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fermeture du forum le forum ferme ses portes après six ans d'existence. merci pour tout, on vous aime. |
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| alexis ▪ when the levee breaks | |
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Auteur | Message |
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| Sujet: alexis ▪ when the levee breaks Mar 9 Juil - 10:40 | |
| khloé alexis grey❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞ Mon nom, c'est Alexis. Alexis Grey. Un nombre très restreint de personnes savent qu'il s'agit d'un nom de contrefaçon puisque je m'appelle en réalité Khloé West. Ce sont mes parents adoptifs qui m'ont rebaptisée, pensant effacer de ma mémoire ce qui y est toujours marqué au fer blanc. Comment pourrais-je oublier ? Oublier que je ne suis pas moi ? Plus moi ? Reprenons depuis le début. Moi, Khloé West, petite fille, je vivais dans le district dix avec mes parents et mon petit frère, Callum. Je me souviens encore de ma mère qui racontait toujours cette anecdote. Lorsque Callum est né et que j'ai pu m'en approcher, c'est cette phrase que j'ai prononcé en premier : « Tu crois qu'il m'aime déjà ? » Et il m'aimait déjà. J'avais six ans, à l'époque. À douze ans, mes parents sont morts. Mon frère m'a été enlevé. Et moi, je suis devenue Alexis. Les humains à qui j'ai été confiée vivaient dans le district deux, avec leur mode de vie si différent de ce que j'avais connu jusque là. Je ne m'en suis jamais vraiment accommodée. Pas du tout, même. Adolescente rebelle, les souvenirs étaient encore trop vifs pour que leur morale de riches pro-capitole ne parvienne à m’endoctriner. Ma famille détruite témoigne de leur barbarie et j'en ai fais ma vendetta. À ma majorité, lorsque je suis devenue trop vieille pour la moisson, je suis entrée chez les pacificateurs. Contrainte et forcée. Mon cœur n'en est pas moins brûlant de rébellion. Aujourd'hui, à vingt-sept ans, j'ai mûri. J'ai une mission à accomplir, et je compte bien me servir de toutes les possibilités que j'ai pour la mener à bien. c'est vital. Peu importe les imbéciles me pensant trop extrême ou trop passionnée. Callum est mon frère. Mon frère. L'amour que j'éprouve pour cet être disparu est infini. Il contrebalance celui que j'ai du mal à ressentir pour les autres. Je ne suis pas insensible, vous savez, bien au contraire. J'ai toujours été très tendre avec les gens que j'aime, mais je suis si secrète et indépendante qu'ils se comptent sur les doigts de la main. Comment se faire des amis lorsqu'on ment sur la presque totalité de son existence ? Comment apprécier les pro-capitoles ? Comment approcher ceux qui me ressemblent, les rebelles, sous ma casquette de pacificateur ? Ces faux-semblants me rendent folle. Mais Callum est ma priorité pour l'instant. Alors, je pourrai me permettre de souffler un peu. Ça ne m'est pas arrivé depuis longtemps. Pourtant, j'étais exubérante et spontanée, autrefois. Me suis-je perdue en chemin ? J'ai à ce point changé ? Je l'ignore. about games and relative.
➺ COMMENT VOIS-TU TA MORT ? Pendant des années, je la voyais sans cesse et uniquement dans l'arène. Beaucoup s'entraînent, dans le district deux, pour les jeux. Je m'entraînais aussi, mais pour une toute autre raison. Je m'entraînais pour moi. Pour être forte. Jamais je ne me serais portée volontaire. Mais comme tous les adolescents, je craignais d'entendre mon nom être associé aux tributs. Puis je suis devenue trop vieille, et j'ai arrêté de voir ma mort. J'aimerais une mort noble. Combattant pour ce qui est juste. Pas une mort de martyr. Une mort simple. Rapide. Mais en réalité, je ne vois pas ma mort. Je n'y pense pas, et lorsque malgré moi, j'en entrevois les contours, je ferme les yeux et pense à autre chose. Se soucier de sa fin, c'est la précipiter.
➺ APPRÉCIES-TU LE VISIONNAGE DES JEUX ? Apprécier ? Comment peut-on apprécier de voir des enfants être envoyés à la mort sans le moindre scrupule ? À croire que les gens ne se rendent pas compte de ce qu'est la mort. De ce qu'est de perdre quelqu'un qu'on aime. Et non content d'arracher les fils, les filles, les frères, les sœurs d'innocents, le Capitole s'en amuse, s'en divertit, rabaisse ces horreurs au rang de show télévisé. Les habitants de Panem ne sont pas des humains, ils sont des animaux. Des jouets, des pantins. Cette simple phrase n'est-elle pas suffisamment abominable ? Ordonner à des enfants de s'entretuer pour l'amusement ? Les districts ont perdu la révolution, sont asservis. Ils sont chaque année humiliés en ce souvenir, et ils aiment ça. Si j'aime visionner les jeux ? Je ne visionne pas les jeux.
➺ QUE PENSES-TU DE LA RÉVOLTE ÉCHOUÉE ET DES REBELLES ? Les représailles m'effraient. La purge a eu lieu, mais je crains qu'on n'aie pas fini d'en entendre parler. Il y a les jeux, et ils sont capables d'être si barbares, même en temps de paix, qu'aujourd'hui, au crépuscule d'une révolte d'une telle ampleur... Sur le moment, j'étais pour, parce que je pensais vraiment qu'on pouvait gagner. Et je serai toujours pour. Maintenant, j'attends, et j'observe, j'écoute. Panem est affaibli, les habitants sont affaiblis. Qui sait ce qui peut encore arriver.
➺ AS-TU PRIS PART AUX DERNIERS ÉVÉNEMENTS, QUE CE SOIT POUR OU CONTRE LE CAPITOLE ? Plus ou moins. Ma couverture m'a empêchée de participer autant que je l'aurais voulu, et j'ai failli l'envoyer valdinguer plus d'une fois, mais j'en ai encore besoin, et c'était tout ce qui comptait. Alors j'ai été un gentil petit pacificateur. J'ai arrêté des rebelles, j'ai interrogé des rebelles. Mais j'ai également fait tout ce que je pouvais pour épargner ces rebelles sans qu'on ne me soupçonne. J'étais bien plus laxiste que d'autres, moins farouche. Juste ce qu'il faut pour faire illusion. Ce n'est pas faute d'avoir tenté de rester au Capitole pour assurer la protection des dirigeants, pourtant. J'ai tué. Plusieurs fois. À contrecœur. J'ai aussi malencontreusement mal menotté des prisonniers. Je faisais ce que je pouvais.
➺ QUEL EST TON OPINION SUR LES PACIFICATEURS, LEUR RÔLE, LEUR COMPORTEMENT ? Les pacificateurs sont les bulldogs du Capitole. Ce nom de pacificateur n'est qu'une illusion. Ils ne chercher pas à pacifier, simplement à assurer la soumission du peuple de Panem. Malgré moi, ils m'ont enrôlée. Devoir faire semblant d'approuver cette fonction me rend malade. Mais c'est nécessaire pour l'instant. Je ne perds pas espoir, pourtant, en découvrant au fil des jours des pacificateurs différents. Coincés, eux aussi. Ou simplement indifférents. Les énergumènes profitant de leur pouvoir pour faire régner la terreur dans les districts ne sont pas aussi nombreux qu'on pourrait le croire. Pas à ma connaissance, du moins. Certains ont même des intentions louables. Ils ne font qu'exécuter les ordres, même si ce simple fait peut parfois se révéler fatal. Je n'aime pas les pacificateurs. Et j'ai horreur de devoir en faire partie. Je ne peux pas dire que je les déteste, pourtant. Sauf exception, ils ne sont pas les plus à blâmer. Beaucoup, comme moi, ferment souvent les yeux.
➺ CROIS-TU AU BONHEUR ? Hormis le Capitole, quelqu'un pourrait-il répondre oui à cette question ? Le bonheur ? Maintenant ? Ici ? Je ne me rappelle pas avoir jamais été heureuse depuis mes douze ans. Ou par intermittence. D'un bonheur voilé. Des moments volés, devenus des souvenirs aussi vite qu'ils étaient devenus le présent. Je ne suis malheureusement pas ce genre de personnes qui se contentent de petits riens. Un bon morceau de pain en famille en période de pénurie. Revoir l'être aimé. Un nouveau vêtement. Ce sont, pour moi, des bribes de joie, mais pas suffisantes hélas pour me prétendre heureuse. J'aimerais avoir cette faculté de voir le bien même dans le mauvais, mais j'en suis incapable. Mais qu'importe. À l'heure actuelle, le bonheur n'est pas mon but. Je ne suis pas si ambitieuse.
➺ COMMENT TE SENS-TU QUAND LE TEMPS DE LA MOISSON ARRIVE ? Je frémis. Je tremble. Je rage et j'enrage. Chaque année, c'est vingt-trois tributs qui meurent pour rien. J'ai déjà été sommée d'encadrer la moisson dans le district deux et être confrontée aux regards effrayés de tous ces jeunes était au-dessus de mes forces. Tout me revient alors en tête. Le vide absolu dans mon esprit à chaque fois que je m'étais retrouvée à leur place. Les calculs frénétiques de mon esprit pour savoir combien de fois mon nom était inscrit. Et ceux de mes amis. Et, plus tard, la peur de perdre mon frère dans la moisson sans même le savoir. Je ne sais pas quel moment est le pire. La moisson ou les jeux. Tous deux sont les mascottes d'un système cruel et despotique.
JE VIENS D'UN MILIEU favorisé, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE n'est pas une préoccupation. DU COUP, MON NOM A 0 CHANCES/RISQUES D'ÊTRE TIRE AU SORT. J'EXERCE LE MÉTIER DE pacificateur ET POUR TOUT VOUS DIRE, J'exècre tout ce qui est en lien avec le capitole. JE SUIS DANS LE 2ÈME DISTRICT. AYANT vingt-sept ans JE ne peux plus PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET je répugne de voir arriver la prochaine moisson. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.
reality is here.
hrum hrum :singing::singing::singing: Aloooors, bonjour. Moi c'est Lou. Loup. Lula. Louise. Enfin, comme tu préfères. Je viens de Tatooine, et j'ai dix-neuf ans (ok, je les aurai à la rentrée). J'ai... pas lu la saga encore, mais le premier tome est sur la pile "à lire pendant les vacances" donc ça ne saurait tarder. (edit : il y a prescription sur cette phrase, je me suis finalement lancée et résultat, j'ai lu les trois tomes en deux jours ) Par contre, j'ai vu le film plusieurs fois, aight, sisi. Et j'ai kiffé sa race, et de ce que je sais de l'univers tout ça, le forum est genre méga bien foutu FEATURING MAGGIE GRACE © COPYRIGHT maggiegrace.tumblr
Dernière édition par K. Alexis Grey le Jeu 18 Juil - 1:28, édité 14 fois |
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| Sujet: Re: alexis ▪ when the levee breaks Mar 9 Juil - 10:40 | |
| tell us your story. Je vole. Mais est-ce la réalité ? Suis-je réellement entrain de planer, bras écartés, corps tendu, par-dessus les nuages, riant des Hommes qui, loin en-dessous, sur Terre, ne peuvent m'imiter ? J'en doute. La science à démontré plus d'une fois que les êtres humains sont incapables de s'envoler. Pourtant... Cela semble si réel. Le vent qui me fouette le visage, qui colle mes vêtements sur mon corps, est bien trop vrai pour que ça ne soit qu'un effet de mon imagination. Les nuages que je traverse, les faisant exploser en centaines de petits morceaux de coton blanc et doux, et qui me recouvrent d'eau non plus, ne peuvent être un délire. Tout cela est trop bien imaginé, je serais incapable de créer dans ma tête quelque chose de semblable. Et d'ailleurs, pourquoi le ferais-je ? Je vole. J'admets que le fait que je flotte dans le ciel est assez invraisemblable. Et puis de toute façon, comment serais-je arrivée jusque là ? Je ne me souviens de rien. Juste le ciel et les nuages à perte de vue. Je ne parviens pas non plus à me rappeler depuis combien de temps je suis là. Ni comment j'y suis arrivée, ni pourquoi j'y suis, ni comment je vais retourner au sol. S'il existe un moyen pour redescendre. À moins que ce ne soit un moyen particulièrement enfantin qui consisterait à simplement se pencher en avant et foncer en piqué sur la Terre, je ne vois pas trop de quelle façon j'allais procéder. Mais après tout, je n'étais pas pressée. Voler était tellement plus beau que de vivre. Je vole. Soudain, la peur remplace le bonheur et l'excitation, et me tord le ventre. Maintenant que j'y réfléchis, je suis incapable de me souvenir ce qu'était ma vie avant d'arriver ici, parmi les nuages. Même en me concentrant et en réfléchissant très fort, aucun souvenir de ma vie ne me revient en mémoire, si ce n'est cet univers de bleu. Je sens mes sourcils se froncer, par-dessus mes yeux. Le doute s'empare de moi, tout doucement. Suis-je toujours Khloé West ? Non, je suppose que non. Sinon, j'aurais un passé, j'aurais une identité. Et à en juger par l'absence d'un quelconque souvenir sur ce qu'avait été ma vie, sur l'absence totale de certitude sur mon nom, mon âge, ceux de mes parents, sans compter le fait que ce nom de Khloé West m'était bizarrement étranger, étrangement voilé, comme s'il était séparé de moi par quelque chose de flou, j'étais à peu près certaine, sur le moment, de n'être plus personne. Mais était-ce si grave ? Étais-je obligée de me connaître pour continuer d'exister ? Ne pouvais-je pas continuer à voler sans savoir qui j'étais ? Sans chercher à pousser plus loin, j'en doutais. Mais j'aurais tellement aimé pouvoir y croire. Un changement presque imperceptible du vent me fit revenir à moi. En moins d'une seconde, je compris que toutes ces questions que je me posais resteraient à tout jamais sans réponses. Peut-être était-ce mieux, d'un côté. Ça n'a plus d'importance, à présent. Je ferme les yeux. Je tombe.
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Je jette un regard à droite, puis à gauche. Personne. Discrètement, je tire un petit morceau de papier cartonné de ma manche. Plié en huit, il tient parfaitement dans mon vêtement et de façon totalement invisible. Tant mieux. Les pacificateurs qui m'ont conduite au district deux n'ont pas été aussi scrupuleux qu'ils auraient dû l'être. Je crois bien que je n'étais pas censée garder quoi que ce soit me rappelant ma précédente famille - ma vraie famille. Et leur boulot, c'était de veiller à ça. Ils l'ont fait, bien sûr, mais ça ne devait guère les amuser plus que ça de fouiller une enfant de douze ans qui ne pourrait s'en prendre qu'à elle-même si elle perdait la tête en ressassant des mauvais souvenirs encore et encore. Je ne perds pas la tête. Je ne pleure pas. Oh, bien sûr, j'ai pleuré. Mais plus maintenant. Maintenant, chaque fois que je sors en secret ce souvenir, je me sens forte et déterminée. Mes parents me manquent toujours, et cette vague de douleur qui me submerge quand je pense à eux ne s'adoucira certainement jamais mais c'est à lui que je pense le plus. Lui. Callum. Vivant mais si loin. Il n'a pas été placé dans le même district que moi. La vérité c'est que je n'ai aucune information le concernant mais je suis certaine qu'ils ne nous auraient pas laissés dans le même district. Si proches l'un de l'autre. Ils auront fait les choses bien. Tout doucement, le bout de mes doigts caresse les joues roses d'un enfant blond et souriant. Il avait à peu près cinq ans lorsque la photo a été prise. Mais ça me suffit pour revoir la frimousse qu'il avait lorsqu'on a été séparés, le rire qu'il avait fait résonner quelques minutes plus tôt. Cette vieille photo m'aide à supporter ma mère - qui n'est pas maman - et surtout, mon père - qui n'est vraiment pas papa. Il n'en dit rien mais je le sais : il attend impatiemment le jour où je me porterai volontaire comme tribut du district deux. Des fois je me demande même si ça n'est pas la seule et unique raison pour laquelle il souhaitait tant des enfants. C'est complètement idiot. Prendre la peine d'élever des enfants pour ensuite les envoyer se faire tuer à coup sûr ? Il peut toujours courir. S'il y a bien une chose que je déteste par-dessus tout, et même par-dessus la viande d'écureuil, c'est bien le Capitole. Le Capitole et tout le reste. Les Jeux, les tributs, les pacificateurs. Je n'en dis rien, parce que mon père et ma mère disent énormément de bien du Capitole mais si je pouvais, je changerais complètement Panem. Personne ne serait supérieur à quelqu'un d'autre, personne ne serait obligé d'envoyer ses enfants se faire tuer. Malgré moi, je repense à Grimm. C'est mon cousin. Enfin, c'était mon cousin. Il est mort dans l'arène, l'année dernière. Il avait l'âge que j'ai à présent. Seize ans. Instinctivement, je sers la photo contre mon cœur. Je ne veux pas y aller. Je ne peux pas. Par pitié, je ne veux pas aller dans l'arène. Je dois te retrouver avant. Je dois... Je me fige en entendant des pas. Ma mère. Non, mon père ! Je détale à toutes jambes, me prends les pieds dans le tapis, rattrape de justesse mon trésor qui m'échappe des mains puis me jette enfin sous ma couverture, le cœur tambourinant contre ma poitrine. Fort. Si fort qu'il m'arrache une grimace et me coupe le souffle. Je crois que ce n'est qu'au bout de vingt minutes d'un silence de mort que je finis par retrouver mon calme. Jusqu'à sombrer dans un sommeil agité. Le rêve. Toujours le même rêve. Je vole. Mais est-ce la réalité ? Puis... « Callum ? Callum ! Qu'est ce que tu fais ? » Il lève vers moi un regard étonné et s'arrête de dessiner. Ses grands yeux si expressifs flottent devant les miens comme pour me capturer. Tournent, tournent, m'enveloppent. Ce ne sont plus les yeux de Callum. Ce sont ceux d'un pacificateur. Je hurle. Callum pleure. Je sens un couteau étroitement serré entre mes doigts aux jointures blanches. Je hurle à nouveau. Mais il y a quelque chose de bizarre. Le son explose à mes oreilles et pourtant, il semble loin. Si loin. Comme si je n'étais pas vraiment là. Un écho. Je suis un écho. J'ai envie de pleurer, mais les mains de Callum qui s'agitent désespérément dans ma direction m'en empêchent et je cours, cours, cours. Encore, encore, et encore. Sans jamais parvenir à les rattraper pourtant. Pourquoi ? pourquoi ils s'éloignent irrévocablement ? Pourquoi je ne suis pas assez rapide ? « Callum ! Callum ! » Un rire quelque part. Brusquement, je n'avance plus. Je serais même projetée en arrière si quelque chose ne me retenait pas. Je m'agite, je m'agite, j'essaie de ronger les fils qui me retiennent à la croix d'attelle avec les dents. Je pleure à présent. Et le rire décuple, jusqu'à m'en faire mal à la tête. « ... Il a été décidé que les enfants Khloé et Callum West, fils et fille des rebelles précédemment arrêtés Trey et Eris West, seront placés dès maintenant et séparément, dans des familles d'accueil spécialement choisies... » récite une voix depuis le ciel. Une voix qui me chatouille les entrailles. C'est la voix de Callum. Callum ? Callum ! Callum ! Je braille son prénom inlassablement, avec l'espoir vain qu'il m'entendra et prendra pitié. Callum, reviens ! Puis la voix rit à nouveau, et ça n'est plus la sienne. « Vous n'avez pas le droit ! » je m'entête, haletante tant mes ruades m’essoufflent. Puis, plus rien. Le vrai rien. Le noir. Le noir dans les yeux, le noir dans les oreilles, dans le nez. Je pourrais être dans l'espace mais même la lune a pris congé. Je flotte. Un temps. Un temps. Un temps. Jusqu'à dégringoler, infiniment. « Non ! » je hurle. Je hurle toujours en rouvrant sèchement les paupières. Silencieusement. Dans mon sommeil, l'oreiller a étouffé mes cris. Peut-être est-ce mon inconscient qui s'arrange pour pouvoir me torturer sans avoir à subir les réprimandes de mon père. Lui comme moi sommes toujours à cran lorsque la moisson approche. Frottant mes yeux avec mon poing, je me redresse sur le coude et attrape d'une main tremblante le verre d'eau qui trône à côté de mon lit. J'ai du mal à avaler l'unique gorgée que je prends mais j'ai besoin de frais pour remettre mes idées au clair. « Je te promets. Je te promets. » je répète tout bas. Puis je me laisse retomber sur le matelas, reste immobile un temps. Je rabats la couverture sur ma tête et referme les yeux dans un souffle. Callum.
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Une main s'agite devant mes yeux. « Grey ? » Une main rapidement agacée qui se transforme en une poigne qui me secoue sèchement l'épaule. « Grey ! Alexis Grey ! » La voix s'énerve et finit par me faire revenir à moi. « Quoi ? Quoi ! » je l'agresse en me dégageant. Se dresse face à moi l'un de mes nombreux jumeaux. Sous l'uniforme se cache un total inconnu, mais aux yeux de Panem, nous sommes pareils. Des pacificateurs. Rien de plus que des uniformes blancs. À son froncement de sourcils, je sens que ma réaction l'irrite suffisamment pour qu'elle prenne le pas sur l'étonnement. « T'es dans les remparts, exact ? Amène-toi. C'est l'heure. » Les remparts. Entre nous - ou du moins, entre eux, ceux du Dix - on surnomme "remparts" les pacificateurs chargés de veiller à la sécurité du maire du district durant la moisson. La moisson. Malgré les années qui me séparent du statut de tribut potentiel, j'en frissonne encore. Je revois tous les enfants du Deux contraints - ou non, beaucoup se portaient volontaires - à se rendre dans l'arène. Et plus tôt, vestiges d'une mémoire moins accessible, ceux du Dix. Et voilà que je devais à nouveau supporter ça. Je soupire, hoche vaguement la tête et lui emboite le pas. Instinctivement, je détourne la tête vers l'enfant que j'observais avant d'être dérangée. Il a disparu. Ses vêtements élimés mais certainement plus beaux que tous les autres ne pouvaient indiquer qu'une chose : il était moissonable. Et terrifié, certainement. Ses traits détendus en un rictus larmoyant étaient explicites. Peut-être est-ce mieux ainsi. Qu'il ait foutu le camp avant que l'inconscience se fraie un passage dans mes résistances. Quelques secondes de plus et je courrais vers lui pour l'emmener, le cacher, l'arracher à un destin peut-être macabre, très certainement cruel. Mes poings se serrent sans que je ne puisse me contrôler. Reprends-toi, Alexis ! Reprends-toi ! Je me morigène jusqu'à ce qu'il s'arrête et il me reste suffisamment de bon sens pour m'en rendre compte et ne pas lui foncer dedans. J'ignore pourquoi je suis à ce point affectée depuis que je suis ici. Non. Non, c'est idiot. Bien sûr que je sais. Le gars me parle mais je l'ignore. Il m'indiffère complètement. Comme la majeure partie des pacificateurs. Je méprise ces gens. Seule une poignée d'entre eux trouve grâce à mes yeux. Pourquoi l'écouterais-je ? Parce que je m'étais déjà fait prendre en train de rêvasser. Si cela arrivait plusieurs fois de suite, ça éveillerait les soupçons. Aussi, je reprends le fil de son monologue, tandis qu'il m'explique que mon boulot se résumera à suivre les autres, qui connaissent la marche à suivre et les lieux comme leur poche. « Pigé ? » qu'il fait finalement. Le regard torve que je lui offre en guise de réponse achève de celer l'inimité entre nous. Il tourne les talons et me laisse aux côtés d'un petit groupe de pacificateurs. On attend le maire ici. On l'accompagne dehors. On attend. On le raccompagne à l'intérieur. Pas particulièrement compliqué comme boulot. Il ne fait que son propre boulot en me détaillant l'opération comme si j'étais une imbécile mais je ne peux pas m'empêcher de me montrer teigneuse envers mes collègues. D'abord, pour ce qu'ils sont. Des pacificateurs. Je sais pertinemment que tous ne sont pas là par choix et gaieté de cœur. J'étais même parvenue à me nouer d'amitié avec un pacificateur du district trois, proche de la retraite, dont le parcours compliqué avait abattu une à une mes barrières. La vérité, c'était que je n'attendais que ça, de pouvoir enfin respirer librement, ne serait-ce que quelques secondes. Être moi. Poser les armes - au propre comme au figuré. Sourire sincèrement. Être agressive n'était pas dans mes habitudes autrefois, bien au contraire. Ensuite, cet uniforme, le leur, le mien, me rappelle mon père. Mon père et son amour pour le Capitole qui l'avait poussé à, une fois la déception rageuse de ne pas voir sa fille choisie pour les Jeux passée, lui faire intégrer les rangs des pacificateurs de force. Je crois que ça, plus que tout, me rend totalement incapable de lui pardonner d'être ce qu'il est. Qui me rendrait totalement hermétique à ses souffrances, son malheur, sa décrépitude. Je n'ai plus entendu parler de lui depuis des années. Une fois formée, j'ai mis un point d'honneur à rompre définitivement le lien qui me soudait à cette famille. Je n'ai gardé que mon nom, comme couverture. Couverture qui, à présent, englobe également ce métier. Mon métier. Pacificateur. J'ai mis longtemps à pouvoir me regarder dans une glace sans grimacer. Machinalement, tandis que les autres s'agitent, je passe le pilote automatique. Je ne pense plus à rien, sinon à mon frère, tandis qu'on entoure le maire avec méthode, qu'on passe la porte d'entrée sans ciller une seconde face au soleil qui nous expose ses rayons brûlants en pleine figure. Entraînement. Entraînement. Et entraînement. Je dois admettre que c'est utile. Dégueulasse, mais utile. L'avantage aussi, lorsqu'on est pacificateur, c'est qu'on a pas à applaudir avec les autres lorsque le nom d'un tribut est tiré au sort. Juste à rester droit et vif. Ça me convient. Malgré moi, j'écoute. J'observe. Me demandant si j'allais reconnaître un nom ou un visage autrefois connu. Mais non. Rien. Le district Dix s'efface peu à peu de ma mémoire. J'ai envie de grogner de rage. Le temps de me reprendre, je suis de nouveau sollicitée. Je trottine jusqu'à ma position, arrière gauche du maire, et nous filons à l'intérieur du palais de justice. Mon boulot ici étant a priori terminé, je prends congé auprès de l'organisateur qui hoche à peine la tête. Maintenant, mon quotidien va se résumer à nouveau à faire des patrouilles, jusqu'à que mon chef ne me sollicite à nouveau pour une mission particulière. Ce qui peut arriver dans cinq minutes comme jamais. Aussi, je pars sans trop m'éloigner. Je fuis sans jamais diverger. Je vais devoir rester collée dans les alentours de ce point culminant pendant au moins les vingt-quatre prochaines heures. Ça m'énerve. J'aimerais aller faire un tour au marché. On y allait souvent, avant. Mais j'imagine que je ne serais pas la bienvenue là-bas, moi, le pacificateur. Le temps que je parvienne à convaincre les gens de ma bonne foi, je serais peut-être déjà affectée dans un autre district. Puis le temps passe. Passe. Passe. Et je finis par connaître par cœur la rue dans laquelle je traîne depuis ce qui me semble être des heures. Et aucun appel. Rien. Il semblerait que les tributs aient pris leur train sans encombre. C'est en apercevant plusieurs silhouettes blanches, au loin, que je me donne mon signal de départ. Je quitte le perron sur lesquelles mes fesses avaient élu résidence, m'étire discrètement et tourne les talons. J'ignore où je vais, et malgré mes douze ans passés ici, je ne remets aucunes des rues que je foule. Je m'attendais à beaucoup de choses en revenant ici. Mais pas à ça. À nouveau, mon regard est attiré par la silhouette malingre d'un enfant. Un vrai, cette fois. Un garçon, de peut-être neuf ou dix ans. Je remarque tout de suite qu'il semble se cacher, ou du moins, qu'il semble se faire le plus discret possible. Suivant son regard, je comprends pourquoi il semble si torturé. Était-ce les pommes qu'il lorgnait ainsi ? Ou peut-être les fraises ? Mon cœur se serre comme chaque fois que j'ai sous les yeux la misère qui régit la vie à Panem. Sans même m'arrêter, je passe l'entrée du petit commerce et vois l'homme se figer aussitôt. Rares sont les pacificateurs qui se comportent autrement que comme des pacificateurs, ici. J'avise quelque part sur ma gauche l'enfant, que je ne parviens à voir que parce que je sais qu'il est là. Puis je souris. Du doigt et d'une voix douce, je désigne les pommes. Je suis tentée de lui faire grâce de la monnaie en trop, mais comme je ne tiens pas à éveiller les soupçons, je me contente de sortir en saluant l'homme. Sans m'y diriger directement, je flâne quelques secondes avant de dériver vers le recoin qui cache toujours l'enfant, pétrifié en me voyant arriver. Je relève la visière de mon casque et tente de l'apaiser avec un sourire mais je crois que ça ne marche pas. Alors, gentiment, je lui montre discrètement une pomme. « Je te la donne, si tu me promets de ne le répéter à personne. » je lui souffle. Il semble hésiter, mais je reste immobile. Le brusquer ne pourrait que le faire fuir. Finalement, alors qu'il a toutes les peines à soutenir mon regard pour y lire, peut-être, ma sincérité, il attrape le fruit, esquisse un sourire furtif et un hochement de tête assorti, avant de filer. Je reste là quelques secondes, le visage en direction de sa trajectoire, avant de finalement me relever. Et là, à quelques pas de moi, de l'autre côté de la route, une femme me fixe. Je comprends tout de suite qu'elle a vu toute la scène. Mais il y a quelque chose d'étrange. À la façon dont ses yeux, qui ont la méfiance et la curiosité d'un animal qu'on appâte, me détaillent, je ne peux m'empêcher de me demander si elle fait partie de ceux qui ont autrefois connu et se souviennent encore de Trey et Eris West. Anciens chefs rebelles de ce district. Je ressemblais beaucoup à maman quand j'étais petite. Suis-je devenue son portrait craché, en grandissant ? Est-ce son visage qu'elle a aperçu, sous mon casque ? La bile me montre aux lèvres mais mes traits restent impassibles, tandis que je rabats ma visière sur mon visage. Plus les gens me remarquent, moins ma couverture est solide. Et malgré mon envie de hurler au monde que c'est moi, Khloé, moi, une rebelle, et même la fille de Trey et Eris West, je me contiens, serre les dents, me mords les lèvres, dresse devant elles un index intimant le silence et file à mon tour. Je ne peux pas me permettre de commettre la moindre erreur. Je ne peux pas. Mon objectif en dépend, et seule ma couverture est précieuse pour l'atteindre.
Dernière édition par K. Alexis Grey le Ven 19 Juil - 2:07, édité 12 fois |
| | | Gemma K. Mubstin △ correspondances : 4141 △ points : 0 △ multicomptes : Ø △ à Panem depuis le : 16/04/2012 △ humeur : Floue. △ âge du personnage : Vingt-et-un △ occupation : Danseuse.
| Sujet: Re: alexis ▪ when the levee breaks Mar 9 Juil - 10:44 | |
| Bienvenue officiellement |
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| Sujet: Re: alexis ▪ when the levee breaks Mar 9 Juil - 11:46 | |
| Bienvenue |
| | | Swain Hawkins △ correspondances : 5710 △ points : 0 △ à Panem depuis le : 18/06/2012 △ humeur : I'm a fucking monster. △ âge du personnage : 38 y.o.
| Sujet: Re: alexis ▪ when the levee breaks Mar 9 Juil - 12:31 | |
| Bienvenue sur MJ |
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| Sujet: Re: alexis ▪ when the levee breaks Mar 9 Juil - 12:33 | |
| bienvenue j'avais un lien avec l'ancienne toi fighting pour ta fiche |
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| Sujet: Re: alexis ▪ when the levee breaks Mar 9 Juil - 12:52 | |
| Bienvenue sur MJ Bon courage pour la fin de ta fiche |
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| Sujet: Re: alexis ▪ when the levee breaks Mar 9 Juil - 15:26 | |
| Merci beaucoup @siska, on pourra revoir tout ça, si tu veux (abbey ) (c'est très bizarre, 6K c'est le nom d'un magasin où je vais très souvent ) |
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| Sujet: Re: alexis ▪ when the levee breaks Mar 9 Juil - 16:47 | |
| Bienvenue sur le forum Bon choix de scénario ! Et j'adore ton avatar et sa robe. Bon courage pour ta fiche en tout cas. |
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| Sujet: Re: alexis ▪ when the levee breaks Mar 9 Juil - 17:05 | |
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| Sujet: Re: alexis ▪ when the levee breaks Mar 9 Juil - 17:08 | |
| C'est Wash qu'il faut remercier pour le scénario Et j'avouuuuue, elle est trop canon sur cet avatar, et barbapapa est classe aussi merci |
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| Sujet: Re: alexis ▪ when the levee breaks Mar 9 Juil - 22:19 | |
| Tétroséxy J'te quiero trooooooooooop d'avoir pris ma soeurette la créatrice de mon scénar' est entrain de se faire massacrer aux jeux Wash ne pouvait gère avancer Encore trop merci je m'empresse de lire tout ça |
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| Sujet: Re: alexis ▪ when the levee breaks Mar 9 Juil - 22:29 | |
| J'te quiero trop d'avoir créer la soeurette chuuuuu, alex va user de son pouvoir de pacificateur pour la sauver, naméo. Dis-moi si le moindre petit détail t'embête. j'ai pas l'habitude de prendre des scénarios, alors je veux pas faire n'importe quoi |
| | | Avalon R. Sweenage △ correspondances : 13212 △ points : 2 △ multicomptes : dely, ridley, dahlia △ à Panem depuis le : 23/04/2011 △ humeur : mélancolique △ âge du personnage : vingt-deux ans △ occupation : garde d'enfants
| Sujet: Re: alexis ▪ when the levee breaks Mer 10 Juil - 19:11 | |
| Bienvenue sur MJ Maggie est sublime Bonne chance pour la fin de ta fiche |
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| Sujet: Re: alexis ▪ when the levee breaks Mer 10 Juil - 22:54 | |
| T'inquiètes pas, pour l'instant j'aime beaucoup J'aime ta façon d'écrire aussi sans fautes baybi Et puis, j'aime bien voir comment les gens comprennent le scénar', et qu'ils se l'approprient un peu Bref, j'te kiff quoi |
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| Sujet: Re: alexis ▪ when the levee breaks | |
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| | | | alexis ▪ when the levee breaks | |
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