Sky Sanders

❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞

about games and relative.

➺ COMMENT VOIS-TU TA MORT ?

C'est une vraie question, là ?! Eh ben je la vois pas, ma mort. J'ai pas le mot « décéder » dans mes perspectives d'avenir pour le moment et c'est gentil de me poser la question, mais de toute manière, personne ne viendrait me pleurer si je mourais, donc à quoi bon discuter de ça ? Si je me retrouvais effectivement dans une situation critique, peut-être que là, j'y réfléchirais un peu plus longuement, mais pour l'heure je trouve juste ça glauque de votre part de me demander un truc pareil. J'ai déjà faillis passer l'arme à gauche à maintes reprises par le passé et je peux ainsi vous dire par expérience que mon instinct de survie s'en est vu renforcé, mais... me visualiser rendre l'âme pour de bon... non, ce serait un échec personnel. J'ai des choses à accomplir avant ça. Je dois les trouver. Si mes parents existent quelque part, je dois les trouver.

   

➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?

J'ai promis à un ami de longue date que je protégerais sa soeur en me portant volontaire en tant que tribut, au cas où son nom était tiré au sort lors de la prochaine moisson. J'imagine que c'est une condamnation à mort en soi que d'aller aux hunger games lorsqu'on n'est pas carrière... non ? Voila pour qui je pourrais mourir. Pas pour une quelconque révolution dont on a essayé de nous faire la promotion, pas pour les intérêts d'une Idéologie qui a tué des centaines de gens dans tout Panem. Je préfère encore qu'ils sacrifient une vingtaine d'adolescents chaque année plutôt que la moitié de la population comme lors de la Purge. C'était un acte stupide qui n'a rien amené, si ce n'est plus de misère.

   

QUE PENSES-TU DE LA REVOLTE ECHOUEE ET DES REBELLES ?

J'ai toujours pressenti que leur tentative allait se solder par un échec et on dirait bien que je ne m'étais pas trompée. Vous avez vu tous ces morts ? À vrai dire, ça m'énerve plus qu'autre chose que les rebelles aient attaqué le gouvernement en place, car le contrôle des pacificateurs est devenu d'autant plus insoutenable depuis la défaite. Je n'avais jamais vu autant de cadavres de ma vie, la Veine principale du district s'était transformée en boucherie de taille géante et le sang a bien mit une semaine avant de disparaître un tant soit peu. Quelque part, je pense que c'est depuis cet événement que les Hunger Games ne me font plus ni chaud ni froid. C'est de la rigolade en comparaison de ce qui s'est passé lors de la Purge.

   

➺ COMMENT QUALIFIERAIS-TU TA VIE DANS TON DISTRICT ? EN ES-TU SATISFAIT ?

Sachant que j'ai eu à peu près les pires conditions de vie imaginables en tant qu' enfant dans le district, puis-ce que j'ai vécu en foyer et que c'était la guerre tous les jours, je trouve que je m'en sors plutôt bien aujourd'hui. J'ai un travail stable, je me nourris un peu mieux que la moyenne des gens autour de moi et je suis en assez bonne santé. À priori, je ne suis donc pas trop à plaindre... mais les journées se ressemblent toutes à mes yeux et je ne supporte pas ça. J'ai l'impression que cette monotonie finira par m'achever, car ici, les possibilités d'évolution ne sont pas énormes et c'est comme si on attendait juste notre mort dès la fin de notre scolarité. J'hésite franchement à partir visiter le continent et ce de plus en plus... parce que l'ennui me guette... et que j'aimerais retrouver mes origines, aussi. Un rêve comme un autre, vous me direz.

   

➺ QUE PENSES-TU DE L'ORGANISATION DE PANEM (DISTRICTS/CAPITOLE) ?

En fait, je crois que je n'ai jamais pris le temps de la remettre en question. Je ne suis pas le genre de personne qui passe ses journée à réfléchir sur des sujets idéologiques ou politiques et qui s'engage. On pourra surement me traiter de mouton à cause de ça, mais je n'ai pas l'esprit de groupe, j'ai toujours été individualiste de par mes conditions de vie et je ne vois pas où est le problème là-dedans. Ce qui importe à mes yeux, c'est ce que je vais manger pour le repas d'après. C'est ce qui m'attend dans une heure au boulot. Je ne cherche pas plus loin et je pense que c'est plus facile de tenir le coup ainsi. Mes seules questions existentielles concernent mon passé et mes origines, pas le pourquoi du comment de l'organisation de Panem.



   


   

JE VIENS D'UN MILIEU défavorisé/..., AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE tient bien plus de la légende. DU COUP, MON NOM A 14 CHANCES/RISQUES D'ÊTRE TIRE AU SORT. J'EXERCE LE MÉTIER DE bouchère ET POUR TOUT VOUS DIRE, J'suis indifférente à ça.. JE SUIS DANS LE IXÈME DISTRICT. AYANT 18 ans JE peux PARTICIPE(R) AUX HUNGER GAMES ET je m'en fiche de la roue du destin, le sang m'accompagne depuis toujours. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.

tell us your story.

L'écran de télévision se brouille à nouveau, puis j’éteins finalement l'engin en soupirant. Pourquoi est-ce qu'on nous oblige à regarder leurs émissions ? Ouais... bref. Nous sommes déjà en avril, que le temps passe vite. D'ici quelques mois, la dernière moisson avant mon immunité aux Hunger Games aura lieu et honnêtement, je ne sais pas tellement si je préfère rester ici à me tourner les pouces ou si partir pour le Capitole serait finalement mieux. Nous verrons bien. Dans tous les cas, je tiendrais la promesse que j'ai faite à Elyas concernant sa sœur, si jamais son nom est tiré... il ne faut pas qu'il perde quelqu'un de plus dans sa famille. Ça ne serait pas juste, et puis j'aime bien les Chesterfield. Par contre, la nouvelle gagnante des jeux me tape sur les nerfs, je sais pas ce que le frère de Virani lui trouve. Mais ils m'agacent presque tous, ces vainqueurs, à vrai dire.

Après avoir enfilé mes bottes, je sors par la porte et me dirige vers mon lieu de travail en silence. Il a plu hier, donc le sol est boueux, mais je préfère toujours ça à la poussière qui nous étouffe en été. Mon regard se perd vers la droite, puis la gauche. À cette heure-ci, les enfants commencent à peine à se réveiller pour se préparer en vue des cours et ça me rappelle quand j'étais à leur place. Bah, pas que j'aimais aller à l'école, loin de là, mais on avait d'autres préoccupations que celles des adultes. Je lève le nez vers le ciel. L'air est frais. J'essaye d'en profiter. Comme il me reste un peu de temps avant de commencer à bosser, je fais un crochet par la lisière de la forêt et m'arrête au niveau d'un gros rocher pour m'y asseoir, face aux arbres. C'est agréable... il y a un petit vent, les oiseaux chantent et le soleil commence à illuminer l'horizon à l'Est. On se croirait seul au monde, invincible et infini. Alors, doucement, mes paupières se ferment. Tout va bien, tout est paisible.

Ici.
C'est exactement à cet endroit que remontent mes premiers souvenirs.

D'après Mr. Chesterfield, je devais avoir 4 ans au maximum lorsqu'il m'a retrouvée dans un état lamentable, là, près des bois, et qu'il s'est préoccupé à me remettre sur pieds avant qu'on arrive à me placer dans un foyer. Du coup, je me suis toujours demandé comment je suis arrivée là et d'où je viens, à la base. Hm... j'arrive pas à me remémorer ce qui s'est passé avant ma vie au District neuf, c'est comme si mon esprit refusait de m'ouvrir ses portes sur cette étape... et c'est embêtant. Quoi que parfois... parfois, il y a des voix approximatives qui me parviennent, quelqu'un qui m'appelle. Ou un sourire, dans un flash. Alors je lève la tête pour voir à qui il appartient, mais tout ce qui apparaît, ce sont les nuages dans le ciel. Des nuages qui finissent par s'en aller avec la bise, emmenant ma frustration dans leur course effrénée. Est-ce que j'aurais un jour l'occasion d'apercevoir ce visage qui échappait systématiquement à mes bribes de mémoire ?

J'ouvre finalement mes grands yeux clairs et inspire profondément avant de resserrer les lacets de mes chaussures. C'est une chance pour moi d'avoir un travail, ici, ça me rend un peu moins minable que la majorité de la population et puis j'aime bien ce que je fais. Un miracle qu'on m'ait engagé où que ce soit, connaissant mes antécédents. Parce que bon, oui, pendant près de dix ans, j'ai passé mon temps dans le foyer pour enfants du district et dieu sait qu'il s'agit du pire endroit où un enfant puisse évoluer. J'avais pas de parents à proprement parler, là-bas, mais quelques amis (par 'ami', entendez une personne que je n'ai pas mordue à sang à un moment ou a un autre, pour une raison X ou Y). C'était eux, ma famille, même si on se bagarrait tout le temps entre nous et que parfois, j'avais la très forte l'impression que le fait d'établir sa place en arrivant à frapper plus fort que son voisin, ça devenait une question de survie. Je dis « survie », parce que les plus forts d'entre-nous avaient droit à plus de nourriture, vu qu'ils faisaient peur aux nouveaux et qu'ils avaient ainsi moins de chances de claquer lors de la mauvaise saison. Sachant ça, vous ne m'en voudrez pas de ressembler à un garçon et d'avoir une allure débraillée en permanence. Ouais, j'ai rien d'une fille ou alors presque rien, alors il arrive souvent qu'on me confonde avec un gars et ça m'arrange. J'ai le corps tout droit, pas de hanches, pas de fesses, pas de proportions harmonieuses et surtout le haut du corps ainsi que les bras aussi durs que de la pierre à cause de ma musculature. Un gars, je vous dis. Mais c'est mieux pour mon job qui est vachement physique. D'ailleurs, là, faut que j'aille apporter le gibier du matin à l'intérieur et puis que je commence à détacher la peau pour le tanneur.

La journée commence. Et demain ce sera pareil. Mais je m'ennuie, ici. Alors si cette moisson se passe bien, je me casserais du district sans rien demander à personne pour chercher les réponses à mes questions. J'ai pas peur de la forêt, de toute manière, un petit animal sauvage comme moi n'a rien à craindre de son milieu naturel et j'y ai déjà accompagné les chasseurs à plusieurs reprises, mais on ne m'a jamais fait suffisamment confiance pour me laisser tenir une arme, parce qu'il paraît que j'ai un « truc qui cloche dans le regard ». Ca m'a déçue, clairement, parce que j'aimais bien le contact avec la nature, mais j'ai jamais vraiment insisté, parce que j'étais pas en mesure de réclamer quoi que ce soit de par mon statut.

Non, vous voyez. Ca dérange pas les gens que je manie des couteaux immenses toute la journée devant eux et que je rentre chez moi avec les mains ensanglantées, mais essayer le tir au fusil, c'est visiblement hors de question. Vouais... je ne cherche pas la logique. C'est comme ça et c'est bien aussi.

De toute manière, Panem ne fonctionne pas de manière logique.