agaçait vraiment, et ne pas avoir toutes les cartes en main la terrifiait plus qu'elle ne se l'avouait.

Voulant laisser une seconde au jeune homme pour digérer tout ce qu'elle venait de lui dire, elle tourna la tête vers la télévision, alors que le presque habituel festin des Hunger Games débutait. Elle regarda avec attention les tributs restants s'avancer, évalua leur technique, ce qu'elle n'aurait jamais fait avant l'accident. Mais depuis, elle avait en tête de participer à ces Jeux et de devenir célèbre grâce à ça. Un rêve de gamine, qu'elle prenait pourtant très au sérieux, puisqu'elle ne voulait pas gâcher sa vie à ne rien faire. Après ce qui lui était arrivé, elle voulait profiter de tout, elle voulait de l'action, de l'aventure. En soit, elle n'était pas assez objective pour comprendre qu'elle n'aurait que de la mort, avec les Jeux. Tandis que le festin allait débuter pour de bon, elle ne put s'empêcher de faire un commentaire, oubliant un instant qu'elle ne trouvait pas compagnie d'un ami, ou de sa famille. En réalité, elle parlait plus pour elle-même. « L'année prochaine, ça sera moi à leur place... »


Dernière édition par Eden Bradsburry le Mer 31 Oct - 14:59, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: don't you remember ? (athos)   don't you remember ? (athos) Icon_minitimeMar 4 Sep - 21:45

La tension dans cette pièce me mettait vraiment mal à l'aise, et il était tout à fait normal qu'Eden se pose des questions. En 'temps normal', je n'aurais même pas pris la peine de rester dans la même pièce qu'elle, seulement les choses avaient changées et l'idée même de la laisser seule dans ce salon ne me traversa même pas l'esprit. Le seul problème dans tout ça, c'était que je ne savais pas quoi faire pour cacher cet agacement. J'essayais de penser à autre chose, en déviant mes pensées, en regardant les jeux, mais je savais qu'elle était là, juste à côté de moi, et sa présence suffisait à me troubler. Je devais déjà lutter pour ne pas la regarder alors cesser de penser à elle était peine perdue. Conséquence de tout ça : la pression me faisait faire n'importe quoi, et mes paroles sonnaient toutes plus fausses les unes que les autres. Eden, si elle ne l'avait pas déjà remarqué, n'allait pas tarder à comprendre que quelque chose clochait. Et la connaissant, elle me demanderait probablement des comptes, et il ne fallait pas que ça arrive. Malheureusement, comme la poisse semblait s'accrocher à moi comme une sangsue, ce qui devait arriver arriva.

« On va très vite passer l'étape devinettes, parce que vraiment c'est pas le moment ! » Fronçant les sourcils lorsqu'on son poing s’abattit sur ma cuisse, je tournais le regard vers son air sévère avant de l'imiter en me redressant. « T'es aussi doué pour mentir que ma grand-mère, et crois-moi c'est pas un compliment. » Lâchant une discrète grimace tout en baissant la tête, je grognais de l'intérieur. Elle n'avait pas tort du tout, j'étais bien obligé de l'admettre. Jouer la comédie n'avait jamais été ma tasse de thé, et en réalité, je ne m'y étais que très rarement essayé. Je ne répondis rien, mais finit par relever la tête et rouler des yeux, histoire de lui donner l'illusion que ce qu'elle pouvait bien me raconter ne m'intéressait pas le moins du monde. « Je veux bien que tu sois venu pour soutenir Atlas, mais j'ai pas le souvenir que vous soyez particulièrement proches. » Je me permis d'arquer un sourcil avant de la regarder comme si il s'agissait de la dernière des idiotes. « C'est quand même mon frère. » répondis-je comme si il s'agissait de quelque chose d'évident. Ce qui m'amena à me questionner. Aurais-je vraiment soutenu Atlas si Eden et moi étions restés ennemis tout ce temps ? Aurais-je même ressenti la moindre compassion pour elle ? Aurais-je seulement espéré qu'elle se réveille ? Non. Je n'aurais rien ressenti, rien espéré, même pas pour Atlas ….

Je n'ai jamais vraiment su moi même pourquoi Eden et moi ne nous entendions pas. Je la détestais, ça je le savais, mais j'avais toujours eu du mal à trouver des raisons pour justifier cette méprise que j'éprouvais à son égard. A vrai dire, je ne me suis que très rarement posé la question. Je la détestais juste … sans raisons apparente. Ce qui prouve bien la stupidité des gens. Juger sur ce qu'on voit sans même chercher à creuser. Se contenter de ce qu'on nous présente en prenant le risque de rater quelque chose de bien. Je ne voyais qu'en Eden la copine insupportable d'Atlas. J'ai appris à la connaître bien trop tard. Quand j'y repensais, je savais que nous aurions pû être amis plus tôt si seulement nous avions chercher à se découvrir d'avantage. Je m'estimais chanceux, d'avoir eu la chance de partager quelque chose avec cette femme. Malheureusement, tout avait basculé le temps d'une matinée et désormais, tout était à refaire …

« Me fais pas croire que tu te comportes comme d'habitude. Je me souviens t'avoir vu sortir de la chambre comme si t'avais l'air déçu. Fallait pas venir, si tu voulais pas que je me réveille... » La voix d'Eden me ramena brusquement à cette moche réalité. Je ne savais pas quoi répondre à ceci. Je me contentais donc de hausser les épaules d'un air faussement indifférant tandis que les premiers signes de frustrations commençaient à apparaître. Ma respiration accélérait lentement mais progressivement et le pouce de ma main droite vint frotter la paume de celle de gauche, vieux tic. « Ton histoire déjà-vu là, je laisse pas tomber. Je te connais pas assez pour affirmer quoi que ce soit sur toi, mais je sais que tu m'en as pas parlé pour rien, sinon tu m'aurais même pas adressé la parole. » Je n'aurais jamais du dire ça, je ne savais pas ce qui m'était passé par la tête et je le regrettais. Eden pouvait se montrer très persévérante quand elle le voulait, et a la voir comme ça, je savais qu'elle tiendrait parole, et qu'elle ne laisserait pas tomber. « Je rigole pas. Si t'es incapable de me répondre, j'irai voir Atlas, je demanderai à Wash, à d'autres personnes, et je finirai pas trouver ce que t'as pas envie de me dire. » Mon corps se crispa, mes poings se serrèrent et je laissais brusquement tomber mon dos sur le dossier du canapé. Détournant le regard, je le posais sur le mur, les lèvres pincés, visiblement agacé. L'entente de ces deux noms avaient poussés le bouchon assez loin pour que je ne puisse plus retenir toute ma frustration. Déglutissant avec difficulté, je pris une grande inspiration avant de détourner mes yeux pour les poser sur le joli minois de la brune. « Si t'as du temps à perdre ... » Je voulais bien sur dire par là qu'il n'y avait rien à trouver. Personne ne se doutait de rien. Nous avions parfaitement su cacher notre relation, ce qui faisait de moi aujourd'hui le seul encore au courant. Elle pourrait bien torturer Atlas qu'il ne pourrait pas lui répondre, et pareil pour ce Wash, bien que je ne voyais pas vraiment ce qu'il venait faire dans cette conversation.

Moi qui, d'ordinaire, était quelqu'un d'assez calme, perdre mon calme de cette façon ne me ressemblait en rien, et je me détestait pour agir ainsi. Chaque gestes que je faisais, chaque mots que je prononçais ne faisaient que m’enfoncer un peu plus, alimentant ainsi les doutes d'Eden. Parfois, j'aimerais juste remonter le temps et ré-écrire l'histoire. Ne pas embrasser Eden, ne pas sortir avec elle, rester ce que nous étions à ses yeux : ennemis. Alors certes, je renoncerais à des mois de bonheur, mais je m'épargnerais toute la douleur que je ressentais en ce moment, et puis, nous nous en serions tous les deux très bien portés.

Mon regard toujours posé sur Eden, je le fis glisser le long de ses courbes avant de m'y arrêter sur ses mains, qui tenaient toujours le dessin qu'elle m'avait affichée lors de son arrivée. Bien trop troublé par cette représentation de ce qu'elle pensait être Atlas, je n'avais pas pris le temps de songer à ce que ça pouvait bien représenter. Ça ne pouvait pas seulement être un simple rêve. Ça ressemblait plus à un flash. Se pourrait-il que … que les souvenirs remontent ? M'étouffant presque en réalisant ce que ça voulait dire, je simulais une quinte de toux. La quittant du regard, je le dirigeais vers l'écran et mon regard s'illumina. Ça voulait dire qu'un jour peut-être … elle se souviendrait de tout. « Eden ? » dis-je d'une voix neutre pour capter mon attention tout en me retournant vers elle. « C'est la première fois que tu fais ce genre de rêve ? » enchaînais-je, cherchant a en savoir plus, en posant le regard sur le bout de papier qui s'était froissé sous son poing.

« L'année prochaine, ça sera moi à leur place... » La position d'Eden par rapport aux jeux m'avait toujours quelque peu effrayée, même si elle était, heureusement, devenue plus lucide au fil des ans. Et avec tous les événements récents, bien trop chamboulé par le fait qu'elle ne se souvienne de rien, je n'avais pas pensé une seule seconde qu'avec son 'retour dans le temps', elle veuille y participer. « Tu comptes te porter volontaire ? » j'avais répondu presque par réflexe, un semblant d'inquiétude dans la voix. Espéreront simplement qu'elle ait retrouvée la raison d'ici la prochaine moisson.
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MessageSujet: Re: don't you remember ? (athos)   don't you remember ? (athos) Icon_minitimeDim 9 Sep - 18:40

Il semblait qu'Athos prenait un malin plaisir à esquiver toutes les questions de la jeune fille, à les balayer sans même daigner y répondre. Elle aurait préféré qu'il s'énerve, qu'il lui crie dessus, ou bien qu'il s'en aille. Oui, elle aurait même préféré qu'il s'en aille et la laisse seule avec ses interrogations, plutôt que de la regarder, puis de faire son regard, avant de se dandiner sur son siège. Il faisait acte de présence, mais c'était tout. Eden avait à présent bien conscience qu'il était gêné par tout ce qu'elle était en train de dire, mais quoi qu'elle fasse, à savoir le questionner, lui parler doucement, ou alors essayer d'attirer son attention en le bousculant, ne fonctionnait pas. C'était à s'arracher les cheveux, et la jeune fille n'était pas loin d'avoir vraiment envie de le frapper pour le réveiller ou lui arracher une protestation. Cette possibilité lui semblait oh combien attirante, tout d'un coup. Après qu'il eut lâché un simple « Si t'as du temps à perdre ... » alors qu'elle venait de l'assaillir de paroles, elle envisagea son idée d'encore plus près. Voyant que les yeux du jeune homme était toujours fixés sur elle, elle se propulsa d'un coup hors de son siège et fit une sorte de moulinet avec ses bras, les levant en l'air d'un coup, avant de les poser rageusement sur sa tête, comme si elle était prête à s'arracher les cheveux. C'était ça, ou elle allait vraiment finir par se montrer violente. Puis alors qu'elle allait lui crier dessus, il sembla s'intéresser tout d'un coup à la conversation. « Eden ? C'est la première fois que tu fais ce genre de rêves ? » Non. Il s'intéressait uniquement à ses propres questions, en fait. Elle allait rouspéter et tout envoyer en l'air lorsqu'elle saisit le réel intérêt qu'il avait pour la question. Puis elle se calma un peu lorsqu'elle comprit qu'elle était incapable de répondre comme ça, de manière instantanée. Elle ne connaissait pas la nature de ses rêves, ne savait pas pourquoi ils avaient débuté, ce qu'ils étaient censés lui faire comprendre exactement... Qu'est-ce que cela pouvait lui faire, qu'elle rêve d'Atlas ?. « Non, c'est...  » Soudain, elle se tut, plus sur la défensive qu'elle ne l'avait jamais été. Qu'entendait-il par « ce genre de rêves » ? Il ne pouvait pas savoir qu'ils étaient particulièrement spéciaux ou la troublaient plus que de mesure... Son comportement avait certes été étrange lorsqu'elle avait débarqué en trombe, son dessin à la main, mais il ne pouvait pas déduire à partir de ça qu'elle avait fait d'autres rêves du genre... Elle resta debout, le toisant. Sa méfiance parla pour elle et la poussa à se montrer désagréable. « Ça veut dire quoi, ce genre de rêves ? En quoi ça te concerne d'ailleurs ?  » Ses yeux se plissèrent tandis qu'elle tournait une fois de plus la tête vers l'écran diffusant les Jeux. « Tu comptes te porter volontaire ? » Une fois de plus, qu'est-ce que ça pouvait lui faire ? Elle n'arrivait pas à comprendre ses questions pour le moins personnelles, alors qu'il s'effaçait dès qu'elle osait lui demander quelque chose. Il ne pouvait lui donner qu'une moitié d'attention, ne lui parler que de ce qui l'intéressait ; c'était tout ou rien. Elle-même avait du mal à comprendre ses agissements et se perdait dans ses propres pensées. Elle n'aurait jamais dû poser toutes ces questions à Athos, ni avoir l'idée de les lui soumettre. Mais ses visions devenaient de plus en plus fréquentes, de plus en plus précises... de plus en plus réelles. Et la situation commençait à l'effrayer bien plus qu'elle ne se l'avouait ou qu'elle voulait bien le dire à son père, qui la questionnait régulièrement sur ce dont elle se souvenait. En apparence, elle gardait le visage de la jeune fille innocente et inconsciente que l'avait toujours caractérisé, et si ses agissements ne changeaient pas, elle sentait à présent ce poids sur ses épaules. A tout moment, elle avait l'impression que la situation pouvait lui échapper ; plusieurs fois déjà, elle avait failli déraper lorsqu'elle avait entendu parler d'une situation dont elle n'avait aucun souvenir. Ses amis l'avaient regardé bizarrement, comme si sa réaction été étonnante et même stupide. Réagissant au quart de tour, Eden avait manqué devenir hystérique, ne supportant plus toutes ces zones d'ombre dans son esprit. Cela l'énervait d'autant plus qu'elle avait l'impression que personne ne voulait rien faire pour l'aider. Comment pouvait-elle admettre avoir perdu la mémoire si personne ne semblait prêt à l'aider à la recouvrer ? Il n'était plus question qu'elle se montre gentille avec ceux qui la traitaient comme si elle ne méritait pas d'en savoir davantage. Et Athos montrait plus que quiconque des signes de gêne, ce qu'elle ne supportait plus.

Toujours debout, elle s'approcha de lui, voulut dire quelque chose, resta immobile un instant puis se détourna et fit un tour sur elle avant de se retrouver un nouveau face à lui. Sa voix transpirait une colère désespérée, montrant sa lassitude et son agacement dans le même temps. « Mais tu sers à quoi ?! Pourquoi t'es là ?! Si c'est pour me regarder bêtement et me répondre par trois mots à chaque fois, pourquoi tu restes là ? » Elle prit une brève inspiration avant de reprendre, toujours aussi vite. « Pourquoi tu t'intéresses à ces rêves alors que t'es infoutu de répondre à mes questions, pourquoi ? Et les Jeux ? Qu'est-ce que ça peut bien te foutre que je meurs là-bas ? Peut-être même que ça t'arrangerait de me voir agoniser avec un couteau planté dans le cœur ! » Peut-être que la défiance qui les liait ne le poussait pas à penser de telles choses, mais elle se sentait un besoin impérieux de le faire sortir de sa torpeur permanente. Son pied vint frapper violemment le bas du fauteuil sur lequel était installé Athos. « Bouge ! Dis quelque chose, ou alors va-t-en, met-moi dehors, je sais pas ! BOUGE ! Mais ne me pose surtout pas de questions alors que je vois très bien que tu fais exprès de pas répondre aux miennes ! » Dépourvue du dernier souffle d'air qui aurait pu lui permettre d'ajouter une dernière chose, elle se tut soudain, plus que soulagée d'avoir pu déverser une partie de la frustration qu'elle avait emmagasiné depuis une semaine. A présent, elle ne savait plus quoi dire ou quoi faire, et se contentait de continuer à fixer le jeune homme dans les yeux, alors qu'elle haletait presque, tentant de reprendre sa respiration. Il était là, dans son fauteuil, face à elle. Et tout d'un coup, elle réalisa qu'elle se trouvait chez lui, et qu'il n'avait en soit rien fait pour la pousser à de telles extrémités, qu'elle était la seule et unique personne dérangée mentalement en ce lieu. C'était ces flashs qui la détraquait et le rendait folle d'incompréhension. Elle allait finir par faire un scandale si son esprit continuait à ne lui rendre que des bouts d'informations. Peut-être qu'il faudrait qu'elle demande des médicaments contre le stress à son père, mais ce serait avouer définitivement qu'elle avait un sérieux problème, et son orgueil n'était pas près à accepter ça.

Elle s'éloigna d'un coup des fauteuils et replia ses bras contre son corps avant de se mordre la lèvre pour s'obliger à se taire et éventuellement à se calmer. Après quelques secondes, elle fut à même de lâcher un vague « Désolée. » laissant ses yeux se promener dans le vide. Puis elle lui tourna subitement le dos, sentant les larmes lui venir aux yeux sans prévenir. Pourquoi fallait-il qu'elle craque maintenant ? Pas devant lui, surtout pas devant lui. Avant que les sanglots ne se fassent trop entendre dans sa voix, elle mit toute son désespoir et sa haine contre tout le monde dans ses trois derniers mots. « Je te déteste. » Encore plus pour être celui devant lequel elle s'effondrait. Son affirmation avait été sans appel, et ce fut après qu'elle eut fermé la bouche que ses paupières à présent closes vinrent essayer de stopper le flot infini qui commençait à se déverser. Le noir, enfin. Cela ressemblait presque à une délivrance.


Dernière édition par Eden Bradsburry le Mer 31 Oct - 14:59, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: don't you remember ? (athos)   don't you remember ? (athos) Icon_minitimeDim 7 Oct - 19:41

Je regardais à droite, à gauche, je cherchais un moyen de m’échapper, pour ne plus rester dans cette pièce une seconde de plus. Ce qui était en train de se passer … c’était beaucoup trop pour moi. Regarder Eden s’énerver, prendre sur elle m’était insupportable, faire face devenait beaucoup trop dur. La situation dégénérait peu à peu et bientôt, toute la frustration accumulée par la jeune femme allait exploser, je pouvais le sentir, qu’elle bouillonnait de l’intérieur, ses gestes le montrait que trop bien, elle m’effrayerait presque. J’étais en train de la pousser à bout sans même le vouloir, et quand bien même je tenterais de la calmer, je savais que ça ne fonctionnerait pas, à moins que je réponde à ses questions (et encore faudrait-il que les réponses lui plaise, ce qui je savais, n’allait pas être le cas), chose que je ne pouvais pas faire. Alors, pour ne pas aggraver la situation, je décidais de me taire. Rester silencieux et regarder l’écran de la télévision dépourvu d’intérêt, ne lui portant pas la moindre attention, du moins juste le temps de quelques secondes, jusqu'à ce qu’à force de réflexion, cette hypothèse un peu folle me vint en tête : un flash. Ce qu’Eden pensait être un rêve n’en était peut-être pas un, pas un vrai, mais une scène du passé, une scène oubliée. Si c’était bien de ça qu’il s’agissait, ça ne voulait dire qu’une chose : qu’Eden retrouvait la mémoire. Inutile de vous dire que cette idée me mettait particulièrement en joie, état d’âme que je tentais de contenir pour ne pas paraître plus louche que je ne l’étais déjà. Peut-être que je m'emballais trop vite et pour pas grand chose, sûrement étais-ce le cas, car même si Eden se rappelait de tout un jour, je doutais que tout redevienne comme avant … mais je préférais ne pas penser à ça et me concentrer sur les bons côtés, m'accrocher à la possible lueur d'espoir qui rebrillerait peu à peu et qui s'enflammerait peut-être quand la jeune femme aura répondue à cette question.
« Non, c'est...  » daigna-t-elle finalement répondre après quelques secondes d'hésitation avant de se stopper. Suspendu à ses lèvres, je décollais mon dos du dossier du fauteuil sur lequel j'étais assis pour me pencher en avant et poser mes coudes sur mes genoux, attendant la suite avec une impatience certaine et non dissimulée. « Ça veut dire quoi, ce genre de rêves ? En quoi ça te concerne d'ailleurs ? » Ce n'était pas la réponse que j'attendais, et l'empressement qui pouvait se lire sur mon visage quelques secondes plus tôt s'estompait peu à peu pour laisser place à un faciès mi-agacé, mi-dégoûté. Retenant un soupir, je me laissais de nouveau tomber au fond du fauteuil, haussant simplement les épaules d'un air déçu sans rien ajouter de plus. Lutter, essayer de lui tirer les vers du nez était inutile, elle ne me répondrait pas.

Reportant mon attention sur les jeux après cette vaine tentative, je ne m'étais pas contrôlé lorsqu'Eden avait plus ou moins laissé entendre qu'elle désirait participer aux prochains jeux, lâchant ainsi la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Frustrée, Eden entra dans une colère noire qui me cloua sur place. Un état dans lequel je ne l'avais jamais encore vu (du moins, pas à ce point.)
« Mais tu sers à quoi ?! Pourquoi t'es là ?! Si c'est pour me regarder bêtement et me répondre par trois mots à chaque fois, pourquoi tu restes là ? » La bouche entre-ouverte, je n'avais pas d'autre choix que de l'écouter, puisque qu'elle ne me laissait pas en placer une. « Pourquoi tu t'intéresses à ces rêves alors que t'es infoutu de répondre à mes questions, pourquoi ? Et les Jeux ? Qu'est-ce que ça peut bien te foutre que je meurs là-bas ? Peut-être même que ça t'arrangerait de me voir agoniser avec un couteau planté dans le cœur ! » L'image de cette horreur, de son corps agonisant sur une terre de chaos vint s'implanter dans ma tête et me donna presque envie de vomir. Non, c'était la dernière chose que je souhaitais, c'était pour cette raison que je ne voulais pas qu'elle participe à ces jeux, pour ne pas avoir à vivre ça, pour ne pas qu'elle se fasse tuer. « Dis pas des choses comme ça ! » Les yeux écarquillés, je secouais la tête pour chasser cette vision de mon esprit avant de m'agripper aux accoudoirs du fauteuil quand Eden frappa dans celui-ci avant de reprendre de plus belle. « Bouge ! Dis quelque chose, ou alors va-t-en, met-moi dehors, je sais pas ! BOUGE ! Mais ne me pose surtout pas de questions alors que je vois très bien que tu fais exprès de pas répondre aux miennes ! »
« Si t'es pas contente tu peux partir. Personne te retient ! » J'avais répondu dès que sa phrase s'était achevée, sur un ton que je m'étonnais moi même à employer mais qui traduisait parfaitement mon ressenti vis-à-vis de cette situation : un ton froid, à la limite de l'agressivité. Non, je ne la mettrais pas dehors car même si elle avait réussie à m'énerver, elle n'avait pas tort. Le problème ici, c'était moi, et même si la perspective de son départ ne m’enchantait pas plus que ça, je ne comptais pas me laisser démonter … surtout pas par elle. Plus par elle. « Je sais pas si tu te souviens encore de ça, mais c'est toi qui est venu me planter ce dessin sous le nez, et quand bien même je suis celui qui t'a invité à entrer, tu n'étais pas obligé d'accepter. Je veux bien concevoir que c'est difficile pour toi en ce moment, mais c'est pas une raison pour passer tes nerfs sur moi. » Mauvaise foie ? Oui, totalement ! J'en avais conscience et je n'en étais pas fier, mais j'avais, moi aussi, besoin de me passer les nerfs, de laisser sortir un peu de cette frustration accumulée au fil des jours, et me 'défouler' (bien que je me considérais encore comme assez courtois) sur Eden me semblait être la meilleure chose à faire, étant seule responsable de tous mes maux. Et puisque dans son esprit nous n'étions que chien et chat, ca lui semblerait probablement naturel.

Toutefois, je me sentais honteux. Eden avait déjà assez de problème comme ça pour que j'en rajoute une couche par dessus. C'est pourquoi je m'étais levé et m'étais avancé de quelques pas pour lui présenter mes excuses. Mais à peine avais-je ouvert la bouche qu'elle me devança.
« Désolée. » Coupé dans mon élan, je refermais la bouche, admirant avec une certaine peine le corps retourné et tremblant de la jeune femme. J'hésitais. Entre dire quelque chose ou me taire. Entre m'approcher ou rester là où j'étais. Entre partir ou rester. « Non c'est moi. Tu sais quoi ? Reste ici, attends Atlas. Je m'en vais ... » Lâchant un léger soupir résigné, je fis quelques pas sur le côté pour contourner les fauteuils quand ses mots me percutèrent en pleins cœur …
« Je te déteste. » …

Ce n'était pas la première fois qu'elle me disait ça, mais la dernière fois remontait à si longtemps que la douleur n'en était que plus grande. Reposant mon regard sur Eden, je déglutis avec difficulté en serrant du poing avant de simplement tourner la tête en me mordant les lèvres. « Je sais ... » répondis-je simplement la voix tremblante en m'éloignant.

Désolé du temps de réponse don't you remember ? (athos) 2124793060 don't you remember ? (athos) 2774444739
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MessageSujet: Re: don't you remember ? (athos)   don't you remember ? (athos) Icon_minitimeMer 31 Oct - 19:15

« Je sais pas si tu te souviens encore de ça, mais c'est toi qui est venu me planter ce dessin sous le nez, et quand bien même je suis celui qui t'a invité à entrer, tu n'étais pas obligé d'accepter. Je veux bien concevoir que c'est difficile pour toi en ce moment, mais c'est pas une raison pour passer tes nerfs sur moi. » Il avait raison, tellement raison. Elle était imbuvable et profitait totalement de la situation pour tout faire peser sur lui, comme s'il était le seul responsable de ses tourments. Il était clair qu'il lui cachait quelque chose, que la situation était loin d'être claire et sans faux-semblants, mais elle n'avait absolument aucune raison de s'énerver à ce point contre lui. C'était difficile à admettre pour elle, mais elle arrivait à un point où elle n'avait d'autre choix que de s'excuser. « Non c'est moi. Tu sais quoi ? Reste ici, attends Atlas. Je m'en vais... » Malgré tout ce qu'elle avait pu lui crier, malgré la répartie qu'il avait pu avoir ensuite, il n'arrêtait pas de la fuir, et de s'accabler encore plus. C'était... incompréhensible, venant de lui. Pourquoi fallait-il qu'il se montre si différent qu'habituellement ? Qu'est-ce qu'il pouvait bien lui cacher ? Elle le détestait du plus profond de son être, mais avait conscience qu'il s'agissait plus d'un orgueil démesuré que d'une véritable haine. Pourtant, elle avait réussi à se convaincre depuis si longtemps qu'elle le détestait. « Je sais... » Il continuait à s'accabler. Quoi qu'elle dise ou qu'elle fasse, il ne réagissait que pour mieux se rabaisser ensuite, comme s'il cherchait à s'excuser de quelque chose, ou pire, à lui cacher ce qu'elle cherchait à savoir. A cet instant-là, elle n'était véritablement pas en état de continuer à le harceler pour qu'il réponde à ses questions. Il s'était tu, avait esquivé ses interrogations, et la situation n'avait fait qu'empirer ; peut-être qu'après tout, la manière forte n'était pas la meilleure. Peut-être qu'il était temps qu'elle remette en tant soit peu en question sa manière d'agir et de penser, puisque cela n'avait pas l'air de fonctionnait comme elle le désirait. De toute manière, la question ne se posait plus. Elle n'avait plus la force de lui crier dessus pour lui arracher des morceaux de phrases dénuées de sens, tout comme elle n'avait plus la volonté d'essayer de le faire réagir à coups de pieds ou d'elle ne savait quoi.

Elle se noyait sous ses larmes, tentant tant bien que mal d'étouffer les sanglots qui se faisaient de plus en plus violents et qu'elle n'arrivait pas à réprimer. Elle passa une main tremblante sur ses joues mouillées, tentant d'essayer les larmes qui n'arrêtaient pourtant pas de couler. Tentative désespérée et inutile. Par deux fois, elle renifla, ce qui n'eut que pour effet de lui couper la respiration et de l'obliger à sangloter encore plus pour récupérer l'air qui lui manquait tant. Elle n'arrivait pas à s'arrêter de pleurer, et ne savait pas s'il valait mieux qu'elle s'en aille ou qu'elle se retourne. Non, elle ne voulait surtout pas lui montrer à quel point elle avait pu en arriver, seule et par son entière faute. Elle ne voulait pas qu'il croit que c'était à cause de lui, tout comment elle ne voulait pas s'en aller, pour éviter qu'il ne croit qu'elle le détestait tant, pour ne pas qu'il s'inquiète. Qu'il s'inquiète ? Comme si, un jour, elle avait réussi penser à ce que pouvait bien éprouver Athos, comme si elle prenait en compte les émotions qui pouvaient l'agiter et combien elle pouvait en être responsable. Elle aurait dû s'en ficher complètement, comme depuis qu'ils se connaissaient ; elle s'en fichait de lui, tout comme elle n'en avait rien à faire d'elle, ce n'était pas nouveau. Pourtant, elle semblait retenue de faire quoi que ce soit, parce que justement, il n'agissait pas comme d'habitude. Il avait l'air de vraiment s'en vouloir, d'être triste ou encore autre chose, en tout cas, il était loin d'être aussi froid ou pire, ignorant, lorsqu'elle disait quelque chose. Il refusait de lui parler, certes, de l'éclairer dans ce qu'elle cherchait à savoir, mais il ne se contentait pas de la mépriser, bien au contraire. Et bien qu'elle n'en ait pas vraiment conscience en tant que telle, elle ne pouvait pas s'en aller ou se retourner, parce que pour une fois, elle ne se fichait pas de l'impact qu'elle pouvait avoir sur lui. Comme si, en quelque sorte, elle n'avait attendu qu'une parole de sa part pour arrêter d'être celle qu'elle avait toujours été avec Athos. Au fond, elle commençait à peine à se demander pourquoi l'ignorance avait toujours été de mise entre eux, pourquoi elle était persuadée de la détester. Et elle n'en avait strictement aucune idée.

Pendant plusieurs secondes, elle resta silencieuse, n'arrivant pas à reprendre le dessus sur les larmes qui la submergeaient. Puis elle entendit les pas d'Athos s'éloigner, après ce qu'elle lui avait dit. Elle n'avait pas réfléchi, ce n'était elle qui parlait, mais juste quelque chose qu'elle avait intériorisé depuis tellement longtemps qu'elle était presque certaine de le penser, surtout lorsqu'elle se sentait honteuse de pleurer devant lui, et qu'une fois de plus elle ne voulait pas accepter ses responsabilités, ce qui accentuait ses certitudes pourtant si fausses. Elle ne voulait pas être si directe, si froide, si méchante ; il ne méritait pas qu'elle lui parle comme ça. Avant qu'il ne soit définitivement parti, elle se retourna brusquement tout en se forçant à ne pas détourner les yeux de lui tandis qu'elle lâchait d'une voix pressante « Non, pars pas. Reste. » Un s'il te plaît n'aurait pas fait de mal, à bien y réfléchir. Mais elle avait déjà du mal à se convaincre que c'était réellement elle qui venait de demander à Athos de rester, alors il ne fallait pas en plus exiger une quelconque politesse de sa part. Elle garda son regard ancrés dans ceux du jeune homme, malgré les larmes encore brillantes sur ses joues, et ses yeux sans doute rouges au possible. Pleurer l'avait en quelque sorte fait évacuer toute la tension qu'elle pouvait ressentir auparavant, et la seule chose qu'elle savait désormais, c'est qu'elle était si fatiguée qu'elle n'aspirait plus qu'à dormir. Après avoir soutenu trop de pression, une retombée trop soudaine la laissait pantoise et silencieuse, presque honteuse de l'état dans lequel elle avait pu se mettre. Cela aussi aurait mérité des excuses, mais qu'elle soit fatiguée ne signifiait pas qu'elle s'oubliait elle-même pour autant, et elle n'était donc pas prête à s'excuser de nouveau, seulement quelques instants après avoir lâché un magnifique « désolé » qui lui aurait brûlé la gorge en temps normal. Au lieu de ça, elle se contentait de fixer le sol, avant de revenir à Athos, le regard vide, dénué de toute la hargne fougueuse qu'elle y avait placé lorsqu'elle avait essayé de le faire parler. Ce calme et ce silence pesant, venant d'elle, cela valait peut-être toutes les excuses du monde. Peut-être.

Restant à sa place, elle s'essuya une nouvelle fois les yeux, agrippant ensuite ses bras avec ses mains crispées. Si on avait tenté de lui faire croire que ce serait elle qui se retrouverait dans cette position-là en venant à la base voir Atlas, elle n'y aurait pas cru. Elle était du genre à donner des ordres, au pire à obéir tout en riant, mais surtout pas à se retrouver recroquevillée sur elle-même, honteuse, ne sachant plus quoi dire. Athos avait tenté de prendre toute la responsabilité sur lui, mais Eden se trouvait enfin dans la position qu'elle méritait, comme si, au fond d'elle-même, elle avait un minimum de conscience qui n'était pas centré sur sa petite personne. Au final, cela ne lui faisait pas de mal de se remettre au peu en question, après tout ce qu'elle avait traversé dernièrement : elle avait cru bêtement qu'elle n'avait pas changé en trois ans, avait même espéré que cette histoire de perte de mémoire n'était qu'une immense blague, mais elle se rendait compte que d'une, ce n'était pas le cas, et que deux, aux vues des réactions de son entourage, la manière dont elle se comportait à présent ne collait plus avec celle qu'elle était devenue au fil des années. Elle avait donc tant changé ? Elle ne voulait pas changer, s'aimait très bien comme elle était et n'avait aucune envie de faire quoi que ce soit pour modifier ne serait-ce qu'un seul paramètre de sa petite vie bien réglée. Qu'est-ce qui avait donc bien pu lui arriver pour qu'elle se transforme à ce point en trois ans, de telle manière qu'elle ne soit même plus capable d'agir en accord avec elle-même ? Elle était si perdue qu'elle en venait à se questionner sur tout et n'importe quoi ; mais sans doute était-ce ainsi qu'elle trouverait enfin ce qu'elle cherchait tant. « Pourquoi je te déteste, en fait ? Pourquoi on se déteste ? C'est vrai, pourquoi est-ce qu'on se comporte comme des étrangers depuis qu'on se connaît, alors qu'on se voit presque tous les jours ? » C'était une excellente question à laquelle elle n'avait absolument aucune réponse. « Je sais pas pourquoi je t'ai toujours parlé comme si t'étais rien pour moi, alors que c'est totalement l'inverse avec Atlas, et que c'est ton frère. J'ai toujours cru que tu me prenais pour une débile, alors c'est vrai que tu m'agaçais plus qu'autre chose, mais... » Elle ne savait pas comment le formuler, n'avait même aucune idée de ce qu'elle cherchait réellement à dire. « ... là, t'aurais très bien pu t'en aller tout de suite mais t'es resté et en plus, t'en viens même à t'accabler alors que t'as rien fais. Comment tu sais que je te déteste ? Pourquoi ça te paraît si évident ? Tu me détestes, toi ? » Elle n'espérait plus que ce qu'elle avait cru décerner dans le comportement du jeune homme n'était pas qu'un leurre, et qu'elle n'allait pas avoir droit à une réponse cinglante, bien que cela lui ferait sans doute du bien pour se reconsidérer à sa juste place de jeune fille absolument inexistante.
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MessageSujet: Re: don't you remember ? (athos)   don't you remember ? (athos) Icon_minitimeMer 5 Déc - 22:18

« Non, pars pas. Reste. » Pourquoi ? Pour rendre le moment encore plus embarrassant, encore plus douloureux ? Pour qu'ils se déchirent encore plus ? Ne jugeait-elle pas les larmes qui coulaient le long de ses joues suffisantes ? Non. Il n'avait pas envie de rester et d'assister à ce spectacle, c'était au dessus de ses forces. Pourtant, il s'arrêta tout de même. Étonné par cette requête, il fronça les sourcils et se tourna vers Eden qui sanglotait toujours. Il ne comprenait pas. C'était elle après tout qui s'en était pris à lui y'a même pas deux minutes, c'était même elle qui lui avait suggéré de partir s'il n'avait rien à dire, et maintenant elle souhaitait qu'il reste ? C'était incompréhensible, et il peinait à comprendre ce qu'il se passait dans la tête de la jeune femme. Une fois de plus, il se trouva dans l'embarras. Devait-il partir quand même, ou rester comme elle venait de le lui demander ? Trop préoccupé à tenter de savoir ce qu'Eden voulait réellement, il en oublia de s’interroger sur ce que LUI voulait. Mais même ça il ne le savait pas. Il ne voulait pas laisser Eden seule dans cet état, mais il ne se voyait pas rester plus longtemps dans la même pièce qu'elle, de peur que ça dégénère encore plus. Deux possibilités, deux chemins s'offraient à lui et il n'arrivait pas à choisir. D'une certaine façon, ce dilemme lui semblait essentiel, -alors qu'il ne l'était absolument pas- il ne voulait pas mettre les pieds dans le plat une fois de plus, il ne voulait pas faire d'erreur. Il en avait déjà assez fait.

Partir lui semblait être la plus raisonnable des solutions. Rester près d'Eden ne l'aiderait certainement pas, s’effacer, prendre des distances pourrait en revanche lui faire le plus grand bien. Le pauvre n'avait pas eu le temps de se remettre qu'Eden venait déjà l'agresser. Brusque retour trois ans plus tôt, à l'époque où ils étaient censés se détester. Évidemment, il savait qu'un jour ou l'autre il allait devoir lui faire face, et quand bien même il savait que cette épreuve serait douloureuse, il pensait être capable de gérer correctement la situation. Il avait eu tort, puisqu'Eden n'a pas mis longtemps à deviner qu'il cachait quelque chose. Ce fut plus éprouvant que prévu pour le jeune Athos qui, en ce moment, avait simplement envie de partir, et d'oublier cette désastreuse confrontation. … Et dire qu'il avait fait pleurer Eden. C'était sans doutes ce qu'il voulait le plus oublier mais ce qui le hanterait le plus longtemps. Jamais il n'avait vu Eden pleurer, et jamais il n'avait pensé un jour être le responsable de ses larmes. Il n'avait pas voulu ça, et il aimerait tellement pouvoir se rattraper, s'approcher d'elle et la consoler, mais il ne pouvait pas. Il ne pouvait pas pour deux raisons : premièrement car il n'osait pas. Et deuxièmement car une partie de lui, aussi infime soit-elle, voyait en ses larmes une certaine justice et y trouvait une satisfaction qui, quand il s'en rendit compte, le fit ressentir une certaine honte. Non, il ne pouvait pas rester, ses émotions étaient trop chamboulées, trop incertaines, il avait besoin d'être seul.

Il s’apprêtait à partir quand Eden retint de nouveau son attention. « Pourquoi je te déteste, en fait ? Pourquoi on se déteste ? C'est vrai, pourquoi est-ce qu'on se comporte comme des étrangers depuis qu'on se connaît, alors qu'on se voit presque tous les jours ? » Athos s'était souvent posé la même question, mais n'avait jamais réussi à mettre le doigt sur une réponse. Il l'avait toujours considéré comme une idiote sans chercher à la connaître davantage, et elle avait fait de même avec lui. Il aimait penser que c'était à cause de ça qu'ils se sont détestés toutes ces années, mais il savait qu'il y avait plus que ça, comme peut-être un semblant de jalousie dûe à l'amitié si … particulière et fusionnelle qu'elle entretenait avec Atlas. Peut-être aurait-il aimé être aussi proche de son frère que son ennemie de l'époque l'était. Il n'en savait pas grand chose. Ne s'attendant pas à ce qu'Eden pose ce genre de question, il resta silencieux. Il aurait aimé dire quelque chose, mais il ne trouvait pas de réponses aux questions que la jeune femme avait posée. Il savait juste une chose : qu'ils ne se détestaient pas. Il ne la détestait pas en tous cas, et elle ne le détestait pas non plus. Elle ne s'en souvenait seulement plus. « Je sais pas pourquoi je t'ai toujours parlé comme si t'étais rien pour moi, alors que c'est totalement l'inverse avec Atlas, et que c'est ton frère. J'ai toujours cru que tu me prenais pour une débile, alors c'est vrai que tu m'agaçais plus qu'autre chose, mais... » Suspendu aux lèvres d'Eden, il l'écoutait avec attention, toujours immobile à quelques mètres d'elle. « ... là, t'aurais très bien pu t'en aller tout de suite mais t'es resté et en plus, t'en viens même à t'accabler alors que t'as rien fais. Comment tu sais que je te déteste ? Pourquoi ça te paraît si évident ? Tu me détestes, toi ? » Ses yeux quittèrent la silhouette d'Eden pour fuir dans d'autres directions. Il aurait aimé être à milles lieux d'ici pour ne pas avoir à répondre à ces questions. Pourtant, la réponse était si facile. Non. Non, bien sur que non il ne la détestait pas, bien au contraire, il l'aimait, aucun doute là-dessus, mais il avait peur. Peur que si il disait ça, tout devienne encore plus compliqué. Ça pouvait sembler stupide, et ça l'était très certainement, mais le jeune homme était complètement perdu et ne savait plus du tout quoi faire, quoi penser. Il avait juste envie de partir, alors il choisit la facilité. « Crois-moi, tu me l'as bien fait comprendre. » commença-t-il pour répondre à ses deux premières questions. C'était sorti exactement comme il l'avait voulu, d'une manière exaspérée, comme si il n'avait que faire des dires de la jeune femme. Mais tout ça n'était qu'une feinte. En réalité, c'était beaucoup plus difficile. Pour appuyer ses paroles, Athos soupira et roula des yeux pour ensuite planter son regard dans celui d'Eden et serrer la mâchoire, se préparant pour la suite. « Et oui. Je te déteste. » Son ton était tranchant et sans appel. Il n'aurait jamais cru en arriver là, mais pourtant, il y était, et il était trop tard pour faire demi-tour. C'était sans doutes plus dur pour lui que pour elle, c'est pourquoi il décida d’enchaîner, pour en finir au plus vite. « Ton extravagance, ton insolence, ta façon de prendre tout le monde de haut, de te penser supérieure, de te croire au dessus de tout ... T'as saisie ou je continue ? » Il employait un ton à l'image de celui qu'Eden avait elle même utilisé lorsqu'elle s'était mis à lui crier dessus, à la différence qu'Athos s'abstint de frapper le mobilier. « J'ai essayé d'être sympa à cause de ton accident, parce que tu sors tout juste de l’hôpital, mais bon, puisque que t'es toujours aussi insupportable, j'imagine que je peux arrêter de faire semblant. » Il se stoppa, repris son souffle et fusilla la jeune femme du regard avant de tourner les talons et de sortir. Une fois à l’extérieur, il ferma les yeux et respira un grand coup. Il fallut peu de temps pour que la culpabilité l'assaille. Il avait été trop dur. Il n'en pensait pas un mot -bien qu'il y avait une part de vérité dans ses propos- mais avait quand l'impression d'avoir franchi quelques limites. Quelques secondes, il songea à retourner à l'intérieur pour lui présenter ses excuses mais il se ravisa au dernier moment. Il avait choisi la fuite, et il devait s'y tenir. Il aimerait pouvoir remonter le temps, juste de quelques secondes, pour corriger cette misérable et tant regrettable erreur.

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Rien à faire, j'ai toujours l'impression que c'est nul à côté de ce que toi tu écris don't you remember ? (athos) 4209083858 don't you remember ? (athos) 1366640713
m'enfin, j'espère que ça t'ira quand même, et désolé pour le temps de réponse don't you remember ? (athos) 2124793060 don't you remember ? (athos) 3686848491
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MessageSujet: Re: don't you remember ? (athos)   don't you remember ? (athos) Icon_minitimeJeu 17 Jan - 20:07

« Et oui. Je te déteste. » Elle avait été naïve de croire que parce que soudain, elle faisait enfin un effort sincère, il en serait de même pour lui. Elle l'avait traité comme un étranger pendant des années, et soudain, elle espérait qu'il se tourne vers elle et lui dise que non, il ne le détestait pas pour toutes les phrases infâmes ou déplacées qu'elle lui avait toujours dîtes ? Elle était plus que naïve ; elle était juste idiote. Se laisser aller devant lui aurait vraiment été une des dernières choses à faire, et elle n'avait pourtant pas pu se contenir. Si à cet instant-là, son souffle n'avait pas été coupé et si une surprise teintée d'amertume ne s'était pas insinuée en elle, elle aurait pu se frapper la tête contre le mur en se découvrant aussi faible qu'elle venait de l'être. Quelle idée, de lui dire tout ça alors qu'elle lui criait dessus deux minutes avant ? Elle avait peut-être secrètement espérer l'apitoyer avec son air perdu. Perdue, elle l'était tellement, et Athos n'avait rien arrangé. Eden serra les dents lorsqu'il continua de l'enfoncer toujours un peu plus. « Ton extravagance, ton insolence, ta façon de prendre tout le monde de haut, de te penser supérieure, de te croire au dessus de tout ... T'as saisi ou je continue ? » Qu'il continue. Les lèvres crispées de la jeune fille n'était plus à ça près. Ses yeux rouges qui ne tarderaient pas à s'humidifier de nouveau ne l'étaient pas non plus. « J'ai essayé d'être sympa à cause de ton accident, parce que tu sors tout juste de l’hôpital, mais bon, puisque que t'es toujours aussi insupportable, j'imagine que je peux arrêter de faire semblant. » Cette manière de parler, froide et sèche ne lui ressemblait tellement pas... Eden aurait beau croire ce qu'elle voulait, elle connaissait Athos plus qu'elle ne le pensait. Ce n'était pas parce qu'elle ne lui avait jamais vraiment parlé qu'elle ne l'avait pas vu agir, observé sa façon d'être, ce qu'il pouvait bien dire lorsqu'il était en compagnie de ses amis. Et elle aurait presque pu affirmer qu'habituellement, il ne parlait vraiment pas ça. Même envers elle, il n'avait jamais employé un ton pareil, c'était dire ! Pourtant, certains de leurs échanges en auraient valu le coup. Au vide soudain qui l'envahissait vint s'ajouter l'incompréhension face à la manière dont venait de se comporter Athos. Puis au travers de ses cils imbibés de larmes, elle le vit filer et claquer la porte. Le bruit sourd du bois la fit sursauter, et ses yeux se noyèrent définitivement sous les larmes.

En fin de compte, peut-être qu'elle le détestait. A l'écouter, il n'avait fait que semblant, avait joué le jeu et essayé de se montrer aimable, mais il n'avait jamais réellement voulut lui paraitre agréable. Quelqu'un capable de se jouer comme ça des autres, d'être aussi mauvais et manipulateur n'avait pas le droit de lui reprocher ses manières. Soudain, la certitude qu'il n'avait fait tout ça que pour mieux la voir s'effondrer leur traversa l'esprit, et elle sécha d'un geste rapide les larmes salées qui roulaient sur ses joues pâles. Elle voulait sortir d'ici, le devait même, maintenant. Atlas n'était pas là, elle n'avait absolument plus à rien faire dans cette maison. Elle devait sortir. Les yeux fixés devant elle, elle ouvrit la porte d'un geste brusque, faisant trébucher Athos qui s'était appuyé dessus. Elle la claqua à son tour, et descendit les marches du perron d'un pas rapide pour s'en aller, lorsqu'elle eut soudain envie de se retourner une dernière fois. Juste pour pouvoir lui lancer le regard le plus noir dont elle capable, le regarder avec une haine encore plus profonde que son propre cœur, le regarder comme elle ne l'avait jamais fait. Lui faire passer tout le dégoût qu'il lui inspirait à cet instant. Peut-être que ce n'était pas vrai, et qu'il ne la dégoutait pas, mais elle avait besoin de s'en persuader pour ne rester arrêtée sur les mains qu'il lui avait jetés à la figure. Son regard toujours ancré dans le sien, sa voix se fit froide, mais plus que ça, elle était empreinte de quelque chose d'amer, d'un cynisme sombre. « J'ai surtout saisi que mentir et faire semblant, ça a l'air d'être ton genre. Je suis peut-être insupportable, mais toi t'es détestable, et c'est bien pire. » Elle avait craché le dernier mot comme une insulte. Sa voix se radoucit un instant, mais resta toujours aussi froide. « Mais malgré tout, je te déteste toujours pas. Alors j'espère que t'es heureux d'avoir gagné. Bravo. » Puis sans rien ajouter, elle ne détourna et descendit les dernières marches, avant de tourner à l'angle de la maison, ne voulant surtout pas se trouver sur les yeux d'Athos plus longtemps. Lorsqu'elle fut loin, elle ne pleura même pas. Ses regret et sa colère contre elle-même étaient la plus dure des punitions qu'elle puisse s'infliger.
rp terminé

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