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C'était l'une de ces journées extrêmement chaudes dans le district deux, ces journées où il est à peine tolérable de porter un haut tellement la sueur nous dégouline dans le dos. Je détestais ce genre de journée, vêtue d'un simple t-shirt, je me sentais nue et vulnérable. Pas la moindre brise ne soufflait pour nous rafraîchir, comme si le climat s'était décidé à nous étouffer de sa chaleur. C'était durant ce genre de journée que je plaignais les casseurs de pierres, et autres manuels. En tant que femme de ménage, je devais plutôt m'estimer heureuse de pouvoir me tenir à l'ombre, dans les maisons les plus luxueuses de la ville. Un regard au travers de la fenêtre m'indique que le soleil est en déclin, ma journée est presque terminée. Je jette un rapide coup d’œil à mes mains, rougies par l'eau chaude. Mes ongles rongés ne sont pas beau avoir, ce ne sont pas là des mains d'adolescentes. Je me souviens que celles de ma mère étaient toujours magnifiques. Je lui ressemble si peu. Je ferme les yeux et chasse ces pensées de mon esprit, quand une voix dans mon dos m'indique que je peux rentrer chez moi. L'épouse de ce brave commerçant, je ne suis plus tout à fait sûre de leur nom. Quelle importance. Ma paye, mes affaires, et je sors sans demander mon reste, toujours en baissant légèrement la tête. Cela me fait paraître plus vulnérable que je ne le suis, les gens ne se méfient pas de moi. C'est idéal.
Les rues sont remplies de gens, mais elles ne vont pas tarder à se vider. Généralement, après une journée de travail, les gens n'aspirent qu'à leur demeure. Moi je n'en ai pas. Enfin, j'ai bien le foyer, mais pour le peu de temps que j'y passe ... Je n'aime pas cette endroit. Pire, je le hais. La gérante est une femme horrible, toujours en colère. Surtout contre moi. Elle est l'une des rares personnes à ne pas croire à ma douceur et à ma gentillesse. Au début, j'ai fait du mieux que j'ai pu pour continuer à jouer la comédie. Finalement, j'ai abandonné. Elle me déteste encore plus depuis. Elle est fondamentalement pro-capitole, et me prend pour une rebelle. Je pourrais l'être, vraiment. Le capitole, ou ses sbires du moins, ont tué mes parents, et dérobé mon âme par la même occasion. Pourtant je ne l'étais pas. Elle avait du mal à le comprendre. Dieu vienne en aide à cette simple d'esprit. Toujours était-il que je traînais les pieds pour rentrer. Comme bien souvent, je serais sans doute là à la limite du couvre-feu. Ou alors je me cacherais dans un coin en attendant le matin. Les nuits étaient suffisamment chaude pour le permettre de toute façon. Sur le chemin, je croise deux pacificateurs qui discutent. Je les salues en bredouillant et en disparaissant dans une autre rue. C'est bientôt leur changement de ronde, ils sont moins vigilants, mais je m'en méfie toujours. Qui plus est, ceux qui devraient pas tarder à prendre leur garde allaient être alertes.
Soudain, mon regard s'arrête sur une jeune-femme un peu plus loin. Ses traits me sont familiers, pourtant je ne l'ai jamais vue. C'est une étrange sensation ... Mais cela me permit de deviner qu'elle n'était pas du district deux. Que foutait-elle là ? À cette heure d'autant plus, c'était pure folie. Si les pacificateurs lui tombaient dessus, elle risquait gros. Il me faut une poignée de minutes pour me souvenir d'où je l'avais vue : sur le vieux téléviseur du foyer. Une rebelle. Recherchée. Cela serait fort regrettable qu'elle tombe entre les mains des pacificateurs. Eux, ça leur plairait ... Non. Rien que cette idée me parait intolérable. J'ai beau faire bonne figure histoire de survivre, si je peux leur éviter une victoire, je ne vais certainement pas me priver. Arrivée à ma hauteur, j'attrape la rebelle, et l'attire derrière un mur. Au même moment, une poignée de soldats dans leur uniforme blanc passe. « Moins une. » Bon, plus qu'à espérer qu'elle allait pas me prendre pour une menace, ou une quelconque folle furieuse : ce serait con de m'en prendre une en essayant d'aider. Et j’apprécierais moyen.
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Sujet: Re: devil may cry. (ruby) Ven 29 Aoû - 20:57
Devil may cry.
Feat. Enora O. Whitson.
Ruby voulait éviter la patrouille qui venait du bout de la rue et passa par une petite ruelle transversale avant d'arriver dans une nouvelle rue plus dégagée. Le District Deux ne lui était pas totalement inconnu, mais cette partie ne lui évoquait rien du tout sinon un dédale de rue plus ou moins parallèles ou perpendiculaires les unes aux autres. Pas à pas, la nuit s'apprêtait à grignoter le territoire du jour. Elle guettait le soleil dans sa phase descendante, parée à bondir sur la nue pour l'engloutir de ses étoiles. Elle était là. Marchant dans ces rues qui ne la menaient nulle part si ce n'est dans une partie moins fréquentée, selon ses observations. Elle cherchait inconsciemment des âmes en peine susceptibles de vouloir se soulever. N'était-elle pas là pour ça, après tout ? Mais il n'y avait rien par ici. Rien, ni personne. Les bâtiments se dressaient de chaque côtés, indolents et silencieux. Austères, même. Ruby s'était accoutumée au décor boisé du District Sept. Elle ne sortait pas énormément lorsqu'elle était là-bas, mais se savait dans une région entourée de forêt. Ici, rien de tout cela. Le District était spécialiste de la maçonnerie. La jeune femme n'émettait aucun jugement à ce sujet, même s'il lui apparaissait que l'environnement ici était moins agréable. Jamais elle n'avait apprécié la chaleur, ni même le fait d'être à découvert. Le Sept avait cela de rassurant et de plaisant que l'ombre de ses arbres permettait à ses habitants de dissimuler leurs secrets et pensées. Dans le cas de Ruby : l'avantage de se dissimuler tout court, et de parfois faire un tour par nuit noire sans grand danger d'être repérée. L'inaction rendait la rebelle amère et irritable. Si bien qu'elle se trouvait obligée de frapper quotidiennement dans le sac de sable afin de ne pas frapper sur les personnes autour d'elle. Et puis il y avait ces Pacificateurs dont on lui rapporté les exploits de l'extérieur. Ils se faisaient les doigts de Snow, les yeux du Capitole. Mais qui étaient-ils ? Une armée d'enfants enrôlés dès leur plus jeune âge dans l'optique de réprimer quelque soulèvement ? Des personnes aveugles et assoiffées de pouvoir au point de ne pas hésiter à écraser des gens vivant déjà dans la misère ? Mais c'était un questionnement que Ruby n'était pas prête à tenir. Elle ne s'était jamais posé la question, car selon elle, il n'y avait pas lieu de se demander quoi que ce soit. Ruby allait au plus simple, au plus évident. Pour elle, les Pacificateurs étaient l'ennemi. L'ancienne Capitolienne s'arrêta au bout de la ruelle et regarda avec calme. Un groupe de Pacificateurs passa devant elle. Ruby émergea de la venelle et traversa la rue quelques secondes plus tard, comme si de rien n'était. Elle longea un peu le trottoir afin de pouvoir calculer au mieux le temps que laissait le changement de garde, mais n'avait aucunement l'intention de s'éterniser. Alors qu'elle s'apprêtait à bifurquer en entendant le groupe suivant, un bras l'agrippa et la tira sur le côté. La jeune femme serra les poings et manqua d'en décocher une par réflexe.
« Moins une. »
Le groupuscule de Pacificateurs était effectivement passé juste après. Ruby ne se serait pas exactement promenée dans le coin si elle n'y avait rien eu à faire, mais cette demoiselle tenait vraisemblablement à éviter aux gens de se faire coincer par les teckels de Snow. La rebelle compris à la remarque de la jeune fille qu'elle s'était sentie de lui sauver la mise gratuitement, ce qui la mit plutôt dans de bonnes dispositions. Point négatif cependant : désormais il était trop tard pour l’assommer puis partir puisqu'elle avait vu son visage. La question était donc de savoir si elle était en mesure de la reconnaître.
« Pardon, hein... mais t'es qui ? Et y a une raison particulière à cet élan d'altruisme ? C'est très gentil je dis pas le contraire... mais t'admettras que c'est bizarre de se faire attraper et attirer dans une rue par une inconnue. Je vais pas pousser ma pensée plus loin mais je suppose que tu vois pourquoi. »
Autant jouer la décontraction. Ruby n'était pas de là, mais cette fille ne le savait pas forcément. Tant qu'à faire, mieux valait jouer les jeunes femmes à la langue bien pendue afin d'éviter une tension suspecte. Une grande hostilité aurait en effet pu pousser cette fille à croire que Ruby avait quelque chose à cacher, et à revenir sur sa décision en alertant les Pacificateurs.
Sujet: Re: devil may cry. (ruby) Sam 30 Aoû - 16:00
Est-ce que sauver quelqu'un pour mettre des bâtons dans les roues de ceux qu'on déteste est considéré comme une bonne action ? J'en sais foutrement rien. Toujours est-il que je me suis délibérément mise en danger pour venir en aide à cette rebelle, peu importe mes motivations. Je jette un regard par dessus son épaule, puis derrière moi, tous les sens en alerte. Je n'ai pas envie de me faire prendre. Pas maintenant. Pas comme ça. Heureusement, l'entraînement reçu à l'école n'aide pas seulement les pro-capitole : être carrière a de nombreux avantages, même en dehors de l'arène. Celui de ne pas se fier uniquement sur sa vue notamment. Mais tout m'indique que les pacificateurs sont passés et ne reviendront pas, j'entreprends alors de me détendre. Aux mots de la rebelle, mes lèvres se parent d'un rictus amusé, mais je ne lui réponds pas directement. Ce que je fais dans ce cas ? J'analyse la situation. C'est une rebelle, et elle n'est certainement pas venue au district deux pour emporter quelques cailloux dans ses valises. Est-il nécessaire de jouer la comédie devant elle ? Je ne crois pas non. Je pouvais être moins même, je n'avais rien à lui cacher, et elle n'avait strictement aucune raison de vouloir me faire du mal. Pourquoi hésiter alors ? Je vois pourquoi. J'observe un instant les traits de la jeune femme, sur mes gardes bien malgré moi. Ne t'y méprends pas, j'ai pas fait ça pour toi. Mais ça m'aurait fait chier de laisser une proie aux pacificateurs. Dans ma voix on peut percevoir toute la haine que je porte à ces derniers. La seule image que j'ai d'eux est leur poing s'abattant sur le visage de mon père, son sang éclaboussant mon gâteau d'anniversaire. Le goût salé de mes larmes sur mes joues. Je préfère chasser ces images de mon esprit, elles ne m'apportent rien de plus. Mais je les garde toujours à porter de main pour me souvenir pourquoi je hais autant le capitole.
La fille devant moi est une rebelle. Je pourrais me tromper bien sûr, mais j'agis rarement sans être à peu près sûre de mon coup. J'essaie de me souvenir avec précision de l'annonce passée par la chaîne de propagande du capitole, mais je n'avais pas dû y porter plus attention que cela à l'époque. C'était probablement en hiver, ou bien un jour où il faisait particulièrement froid, pour que je perde mon temps à regarder la télévision. Néanmoins, pour une fois, je ne le regrettais pas. Je n'étais pas une rebelle, n'avais jamais envisagé de l'être non plus, mais c'était ce dont avaient été accusés mes parents - quand bien même je les ai toujours cru innocents. De ce fait, j'ai naturellement tendance à accorder plus de crédits aux rebelles qu'aux pro-capitoles, bien qu'au fond, il y a sûrement des pourris dans les deux camps, c'est inévitable.
Instinctivement, je me tiens quelques pas en arrière, prête à détaler en cas de danger. Un peu comme un animal. Petite, la gérante du foyer disait toujours que je n'étais rien d'autre qu'une bête sauvage. Il fallait dire que je la mordais dès qu'elle essayait de m'approcher. C'était alors mon seul moyen de défense. En grandissant, j'avais créer mon propre personnage, à la manière d'un costume que je revêtais dès que je mettais le nez dehors. Sans lui, je redevenais cet bête blessée et méfiante, les muscles toujours soumis à une légère pression. Je ne voulais pourtant pas paraître hostile : cette fille ne m'avait rien fait. J'essaie de paraître plus décontractée, glissant les mains dans mes poches. D'un mouvement de tête, une partie de mes cheveux vient couvrir le côté gauche de mon visage. Ceci dit, tant que j'y suis .. tu cherches quelque chose ou quelqu'un en particulier ? Ouais, je suis sûre d'être crédible, refermée sur moi-même. Il faudrait que j'apprenne à être un minimum agréable même sans jouer la pauvre gamine esseulée, ça pourrait être vraiment pratique. En attendant j'étais réellement prête à l'aider. Pas réellement parce que j'étais d'humeur généreuse, mais parce que premièrement ça me donnait une excuse pour ne pas rentrer au foyer, et que deuxièmement : les ennemis de Snow sont mes amis.
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Sujet: Re: devil may cry. (ruby) Dim 14 Sep - 17:40
Devil may cry.
Feat. Enora O. Whitson.
▬ Ne t'y méprends pas, j'ai pas fait ça pour toi. Mais ça m'aurait fait chier de laisser une proie aux pacificateurs.
Ruby ne releva rien d'autre que le sourcil gauche à cette déclaration. Si cette demoiselle avait pour habitude de livrer ses opinions politiques de la sorte à n'importe qui dans ce District de Carrières, il n'était pas étonnant qu'elle se trouve elle-même dans cette ruelle. Se cachait-elle aussi ? Probablement. La rebelle la détailla quelques secondes, nullement offensée de la déclaration potentiellement vexante. Sa manière de parler n'était pas si loin de celle de Ruby. Enfin... la jeune femme maniait davantage sa langue avec sarcasme. Celle-ci semblait très franche. Trop franche, à vrai dire. Cela en devenait même légèrement suspect.
▬ Ceci dit, tant que j'y suis .. tu cherches quelque chose ou quelqu'un en particulier ?
La rebelle eut un demi-sourire devant l'attitude de la demoiselle. Quel âge avait-elle ? Elle semblait un peu moins âgée, mais son comportement restait toutefois troublant. Sa façon de se mouvoir ne témoignait pas de la maladresse d'une enfant gâtée. Pourtant, elle était loin de la décrépitude que l'on pouvait observer dans les districts les plus pauvres. Loin... c'était une façon de parler, évidemment. Elle était mince et élancée, mais ne manifestait pas les symptômes d'une alimentation particulièrement riche non plus. Elle semblait plus écrasée par les responsabilités que beaucoup de jeunes de son âge.
▬ Oui et non, pour être honnête.
Cette déclaration ne menait nulle part, et Ruby le savait bien. Divulguer ne serait-ce qu'un millionième des motifs de sa présence ici pouvait attirer des problèmes à ceux qu'elle côtoyait dans le Disctrict. La jeune femme n'était pas naïve. Elle ne l'avait jamais été beaucoup, finalement. Car la réalité des Districts l'avait frappée très jeune, et dégoûtée tout aussi tôt. Elle eut une pensée rapide pour sa sœur, mais la supprima par asphyxie quasiment instantanément. Les idées perturbatrices ne pouvaient tenir aucune place dans sa tête. Il fallait garder la tête sur les épaules et regarder droit devant. Car c'était comme cela que l'on pouvait zigzaguer entre les bombes lâchées par le Capitole, via la télévision, les Jeux, les Pacificateurs...
▬ En fait, tu m'as déjà bien aidée. Ce que je recherche, c'est des gens comme toi.
Ruby fit un pas vers l'avant, un rictus étirant ses lèvres. Elle n'attendait rien de cette demoiselle si ce n'est une réponse. L'envie de sortir une arme pour voir comment la jolie blonde se défendait lui démangeait les doigts. Elle lui dévorait les phalanges, en fait. Un nouveau pas vers l'avant. Ruby ne se montrait pas menaçante, juste curieuse. Sa camarade de planque allait-elle jouer des poings pour autant ? Cette mascarade était risible. Immature à souhait. Toutefois, la rebelle voulait connaître les dispositions de son interlocutrice. Un nouveau pas. Elles pouvaient désormais se contempler dans le blanc des yeux directement. Ruby ne craignait pas pour sa vie, ni même pour sa santé. Cette jeune travaillait, sa posture supposait une tentative de soulagement des articulations et muscles les plus sollicités par son emploi. C'était la fin d'une journée de labeur. Il semblait à la rebelle que l'habitante du District 2 savait qui elle était. Ou du moins... ce qu'elle était. Son attitude témoignait cependant d'un détachement remarquablement plaisant. La peur ne semblait pas être le credo de cette adolescente caractérielle. Ruby ne resta pas plus de deux secondes face à elle, toutefois cela lui parut une éternité. Elle se mit ensuite à contourner l'inconnue d'une démarche désabusée, traînant des pieds à l'occasion.
Sujet: Re: devil may cry. (ruby) Jeu 23 Oct - 18:10
HS : omg, j'avais pas vu que tu m'avais répondu
Taper la discute avec une rebelle ... quelque part, j'étais en train de me dire que je faisais une erreur monumentale. Mon instinct de survie de susurrait de faire demi-tour, de partir avant qu'il ne soit trop tard, avant que l'on ne me règle mon compte d'un côté comme de l'autre. J'avais beau haïr le capitole, je ne partageais pas l'idéologie des rebelles. Peut-être était-ce parce que j'avais grandi seule que je refusais à me conformer à une idée particulière ? Il est vraiment que dans le district, les parents répètent à leurs enfants à quel point le capitole est bon, à quel point il faut lui être reconnaissant. Mes parents aussi ont tenu ce discours-là, avant d'être arrêté par des pacificateurs. Peut-être qu'au fond, je continuais de voir les rebelles comme l'ennemi ? Non. Nous avions des intérêts communs, tant que Panem resterait tel qu'il est. Et puis après ? Et si un jour les rebelles prenaient le pouvoir, qu'en penserais-je ? Je n'y avais jamais réellement réfléchi. Et je n'allais pas m'y mettre maintenant. Je n'étais de toute façon pas sûre de vivre assez longtemps pour le voir, alors qu'elle importance au fond ?
Le demi-sourire de la rebelle m'interpelle. Je reste sur mes gardes, prête à toutes sortes d'éventualités. Oui et non, pour être honnête. Ce genre de réponse ne sert à rien, elles ont même tendance à m'énerver. J'aime lorsque les choses sont claires, et je suis loin d'être d'un naturel patient. Néanmoins, je tâche de ne rien laisser transparaître, et attend la suite des événements telle une enfant sage - que je ne suis manifestement pas. En fait, tu m'as déjà bien aidée. Ce que je recherche, c'est des gens comme toi. Quelqu'un comme moi ? C'est à mon tour de sourire, dorénavant amusée par la situation. Que savait-elle sur ma personne pour pouvoir prétendre chercher quelqu'un comme moi ? Si elle cherchait une ado mal léchée, ma foi, elle était effectivement au bon endroit, mais entre nous, quel intérêt ? Oh, vraiment ? Le fait que la rebelle ne se tienne qu'à quelques centimètres de mon visage ne me déstabilise pas. En vérité, il semblerait qu'elle ait éveillé ma curiosité. Tandis qu'elle se décale légèrement, se croyant tout à coup au marché en m'observant de toute part, je rejette une partie de ma chevelure en arrière Je me demande ce que quelqu'un comme moi pourrait bien t'apporter ... Mon ton a beau traduire mon amusement, la question m'intéresse réellement. Je la suis du regard, sans me départir de mon sourire. La jeune-femme semble d'humeur à tourner autour du pot, je ne le suis pas. "Quelqu'un comme moi", ça ne signifie rien. Et je suis certaine qu'elle en a conscience.
Soudain, des bruits de pas accompagnés de voix d'hommes se font entendre. Deux pacificateurs se dirigent droit vers nous. Je reprends une expression neutre et sérieuse avant de jeter un regard derrière moi. À une petite dizaine de mètres, des escaliers se perdent dans le sol. Une cave dont je sais que la porte est toujours ouverte. Par là. Je fais signe à la rebelle de passer devant moi, et à vrai dire je ne lui laisse pas fondamentalement le choix. À peine la porte refermée sur moi, je m'y adosse, prêtant l'oreille aux conversations des soldats. Rien de bien intéressant, des histoires de politique, néanmoins cela me permet de savoir où ils se situent. Ils ne viendront pas nous chercher ici. Et de toute façon, même si c'était le cas, je parviendrais à trouver une bonne excuse pour m'en sortir, peu importe ma comparse.