julian kane kennedy-fawkes

❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞

about games and relative.

➺ COMMENT VOIS-TU TA MORT ?

Une mort rapide, fulgurante. J'aimerais bien que ce soit aussi simple et aussi doux. J'ai fait face à la mort de nombreuses fois - bien trop souvent pour être honnête - et si je peux imaginer une mort, je souhaiterais souffler mon dernier respire le plus rapidement possible. Mettre fin à mes souffrances. Toutefois, rien n'est rose dans ce monde et je connais sa noirceur. Malgré mes souhaits de décès, je suis conscient que mon trépas vers l'autre monde sera des plus désagréables. Je songe à la torture jusqu'à ce que mon bourreau me laisse enfin partir. Je pense également à l'agonie qui va parcourir mon corps et envahir mon esprit. Et je crains de mourir d'entre les mains de mon pire ennemi, des Pacificateurs qui se réjouiront d'avoir éliminé un rebelle. Cette idée me dégoûte. Mais la réalité était horrible, telle quelle est.

➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?

Pour la liberté. Pour la liberté de nos droits, pour la liberté de l'homme, pour la liberté de Panem. Je me bats depuis aussi loin que je me peux me souvenir pour réclamer justice et bafouer le gouvernement de Snow. Nous vivons un enfer jour après jour, dans la peur et l'appréhension. Nous nous trouvons sur le qui-vive à tout moment de notre vie, car nous n'avons aucun pouvoir sur notre avenir. Je me bats pour tous ces habitants qui n'ont pas le courage ni la force pour se lever et se défendre. Je serais prêt à mourir pour tous ces gens, pour qu'un jour Panem vive un renouveau. Et, aussi froid puis-je été dans le passé, je sais que je pourrais me sacrifier pour ma famille... Pour ceux que j'aime, qui se sont faits une place d'importance en moi. Je suis un homme de coeur malgré tout et je ne saurais supporté d'avoir le décès d'un proche sur mes mains alors qu'il aurait pu être épargné.

QUE PENSES-TU DE LA REVOLTE ECHOUEE ET DES REBELLES ?

Ce n'était qu'une bataille. Ce n'était que la première d'une nombreuse série de révoltes à venir. Certains peuvent le percevoir comme un échec, le Capitole le perçoit certainement comme une victoire. Il voit que les rebelles se sont manifestés et malgré leur tentative, ils n'étaient assez forts, assez nombreux, assez courageux. La guerre n'est pas terminée, elle ne fait que commencé. Snow ferait bien de s'équiper convenablement, de se préparer en conséquence, car j'ai bien l'intention de la gagner. Je n'ai pris part à la révolte, j'étais bien loin enfouie dans ma culpabilité et mes regrets. Mais je compte bien participer aux prochaines et même diriger des troupes. Le règne du Capitole et de ses fidèles sera éphémère.

➺ QUEL EST TON OPINION SUR LES PACIFICATEURS, LEUR ROLE, LEUR COMPORTEMENT ?

Mon opinion? Si vous voulez tout savoir, les Pacificateurs... Ce sont eux les véritables dictateurs. Snow prend les décisions et donne les ordres, mais ses mains sont blanches, dépourvues de besogne. Ses chiens, ses petits toutous bien dressés, font tout le sale boulot. Ils pourraient mettre l'excuse sur la pression, sur la menace, mais qu'est-ce que je peux m'en foutre de leur vie. Ce sont des tortionnaires, des animaux sauvages affamés de pouvoir et d'humiliation. Ils se nourrissent de la misère des plus faibles et ils se réjouissent du malheur et de la souffrance qu'ils implantent autour d'eux. Ils m'ont souffrir de nombreuses fois. Ils se sont pris à des proches. Je souhaite, profondément, indéniablement, leur mort. Et si je peux être instigateur de leur extinction, j'en serai ravi et libéré.

➺ CROIS-TU AU BONHEUR ?

J'ai longtemps cru que ma recherche de justice et de liberté m'apporterait ce que tout homme aspire, c'est-à-dire le bonheur. J'ai longtemps espéré qu'une fois Panem libéré, je pourrai me construire un univers qui m'apportera que du bonheur. Il s'agissait d'idées utopiques. J'en prend conscience, alors que les années passent et que les cicatrices s'accumulent. Même si nous gagnons notre guerre, même si j'atteins mon but ultime, je ne pourrai jamais trouvé la paix d'esprit. Ma tête et mon coeur sont tourmentés par des fantômes du passé. Je suis hantée jour et nuit par mes propres démons et même un exorcisme ne parviendrait pas à m'en libérer. Alors, non, je ne crois et je ne croirai jamais au bonheur. Pas ici. Pas dans cette vie.

JE VIENS D'UN MILIEU défavorisé, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE tient bien plus de la légende. DU COUP, MON NOM A aucune CHANCES/RISQUES D'ÊTRE TIRE AU SORT. J'EXERCE LE MÉTIER DE chef rebelle de mon district, mais je m'associe régulièrement aux rebelles du treize, ET POUR TOUT VOUS DIRE, J'aime. JE SUIS DANS LE septiÈME DISTRICT. AYANT vingt-neuf ans J' aie déjà PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET j'appréhende. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.

reality is here.

J'arrête de procrastiner, les amis, je termine cette fiche et je fais mon retour officiel, vous allez voir  
Désolé, d'avoir posté un nouvelle fiche - l'autre était inaccessible pour moi et fallait que je concrétise tout ça rapidement! Pour ceux qui ne me connaissent pas, je m'appelle Maude, alias blackrose, j'ai 23 ans et future ergothérapeute québécoise. J'adooore MJ et honte à moi d'avoir déserté aussi longtemps  

FEATURING jensen ackles © COPYRIGHT tumblr

tell us your story.

❝ I'm waking up to ash and dust ❞

Hache accotée sur l'épaule alors que mes grosses bottes de travail foulaient le sol terreux du sentier menant jusqu'à ma demeure, ma tête vagabondait ailleurs. Mes muscles étaient endoloris par le dur labeur de la journée, ayant fendu, transporter, lancer, d'incalculables billots de bois au nom de la scierie du district sept. J'avoue avoir mis plus d'énergie qu'à mon habitude dans mon travail, comme s'il s'agissait de la dernière fois que j'effectuais toutes ces tâches. J'avais travaillé avec concentration, avec ardeur et rapidité, ne laissant rien me distraire. J'avais même remarqué une certaine impatience de ma part... Je m'isolais. Je m'écartais de mes collègues, même de Cam... Camden avec qui je partageais une amitié depuis ma tendre enfance. Je n'avais jamais été un gosse facile, calme et avenant. Toujours fourré dans des plans sans logique qui me valait parfois de dures punitions. Je me souviens une fois, c'était l'hiver, et je n'avais que huit ans. Tout jeune et insouciant. J'avais entraîné Camden et Clay dans les bois entourant le district simplement pour le plaisir de m'aventurer dans les terres interdites. Je me prenais pour un aventurier en cavale, fuyant un ennemi quelconque. Nous simulions une fuite effrénée contre des Pacificateurs, nous les gentils, eux les mauvais. Et alors que nous étions plongés dans ce jeu enfantin, nous sommes tombés sur une cabine construite de bois, où une cheminée fumait. Avide d'aventure et de danger, j'incitai mes deux comparses de jeu à s'approcher... à espionner. Près d'une fenêtre, je jetai un coup d'oeil au travers de la fenêtre givrée. À l'intérieur, j'y vis trois Pacificateurs... Deux de notre district, un totalement inconnu à mes yeux. Ils se tenaient debout au centre de la bâtisse de fortune, me faisant dos. J'entendais des voix étouffées... j'entendais des pleurs, des supplices... L'un des gardes, celui qui m'était inconnu, se détacha de la formation, me laissant entrevoir un homme âgé d'une trentaine d'année agenouillé au sol. Il avait le visage enflé, son derme arborant une couleur bleuie, teintée de rouges. Il était déformé par le mal... Je sentais ma respiration s'emballée alors que j'apercevais le Pacificateur s'installer à ses côtés, levant une arme près de sa tempe. Il gueula des paroles indistinctes à mes oreilles bourdonnantes de frayeur, d'incompréhension. Je sentis une pression tirer mon bras. Clay. Je me tournai de la scène et j'aperçus son visage blême, alarmé. Il me priait de déguerpir, de s'en aller avant d'être pris sur le fait. Et une détonation me fit bondir sur la neige, m'obligeant à fouler le sol d'une course désespérée, rejoignant la civilisation de notre district.

J'ignorais pourquoi cette histoire me revenait en tête... J'étais hanté par mes souvenirs alors que je songeais au lendemain qui arrivait beaucoup trop rapidement. Il s'agissait peut-être de mon dernier jour de boulot. Il s'agissait peut-être de la dernière fois où je mettais les pieds sur ce sentier, que j'effectuais cette petite routine, que je mangerais autour de la table avec mes parents... Avec mon frère. Demain, c'était la Moisson. Demain, Clay et moi devrons faire face à la nomination de deux tributs pour les soixante-troisième Jeux de la Faim. Nous n'étions jamais à l'abri de cette éventualité, mais nous avions réussi à être épargné pendant quatre années de suite, peut-être le serions-nous pour les trois dernières années à venir. Peut-être.

J'observais le reflet de mon visage dans la glace, les cheveux lissés vers l'arrière, les traits tendus par l'appréhension. Je portais de vieux vêtements de notre père, tout comme Clay, ayant eu une poussée de croissance durant la dernière année. J'avais commencé à travailler pour la scierie du district, donc mes muscles avaient crû avec le travail physique que j'effectuais jour après jour. Toutefois, je ne voyais qu'un enfant dans le miroir. Un jeune habitant du district sept, effrayé par son futur. Si je pouvais, si je n'avais pas cette fierté et cette peur qui me tenaillait, je me camouflerais sous le lit ou au fond d'une penderie. Je ne voulais pas y aller. Je ne voulais pas affronté le Capitole et sa tradition barbare d'envoyer deux jeunes innocents se faire labourer par d'autres jeunes qui aspiraient à la richesse, à la popularité. « T'es prêt? » dit une voix à mes arrières. Je tournai sur-même afin de voir de nouveau mon reflet, mais cette fois il s'agissait de Clay. Mon frère jumeau. Nous étions coiffés de la même manière, vêtu avec des vêtements similaires. J'avais une plus grande carrure que lui, mais nous étions identiques par delà la musculature. Je voyais la peur dans ses yeux, cette même peur qui m'habitait. Nous craignions l'un pour l'autre. Nous craignions d'entendre le nom de l'autre être pigé, condamné à mort. Je ne pouvais laisser cette frayeur m'abattre. J'affichai un léger sourire forcé alors que j’acquiesçais d'un mouvement de la tête. Nous nous sommes dirigés vers le Grand Place du sept ensemble, les Kennedy-Fawkes réunis. Nous avons dit au revoir à nos parents qui nous offraient des sourires d'encouragements, d'espoir, alors que leur regard était rempli d'appréhension. Ça devait être horrible pour eux de voir leurs fils se préparer à l'abattoir. Je détestais le Capitole pour leur faire subir une telle épreuve année après année. Et à tous les autres parents de Panem.

Nous nous tenions un à côté de l'autre, silencieux, incapable de se lancer le moindre regard. Je sentais mon corps trembler par l'attente et l'impatience. Oui, je voulais qu'ils en finissent. Qu'ils pigent les deux tributs que nous puissions retourner à la maison et nous réjouir d'être épargné. Qu'ils disent les deux malheureux! « Julian Kennedy-Fawkes! » L'air devint soudainement oppressant. Trop dense pour se frayer un chemin jusqu'à mes poumons. Trop dur. Trop lourd. J'avais senti une masse invisible me percuter le crâne, une force inconnue me tordre les entrailles. Un bourdonnement aiguë résonnait dans mes oreilles alors que je n'osais pas détourner le regard de l'hôtesse du district. On dégageai un chemin pour que je puisse m'y faufiler et, tel un pantin sans vie, j'avançai vers l'arène. Je ne pourrais dire ce que je ressentais à cet instant précis... Peut-être ne réalisais-je tout simplement pas ce qui se passait. Peut-être m'avais-je si bien convaincu que je ne pourrais jamais être pigé, portant toute mon inquiétude sur Clay, que je ne comprenais pas ce que tout ceci signifiait. J'avais monté l'estrade, au côté de ma collègue tribut, faisant face à cette foule soulagée, attristée. Je voyais des visages familiers me jeter des regards désespérés. Non, ils n'avaient aucun espoir. Ils voyaient un gamin qui allait crever entre les mains d'un Carrière. Je vis alors Clay parmi les jeunes adolescents épargnés. Je vis sa détresse. Je ressentis son désarroi. Et au lieu d'avoir mal, d'avoir peur... Je sentis une rage insondable naître en moi. Une rage si noire, que je me fis la promesse de revenir.   

❝ I wipe my brow and I sweat my rust ❞

Ma main tremblait. L'arme effilée que je tenais dans ma paume vibrait sous les tremblements alors je serrais davantage, faisant blanchir mes jointures. Je me faufilais entre les arbres dégarnis par le froid, effectuant de grandes enjambées pour avancer dans la neige. Peut-être était-ce le froid qui me faisait grelotter et non la peur. Ou un mélange des deux. J'étais un animal qui traquait sa proie. J'étais un sauvage de l'âge de pierre qui se battait pour sa vie. Nous n'étions plus que deux. Un Carrière et moi. J'avais déjà les mains souillées par le sang d'autrui, ayant dû enlever la vie à deux autres tributs pour survivre... La première fut au troisième jour des Jeux. La jeune fillette du cinquième district. Elle était désespérée... Elle avait tenté de me piller de la nourriture, affamée, proche de la famine. J'avais bondi comme un félin, dague à la main, lui enlevant la vie. Le deuxième, il y a quelques heures. Les deux tributs du Un m'avaient pris par surprise, n'étant plus que le seul adversaire. Le mâle m'avait laissé lui débarrasser de la femelle, s'enfuyant pour mieux frapper par la suite. Je le traquais, car c'était ce qu'il faisait. Un face à face sanguinolent nous attendait et j'étais prêt à l'affronter. Prêt à tout pour tenir ma promesse du jour de la Moisson. La lame de ma dague était souillée par la vie de deux victimes et elle n'attendait que d'en finir pour définitivement me quitter. Pour toujours. Alerte, je m'arrêtai un instant afin de sonder les environs. Prendre conscience de la moindre vie humaine à proximité... C'était silencieux. Beaucoup trop silencieux. Et il tomba du ciel, atterrissant directement sur mes épaules, m'effondrant au sol. Le combat final débutait.

Je me réveillai en sueur, la panique faisant battre frénétiquement mon coeur. La respiration haletante, je me découvris des draps et je m'assis sur le bord du matelas moelleux. Je m'accoudai sur mes cuisses, cherchant mon air, perdant le contact avec la réalité. Les mêmes images hantaient mes rêves, m'éloignaient de qui j'étais. Je n'étais plus dans le sept. Je me retrouvais de nouveau dans l'arène, sous ce froid glacial et pris avec cette peur constante. Je sentais mes mains réchauffées par le sang épais de mes victimes. Cinq ans. Cinq années avaient passé depuis la fin des Jeux et je ne parvenais toujours pas à me débarrasser de ces cauchemars. De cette culpabilité, de ces horreurs que le Capitole me fit subir. Que le Capitole me forçai à accomplir. Ils avaient détruit qui j'étais. Ils avaient parasité mon esprit, devenant une victime au lieu d'un vainqueur. Je ne voyais rien de glorieux dans cette victoire... Rien de gratifiant. Et je devais, année après année, observer d'autres tributs mourir sous mon mentorat... Non seulement, ils m'obligèrent à tuer, mais ils continuaient à faire de moi un meurtrier d'enfant. Les pieds sur le plancher froid de ma demeure, je titubai vers la salle de bain adjacente à la chambre. Je bousculai une chaise en chemin avant d'atteindre la douche. Je fis couler l'eau sur mon corps, ne prenant pas le temps de me départir de mes vêtements. Je demeurai sous le jet d'eau jusqu'à ce qu'elle devienne bouillante, jusqu'à ce qu'elle m'apporte douleur. Je chassais cette sensation irréelle de l'hiver alors que nous étions au plein milieu de l'été. Je tentais de laisser aller ces images horribles de la mort dont j'avais été instigateur. Tu n'es plus dans les Jeux... Tu n'as plus seize ans. Tu es Julian et tu as maintenant un but. Tu as enfin trouvé un moyen d'acquitter ta conscience, de faire le bien. Tu aideras les gens, les plus démunis, les véritables victimes du Capitole. Reprends sur toi, Julian! Tu es un rebelle. Et tes actions changeront le monde. J'arrêtai le flot d'eau chaude et sentis l'air entrer plus aisément dans mes poumons. Certes, j'étais une victime des idéaux barbares du Capitole. Certes, j'en étais brisé. Mais je n'avais pas l'intention de les laisser m'atteindre le reste de mes jours. Je reprenais mes esprits, je retrouvais mes propres idéaux. Ceux d'abattre Snow et sa dictature.

❝ I'm waking up, I feel it in my bones ❞

« Julian! » Par cet appel, je me détournai du plan de Panem qui reposait sur la table de bois à mes avants, table qui accueillait d'autres habitants du district sept. Des inscriptions parcouraient la carte qui délimitait chaque territoire, des nombres calculant on ne savait quoi vu de l'extérieur. Nous étions en pleine discussion, en élaboration d'une mission prochaine. Nous étions en pleine réflexion, jusqu'à ce qu'une voix m'interpelle à mes arrières. Je reconnaissais son visage, mais l'homme derrière m'était inconnu. « Julian, des nouvelles du cinq, » dis le rebelle du sept alors qu'il arrivait à ma hauteur. Je fronçai les sourcils, regardant plus attentivement l'homme qui le suivait. Oui, je le reconnaissais maintenant. Il s'agissait d'un messager du district cinq, je l'avais côtoyé lors de mon dernier passage là-bas. Nous avions fait des recherches, trouver des informations intéressantes en lien avec l'activité des Pacificateurs. Oui, je me souvenais. « Leon, » prononçais-je alors que je lui tendais la main. Il l'attrapa avec un sourire, ravi de cet accueil. Il m'observait avec les mêmes yeux qu'arboraient certains rebelles en ma présence. « C'est un honneur, Monsieur. » Autrefois, cette reconnaissance, cette admiration à mon égard, me rendait perplexe et mal aisé. Je m'interrogeais sur la pertinence de cette gloire que les rebelles m'octroyaient, car mon travail ne pouvait être accompli sans leur dévouement et leur dur labeur. Je ne faisais que donner les ordres, offrir mes idées et diriger les missions. Je n'avais rien de plus que tous ces fidèles qui se battaient pour la même cause que moi. Aujourd'hui, j'avais appris à me détacher de ces preuves d'enthousiasme, comme si j'étais une légende. J'ignorai alors son commentaire, n'en faisant tout simplement pas un plat. « Dis-moi tout » quémandais-je, sans plus attendre. J'invitai notre visiteur à s'installer autour de la table où était installé les autres rebelles de mon district. Il ne sembla pas intimidé, ni nerveux. Comme tout bon fidèle, il prenait son air sérieux, celui que nous arborons lorsque nous parlons affaires. Il prit mon invitation et s'installa devant la carte qui patientait sur le bois. « C'est pas rose ces derniers temps. Certains Pacificateurs ont mis la main sur quelques-uns de nos hommes. Terry, Laurel, Shane... On ignore où ils sont, mais on craint ne plus les revoir. » Un silence lourd oppressait la pièce sombre, les rebelles ayant une pensée pour ceux perdus. Ce n'était jamais une bonne nouvelle d'apprendre la disparition des nôtres... Ces noms m'étaient vagues, mais je ne doutais de leur allégeance et j'étais peiné d'apprendre cette triste nouvelle. Je demeurai toutefois impassible, ne démontrant aucune faiblesse face à cette assemblée. Je laissai un moment à Leon pour qu'il reprenne ses esprits avant qu'il ne décide à poursuivre. « Ç'a ébranlé tout le monde au cinq... Et les habitants ont décidé de se mobiliser. Nous avons au moins une dizaine de nouvelles recrues, prêts à se battre pour la cause. » Cette fois, je sentis l'espoir emplir l'air. Un pas de plus pour notre cause alors que les gens se réveillaient et désiraient se battre. « Très bien. Assurez-vous qu'ils soient proprement entraînés. Rassembles des rebelles, nous aurons besoin d'une escouade pour partir à la recherche de ceux retenus prisonniers. Il va nous falloir le plus d'information possible, peux-tu faire ton enquête? » Le rebelle acquiesça à ma demande, s'abreuvant de mes paroles. « Je viendrai vous rejoindre dans quelques jours, j'ai des choses à régler ici avant de partir. Assures-toi de transmettre mon message à votre chef, quelques-uns de mes hommes t'accompagneront. »

Je sentais des tensions me tirer les épaules. Je tentais de les masser de mes mains, mais la douleur était désagréable. Je me libérai de mon manteau alors que je franchissais la porte de la petite pièce qui me servait de chambre, le laissant tomber sur une chaise. Je traînai les pieds jusqu'au lit pour y venir m'asseoir. Cette pression. Lorsque je me lançai dans la cause des rebelles et que je rassemblai des fidèles à la scierie du district, jamais je ne me doutais en arriver là. J'étais chez moi, j'étais dans mon district natal, là où j'ai grandi et vécu mon enfance. Et aujourd'hui, je n'osais même plus me rendre dans ma propre demeure, celle qu'on m'avait donné suite à ma victoire aux Jeux. Je me cachais dans cette vieille bâtisse de la scierie, protégé par les rebelles. Je craignais de rendre visite à mes parents... à mon frère... Je craignais que l'on me reconnaisse dans les rues et qu'on ne s'en prenne à ceux que j'aime. Je me camouflais dans tout Panem, car ma tête était mise à prix par le Capitole. Voilà comment réagissait Snow lorsqu'un gagnant des Jeux se révoltait contre lui. On le menaçait de mort. Je vivais entre les districts, je squattais la demeure de généreux fidèles qui désiraient m'aider à fuir et à perpétuer mon rôle de rebelle. De chef. J'avais une maison. Mais il m'était impossible d'y vivre. Je me sentais vagabond, un hors-la-loi, mais je refusais de reculer devant mes idéaux. Je refusais de baisser les bras et offrir la victoire à Snow. Je vivais dans l'incertitude, mais je vivais pour ce à quoi j'aspirais, c'est-à-dire un monde meilleur. Tous ces gens comptaient sur moi pour les guider, pour leur montrer le chemin vers la liberté. Et j'avais bien l'intention de répondre à leurs attentes.

Fatigué, je retirai mes bottes, les laissant choir sur le plancher grinçant, et m'allongeai sur le matelas dur qui me servait de lit. Rien à voir avec le luxe du Capitole. Je posai mon regard sur le plafond au-dessus de moi, songeur. Je pensais à ce monde que j'espérais. Je pensais à ce que serait ma vie sans les Pacificateurs, sans dictature. Et je me voyais dans sa maison. Je me voyais entouré de gens qui m'aient chers. Je la voyais sortir de la chambre, vêtue de sa chemise de nuit, un sourire tendre et apaisant sur les lèvres. Elle venait m'embrasser. Je sentais sa chaleur m'envahir, oubliant tout le reste. Oubliant mes vieilles blessures du passé. Je fermai les paupières, me laissant submerger par ces images utopiques. Laissant le visage de Rumer apaiser mes douleurs et mes doutes.

❝ I raise my flags, don my clothes ❞

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❝ Where my demons hide ❞

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❝ Welcome to the new age ❞

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