- Raise a glass of wine for the last time & Calling out for the rope -

Le regarde rivé sur le plafond je ne bouge pas. Je ne cligne même pas des yeux, trop occupé à penser, à réfléchir et à avoir peur. Je suis trop peureux pour sortir de ma chambre, dès mon arrivé au capitole, dans notre résidence, j'ai foncé dans mon lit et je me suis enfermé avec mes vieux démons. Ah...ma chère chambre où j'allais passer la prochaine semaine et le reste de mes années. Si Gaëlle prétend que l'autre Noa était courageux, j'ai l'impression d'être une mauviette incapable de me lever. Je suis effrayé par tout. TOUT. Je pense à Gaëlle, je me demande si elle s'en sort au douze, et si on ne viendras pas la déranger. Je pense à Sky Sanders, ma tribut. J'avais promis à Clyde de la sauver, mais je sais que même si j'y mettais la meilleure volonté du monde, je ne pourrais rien faire si la jeune fille ne se bat pas. Heureusement pour elle, elle a l'étoffe parfaite d'une survivante. Survivante mais pas charmeuse, le plus dure resteras à lui trouver des sponsors et il faut avouer que je ne suis pas en état pour cela et ce n'est pas ma chère collègue qui va m'aider. Joaqin a cessé de croire au miracle depuis longtemps. Pour elle, le douze n'est pas un district vainqueur et je me doute qu'elle croit en la réussite de nos tributs. Même pour moi, elle n'avait pas accepté ma victoire. Je devrais faire comme elle, arrêter de croire au miracle mais je suis trop optimiste pour ça. Je crois en eux, même dans le petit Callum. Je me demande encore une fois si l'ancien Noa était comme ça. Si seulement Gaëlle ne m'avait rien dit...si j'étais resté dans l'ignorance de l'autre moi, j'aurais pu vivre cette moisson dans la bonne humeur et sans aucune peur pour le reste des semaines. Malheureusement je suis au courant et je dois prouver au Capitole que je déteste les rebelles et que je vénère Snow, alors qu'à présent je ne sais absolument pas à qui faire confiance. Je ne reconnais même plus mes ''amis'' et je me demande si j'en ai eu un jour.

Je soupire longuement, ferme les yeux et compte jusqu'à cinq. J'ai peur. Je frissonne. Je me relève et pose les pieds à terre sans conviction. Je m'appuie à la rambarde de mon lit pour me soutenir, j'ai du mal à marcher. Je tremble et j'ai envie de vomir. Je sors de ma chambre et rejoint le salon avec peine. Joaqin se tient sur un canapé, elle me regarde en crachant toute sa haine, son dégout et son ironie sur moi. « On dirait que ton année sabbatique ne t'a pas suffit Wayne ? Il faut encore que tu te reposes..., je l'ignore et jettent des coups d'oeil pour retrouver Callum et Sky, Si tu cherches nos chers tributs, ils sont déjà partis, ils ont pas attendus que leur cher mentor se reveille. »
Je lâche un autre soupir et me dirige vers la sortie de notre résidence. Besoin d'air. Je sors sous les regards accusateurs de mon ancienne mentor,me dirige vers l'ascenseur et monte dedans. Mon mal de ventre ne cesse d’accroître et je sens une peur monstre m'envahir lorsque les portes se referment. Je ne me rappelais pas être claustrophobie..Il faut dire que je ne me rappelle que de peu de chose en ce moment.
Je sens l'air me manquer, je suffoque doucement en m'accrochant à la barre de l'ascenseur. J'ai des hauts-le-coeur. La machine descend et je déglutit d'avantage. Les portes s'ouvre de nouveau, je reprend mon souffle. Je lève la tête et...Mon cœur s'arrête de battre.
Oh non...pas lui.
Pas que je ne l'aimes pas non, ça je ne sais pas...je ne sais plus, mais justement je ne sais rien de notre véritable relation. Je ne sais pas s'il est comme Elyas, au courant des mes actes rebelles, ou s'il me croit pro capitolien comme je suis sensé l'être. Je ne sais pas s'il sait qui j'étais vraiment avant, je ne sais pas si nous nous entendions si bien que les caméras le démontrent ou si c'était juste pour le jeux. Je ne sais pas quoi faire ni quoi lui dire. Si j'en crois ce que Gaëlle me dit, cela fait un an et demis que je ne l'ai pas vu mais justement j'ignore si nous étions assez proche pour que je lui manques ou s'il avait remarqué mon absence. Mes souvenirs ne sont que des mensonges et je ne distingue plus la réalité du faux. Tywin Nassuda rentre et je suis encore incapable de bouger, de m'enfuir.
« Bonjour... Hum...T'a l'air en forme. »
Je crois que pour un vainqueur je suis vraiment un mauvais comédien.

Voila que les gamins étaient lancés dans l'arène d'entrainement. Malgré ma mauvaise volonté, je leur avais rapidement fait un topo sur comment ils avaient intérêt à se comporter pour que leur évaluation se passe au mieux, puis avais fais demi-tour en direction de ma chambre afin de terminer la lettre que j'étais en train d'écrire depuis le milieu de la nuit. Les Hunger Games avaient une nouvelle fois eu raison de mes tripes que j'avais recrachées aux alentour de quatre heures du matin, suite à un cauchemar dont je tairais les détails et j'avais ensuite été incapable de me rendormir, donc autant rentabiliser mon temps au lieu de me tourner les pouces. Il ne restait plus qu'à envoyer le tout, raison pour laquelle je m'étais dirigé vers l'ascenseur de l'étage, ceci après avoir fais mon heure de sport quotidienne et prit une douche, évidemment.

Quand les portes de la cabine se sont ouvertes, j'avoue avoir eu une légère hésitation à rentrer dedans. Noa Wayne, je n'avais pas tellement envie d'être en contact avec lui en ce moment... il faisait naître des émotions trop contradictoires en moi depuis que l'on s'était revus, il y a quelques semaines. Je ne pouvais pas m'empêcher de lui en vouloir pour ce qu'il avait osé dire sous mon propre toit et je me sentais partiellement trahi par le simple fait qu'il m'ait remit en question après tout ce que j'avais tenté de faire pour l'aider. D'un autre côté, ça restait Noa et ce que Gaëlle m'avait apprit à son sujet dernièrement m'avait tout naturellement inquiété à son sujet. Inquiété, oui, mais aussi découragé. J'avais ce sentiment que peu importe ce que l'on essayait de faire pour arranger les choses, rien ne fonctionnerait jamais. Actes manqués sur actes manqués, j'étais éminemment fatigué de tenter de faire quelque chose pour aider autour de moi... et aigris par tout ça. Surtout. Le fatalisme avait ainsi fini par prendre le dessus sur mes espoirs futiles.

Sans mot dire, j'entrais tout de même dans l'ascenseur et me positionnais contre la paroi en fermant calmement les yeux, ignorant à présent complètement la présence de mon ami et du malaise qui l'accompagnait. Ce n'est que lorsque des mots sortirent de sa bouche que j'ouvris une paupière pour le jauger, bras croisés et mon enveloppe coincée dans une main. Je n'étais pas certain du comportement que je voulais adopter face au jeune homme, rien que l'air sur son visage ne me disait rien qui vaille, c'était déprimant. Mais j'avais pas la force de chercher à lui porter secours dans l'immédiat... bien au contraire.  Si Gaëlle disait juste, alors il ne savait sans doute plus grand chose à mon sujet, mis-à-part ce que le Capitole a bien voulu lui faire croire.

Je me redressais pour le toiser un peu plus.

« Je ne parle pas au district douze. »

Et mon attention se détourna sur autre chose.

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La tension est insupportable, j'ai toujours envie de vomir et je frissonne de plus en plus. Quand Tywin entre, j'hésite à sortir, mais il est trop tard, nous sommes pris au piège tous les deux. Le malaise se faire ressentir, j'avais vu son hésitation à rentrer lui aussi. Je jette un coup d'oeil furtif à la glace à sa droite. Je nous ne reconnais plus. Il ne sourit pas, il est froid. Moi, j'ai encore les séquelles qui ne viennent de je-ne-sais-où. Les deux hommes que je vois devant le miroir ont l'air de se mépriser.,Ils n'ont pas l'air comme je l'ai avait cru.
Devant les caméras, ce que j'avais vu, ce dont je me souvenais, Tywin et moi étions inséparable. Il était mon meilleur ami, ou du moins il semblait comme l'être. J'ai mal de réaliser que ce ne sont que des mensonges, encore. Que nous ne faisons que jouer un rôle stupide pour gagner de la popularité. En un simple claquement de doigts, je venais de perdre celui qui je pensais être le seul à pouvoir m'aider. Elyas est au courant de tout mais il a autre chose à faire que de s'occuper d'un pauvre gamin qui n'a pas d'avenir. Sa sœur avait été appelé et je n'imaginais même pas la douleur qu'il avait pu ressentir. D'après Gaëlle, j'ai une sœur moi aussi. Elle m'a montré une photo d'elle, et son visage ne me dit absolument rien. Je ne connaissais pas l'enfant. Je ne connaissais même pas son prénom qui est soit disant 'lily'. Elle est au treize, en sécurité et ne se doute de rien et c'est tant mieux pour elle.
J'ai mal de voir que le Capitole m'a totalement déformé ma réalité au point de me rendre dépressif et de ne me rappeler qu'à peine de ma sœur et de Tywin.
Et alors que j'essayais de penser à autre chose je pense à Gaëlle qui m'avait dit avant que je parte ''ne fais confiance à personne ou alors juste Tywin. Il sait.''
Pourquoi avait-elle dit ceci alors que le vainqueur ne daignait pas de me regarder, alors que le vainqueur semblait me haïr. Il savait quoi ? Tout ? Alors pourquoi il ne m'adressait pas la parôle ? Jouait-il aussi comme Elyas, un rôle pour atteindre quelque chose. Je sens un nouveau haut le cœur, je m'accroche à m'en rompre les mains. Je tente de me retenir, c'est plus fort que moi, je tousse sentant ma vision s'affaiblir.
« Je ne parle pas au district douze. »
Ses paroles sont comme un poignard. Il confirme mes doutes. Tywin et moi ne sommes pas amis et je m'étais trompé ainsi que Gaëlle. Tywin est un pro capitolien comme je pensais l'être. Je ne suis que ridicule à côté de lui. J'essaye de paraître fort, de résister mais je suis trop frêle pour ça. Mon heure serait-elle proche ?
M'avait t-on infligé quelque chose qui aller me tuer petit à petit ?
Il détourne le regard, je n'arrive pas à voir ce qu'il ressent. Je cherche quelque chose à dire pour trouver des réponses mais rien ne sort
Nous sommes enfermés, j'ai du mal à aligner es pensées. Je m'approche discrètement de la porte de sortie en attendant avec hâte.

UN FLASH. Noa est chez Tywin au capitole, ils se serrent dans leurs bras. ''Content de te voir vieux'' les images sont flous comme dans un rêve. Les paroles résonne comme lorsqu'on a la tête sous l'eau. Tywin éclate de rire, Elyas arrive de nulle part, ils sont tous les trois. Les images s'interposent entre elles, Tywin donne un coup à Noa. Noa et lui se serrent dans les bras...encore.

Je reviens à moi, je me rend compte que je suis courbé, accroché à la barre de l’ascenseur. Je suis penché vers le sol, prêt à à dégobiller. Je suis en sueur, je ressens une douleur atroce au niveau de la poitrine. Je tente de me relever en tremblant toujours. Je me retourne très lentement et regarde Tywin dans les yeux. Je ne sais pas quoi dire. J'ai peur de lui, de sa réaction et je prie pour que les portes s'ouvre mais je ne peux pas. J'ai besoin de lui. «Je suis désolé. Hum...j'ai un peu bu hier et je ne me rappelle que de peu de chose, il y a une raison pourquoi tu agis ainsi ou..c'est juste pour le plaisir de renier ton ami?  », dis avec un faux sourire amusé.
Il faut jouer avec stratégie. Je dois vérifié s'il joue un jeu comme Elyas ou si Tywin n'est vraiment pas une personne de confiance. Je dois voir s'il n'aime sincèrement pas le district douze ou si c'est juste pour m'éviter. Je dois voir si mes flash sont faux et je dois faire comme je ne savais pas que je partageais mon corps avec un rebelle incontrôlable. Je suis le nouveau Noa et si je veux rester en vie je vais devoir appliquer ce que je croyais être. Le nouveau Noa est un vainqueur, pro-capitolien et ne chasse pas. Je respecte la loi. Je suis un bon garçon et je vais me marier avec ma fiancée. Je n'ai jamais été dans le district treize, j'étais en dépression durant un an et demi ce qui m'a valu de ne pas sortir tous ce temps là. Je suis un bon mentor et je n'ai aucun rapport avec les rebelles.Je n'a ni sœur et plus de mère. Je suis vraiment fiancé à Gaëlle. Je suis ami avec Tywin et Elyas ainsi qu'avec tous les vainqueurs. Je ne me suis jamais fait arrêter. Je défend le capitole et j'aime les jeux.

Bon sang... mais il était brisé en mille morceaux, ce gamin. S'il y a bien une chose qui semblait ne pas avoir changé chez lui, c'était sa résistance mentale aux coup durs. Depuis que je connaissais Noa, sa grande sensibilité lui avait toujours joué des tours et c'est d'ailleurs sur ce plan que j'avais essayé de l'aider au maximum, puis-ce qu'il s'agissait de l'un des domaines où j'excellais le plus. Cacher la vérité, jouer sur les ambiguïtés et faire voir uniquement ce que l'on voulait faire voir, même si pour cela, il fallait parfois se mordre la langue au point de la faire saigner, juste pour se faire taire soi-même. L'exercice de la maîtrise de soi était difficile, clairement, voir dangereux parce qu'on avait tendance à perdre de vue ses vraies opinions, mais lorsqu'il s'agissait de survie, j'étais prêt à tout.

Pourquoi est-ce que j'appréciais Wayne, au fait ? Qu'est-ce qui m'avait poussé dans sa direction, à la base ? Il me semble que c'était surtout son goût pour la liberté et le fait qu'il osait afficher son animosité envers Snow ouvertement, à l'inverse de nous autres... et regardez où ça l'avait amené aujourd'hui. Il me faisait pitié, ainsi recourbé sur la barre de l'ascenseur. Dieu sait ce que le Capitole lui avait fait subir pour qu'il en soit réduit à ce que j'avais sous les yeux. Bon sang... j'étais fâché contre lui, certes. Mais là, ignorer un tel mal-être dans une seule personne aurait relevé de la monstruosité et je ne me voyais pas devenir le monstre qu'on pensait déjà que j'étais un peu partout dans Panem.

«Je suis désolé. Hum...j'ai un peu bu hier et je ne me rappelle que de peu de chose, il y a une raison pourquoi tu agis ainsi ou..c'est juste pour le plaisir de renier ton ami?  »

Comment ?

« Ami avec un cul-terreux ? »

Mon regard finit par se tourner à nouveau vers le jeune homme que je dévisageais cette fois en plissant des yeux, avec une certaine suspicion. C'était quoi, ce sourire ? À qui avais-je affaire ? Gaëlle m'avait mis en garde au son sujet de son ami, mais bon, malgré ses paroles, il semblait à deux doigts de faire un malaise et de tomber dans les pommes, je me retrouvais donc dans un conflit intérieur qui impliquait mon instinct paternel d'un côté et mon égocentrisme ainsi que ma fierté de l'autre. Dur. Pour le moment, je me contentais néanmoins de continuer à le regarder – littéralement – de haut, alors qu'il se trouvait presque par-terre à présent.

« Evite de vomir sur mes chaussures, okay ? »

Je m'appuyais d'un avant-bras sur la barre qui se trouvait de mon côté, puis passais mon autre main dans mes cheveux en soupirant à nouveau, un léger faux-sourire au coin des lèvres. Sourire qui finit néanmoins par s'estomper en même temps que mes yeux clairs se perdirent dans le vide.

« Mais qu'est-ce que tu fiches... ? »

Je lançais un nouveau coup d'oeil rapide à mon interlocuteur en voyant qu'on arrivait bientôt à destination, puis sifflais à demi-voix entre mes dents.

« Lève-toi ! »

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C'est plus fort que moi. Je craque. Je suis trop faible pour me battre de nouveau. Ma poitrine est en feu, tous mes sens sont en alerte et j'ai l'impression que l'on m'injecte un poison dans le sang, qui va me tuer petit à petit. Il coule dans mes veines et me brûle partout où ils passent. Pourquoi suis-je dans cet état ? Pourquoi le simple fait de me retrouver dans un endroit confiné m'effraie au point de me rendre mourant ? J'essaye de garder ce sourire fière mais il ne veux plus rien dire. Je ne suis qu'un reflet abjecte de moi même dans le miroir. Sa réponse est tranchante, je ne suis rien pour lui. J'aimerais me réveiller de ce cauchemar, dans mon lit au district douze en compagnie de Gaëlle. Elle est la seule encore en vie ou présente pour moi. Nous sommes seuls tout les deux. Tout ceux que je croyais êtres mes amis n'existent pas dans ce monde. C'est donc ça être un rebelle ? Devoir se séparer de ceux qu'on aiment ? J'aurais tant aimé ne jamais savoir la vérité, croire encore à l'inexistence de ma vie antérieur. A présent je ne suis plus personne, je suis coincé entre mes souvenirs, mes rêves, mes idéologies. Je ne sais plus quoi penser et je me force à redevenir celui que j'étais, alors qu'il est mort dans les cellules du capitole sous la torture.

« Evites de vomir sur mes chaussures, okay ? »

Je suis toujours courbés, à trembler comme une feuille. Je sens presque mon cœur battre lentement dans ma poitrine. Ma vision est flou et j'ai froid. Très froid. Je continue de m'accrocher désespérément à la rambarde, tandis que Tywin me toise. Je ne répond pas, le trajet est presque finit, ce n'est qu'une étape à passer. Il faut juste ne pas m’évanouir durant ces quelques minutes.

« Leve toi ! »

Je n'ai pas de force et je sens le monde s'effondrer autour de moi. J'ai tellement besoin de lui. Il était la seule personne en qui je croyais encore. D'un souffle pitoyable j'essaye d'articuler ses mots, levant mes yeux sur lui. Je suis presque implorant, je ne demande qu'à retrouver ma mémoire seine, qu'à retrouver les personnes juste. Tywin Nassuda est ce qu'il est et je ne pourrais le changer et c'est un geste idiot de ma part que d'essayer de retrouver celui que je croyais être mon ami. Nous n'avions jamais était proche, ce n'était que des rêves auquel je m'accrochais.

« Je t'en supplie...aide moi. J'ai besoin de toi. Ne fais pas comme eux »

Je tousse une nouvelle fois d'une voix rauque. Plus que quelques minutes et il sortiras de l'ascenseur, me laissant à terre, incapable de bouger.

« On étais amis....je croyais...que nous étions a... »

Je me laisse glisser au sol, dos contre la vitre de mon côté. Je reste assis à me tenir le ventre pour ne pas vomir. Je n'ose plus le regarder et ferme doucement les yeux en essayant de me calmer et attendant qu'il quitte l'ascenseur. Mais au lieu de ça j’entends sa main s’écrasait sur un bouton. La voix féminine robot s'élève au dessus de nous « Arret de l'ascenseur. Bloquage. »
J'ouvre les yeux et le regarde sans comprendre sa réaction. Pourquoi avait-il fait ça ? Aurais-je eu raison de le supplier ? Je reste silencieux quelques instant à le regarder. Mes tremblement sont de plus en plus violent mais je n'y fais plus attention.
« Comment va Eve? » dis-je dans un demi sourire,murmurant presque, les yeux dans le vide. Il me semblait me rappeler vaguement d'une lettre et j'ignorais si j'avais encore rêvé, mais dedans Tywin me parlait d'un bébé nommé Eve. J'avais même rêvé être son parrain.Ce n'étais qu'un rêve absurde mais très agréable. Mais ce n'étais que des images trop floues pour des souvenirs. Eve n'existait surement pas, ce n'étais que le produit de mon imagination. Encore une fois.

Les yeux que Noa finit par lever sur moi me brisèrent le coeur. À vrai dire, ce dernier était déjà éclaté en morceaux, mais je suppose qu'il y avait toujours quelque chose à détruire chez quelqu'un, tant que cette personne n'était pas morte. Je sentis ainsi ma poitrine se resserrer aux quelques mots que le jeune homme m'adressa, puis détournais à nouveau le regard lorsqu'il se laissa glisser au sol. Qu'est-ce que je devais faire, hein ? L'abandonner ainsi et le laisser se ridiculiser devant le prochain mentor, hôte, voir tribut qui allait le retrouver recroquevillé au sol ? Ce n'était politiquement pas correct et je m'en serais voulu de toute manière de prendre une décision pareille... mais au vu de son état, soit celui d'un animal blessé qui semblait à l'agonie pure et dure, une partie de moi envisagea la possibilité d'achever le vainqueur pour le libérer de sa souffrance. De toute manière, il avait à moitié perdu la tête entre le district treize et le Capitole, or, je ne voyais pas comment on pourrait le récupérer dans ces conditions. Ca me semblait impossible... Wayne était cassé, son mental avait cédé sous la pression il y a un moment déjà et je n'avais aucune idée de comment réparer les dégâts. Ca me faisait mal de le voir ainsi, j'aurais préféré me dire qu'il reposait maintenant en paix, quelque part loin de cet enfer.

' Aide-moi ' ... l'aider... l'aider comment ? Je ne comprenais pas qu'on veuille continuer à vivre ainsi, lorsqu'on se trouvait dans sa situation. C'était du masochisme. Tsch... et puis de toute façon, j'ai jamais compris ce mec.

Alors que les chiffres finissaient de défiler sur le panneau indicateur dans l'ascenseur, je finis par tendre un bras avec agacement, plus envers moi-même ainsi que la situation générale qu'envers Noa. Mon poing s'abattit ensuite sur le bouton d'arrêt et je me tournais ensuite vers le blondinet, avec toujours ce petit air supérieur et ennuyé qui me définissait si bien lorsque je cherchais à dissimuler mes véritables sentiments. Nos yeux finirent ainsi par se croiser, mais cette fois, ce fut différent. C'était comme d'être un grand frère désespéré par le comportement de son cadet incontrôlable qui faisait n'importe quoi, peu importe ce qu'on lui donnait comme recommandations. Dans l'absolu, je savais que ce pauvre diable n'y était pour rien, mais que voulez-vous, j'étais comme ça. C'était ma façon à moi de m'inquiéter... et à peu de choses près, j'aurais d'ailleurs presque pu lui sortir « je t'avais dis de pas jouer dehors au milieu des pacificateurs et de rester à la maison ».

« Comment va Eve? »

Je le fixais encore un instant, puis soupirais. C'était... un certain soulagement de l'entendre parler de ça. Nous ne l'avions donc pas perdu.

« Bien... elle va bien. »

Petit à petit, je finis par me détendre à moitié, m'approchant ensuite du jeune homme pour m'accroupir à ses côtés et venir poser doucement une main sur son front afin de vérifier sa température : il était brûlant de fièvre. Et là, dans cet ascenseur, je n'avais pas tellement les moyens pour l'aider comme il l'aurait fallut.

« Ca va aller... allonge toi et essaye de respirer, d'accord ? »

Je n'arrivais pas à croire que le simple fait d'être à mon contact avait pu le mettre dans un état pareil... c'était effrayant. Vraiment. Il me faisait peur, à être si instable. Pour le moment, je n'avais cependant pas le temps de penser à ça, c'est pourquoi ma priorité fut de l'aider à se mettre sur le dos en lui faisant poser la tête sur mes genoux, puis de venir lui caresser les cheveux gentiment, comme si le fait de redevenir doux avec lui allait changer quelque chose.

« Qu'est-ce qu'ils t'ont fait, Noa... ? »

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Elle existait donc. Sa peau douce, ses yeux pétillant, son sourire éclatant et sa douceur enfantine si adorable. Cet enfant, ce bébé était l'espoir à elle seule. Eve Nassuda existait bel et bien, elle était en vie, elle n'était pas qu'un rêve, qu'un souvenir effacé. J'étais donc en train de redevenir moi même tout doucement. J'étais en train de retrouver ma mémoire, de savoir pourquoi je me battais et c'est pour cela que j'en devenais malade.
Tywin finit par s'accroupir à mes côtés et poser sa main sur mon front. Un sourire douloureux apparut sur mon visage. Il était là. Il veillait sur moi et il allait m'aider. Mais j'avais bien peur que cela ne serve à rien. Mon heure semblait proche et si ce n'était pas aujourd'hui qu'on sonnerait ma mort, je sentais que les prochains mois serait aussi douloureux que ce triste jour.

Il me parle, me demande de m'allonger et m'aide à me mettre sur le dos. Je reste silencieux, il pose ma tête sur ses genoux. Je n'ai plus la force de bouger, je ferme les yeux et ne pense plus à rien. Je ne dois pas abandonner, je dois rester pour Gaëlle, je lui avais promis. Mon souffle est court et j'arrive à articuler :
« Merci.... »

Je déglutis mais mes tremblement ne s’arrêtent pas. Tout ceci est à cause de Snow...non de Fauve. Cette folle furieuse qui me rends la vie impossible. C'est sa faute, c'est elle qui m'a infligé cela.

« Qu'est-ce qu'ils t'ont fait, Noa... ? »

Je ris très faiblement avec plus d'ironie que d'amusement. Je ne suis que pitoyable, allongé dans un ascenseur à essayer de retrouver la serenité.

« Ils m'ont détruit...Je suis un cas désespéré, je ne sais plus qui je suis, ce que je fais et pour qui je me bats. »
La toux m'interromps. Je soupire faiblement. « ...Mais j'ai promis à Gaëlle de redevenir celui que j'étais. Tu m'as dis de ne jamais baisser les bras, je respecte ma promesse. »

J'essaye d'ouvrir les yeux, la lumière est forte et m'aveugle. Je réussis pourtant à apercevoir ce qui semblait être véritablement mon ami.

« Aide-moi à redevenir le Noa que tu connaissais. Je ne veux pas leur appartenir Tywin. »

Avec l'aide de Tywin, je saurais me comporter avec Snow, je saurais qui j'étais autrefois. J'ai besoin de me rememorer tous mes souvenirs, même les plus douloureux.
Gaelle veux que nous nous rebattons à nouveau contre la dictature mais je n'en aurais pas la force comme je suis. J'ai besoin de retrouver cette haine qui me permettait de traverser les jours sombre et de retrouver du courage pour me battre. Il y a un mois encore, je ventait les mérites du capitole et crachait sur les rebelles....triste ironie du sort.

« Ils m'ont détruit... Je suis un cas désespéré, je ne sais plus qui je suis, ce que je fais et pour qui je me bats... mais j'ai promis à Gaëlle de redevenir celui que j'étais. Tu m'as dis de ne jamais baisser les bras, je respecte ma promesse. » Je l'écoutais attentivement, tout en surveillant ses tremblements intempestifs qui ne semblaient pas vouloir s'arrêter. Ne jamais baisser les bras, hein ? C'est vrai qu'il était revenu de loin, ce garçon, et que je lui avais systématiquement rappelé qu'il fallait qu'il tienne le coup... ça me touchait qu'il n'ait pas perdu ça de vue, malgré la situation. Après que nos yeux se soient à nouveau croisés, je m'autorisais donc à lui offrir un pauvre sourire très peu convaincant.

« Aide-moi à redevenir le Noa que tu connaissais. Je ne veux pas leur appartenir, Tywin. »

J'avais beau écouter sa demande de mes deux oreilles, celle-ci sembla passer au-travers de ma tête comme si je n'avais rien entendu. Mon cadet me demandait un service énorme, juste là. Un de plus... encore un effort. Sauf que les choses avaient changé depuis la dernière fois que l'on s'était vus. Je n'en pouvais plus d'essayer d'arranger la situation chez les autres, j'étais épuisé. Le Capitole finissait toujours par l'emporter, au final, et ça, c'était une réalité que nous devions tôt ou tard accepter. Rapidement, mon sourire s'évanouit donc et mon regard perdit de son intensité, tandis que je baissais légèrement la tête.

« Je ne peux pas faire ça... » Mes mains se retirèrent du visage du jeune homme en même temps que ma volonté. « Tu n'as toujours pas compris... ? On peut rien faire contre eux, Noa. On leur appartient depuis le début. Regarde-toi... la prochaine fois qu'il t'arrivera quelque chose, personne ne pourra te protéger. » Je soupirais et détournais finalement les yeux d'un air sombre. « Ta mère est morte pour presque rien, je te rappelle, mais c'est toi qui en porte la responsabilité. [puis je marquais ensuite un temps, avant de reprendre d'une voix sourde] Et mes parents aussi, il y a quelques jours, parce que j'ai dis non à une cliente. » C'était ça, la réalité. Même après quinze ans de service, refuser les demandes du capitole était exclu. Il n'y avait pas de traitement de faveur et il n'y en aurait jamais. Or, ça... ça m'avait sérieusement calmé dans mes ardeurs. Il fallait qu'on arrête de croire à une quelconque liberté, un point c'est tout. Accepter notre situation telle quelle était la seule solution stable. « Le seul truc que je peux te dire si tu veux survivre et mettre ton entourage en sécurité, Noa, c'est de faire ce qu'on te demande et éviter de te plaindre à haute voix. » Le simple fait d'en parler ouvertement m'ôta toute énergie, si bien que je me laissais aller contre la paroi, vaincu. « Je sais que tu es épuisé, mais cette fois... je le suis aussi. Je veux plus entendre parler de résistance. J'en ai assez de subir des pertes. »

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C'est en voyant sa tête se baisser doucement que je compris. Il n'y avait plus d'espoir. Je n'allais jamais redevenir l'ancien Noa et peut-être que c'était mieux ainsi. Pourquoi Gaëlle s'acharnait t-elle à me rendre comme avant ? Cela ne m'avait attiré que des problèmes et il y avait une raison pour que je sois aujourd'hui dans cet état là. Je me doutais que si Snow entendait parler de rébellion de mon côté, il n'allait pas m'épargner et Gaëlle non plus. J'avais eu une certain chance d'être encore en vie, bien que je me demande si c'était réellement une chance ou un torture supplémentaire. J'avais beau me rebeller dans le passé, rien n'avait changé, au contraire tout avait empiré d'après ce que je vois. Tywin avait raison je leur appartenais. Il me parla de ma mère executé par les pacificateurs. Je n'avais pas du tout cette version des faits. Ma mère dans mes souvenirs claire avait péri à cause de sa maladie pulmonaire mais je croyais Tywin. Ma réalité avait changé de la vérité. Ma mère était bien morte par ma faute et celle de Snow, et au lieu de sentir la rage m'envahir, ce fut un profond desespoir. Plus d'espoir. C'était finit. Ils avaient gagnés.
« Je suis vraiment désolé pour tes parents... »
Tywin avait toujours jouer son rôle à la perfection et je ne comprenais pas qu'on puisse lui retirer une partie de sa famille. Qu'avait t-il fait pour mériter ça ?
Arrêter de me plaindre était la solution, il avait raison. Rien ne pourrait changer et tant qu'à faire mieux faut de pas empirer la situation actuelle. Tout ce que nous pouvions faire était d'abriter les victimes du douze chez nous dans la maison des vainqueurs pour nous rendre utile. Gaëlle a déjà mis en place le système et je pense que nous ne pouvons pas faire plus. Tywin s'appuya contre la paroi et je fermai les yeux alors qu'il finissait par me ramener à la raison. « Je sais que tu es épuisé, mais cette fois... je le suis aussi. Je veux plus entendre parler de résistance. J'en ai assez de subir des pertes. »
J'essaye de bouger mais je n'y arrive pas, j'ai l'impression que mes membres sont paralysés. Seule ma tête bouge encore légèrement. J'arrive à articuler difficilement « Tu as raison, c'est idiot. La résistance ne fais que nous pourrir d'avantage. Si on veux que ta fille grandisse dans des conditions vivable, nous devons arrêter de nous battre en sachant qu'il n'y auras pas de victoire et que la situation s'aggravera. »
J'ai de plus en plus froid et je me sens perdre connaissance de plus en plus. Je reste immobile sur le sol à essayer de remettre mes idées en place. Mes tremblement s'arrêtent enfin et je soupire. Je lui en demande toujours trop et je dois laisser mon ami tranquille. Je dois me prendre en main car il a autre chose à penser qu'un gamin complètement fou qui ne sait plus qui il est vraiment.
« Tywin...je ne sais pas comment te remercier pour tout ce que tu as fais...mais sincèrement...merci. »
On nous aurait cru sur mon lit de mort avec les dernières paroles dramatique mais c'était sincère et je ne lui avais que trop peu dit. J'arrive à bouger mes lèvres en un petit sourire  amusé complètement ironique.
"Par contre je ne peux absolument plus bouger mon corps.."