emily katrosy winterfield

❝ WE CAN'T FEEL ORDINARY LOVE ❞

about games and relative.

➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?

Ma petite soeur, sans hésitation. Ou mon grand frère. Ma grand mère, aussi. Comme je l'ai dit, ils sont les trois personnes qui ont réussi à m'apprivoiser. Les autres peuvent crever. Et puis, une fois dans les jeux, il n'y aura pas de place pour la pitié. Ca n'a jamais été un problème pour moi, heureusement. La vie, la mort...Ce n'est rien de très solennel pour moi. On est tous des sacs d'os avec un bout de viande sous les côtes.

➺ APPRÉCIES-TU LE VISIONNAGE DES JEUX ?

Apprécier, je n'irais pas jusque là. Mais c'est vrai que je les regarde, je les suis avec assiduité, avec un regard critique. Je prends ça comme un sport, en me disant ce que chacun fait bien, en pensant à leur stratégies et en gardant tout ça en mémoire pour le jour où je me retrouverai moi-même dans ce bordel de sang et de larmes.

➺ QUEL EST TON OPINION SUR LES PACIFICATEURS, LEUR ROLE, LEUR COMPORTEMENT ?

Je les déteste. Je les déteste complètement. Ce sont à mes yeux des caniches sans cervelles suivant bêtement les ordres. Tout ce que je déteste. Mais bon, sans eux tout partirait en cacahuètes donc je suppose qu'ils sont au moins un peu utiles. Un peu. Je les déteste aussi parce qu'ils sont toujours là à traîner, et je n'aime pas ça. J'ai toujours l'impression qu'ils m'observent. Ils sont oppressants et je déteste ça.

➺ CROIS-TU AU BONHEUR ?

Oui, bien sûr que j'y crois. Je crois aussi au grand amour, à tous ces trucs là. Je pense juste que tout ça n'est pas fait pour moi.De vous à moi, je pense que j'ai un problème, enfin un truc dans la tête qui fait que je n'aime pas de la même façon que les autres. Et aimer, je crois que c'est ça la clé du bonheur. Reste à voir si j'apprendrai un jour à faire ça. Pour l'instant, je rêve de gloire, pas de bonheur.

➺ QUE PENSES-TU DE L'ORGANISATION DE PANEM (DISTRICTS/CAPITOLE) ?

Je n'y pense pas vraiment. Ce n'est pas mon genre de rêver de justice et de révolution. Je ne suis pas aveugle, je vois bien que ce monde est tordu et infect. Mais je ne considère pas ça comme mon problème. Je suis une Carrière. C'est tout. Je suis peut-être égoïste, ou bornée, pensez ce que vous voulez, mais pour l'instant j'ai d'autres chats à fouetter que le bien de la société. J'ai pas le temps pour ces niaiseries.

➺ QUE PENSES-TU DES VAINQUEURS DES JEUX ?

Je n'en pense rien. Ils ont réussi ce que j'aimerais réussir moi-même mais cela ne veut pas dire que je les considère comme des modèles. Ils ne me font ni chaud ni froid généralement. J'admire le courage ou l'intelligence de certains, je m'inspire d'eux dans mes entraînements, mais ça ne va pas plus loin. Je sais déjà comment faire pour arriver à la vie dorée qu'ils ont décrochée.

➺ COMMENT QUALIFIERAIS-TU TA VIE DANS TON DISTRICT ? EN ES-TU SATISFAIT ?

Franchement, je pense que j'ai la meilleure vie qu'on puisse avoir dans un district de Panem. Quoique, vivre dans le Quatre, avec la mer, ça ne doit pas être mal...N'empêche, je n'ai jamais manqué de rien, j'ai une famille décente et je suis toujours entourée de gens de mon âge qui ne me connaissent pas vraiment mais tant pis, je m'amuse bien avec eux et c'est ce qui compte. Je passe pas mal de temps aux entraînements, en fait j'y vais chaque jour après les cours. Le weekend, je cours. Matin, et soir. Ca me vide la tête, et ça m'aide à dormir. Et puis, comme je l'ai déjà dit, je déteste être enfermée. Quand je cours, je me sens libre.

➺ COMMENT TE SENS-TU QUAND LE TEMPS DE LA MOISSON ARRIVE ?

Je suis calme, mon humeur n'est pas spécialement différente. Mais je songe sérieusement à me porter volontaire, cette année ou la suivante, et quand "ma" moisson viendra, alors là, je serai sûrement...je ne sais pas, en fait. Plutôt calme. Je suis prête. J'ai mis au point des stratégies, mon corps et prêt et mon esprit aussi. Je sais que j'ai ce qu'il faut en moi pour arriver tout en haut du podium. Tout ce dont j'ai besoin, c'est de courage et aussi de chance.

JE VIENS D'UN MILIEU favorisé, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE est abondante. DU COUP, MON NOM A peu de CHANCES D'ÊTRE TIRE AU SORT. J'EXERCE LE MÉTIER DE Carrière ET POUR TOUT VOUS DIRE, J'aime un peu trop ça. JE SUIS DANS LE 2ÈME DISTRICT. AYANT 16 ans. JE peux PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET je me suis déjà entraînée. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.

tell us your story.

Ce jour-là ils étaient tous rassemblés sur la Grande Place. Ils avaient été arrachés à leur journée par des hommes en uniforme blanc et envoyés là. "Un traître va être éxécuté." C'est ce qu'on murmurait partout. Il y avait une petite fille, la plus jolie de toutes, dont les pas ne faisaient pas un bruit sur les dalles chaudes de la Place. C'était en août. Il faisait trop chaud. Elle avait soif mais elle restait sagement debout, sa petite main blanche emprisonnée dans celle de son père. Elle regardait autour avec ses grands yeux bleus. Elle n'avait pas l'air tranquille. Les hommes blancs lui avaient fait peur et elle n'aimait pas les regards durs ou effrayés des gens du district. Elle voulait savoir ce qui se passait.

Mais elle était trop petite, elle ne voyait rien, alors elle tira doucement le bras de son père qui la hissa dans ses bras. Soudainement au-dessus de tout le monde, elle posa son regard innocent sur l'estrade. Un homme y était à genoux, encadré par deux hommes en blanc. On lui avait enlevé sa chemise et il n'avait pas l'air de s'être rasé depuis des lustres. Il était pitoyable. La petite lança un regard interrogateur à un grand garçon qui devait être son frère, et qui lui toucha brièvement l'épaule comme pour dire "Ne t'inquiète pas, ça va aller." Mais elle ne s'inquiétait pas. Elle était curieuse, c'est tout.

Un homme en blanc entama un discours qu'elle ne comprit pas totalement. Elle sut simplement que l'homme à genoux était un traître, qu'il allait mourir et que tous les habitants devaient regarder parce que tel était leur devoir. Le père de la petite lui chuchota à l'oreille qu'elle ne devait pas regarder, surtout. Elle hocha la tête mais ses yeux restèrent comme aimantés à l'homme à genoux. Elle vit l'homme en blanc sortir un revolver, noir et brillant sous le soleil crevant. Elle suivit chacun de ses mouvements. L'homme en blanc demanda au condamné si il avait des derniers mots. Il resta un instant silencieux, la tête baissée, cachée par ses cheveux crasseux. Et puis, il leva la tête, et planta ses yeux au hasard. Au hasard, pile sur les yeux les plus bleus, les plus beaux de toute la foule: ceux de la petite fille, qui soutint son regard. Il hurla, perçant le silence: "AVEUGLES ! VOUS ÊTES AVEUGLES !" Un murmure s'éleva dans la foule, effrayé, aigre, amer, cruel. Et puis l'homme en blanc pressa la gachette, la petite fille le vit faire. Un son la fit sursauter, une main se plaqua sur ses yeux mais elle s'écarta. Elle voulait regarder.

L'homme gisait sur l'estrade et sa vie s'écoulait de son corps en un flot de rouge. Ses yeux étaient fixes, et le soleil les brûlait mais ça n'avait plus d'importance. Il était mort. La petite fille regarda le rouge, les yeux brillants, le souffle court, comme fascinée.

Elle n'avait plus soif.