Le campement était le lieu idéal pour survivre. Situé au plus haut sommet de la montagne, il était impossible pour les autres tributs d'attaquer par surprise sans être découvert. Chaque parcelle de l'arène était visible. Le plus agréable était la nuit, magnifiquement illuminé, bien que dangereuse. Malheureusement Thunder devait quitter les lieux. Il aurait aimé profiter de cette avantage un peu plus longtemps, mais une telle « alliance » ne lui plaisait gère. De ce qu'il avait comprit, « c'était la faute de Claire ». A chacun sa stratégie, bien que celle-ci était stupide. Il ne s'était pas vraiment mêlé de cette histoire, n'ayant en tête que de partir au matin. De toute façon, en discuter était une perte de temps.

Le jeune homme avait été désigné pour veiller sur le campement pendant que les autres dormaient durant la deuxième partie de la nuit. Il en avait profité pour observer l'horizon parfaitement éclairé pour trouver le moyen le plus efficace, mais surtout le moins dangereux pour rejoindre la falaise qui leur faisait face. Il était facile d'en venir, mais pas d'y retourner. Il réalisa rapidement que le seul moyen était d'escalader la falaise. Cela ne le dérangerait pas plus que ça, mais est-ce qu'Avril sera capable de le suivre ? Il n'eut le temps d'y réfléchir, s'endormant tout aussitôt.

Il fut réveillé aux premiers rayons de soleil. Fort heureusement, il se réveilla à temps. Il s'étira et observa de nouveau l'horizon. Cela faisait beaucoup de chemin à parcourir et il espérait que sa blessure ne fasse pas des siennes. Boité était déjà bien assez pénalisant. Mais il n'avait pas à se plaindre. Lui au moins était en vie. Du moins, pour l'instant.

Il récupéra son épée au sol. En se relevant il entendit un bruit. Une voix plutôt. Il se retourna et aperçu celle qu'il préférait voir endormie – ou morte. Thunder la fixa, ne sachant pas comment réagir. Allait-elle l'attaquer ? Ce serait stupide de faire ça au milieu des autres encore endormis. Surtout qu'elle aurait pu l'achevé dans son sommeil. Mais elle ne fit rien. Peut-être attendait-elle une réponse ? Seulement, avait-elle vraiment parler ? Il pensait avoir entendu un murmure, mais il ne lui était sans doute pas destiné. Le garçon s'approcha tout de même de la jeune fille, avec délicatesse, afin de ne réveiller personne. Ils s'éloignèrent légèrement, pouvant parler librement sans que personne n'entende. « Matinale, à ce que je vois... » dit-il en arrivant près d'elle, croisant les bras. Il espérait qu'elle le laisserait partir sans rien dire. Il détestait tenir une conversation avec quelqu'un. Il est déjà difficile pour lui de prêter attention à ce que pouvaient dire ses amis, alors il n'osait pas imaginer ce que cela donnait avec une personne ennuyante.

A bien des niveaux, Ambre était dans une position plus confortable que la veille. Tout d’abord, avoir atteint le lieu de rendez-vous sans dommages conséquents l’avait emplie de fierté. Elle appréciait Virani, mais être à ses côtés et uniquement à ses côtés pendant près de deux jours l’avait rendue mal à l’aise. Elles n’avaient pratiquement pas échangé un mot de leur périple afin de ne pas attirer l’attention, si ce n’est pour mettre en garde l’autre d’un danger facilement évitable. Malgré cela, elle avait été profondément soulagée que la jeune Chesterfield accepte une alliance avec le district sept –ainsi que le six par extension. En un sens, cela l’arrangeait bien que son co-tribut soit l’un des premiers à y être passé. Ambre doutait que sa mort fût un argument de choix, les choses se seraient sûrement déroulées autrement sinon. Elles étaient donc arrivées saines et sauves, et relativement heureuses de trouver le groupe bien vivant. En revanche, ce qu’Ambre n’avait pas prévu, c’était d’y trouver des carrières. Encore moins lorsque l’un des dit-carrière avait tenté de la tuer. C’était peut-être la raison pour laquelle elle n’avait pu dormir sur ses deux oreilles cette nuit-là, malgré la certitude qu’il ne lui arrive rien. En effet, il aurait été idiot de déclencher quoi que ce soit en étant aussi nombreux : le temps de choisir pour qui prendre parti et la moitié aurait été finie, ce qui n’était pas tout à fait l’intérêt d’une Alliance. Ambre avait donc dormi par intermittence, se réveillant sans cesse et ne s’abandonnant en aucun cas au sommeil réparateur auquel elle avait le droit. La présence de Thunder –elle avait finalement appris son nom, enchantée- au dernier tour de garde n’avait pas arrangé la situation. C’est avec l’œil semi-ouvert qu’elle l’avait vu rôder aux alentours, puis prendre la direction de sa couchette. « Tu ne dors pas ? », avait-elle lancé. Il n’avait pas répondu, mais lui avait fait comprendre en un regard qu’ils avaient de quoi discuter. Elle le fixa intensément de ses yeux clairs tout en repensant aux dires de Gargaria. T’es faible, ça se voit. Elle lui avait balancé qu’elle ne fuirait pas. Et puis, si elle ne voulait pas dégager aussi sec de cette alliance, il fallait qu’elle gagne leur respect. Se faire respecter, se rendre utile. Non, se rendre indispensable. Même si elle devait prendre le risque de mourir pour cela. Alors, elle le suivit aveuglément.

« Matinale, à ce que je vois... »  Elle haussa les épaules tout en continuant de marcher. Ils ne s’éloigneraient pas, juste assez pour ne pas être entendus par des oreilles indiscrètes. Ce qui était plutôt comique, étant donné que tous les insomniaques de Panem devaient avoir les yeux rivés sur leur écran. « L’avenir appartient aux gens qui se lèvent tôt, il paraît. » Elle lui fit même don d’un sourire. Forcé, mais après tout, ce n’était pas la première fois qu’elle faisait semblant. Ambre ne savait pas quoi lui dire. Enfin si, elle savait exactement ce qu’elle avait envie de lui dire, mais ne savait juste pas comment l’amener sur le tapis. Et l’air renfrogné de Thunder ne lui donnait pas envie d’y aller plus vite. « Comment va ta jambe ? » Il n’y avait pas de ton provocateur dans sa voix. Ils avaient beau ne pas avoir emporté d’armes, Ambre ne risquerait pas de le mettre en colère. Elle se foutait de sa jambe mais au moins, ils avaient mis les pieds dans le plat. Doucement, mais sûrement.

Il devait partir, et vite. Mais visiblement, il devait s'expliquer avec sa « victime » de la veille. Du moins, celle qui lui a permit de sauver sa co-tribut. Il jetait furtivement un coup d’œil aux autres, pour s'assurer que ceux-ci dormaient toujours. Il espérait aussi que la jeune fille ne le retarderait pas trop. Elle lui souriait d'ailleurs. Elle venait de lui dire quelque chose d'assez niai. Quelque chose en rapport avec le fait de se lever tôt. C'était sans importance et Thunder lui fit comprendre la fixant du regard, froidement. Il n'avait rien à lui dire, et visiblement, elle non plus.

« Comment va ta jambe ? » demanda-t-elle. Une façon comme une autre d'aborder la conversation. Il soupira légèrement en arquant les sourcils. « Crois-tu que l'on demande à un lapin s'il se porte bien après lui avoir briser la nuque ? » dit-il sur un ton aussi glacial que l'expression de son visage. Il était clair qu'elle s'en fichait, sinon, elle ne se serait pas fatiguée à lui infliger une quelconque blessure. Thunder devrait pourtant faire un effort, car elle était malgré tout son alliée, mais cela ne faisait pas partie de son vocabulaire. Il n'était pas le maître des concessions, même dans son district. Ce principe de prendre sur sois alors que cela nous emmerde profondément le dépassait. A quoi bon ruiner sa vie pour contenter les autres qui ne porte aucune importance à votre égard ?

Il se gratta la tête et soupira. « Bon, on ne va y aller par quatre chemins : Je sais que tu ne m'aimes pas, c'est réciproque. Et je ne regrette en rien mon geste à la corne d'abondance. Ta mort m'importais peu. » Il marqua un temps. « Alors, que veux-tu ? » Thunder posa ses mains sur ses hanches, tapotant frénétiquement ses doigts contre son corps. « Si ce sont des excuses que tu attends, tu peux toujours les attendre. Enfin, je peux toujours te les donner, mais elles ne seront pas sincères. ». Pourvu qu'il en finisse rapidement avec elle.

Visiblement, Thunder éprouvait autant d’intérêt à cette conversation qu’à un rat mort. Quoique, le rat pouvait se manger, lui. Elle était au moins rassurée sur un point : il n’avait pas plus envie qu’elle de s’allier. L’arrivée au campement aurait pu se révéler chaotique s’ils ne l’avaient pas jouée fine, il fallait bien au moins leur reconnaitre cela. Ils avaient agi comme si de rien n’était mais leurs yeux parlaient pour eux et la plupart des membres de l’alliance n’étaient pas dupes. Afin de ne pas envenimer les choses, ils avaient passé sous silence leurs blessures respectives mais Ambre n’oubliait pas qu’elle avait maintenant une entaille de la taille d’une orange sur la joue, et elle en tenait Thunder pour personnellement responsable. La jeune fille ignorait également qui avait lancé le couteau et après tout, c’était peut-être mieux qu’elle n’en sache rien. A ce jour, elle n’était la cible de personne. Mais les choses allaient rapidement changer.

Il n’avait pas relevé sa remarque typiquement acerbe sur l’avenir –cruelle ironie pour des condamnés- mais avait en revanche répondu sur le même ton à propos de sa jambe. « Crois-tu que l'on demande à un lapin s'il se porte bien après lui avoir brisé la nuque ? »  La encore, elle s’était contentée de le fixer, ravalant la réplique qu’elle brulait de lui lancer. Elle n’était pas dans son district mais dans une arène, et si elle se fichait bien du premier, il était obligatoire qu’elle se comporte bien dans le second. Il y’avait des codes, des règles à adopter pour survivre. Ou du moins pour faire semblant. Mais ce qu’elle ne disait pas, elle le pensait fortement. Sa nuque à lui était en parfait état, malheureusement. Ils continuèrent de marcher en silence pendant quelques minutes, jusqu’à ce qu’il se décide enfin à rompre le malaise grandissant qui s’installait entre eux. « Bon, on ne va y aller par quatre chemins : Je sais que tu ne m'aimes pas, c'est réciproque. Et je ne regrette en rien mon geste à la corne d'abondance. Ta mort m'importait peu. » Décidément, ce garçon était une vraie bombe à retardement. Ses paroles lui firent l’effet d’un coup de fouet et le rouge lui monta brusquement aux joues tandis qu’elle serrait les dents. Claire avait cautérisé la plaie mais le moindre frémissement au niveau de sa mâchoire était franchement pénible, alors autant éviter toute douleur supplémentaire. Thunder n’avait pas le même problème mais dans l’immédiat, il avait également adopté l’adage « parlons peu, parlons bien ».  « Alors, que veux-tu ? » Elle s’arrêta. Ils étaient suffisamment loin à présent et Ambre ne souhaitait pas s’éloigner d’avantage, pas alors que son allié de pacotille venait de lui révéler qu’il en avait officiellement rien à faire qu’elle meure. C’était de bonne guerre, et après tout, c’était le destin de vingt-trois d’entre eux mais à la différence de Thunder, Ambre s’en fichait de mourir ou non. S’en fichait de qui aller tomber ou non tant que son destin n’était pas personnellement relié au leur. Elle ne souhaitait la mort de personne. Et c’est ce qui rendait les carrières si détestables. Elle avait beau être pour le gouvernement, Freaks n’avait jamais compris comment on pouvait décider de son plein gré de se rendre dans ce vaste bordel. « La même chose que toi », répondit-elle simplement. Une réponse qui voulait tout et rien dire. Qu’il s’imagine donc des choses, l’issue serait la même. « Si ce sont des excuses que tu attends, tu peux toujours les attendre. Enfin, je peux toujours te les donner, mais elles ne seront pas sincères. » A l’évidence il jouait la carte de l’honnêteté. Ou alors son orgueil était si démesuré qu’il ne prendrait pas la peine de mentir. Elle ne l’avait pas côtoyé lors des entrainements, mais il devait être de la même race que Bloom. Les carrières, tous les mêmes après tout. Elle soupira, retenant à peine son agacement. Qui se souciait des excuses à cette heure ? Certainement pas elle, ni les juges, ni les autres. Personne n’aurait gobé son mensonge. Pas même lui.

« Je ne veux pas de tes excuses Thunder. Il se trouve que nous nous retrouvons ensemble dans une alliance, mais le principe des alliés est quand même de survivre ensemble. De se faire confiance. Je ne pourrais pas te faire confiance. En d’autres circonstances, j’aurais peut-être pu. » Elle tâcha d’adopter la même expression que lui, mais elle jubilait intérieurement. Tous deux savaient que le district quatre n’était pas en position de force dans cette alliance. Elle esquissa un nouveau sourire, paraît que cela provoque le meilleur chez l’autre. « J’en arrive à la conclusion que l’un de nous doit partir. »

Cette conversation ne menait à rien. Pourquoi faisait-il cela au fond ? Il aurait dû ignorer cette fille, réveiller Avril et partir sans se soucier du reste. Pourtant, il était là, supportant une conversation qu'il n'écoutait qu'à moitié – ou pas du tout. Que cette fille était ennuyante. Sa présence suffisait pour l'agacer. Bon, au moins, elle est jolie. Mais ça ne suffisait pas pour pouvoir l'apprécier. Thunder décida alors de bouclé la conversation au plus vite. Ambre ne semblait pas plus passionnée que lui par cette petite randonnée à cinq mètres du campement, il était donc bon de couper court. Et dire que toute ces conneries étaient dû à une simple bousculade et un stupide coup de couteau dans la cuisse. Il en fallait vraiment peu pour être haïe dans cette arène.

« Alors, que veux-tu ?
- La même chose que toi. »
Il resta perplexe. Que voulait-elle dire par là ? Savait-elle déjà qu'il voulait partir ? Non, c'était impossible. Elle pouvait au pire se douter qu'il ne voulait pas d'elle comme alliée. S'agissait-il de la mort de Thunder qui ne l'importait peu ? Ou... Non, il était inutile de se poser des questions, il n'en aurait de toute manière jamais la réponse. L'important était déjà connu : ils se détestent et ne veulent pas survivre ensemble. Il devait pourtant continuer de converser et envisagea le sujet du pardon, bien que ridicule. Personne ne croirait en un quelconque pardon alors qu'ils étaient sur le point de s'entre-tuer il y a deux jours de cela. C'est aussi pour cela qu'il resta honnête avec elle. A quoi bon mentir maintenant ? « Je ne veux pas de tes excuses Thunder. Il se trouve que... ». Et il décrocha à nouveau. Il soupira en regardant l'air dépité les lèvres d'Ambre bouger, encore et toujours. Cela semblait interminable. Pourquoi se fatiguait-elle autant à lui expliquer quelque chose d'inutile ? Car Thunder avait remarqué que ce qui suivait après « il se trouve que » était toujours inintéressant, ou de simple mensonge qui ne tenaient pas debout. C'était aussi le signal d'alerte chez les petits vieux qui s’apprêtaient à vous raconter leur vie dans les moindres détails.

Elle s'arrêta enfin. Mais pourquoi souriait-elle ? Le garçon fronça les sourcils, releva la tête et la regarda de nouveaux dans les yeux. « J'en arrive à la conclusion que l'un de nous doit partir. » C'était donc pour cela. Il soupira à nouveau en secouant légèrement la tête. « Tout ça pour ça... » dit-il doucement. « C'était déjà prévu, bien avant que tu n'oses le penser. » Il retourna en direction du campement alors que numéro sept était statique. « Je n'attendais pas ton autorisation pour déguerpir. » Il s'éloigna et retrouva l'endroit de départ pour récupérer ses affaires. Ambre était à sa suite. Il se retourna, épée en main. « Tu ne devrais pas t'attarder avec eux. Une trop grosse alliance te mènerais à ta perte. ». Voilà qu'il cherchait à l'aider maintenant ? C'était n'importe quoi. Mais au fond, il aimait cette détermination chez elle. Il était certain qu'elle pouvait être un adversaire redoutable malgré tout. Une part de lui admirait son courage, bien que l'autre ne souhaitait que de la voir périr. Il lui sourit en se penchant pour réveiller Avril à ses pieds. « Fais moi le plaisir de survivre assez longtemps, je me ferrais une joie de te retrouver en final et de te voler la victoire. » Il rit. Sa main se posa sur l'épaule d'Avril qui se leva rapidement. Deux minutes plus tard, ils étaient partit. Thunder sourit une dernière fois à sa pseudo rivale. Il savait qu'ils se reverraient. Et cela promettait d'être intéressant.

Thunder soupirait, retenant à peine son exaspération. Ce garçon-là suait l’arrogance par tous les pores de la peau ; nul doute qu’il se déshydraterait plus vite que les autres. Un bon point, en somme. Il pourrait au moins faire semblant de l’écouter, ne serait-ce que par pure diplomatie. Surtout quand la conversation le concernait directement. Qu’importe, il se rendrait compte bien assez vite qu’on ne plaisantait pas avec Ambre, même si elle souriait. Surtout si elle souriait. Ce sourire-là n’annonçait généralement rien de bon. Il signifiait seulement qu’elle avait un nouveau plan en tête, un plan qu’elle tâcherait de mettre en œuvre dès que possible. Chaque chose en son temps. Ils étaient finalement retournés près du campement où les six autres dormaient à poings fermés, la main jamais très loin de leur arme. Ils semblaient si vulnérables, alors, les traits lissés par le sommeil. Elle vit Thunder récupérer son arme –une épée de belle taille- et se demanda pendant un bref instant contre qui il s’en servirait la première fois. Il aurait sans doute pu en tuer quelques-uns avant même qu’ils ne s’en rendent compte s’il en avait réellement l’intention. Ses intentions, il les cachait bien ; Ambre devait au moins lui reconnaître cela. « Tu ne devrais pas t'attarder avec eux. Une trop grosse alliance te mènerait à ta perte. ».  La jeune fille fut surprise par le ton de district quatre. Elle ne s’était pas attendue à ce qu’il lui annonce quelque chose du genre. Pour l’instant, elle était plus en sécurité que n’importe qui dans cette arène. Pour l’instant. Isaac ne la trahirait jamais, elle avait promis à Ethan de veiller sur Virani tant qu’elle se montrerait digne d’intérêt et il était trop tôt pour que les autres veuillent se débarrasser d’elle. Trop tôt pour qu’ils réalisent qu’elle en avait dans la cervelle. «  Fais-moi le plaisir de survivre assez longtemps, je me ferrais une joie de te retrouver en finale et de te voler la victoire. »  Il ria. Cette situation l’amusait très certainement. Cependant, il venait tout simplement de confirmer ce que Freaks avait en tête. « Bien sûr », répondit-elle. Un endroit où le district quatre ne ferait plus parti de ce monde. De base, elle n’avait rien contre Avril. C’était peut-être une chouette fille, qui sait. Ambre avait failli mourir dès les premières minutes à cause d’elle alors son jugement était quelque peu erroné. Droite comme un i, elle les regarda partir. Il lui semblait avoir entendu très distinctement les mots « corne d’abondance ». Les autres se réveillaient également et Ambre attendit patiemment qu’ils soient prêts, les sens suffisamment actifs pour entendre ce qu’elle avait à dire. Une autre discussion s’imposait. Une discussion où elle prendrait l’avantage en racontant ce qui l’arrangeait.

Haut dans le ciel, le soleil commençait déjà à étendre ses rayons, tapant la peau avec application. Mais ce n’était pas le soleil qu’Ambre craignait.