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△ correspondances : 340 △ points : 1 △ multicomptes : RIP Zoé E. Williams & D. Aileen Carter-Lewis △ à Panem depuis le : 01/06/2013△ âge du personnage : 38 ans
Sujet: V,2. Knowledge is power ∞ Egidius & Amarinda Mar 25 Aoû - 14:01
Knowledge is power
Mes doigts tremblent légèrement quand j’attrape la coupe en cristal et la porte à mes lèvres. Le champagne diffuse une agréable sensation de chaleur au creux de mon ventre et c’est avec plus d’assurance que j’avale une deuxième gorgée. Je n’ai pas l’habitude de boire de l’alcool, et certainement pas sur un estomac presque vide. Mais ce soir, je veux bien faire une exception. L’annonce de mon enchère m’a profondément soulagée. Je ne devrai pas retourner dans mon Arène. Je ne devrai pas vendre mon corps au plus offrant. Je ne devrai pas faire de sport extrême en compagnie d’une tête brûlée. Je ne devrai pas participer à une soirée douteuse avec drogues et boissons fortes. Tout ce que je dois faire, c’est montrer comment je crée ces jouets qui font fureur au Capitole. Ce sera facile, agréable même, et pourtant je me sens toujours nerveuse. En entrant dans mon atelier personnel, cette personne entrera dans mon intimité. J’invite parfois des amis à me regarder travailler, mais ce n’est pas la même chose. Je devrai laisser un parfait étranger farfouiller dans mes affaires, toucher mes pinceaux et mes outils, poser des questions importunes et regarder mes créations alors qu’elles ne sont pas encore prêtes. Pire, je devrai tout faire pour plaire à cette personne, parce qu’elle aura payé cher pour ces quelques journées en ma compagnie. Mon enchère a beau ne pas être la pire de toutes, elle me dérange et m’humilie. Parce que ce n’est pas moi qui l’ai choisie. Parce qu’on vend mon temps sans que j’aie quoi que ce soit à dire. Parce qu’on me considère comme un objet, comme une chose qu’on pourrait démonter pour en observer les rouages à l’intérieur. Parce qu’en tant que Vainqueur, j’appartiens au public et non plus à moi-même. Que savent-ils de ma passion, ces hommes et femmes du Capitole ? Je leur vends les jouets qu’ils aiment acheter, créations extravagantes et colorées, objets uniques faits sur commande, figurines de Tributs et Arènes miniatures, paillettes et confettis. Mais dans le secret de mon atelier, je fabrique d’autres jouets. Des jouets que je ne vends qu’à certaines personnes. Des marionnettes pas plus grandes que la paume de ma main mais finement ouvragées et très ressemblantes. Des petits visages insolents sculptés dans des morceaux de bois couleur de miel. Des papillons et des abeilles miniatures qui ne vivent que le temps d’un vol. Le grand public ne pourra jamais comprendre cela, ce plaisir de fabriquer des choses simplement parce qu’elles sont belles et harmonieuses, et non pas dans le but de créer quelque chose d’original, de grandiose ou d’extravagant. Tant pis. Ce ne seront que quelques jours de plus d’esclavage pour le Capitole. Je m’empresse de noyer mes pensées frustrées dans une deuxième coupe de champagne. Le sol tangue légèrement et les rires et conversations autour de moi se fondent en une mélodie envoûtante et rassurante. Je décide d’aller prendre de l’air, raflant au passage une pile de biscuits dans une serviette. Ce ne serait pas convenable d’être ivre à la première grande fête donnée par le nouveau Président. Beaucoup de gens le seront avant la fin de la nuit, sans aucun doute, mais je sais que si je bois trop, je risque de dire des vérités que personne ne veut entendre.
Je trouve une petite salle relativement calme et m’installe dans un coin pour finir tranquillement mes biscuits et mon champagne. La fenêtre ouverte laisse entrer une brise agréable et la plupart des personnes présentes sont soit trop ivres pour se rendre compte de ma présence soit trop occupés à se bécoter, à rectifier leur coiffure ou à jouer au bridge. Je m’apprête à enlever mes chaussures pour donner un peu de repos à mes pieds martyrisés lorsque mon regard croise celui, pétillant, d’Egidius. Encore lui. Ces derniers temps, j’ai l’impression de tomber sur lui à la moindre occasion, alors qu’auparavant je le remarquais à peine. Presque comme s’il savait que j’avais l’intention de lui parler… Depuis la mort de Snow, j’ai compris beaucoup de choses. Avant, je croyais qu’il suffisait que je sois sage et que je fasse ce qu’on me disait pour que je sois en sécurité. En réalité, cela ne faisait que me rendre plus vulnérable aux chantages, humiliations et cruautés du Président. Dès l’instant où je me suis portée volontaire pour participer aux Jeux, j’ai fait tout ce que je pouvais pour survivre : d’abord dans l’Arène face aux autres Tributs, puis dans mon District face à la haine et l’envie des autres habitants, et enfin au Capitole face à l’adulation malsaine de la foule. Maintenant, je ne veux plus me contenter de survivre. Je veux vivre. Avoir une place à moi dans cette société étrange parce que sinon je resterai un objet déplaçable, jetable, remplaçable. Avoir un statut qui me protégera comme mon simple statut de Vainqueur n’a jamais suffi à me protéger. Avoir l’influence et les amis qu’il faut pour devenir quelqu’un de respectable. Je ne veux plus osciller, incertaine, entre le rôle d’une femme mondaine et accomplie et celle d’une petite fille dans la cour des grands. Depuis que j’ai aidé le rebelle Julian à s’échapper, j’ai commencé à croire que je pourrais signifier quelque chose pour Panem. Que je pourrais aider à apporter ce changement que les Districts souhaitent. Mais pour cela, il me faut d’abord une position de force. Et Egidius est exactement le genre de personne qui pourrait m’aider à l’atteindre. Manipulateur, rusé, intelligent, discret, il a toutes les qualités d’un homme de pouvoir qui œuvre dans l’ombre. Il est pro-Capitole, bien sûr, et je dois donc faire attention, mais je pense qu’il m’aidera. Quelque chose me dit d’ailleurs que mes nombreuses rencontres avec lui ces derniers temps ne sont pas le fruit du hasard. Avant, il était indifférent à ma présence, maintenant il me regarde presque amicalement. Cela doit être un signe. J’abandonne ma coupe de champagne pour aller le retrouver dans un coin confortable où de petits fauteuils rembourrés invitent à la détente. « Egidius. Quelle belle soirée, n’est-ce pas ? Maintenant que nous connaissons tous les deux nos enchères, nous pouvons en profiter pour nous reposer un peu. » Il a l’air amusé par ma remarque. Pourquoi a-t-il toujours l’air amusé ? Peut-être parce qu’il n’est pas dupe. Peut-être parce qu’il sait que mes platitudes ne servent qu’à introduire un sujet qui me tient à cœur. Alors, je décide de le surprendre et d’être directe. « Cette soirée serait encore plus belle si j’avais l’impression de contrôler quoi que ce soit. J’en ai assez d’être un pion dans un jeu dont je ne connais pas les règles, Egidius, mais je sais que vous les connaissez et que vous avez le pouvoir d’influencer le jeu. Apprenez-moi comment vous le faites. »
Egidius Eideard
△ correspondances : 163 △ points : 0 △ à Panem depuis le : 30/07/2015△ humeur : Moqueuse mes enfants, pourquoi changer les habitudes d'un vieux routard ? △ âge du personnage : 45 années à fouler le sol de ce ravissant lieu de villégiature qui porte le doux nom de Panem. △ occupation : Vainqueur à pleins temps depuis quelques décennies déjà, il a donc aussi déjà endossé le rôle de mentor mais s'occupe aussi en écrivant quelques romans.
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Sujet: Re: V,2. Knowledge is power ∞ Egidius & Amarinda Mar 25 Aoû - 23:45
Knowledge is power × ft Amarinda C. Carter
Remettre les pieds dans son arène... Tellement d'années s'étaient écoulées, tout cela s'était produit dans une autre vie, du moins c'était la sensation qu'il entretenait depuis quelques décennies déjà. Il n'avait jamais porté une affection particulière aux rediffusions diverses et variées, mais cela n'avait rien avoir une expiation de ses mauvais souvenirs, non il n'en ressentait juste aucun intérêt et préférait occuper son temps à autre chose. Cependant remettre le pied au cœur de ces étendues d'eau qui avait vu sa vie basculer... Il n'était pas certain de ce que cela pourrait l'inspirer et Egidius n'aimait pas l'inconnu... Mais il aurait le temps de voir cela le jour où cela se produirait, il n'était pas la peine d’échafauder des plans sur cette comète qu'il n'éviterait pas.
Les enchères étaient donc un divertissement dès plus intéressant, surtout lorsque l'on pouvait observer les enchérisseurs se battent pour obtenir le prix d'un rêve plus ou moins enfoui. Egidius avait la sensation que cette soirée allait être très enrichissante, plus qu'à l’accoutumé et cela n'était pas pour lui déplaire. Son regard oscillait discrètement sur les lieux pour essayer de repérer les points intéressants et c'est ainsi qu'il ne put rater la disparition de cet éclat rougeoyant qu'il avait salué quelques instants auparavant. Il était assez regrettable que la brunette décide ainsi de s’exiler à l'écart car elle allait le contraindre à subir le même sort s'il voulait correctement tendre cette perche qui intéresserait probablement Miss Carter.
Depuis toutes ces années, la jeune femme avait en effet décidé d'enfin sortir du lot de tous ces vainqueurs à la dérive. Elle semblait avoir posé son pied sur une voie tout à fait intéressante, ouvrant ainsi de nouvelles possibilités qu'Egidius ne pouvait ignorer. Il laissa cependant filer quelques minutes pour parfaire son observation de ce qui se déroulait sous ses yeux et entreprit de fendre la foule. Au passage il attrapa un verre qui contenait un liquide d'une couleur quelque peu osée mais qui ne sembla guère le rebuter plus qu'il ne tarda pas à en boire une gorgée. L'ancien vainqueur salua une connaissance pour en éviter une autre qui lui aurait fait perdre de bien trop longues minutes et s'éloigna des festivités.
Egidius arriva dans un nouveau salon et il n'avait pas fait deux pas que son regard croisa celui de la demoiselle à qui il sourit avant de boire une nouvelle gorgée de son verre et de se diriger vers un îlot de fauteuils isolés qui épousaient un angle de la pièce. Un parfait point d'observation, c'était là tout ce qui attirait l'ancien vainqueur qui eut tôt fait de s'installer pour voir qu'Amarinda n'avait guère mis longtemps à se décider de le rejoindre. Il observa donc son approche avec son fin sourire habituel et lui accorda toute son attention lorsqu'elle fut enfin arrivée.
▬ " Egidius. Quelle belle soirée, n’est-ce pas ? Maintenant que nous connaissons tous les deux nos enchères, nous pouvons en profiter pour nous reposer un peu. " La jeune femme avait donc décidé d'arborer cet avis sur ces charmantes festivités, ses enchères avaient dû lui apporter cette position qui lui manquait lors de leur précédente rencontre. Mais cette phrase ne manqua pas de ranimer l'amusement de l'homme qui avait la sensation que cette banalité cachait plus ou moins grossièrement une entrée en matière.
▬ " Vous reposer à votre âge ? Allons, je vois que le temps ne vous laisse pas indifférente mais vous êtes encore jeune, les nuits peuvent être encore longues. " Remarque sarcastique qui visait ces mots quelque peu maladroits d'une demoiselle sans doute en quête d'inspiration. Mais l'inspiration Amarinda sembla la trouver car elle ne tourna pas plus autour du pot.
▬ " Cette soirée serait encore plus belle si j’avais l’impression de contrôler quoi que ce soit. J’en ai assez d’être un pion dans un jeu dont je ne connais pas les règles, Egidius, mais je sais que vous les connaissez et que vous avez le pouvoir d’influencer le jeu. Apprenez-moi comment vous le faites.. " Cette fois l'amusement de l'ancien vainqueur ne faisait plus aucun doute même s'il le retenait de manière ostensible. Il avait égrené les cailloux pour qu'un jour la miss en vienne à cela et il était assez satisfait de la vitesse à laquelle c'était arrivée. Il était toujours plaisant de voir ses idées fleurirent doucement entre ses mains et il y avait fort à parier qu'il ne se lasserait jamais de cette satisfaction.
▬ " Allons ma chère, je crains que vous ne m'accordez plus de crédit que je n'ai. Je ne me contente que de saisir les chances que nos bien-aimés présidents nous ont offert et nous offrent jour après jour. " Le fait qu'il tenait là ce qu'il cherchait n'allait pas offrir à la miss ce qu'elle cherchait dans l'immédiat. Cela serait tout de même étrange qu'il lui accorde quelques petites pistes alors que sa discrétion était une de ses qualités reconnues. Non la demoiselle devait insister en espérant qu'elle ne se décourage pas et puis cela permettait à Egidius de jauger des forces en présence, ce qui n'était pas un mauvais point. Oh et n'oublions pas le fait qu'il n'était jamais désagréable d'entendre ce genre de réflexion... L'homme invita la demoiselle à s'asseoir d'un geste de la main avant de reprendre sans se défaire de son air amusé.
▬ " Mais dites moi, qu'est-ce qui vous a subitement mit ces envies en tête ? " Pour le coup il pouvait véritablement être amusé étant donné qu'il avait déjà une bonne supposition de la réponse que la jeune femme ne pouvait divulguer si elle avait un minimum de bon sens. Bref il engageait une petite évaluation de cette pauvre enfant qui venait quérir son aide.
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Sujet: Re: V,2. Knowledge is power ∞ Egidius & Amarinda Mar 1 Sep - 14:02
Knowledge is power
Je cours dans les champs du District Un. J’ai cinq ans, le monde est beau et je suis heureuse.
Je cours dans les couloirs du Centre d’Entraînement. J’ai douze ans, je me suis portée volontaire pour participer aux Jeux, je suis chouchoutée par mon équipe de préparation et je déguste les meilleures sucreries du Capitole sans penser au lendemain.
Je cours dans l’Arène des cinquante-troisièmes Hunger Games. J’ai douze ans, j’ai le mollet gauche lacéré, le torse en sang, les cheveux en bataille, mais je sais que je peux vaincre ce dernier adversaire pour enfin recevoir la couronne tant attendue des mains du Président Snow.
Je cours dans les rues du Capitole. J’ai vingt-cinq ans, je vais assister à une fête magnifique mais un embouteillage monstre m’oblige à abandonner mon taxi pour y aller à pied, tout le monde me regarde, me sourit, me trouve belle, et moi aussi je souris et je savoure cette gloire bien méritée.
Je cours le long de la voie ferrée. J’ai trente-sept ans, je veux échapper un instant à ce train où tout le monde ne pense qu’à me pomponner alors qu’ils risquent ainsi de découvrir les cicatrices du dernier châtiment de ce très cher Président.
Je cours sur les pelouses bien tondues du Village des Vainqueurs. J’ai trente-huit ans, le Président me déteste, le Capitole me dégoûte et j’ai aidé un chef rebelle à s’échapper.
J’ai changé. Je le comprends quand je descends de l’estrade après l’annonce de mon enchère et que les murmures excités de la foule me laissent indifférente. Je le sens quand je traverse la grande salle à la recherche d’un endroit plus calme et que je remarque les personnes qui m’évitent, celles qui me regardent avec envie ou dépit ou dégoût. Et surtout, je le sais quand je m’approche d’Egidius et que je me prépare pour ce qui sera sans doute la conversation la plus alambiquée de ma vie. Je ne suis plus la petite fille naïve qui voyait les Hunger Games comme un véritable jeu sans jamais saisir le sens profond des choses. Je ne suis plus la jeune femme docile qui se laissait manipuler et rabaisser sans jamais comprendre comment le monde tournait. Je suis finalement, après presque quarante ans de vie, sur le chemin qui me convient. Je souris donc avec assurance à Egidius lorsque je m'arrête à côté du fauteuil où il est confortablement installé, tout en lâchant une remarque légère pour commencer la conversation en douceur. « Egidius. Quelle belle soirée, n’est-ce pas ? Maintenant que nous connaissons tous les deux nos enchères, nous pouvons en profiter pour nous reposer un peu. » Malheureusement, Egidius ne semble pas impressionné par mon entrée en matière et réplique d’un air amusé : « Vous reposer à votre âge ? Allons, je vois que le temps ne vous laisse pas indifférente mais vous êtes encore jeune, les nuits peuvent être encore longues. » C’est vrai, les nuits sont longues, trop longues, au Capitole où le ciel est pollué par tellement de lumières que les étoiles en deviennent invisibles et où tout le monde utilise drogues plus ou moins légères, alcools ou boissons énergisantes pour danser jusqu’à pas d’heure. « Oh, détrompez-vous, je ne suis pas fatiguée. Cela m’ennuie simplement de passer mon temps à discuter avec des personnes que je reconnais à peine alors qu’elles semblent connaître jusqu’au moindre de mes secrets. » C’est le prix de ma victoire aux Jeux, de cette image de poupée sage, de cette aura irrésistible qu’apporte le succès. La plupart des personnes sont très gentilles, elles veulent me serrer la main, se faire prendre en photo avec moi, me parler de tel ou tel article à mon sujet ou des prochains Jeux. Mais il y a aussi des personnages plus inquiétants, des femmes dont la jalousie est inscrite sur le visage, des hommes qui m’observent d’un air concupiscent, des politiciens qui semblent guetter la moindre erreur de ma part pour me faire enfermer comme rebelle. Le Capitole est un panier de crabes et si j’y ai survécu jusqu’ici, je veux pouvoir faire mieux que ça. Je veux devenir un crabe gros et gras, un crabe qui écrase les autres au lieu d’être écrasé. Et Egidius pourra m’aider à atteindre cet objectif.
Pourquoi tergiverser plus longtemps ? Après tout, je parie qu’il a déjà deviné quel sujet me tient à cœur, qu’il l’a prédit avant même d’entrer dans cette pièce. « Cette soirée serait encore plus belle si j’avais l’impression de contrôler quoi que ce soit. J’en ai assez d’être un pion dans un jeu dont je ne connais pas les règles, Egidius, mais je sais que vous les connaissez et que vous avez le pouvoir d’influencer le jeu. Apprenez-moi comment vous le faites. » Le sourire d’Egidius pourrait être assez large pour engloutir un requin, s’il ne prenait pas la peine de le masquer plus ou moins. Je comprends alors que j’ai fait mouche, qu’il est bien la personne que je recherche, malgré ses paroles qui semblent indiquer le contraire : « Allons ma chère, je crains que vous ne m'accordez plus de crédit que je n'ai. Je ne me contente que de saisir les chances que nos bien-aimés présidents nous ont offert et nous offrent jour après jour. » Même s’il prétend ne rien avoir à me révéler, il m’invite néanmoins à m’asseoir à ses côtés et je prends cela pour un encouragement. J’ai l’impression d’être redevenue une petite fille allant à l’école ; un test, voilà ce que c’est. Il veut être sûr de ce que je sais et de ce que je veux avant de se lancer, et sans doute aussi de ce que ça lui rapportera. Bien qu’il soit aimable, Egidius n’est pas le genre d’homme à faire quelque chose par charité. Comme je me tais, toute à mes réflexions, il ajoute : « Mais dites-moi, qu’est-ce qui vous a subitement mis ces envies en tête ? » La question me fait sourire ; il est prudent, le vieux briscard. Mais je ne peux pas lui révéler la réponse. J’ose à peine imaginer son expression si je lui disais : « C’est une longue histoire, vous savez. D’abord j’ai commis quelques erreurs et Snow m’a fait tabasser plusieurs fois. Puis j’ai rencontré le grand chef rebelle, celui dont tout le monde parle, Julian Kennedy-Fawkes, et je l’ai laissé partir… Pire, je l’ai aidé, j’ai soigné ses blessures, je lui ai donné de la tarte aux pommes et je l’ai aidé à sortir du District. Pire encore, je le considère plus comme un ami que tous ces lèche-bottes du Capitole. Mais passons donc, Egidius. Vous disiez ? » Il faut trouver une autre explication, quelque chose d’assez plausible… « Oh, ce n’est pas une simple lubie, mon cher ami. C’est une idée qui a grandi avec le temps. La mort de… notre cher Président Snow m’a fait prendre conscience de la précarité de ma position au Capitole. Vous savez ce qu’ils disent : un nouveau Président, de nouvelles règles. Je veux faire partie du nouveau Panem que le Président Deverell construit pour nous. Surtout au vu des rumeurs inquiétantes au sujet des Vainqueurs qui circulent depuis quelques temps.» Je me penche vers Egidius d’un air de conspirateur. « Vous voyez, je fais la même chose que vous : je profite des chances que notre gouvernement nous offre. Vous semblez avoir un talent hors du commun pour saisir ces chances et les exploiter. Je ne pense pas atteindre un jour votre niveau, mais j’espère pouvoir profiter de votre sagesse et de vos conseils. » Quelque chose me dit qu’un homme comme lui aime être flatté, même s’il n’est pas dupe.
Egidius Eideard
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Sujet: Re: V,2. Knowledge is power ∞ Egidius & Amarinda Dim 6 Sep - 0:11
Knowledge is power × ft Amarinda C. Carter
En plus de trente années il en avait vu défiler, l'envers du décor de ces chers vainqueurs. Il y avait bon nombre de profil mais il était assez rare qu'un des leur change de voie ou plutôt de vision sur cette vie qui leur était imposée. L'évolution de la demoiselle qui s'avançait vers lui était donc relativement intéressante selon l'estime de notre ami Egidius. Et même s'il était vrai qu'il avait tenté de la guider vers lui, le fait qu'elle ose ainsi s'approcher de l'homme qu'il était, du pro-Capitolien qui se complaisait tellement dans ce monde alors qu'elle avait choisi la voie dangereuse était d'une audace qu'il savait juger. Bref, il sentait que le poisson était ferré et jugeait déjà de ses capacités avant même qu'elle ne se déclare.
▬ " Oh, détrompez-vous, je ne suis pas fatiguée. Cela m’ennuie simplement de passer mon temps à discuter avec des personnes que je reconnais à peine alors qu’elles semblent connaître jusqu’au moindre de mes secrets. " Si Egidius ne manqua pas de s'amuser de cette remarque il ne prononça mot et attendit la suite qui ne le déçu guère plus qu'Amarinda n'y alla pas par quatre-chemins et déclama la présence de son nouvel intérêt. Il invita donc la demoiselle à s'asseoir en titillant un peu ses convictions, lui faisant miroiter la possibilité qu'il ne convenait peut-être pas à sa petite entreprise avant de tester tout bonnement la jeune femme.
Les raisons, oui les raisons qui l'avaient conduite à ce changement de position. Il les connaissait en partie mais ça Amarinda était à mille lieux de se l'imaginer, non comment quelqu'un comme lui pouvait avoir accès aux petites affaires de la rébellion, le monde ne pouvait à ce point se marcher sur la tête. Mais il était assez intéressé de l'histoire que la jeune femme pouvait lui sortir à cet instant et surtout de quelle manière elle pouvait le faire.
▬ " Oh, ce n’est pas une simple lubie, mon cher ami. C’est une idée qui a grandi avec le temps. La mort de… notre cher Président Snow m’a fait prendre conscience de la précarité de ma position au Capitole. Vous savez ce qu’ils disent : un nouveau Président, de nouvelles règles. Je veux faire partie du nouveau Panem que le Président Deverell construit pour nous. Surtout au vu des rumeurs inquiétantes au sujet des Vainqueurs qui circulent depuis quelques temps. Vous voyez, je fais la même chose que vous : je profite des chances que notre gouvernement nous offre. Vous semblez avoir un talent hors du commun pour saisir ces chances et les exploiter. Je ne pense pas atteindre un jour votre niveau, mais j’espère pouvoir profiter de votre sagesse et de vos conseils. " Quelques explications et un soupçon de flatterie pour endormir la cible, oui la demoiselle se débrouillait à merveille et Egidius laissa échapper un léger et bref rire amusé devant ces quelques compliments qui feraient mouche avec n'importe lequel de leurs amis capitoliens bien-pensant. ▬ " Mais vous vous débrouillez déjà à merveille, que cherchez donc vous à apprendre ? "
Les rumeurs allaient bon train en effet mais ce genre de racontars était si aisément modulable et utile. Vous pouvez faire trembler des montagnes avec une rumeur lancée dans le bon ruisseau. Il était évident que les absents de ce soir allaient probablement faire couler encore beaucoup de salive car oui Egidius avait la sensation qu'il manquait quelques noms à l'appel dans le camp de vainqueurs même s'il n'avait pas encore eu l'occasion de finaliser l'état des lieux.
▬ " En parlant de rumeur, avez-vous remarqué que Miss Mubstin ne semble pas nous faire l'honneur de sa présence ce soir ? Cela ne lui ressemble pas vraiment. " Usant du même genre de ton confident dont Amarinda avait usé quelques instants auparavant, Egidius avait sensiblement réduit son amusement pour aborder ce sujet. Il est vrai qu'il se fichait un peu de l'avis de la miss sur la question mais il ne demandait qu'à être surprit même si la finalité de sa manœuvre était surtout d'observer comment la jeune femme pouvait mettre le pied dans ce genre de conversation que la Capitole affectionnait à voix basse.
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Sujet: Re: V,2. Knowledge is power ∞ Egidius & Amarinda Sam 19 Sep - 19:26
Knowledge is power
Ce n’est qu’un autre jeu. Moins sanguinaire que les Hunger Games, mais tout aussi dangereux. C’est un jeu de pouvoir, un jeu de dupes, d’alliances, de mensonges et d’argent. La politique ne m’a jamais intéressée parce que je pensais que cela ne me concernait pas. Que m’importaient ces banquiers, ces juges, ces industriels, ces conseillers, tant que le Président Snow veillait sur le bon ordre de Panem ? Quelle différence pouvaient-ils faire quand Snow détenait le pouvoir absolu ? Mais je me suis trompée. Connaître les bonnes personnes, pratiquer l’art du chantage et de l’illusion, écouter les conversations sérieuses au lieu de les ignorer, apprendre les secrets et les façons de les utiliser, tout cela peut m’aider à atteindre la position stable et élevée à laquelle j’aspire depuis des années. Je ne veux plus être une simple passante au Capitole sans jamais vraiment réussir à m’y intégrer. Ces personnes que je méprise pourtant, je veux me faire aimer d’elles, je veux les connaître, je veux leur ressembler pour mieux pouvoir les tromper. Car si mon but premier est d’obtenir une position de sécurité, mon second est d’utiliser cette position pour bénéficier à la rébellion. Comment, je ne sais pas. Pourquoi, je ne sais pas. M’engager dans la résistance, relayer ne serait-ce qu’une bribe d’information, c’est de la haute trahison. On peut venir m’arrêter en pleine nuit, m’enfermer, me torturer, et personne ne pourra m’aider. Mais j’ai l’impression que ça en vaut la peine, en raison de cet idéal que les rebelles vénèrent mais qui reste assez nébuleux pour moi : la liberté. Ne plus appartenir au Capitole mais seulement à moi-même. Ne plus être obligée d’accourir à chaque fois que le gouvernement a besoin de moi. Ne plus devoir assister aux Jeux et à la mort des Tributs dont je suis le mentor. Ne plus être Amarinda Carter, Vainqueur des 53th Hunger Games. Amarinda la Créatrice de Jouets me plairait bien. Ou Amarinda la Vendeuse de Fleurs. Je voudrais même être Amarinda la Femme de Ménage si je pouvais décider de ce que je fais, d’où je vis, de qui je fréquente. Cette pensée me fait sourire.
« Mais vous vous débrouillez déjà à merveille, que cherchez-vous donc à apprendre ? » Si seulement il savait… Au milieu de tous ces Capitoliens au visage retouché et à la langue de vipère, je me sens égarée et terriblement empotée. La moindre de mes fautes peut être interprétée comme un affront et dûment punie. Et au District 1, ce n’est pas beaucoup mieux. Si une bonne partie du District adore les Jeux et ses Vainqueurs, nombreux sont ceux qui me regardent comme une bestiole dégoûtante qu’ils auraient découvert dans leur cuisine. Les pauvres. Les familles de ceux que j’ai tués aux Jeux. Les familles des gamins que je n’ai pas pu sauver pendant mes années en tant que mentor. Les autres Vainqueurs, qui me considèrent comme une lunatique. Je me demande si c’est la même chose pour eux. S’ils se sentent parfois menacés, méprisés, utilisés. S’ils ont connu un véritable sentiment de sécurité depuis les Jeux. S’ils évitent parfois de sortir parce qu’ils ne savent plus quoi dire à ceux qui n’ont pas participé au massacre. Entre Vainqueurs, on devrait se serrer les coudes, mais ce n’est souvent pas le cas. On dirait une meute de chiens lâchés sur un seul os. Les Jeux ne sont jamais vraiment terminés pour nous. Et Egidius ? Je l’imagine navigant avec aisance entre les différents milieux sociaux, jamais vraiment aimé, mais toujours respecté. Toujours sûr de ce qui lui appartient. « Vous voyez cet homme assis à côté de la cheminée ? Petit, bedonnant, avec une chemise rouge ? Je le prenais pour un vieux sénile et je le traitais avec condescendance. J’ai mis deux mois à me rendre compte qu’il était le grand-père d’un constructeur d’arène très en vogue, qu’il avait parfaitement sa tête et que je n’aurais pas dû le traiter ainsi. Il ne m’a jamais pardonné. Cette année-là, mes deux tributs sont morts assez rapidement : l’un calciné par un mur de feu, l’autre englouti par une avalanche… » J’ai un goût désagréable dans la bouche quand j’y pense. C’est à cause de ma légèreté et de mon insouciance qu’ils sont morts, aussi certainement que si je les avais moi-même poussé dans le feu ou sous les rochers. « Ce n’est qu’un exemple des… faux pas que je commets régulièrement. Et pour cette raison, on ne me prend pas au sérieux. Certains m’adulent, mais peu me respectent. Pour eux, je ne suis qu’une poupée qui parle et qui sourit…» Cela m’écœure. J’ai beau être une comédienne de talent et jouer des pièces acclamées par tout le beau monde de Panem, j’ai beau utiliser mes techniques de scène pour afficher une assurance que je ne possède pas, les gens sentent que ce n’est qu’un mensonge. Que je peux facilement être écartée.
Puis, il y a les rumeurs qui courent au sujet des Vainqueurs. Personne n’en parle ouvertement lors des dîners officiels, mais entre deux portes, auprès d’une liqueur digestive, dans un salon reculé ou dans la rue, tout le monde évoque le comportement étrange de certains Vainqueurs. Je ne suis donc pas étonnée lorsqu’Egidius me glisse : « En parlant de rumeurs, avez-vous remarqué que Miss Mubstin ne semble pas nous faire l’honneur de sa présence ce soir ? Cela ne lui ressemble pas vraiment. » Je ne l’ai pas remarqué, bien sûr. Il y a trop de Vainqueurs pour que je puisse les reconnaître et les localiser tous et le palais Présidentiel est immense. Je hoche cependant la tête d’un air avisé, tout en admirant les capacités d’observation d’Egidius. Et, pour ne pas paraître stupide, j’ajoute mon petit grain de sel : « En effet. Elle n’est d’ailleurs pas la seule. Je n’ai pas encore vu Elyas Chesterfield. » A vrai dire, j’ai entendu un groupe de femmes maugréer au sujet de son absence, mais je veux paraître observatrice, moi aussi. Peut-être qu’ainsi il me jugera digne d’être son élève. « J’ai entendu plusieurs versions… contradictoire des faits. Selon certains, ces disparitions et soucis seraient dû aux rebelles. Mais selon d’autres… » … c’est la faute du Capitole. Des Jeux. De la vie étrange que les Vainqueurs doivent mener. Tout le monde le pense. Mais je viens de me réaliser que ce n’était peut-être pas très intelligent de le dire, ni même de l’insinuer. Qui sait ce qu’Egidius peut faire des paroles que je lui offre en toute bonne foi ? Qui sait dans quelles oreilles elles peuvent finir ? Alors, je me contente d’un sourire que j’espère être énigmatique et je ne termine pas ma phrase. Je ne peux néanmoins m’empêcher de demander : « Savez-vous ce qui s’est passé ? Avec Gemma, je veux dire. » Et soudain, une autre idée me vient. « Ou auriez-vous entendu quelque chose au sujet de Jaime Walker ? » Ce n’est pas très fin ni très subtil, mais j’ai besoin de savoir. Depuis cette rencontre où Jaime a failli me blesser sérieusement, depuis ce baiser que nous avons échangé, je l’ai évité. J’ai cependant remarqué qu’il avait l’air maigre et plutôt triste. Egidius pourra peut-être me renseigner à son sujet sans que je doive avouer que ce n’est pas par curiosité mais par véritable inquiétude que je lui pose cette question. Jaime est ma faiblesse, un peu comme je suis la sienne. Deux Vainqueurs de Districts différents, deux âmes solitaires meurtries par les Jeux et réparées tant bien que mal, deux éternels célibataires qui passent leurs soirées dans les bras de personnes qui payent le Président pour le plaisir de leur compagnie. Mais peut-être que c’est fini, tout ça. Avec Ulysses Deverell au pouvoir, nous ne serons peut-être plus utilisés comme des prostituées de luxe. Il nous trouvera sans doute une utilité quelconque, et la fête de ce soir nous rappelle une fois de plus que nous ne sommes que des objets, mais les pratiques de Snow seront peut-être abandonnées. Je n’ose pas l’espérer. Je n’ose pas m’imaginer libre de qui je veux aimer, de qui je veux voir à mes côtés lors d’une soirée. Mieux vaut de toute façon ne pas trop s’attacher à quelqu’un. Depuis toujours, le Capitole utilise ceux qui nous sont chers pour nous toucher : les enfants vont aux Hunger Games, les Vainqueurs voient leur famille menacés lorsqu’ils déraillent, les amis de rebelles ne font pas long feu. Non. Mieux vaut ne pas penser à Jaime de cette façon. Je ramène mon regard sur Egidius en essayant de faire passer cet instant de faiblesse pour un coup de fatigue, mais je sais déjà qu’il ne sera pas dupe. Qu’il se demandera quelle pensée a assombri mon regard et qu’il la devinera, aussi facilement que si je la lui avais chuchoté à l’oreille. Je ne crois pas qu’il est omniscient. Mais je sais qu’il est très, trop intelligent. Je regrette presque d’avoir demandé son aide. Je risque de lui révéler plus que je ne devrais, et ça, je ne peux pas me le permettre.
Egidius Eideard
△ correspondances : 163 △ points : 0 △ à Panem depuis le : 30/07/2015△ humeur : Moqueuse mes enfants, pourquoi changer les habitudes d'un vieux routard ? △ âge du personnage : 45 années à fouler le sol de ce ravissant lieu de villégiature qui porte le doux nom de Panem. △ occupation : Vainqueur à pleins temps depuis quelques décennies déjà, il a donc aussi déjà endossé le rôle de mentor mais s'occupe aussi en écrivant quelques romans.
can you save me? statut: Qui peut bien vouloir aimer un cynique pareil ? relationships:
Sujet: Re: V,2. Knowledge is power ∞ Egidius & Amarinda Ven 27 Nov - 1:11
Knowledge is power × ft Amarinda C. Carter
Installé dans le confort de ce canapé où il avait élu domicile, notre ami ne quittait du regard la demoiselle qui l'avait rejoint et pourtant son attention réussissait à s'orienter vers les quelques mouvements qui pouvaient agiter l'ordre de la pièce. Un ancien réflexe de commère qui consistait à savoir qui parlait avec qui, cela n'apportait pas toujours du grain à moudre mais les surprises existaient. Néanmoins il n'avait pas grand chose à capter présentement et pouvait donc aisément laisser sa principale attention vers la jeune femme qui s’apprêtait à lui avouer ce qu'elle cherchait à obtenir de lui alors qu'elle semblait avoir quelques bases solides de communication capitolienne.
▬ " Vous voyez cet homme assis à côté de la cheminée ? Petit, bedonnant, avec une chemise rouge ? Je le prenais pour un vieux sénile et je le traitais avec condescendance. J’ai mis deux mois à me rendre compte qu’il était le grand-père d’un constructeur d’arène très en vogue, qu’il avait parfaitement sa tête et que je n’aurais pas dû le traiter ainsi. Il ne m’a jamais pardonné. Cette année-là, mes deux tributs sont morts assez rapidement : l’un calciné par un mur de feu, l’autre englouti par une avalanche… " Egidius n'eut pas besoin de tourner son visage vers le dénommé, il voyait parfaitement à qui son interlocutrice faisait référence et ne manqua pas de retrouver son léger sourire amusé qui s'accordait à l'éclat de son regard.
▬ " Résultat peu étonnant, notre vénéré Marcus à une estime pour lui-même aussi développé que son gracieux profil. " Lorsque l'on était dans une panier de crabes aussi vaste et que l'on ne savait pas à quelle pince se vouer le mieux était de brosser dans le sens des carapaces tous les crustacés qui pouvaient se présenter. C'était une règle de base qu’apparemment la jeune femme avait expérimenté à ses dépends.
▬ " Ce n’est qu’un exemple des… faux pas que je commets régulièrement. Et pour cette raison, on ne me prend pas au sérieux. Certains m’adulent, mais peu me respectent. Pour eux, je ne suis qu’une poupée qui parle et qui sourit… " Egidius ne semblait pas d'humeur à s'émouvoir du sort de la pauvre demoiselle à qui il souriait au-dessus de son verre. ▬ " C'est parce que c'est ce que vous êtes. " Dit-il avec toute la sincérité du monde. Et elle devait en avoir plus ou moins conscience pour arriver jusqu'à lui. Et puis il parait que la vérité est blessante alors... " Mais avec un petit peu de chance votre cas n'est pas incurable. " Notre homme laissa filer un petit instant amusé avant de reprendre avec une pointe de curiosité. " Et qu'avez-vous conclu de cette mésaventure que vous venez de me conter ? "
Car elle apprenait de ses leçons n'est-ce pas ? Cela serait un premier pas vers la guérison de la poupée. Et enchaînons d'ailleurs avec la marche qu'il faudrait effectuer pour s'extraire de sa nature qu'elle semblait vouloir dénigrer malgré son existence. La comédienne espérait de toute évidence apprendre à jouer une nouvelle comédie mais elle allait devoir se rendre à l'évidence que ce jeu était plus pervers que celui de ses pièces, celui-ci pouvait vous bouffer une âme et lui faire perdre de vue ses objectifs initiaux... Bref il était temps de parler potins et Egidius rebondit donc sur cette activité qui rythmait la vie en ces lieux en notifiant l'absence d'une de leur collègue qui ne semblait pas avoir désiré leur imposer son illustre présence.
▬ " En effet. Elle n’est d’ailleurs pas la seule. Je n’ai pas encore vu Elyas Chesterfield. " Elle savait donc laisser trainer ses yeux et ses oreilles. Alléluia ! Cette petite n'était pas encore perdue et Egidius nota que la deuxième absence semblait s'avérer aussi véritable que la première. " J’ai entendu plusieurs versions… contradictoire des faits. Selon certains, ces disparitions et soucis seraient dû aux rebelles. Mais selon d’autres… " Voilà qu'elle s'arrêtait donc au point le plus intéressant: selon d'autres la responsabilité échouait au Capitole. Mais il était rassurant que la miss comprenne que cette mention n'était pas forcément adéquate dans le milieu où elle évoluait. Pour ce qui était de la vérité, l'avis de notre homme était que les cas semblaient différer, chaque partie devait avoir son rôle dans ses affaires qui alimentaient les potins. En tout cas l'arrêt impromptu des mots de son interlocutrice tira un nouveau sourire amusé sur les lèvres d'Egidius qui, pour la première fois depuis le début de leur conversation, laissa son regard se porter vers la salle. " Savez-vous ce qui s’est passé ? Avec Gemma, je veux dire. Ou auriez-vous entendu quelque chose au sujet de Jaime Walker ? "
Il allait saluer cette tentative d'obtention de ragot à sa façon lorsque la miss enchaîna avec une requête beaucoup plus intéressante. Que venait faire notre ami Walker dans une conversation qui tournait autour des absents du soir ? Inutile de préciser que notre ami intrigué ne manqua pas de reporter son attention vers la demoiselle qui semblait vouloir dissimuler quelques sentiments qui pouvaient se deviner par quelques conclusions. C'est sans grand scrupule qu'il la laissa assimiler le type de donnée qu'elle venait de laisser filer, habituellement il aurait feint l'indifférence car il était souvent utile de ne pas alarmer son interlocuteur mais ce soir apparemment il devait apprendre quelques rudiments à son interlocutrice alors autant lui montrer lorsqu'elle faisait quelques faux pas. Après cet instant de silencieux amusement Egidius libéra la demoiselle de son regard qu'il reporta vers la salle.
▬ " Hormis le fait qu'il est ravi d'être le futur chaperon de Miss Pope ? Notre ami semble assez égal à lui-même en ce moment. " Dans un réflexe notre homme cherchait dans sa mémoire s'il avait quelque chose d'intéressant et d'actualité sur Walker mais pour tout dire son attention était surtout tourné sur la périphérie de son champ de vision qui couvrait habillement son interlocutrice qui en quelques mots avait réussi à faire oublier le mystère Mubstin & Chesterfield.