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district 13. cobie smulders & chris hemsworth
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 don't underestimate what can happen (hilda)

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Jorah E. Baÿs-Galor
DISTRICT 13
Jorah E. Baÿs-Galor
△ correspondances : 461
△ points : 2
△ multicomptes : ∇ aiden
△ à Panem depuis le : 11/11/2012
△ humeur : ∇ coincé entre le marteau et l'enclume.
△ âge du personnage : ∇ trente-et-un ans.
△ occupation : ∇ trafiquant, receleur, proie à temps complet.


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MessageSujet: don't underestimate what can happen (hilda)   don't underestimate what can happen (hilda) Icon_minitimeDim 3 Fév - 17:38

don't underestimate what can happen (hilda) Tumblr_m6t0kiz3NX1qhayed

don't underestimate what can happen
Tes pas effleurent le sol sans laisser la moindre traces, des feuilles mortes recouvertes d'une fine pellicule de neige s'envolent alors que ton pieds prends appuie sur une souche d'arbre, mort depuis bien longtemps. Ton souffle est mesuré, presque militaire, tu sembles respirer avec facilité alors que tu devrais normalement être épuisé de courir. Tu cours, sans trouver de cachette, de repéré abandonné par les rebelles qui pourrait te servir d'abri le temps que les chiens de gardes à tes trousses finissent pas s'épuiser. Tu pourrait courir des kilomètres et des kilomètres, n'est-ce pas Jorah ? La fatigue musculaire n'est rien de plus qu'un piège de l'esprit, tu ne l'as que trop bien appris durant toutes tes années de cavales et de courses affolantes dans les bois et les forêts. Un bruit de pas claquant sur le sol se fait entendre à quelques centaines de mètres, ils ne savent peut-être pas courir droit mais ils sont bien déterminés à ne pas te laisser filer, pas encore. Jorah, pourquoi ne les combattu pas Jorah ? Tu pourrai facilement en faire tomber quelqu'un, voir même la totalité si le cœur t'en prenait. Mais tu ne veux pas, pas tuer, pas faire souffrir alors que ces hommes ne s'y prendrons pas à deux fois avant d'enfoncer des lames dans ta chaire pour te faire avouer tes pêchés. Un arc, d'une matière aussi noble que ne l'était ton cœur auparavant, pend lâchement contre ton épaule, un carcan de flèches se balance le long de ton bras. Alistair Cornwells aurait payé cher pour un tel arsenal, et pourtant c'est la seule arme que tu ne veux pas vendre, non pas parce qu'elle est d'une beauté rarement égalée, simplement parce que là se trouve le seul vestige que tu gardes de ton ancienne vie dans le district treize. « Il est passé à ta gauche Blade ! » Une voix rugit quelque mètres derrière toi. Tu as laissé tes souvenirs prendre le dessus Jorah, et maintenant te te retrouves à devoir courir plus vite, plus loin, quel abrutit tu fait de toujours baisser ta garde dans des moments comme ceux-là. D'un mouvement rapide tu esquives une branche avant de t’engouffrer à la lisière de la forêt, le district trois se trouve à quelques mètres et pourtant tu sais que ça n'est pas la meilleure solution. Mais quelles autres solutions s'offrent à toi Jorah ? Tu ne peux pas continuer de courir, pas avec cette balle qui à effleurer ton mollet, pas avec ce sang qui coule le long de ta jambe.

Sans réfléchir une simple seconde de plus tu pénètres dans le district trois, prenant appuie sur ta jambe valide afin de mettre un peu plus de distance entre toi et ceux qui veulent ta peau. Une, deux, trois secondes, ton corps entier s’effondre le long d'un mur, le cœur palpitant, les mains moites, le cerveau en ébullition. Un air frais trace un passage dans tes vêtements, tu n'as pas peur du froid, c'est la seule chose qui te prouves que ton corps réagit encore comme il le faut. D'un mouvement te la main tu abaisses ta capuche sur ton front, enfonçant un peu plus ton corps contre le mur, abrité des regards par une palissade en pierre. Les pacificateurs sont trop bêtes pour te trouver, n'est-ce pas Jorah ? Eux qui cherchent à t'avoir depuis maintenant de longues années, eux que tu ridiculises à chaque fois que vos chemins se rencontrent. Il en faisait parti, ton père, il faisait parti des pacificateurs qui on essayés de te mettre la main dessus. Dire que tu voulais tant lui ressembler, toute ton enfance n'a été qu'un leurre, un piège, tu n'es qu'un pauvre gamin qui à vécu sans père, sans accroche, mais que va-t-on faire de toi ? Il faut que tu arrives à sortir du district trois, trop de pacificateurs ici veulent ta peau. Tu te lèves en hâte, rangeant ton arc à l'intérieur de ton sac de cuir. Il faut trouver un moyen, vite. Ta capuche et ton foulard servent à cacher ce qu'il reste de ton visage, les pacificateurs se sont engouffrés dans différentes maisons afin de savoir où se cache l'homme qu'ils pourchassent depuis plus de deux heures à travers les bois. Un homme à l'uniforme blanc t’aperçoit et, tandis que tu te diriges vers la grande place, il essaye de t'interpeller avant que tu ne disparaisse de nouveau. Une, deux, trous secondes, le voilà lancé à ta poursuite. Tes pas te mènent vers le village des vainqueurs ou tu attends, caché derrière un muret, que l'homme en blanc tombe dans le piège du chasseur. Tu traques depuis assez longtemps pour connaître les choses à faire, tu es un loup Jorah, et tes proies n'ont que très peu de chances pour s'en sortir. Le pacificateur entre en trombe dans le jardin et, d'un coup de coude rapide et efficace, il se retrouve à terre sans même avoir eu le temps de te voir. Une main plaquée contre sa bouche tu le traînes derrière un parterre de buisson laissés à l'abandon. Le village des vainqueurs n'est presque jamais habité surtout que le district trois ne compte encore aucuns vainqueurs à sont actif, pauvre pauvre district trois, vos petites habitations sont sur le point d'être saccagées par un homme cherchant un moyen de s'abriter.

Tu ne peux pas allumer de feu dans la maison, même un idiot serait qu'il ne faut pas allumer de feu dans une maison censée être inhabitée, et tu n'est pas un idiot, n'est-ce pas Jorah ? Tu as étouffé le bruit du verre lorsque tu as brisé la fenêtre d'un coup de poing, l'expérience de la traque et de la planque ont fini par t'apprendre les rudiments de la dissimulation. Ne rien faire, ne rien dire, se contenter du minimum pour ne pas attirer l'attention des personnes. Tu prends place sur le canapé couvert d'une fine couche de poussière, attirant vers toi un morceau d'écureuil que tu as chassé dans les bois quelques jours plus tôt. L'écureuil n'est pas la meilleur viande au monde, son goût amer laisse une traîné de poudre à l'intérieur de la gorge, et pourtant tu n'en à que faire du goût que cela peut avoir. L'arc se trouve à tes pieds, reposant dans son écrin comme la plus belle des inventions que la terre est jamais portée. Il est à toi, tu es à lui, rien d'autre ne pourrait déchirer ton cœur que de voir cet arc t'être enlevé par un homme ne sachant même pas se servir d'un simple couteau. La maison dans laquelle tu viens de poser tes affaires te sembles être l'endroit le plus confortable que tu as connu durant ces deux dernière semaines, à courir tout le temps comme tu le fait Jorah il n'est pas simple de trouver un refuge capable de prodiguer autant de confort que celui-ci. Tu jettes un coup d’œil à la fenêtre avant de pouvoir enfin détendre chaque muscles de ton corps. C'est épuisant, n'est-ce pas ? De vagabonder de la sorte alors qu'une majorité de personnes veulent ta tête posée sur une pique. Pourquoi fallait-il se les mettre à dos, hein ? Les pacificateurs, le district treize, même certains habitants lambda seraient prêts à te vendre pour une bouchée de pain. Allongé sur le canapé, la main crispé sur ton corps, tu laisses ton corps se détendre peu à peu et tu arrives – enfin – à fermer les yeux pour ne plus avoir à penser à quoi que se soit.

Il est encore tôt, les rues du district sont encore plongées dans le noir et tous les habitants profitent de cette accalmie pour veiller sur leur enfants, pour apprécier ce sommeil qui ne sera que trop courte durée. Ils te font rire, ceux qui partent en révolte en pensant que leur fourche et leur pelle pourront changer les choses contre des pacificateurs armés jusqu'aux dents, contre le Capitol qui dirige Panem d'une main de fer depuis tant d'années. Si seulement ils pouvaient voir tout le bonheur que l'on ressent quand on ne compte que sur soi-même. Tu ne prends soin de personne, tu n'as à veiller sur aucun enfant, sur aucune femme qui aurait réussi à voler ce qui reste de ton cœur. Tu es seul Jorah, et tu sembles commencer à trouver le temps long dans cette maison abandonnée qui émets de craquements à chacun de tes pas. D'une main tu soulève ton arc avant de le faire glisser sur ton épaule, tandis que son sac de cuir vient s'ajuster en bandoulière contre ton flanc. Il faut que tu partes, loin de tout ça, loin de cette demeure qui ne cesse de te rappeler à quel point tu es seul, que personne ne t'attend dans un endroit que tu pourrais appeler chez toi. L'air frais s'engouffre dans tes poumons et tu respires, laissant la peur de côté pour ne fait plus qu'un avec le vent, ce vent qui couvrira tes pas lorsque tu sortira du district. Personne ne verra rien, n'est-ce pas Jorah ? La forêt semble si calme qu'elle donnerait presque la chaire de poule, tu détestes les bois, encore plus quand le soleil n'est pas encore levé. Trop de bêtes, trop de branches capables de te faire tomber. La capuche te recouvre de nouveau la tête alors que tu presses le pas pour sortir du district, pour continuer ta traques à travers tout Panem. Un craquement que le vent n'a pas réussi à couvrir ne fait entendre derrière toi, tu bandes ton arc avec une vitesse impressionnante avant de te retourner. « Hilda..» Ta voix n'est plus qu'un simple souffle accompagnant le bruissement des feuilles. Elle était la seule avec assez de jugeote pour attendre que tu sortes de ton plein grès de l'abri. Tel un loup guettant sa proie pendant des heures avant de ce décider à la prendre ne chasse. « Si j'avais su que tu étais dans le coin j'aurai apporté des fleurs.» Elle à toujours le même regard, celui qu'elle à quand elle veut ta peau. De tout les pacificateurs de Panem il à fallu que tu te mettes à dos celle qui puisse te comprendre mieux que personne, c'est une belle ironie.
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MessageSujet: Re: don't underestimate what can happen (hilda)   don't underestimate what can happen (hilda) Icon_minitimeMar 19 Mar - 17:46


don't underestimate what can happen
JORAH BAŸS-GALOR & HILDEGARDE FALK-LAWSON
L’anxiété imprégnait l’air ambiant avec aigreur et même si Hildegarde ne pouvait le sentir elle-même, une vitre n’était pas suffisante pour l’en tenir éloignée. Il suffisait de prendre le temps de dévisager ces regards hagards, tant espiègles une heure plus tôt, qui tombaient progressivement dans le doute. La pression alourdissait les épaules de ces nouvelles recrues, sachant pertinemment que leur supérieure les observait sans que ce soit possible réciproquement. En ces temps qui s’assombrissaient derrière l’ombre du district treize, où les dossiers ne cessaient de la cloîtrer bien plus derrière un bureau que dans ce qu’il lui plaisait avant tout dans ses fonctions, la pacificatrice misait lourdement sur les derniers à avoir rejoint les rangs du trois. Bien plus qu’ailleurs dans Panem, Hildegarde devait s’assurer que les pacificateurs qui s’engageaient dans son district devaient être à la hauteur. Et si d’ordinaire, elle reléguait la tâche à quelqu’un d’autre, elle avait exceptionnellement pris le temps de faire une descente dans les salles réservées aux interrogatoires, dont l’une bénéficiait d’une vitre teintée de l’intérieur qui permettait toute observation extérieure dans une petite salle mitoyenne. Au fond, ce n’était pas tant la manière dont se débrouillait le binôme formé pour l’occasion qui l’intéressait, mais bien plus l’individu qui subissait leur imagination bigrement développée. Autant joindre l’utile à l’enseignement, selon elle. Seulement, aucune information digne d’intérêt n’avait encore franchi la barrière gercée et ensanglantée des lèvres du captif. Aucune efficacité, et le temps se faisait précieux ces temps-ci. Sans un mot, sur un soupire de lassitude à peine perceptible, Hildegarde quittait la salle pour rejoindre l’autre pièce.

L’odeur métallique du sang frais et le parfum de la chair brûlée la saisirent sitôt qu’elle passa le seuil, sans pourtant l’émouvoir. Ses traits se plissèrent et un froncement de sourcils se dessina légèrement, alors qu’elle dévisageait non pas le malheureux qui se délestait doucement autant de sa vie que des parcelles de son corps, mais les deux recrues. L’incompétent qui était tombé si facilement dans les mailles des pacificateurs sans que personne ne s’y attende réellement tant il n’était pas réputé pour être des plus imbéciles de cette manière, gisait sur une chaise initialement vissée dans le sol. Plus communément, il avait les fesses posées sur une chaise électrique. Chef d’œuvre de la pacificatrice, s’il-vous-plait. Néanmoins, personne n’ayant jamais pris le temps ou l’attention de la restaurer, les boulons qui la retenaient au sol avaient lâché et ils avaient dû s’amuser à relever leur malchanceux du jour à chaque fois qu’une décharge l’envoyait au sol. Par chance, le rebelle dont on ne connaissait toujours pas sa véritable identité, n’avaient pas subi de décharges trop élevées pour l’instant et les convulsions ne l’avaient pas amené à se pisser dessus. Les aléas des électrochocs. Ceci dit, l’endroit était déjà suffisamment poisseux tant par le sang que par la sueur de cet homme. Ces derniers rejetons ne l’avaient guère épargné, outre le siège du Diable. Taillades, brûlures, coups. Tout y était passé, pour ne rien obtenir. D’un simple mouvement de tête, Hilda ordonna aux deux pacificateurs de s’éloigner, tandis qu’elle refermait la porte derrière elle. Elle s’approcha ensuite de l’homme mutilé et se pencha vers lui, alors qu’il l’observait de ses yeux mi-clos. Encore assommé, il lui aurait certainement craché au visage s’il en avait eu la possibilité. La pacificatrice ôta aussi délicatement qu’elle était en mesure de le faire, les électrodes parsemées sur sa peau. Ainsi fait, sous l’incompréhension évidente de ceux qui l’observaient, Hildegarde attrapa une chaise pour s’assoir devant lui. « Ils sont nouveaux. » commença-t-elle en désignant les deux recrues qui attendaient sur le côté. « Et assez bourrins. » Elle aida le malheureux à boire l’eau fraîche qu’elle avait apporté, puis elle reposa le verre à ses pieds. Une esquisse se profila et Hilda lui sourit, de ces sourires si particuliers que personne ne cernait réellement, mais qui amenait souvent ses victimes à se sentir plus en confiance. « Ils ne savent pas forcément comment s’y prendre avec des individus comme toi. » Et ses mains tombèrent comme une sentence sur ses bras, l’agrippant avec fermeté. Ses doigts s’enfoncèrent dans ses plaies béantes et calcinées, suscitant un hurlement du captif lorsqu’elle atteignit un os, ou un nerf. Qu’importe. « Nous n’allons pas perdre plus de temps, tu vas leur donner ce qu’ils attendent. Si ce n’est pas le cas, il serait fâcheux que nous perdions encore plus ce temps pour t’apporter la motivation nécessaire. Des collègues ? Une petite amie, ou une femme ? Des enfants ? Des voisins ? Ou de simples inconnus ? » Les paroles. Tout était possible avec de simples mots, et Hilda se démenait à préserver ces vieilles méthodes contre les excès de violence de beaucoup de ses collègues. La douleur physique engendrait la folie, et nombreux étaient ceux qui n’hésitaient pas à proférer des mensonges pour que cela cesse. Alors qu’avec de simples remarques, elle pouvait observer les réactions provoquées, celles attendues, celles qui indiqueraient la direction à prendre. Comme ces petits marmonnements presque incompréhensibles de l’homme. Il s’affirmait seul, évidemment, si ce n’était l’inquiétude évidente de son regard. Hilda le lâcha et se leva sans s’attarder plus longtemps. Avant de quitter la pièce et d'aller se nettoyer les mains, elle ne manqua pas d’indiquer la suite des opérations. « Nettoyez-le et pansez ses blessures. Qu’il reste en vie et en bonne santé. » Et juste avant de sortir définitivement. « Et que sa femme vienne le remplacer sur cette chaise. »

On l’alpagua à peine eut-elle quitté le couloir, pour lui indiquer une nouvelle qui l’intéressait certainement plus que le bougre récalcitrant qu’elle avait abandonné dans sa décrépitude. Hildegarde avait été informée quelques instants plus tôt qu’un homme recherché était poursuivi dans le périmètre de la forêt qui jouxtait leur district, sans lui donner plus de détails. Elle n’y avait apporté que peu d’attention, estimant qu’il avait assez de pacificateurs à ses trousses. Mais c’était sans compter l’incompétence de ses subordonnés avec cet individu qui, elle l’apprenait à l’instant, s’avérer ne pas être un simple inconnu. Le fils Baÿs-Galor était au trois. « C’était si compliqué de déterminer son identité dès le début ? » lança-t-elle à son collègue dans sa naturelle neutralité. « Où se trouve-t-il ? » Un instant d’hésitation. Mais il était toujours préférable de répondre aux questions de la capitaine. « Il semblerait avoir été aperçu se dirigeant vers la place centrale mais on ne l’a pas retrouvé. » En cet instant, Hildegarde regrettait sincèrement que trop de ses comparses ne soient pas assez débrouillards et expérimentés pour faire face à un individu comme Jorah, comme quelqu’un d’incroyablement bien entraîné du treize ayant pour but principal de survivre. Et l’instinct de survie pouvait rendre invincible. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il se fasse attraper si facilement et si tel avait été le cas, elle en aurait certainement été déçue. Malgré ses intérêts à son égard et son incessante traque pour l’amener à se joindre à elle. L’art de se mouvoir dans le silence et l’inattention, disparaître sans laisser de traces, il était évident qu’il avait les compétences pour esquiver sans arrêt ceux qui le pourchassaient.

« Je veux que le district soit bouclé temporairement, personne n’entre, personne ne sort. » indiqua-t-elle alors qu’elle sortait du bâtiment en compagnie de son informateur. « Formez une patrouille pour surveiller au millimètre près la forêt, et prenez des gardes de nuit de préférence. Ils seront plus en forme et donc plus efficaces. » Un silence, avant d’enchaîner. « Si vous le retrouvez ou s’il vous tombe dessus, contentez-vous de le retenir. » Elle ne se faisait aucune illusion quant à ses paroles, le ‘déserteur’ n’était pas réputé pour se faire avoir si facilement ou aller chercher les ennuis par lui-même. Sauf en débarquant ainsi dans le premier district qu’il devrait éviter. « Je m’occuperais de lui. » Puis, Hilda s’éloigna dans la fraîcheur de la nuit qui tombait.

On ne dormait pas, ou peu, quand on était pacificateur. Surtout quand on était la Capitaine Falk-Lawson, naturellement, et d’autant plus que ce n’était pas permis. Les nuits étaient courtes ou les journées interminables. Qu’importe. Hildegarde effectua une ronde dans le district alors que les rues se faisaient désertes, mais elle n’était pas particulièrement pressée. Jorah sortirait de sa tanière quand il l’estimera nécessaire. Il suffisait simplement de l’attendre, comme n’importe quel prédateur pourrait attendre une proie si particulière. Elle estimait que les meilleures cachettes possibles du trois, outre assiéger la demeure de quelqu’un, étaient les grands lacs, les bâtiments industriels en ayant au préalable vaincu le système de sécurité ou encore le village des vainqueurs désertique. Mais cela lui importait peu de déterminer le lieu sur lequel il avait jeté son dévolu, la patience était une vertu dont elle ne se lasserait jamais. Hilda termina son chemin dans la forêt ou, normalement, d’autres pacificateurs s’étaient étendus. Elle ne s’éloigna guère de la lisère, se fondant dans les branchages et les bruits de la nuit. Elle avait opté pour un coin qu’elle jugeait assez reculé et à l’abri des regards, également en fonction des lieux qu’elle s’était énumérée, idéal pour quiconque tenterait de s’enfuir discrètement. Et elle attendit, dans un sommeil léger et éveillé, laissant les quelques heures de répit prendre place.

L’homme qu’elle guettait se décida à pointer le bout de son nez, préférant visiblement mettre un terme à son séjour dans le district avant que la populace ne s’éveille. La pacificatrice le suivit en maintenant ses distances, attendant qu’ils se soient assez éloignés des habitations pour s’approcher. Qu’elle soit naturellement discrète ne l’empêcha pas de se faire remarquer, elle s’en doutait déjà bien assez. Il était quasiment impossible de tromper une ouïe aguerrie, et Jorah devait être bien plus habitué par le domaine forestier qu’elle ne l’était. Ses pensées s’éparpillèrent alors que le déserteur du treize se retournait instantanément vers elle, arc inévitablement bandé dans sa direction. Hilda s’immobilisa, impassible. « Jorah. » Ne faisant pas totalement abstraction de l’arme qui la menaçait, elle en passa néanmoins outre et croisa nonchalamment les bras. Elle-même n’était pas sans défense, quelques lames, et son arme de fonction bidouillée et améliorée par ses soins. Ah, et personne ne remettait en cause une bonne droite de sa part. M’enfin. « Si j'avais su que tu étais dans le coin j'aurai apporté des fleurs. » Jorah, le déserteur du treize. Le traître au même titre qu’elle ne l’était elle-même. Certainement l’homme le plus à même de la faire chuter si l’envie de balancer et prouver les origines de l’élève de son paternel lui prenait. Mais surtout, celui qui était devenu une certaine obsession. Question d’intérêts, évidemment. Elle lui répondit comme un écho à ses paroles. « Si j’avais su que tu nous rendrais visite, j’aurai préparé un banquet de bienvenue. » Elle le dévisagea quelques instants, notant que s’il vagabondait depuis plusieurs jours, voire semaines, il ne devait pas être au meilleur de sa forme. Il n’était pas pour autant à sous-estimer, elle le savait pertinemment. Hilda désigna légèrement du menton l’arc qu’il maintenait dans sa direction. « Je ne suis pas ton gibier, tu comptes rester longtemps ainsi ? » Elle n’attendait pas réellement de réponse, et ce n’était pas tant une question en elle-même. Mais elle préférait se préparer à toute éventualité. « Un moment qu’on ne s’était pas croisé. C’est aimable de ta part de te rendre par toi-même dans le trois. » Comme s’il n’avait que ça à faire, se pointer dans l’antre de celle qui n’attendait qu’à lui mettre la main dessus. Encore une fois. Et dire que si les évènements s’étaient déroulés différemment des années plus tôt, ils auraient pu être alliés. Qui pouvait bien savoir. Mais Hilda traquait un homme. Un homme qui, pourtant, elle ne manquait pas de comprendre. La cause des pacificateurs, certes. Mais pas que.

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MessageSujet: Re: don't underestimate what can happen (hilda)   don't underestimate what can happen (hilda) Icon_minitimeMar 30 Avr - 9:21

Tu l'entends ? Bien sur que tu l'entends. Le murmure. Le murmure assourdissant et permanent comme un bruit parasite à l'intérieur, qui t’épuises, qui souffle à l'oreille de chacun « t'es mauvais, bon à rien, tu sera jamais assez bien.» Ce murmure qui essaie de te mettre à terre en criant « essais pas de changer l'histoire, tu n'y arrivera jamais. C'est trop tard, c'est imprimé dans les mémoires ». Il n'y à pas de rédemption, pas de pardon, pas de rémission, et tu l'acceptes, tu le laisses entrer, rien qu'une fois. Il y à des gens qui courent, qui courent pour essayer de défendre leur vies, de trouver une moyen, une échappatoire à ce monde qui n'a plus rien a nous offrir si ce n'est la crasse qui recouvre les terres. Et toi, toi tu es là. Un échoué à la porte du purgatoire qui cherche un moyen de donner un peu de sens à sa vie. Ils avaient peut-être raison, ceux qui disaient que tu serais toujours comme ton père, peut importe la force et la conviction que tu mettrais afin de changer, de mettre un terme à cette réputation qui te suit comme ton ombre. Tu n'aimes pas le district trois, ni les autres districts et leur pitoyables convictions. « On se battra jusqu'au bout, jusqu'à tomber à genoux. » Tu aimerai avoir une cause a défendre, comme les rebelles qui se battent contre l'oppression, comme le district treize qui essaye de mettre la main sur le gouvernement, ou encore comme les pacificateurs qui ne font que ce qui leur à été demandés de faire. Ils ont tous une morale, une voie a suivre, des objectifs a mener a bien. Et toi Jorah, toi tu n'as rien d'autre que l'image d'un père qui à trahit ta confiance et qui s'est joué de tout le monde. Tu n'as plus que ça pour vivre, et c'est la seule chose qui te donnes envie de poursuivre, toujours plus loin dans les districts malgré le fait que la moitié de la population soit a tes trousses. Peut-être que le choix de rejoindre les pacificateurs n 'était pas si mauvaise, ils t'auraient considérer comme l'un des leur et tu aurait pu, enfin, te reposer sur quelqu'un d'autre que toi-même. Mais tu as dit non le jour où tu t'es lancé à la poursuite de ton géniteur, tu as tiré un trait sur l'autorité et jamais plus tu ne veux être le pantin de quelqu'un d'autre.

Le district trois respire encore la poussière, le feu et la chaire meurtri, mais c'est le seul endroit où tu as trouvé un endroit pour te reposer, ne serais-ce que quelques instants. Il y à ce feu qui brûle à l'intérieur de tes veines, et tout les gens autours de toi font semblant de ne pas le voir. Te te souvient de Charlie, de ta mère, de Miléna, de tout ces gens qui avaient vécus une vie en dehors de sous-terrains morbides du treize, de tout ceux qui avaient connu autre chose, autre part, et qui brûlaient de cette conviction, de cette rage de voir le Capitol mettre un genou a terre en suppliant la pitié des hommes et des femmes qui avaient été torturés, qui avaient vu leur enfants partir pour les jeux sans espoir qu'ils n'en reviennent. Tu aurai voulu pouvoir brûler de la même façon, connaître ce sentiment de rage et de vengeance que l'on ressent lorsque l'on à tout perdu. Mais tout ce qu'il te reste Jorah, ce sont des fantômes qui hantent ton passé, des silhouettes que tu croisent et qui cherchent a te faire du mal, des personnes qui veulent ta peau bien plus que celles des simples rebelles. Tu n'aimes pas le district trois, parce que tout les pacificateurs que tu as un jour défiés viennent – pour la plupart – de ce district. Ils te connaisse, cela fait maintenant plusieurs mois qu'ils te traques comme une bête échappée de son enclos, et tes blessures ne font qu'augmenter avec le temps. Tu n'acceptes l'aide de personne, c'est pourquoi tu fini souvent par collectionner des blessures qui s'infectent, qui te font mal, qui s'initient dans ton sang.

La maison dans laquelle tu as élu domicile et celle du village des vainqueurs, elle transpire la poussière et l'humidité, tout semble être moisi, pourri jusqu'à la moelle, et pourtant c'est là l'abri le plus convenable que tu es eus ces derniers temps. Jorah, toi qui dors à même les feuilles dans les forêts les plus sombres, toi qui à l'habitude de dormir dans des endroits que même les animaux n'accepteraient pas, toi tu n'arrives pas a fermer l’œil ? Est-ce le district trois qui te fait un tel effet ? Est-ce parce que tu appréhendes le moment où il te faudra partir en vitesse a travers la forêt ? Tu en as marre de courir Jorah, et pour une fois, rien que ce soir, tu rêves a un monde où tout ta vie n'existerait pas, tu rêves de disparaître. Tu ouvres les yeux avec difficulté alors que la nuit est toujours présent sur l'ensemble du district. La grande horloge apposée contre l'un des murs de la maison indique une heure avancée de la nuit, quelque chose comme quatre heure trente, mais tu as le cerveau trop embrouillé pour arriver a déchiffrer l'heure. Il faut que tu sortes de là avant que les pacificateurs, qui étaient à tes trousses la veille, ne soient pris d'une lueur de lucidité en pensant au village des vainqueurs. L'arc serré contre ton dos tu enfiles tes vêtements le plus vite possible, essayant de renforcer certaines couches aux endroits où tu as été blessé ces derniers jours. La cuisine est encore plus poussiéreuse que le reste de la maison, tu ouvres les placards sans vraiment d'espoir, après tout personne n'a jamais habité ici alors il est bien normal que les placards soient tous vides. Ouvrant le robinet de l'évier d'un geste rapide tu glisses ta tête en dessous du mince filet d'eau qui s'en écoule et lape quelques gouttes froides qui viennent hydrater ta gorge aride et tes lèvres sèches. Repoussant lentement le rideau couvrant la fenêtre de la cuisine tu aperçois les rues désertes du district trois encore endormi, bien, il vaut mieux pour toi que personne ne remarque tes allers et venus dans les rues. Aujourd'hui est un jour nouveau, et pourtant tu ressens la même chose que la veille, ainsi que tous les autres jours avant ton arrivée ici. Tu ne sait plus où chercher Jorah, et si ton père était toujours vivant alors cela ferait maintenant quelques temps que tu aurai du mettre la main sur lui. Peut-être est il mort ? Croupissant dans un cimetière de fortune, ayant reléguer son poste a l'un des ses nombreux apprentis. Non, tu ne veux pas y penser. Si cet homme doit mourir alors cela sera de ta main, car seule la main d'un traître peut en tuer un autre.

Les rues sont sombres, calmes, et tu peux entendre le crépitement du vent qui fait voler quelques feuilles au dessus de toi. La courte nuit que tu as passée n'a pas été des plus reposante, si bien que tu sent encore le poids de la fatigue sur tes épaules. Tu secoues la tête, frappant tes joues de tes paumes afin de faire monter le sang à ton cerveau. Une douche, chaude et relaxante, voilà la seule pensée qui te traverses l'esprit alors que tu marches vers la forêt bordant le district trois. Tu rêves de pouvoir rentrer chez toi et de te laisser aller, quelques instants, en ne pensant a rien d'autre qu'à cet instant d'allégresse où le monde entier est mis de côté. Alors que tes pas te rapprochent de plus en plus de la limitation du district, tu te laisses influencer par tes dernières pensées et tu décides alors de rentrer chez toi. Le quatre n'est pas forcément le district le plus accueillant, mais tu y possèdes une maison a peine plus grande qu'une simple cabane en bois, et pourtant c'est ici que tu te sent le mieux. Un craquement étrange, différent, se fait entendre derrière toi. Bien que ta tête soit recouverte de ta capuche tu arrives encore à distinguer les sons mieux que personnes. Sans attendre la moindre explications tu empoignes vivement ton arc et le bande en direction du bruit qui à fait écho derrière toi. Hilda. Son regard, sa posture, la façon dont son visage c'est si vite accommoder avec le fait d'être ta cible. Il n'y à qu'elle qui pouvait mettre la main sur toi avant a sortie du district, et si tu n'avais pas été si distrait tu aurai sans doute remarquer sa présence bien avant. « Jorah. » La voix de la femme est calme, presque comme si tout n'était qu'une simple visite de courtoisie et qu'elle n'avait pas remarquée la flèche pointée sur son visage.

Elle croise les bras dans une expression nonchalante et il n'en fallu pas plus pour te désarmer. Tu sert les dents, incapable de relâcher ton bras mais tout aussi incapable de tirer cette flèche. Pas comme ça, pas de cette façon. C'est une longue histoire entre elle et toi, l'un comme l'autre, incapable de d'en finir avec toute cette poursuite. Elle est comme toi, bien que tu as beaucoup de mal a l'admettre, mais elle fait aussi partie de ces gens qui ont tout quittés pour recommencer quelque chose de mieux.  « Si j’avais su que tu nous rendrais visite, j’aurai préparé un banquet de bienvenue. » Tu hausses un sourcil avant qu'un mince sourire ne s'inscrive sur ton visage, ton arc toujours tendu dans sa direction. Si la vie n'avait pas fait de vous des ennemis tu es presque sûr que vous auriez pu êtres proches grâce à toutes ces choses que vous avez en commun. Ton visage se détend quelque peu et tu évalue même la possibilité de baisser ton arc, simplement parce que tu es un homme de valeur, et parce que Hilda, elle, ne pointe pas d'arme sur ton visage. « Tu sais que je ne suis pas un homme qui aime les grandes réceptions. Un petit truc comme ça, entre toi et moi, c'est plus intime non ? » Tu lui adressa un sourire enfantin, mais pourtant hypocrite, avant de reporter ton attention sur ses moindres faits et gestes. Hilda est une pacificatrice, sans doute l'une des meilleures, et elle n'est pas venue les mains vide en espérant juste faire un brin de discussion. « Je ne suis pas ton gibier, tu comptes rester longtemps ainsi ? » Un autre sourire, une autre brise de vent qui s'engouffre dans tes vêtements. Tu baisses ton arc d'un mouvement rapide, le faisant passer par dessus ton épaule afin que, au moindre coup bas, tu puisses l'avoir à porter de main. D'un mouvement lent tu fait glisser une lame le long de ta jambe, lame qui était caché par le tissu de ton pantalon, avant de la prendre a une main. « C'est pas que je ne te fais pas confiance, mais tu devinera aisément que je ne suis du genre a baisser ma garde. » Ton sac reposant contre ton dos tu avances d'un pas calme, lent, afin de ne pas brusquer les choses et envenimer la situation. Sous la lumière claire de la lune tu distingues enfin les traits de la femme qui n'ont pas tellement changés depuis la dernière fois que vous vous êtes croisés. « Un moment qu’on ne s’était pas croisé. C’est aimable de ta part de te rendre par toi-même dans le trois. » Tu lèves les bras tout en haussant les épaules, faisant tourner la lame entre tes doigts. Elle n'a pas tord, tu t'es rendu de toi-même dans le trois, élancé a la poursuite de ton père, sans penser une seule seconde qu'elle pourrait se trouver ici. « Simple visite de courtoisie, tu sais, savoir comment tu vas, si tu apprécies toujours de tuer des innocents et de réduire des familles à néant. » Tu joues, tu as toujours aimé ça, surtout avec Hilda qui te connaît bien mieux que la plupart des autres personnes sans pour autant faire partie de ta vie. « Et comme je vois que tu te portes a merveille je vais juste … Tu sais... Aller me faire pourchasser ailleurs. Mais on remets ça quand tu veux. » Tu lui adresses un sourire satisfait avant de reprendre ta place initial, ton couteau toujours serré entre tes doigts et l'arc prêt à être utilisé si il le faut. Hilda ne te laissera pas passer comme ça, tu ne le sais que bien, et pourtant tu gardes en tête l'espoir qu'elle comprenne tout ce qui fait de toi un homme constamment en fuite.
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MessageSujet: Re: don't underestimate what can happen (hilda)   don't underestimate what can happen (hilda) Icon_minitimeJeu 9 Mai - 13:34


La légère brise qui souffle entre les arbres vient effleurer ton visage, alors que tu tiens face à Jorah sans l’ombre d’une hésitation. Evidemment, tu te méfies. Il n’est pas de ces hommes qui attendent sagement qu’on leur tombe dessus sans prendre la peine de se défendre. Tout comme toi, il ne vient pas de n’importe où. N’a pas éduqué des manières les plus simples. La faculté de se défendre, il en possède une non négligeable. De l’ensemble des districts, tu connais peu d’individus qui viennent du treize et qui ont décidé d’abandonner leur vie d’autant pour recommencer sur de nouvelles bases. En revanche, tu en connais bien plus qui ont décidé de s’échapper de la misère de leur district pour aller s’enfermer dans des souterrains. Le treize semble encore posséder une aura d’attraction, nettement intensifiée depuis qu’il s’est révélé au grand jour, bien plus qu’il ne régurgite quelques-uns de ses rejetons. De ces quelques uns, il y a eu Jorah, et toi au préalable. Aussi bien marqués l’un et l’autre de cette étiquette de traître, il ne s’en est pourtant pas sorti aussi bien que toi. La faute à un membre de sa famille, certes. Mais qui dit qu’il n’aurait pas été dans cette même situation de course poursuite sans lui. À l’instar de sa situation précaire, toi, tu es devenue une des têtes importante des districts. De ces têtes que beaucoup aimeraient voir tomber. Pourtant, on ne te pourchasse pas. On ne suppose même pas que tu viennes des souterrains que le Capitole cherche à faire disparaître une nouvelle fois. Tu es seulement la Pacificatrice qui coordonne les autres, et donc à abattre.

« Tu sais que je ne suis pas un homme qui aime les grandes réceptions. Un petit truc comme ça, entre toi et moi, c'est plus intime non ? » Le bon enfant de son sourire ne te leurre pas, mais tu lui rends la pareille. Une esquisse s’étire sur tes lèvres alors qu’un léger ricanement s’en échappe, pas bien méchant. Pas vraiment ironique. Une simple réaction, amusée. Tu aimes bien la peine qu’il prend à te répondre, ou son sens de la répartie tout simplement. Il y a peu de personnes qui se permettent de t’adresser la parole en toute légèreté – et encore, on ne peut guère dire que ce soit une simple rencontre amicale qui vous a réuni. Mais de par ton statut, ou peut-être ton caractère, personne n’ose réellement te répondre comme il le fait. Et ceux que tu affectionnes, allant même jusqu’à presque évoquer ton cercle d’amis, ne sont pas vraiment loquaces dans l’ensemble. Tes fréquentations et la manière dont tu perçois les autres sont définitivement étranges. « C’est bien mieux quand il n’y a que nous. » Personne pour interférer. L’idée qu’il t’appartienne l’espace de quelques minutes te satisfait. Certainement pour des raisons toutes autres que pour tous ceux qui le poursuivent perpétuellement. Oh, tu le traques également. Même si c’est moins constant, que tu prends ton temps, tu te doutes bien qu’un jour ou l’autre vos chemins se croiseront à nouveau. Mais alors que beaucoup le pourchassent sous ordre de son paternel, tu en es venue doucement à agir pour ton intérêt personnel.

Ceci dit, tu n’ajoutes rien à cette remarque. Aussi bien qu’il doit faire attention à ton comportement, tu mesures ses paroles et ses gestes. Qu’il ne te distraie pas pour s’esquiver plus facilement. Tu penches légèrement la tête, alors que tu as soulevé le fait que tu n’appréciais pas qu’il pointe ainsi son arme dans ta direction, bien qu’en prenant une tournure de phrase différente. Imperceptiblement, tu omets un léger mouvement de tête, comme pour acquiescer, approuver qu’il décide de remettre l’arme à sa place. Tu suis le trajet de ses mains, de l’arc qui repose à nouveau dans son dos à la lame qu’il attrape maintenant. « C'est pas que je ne te fais pas confiance, mais tu devinera aisément que je ne suis du genre a baisser ma garde. » Cette action ne t’étonne pas plus que tout le reste, tu lui accordes cette légitimité. Il avait raison de se méfier de toi, de la capitaine des pacificateurs des districts. Il sait d’où tu viens. Il était là lors de ton apprentissage sous l’œil de son père. Il connait tes façons de faire, tes forces. Ta manière de combattre. Qu’il évoque l’hypothèse qu’il se sentait plus en sécurité avec une arme à la main n’atteint pas ta confiance, ton égo. Au contraire, tu le prends comme le fait qu’il estime que tu n’es pas à sous-estimer. Quelque part, ce n’est pas plus mal. Dans le fond, au-delà des intentions que tu portes à son égard, tu apprécies pouvoir te mesurer face à quelqu’un qui te considère pleinement comme tu es, non pas comme la supérieure de quiconque, ou la pacificatrice qu’il faut défier parce qu’elle représente l’autorité du gouvernement. Parce que vous venez de loin, du treize. Et que vous vous connaissez bien mieux qu’on ne pourrait le croire. Que vous ne pouvez le penser vous-même. Par ailleurs, tu partages cette méfiance qu’il a à ton égard. Lui-même n’est pas de ces individus que tu peux te permettre de considérer comme un parasite. Il n’est pas à sous-estimer également. Bien au contraire. « Alors tu comprendras que je me permets de prendre les mêmes dispositions. » Il y a toujours cette esquisse sur tes lèvres, comme si tu prenais la situation avec détachement. Pourtant, tout dans vos gestes ou dans vos paroles laissent entendre que les manières amicales ne sont pas dans vos habitudes. Que vous ne vous quitterez pas d’un commun accord à la fin de cette conversation. Suite à cette poignée de mots, ta main glisse à ta taille pour attraper une lame également. Tu pourrais prendre ton arme de service, simplement. Tu pourrais l’attraper et lui coller une balle entre les yeux, rapidement. Mais ce serait agir bêtement, et lâchement. Tu ne le fais pas, tu ne l’effleures même pas. Tu te mets sur un pied d’égalité avec Jorah, en quelque sorte. Tu sais qu’il peut attraper son arc rapidement, aussi bien qu’il doit envisager la possibilité que tu fasses de même avec ton arme à feu.

Dans un autre temps, la relation que vous entretenez aurait pu être toute autre. À supposer que tu ne sois jamais devenue pacificatrice, ou que Jorah ait rejoint les rangs. L’espace de quelques secondes, tu te prends à reconsidérer la situation. Que serait-il advenu de vous, si le maillon qui vous avez lié n’avait jamais existé, tout du moins ne se serait jamais comporté de cette manière ? Le père de Jorah. Dans ton cas, il avait supervisé ton entraînement quand tu étais revenue au treize pour apprendre les rudiments des soldats avant qu’on ne t’envoie en mission d’infiltration parmi les pacificateurs. Et il est revenu vers toi, plus tard. Tu venais de tourner le dos à tes origines également, aux souterrains où tu étais née et dans lesquels, pourtant, tu ne t’étais jamais sentie chez toi. Il était venu te trouver pour Jorah. Pour qu’à ton tour, tu mettes la main sur sa progéniture. Pour qu’il rejoigne votre cause. Tu as accepté, tu l’as fait. Aujourd’hui, la situation n’est plus telle qu’elle était, telle que Baÿs-Galor l’aurait certainement souhaité. Tu ne l’admets pas, mais tu y songes quelque part, encore enfoui dans ton subconscient. D’une certaine manière, tu es plus proche de de l’homme qui te fait face que de son père. Pourtant, tes convictions ne sont pas de l’ordre de ces deux-là. Si tu considères Jorah comme l’élément qu’il te faut, la carte que tu as besoin pour satisfaire tes intérêts et renflouer les forces, tu sais que tu n’agis plus pour son père. Et si ce dernier n’aurait jamais affligé la trahison et la souffrance à son fils, tu n’aurais peut-être jamais recroisé Jorah en dehors du treize. Car même sans cet homme, tu serais devenue ce que tu es désormais. Le treize en lui-même t’as engendré, a façonné la traîtresse que tu es devenue. Pas un homme, aussi imposant puisse-t-il être. Mais Jorah, lui, ne se serait jamais retrouvé dans sa position actuelle. Traqué comme une bête.

Tu n’as pas cillé face au comportement de Jorah, pas plus que tu n’as réellement bougé quand il a commencé à se mouvoir. Tu l’observes presque paisiblement, dans ta nonchalance naturelle, mais tes prunelles chocolatées scrutent le moindre de ses faits et gestes. Calmement. Le sourire qui siégeait sur tes lèvres s’est dissipé lentement, bien qu’encore présent. Tu avais raison dans la mesure où la dernière fois que tu l’avais vu remontait à un temps certain, mais tu n’en étais pas venue à supposer qu’il se lance ainsi dans le district trois en sachant que c’était le tien. Encore ne t’y trouverais-tu pas, pour une quelconque raison, demandée autre part, tu comprendrais. Mais là, il devait se douter que tu serais présente quelque part dans ces rues. Que tu apprendrais sa venue, et que tu le trouverais. Ou bien ses préoccupations premières étaient assez importantes à ses yeux pour qu’il n’y pense pas. Des préoccupations qui ne t’échappent pas vraiment, qui plus est. Tu en sais assez sur lui pour connaître quelques-unes de ses intentions, notamment à l’égard de son géniteur. Ayant été également impliquée dans son existence, tu te doutes bien qu’il poursuit aussi quelqu’un. Pas n’importe qui. « Simple visite de courtoisie, tu sais, savoir comment tu vas, si tu apprécies toujours de tuer des innocents et de réduire des familles à néant. » Un léger rire s’échappe à nouveau de tes entrailles, tu t’amuses de la façon dont il caractérise tes occupations. Tu hausses les épaules, comme si tu admettais l’évidence. « Ce serait d’un ennui sinon ! » La psychopathe qui siège tranquillement en ton être s’est exprimée. Pourtant, tu n’es certainement pas la plus sanguinaire de ce district, ni même de Panem. Pour cause, tu en connais quelques uns qui n’ont pas ta retenue ni tes manières de faire, et qui s’avèrent être un fléau plus menaçant que tu ne l’es. Même si on ne peut nier que décimer des vies fait parti presque quotidiennement de ton existence. « Et comme je vois que tu te portes a merveille je vais juste … Tu sais... Aller me faire pourchasser ailleurs. Mais on remets ça quand tu veux. » La lame que tu tiens glisse entre tes doigts alors que tu l’écoutes, laissant le tranchant glisser doucement sur tes mains sans une éraflure. Tu prends un air faussement offusqué, ni toi, ni lui, ne vous leurrez quant au fait que tu ne peux le laisser partir. « Oh, tu ne peux pas me quitter si tôt. » Tu reportes ton attention sur lui, alors que tes yeux avaient précédemment glissé sur l’objet que tu tenais entre tes doigts. Désormais, il n’y a plus un sourire pour animer ton visage. Pourtant, ton expression semble détendue, presque joyeuse. Comme si tu jubiles de la situation, ce qui n’est pas véritablement le cas. À vrai dire, tu commences seulement à t’amuser. Tu te mets enfin en mouvement, doucement, pour ne pas le brusquer. Tu tournes simplement autour de lui, pour le contourner et se placer de l’autre côté de sa position, face à l’endroit où tu tenais plus tôt. C’est-à-dire face au district trois, dos aux étendues qui lui aurait permis de prendre la fuite. Comme un obstacle à son échappatoire. Tu es l’obstacle. Il le sait, pour reprendre ses escapades à travers les districts, il allait devoir te passer sur le corps. « On n’a pas vraiment eu le temps de discuter, toi et moi. Tu sais, reprendre ces interminables conversations à se convaincre l’un ou l’autre. » Une inspiration, tu laisses passer quelques secondes. Trois, tout au plus. Un rictus presque dérangeant s’installe à la commissure de tes lèvres. « Mais c’est comme tu veux. » Tu te tournes légèrement, vraiment d’un ou deux centimètres, pour lui pointer de ta main qui tenait la lame, la forêt qui s’étend derrière toi. « Je t’en prie. » Mais il ne passera pas, évidemment. Simple provocation de ta part, quoiqu’assez futile. Tu as fait exprès de placer ton arme dans sa direction opposée et non directement face à lui, et si cela te met dans une certaine position de faiblesse, tu le fais pour que le message circule clairement. Il passe, il te suffit de rabattre ta main vers lui.

Spoiler:
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Jorah E. Baÿs-Galor
DISTRICT 13
Jorah E. Baÿs-Galor
△ correspondances : 461
△ points : 2
△ multicomptes : ∇ aiden
△ à Panem depuis le : 11/11/2012
△ humeur : ∇ coincé entre le marteau et l'enclume.
△ âge du personnage : ∇ trente-et-un ans.
△ occupation : ∇ trafiquant, receleur, proie à temps complet.


can you save me?
statut:
relationships:


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MessageSujet: Re: don't underestimate what can happen (hilda)   don't underestimate what can happen (hilda) Icon_minitimeDim 19 Mai - 20:09

Cela fait longtemps, bien trop longtemps que ton nom est inscrit sur chaque tableaux de chaque quartier-général de pacificateur, dans tous les districts. Il n'y a pas un seul lieu où tu puisses te sentir chez toi, a l’abri, loin de tout ce tumulte qui se propage autours de tes actes. Le déserteur, le plus grand que le district treize n'est jamais connu, ou du moins celui qui a donné le plus de fil a retordre. Plus personnes n'osent prononcer ton nom, a part ces « vieux amis » qui font de toi une proie hors catégorie, ces vieux amis comme Hildegarde Falk-Lawnson. Tout ça aurait pu tourner autrement, entre vous, parce que vous êtes les deux seuls a avoir quitter les sous-terrains du treize sans aucuns remords, simplement parce que vous pensiez que votre vie servirait mieux ailleurs que dans la poussière et l'hypocrisie du treize et de son gouvernement. Elle à été entraînée par ton propre père Jorah, et tu sais très bien qu'elle ne se laissera pas faire, du moins pas sans t'avoir infligé quelques blessures avant. Des blessures, tu as plus de cicatrice sur ton corps que tu pourrais les compter. Des cicatrices infligées pour une seule cause, pour un seul but, redorer se blason, faire payer a l'homme – de qui tu tiens ton nom – tous les affronts qu'il a commis envers sa famille, sa femme, son fils, mais aussi envers tous ceux qui avaient un jour eu le malheur de l'aider. Tu cours après un fantôme, un fantôme qui te tourmentes et qui te fais passer des épreuves, chacune plus dures encore que la dernière. Hilda est l'un de ces épreuves pour lesquelles tu n'était pas prêt. Il y avait une forte chance, pour qu'elle se trouve dans le district trois, après tout elle en est la chef pacificatrice. Et pourtant, pendant une simple minute, tu avais cru possible de pouvoir t'enfuir sans avoir a te battre contre quelqu'un qui as plusieurs raisons de te vouloir mort. Ça aurait pu être différente, si tu avais décidé de joindre les pacificateurs plutôt que de les prendre a revers, vous auriez pu être amis Hilda et toi, après tout vos caractères ne sont pas si différents l'un de l'autre. Tu en as marres, de courir sans t'arrêter, de ne jamais trouver un endroit où le calme viendrait t'envelopper. Tu n'as pas le droit à tout ça, comme tu n'as pas le droit de laisser cette femme prendre le dessus sur toi. Ils veulent tous ta peau Jorah, et pourtant tu t'entêtes a vouloir les défier toujours plus, comme pour leur prouver que ça n'est pas si facile de te mettre la main dessus.

Tu voudrais arrêter de courir.

Alors tu fais ce que tu as toujours fait dans ce genre de situation, tu glisses un sourire rieur sur tes lèvres, pour lui montrer qu'elle ne te fait pas si peur, alors qu'au fond de toi tu sais qu'avec ta fatigue, ta déshydratation et tes blessures, Hilda n'a qu'à te pousser du doigt pour que tu tombes a la renverse. « C’est bien mieux quand il n’y a que nous. » Tu affiche un sourire satisfait, faisant basculer ta tête sur le coté. Bien plus qu'un jeu de pouvoir c'est un jeu de paroles qui se tient entre vous. La répartie de la femme se tenant en face de toi te surprends, bien que tu saches qu'Hilda soit la seule a se montrer ironique avec toi. Ils ont presque tous peur de toi, sauf elle, parce qu'elle te comprends, parce qu'elle te connaît bien mieux que ces pacificateurs sans cervelle qui te pourchasse sans en connaître la raison. Elle sais, Hilda, pourquoi tu cours ainsi de district en district, elle connaît des faiblesses et tes points forts. Si seulement elle s'était juste endormie cette nuit-là, comme toutes les nuits. « C'est ce qu'elles disent toutes. » Un autre sourire rieur, amusé par tes dernières paroles tu ne t'en rends pas compte du nombre d'années qui te séparent de ton dernier moment passé avec une jeune femme qui ne cherche pas a te tuer. Charlie. Son prénom traverse ton esprit si vite que tu en aurai presque mal a la tête. Elle est la seule, la seule qui a su faire taire les idées noires de ton cerveau pour les remplacer par de l'espoir, des rêves et des instants de légèreté. A cet instant tu donnerai tout pour qu'elle se tienne en face de toi a la place d'Hilda. « Je sais que ça fait longtemps que tu essayes de m'attirer dans tes bras, si tu renonces a me tuer tu aura peut-être une chance. » Tu joue le jeu, ce jeu de paroles qui s'est installé entre vous, quant bien même tu sais que cette femme n'est pas du genre a être attiré par ton regard, d'ailleurs tu ne l'es pas par le sien non plus. Elle ne fait pas ça pour lui, pour ce père que tu t'évertues a chasser comme un simple gibier. Tu sais très bien qu'Hilda n'est pas du genre a se faire dicter ses propres règles, personne n'est là pour lui dire quoi faire et a quel instant. Non, elle est là simplement et uniquement pour toi Jorah.

L'arc est encore tendu au bout de ton bras, comme l'extension même de ta main. Les souvenirs, de Bran, du district treize, des sous-terrains, te sautent a la mémoire a chaque fois que tu pointes cet arc en direction d'une personne. Il est ton plus fidèle allié, la chose que tu chéries le plus sur cette planète, et le fait qu'Hilda te demande de l'abaisser a la don de te rendre fou. Si seulement elle pouvait voir cette rage qui prend place a l'intérieur de toi, si seulement elle voyait a quel point elle te rend fou a chaque fois que vous vous croisez. Ça te fait mal, de devoir baisser ton arc de cette façon, parce que c'est la seule chose qui te protège un tant soit peu de l'arme d'Hilda, car tu sais pertinemment qu'elle porte toujours son arme de service, comme une bonne pacificatrice. Il faut que tu te rassures, en l'absence de ton arc pointé sur la poitrine de la femme, il faut que tu trouves un moyen de te sentir en sécurité face à elle. La lame glisse lentement le long de ta jambe, tu ne veux pas faire de mouvement brusque, pour ne faire réagir Hilda qui n'hésitera pas a profiter de la situation si elle se sent menacée de quelques façons que se soit. Alors le couteau s'engouffre lentement dans sa paume, tes doigts se referment un a un autours du manche tandis que tu ne quittes pas la femme des yeux. Elle a tout appris de ton père, et bien qu'il soit le plus grand des salopards que Panem est jamais porté tu te dois de reconnaître qu'il était un très bon combattant, sans doute le meilleur. Hilda est capable de tout et tu le sais très bien, cette lame que tu tiens dans ta main te rassures, mais pas assez pour oublier l'adversaire qui se tient devant toi et qui n'est pas décidé a te laisser passer sans se battre. «Alors tu comprendras que je me permets de prendre les mêmes dispositions. » Bien sur que tu comprends. Vous deux, seuls au beau milieu de la nuit, a quelques pas de la sortir du district trois. Rien ne pouvais prévoir cela, et pourtant tu continues de penser que le destin vous a réuni, qui si vous êtes là aujourd'hui alors quelque chose de puissant vas bientôt se passer. Tué ou être tué. Pas un seul jour tu ne t'imagines devoir tuer quelqu'un que tu connais, quant bien même cette personne n'est pas aussi réticente que toi a cette idée. Veux-tu vraiment la tuer Jorah ? Ton esprit s’égare quelques instants alors qu'une lame glisse a son tour dans la main d'Hilda. « A ton bon plaisir. Mais j'avoue que je préfère faire face a un adversaire a ma taille, même si ce couteau ne te protégera guère longtemps. La même personne nous a formés Hilda, on sait tout les deux que c'est un match nul qui nous attends. » . La peur, tu n'as pas l'habitude de l'utiliser, surtout face a quelqu'un comme la chef pacificatrice du district trois. La seule raison a tes mots c'est cette peur que tu ressens toi-même au fond de tes entrailles. La peur de ne pas t'en sortir vivant.

Que compte-tu faire Jorah ? Attendre qu'elle te glisse une balle dans la tête ou bien prendre les devants pour t'en empêcher ? Il ne faut pas qu'elle voit cette peur qui t'envahis, alors tu déglutis rapidement, fermant les yeux une poignées de micro secondes afin de te remettre les idées en place. Tu as subis trop de blessures, trop de coups récemment, et tu ne peux pas te permettre d'en prendre d'autres alors que ton corps est plus affaibli que jamais. Rentrer chez toi, dans le district quatre, t'allonger sur ce canapé poussiéreux que tu affectionne particulièrement, et ne rien d'autre que dormir. Tes rêves les plus fous sont des choses tellement basiques, tellement accessibles, et pourtant cela fait plus d'une semaine que tu cours sans réel but. Tu y penses, parfois, au fait que ton père soit déjà mort quelques part. Que ferait-tu alors ? L'annonce de sa mort te permettrait-elle d'oublier ce pourquoi tu n'arrives pas a dormir ? La lune se reflète sur le visage d'Hildegarde, si bien que tu peux y lire la détermination se pavanant dans ses yeux. Elle ne te laissera pas partir, pas maintenant alors que tu te tiens a sa portée. Dire que tout ça aurait pu être tellement différent, si seulement tu avais enfoui cette rage au fond de toi et que tu avais renoncé a fuir le treize, a chercher ton père. Tu serais sûrement encore dans les sous-terrains, attendant l'annonce d'une prochaine révolte contre le Capitol. Charlie serais peut-être même a tes côtés, parce que tu aurai fini par lui annoncer tes sentiments. Ta vie serais tellement meilleure si seulement il n'y avait pas eu cette colère et cette envie de tuer ton père de tes propres mains. Les pacificateurs, tu n'arrives pas les comprendre. Certains ne font ce métier que par obligation, parce qu'ils n'ont pas eu le choix, mais d'autres – comme la femme qui se tient devant toi – ne font cela uniquement par plaisir et folie. Quelques fois tu essayes d'imaginer ce que tu vie aurait été si tu avais rejoint leurs rangs. Serais-tu devenu sans cœur, incapable de la moindre empathie ? Ou bien serais-tu devenu l'un de ceux qui trahissent leur métier pour avoir la conscience tranquille ? Il ne faut pas qu'elle voit a quel point tu es abîmé, dévasté, alors tu hisses un nouveau sourire sur ton visage et tu décides de continuer ce petit jeu de paroles qui vous occupe depuis le début. Tu te déplaces lentement, essayant de ne pas affoler le regard d'Hilda, et pourtant elle continue a te suivre des yeux, gardant sa lame bien appuyée contre la chaire de sa main. Tu pourrais simplement te mettre a courir vers la forêt, mais tu sais aussi que cette femme est une excellente tireur, même dans un environnement aussi sombres, et tu n'as pas forcément envie de te retrouver avec une balle dans le dos, ou pire, dans la tête. Alors tu attends, essayant de savoir a quoi elle est en train de penser. Vas t-elle simplement ce jeter sur toi sans que tu ne t'y attendes ou bien peut-être vas t-elle essayer de te faire craquer en utilisant tes faiblesses contre toi. Le savoir, c'est la seule chose qu'il te manque pour apprivoiser cette situation. Le jeu de paroles reprends, si bien que tu fini par la titiller un peu, pour voir si elle réagit encore a tes phrases ou bien si ses idées sont maintenant tournées vers le meurtre. Elle ris, d'une rire fin et élégant qui rempli cette parcelle de terre de quelque chose d'étrange, de quelque chose d'humain. « Ce serait d’un ennui sinon ! » Elle aime ça, prendre la vie des être vivants, simplement parce qu'elle le peut, parce qu'elle en a le pouvoir. Jamais, jamais tu n'as pris la vie d'un homme sans ressentir une pointe de culpabilité au fond de toi, parce qu'il y a encore cette partie de ton esprit qui refuse d'admettre que tu es devenu comme elle, comme les pacificateurs les plus cruels. « Comme je te comprends...D'ailleurs cela fait trop longtemps que je n'ai pas taillé la chaire d'un pacificateur...ça commencerai même a me manquer. » A cet instant tu ne sais pas si tes propres paroles sont une menace plutôt qu'un simple jeu, mais tu sais qu'Hilda le prendra d'une façon ou d'une autre, tu as juste peur qu'elle se décide a faire le premier pas pour planter son couteau dans ta chaire a toi.

A tes dernières paroles sa réaction ne se fait pas attendre, tu aperçois la lame qui glisse doucement le long de ses doigts, afin qu'elle puisse avoir une meilleure prise dessus. Elle ne va pas te laisser partir, tu vas devoir te battre pour cette liberté. Ton regard se fait plus perçant, centré uniquement sur cette lame menaçante. Tu peux sentir l'odeur de l'acier de là où tu te tiens, parce que tu y es habitué, et tu sais alors que ce couteau n'est pas une simple décoration quelconque, c'est bien un métal des plus noble, capable de trancher a même le bois. « Oh, tu ne peux pas me quitter si tôt. » Toute ce pseudo amusement qui faisait hisser un sourire sur le visage d'Hilda viens de s'éteindre brusquement, tu renfermes tes doigts le long du manche de ce couteau que tu tiens, prêt a tout pour pouvoir sortir d'ici vivant, ou du moins sans trop de blessure. « J'adorerai rester bavarder mais j'ai une foule de pacificateurs et de soldats du treize qui m'attendent. Tu pourrais peut-être m'accompagner, je suis sur que le treize a follement envie de te revoir. » Sarcasme, un allié de poids face au doute qui s'est emparé de ton esprit. Hilda se mets a bouger, lentement, mais pas assez lentement pour ne pas que tu glisses tes doigts sur le bois de ton arc toujours présent dans ton dos. Elle ne veut pas te brusquer, t'affoler, et pourtant tu te sens de moins en moins en sécurité face a elle et a son manque d'expression. Hilda se tient maintenant a l'opposé de l'endroit elle se trouvait jusqu'alors, c'est a dire en dernier rempart devant la forêt que tu voulais rejoindre pour t'enfuir. Tu ne vas pas pouvoir passer si facilement Jorah, tu le sais très bien, et Hilda est pour te rappeler que tu ne peux pas toujours courir sans tomber nez a nez avec quelqu'un qui te traque. « On n’a pas vraiment eu le temps de discuter, toi et moi. Tu sais, reprendre ces interminables conversations à se convaincre l’un ou l’autre. » Un sourire ironique se dresse sur tes lèvres, parce que tu sais pertinemment qu'aucuns de vous deux ne réussis a convaincre l'autre, jamais. Pourtant, pas de nombreuses fois, tu as simplement essayé de l'attirer, de lui montrer la valeur de la liberté. Quant a elle, elle a fait tout son possible pour te donner des arguments valables, pour te faire entrer parmi les siens. « Tu sais que j'adore nos conversations, surtout la partie où tu avoues a quel point tu es folle de moi. Peut-être une prochaine fois ? » La lame de ton couteau appuyée contre la peau de ton majeur fait perler une goutte de sang le long de l'acier. Hilda le sais, que c'est ta manière a toi de te préparer a prendre des coups et a en donner. Si seulement elle ne te connaissait pas aussi bien. «Mais c’est comme tu veux. »  «Je t’en prie. » Elle se décale, de quelques centimètres, pointant le bout de son couteau vers la forêt. Provocation provocation Jorah. Ta mâchoire se serre alors que tu calcules la distance qui te sépare de l'entrée des bois. Courrai tu assez vite pour la devancer ? Certainement pas. Serais-tu assez fort pour la désarmé ? Peut-être. « Toi et moi on sait très bien ce qu'il va se passer si j'avance ne serais-ce que d'un centimètre. Tu veux qu'on parle ? Très bien. Mais sache qu'une fois la conversation finie je partirai de ton district, que je doive te passer sur le corps ne me gêne pas du tout. » Plus de sarcasme, plus de jeu, rien que cette peur paralysant et vos lames mutuelles prêtes a s'entrechoquer a moindre mouvement. « Alors, des nouvelles de mon père récemment ? » Il faut que tu continu de parler, pour ne pas lui montrer que tu es incapable de bouger. Parle Jorah, parle, mais n'oublie pas que l'un d'entre vous va se retrouver avec de sérieuses blessures. Espéreront que ça ne soit pas toi.
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