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 isolated system › ruby

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MessageSujet: isolated system › ruby   isolated system › ruby Icon_minitimeMer 14 Mai - 17:02

there's a black crow sitting across from me, his wiry legs are crossed ; he is dangling my keys, he even fakes a toss. whatever could it be that has brought me to this loss ?
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(gif tumblr/code northern lights.)

Tu fermes les yeux. Elle est là, imprimée dans l'ombre de tes paupières. Elle est là, mais la rage est présente aussi. Elle est là, avec tes rêves d'avenir et ta progéniture morte avant même d'avoir vécu. Et la colère sourde l'auréole. Les envies de vengeance et l'amertume. Elle est là, filigrane de ton esprit et de tes mémoires à vif. Mais quand tu rouvres les yeux, il n'y a que le vide. Qui te blesse et qui te heurte. Te rappelle à la réalité. Et ce frisson qui dévale ta peau. La poussière qui flotte doucement dans l'air. Comme une myriade se révélant doucement quand un raie de lumière la frappe.
Alors il bat des cils. Il n'y a plus grand-chose. Si ce n'est de la douleur. Celle qui lui tire la peau. Et celle qui lui blesse le coeur. Combien de temps ? Combien de temps depuis ce réveil ? Deux semaines, sans doute. Deux semaines qu'il rouvrait les yeux, allongé sur la table de la cuisine. Son dos le brûlant de souffrance endormie par l'engourdissement. Se réveiller, sans comprendre, l'espace d'un instant. L'esprit vide et la mémoire lointaine. Mais pas assez fugitive pour lui éviter les souvenirs. Loin de là. Il y a Thybalt qui est là. Il y a les flashs qui se suivent dans son crâne. Et l'envie de se rendormir. À jamais. De tout effacer. De se réveiller encore, et que cela ne soit qu'un mauvais rêve. Mais il a encore du sang sous les ongles. Romeo leva péniblement ses mains devant ses yeux. Assis là sur cette chaise, dans le sens contraire. Il regarde ses mains calleuses du travail. Et incrustées de sciure. Et d'hémoglobine qui ne partait jamais. Trop imprégnée dans les légères failles de ses paumes. Il déglutit. Il ne voit qu'une chose, depuis. Le sang du pauvre homme. Le sang de sa pauvre femme. Défunte femme. Il serre les dents. Non. Tu restes ainsi. À demeurer sur la réserve. À rester tourné vers toi-même. À intérioriser tes hurlements extrêmes. Tu te relèves. Le bandage est là. Vil tissu à enrouler ton corps, à enserrer ton torse et ton dos. Il y a encore des coups égarés pour se marquer un peu plus haut. Sur tes épaules. Il passe ses deux mains sur son visage. Et ce silence, dans la maison. Rien n'avait changé, pourtant. Rien n'avait bougé, entre avant et après. Toujours la même chose, les mêmes meubles, le même aménagement. Au détail près. Qu'il n'y aurait plus jamais de changement. Tu n'en veux plus, d'ici. Tu n'en peux plus, d'ici. Et tu ne peux même plus sortir sans les sentir. Ces regards. Certes. Il était fautif. Fautif et coupable d'avoir laissé sa violence et son désespoir se déchaîner sur le premier venu. Il l'acceptait. Mais qu'on le soupçonne. Ne serait-ce qu'un peu. Qu'il soit la cause de la mort de sa propre femme. De son propre futur enfant. Non.
Inspiration. Expiration. Les volets sont quasiment tous fermés, de toute façon. Il n'est pas sorti, depuis l'humiliation. Chair de poule dévalant son échine meurtrie. Ermite. Il vit ainsi. Il survit, il sous-vit. Il ne veut plus recroiser un seul de leurs visages. Pas pour y voir le mépris. Le doute. Pas de ça. Il n'a plus rien, de toute manière. Il n'a plus rien d'autre que des envies de meurtre. Envie de faire payer cher à celui qui lui a lacéré le dos. Il n'attend même pas de visite. Il n'attend rien. Si ce n'est que sa décision soit prise. Que la douleur s'estompe un peu plus. Et qu'il puisse mettre les voiles.
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MessageSujet: Re: isolated system › ruby   isolated system › ruby Icon_minitimeJeu 15 Mai - 15:48






Isolated system.



Romeo & Ruby.





Deux semaines. Elle lui avait laissé deux semaines pour geindre. Deux semaines pour pleurer. Deux semaines pour se plaindre. Deux semaines pour se rappeler. Deux semaines pour être meurtri. C'était deux semaines de douleur, deux semaines d'oubli, deux semaines d'horreur, et deux semaines, ça suffit.

Des bruissements de pas sur le sol. Une ombre, fugitive et furtive. Quand pareil homme s'isole, il faut plusieurs tentatives. Plusieurs essais pour le ramener. La jeune Ruby était décidée. Effrontée, impulsive... entêtée et chétive.

Les bouches déversaient des flots d'ignominies dans ce pauvre district qui lui paraissait tout petit. Ruby se sentait oppressée, les pacificateurs avaient eu ce qu'ils voulaient. L'accusation était proprement infondée : même Ruby Poezyn, à seize ans, le savait. Et ce n'était qu'avec plus de hargne à présent, qu'elle exécrait ces pantins malfaisants. Il y avait enfoui dans l'oeil de cette jeune fille, comme un air d'amertume au fond de la pupille. Sans hâte, mais toujours résolument, elle cheminait vers la maison de sa démarche d'enfant. Les bruissements de pas sur le sol, les volets étaient clos. Elle ne s'en arrêterait pas là : Ruby avait du culot.

Elle ouvrit la porte qui n'était pas verrouillée, et pénétra dans le joli petit foyer. La maison semblait avoir perdu sa chaleur : pour le médecin, sans doute n'avait-elle plus la même valeur. Ruby était venu plusieurs fois déjà. Mais elle n'avait jamais fait attention. Dans l'édifice, la lumière entra, car elle n'avait pas fermé cette cloison. Et par "cloison", j'entends "porte", celle qui isolait Romeo de l'extérieur. Comme une prison en quelque sorte, car elle scellait son bunker.

« Mr Shughart. »

Ni un appel, ni une demande. Ni une commande, rien de tout ça. Ruby venait tout simplement de faire là un constat. Son professeur officieux se tenait là, misérable. La jeune rebelle l'observa d'un oeil inqualifiable. Lentement, elle attrapa une chaise pour s'asseoir face à lui. Et une fois ceci fait, la jeune fille dit :

« Je viens pour ma leçon. »

Elle ne le laissait pas tomber, et le lui signifiait ainsi. L'air de rien, la petite Ruby sourit. Rien n'était faux, elle aimait bien son instructeur. Et ce même s'il lui paraissait parfois un peu fou ou railleur. Elle avait déjà appris avec lui. D'ailleurs ça n'avait jamais été vraiment trop écœurant, avait-il pris sur lui ?
La rebelle savait que son aîné avait fait une erreur en se battant. Tout comme elle savait que les pacificateurs faisaient pire en martyrisant et humiliant. Ruby n'avait pas vu la punition. Elle avait cependant cherché à venir au plus tôt mais, « ce n'est pas quelque chose pour toi Ruby » que de voir des dos en lambeaux. Toutefois elle se préparait à voir bien pire, Ruby. Elle espérait vivre plutôt que subir, Ruby. On ne la préserverait pas éternellement. Elle rêvait déjà à prendre part au prochain soulèvement. Depuis quelques années, un plan mûrissait dans sa tête pour les Jeux. Mais elle n'en parlait pas car elle souhait le faire seule, c'était mieux.
La petite Ruby rêvait oui, mais quel prix devrait-elle payer ? La vue de Romeo aurait dû la mortifier, pourtant elle n'était plus choquée. Le Capitole déployait des moyens pitoyables et violents. Elle trouvait cette terreur imputable au président. Mr Shughart avait traversé tout cela et, bien qu'abattu, il se trouvait encore là. Ruby admirait ce pauvre homme pour sa force. Un coeur meurtri battait sans doute faiblement dans son torse. Il supplanterait ses faiblesses, c'était une certitude. Voilà pourquoi elle était devenue une traîtresse : voir enfin ce genre d'attitudes. Au Capitole, l’opulence, la superficialité et la luxure. Mais chez Ruby, l'ennui exacerbait la haine de la démesure. Elle était partie pour apprendre, et n'était pas déçue.

Un nouveau regard vers Romeo, un nouveau sourire réservé.

Elle voulait aider. Pouvait-il seulement lui dire comment ?
Après tout, il lui avait enseigné. Et être ingrate, c'est indécent.




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Moooh il fait trop de la peine ce type T.T Franchement c'est un plaisir de te lire, même si il fout les boules avec son histoire affreuse !  isolated system › ruby 2124793060 

Pour ma réponse : c'est couuurt, mais j'ai une excuse, les rimes c'est un peu épuisant (aa). C'était une petite expérimentation, j'espère que ça te plaira  chou
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MessageSujet: Re: isolated system › ruby   isolated system › ruby Icon_minitimeVen 16 Mai - 16:00

there's a black crow sitting across from me, his wiry legs are crossed ; he is dangling my keys, he even fakes a toss. whatever could it be that has brought me to this loss ?
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Il n'avait pas pleuré directement. Il n'avait pas eu envie de compresser son crâne entre ses propres mains quand il y avait encore son soignant sur les lieux. Ils avaient bien fait les choses. Lavé le parquet. Effacé le sang. Mais la peine était là. Comme quand il s'était retrouvé enfin seul. Pantin désarticulé perdu au milieu de cette grande scène désertée. À cet instant précis, il avait haï la vie. Et il avait encore plus haï la Mort. Parce que cette salope-là, il aurait aimé lui faire bouffer ses propres dents. Aussi cru et aussi dur que ça. Il l'avait croisé plus d'une fois. Il avait flirté avec elle. Mais à ce jeu sans fin, elle gagnerait toujours. Et cette inéluctabilité, à cet instant-là, lui avait donné envie de hurler encore et de maudire chaque atome d'air, chaque particule de vie existant en ce monde. Parce que lorsque tout semblait s'écrouler pour l'un, la vie des autres continuait. Le soleil se levait et se couchait. Les jours passaient. Jusqu'à en arriver là.

Oui. Deux semaines pour se lamenter suffisaient sans doute, pour la retraite d'un ermite ayant perdu raison de vivre si soudainement. Mais il ne s'était pas tant plaint que ça. Il n'avait pas gémi. Il avait frappé certains meubles et il avait serré les poings à s'en enfoncer les ongles dans les paumes. Il s'était senti petit et misérable. Et cette sensation l'avait offusqué. Et l'avait effrayé. Alors il avait fait bloc du silence. Dans cette prison sans cadenas. Tout le monde aurait pu rentrer. Personne n'avait osé pousser la porte. Comme si la peur de voir ce qu'ils trouveraient en entrant avait ainsi aussi paralysé les quelques rares amis qui lui restaient. S'il lui en restait encore, après tout cela. Toute cette mascarade. Ce cauchemar en temps réel. La porte était restée fermée. Comme les fenêtres. Comme les volets. Comme son coeur, replié, rabougri. Comme son visage. Refusant de laisser trace d'un quelconque état d'âme. D'une émotion. Avoir l'air fort. Pour l'audience absente. Et les gonds avaient grincé. Chuinté doucereusement comme ils ne l'avaient plus fait depuis trop de temps. Romeo était là. À ne rien faire. Ou plutôt à tout faire, justement. Tenter de trouver une issue, une sortie, un moyen. D'éviter la fin. Il leva lentement ces yeux sans éclat vers la silhouette entrante. Et il n'eut même pas la force de sourire. De relever un coin de lèvres. D'esquisser un salut. D'articuler un mot. Non. L'envie de lui dire de dégager traversa vivement son esprit. Attirante. Alléchante. Si facile. Lui dire de foutre le camp, comme au début. Mais elle avait pris la parole. Elle l'avait appelé monsieur. Et il y avait un tant soit peu de respect, là dans sa voix, là dans ses yeux. Alors qu'elle s'asseyait. Qu'elle lui souriait légèrement. Qu'elle venait demander de nouveaux enseignements. À ne rien dire ainsi, à ne rien faire, il se sentait aussi faible qu'autrement. Plus de pouvoir. Même face à une gamine de seize ans. Il se redressa légèrement. Passa une main sur son visage aux traits las et fatigués. "C'pas le moment, Ruby." Un vague marmonnement. Pourtant si clair et distinct. À laisser ses prunelles dériver sur son monde étranger, un instant, avant de revenir les figer sur le visage de l'enfant. Non. Ce n'était pas le moment. Il aurait préféré être seul. Ne pas avoir à faire de trahison. Assassins mensonges par omission. Comme quand on oublie de dire au revoir à qui que ce soit avant de quitter définitivement son pays.

Il n'était pas d'humeur. Encore trop groggy de cette absence de compagnie. Mais pas si dur à être poussé dans ses retranchements au moindre mot de travers. "J'ai rien à t'apprendre." Cela aussi, il lui avait servi, au début. Ours bougon ne voyant pas en quoi il pouvait transmettre le moindre savoir. Il avait tout appris tout seul ou presque. Pour quoi, au final ? Ne pas réussir à sauver la vie de sa propre femme. Douce ironie. Qu'on ne lui parle plus jamais de donner la vie. À moins de vouloir la mort.
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MessageSujet: Re: isolated system › ruby   isolated system › ruby Icon_minitimeMer 21 Mai - 14:30






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Romeo & Ruby.




« C'pas le moment, Ruby. »

Pas le moment. Vraiment ? Parce qu'elle ne voyait pas de meilleur moment pour venir l'embêter. Elle ne voyait pas de meilleur moment pour lui signifier qu'il avait assez laissé les gens le détruire, et les événements l'écraser. Et, par dessus tout, elle ne voyait pas de meilleur moment pour venir lui parler. Parce que seul dans sa petite maison, il se coupait du monde.

« J'ai rien à t'apprendre. »

Ou du moins... pas la combativité.
Cette remarque brûla férocement les lèvres de Ruby, mais la jeune fille s'interdit de formuler ces mots à voix haute. Elle ne pouvait pas se permettre pareille raillerie, pas à cet instant. La rebelle ne souhaitait pas que Romeo se renferme, et une telle attaque aurait pu lui valoir un bon vieux bannissement de cette petite baraque.

« Très bien. Pas de leçon, dans ce cas. Par contre... t'habitues pas à ce que je soit aussi polie, j'ai une réputation de jeune fille revêche à tenir. Et puisque la version "je te ménage" ne semble pas fonctionner, jouons-la vieille école, et manquons de tact : ça va pas, là, Mr Shughart. On dirait une loque humaine, et c'est pourtant pas ce que t'es. Sérieusement,  je connais les raisons... Mais bordel de merde, bouge ton cul de cette chaise ! Est-ce que ça fera les gens moins te blâmer que de rester cloîtré ? Non. Est-ce que ça va changer un truc à ce qu'il s'est passé ? Non. Deux semaines, c'est pas énorme, mais c'est déjà bien assez. Tu peux pas rester comme ça éternellement. »

Peut-être qu'il lui décrocherait les molaires pour avoir osé le secouer de cette façon. Ou peut-être même qu'il la mettrait tout simplement dehors... mais au moins il se montrerait un minimum actif. Il pouvait souffrir du dos, être mal moralement. La jeune fille ne voulait pas l'entendre geindre. Il l'avait si souvent bousculée qu'elle en était devenue presque demandeuse. Il lui avait si souvent rabattu le caquet qu'elle regrettait ses silences. Romeo était une force, tranquille ou non. Le voir faible et démuni avait le don de faire perdre à Ruby la raison. Il était le roc sur lequel on s'appuie. Le gars heureux, bien que parfois pas très causant, qui vous fait remarquer que vous n'êtes pas la personne à plaindre le plus. Celui qui vous ordonne de recoudre ça et qui, quand vous osez protester, neutralise toute mutinerie d'une réplique bien sentie ou d'un regard éloquent. Mais où était ce type, là ? Où le Mr Shughart de l'adolescente s'était-il tapi ? Le voir misérable lui rappelait que personne n'est infaillible, or c'était justement la vérité universelle qu'elle s'attelait à démolir coûte que coûte.

Dans un monde où la rudesse mentale vous blinde et vous permet de traverser l'horreur quotidienne, de mieux endurer les coups, les mots et les bruits de fouets, Ruby n'était pas prête à envisager la faiblesse comme un sentiment éprouvé par les rebelles. Pas quand, chaque jour, elle s'évertuait à refouler sa propre faiblesse. Mais la voici en ce jour, dans cette pièce. Elle faisait face à un homme blessé et atteint. Elle constatait sa douleur, mais ne faisait rien pour l'atténuer. Elle voulait lui montrer qu'après la brûlure des derniers événements, plus rien ne pouvait se consumer désormais. Pas chez lui. Plus chez lui. Il avait perdu ses attaches, et son équilibre dans le même temps. Mais il ne pouvait pas regarder en arrière indéfiniment. C'était une perte terrible, inimaginable. La blessure était incurable.

Pendant longtemps, elle lui ferait mal. Ce serait une douleur diffuse qu'il ne pourrait réellement situer. Dans un point précis ou tout le corps ? Dans la tête, ou existante ? Vibrante, harassante, écœurante, bondissante ? Vrombissante, peut-être ? Tout cela à la fois ? Romeo aurait mal. Mais un jour, il parviendrait à la surpasser. Elle serait toujours là, tapie dans les tréfonds de son esprit, mais il l'accepterait.

Toujours assise, observant son aîné dans le blanc de l'oeil, Ruby avait rosi. Sur ses joues, la trace d'une émotion forte : l'emportement. Car oui, cela la révoltait.Des gens tombaient tous les jours, et Romeo ne pouvait pas s'arrêter comme ça, sans raison. Il n'avait pas le droit, car si ce médecin au sang froid se laissait abattre, alors l'espoir était mort chez la jeune fille. Si elle voyait les forts s'effondrer au moindre obstacle, comment pouvait-elle espérer avoir un jour la force de les surmonter ?

Oui, c'était affreux.
Oui, c'était ignoble.
Et OUI, c'était injuste.

Mais combien de temps Romeo broierait-il du noir ? Combien de secondes, minutes, heures, jours, semaines, mois ou années perdrait-il à se lamenter ?

Ruby serra le poing et carra la mâchoire. Elle tremblait.
Le silence avait eu le temps de retomber après sa dernière déclaration, mais Ruby ne laissa même pas le temps à son interlocuteur de répondre. La voix mesurée, très (trop ?) ferme, elle formula alors ces simples paroles :

« Dis-moi, Mr Shughart... Qui profite de ton silence en ce moment ? Qui est parvenu à te faire passer pour le dernier des parias dans ta propre maison ? Dans ton propre district ? Tout le temps que tu passes enfermé ici leur permet de perpétrer de nouvelles injustices. Alors si ce n'est pas pour toi, ni pour moi... fais-le pour les autres. Apprends-moi pour que je puisse aller les éclater, comme la rebelle à la fois forte, combative, féroce et déterminée que tu auras formée. »





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MessageSujet: Re: isolated system › ruby   isolated system › ruby Icon_minitimeMer 21 Mai - 16:44

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Il n'en avait que faire. Plus rien à foutre. Du regard des gens. De ce qu'on dirait dans son dos. Des rumeurs qui courraient dans le district. De toutes ces choses qu'on pourrait lui faire porter. De toutes ces accusations sans preuves et de toute la haine du monde. Il l'avait en lui. Il l'avait, cette haine. Comme il avait la rage. Réduites, toutes deux, en un sombre noyau logé au creux de son coeur. Infime, minime, minuscule. Une pépite de noirceur. Un gars pas forcément malheureux. Il rembarrait comme il voulait. Il tirait la tronche, et faisait une gueule de dix pieds, certains soirs, certains jours. Pas forcément malheureux. Parce qu'il aimait cela. Comme un con. Aussi simplement que ça. Quand un brin d'impression, celle de se sentir utile, se faisait sentir en lui. Se sentir utile. Non pas comme en cet instant. Non pas comme la loque humaine que Ruby lui disait qu'il était. Et il l'écoutait. Il l'écoutait, l'âme vrombissante.
Qui osait donc briser cela ? Qui osait donc venir lui dire ce qu'il devait faire ? Il était libre. Libre de vouloir s'enfermer dans un deuil solitaire.
Un frisson paresseux courut le long de sa peau épaisse. Faite pour résister. Cuir tanné par le temps et les intempéries. Et ce regard, usé et délavé. Par toutes ces larmes qu'il n'avait jamais pleurées. Des alliages tissés sur une armature solide. Des os faits pour briser ceux des autres. Revers de la médaille. Quand l'on connaissait  les moyens de réparer. On était aussi au courant des multiples façons de casser et déchirer. Et dans les méandres de son esprit et de ses pensées, des inspirations fugitives fusaient telles des comètes pour disparaître dans l'instant. Il aurait, d'une certaine façon, lui faire garder le silence. Si possible à jamais. Qui était-elle pour venir le chercher dans son dernier refuge, bête blessée, et lui dire qu'il aurait dû se comporter autrement.
Et il la fixait. Il la fixait sans ciller. Une de ses affreuses manies. Qui en déstabilisait souvent plus d'un. Peu habitués à se sentir sous le fer de pupilles tête d'épingles pareilles. Ridicule. Ridicule, quand on y réfléchissait. Et même s'il n'avait pas voulu répondre dans l'instant, elle continuait. À enfoncer le clou et à crucifier le peu de valeur et d'ego restant à Romeo. Battement de cils. Le retour du regard en normalité. L'inspiration. Les mots de sa jeune apprentie coulant et s'insinuant dans les craquelures du vernis de son tableau humain. Infiltrations multiples pour venir réhydrater en son muscle cardiaque l'asséchée pépite. Et l'envie de gronder. Grogner. Comme la bête qu'il avait toujours été. "Pauvre gamine." L'oeil sombre. La voix basse. Le ton tonnerre roulant dans le lointain. Pauvre gamine. Petite expatriée, petite qui du haut de ses seize printemps pensait donc lui raconter la vie. Il se releva lentement. Méthodique. Machine rouillée, moteur au ralenti. Et pourtant, dans son torse, on aurait pu entendre rugir le moteur encrassé. "J'ai plus ma place ici." Non. Plus sa place dans cette maison dont chaque habitant le regarderait d'un air suspicieux. Empli de doutes et d'amertume. Il est là, debout, face à elle. La mine renfrognée. "Tu crois que je suis resté à pleurer pendant deux semaines ? Tu crois que je n'ai pas juste un peu réfléchi pendant tout ce temps ?" Il déglutit. Lacs glacés de ses prunelles s'échouant au hasard sur les accroches visuelles de cette pièce. Plus grand-chose. Plus rien, de toute manière, pour rattraper sa personne. Et retour sur Ruby. Quelques secondes. Un vague grommellement. Qu'il se retourne. Les pas mesurés, un pied, puis l'autre. Et au passage, fermer cette satanée porte que la jeune fille avait laissée ouverte. Le retour de sa pénombre bienfaitrice. "Ramène-toi." Un ordre. Efficace. Qu'elle le suive. Ou qu'elle lui foute définitivement la paix. Il se mit lentement à monter l'escalier menant au maigre étage. Sans rien dire. Mâchoires serrées. Son poids allant, d'une part à l'autre de son corps, marche après marche. Pousser cette porte, au bout du chemin. Ouverture sur la seule pièce où les volets n'étaient pas clos. Et ce sac, posé dans un coin de la pièce. Sac usé de trop avoir été traîné, d'une scène à une autre, d'un cas à un autre. Il le fixa. Le temps d'une respiration ou deux. Pour mieux retourner son attention sur la jeune Ruby. Elle devait avoir compris. Elle aurait dû comprendre. Il s'en doutait. Il le savait. La main toujours posée sur cette poignée de porte. Les battements lourds de son muscle cardiaque. L'attente. Et les mots qui se font leur place, malgré tout ce qui pourrait arriver. "Tu dis rien. À personne. Jamais." Inspiration. Expiration. Sentence. "À part si tu veux que j'te l'fasse payer." Et il ne se moquait pas d'elle avec ces mots-là. Pas le moins du monde. Simple et sobre vérité. Il n'hésiterait pas, refusant la trahison. À mettre les menaces à exécution. Pas un mot, pas un geste, pas une seule preuve. Qu'elle ne laisse rien filtrer, que ce soit dans deux jours ou dans vingt ans. Rien. Jamais. Mais au moins pourrait-elle voir. Qu'il n'était pas si inactif que cela. Qu'il n'était pas tant passif qu'elle pouvait le croire. Que malgré tout, il y avait la colère pour battre dans ses veines.
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MessageSujet: Re: isolated system › ruby   isolated system › ruby Icon_minitimeMer 28 Mai - 20:21






Isolated system.



Romeo & Ruby.



« Pauvre gamine ». Elle le caressa. Cet espoir improbable et fragile de voir Romeo se vexer assez pour se lever, mais trop peu pour lui reprocher d'avoir voulu le voir bouger, elle le caressa. L'espace d'un instant. Puis, elle décela dans cette voix sourde comme une dissonance. Il y avait du mépris. Un grondement haineux, voilà comment ces mots avaient résonné à son oreille. Il se leva et s'approcha, elle ne bougea pas d'un millimètre, attendant une réaction violente. Le raz-de-marée n'était pas loin. Ruby avait elle-même provoqué les secousses, poussant le vase à déborder. Plus qu'une goutte d'eau, elle avait apporté le séisme. Ce coup brutal et inattendu qui fait tant de dégâts. Pourtant elle ne l'avait pas souhaité. Elle ne l'avait pas cherché. Bien sûr, elle avait voulu le bousculer, mais jamais elle n'avait envisagé de le blesser. Ses mots étaient mal choisis, toujours. Trop brutale, elle s'illustrait derechef par sa maladresse. Elle était trop sauvage. Trop inapte. La douceur de son amitié n'était pas passée comme telle. Elle n'avait d'ailleurs, semble-t-il, rien véhiculé. Hermétique, le médecin l'observait désormais de ses iris électrisants. « J'ai plus ma place ici ». C'était faux. Il avait une place de médecin particulièrement peu orthodoxe. Il avait une place de professeur fort éloigné de l'idéal pédagogique, et il était un non-rebelle fort proche de l'idéologie de l'adolescente. Tout ceci pouvait manquer au district. S'il n'avait pas sa place là, alors où serait-elle désormais ? « Tu crois que je suis resté à pleurer pendant deux semaines ? Tu crois que je n'ai pas juste un peu réfléchi pendant tout ce temps ? » C'est ce qu'elle avait cru, oui. Mais elle le tut. Il l'observait d'un œil froid qui la désespérait. C'était coutumier chez lui. Il cherchait à la déstabiliser. Brique par brique, il démontait le mur derrière lequel elle avait pensé pouvoir l'abriter de la solitude. Du bannissement. Rien ne semblait être ce qu'elle avait cru. Romeo faisait ça tout le temps. Il grommela. Ruby accueillit ce son avec peu de surprise. Romeo faisait ça tout le temps.
Il se retourna.« Ramène-toi ». Son cœur bondit. Il ne se fermait pas totalement. Ruby sentait qu'il ne pouvait pas l'écarter. Avait-il un peu de reconnaissance vis-à-vis de son initiative, bien que trop fier pour l'admettre ? Il ne l'attendit pas. Elle lui laissa quelques mètres d'avance. « S'il tombe dans les escaliers, que je ne me prenne pas le vieux débris dessus », voilà ce qu'elle avait pensé en petite effrontée qu'elle était. Mais elle savait que, au détour de sarcasmes et de bougonnements trop réguliers, Romeo était parvenu à lui voler un peu d'affection. Ou au moins de l'admiration.
Ils montèrent les escaliers puis finirent par déboucher sur une pièce. Ruby fut surprise par la  luminosité : les volets n'y étaient pas clos. Mais ce ne fut pas la seule chose qui la frappa de plein fouet. En effet, là. Juste au coin. Il y avait un sac élimé. Elle hocha la tête sans s'en rendre compte. Elle faisait « non », mais son cerveau lui scandait « si si si si si ». C'était un sifflement harassant. Elle ne se considérait pas prête à l'admettre. Et puis... il y eut sa voix. Encore. Elle tourna les yeux vers lui avec une lenteur extrême. Sa respiration devint lourde, lente. Elle s'efforçait de se calmer. Ruby ne put réprimer un regard noir, lourd de reproches, presque haineux. « Tu dis rien. À personne. Jamais ». Elle n'en avait pas eu l'intention. Ses yeux se posèrent sur le sac une nouvelle fois. « À part si tu veux que j'te l'fasse payer ».Ce fut son propre raz-de-marée, son propre séisme, son propre affront. Elle marcha vers une fenêtre et se posta à côté, juste assez loin du carreau pour voir un peu sans être vue. C'est alors qu'elle parla, vexée, blessée, irritée, fatiguée et choquée.

« A qui veux-tu que je le dise ? Je n'ai presque personne ici, Romeo ! Mais tu sais... je ne l'aurais pas fait, même si j'avais eu des millions de contacts dans ce district. Tu t'es si bien fait passer pour mort que plus personne ne doit s'inquiéter de ta présence ou ton absence à l'heure qu'il est. Je crois... j'ai cru que c'était la chose à faire. Venir, te parler, essayer de te secouer. J'ai eu tort, moi, pauvre gamine, comme tu l'as si bien souligné. Elle se détourna de ce qui se jouait à l'extérieur pour reporter son attention sur Romeo. Mais ce n'est toujours pas ce qui me heurte le plus dans ta façon d'agir. Ce qui me révolte, c'est que tu aies osé proférer ce genre de menace. »

Elle grimaçait. C'était comme si elle était tiraillée entre fureur et dégoût. Non. En fait, c'était bien cela.

« Vas-y. Fuis où tu voudras. J'ai l'impression que l'homme auquel je venais rendre visite s'en est déjà allé. Il n'en serait pas venu à me dire qu'il me ferait payer quoi que ce soit. Elle jouait avec un morceau de t-shirt, nerveuse. Alors pars. Vis ta vie au district treize, oublie-toi dans la rigidité de galeries souterraines. Suis un régime stricte, plies-toi à des emplois du temps calculés par des taupes haut-gradées. Tu trouveras peut-être ce que tu cherches dans une existence de frigidité et de froideur extrême. Et je te le souhaite, si c'est ce que tu veux. Elle fit une courte pause, cligna des yeux plusieurs fois, puis reprit. Tu as simplement toujours une place ici. Celle qui revient à une personne qui a fait beaucoup pour les gens autour de lui. Enfin. Je suppose que vas partir bientôt ? Je te dirais bien de m'envoyer une carte postale mais... je pense que je me contenterai de jouer les gamines niaises... en te demandant si je pourrai encore venir ici après ton départ.»

Un léger sourire s'insinua sur ses lèvres, fantomatique, quasi-inexistant. Elle ne voulait pas le froisser mais devait lui faire comprendre à quel point cette décision lui déplaisait, sans oublier de relever la menace qui l'avait mortifiée.




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MessageSujet: Re: isolated system › ruby   isolated system › ruby Icon_minitimeJeu 5 Juin - 9:14

☣️
there's a black crow sitting across from me, his wiry legs are crossed ; he is dangling my keys, he even fakes a toss. whatever could it be that has brought me to this loss ?
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(gif tumblr/code northern lights.)

Ultraviolence.

Au final, t'avais juste un peu plus brisé le tout. Tu n'avais fait que couper les derniers cordons. Les dernières attaches. Comme une sentence implacable. Comme la hache du bourreau sectionnerait la nuque du condamné. T'en voulais pas. De sa pitié, de ses remontrances. Elle avait seize ans. Elle n'avait pas eu, elle, à voir un foetus au milieu du sang en sachant qu'il portait une partie de ses gênes. N'avait pas eu à hurler comme un damné en secouant en vain ce corps inerte qu'il avait tant aimé. Et tout cela, ça avait été pour la violence interne qu'elle avait calmé, pendant un temps. Et qui avait explosé. Et aujourd'hui, face à toi, une gamine te reprochait tes choix et ton comportement. Tu menacerais qui tu voudrais. Et elle n'en aurait rien à faire. Pas ses affaires. Tu serres les dents. Ultraviolence. Tu l'as virée de ta maison. T'as fait ça. Sans ciller. Sans le regretter dans l'instant. Avec les mots qui tranchent. "Pille ma baraque si ça te chante quand j'serai plus là." Tu l'as poussée plus ou moins doucement. Pour qu'elle sorte. Qu'elle ressorte. Descende ces escaliers. Et arrête de te faire la morale. "J'vais m'rendre utile, qu'est-ce que tu veux ?" Tu as fini de nouveau dans le salon, avec elle face à toi. Et tes nerfs roulés en boules de barbelés. "C'est bien, dis-moi qu'j'ai encore une place ici. Dis-leur aux gens dehors, à tous les gars avec qui je bossais avant. Y'en a la moitié qui aimait déjà pas mes méthodes. Doit y'en avoir les trois-quarts qui pensent que j'suis un monstre." Le coeur battant. Qu'est-ce que t'y peux ? Ultraviolence. Tu es un lion en cage. Tu es la rage au coeur. Tu es la peine des deuils. Tu es l'animosité des incompréhensions. Tu te calmes. Tu marmonnes. Tu bougonnes. "Fais-toi plaisir, prends tout c'que tu veux une fois qu'j'aurai quitté les lieux. J'reviendrai pas." Tu la sens. Cette tension palpable qui bat des tes artères. Celle qui te fait tourner en rond. Celle qui te fait faire volte-face et changer du tout au tout en quelques instants. La bête grondante, le monstre qui attaque. De l'un à l'autre, un pas, une frontière faite d'air et d'airain. Un brin de rien. Et toi, tu faisais le funambule sur ce fil invisible. Tu l'as saisie à l'épaule. Pour la pousser vers la sortie. Définitivement. "Pense c'que tu veux, putain. J'suis pas ton p'tit héros respecté dans le quartier parce qu'il fout les mains là où les autres osent pas. Ce type il est mort, enterré. Si ça te chante, va jeter mes cendres, et fais ton deuil. J'suis pas un type bien. Au moins pas pour eux." Tu renifles. Toi et ton regard fiévreux. Toi et tes airs de tonnerre.

"Le type que t'as connu t'aurait dit... J'sais pas c'qu'il t'aurait dit. Mais putain s'te-plait. Fous-moi la paix." C'est ta supplique. Ta seule demande. Qu'on te laisse. Qu'on arrête. Le type qu'elle avait connu aurait sûrement pensé une chose. Bats-toi. Au moins, remplace-moi. S'il-te-plait, fais que je ne reste pas à jamais un paria. Fais que ça ait servi à quelque chose, quelque part. Fais que ça ait un peu de sens. Mais ça n'en avait plus. Et tu étais maintenant là. À fixer de nouveaux ces sacs. C'était fini.

FIN.

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