Jaime Frost Walker

❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞

about games and relative.

➺ QUEL(S) PETIT(S) PLUS T'AIDE(NT) DANS LA VIE (OU LES JEUX) ?

J'ai gagné les 55th Hunger Games principalement grâce à ma détermination, cette instinct de survie sanguinaire qui me rappelait à l'ordre dès que je faiblissais. Bien sûr, mon entrainement m'a servi notamment dans le domaine des techniques de survie et du tir à l'arc. Ma rapidité certaine n'est pas non plus négligeable dans l'affaire ! Mais laissez moi vous dire : ce qui fait un gagnant - non pas seulement dans les Jeux mais dans la vie de tout les jours - c'est son intelligence. Et je vous conseille de ne jamais douter de la mienne.

➺ AS-TU DES PROCHES QUI ONT PARTICIPÉ AUX JEUX ?

Ma grande soeur Phoebe a participé aux 53th Hunger Games, deux ans avant que je ne m'y porte volontaire. Le tirage au sort de son nom et sa mort furent l'élément déclencheur de la chute de ma famille. J'ai souffert de devoir la regarder lutter pour la vie dans cette arène, et être terrassée par des blessures dues aux mutations génétiques. Ce n'était pas juste, elle ne méritait rien de cela. C'était la fille la plus gentille et attendrissante du monde, avec un cœur en or. Les Jeux, quelle connerie !

➺ APPRÉCIES-TU LE VISIONNAGE DES JEUX ?

Mille fois non ! Ces images me rappellent ma propre expérience et la mort de Phoebe, et je rechigne à le revivre chaque année. J'y suis pourtant bien obligé, en tant que Mentor, il est même capital que j'y apporte toute ma concentration. Mais ce temple de la mort n'est pour moi qu'une torture supplémentaire, à laquelle j'essaie de me fermer en ne créant que le moins de lien possible avec mes jeunes participants.

➺ QUE PENSES-TU DES VAINQUEURS DES JEUX ?

La plupart des autres vainqueurs sont tout aussi fous que je peux l'être. Ils semblent avoir tous perdu la raison, être déchirés au plus profond de leur être. Mais bien sûr, beaucoup cherchent à le dissimuler : nous avons survécut aux Hunger Games voyez-vous, la vie devrait être chose facile ensuite ! Ce n'est pas le cas. Malgré le lien qui devrait nous lier, j'ai du mal à m'entendre avec eux, nous avons notre petit caractère et il est clair que le mien ne colle pas avec beaucoup de gens. Quand ils semblent commencer à m'apprécier, je déraille, je peux devenir très blessant ou même violent. Et ils s'éloignent aussi vite qu'ils s'étaient approchés. Heureusement pourtant, j'arrive a maintenir quelques relations relativement bonnes avec certains d'entre eux.

➺ AS-TU PRIS PART AUX DERNIERS EVENEMENTS, QUE CE SOIT POUR OU CONTRE LE CAPITOLE ?

Je n'y ai pas pris part et ce ne sera jamais le cas. Il faut être clair: je n'aime pas le capitole. Leur domination et les Hunger Games sont surement la pire chose qu'il soit arrivée à l'humanité. Responsables de la mort de ma sœur, de la chute de ma famille et tout ce qui s'en suit. Mais je ne me soulèverais pas non plus contre eux. Ce n'est pas mon affaire après tout : je ne vis pas mal, je fais plus ou moins ce qui me plait et je n'ai nulle envie de m'épuiser à tenter de renverser une montagne qui ne s'écroulera pas, de vider un océan qui ne s'assèchera pas. Cela ne me rendra pas mon innocence.

➺ CROIS-TU AU BONHEUR ?

Le bonheur est un concept, une légende, pas une réalité. C'est un mot qu'on vous apprend à l'école en vous décrivant votre idéal, mais que vous ne pourrez jamais toucher. Même l'effleurer relève du miracle, et quand certains y parviennent alors il est aussitôt détruit par leur bêtise ou par la jalousie de ceux qui les entourent. Ce que l'on nommait bonheur n'existe plus dans ma vie actuelle. Je n'en ai même plus l'image, ni l'idéologie. Je n'arrive même pas à le voir dans les yeux des gens qui m'entourent et souvent je me demande qui pourrait être assez naïf pour y croire.

➺ COMMENT TE SENS-TU QUAND LE TEMPS DE LA MOISSON ARRIVE ?

Généralement, j'augmente intensivement le rythme de mes activités.. dirons-nous illicites, pour me vider la tête un bon coup. La veille des tirages des noms, je fais venir une masseuse chez moi pour me détendre totalement. Le but étant d'irradier la violence qui m'habite avec le plus d'efficacité possible ; ces gamins n'ont pas besoin de ma mauvaise humeur. Bien sûr, ça ne dure jamais longtemps et mon caractère lunatique revient lors de leur préparation. Je tente de les aider sans trop m'attacher, et quelques secondes plus tard je hurle ou je leur dit qu'ils vont mourir et qu'ils n'ont aucune chance. Les Jeux ne hantent et si je ne leur laisse aucun espoir, c'est parce que je sais que même en s'en sortant vivant, ils viendront les hanter eux aussi et ils seront changés à jamais.

JE VIENS D'UN MILIEU plutôt défavorisé, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE a été présente par vagues. DU COUP, MON NOM AVAIT 2 CHANCES/RISQUES D'ÊTRE TIRE AU SORT. J'EXERCE dans le domaine de la criminalité et comme jouet pour les amis de Snow - officieusement ET POUR TOUT VOUS DIRE, JEtrouve que je me débrouille bien, chaque activité m'apportant quelque chose, mais ça dépend beaucoup de mon humeur. JE SUIS DANS LE 5ÈME DISTRICT. AYANT 36 ans J'ai déjà PARTICIPE AUX HUNGER GAMES ET j'aurais préféré qu'ils n'aient jamais existé. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.

tell us your story.

Un dé a six faces, agrémentées de points et en comportant chacune - graduellement - entre un et six. Ses tâches noires tranchent sur la pureté du blanc qui les entourent comme pour nous montrer que dans la vie, les ténèbres peuvent s'insinuer partout même quand la lumière semble régner.
Un dé, c'est la perfection, c'est le hasard, c'est le destin. Lancer le mien me guide dans mes choix au quotidien. Ce qui pourrait passer pour une bizarrerie anodine détermine l'ensemble de mes choix, des mes actions, de ma vie...

Cinq •••••
« Viens un peu par ici Jaime, mon fils. J'ai un défi pour toi, un petit jeu ! ».
Papa m'avait appelé depuis le salon, où je me précipitai. Il avait la main fermée sur quelque chose, quelque chose que je mourrais d'envie de voir. Une demi-heure plus tôt, il était rentré à la maison avec assez de nourriture pour une semaine ou même deux, et maman était ravie. Je sentais d'ici la délicieuse odeur de la viande cuisant doucement sur le feu. S'il avait pu nous nourrir ainsi, ce n'était pas vraiment grâce à la Ferme, qui ne lui offrait que peu de ressources. Non, le petit plus de mon père c'était le jeu : il passait le plus clair de son temps au café et gagnait à tout les coups, si bien qu'on l'avait surnommé "Chançard" a travers le village. Il venait justement de gagner une belle somme ce soir là, d'où son visage tout sourire qui me fixait avec malice.
« Écoute moi bien Jaime, tu vas choisir un nombre entre un et six. »
Je réfléchis quelques instants. Sa main était toujours fermée, ce qui ne me donnait aucun indice. Contenait-elle un papier avec un chiffre, qui me donnerait l'accès à un cadeau ? Ou bien était-ce le cadeau lui même ? Ou encore n'y avait-il pas de cadeau ? Rien dans cette main ? Peu importe : joueur, je me concentrais. Un chiffre s'imposa à moi : le cinq. D'abord, j'étais né le cinq juin, ensuite nous habitions dans le district cinq. C'était le chiffre parfait mais c'est tout de même hésitant que je déclarai :
« Je choisis le cinq. »
Prévisible. Voilà ce que je lisais dans les yeux de mon père. Mais c'était avec affection qu'il me sourit, validant mon choix. Dans les jeux de chance, il faut suivre son cœur, son instinct. Et celui-ci en était un : il écarta ses doigts me montrant au centre de sa paume un magnifique dé. Ce qu'il y a de parfait dans ces petits cubes, c'est l'essence même de leur création, leur seul but lucratif, mais leurs usages parfois dangereux, addictifs. Oui je le savais, je pourrais facilement devenir accro à cette petite chose : les courbes des coins légèrement arrondies, ces reflets brillants et scintillants... Je le voulais : il serrait à moi.
Avec un hochement de tête, mon père me fit signe de le prendre. Religieusement, mes doigts se posèrent sur l'objet de mes désirs. Je le fis tourner dans ma main, lentement, avant de le lancer d'un coup de poignet déjà presque expert. Je retins mon souffle alors qu'il roulait sur la table basse. Cinq. J'avais gagné.
« Il est à toi gamin ! »
Voilà ce que mon père me dit, malicieux. Ce qu'il voulait dire, c'est que j'avais hérité de sa chance : un don, un cadeau.
Ravi, je couru dans la chambre où jouaient mes deux soeurs, Phoebe l'aînée et Elisi la benjamine, sans même remercier mon père, tant je voulais leur montrer mon acquisition. J'étais le propriétaire de ce dé et il me suivrait toute ma vie.

Trois •••
Elle était là-bas depuis quelques jours mais ça me semblait une éternité. Je voyais son doux visage égratigné de plaies, ses yeux habituellement réconfortants devenus craintifs. Quand nous regardions le poste de télévision, maman sanglotait du début à la fin, papa battait nerveusement un paquet de cartes et Elisi me serrait très fort la main en se mordant les lèvres. Personne n’osait le dire, mais nous le savions tous, qu’elle ne reviendrait pas. Non pas qu’elle ne le mérite pas, mais comment aurait-elle pu tuer quiconque, alors qu’elle était plutôt celle qui se précipitait pour soigner ses adversaires blessés ? Oui, c’est ce qu’elle avait fait. Elle avait sauvé cette fille, Amarinda, alors qu’elle souffrait des blessures d’une mutation génétique.
Elle était comme ça Phoebe, elle avait un grand cœur. Quand elle avait été moissonnée, notre famille avait reçu un choc violent. Elle avait quinze ans et les gains de mon père au jeu étant suffisant à entretenir nos besoins, son nom n’était inscrit que quatre fois dans cette maudite urne. Mais pourtant, c’est son prénom qui avait retentit à travers la foule silencieuse. Ma mère avait manqué de s’évanouir, ma petite sœur Elisi avait crié de désespoir et tandis que je restais sans voix, ma courageuse Phoebe s’avançait vers l’estrade. Ses yeux étaient pleins de larmes mais elle gardait la tête haute. Je la voyais réfléchir à toute vitesse – à quoi ? Sûrement à quelles consignes elle nous donnerait pour quand elle serait partie, ou quelque chose comme cela. Elle avait ce même regard d’ailleurs alors qu’elle essayait de sauver cette fille : concentrée.
Et elle y était arrivée, créant une alliance solide ; nous étions fiers d’elle. Mais elle était plus vulnérable que jamais et ce moment de triomphe face à la mort n’aurait pas dû nous le faire oublier. Pourtant dans cette bouffée d’espoir, je décidai de m’adonner à mon jeu favori : le lancer de dé. Pour chaque décision, chaque jour de ma vie, je lançais ce même dé reçu de mon père quelques années plus tôt et il m’orientait vers la bonne solution, ou me donnait même des indices sur ce qui allait arriver. J’y croyais dur comme fer, même si beaucoup de gens se moquaient de cette petite habitude.
En croisant très fort les doigts de ma main gauche je pensais intérieurement : « Si je fais un six, Phoebe gagne et rentre à la maison ! Si je fais un six, elle survivra et tout ira bien ! ». Une chance sur six. Je m’y accrochais avec force, de tout mon être. C’était possible, je pouvais la faire revenir ! Il suffisait de bien tirer. Mais avant même que le dé ne touche la table pour un premier rebond, mon cœur se noua. Une impression, une mauvaise impression s’empara de moi : et si j’avais mal lancé ? Comme au ralenti, le dé roula jusqu’à s’arrêter complètement sur le chiffre Trois.
Des larmes montèrent dans mes yeux tandis que je ramassais mon dé. Je n’avais pas pour coutume de retirer quand le résultat ne me plaisait pas, cela n’aurait plus rien voulu dire. J’essayais de ne pas pleurer, de ne pas crier, de ne pas hurler que c’était de ma faute si elle mourrait. Et je me mis donc à réfléchir sur ce que pouvait dire ce trois. J’avais toujours été doué pour interpréter les signes de mon dé, mais cette fois je séchais. Pourtant il devait bien y avoir une signification, quelque chose !
Il y en avait une, et pour cause : trois heures plus tard, ma sœur était morte.

Un •
Nous étions tous les deux stressés. Elisi avait douze ans, j’en avais quatorze. C’était le jour de la moisson et tous deux devions nous porter volontaires pour les Hunger Games. Pourquoi ? Parce que notre père nous l’avait demandé, et il faut dire que nous crevions assez de faim pour obéir docilement. Après tout, n’était-ce pas, comme il le disait, notre seule chance de retrouver notre vie d’avant ? Phoebe en moins… Voilà deux ans qu’elle avait succombé à ses blessures, dues à une de ses maudites mutations génétiques. Certains soupçonnaient qu’Amarinda, la fille qu’elle avait sauvée, l’avait volontairement emmenée dans ce même coin où elle avait été blessée par les mutations.  Qu’importait, de toute façon elle était morte. Et cette fille avait gagné les Jeux.
Suite à ça, maman est devenue un fantôme. Elle errait dans la maison, les yeux vides. Elle ne faisait plus rien et elle n’osait même plus regarder nous regarder, Elisi et moi dans les yeux. Car nous avions les mêmes que Phoebe et elle ne le supportait plus. Quant à notre père, il s’était mis à perdre aux jeux, la chance ne le suivait plus,  quelque chose c’était cassé. Nous avons donc commencé à connaître la misère, la faim, la vraie. Et comme la chance de mon père faisait souvent des jaloux auparavant, nous n’avions pas vraiment d’amis pour nous aider, nous soutenir. Quel espoir avions-nous ? Qu’aurions-nous pu y faire ?
Dans sa folie, papa a pensé trouver la solution. Il fallait qu’on les gagne, ses jeux. Pour venger Phoebe, pour retrouver notre honneur, mais surtout pour être riches et ne plus connaître ce tiraillement qui habitait nos estomacs si peu remplis. C’était devenu une obsession : il contacta un vieil ami pacificateur et commença à nous entraîner. Nous habitions dans le district cinq mais pourtant, nous agissions tel des carrières, en toute discrétion bien sûr. Je détestais ça et Elisi aussi. Nous nous soutenions comme nous pouvions, plus proches que jamais. Mon plan personnel était de déplaire à mon père pour lui montrer mon désaccord. Ainsi j’excellais en tir à l’arc, course et méthodes de survie alors qu’il voulait me voir travailler les domaines plus violents, comme le maniement d’haches et épées en tout genre. Malgré tout quand notre père nous ordonna de nous présenter tous deux lors de la moisson, nous acceptâmes. Par dépit, par faim, parce que c’était ainsi.
Ce matin-là, je tirais mon dé avec une attention particulière. Un. Je ne savais pas ce que cela pouvait signifier, mais je n’eus pas trop le temps d’y réfléchir car déjà nous partions vers la grande place. La main d’Elisi dans la mienne était moite. Quand nous dûmes nous séparer, elle se mit à trembler. Et la cérémonie commença. Je me concentrais pour garder la tête froide, et comme prévu je me portais volontaire. En marchant vers l’estrade, je sentais qu’il y avait un problème, quelque chose de bizarre. C’est une fois debout face au public que je compris : Elisi ne c’était pas portée volontaire, elle m’avait trahi.
C’est ainsi que je compris l’avertissement du dé, le matin même : j’étais seul au lieu d’être deux. Un. Je devins fou, je les détestais tous. Je n’acceptai même pas de les voir une dernière fois dans le wagon sur le départ. Je n’avais qu’une idée en tête, une obsession : je survivrais. Je survivrais et je reviendrais pour me venger.

Six ••••••
Ma gorge était sèche. Trop sèche et depuis trop longtemps déjà. J’avais connu la faim au district cinq, mais la soif me paraissait être un mal bien pire encore. Depuis combien de jours étais-je là ? Je n’arrivais même plus à les compter. Je savais le nombre de morts par contre : douze. Il ne restait que la moitié des candidats, mais j’allais bientôt grossir le nombre de morts si je ne trouvais pas d’eau. Je ne savais pas non plus depuis combien de temps j’étais déshydraté, mais je sentais qu’il ne me restait pas beaucoup de temps à vivre. Assis contre un rocher, la tête ballante, je délirais. Phoebe faisait souvent partie de ces délires. Elle me regardait, les yeux plein de pitié et m’accusait de l’avoir tuée en lançant mal mon dé. Puis c’était au tour d’Elisi d’apparaître, avec un sourire malin.
« Tu n’as aucune chance de gagner ces Jeux Jaime. Regarde-toi ! Tu vas mourir de la façon la plus ridicule qu’il soit. Tu vas mourir, comme elle. »
« Traite ! Lâcheuse ! Dégonflée ! Égoïste ! Je vais te tu… »
Je hurlais. Je m’en rendis compte et me stoppai moi-même dans ma rage. Si un autre tribut arrivait maintenant, il en était fini de moi. Je n’avais plus la force de me lever. Mais dans cet instant de lucidité, je me posai une question : Elisi aurait-elle vraiment dit ça si elle était là ? Je ne savais plus. Je l’avais perdue quand elle m’avait abandonné, je la haïssais. Je voulais la voir souffrir. Je voulais qu’elle me voit presque mort et que sa culpabilité l’emporte, puis gagner ses Jeux dans un incroyable coup de bluff, rentrer à la maison et… Si seulement je pouvais boire un peu d’eau ! L’air qui passait dans ma gorge me faisait souffrir tellement elle était meurtrie.
Une branche bougea à côté de moi. C’était fini, ils m’avaient retrouvé, fin de la partie. C’est ce que je croyais, mais ce n’était pas le cas : c’était surement un animal. Le destin n’était pas assez clément : au lieu de les laisser m’achever, il m’offrait une mort lente et douloureuse ; celle de la soif. Le destin. Je me mis à repenser à mon père. Cet homme désespéré, fou à lier, qui m’avait envoyé là. Je le détestais tout autant, mais je me souviendrais toujours de son présent. Son cadeau m’était très précieux. Je le serrais à ce moment même dans ma main droite. Mon dé. Je revis mon père m’expliquer avec patience que le six était le nombre de la chance, sur un dé. Le plus grand et inconsciemment le plus dur à obtenir. On le remarque, quand on fait un six, alors que les deux, les  quatre, passent souvent inaperçu. Dans ses jours les plus chanceux, il avait réussi à enchaîner des dizaines de six sur son dé, et autant dire que ces soirs-là nous avions bien mangé !
En me remémorant ces images, mon poignet c’était automatiquement incliné et avait lancé le dé sur le sol. Hébété, je regardais les six points noirs, parfaitement alignés en deux colonnes de trois. C’était un signe, je le savais. J’allais trouver de l’eau. Doucement, je me levais et tentais tant bien que mal de marcher. Je réussi à tenir quelques mètres avant de trébucher et de m’effondrer violemment sur le sol. Je ne pouvais plus bouger, et je ne voulais plus bouger. J’allais mourir ici, face contre terre. Je m’y étais résolu quand j’entendis un bruit proche. Levant la tête pour voir le visage de la personne qui allait mettre fin à cette torture, j’aperçu un paquet, tombé du ciel sur une pierre proche. Rampant je m’y accrochais et l’ouvris difficilement. Dedans, six petites gourdes remplies d’eau. Quelqu’un voulait que je vive et grâce à cette personne, je vivrais.

Deux ••
Cela tenait du miracle. J’avais gagné les 55th Hunger Games. Alors que j’essayer de réaliser la chose dans le train du retour vers le district cinq, je pris conscience que ma vie, que mon être entier avaient changé à jamais.
Depuis ce jour où j’avais reçu de l’eau, ma motivation m’était revenue et j’avais décidé qu’il était temps d’agir. J’ai ainsi commencé à traquer les autres participants sans répit. Deux jours après, un festin avait eu lieu et il ne restait que trois vivants : un carrière du district un, une fille du district sept et moi-même. Je décidai de m’occuper d’elle afin de garder le plus grand spectacle pour le dernier jour : un final qui embraserait les foules. J’étais devenu violent, et fou à lier. Je savais qu’une seule chose pourrait apaiser mes maux : Elisi baignant dans son sang. Si la gamine avait été maligne, elle serait venue avec moi. Je l’aurais alors sauvegardée jusqu’au dernier moment et me serait sacrifié pour la sauver. Quelle idiote ! Elle allait payer ce choix.
Lobelia était le prénom de la fille que je tuais en premier. Ayant perdu mon arc et mon canif lors du festin, je la poursuis une pierre à la main. Elle trébucha et je fondis sur elle, lui défonçant le crâne avec le bout de roche. Quand elle fut morte, je dû me forcer pour arrêter de la cogner. Une haine grandissante s’éveillait en moi, et une certitude nouvelle : celle de ma victoire. Même si tuer le carrière fut moins facile, je réussi à mettre fin à ses jours, non sans égratignures. Mais bien sûr, soigné par les médecins du capitole, c’est propre comme un sous neuf que je rentrai dans mon district.
Mon dé roulait entre mes doigts tandis que je réfléchissais à mon retour imminent. Je décidai de m’adonner à un jeu : celui du Oui, non ou peut-être. Un jeu basique qui avait bercé ma jeunesse, chaque fois que j’avais une question fermée à poser. Le un représentait un oui, le deux représentait un non et les autres chiffres signifiaient qu’il me fallait attendre pour connaître la réponse. Mais cette fois-ci, je n’avais presque pas besoin de la réponse du dé pour la question que j’avais en tête : Seras-tu clément Jaime ? Les épargneras-tu ? Mon instinct me soufflait déjà quel résultat serait tiré, mais pour le plaisir, je lançais le dé. Deux.  
Quelques heures plus tard, j’étais arrivé au district cinq. Je restais calme devant les caméras mais je jubilais : Elisi se sentait coupable, elle avait vu ma folie et ma colère et avait peur. Mon père quant à lui semblait croire que rien n’était de sa faute et que j’allais forcément lui pardonner. Qu’il était naïf ! Tout comme je l’avais été en pensant qu’Elisi se porterait volontaire pour les Jeux. D’ailleurs, je remarquais rapidement qu’elle avait l’air en froid avec mon père : il l’avait surement beaucoup grondée de sa transgression. Mais elle allait subir pire, tout comme lui.
Ma mère par contre, ne serais que très peu victime de mes colères. Même si elle n’avait pas retenu mon père dans sa folie de nous envoyer à la mort, c’était sa seule erreur. Elle me semblait être celle qui avait été le plus touchée par la mort de Phoebe, et son regard vide montrait qu’elle n’était toujours pas remise. Et puis, quand elle m’avait vu de retour, devant les caméras, elle avait pris mon visage entre ses mains et m’avait souri. Je ne m’y attendais pas car cela faisait une éternité que je ne l’avais pas vu sourire, ni même me regarder dans les yeux. Le baiser qu’elle m’avait ensuite déposé sur le front était sincère. Il voulait dire : "D’accord Phoebe n’est plus là, mais un de mes enfants m’est revenu."

Quatre ••••
Le jour perçait à travers les rideaux de la maison. Cette maison, ce n’était pas la mienne mais celle d’une riche femme du capitole, amie du Président Snow auprès de laquelle il m’avait introduit. Je me devais de venir chez elle quand elle en ressentait l’envie, comme c’était le cas avec plusieurs femmes. Le Président Snow se servait des vainqueurs les plus appréciés de cette manière et nous n’avions pas le choix. Je dois avouer de toute façon que cela ne me déplaisait pas, la plupart du temps.
« Oh tu devais être fatigué hier mon chou, tu t’es endormi avant que je n’ai eu le temps de te raconter les derniers potins ! »
Il était vrai que je me servais souvent de mes "clients" pour m’informer de tout et n’importe quoi.
« Oui c’est vrai, j’ai beaucoup à faire en ce moment, je suis vraiment désolé d’une telle impolitesse. Malheureusement, je vais devoir y aller, le devoir m’appelle ! Les Jeux, vous savez… Mais n’hésitez pas à me contacter si vous vous ennuyez de moi ! »
C’est ainsi, en un clin d'oeil charmeur, que je pris congé, conscient que ce retard n’était pas bon pour le planning du reste de la journée. Je devais d’abord effectuer un travail pour Greslin. Greslin était un malfaiteur, un malfrat qui me trouvait quelques petits boulots par ci par là. J’avais des employeurs comme lui au district cinq et au capitole où je passais le plus clair de mon temps, et ils me servaient sur un plateau des petits meurtres, vols ou tortures en tout genre, qui me permettaient de me défouler.
Ce matin-là, mon objectif était de tuer une famille de trois personnes (père, mère et jeune femme), qui avaient apparemment fait quelque chose qui avait déplu à mon employeur. Peu importe ce que c’était d’ailleurs, cela ne m’intéressait pas. Avant d’y aller, par réflexe, je jetais mon dé. Quatre. J’avais appris à le comprendre comme jamais, et ce quatre-là n’était pas normal. Je devais tuer trois personnes or aujourd’hui, c’est quatre morts qu’il y aurait. Sans réfléchir à qui le dé pouvait bien faire référence, je parti effectuer mon travail.
C’était facile, comme toujours. Je n’avais pas d’émotions, aucune culpabilité, aucun regret. Ce fut fait rapidement et sans bavure : personne ne pourrait jamais remonter jusqu’à moi. C’est donc détendu et serein que je me rendis dans les beaux quartiers du capitole pour visionner les jeux avec d’autres mentors. Car oui, cette responsabilité était aussi mienne. Depuis que j’avais gagné les jeux vingt-deux ans auparavant, j’occupais le poste de mentor. J’y étais bien forcé car je n’avais pas encore pu être remplacé. Ce n’était pas une activité qui me ravissait, même si me retrouver au cœur de l’action n’est pas toujours déplaisant. J’avais vu tellement d’enfants de mon district partir sans jamais revenir que l’approche des Jeux était toujours compliquée à gérer pour moi. En plus, je n’étais pas un très bon mentor : en règle générale j’essayais de ne pas m’attacher, de tenir une certaine distance avec mes apprentis. J’essayais de les aider sans trop me voiler d’illusions et sans leur en donner. Quand j’étais de bonne humeur, je leur semblais sympathique et utile, mais quand mes démons me rattrapaient, il ne valait mieux pas pour eux qu’ils soient là.
Arrivant à destination, je songeai au tribut masculin de mon district, déjà mort, et à la jeune fille encore en lice dans ces 77th Hunger Games : Pyrrha. Et soudain je compris l’appel du dé du matin, c’était évident : elle était la quatrième, aujourd’hui, elle allait mourir. J’aurais aimé me tromper mais j’avais raison.

Hannibal S. Llewelyn a écrit:

OMGGGGGGGGGG BIENVENUE
EXCELLENT CHOIX DE SCENARIO .
Tu vas voir à quel point Amarinda est une rpgiste exceptionnelle, tu vas t'éclater en rp!

Bon courage pour ta fiche.