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Sujet: I5 - Run away | Romeo vs. Juliet Mer 16 Avr - 13:35
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Run fast as you can, No one has to understand. Fly high across the sky from here to kingdom come, Fall back down to where you're from. Don't you fret, my dear. It'll all be over soon... I'll be waiting here for you
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« Vas faire le guet. » Non mais vous y croyez ça? Moi? Faire le guet? Comme une vulgaire cabot bien dressé par son maître! Je suis sûre que ce maudit Syed l'a fait exprès. Ô ça doit tellement l'amuser de se jouer de moi ici! Il jubile. J'le vois bien, même le dos tourné. Il jubile de me voir serrer les dents pour pas lui en coller une, et devoir suivre ses ordres. Connard.
Elle grogna en posant le fusil sur son épaule avant de faire quelques pas. Bien sur Gwynplaine et Reth pouvaient l'accompagner, et c'était encore la petite Fauve qui était collée à ce poteau pour monter la garde! Ben voyons... Elle jalousait un peu, beaucoup même, son frère qui avait la chance de suivre le groupe. Pff... Qu'est-ce-qu'elle donnerait pas pour être un mec! Droits des femmes et tout ça, ça faisait plusieurs siècles maintenant, mais y aura toujours des phallocrates dans ce monde. Comme ces foutus rebelles...Tant pis pour être un gars, dans une autre vie, peut-être.
Marche marche marche jusqu'à ce que tes pieds prennent feu... Elle se trouva un coin avec vue sur tout le terrain et à l'abris des regards, parfait, pensa-t-elle en s'y installant. Son gros sac commençait à faire lourd, alors pouvoir se poser quelque part était plutôt plaisant. Le regard océan, semé de sable, de la petite brune parcouru tout le terrain. Rien à l'horizon. Hm... Ils vont en avoir pour un bon bout de temps. ...À quoi? En réalité, Fauve n'avait pas vraiment compris en quoi leur présence consistait. Excepté que c'était 'une mission de la plus haute importance' et que si tout se passait comme convenu, il y aurait une grosse récompense à la clé. On ne pouvait pas refuser quelque chose comme ça! Reth lui l'avait bien mentionné. Après quelques minutes d'attente, elle sortit sa gourde du sac et prit une grande gorgée d'eau fraîche. Ooh... Comme ça avait manqué à sa bouche toute desséchée. Ici le climat était plutôt désertique. La bâtisse derrière, grande et bétonnée. Environ cent pieds de longs et cinquante d'hauteur. Fauve l'avait deviné juste en la regardant. Des rebelles s'y étaient installés il y a peu de temps, pour se cacher. Enfin... c'était ce qu'elle imaginait. Mais ils avaient certainement du fuir, et l'équipée était en train d'essayer de retrouver leur trace. Ça devait être ça, certainement.
Des bruits de coups, et la grosse porte qui s'ouvre en grinçant. Quel tintamarre! La brune sauta directement sur son arme, puis vit dans l'entre-bâillement Syed, portant les vêtements d'une personne couchée à terre, et les deux autres gars en train de s'habiller. Leurs tenue blanche avait disparues, tout... tout l'uniforme! Ils les avaient retirés et avaient juste gardé le gilet pare balle et les armes. Vraiment, incroyable! Le règlement l'interdisait, il devait forcément y avoir une bonne raison pour ce changement. Mission infiltration. Et puis, d'où sortaient ces civils? Non... Serait-ce possible, serait-ce possible que le Capitole ai localisé le treizième district et les y ai envoyés? Fortement. _ Ramène ton cul! lui cria son frère, avant qu'elle ne remonte son sac sur le dos et entre dans la bâtisse. Sur le béton froid, cinq petits corps. Trois hommes, tous plus grand les un que les autres, et une jeune fille. ...Morts? NON. Ahah, n'allez pas croire ça. Juste endormis. Il ne fallait pas qu'ils ratent le spectacle... Les hommes se retrouvaient pillés de leur vêtements, et la femme encore habillée. Étonnant qu'un des gars n'ai pas pris cette charge. _ Qu'est-ce-que t'attends? Hein?! T'es pas venue pour faire décor, alors change toi. Grouille! Toujours aussi aimable Syed... Fauve s'accroupi pour déshabiller la blonde étendue sur le sol, elle ne devait pas avoir plus de vingt ans... Ô! Ils les endoctrinait dès le plus jeune âge ici. Mais jamais autant que le Capitole. La jeune Glock lui prit sa robe, blanche, aussi clean que l'endroit. Elle lui tomba parfaitement dessus, jusqu'aux genoux, mettant sa taille de guêpe en valeur. Fauve aurait été presque jolie, sans cet air macabre et désinvolte collé au visage. Gwynplaine lui jeta un regard hautement malsain en survolant sa tenue, comme s'il voyait en travers. _ Tu devrais t'habiller en fille plus souvent. Elle se mordit l'intérieur de la joue et fit en sorte d'effacer ça rapidement de sa mémoire, pour se concentrer sur les paroles du commandant. Système d'aération. Sous-terrain. Gaz. Fermeture des portes. Toit. Overcraft. Voilà les mots qu'elle avait retenu. L'équipée moderne allait asphyxier tous ces rats... Pour le Capitole! s'écrièrent-ils en cœur.
Chacun avait un rôle à jouer. Fauve était le poids plume du groupe, c'était à elle que revenait la charge de disposer les micro-bonbonnes dans les conduits d'aération. Elle serait en possession d'un masque à oxygène car le gaz dissipé, fortement toxique, risquerait de la faire s'évanouir, ce qui ferait rater la mission. Et aussi, plus tard gravement endommager son système respiratoire. Même si ça, c'était sans importance pour le Capitole. Il lui fallut simplement passer dans le premier conduit au dessus de leurs têtes et ramper. Les gars l'aidèrent à monter, et lui filèrent le sac rempli des micro-bonbonnes. Il y en avait une vingtaine, toutes à haute dose. Un gaz inodore et incolore, meurtrier. Spécialement conçu pour le treizième district.
Pendant ce temps, Reth et Syed devaient se charger de la salle de contrôle, et y implanter un virus informatique pour empêcher ces rats de s'échapper quand l'alarme retentirait. Ils seraient pris au piège! Dans leur propre cage, quel sadisme. Gwynplaine, lui... Ne servait à rien. Surveiller les allées et venues, donner le signal pour l'hovercraft, et se barrer. Le plan était plutôt clair, ils n'avaient que ça à faire.
***
Petite petit petit conduit, satané petit conduit! Fauve pouvait à peine se mettre à quatre pattes, il fallait qu'elle rampe comme une serpent. Ventre à plat contre le métal. Sa cage thoracique était écrabouillée entre les parois, et son sac traînait derrière elle, accroché à l'un de ses pieds. Rroh... Toujours à elle que revenait les rôles de merde! Et il ne lui était même pas permis de jurer, vu l'endroit où elle se situait. Trop risqué, on pourrait l'entendre. Elle parcourait cachée les différents secteurs du D13, passant par dessus ce qui devait être le réfectoire -bien bruyant-, les dortoirs, cuisines, salle de vie, tout ce qui était à ces cafards. Fauve les haïssait, et se réjouissait déjà des futurs fruits que la mission porterait. Voilà la seule raison qui la tenait à ne pas péter les plombs, étant entourée d'autant de rebelles. Même si elle ne les voyait pas, elle les entendait. Par moment, son chemin tournait ou possédait plusieurs intersection. Elle les prenait et devait revenir sur ses pas pour aller dans ceux non-explorées. C'était vraiment ridicule. Si les gars possédaient une camera pour la voir en ce moment... ils se foutraient bien d'sa gueule. Et sa mère aussi, et son père. Un des jumeaux Glock, grande héritière de l'industrie familiale... Plus grand trafiquant d'arme. Pff! Qu'ils aillent se faire foutre, FUCK IT. Elle allait débarrasser le monde de ces foutus parasites, c'était à elle que revenir le rôle majeur de tout ça. ELLE. Ils pouvaient rire, elle était leur maillon fort. La seule à pouvoir faire ça. Leurs gros muscles, c'était bien joli, mais dans ce cas ci il valait mieux avoir la peau sur les os. Comme Fauve.
TUT TUT TUT TUT
L'alarme s'était déclenchée. Fallait déguerpir! Avant qu'ils ne comprennent d'où venait le problème. Fauve défonça la grille donnant sur une pièce, vide, et retira son masque pour aller dans le couloir. Elle se fondit facilement dans la foule. Elle faisait parti de la 'masse'. Des lumières rouges clignotaient dans le quartier général, dans tous les sens, et tout le monde se bousculait. C'était comme si... Elle était le petit centre chaud autour duquel toute la vie de ce monde se pressait. Jamais elle n'avait vu autant de rebelles. C'était... Choquant. Elle ne pût imaginer tous ces visages prôner de telles idées. Comment pouvaient-ils? Ils n'avaient pas l'air si... méchants ainsi, ni méprisables. Alors... quelque chose d'étrange se passa dans sa petite caboche. Dans l'immensité de son esprit, la plénitude de son existence. Fauve n'arrivait plus à voir les choses de la même manière, ni ressentir ce qu'elle avait toujours éprouvé pour eux. Tous ces gens n'étaient plus de simples rats... Ni de gluants cafards, à exterminer. Ils avaient changé, en je ne sais quoi.
« Citoyens du treize, ici votre présidente. Ceci n'est pas un entraînement. Il vous est demandé de rester calme tout en suivant les instructions suivantes. Tous les membres de l'armée du treize est demandée et requise au centre de rassemblement. Pour tous les citoyens enfermés dans leurs appartements, merci d'attendre d'attendre que des agents viennent vous chercher. Vous suivrez toutes les indications en temps voulu. Pour ceux dont les portes ne sont pas verrouillées, merci d'attendre que vos étages soient appelés pour vous rendre dans le centre de soins sans attendre. D'autres instructions viendront pour vous tenir au courant. »
L'annonce de la présidente fut lancée, en boucle, pour accompagner ce son abrutissant qu'avait l'alarme. Ces paroles sortirent la petite brune de sa 'contemplation' pour la masse de personnes qui se ruaient autour d'elle, et l'attiraient vers le centre de soin et de rassemblement. NON, il ne fallait pas qu'elle se laisse avoir. Vas t'en! Pars, fuis vite! Il était temps de lever les voiles pour toi, Fauvou.
Sujet: Re: I5 - Run away | Romeo vs. Juliet Jeu 17 Avr - 17:56
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run boy run, running is a victory.
Tu nages en eaux troubles avec la rage de l'ère moderne, mais avec la poésie fragile d'un autre temps. (J'AI TUE MA MÈRE - X. Dolan.)
(code northern lights. /avatar riverside.)
Le temps efface les peines, à c'qu'il paraît. J'y crois pas trop. J'pense pas. Après tout, ça va faire combien de temps, hein ? Combien de temps que je suis là ? Sans doute pas assez. Pas assez pour ne plus y penser. Pas assez pour ne pas s'en rappeler. Matin, midi et soir. Au lever, au coucher, en plein milieu de la journée. Tu comprends ? J'l'avais dans la peau. J'l'aimais. Et ça fait même pas un an que c'est arrivé. Même pas un an. Même pas un an... Rabrouer. Se rabrouer, et secouer vivement la tête. Quitter les pensées malsaines et les idées tourbillonnantes. Non. Cela ne faisait sans doute pas assez longtemps pour les blessures, palpables et impalpables, soient définitivement cicatrisées. Au milieu des autres, assis à sa table, il baisse les yeux sur son plateau. Soupir. Il faut terminer les repas insipides, même s'ils ont déjà refroidi, à force de penser à d'autres choses. Il déglutit. Frisson doux et long parcourant sa peau en une lascive chair de poule. Il les avale. Les dernières bouchées. En silence. Se relever, bête de marmonnements. Ramener les cadavres inexistants du repas aussi goûteux qu'un verre d'eau. Qu'est-ce qui l'attend après ? Coup d'oeil au creux de son poignet. Rejoindre l'infirmerie. Lever les yeux. Au ciel, même s'il est absent. Parmi tous ces médecins de tous bords, il fallait forcément qu'il y ait une bête noire, sans culture et sans savoir. Et ici, c'était officiel, c'était lui. Le visage fermé, les traits tirés, le regard bleu glacé glissant sur les murs gris et sur les visages anonymes. Se glisser dans la foule. Quasiment en apnée. À se tasser sur soi-même, à slalomer comme un maître. Ne pas les toucher. Ne pas toucher ne serait-ce qu'un petit centimètre carré de peau étrangère. Il roule des épaules, baisse la mine, et suit ses pas. Il n'y a pas tant de monde que ça. Mais le peuple lui semble toujours trop grand et trop pressé, depuis les incidents. Les respirations retenues, et les battements de coeur en accéléré. Il ne sait pas. Il y a comme quelque chose d'étrange. Quelque chose d'incertain. Il bat des paupières, ralentissant, sur quelques pas, le rythme de ses foulées. Regards aux alentours. À la recherche. De quoi ? Rien, sans doute. Ces mauvais pressentiments, ces intuitions en carton, ça ne mène à rien. C'est juste la paranoïa après les chocs enchaînés, qu'on lui dirait sans doute. Un instant encore. Et les cris stridents des sirènes. Convulsions musculaires, le sang se mit à battre à ses tempes. Merde. Ils savaient tous quoi faire ou presque, quand les plaintes aiguës avaient à s'échapper des hauts-parleurs. Il déglutit. Suivre le flot. Les yeux toujours en quête d'un je-ne-sais-quoi. Comme cette fille, là-bas, que personne ne semblait reconnaître et surtout contraindre. Elle qui fuyait dans le sens inverse du courant, selon toute vraisemblance. Battements de coeur lancinants. Il les sentait, les gens de son espèce. Il avait appris à les sentir. De façon automatique, désormais. Elle en était. C'en était une. Les mâchoires se serrèrent. Il fallait peut-être bien rejoindre les centres médicaux ou celui de rassemblement. Mais il y avait aussi ses pensées et leurs cris en furie, silencieux et pourtant aiguisés, là, dans son crâne. Alors il se glisse entre les gens. Il slalome. Les foulées s'allongent. Elle est la proie fixée par ses rétines. Elle est la vermine qui fait monter le dégoût en lui. Il doit forcément y en avoir d'autres, dans ce cas. Il s'en moque, de savoir s'il a juste ou faux. Il la course. Il connaît les corridors, à force de les emprunter. Il connaît le coin, aux alentours du centre hospitalier. Qu'ils fassent ce qu'ils veulent. Lui, il va la suivre, elle. La suivre. L'attraper. Et on verra après pour la suite. Les idées fusent dans son cerveau, et la méchanceté est en nombre. Mais on verra ça plus tard. Avant tout, le prédateur doit acculer sa proie. Il pourra mordre plus tard.
Invité
Sujet: Re: I5 - Run away | Romeo vs. Juliet Ven 18 Avr - 19:19
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« Il serait merveilleux de pouvoir raconter qu'ils arrivèrent à temps dans la chambre des enfants, mais alors il n'y aurait pas d'histoire. »
La brune resta quelques minutes sans esquisser un simple mouvement, de crainte que la foule l'avalerait. Elle était belle, quand ses traits se calmaient. Son visage reprenait la douceur insouciante de l'enfance, celle qu'elle n'avait pas eu. Elle n'avait plus cette mine préoccupée affichée en permanence. Ses yeux bleu nuit, semés d'étoiles, se posèrent dans le vide. Elle était en face de l'infini que son esprit limité ne pouvait concevoir, et elle ne voyait plus rien. Cela ne l'angoissant anormalement pas. C'est angoissant pourtant de faire face à l'infini. Dans la foule, un homme. Entamant le même combat. Un sentiment étrange naquit dans le ventre de la jeune Glock. Une sensation instinctive de mort, terrible. Il lui parut que tout son corps percevait l'odeur de la mort humaine. Tout, tout son être vibrait, car elle sentait qu'il s'agissait d'un individu de sa race. L'inconnu, l'ennemi, s'arrêta sur les étoiles dans les cieux de Fauve. Elles obstruaient sa vision et l'empêchaient d'aller plus loin. Mais Fauve, dans les siens, ne voyait rien. Sa lumière était éteinte, elle ne voyait que l'obscurité. La percevait, plutôt que la voyait. Jamais elle n'oublierait cette impression. Elle su qu'étaient inscrites en lui, dans ses gènes, l'odeur et la reconnaissance de la mort. Celle qu'elle avait croisé nombre de fois. Celle qui était en chaque homme et chaque femme, et se réveillait à l'appel du néant. Le néant. Ouvrez grand les yeux. L'obscurité n'est pas hors de vous, mais en vous. En lui, en cet homme. En eux tous. Fauve portait la malédiction de la lucidité. Les yeux de son esprit étaient grands ouverts sur la vie et contemplaient le vide...
Puis, enhardie par une bouffée d'adrénaline qui ne provenait d'aucune seringue ou stimulant, juste la voix stridentes et brûlantes des hauts parleurs, elle se mit à courir. Nager contre le courant, fuir rapidement. Elle crut défaillir en touchant un morceau de peau, dans la masse. Un simple morceau de peau. Parcelle charnelle d'un autre individu, inconnu, mais détesté. Une sorte de dégoût l'envahi toute entière, et la força à courir. Encore. Le souffle haletant, le cœur battant à toute allure, frappant contre sa poitrine. Les oreilles en feu, les pieds engourdis, la respiration saccadée, perdue dans les bâtiments. Elle cherchait à se frayer un chemin. Elle cherchait à fuir, retrouver les siens, qui semblaient se cacher dans les murs. Elle suivait des ombres. « VAS T'EN! » lui criait sa petite voix intérieure, avant même de savoir qu'elle était suivie. Une sentiment lourd, comme du goudron qui s'accroche à la peau, la retenait. Elle se croyait enfermée, prise à son propre piège, et ne pourrait jamais revoir le jour. Elle courait. Même si ses pieds semblaient être accrochés au sol, comme dans ces rêves où il vous est impossible de fuir la plus grande menace, celle qui vous consume à petit feu, qui hante vos nuits. Elle courait, partout. Dans les couloirs, les corridors, elle courrait à travers le centre médical, elle courrait dans le réfectoire, elle courrait sur le toit. Et vint la lumière. La clarté du jour, la liberté! Elle crut être sauvée, ne serait-ce qu'un instant.
Puis, elle s'arrêta. Se stoppa net. Soudainement. Elle le vit s'envoler... Le joli ballon noir. Celui qui venait la chercher. Il était parti... Tout espoir, envolé avec lui.
Drop it, it's dead
Elle alors, elle n'arriva plus à s'écouter. Tous ces plans d'évasion, ces idées folles qui dansaient dans son esprit. Des calculs hurluberlus pour s'enfuir. Elle n'arrivait plus à se concentrer, à établir des liens logiques entre les différentes informations qui circulaient dans son cortex cérébral.
C'était comme ça. Les yeux fermés. Elle tentait d'expliquer, à voix basse. D'expliquer qu'elle se sentait comme ce mec, en haut de la montagne. Elle ne pouvait pas regarder en arrière. Mais en avant, le précipice. Ça l'effrayait. Elle ne pouvait bouger. Ça l'effrayait d'être impuissante à la situation. Perdre le contrôle. Alors elle restait là, tout au bord du précipice. Elle jouait avec l'idée de se jeter dans le vide et de trouer les nuages. Mais elle ne le ferait pas. Parce qu'il y avait une partie d'elle, une infime partie d'elle qui avait vraiment envie, vraiment envie de... de vivre. De vivre des trucs extraordinaires, de vivre à pleins poumons, simplement. Elle avait l'espoir égoïste de vivre seulement. Elle ne savait pas comment faire.