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 Ouch, memories — ft. ASTARROX

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Ouch, memories —  ft. ASTARROX Vide
MessageSujet: Ouch, memories — ft. ASTARROX   Ouch, memories —  ft. ASTARROX Icon_minitimeDim 3 Fév - 9:43







Life ain't easy because of memories that keeps us behind everything



Elle ouvrit les yeux sur le hall de son hôtel, décorée de façon très coloré. Le seul truc était l’étrangeté des lieux auxquels elle n’allait sans doute jamais s’habituer. Le style très différent de la maison de chez parents ou de la sienne située au village des vainqueurs. Maddox ne savait pas si elle devait aimer ou avoir le goût de rejeter son dîner. Elle n’avait jamais su apprécier pleinement les différences qui régnaient au capitole, sauf lorsqu’elle était plus jeune. Son expérience aux jeux l’ont sans doute marqué jusqu’au point qu’elle n’accepte pas le style de vie des capitoliens. Un petit sourire en coin s’afficha sur les lèvres de la jolie femme, sans que ce ne soit vraiment par plaisir. Elle croisait les regards de personnes qui la reconnaissaient et elle n’appréciait pas vraiment. En fait, elle n’aimait pas du tout qu’on sache qui elle était. La fille ayant gagné les 62e jeux de la faim, alors qu’elle n’était seulement qu’âgée de 12 ans. Celle qui avait tué, alors qu’elle était si jeune, des tributs blessés qui auraient pu l’éviscérer de leurs propres mains s’ils n’avaient pas étés en piteux états. Elle ne savaient pas si leurs regards étaient admiratifs ou craintifs. Les opinions divergeaient d’un district à l’autre et cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas mis les pieds au capitole.

Combien de temps est-ce que cela faisait? Presqu’un an, à y songer. La jeune femme avait assisté aux derniers jeux, de même que visité son ami chanteur qui faisait des prestations pour les capitoliennes déchaînées. Aaron Black-Rolls, lui-même ancien vainqueur, savait comment envouter les femmes avec sa belle voix et son sourire à faire battre les coeurs. Soupirant bêtement, Maddox décida de ne pas porter attention aux regards des individus qui l’entouraient et se mit à marcher vers la réception. Elle arrivait à peine du district deux et le voyage avait pris plus de temps. Elle s’adressa au réceptionniste, un court homme avec des yeux bleus et ayant une chevelure frisée tirant sur le bleu aux pointes. Il leva le regard sur elle, une mine plutôt fatiguée, puis il la pria de le suivre, ce qu’elle fit. Son chauffeur s’agitait derrière elle pour trimbaler ses effets personnels. Maddox s’était modestement proposé pour l’aider, mais toute aide lui avait été refusée. Elle n’avait pas insisté: qu’il se débrouille lui-même, alors.

Seule dans sa chambre, elle découvrit d’autres beautés du capitole: la technologie avancée. Les lumières aux commandes vocales, les murs-télévisions, les télécommandes pour un lit chauffant, ça n’en finissait plus. Même la salle de toilette était impressionnante. Elle avait oublié tout cela, en restant cloitrée au district deux depuis longtemps. Chose sûre, une bonne douche était de mise pour la demoiselle. Une longue journée assise dans un train lui avait donné envie de se détendre sous l’eau chaude. Faire une petite sieste était sans doute envisagée. Bref, elle profita des bienfaits offerts par son hôtel afin de prendre du bon temps.

Maddox s’assoupit dans son lit avec des draps soyeux et chauds. C’est ainsi qu’elle se vit dans l’arène. Son arène. Les yeux d’un jeune carrière blessé au bras planté dans son propre regard. Elle frissonne et n’hésite pas à lui trancher la gorge avec un couteau. Il avait eu de la chance avec elle: ce n’était pas du genre à la jeune fille de faire durer la torture. Elle n’aimait pas se trouver là, elle était une innocente petite fille qui n’avait simplement pas eu la chance d’avoir échangé sa place avec une autre volontaire. Une jeune fille toute frêle et fragile qui s’était retrouvée contre des adolescents qui faisaient deux fois sont poids. Elle se vit les suivre et les tuer au fur et à mesure qu’ils se faisaient blesser. C’était si facile, ainsi... Puis elle vit une mutation. Une créature affreuse qu’elle ne serait même pas capable de décrire. Elle se réveilla en sursaut, explorant la pièce sombre d’un regard. Elle ne pouvait pas rester là.

Elle sortit de la pièce. Il commençait déjà à se faire tard lorsqu’elle rejoignit le hall d’entrée. Comme d’habitude, il grouillait de capitoliens. Ceux-ci ont la mauvaise habitude d’être des couches-tard et des lèves-tard. Maddox se dirigea vers le bar et elle s’arrêta net.


« Vous saviez qu’Astaroth était ici ?» Disait un jeune capitolien qui ne devait même pas avoir atteint sa majorité.

Son ami lui demanda:
« Le vainqueur ? »

La conversation continua ainsi et la jeune femme eut un sourire. Est-ce que son vieil ami était venu pour assister lui aussi aux 75e jeux ? En tant que vainqueur, c’était en fait une responsabilité pour eux de se présenter au capitole et puis soutenir les mentors qui envoyaient deux tributs de leur district à la mort. Tous avaient vécu cette expérience déchirante qu’était de voir un jeune probablement connu de leur district se faire transpercer le coeur, la gorge ou se faire éliminer en direct au bain de sang. Seul une personne avait eu de de la chance sur vingt-quatre adolescents. Maddox en était une, Astaroth également. Était-ce une chance ? Non, une malédiction. Elle aurait préféré mourir que devoir revivre, à chaque fois qu’elle ferme les yeux, les tributs qu’elle avait vu mourir.

La jeune brune sourit et se décida d’aller voir encore une fois le réceptionniste. Elle lui demanda le numéro de chambre de son ami Astaroth. L’homme aux yeux et bouts de cheveux bleus soupira et lui dit que ce n’était pas possible de dévoiler l’emplacement de la chambre de cet homme. Maddox n’était pas du genre à s’emporter pour ce genre de réplique, heureusement pour lui. Elle aurait pu lui faire passer un mauvais quart d’heure. Elle prit sa patience à deux mains et lui demanda si c’était possible de le contacter et de lui dire qu’elle était là. L’homme fronça les sourcils, légèrement agacé, puis prit le téléphone. Après un instant, on décrocha le combiné à l’autre bout de la ligne. Le sourire de la brune s’étira et elle s’appuya sur le comptoir de la réception. L’employé ne sembla pas apprécier ce geste et lui fit un regard tranchant. Elle ne céda pas. Après un moment de discussion et avoir finalement dit que c’était Maddox Grayridge qui désirait le voir, M. Loone, le réceptionniste, lui confia son numéro de chambre. Elle détala comme si elle était le lapin et lui le chasseur.

Elle prit l’ascenseur et monta quelques étages plus haut. Elle détestait les ascenseur. Cela lui rappelait les jeux, dans le tube qui l’avait mené à l’arène. Elle soupira et sortit en vitesse. Peu de temps après, elle trouvait le numéro associé à la porte de chambre de son ami. Elle frappa trois coups discrets et attendit patiemment. Astaroth allait-il être content de la voir ?


Dernière édition par Maddox A. Grayridge le Dim 3 Fév - 22:44, édité 1 fois
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Ouch, memories —  ft. ASTARROX Vide
MessageSujet: Re: Ouch, memories — ft. ASTARROX   Ouch, memories —  ft. ASTARROX Icon_minitimeDim 3 Fév - 12:37


We're the kings and queens of the death.

Le Capitole et ses habitants, le Capitole et ses coutumes, le Capitole et son confort, le Capitole et sa technologie. Capitole, Capitole, Capitole. Le Capitole qui sortait littéralement par les yeux d'Astaroth. Son regard sombre et renfermé se baladait autour de lui, dans cette superbe chambre luxueuse et moderne. Cette chambre qu'il haïssait tant. Il n'était là que pour quelques semaines, mais ces semaines allaient lui paraître une éternité. Il était là pour les tributs, à l'étage du district onze. Il avait toujours haï ces gens, leur manière de vivre et de se comporter. Il avait cet endroit en horreur mais était forcé de s'y rendre, tous les ans. En tant que mentor. Balivernes. Mentor... Il n'avait ramené qu'un seul tribut jusque là, et celui-ci était devenu tout ce qu'Astaroth pouvait haïr. Et cette année, c'était lui qui avait à charge les deux tributs du onze. Dont cette jeune fille. Alexiane. Cette pauvre enfant. Astaroth soufrait pour elle. Il aurait tellement voulu lui venir en aide, empêcher Phoenix de la détruire, et de la laisser se faire tuer. Il devait l'aider. Et il le ferait. Trop empathique avec ses tributs, voilà comment on aurait pu qualifier cet homme. Pourtant, il était sombre, renfermé. N'aimait pas la compagnie, ne semblait aimer personne. Et c'était précisément pour cette raison qu'il était cloîtré dans sa chambre, seul, assis dans son fauteuil, son masque sur le visage, son souffle résonnant à travers ses appartements. Il n'avait pas envie de descendre, et de voir tout ce que le Capitole avait à lui montrer. Il ne voulait rien voir. Le luxe ne l'intéressait pas, le confort non plus. Astaroth était un homme simple, aux goûts simples. Sa maison au village des vainqueurs lui convenait parfaitement, il n'éprouvait pas le besoin de vivre une vie de Capitolien, comme certains en rêvaient. Et d'ailleurs, il ne les comprenait pas.

Notre vainqueur avait passé une mauvaise nuit. Hanté par les Jeux qu'il avait vécu, par la mort de tous les tributs qu'il avait dû coacher et qui ne s'en étaient pas sortis. Hanté. Blessé. Meurtri par sa vie et ses expériences. Comme tous les vainqueurs, c'était certain. Ces cauchemars ne cesseraient pas de sitôt. Pas avant la fin des Jeux. Et pas avant un mois après, même. Au Capitole, il n'y avait rien pour lui. Rien d'autre que la mort, les mauvais regards, les rumeurs sur son dos. Autant dire rien. Aussi, lorsque le téléphone sonna, dans sa chambre, il le contempla d'un air sombre, réticent à décrocher. Il l'attrapa finalement, décrochant d'un air sombre. Sa voix rauque et grave résonna dans le combiné, face à celle fluette du réceptionniste. Qui lui annonçait une visite. Une présence. Astaroth lui répondit froidement. Il ne voulait voir personne. Personne. Cependant, lorsque l'homme lui annonça Maddox, le vainqueur sembla réfléchir quelques secondes. Il donna finalement le numéro de sa chambre, raccrochant. Il se leva, ouvrit le tiroir de sa commode, en sortit un t-shirt, qu'il enfila. Il n'allait pas se présenter à elle en simple jean, même s'il avait de l'affection pour elle. Astaroth était renfermé, et sur tous les points. Il savait bien ce qu'elle faisait là ; mentor pour les Jeux, au service du District 2. Il l'appréciait. Il n'était pas mauvais avec elle, comme il aurait pu l'être avec les autres. Pourtant, aujourd'hui, il était de mauvaise humeur. Il n'avait pas du tout envie de voir du monde, et n'avait dit oui que parce qu'il imaginait que cela devait tenir à coeur à la jeune femme. Il essaierait d'être sympathique. D'être ouvert. Mais pour le moment, il souffrait. Et il avait eu beau resserrer la pression de son masque autour de son visage, celui-ci n'arrivait pas l'endiguer entièrement. Astaroth le savait, et il connaissait également la cause de cette souffrance. Elle n'était probablement pas réelle. Son cerveau la commandait, la dirigeait. Son cerveau et ses souvenirs en étaient responsables. Il se remémorait sans cesse tout ce qu'il avait vécu. Des explosions. Des éclats de roche. De métal. Des explosions. Une lame, tranchant la peau fragile de son dos. Une douleur fulgurante remonta le long de sa cicatrice, serrant les dents et compressant ses mains sur le rebord du bar de sa chambre. Des flashs. Toujours des flashs. Astaroth ferma les yeux, tentant une ultime fois d'éradiquer la lumière blanche qui obstruait son champ de vision.

Flash.

Des cris, la douleur. Aussi bien physique que psychologique. Astaroth avait perdu. Il avait tout perdu. Le combat était terminé. Il allait mourir, le dos fendu par cette épée. La grenade à fragmentation avait explosé, disséminant fragments de roche et de métal absolument partout, les projetant avec une vitesse inouïe. Le carrière était mort, emporté par la grenade. Astaroth s'était protégé du mieux qu'il avait pu. Se roulant en boule, croisant ses bras sur sa tête. Les cailloux s'étaient plantés dans sa plaie, se fichant dans se cheveux, dans son crâne. Le métal également. La vision du jeune tribut était brouillée. Le sang obstruait totalement son champ de vision, tandis qu'un long gargouillis rauque sortait du fond de sa gorge. La douleur était telle qu'il ne la sentait même plus. Il avait juste envie d'en finir. Et, enfin, il se sentit partir. Il se sentit mourir. Il allait finir. Ici. Maintenant. Et rejoindre Pandore. Sa princesse. La petite fée qu'il avait été incapable de sauver. Toute sa vie n'aurait été qu'un puits sans fond d'échecs et de misère. Mais au moins, c'était terminé. Tout était terminé.

Lentement, Astaroth ouvrit les yeux. Trois petits coups frappés à la porte venaient de le ramener à la réalité. Il avait survécu à tout cela. Il était vivant. Et son gouffre de souffrance se creusait chaque jour un peu plus. Comme chez tout être humain désespéré. Les larmes avaient coulé le long de ses joues, sans qu'il ne s'en rende compte. Il l'ignorait encore à cette seconde précise. Astaroth ne pleurait plus depuis bien longtemps. Ces petites perles salées venaient de nulle part. Et il ne les sentait même pas.

Sa main se posa sur la poignée de la porte, alors qu'il l'ouvrait, laissant la jeune femme entrer dans son champ de vision. Il s'écarta de l'encadrement de la porte, la laissant passer, entrer. Sans un mot. Il renifla doucement, refermant derrière elle. Son calmant. Sa petite alter ego. Maddox. Astaroth inspira lentement. Il avait toujours aussi mal. C'était pire qu'il y avait quelques instants. Mais il tachait de ne rien montrer. « Bien dormi ? » Il se doutait que non. Il savait que non. Mais la question était légitime. Il s'avança dans la piège, s'approchant du bar, respirant douloureusement dans son masque, laissant involontairement transparaître sa souffrance. « Tu veux boire quelque chose ? »

Astaroth ne se tourna pas vers elle. Il n'avait pas envie qu'elle puisse voir sa souffrance. Sa douleur. Son supplice, aussi bien physique que psychologique. Le yeux du vainqueur était un livre ouvert. Mais précisément aujourd'hui, il ne voulait pas qu'on lise en lui. Personne. Pas même elle.
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MessageSujet: Re: Ouch, memories — ft. ASTARROX   Ouch, memories —  ft. ASTARROX Icon_minitimeLun 11 Fév - 1:12







we keep falling appart



La porte s’ouvrit. Maddox avait oublié à quel point son ami était grand. À moins que c’était elle qui avait rapetissé ? Chose sûre, elle n’avait pas oublié qu’il était un tas de muscle ambulant, surtout à côté d’elle. Elle qui était une fille mince et courte sur pattes, ne semblant même pas avoir vieilli physiquement depuis le jour où on avait pu entendre son nom suite au tirage au sort. Hasard, ouais. Ça avait été du pur hasard qu‘une fille telle qu‘elle soit allée aux jeux. Avec seulement une chance de se faire piger, puisqu’elle n’avait que douze ans à cette époque. Le ciel lui était tombé sur la tête.

Même si physiquement, elle ne faisait pas ses vingt-cinq ans, Maddox avait un regard beaucoup plus profond, marqué par un passé troublant. Comme tous ceux qui avaient connus les jeux de près. Comme Astaroth, Elyas et Aaron. Cette année-là, elle mentorait pour une seconde fois. La première, c’était à la 63e édition des Hunger Games. Elle avait entraîné des tributs qui étaient plus vieux qu’elle et elle les avait guidé vers la mort pour que Julian, un tribut du district 7, soit proclamé le grand vainqueur. Ça l’avait blessé, de ne pas avoir pu sauver des adolescents de son district. Elle n’arrivait même plus à regarder les familles de ces jeunes droit dans les yeux. C’était lâche, elle le savait, mais que pouvait-elle faire d’autre après tout?

La jeune brune entra dans la chambre d’hôtel d’Astaroth. Son ami lui tourna le dos et renifla. Elle savait que ce n’était pas une bonne journée, involontairement. Elle le connaissait assez pour ne pas le rendre de mauvais poil en posant des questions trop indiscrètes. Elle fit un mince sourire en coin et croisa ses bras sur son sweat-shirt. Elle avait, comme pantalons, des jeans bien simples. À côté des capitoliens, on aurait pu dire qu’elle manquait de vie. Elle cligna des yeux alors que son ami, très peu bavard, lui demanda si elle avait bien dormi. Loin d’avoir l’habitude de dire des répliques cinglantes, elle répondit: « C’est possible de dormir, ici ? » Elle haussa les sourcils. « J’ignorais. » ajouta-elle. Non, elle n’avait pas bien dormi. Elle ne dormait jamais bien, même lorsqu’elle avait des petites pilules magiques. Anti-dépresseurs, somnolents, plus rien ne fonctionnait. Son médecin avait arrêté de prescrire puisque sa situation ne s’améliorait pas. Elle était une cause perdue. Astaroth lui proposa à boire. Après un petit instant de réflexion, elle répondit: « Y’a quelque chose de pas trop fort, là-dedans ? »

Elle sentait qu’il n’allait pas bien. Tourné dos à elle, derrière son masque, il se cachait. Ses émotions, il voulait les enfouir. Il ne pouvait pas. Elle comprenait ça. C’était bien pourquoi elle n’était pas insistante. C’était sans doute mieux ainsi, pour tous les deux.

Cette année, elle allait envoyer Jane et Olliver se faire tuer. Tout le monde le savait, ce n’était même plus un secret. Les techniques, les arrangements pour les entrevues, les entraînements, ce n’était pas ce dont Maddox était née pour. Elle n’y comprenait absolument rien, en fait. Pourquoi est-ce qu’on l’avait choisi, cette année-là, pour faire mentor ? Sans doute parce qu’elle n’avait aucune expérience en mentorat. Ou parce que le capitole savait qu’elle allait envoyer deux tributs dans un immense bain de sang alors qu’ils ne seraient même pas bien préparés. Pour qu’elle souffre en les regardant mourir, en croisant leurs familles dans les rues. Elle déglutit, essayant de se tirer de ses pensées. « Ce matin, j’ai vu dans les yeux de mes tributs qu’ils avaient peur. Ils savent qu’ils ne feront pas long feu avec l’entraînement que je leur prépare ».

Elle roula les yeux et se servi un verre avec la bouteille qu’Astaroth lui tendait. Elle ne comprenait pas comment elle s’était liée d’amitié avec cet homme si renfermé sur lui-même. Surtout, ce qui l’étonnait, était qu’elle n’avait pas pris en compte de son masque et son apparence et qu’elle lui avait tout de même parlé. Ce n’était pas comme s’il était un monstre, aux yeux de Maddox. Il est un ami de confiance et, après tout, un humain.

« Arrivé depuis longtemps ? » demanda-t-elle, d’une voix douce. Elle ne cherchait pas à l’envahir, sauf qu’elle ne voulait pas non plus rester planté là à ne rien dire et profiter du verre qu’il lui offrait. Elle voulait prendre des nouvelles de lui, c’était sûr, mais seul lui pouvait décider s’il parlait ou non. Elle se détourna du bar afin d’être dos à lui et non côte-à-côte. Son expression devint neutre et elle fit tourner le liquide dans son verre. Elle se perdit dans ses pensées.

Elle se revoyait dans l’arène. La mutation courait derrière elle, après elle. Elle gagnait de l’avance, le souffle de la jeune Maddox de cette époque devenait plus court. Les garçons s’affrontaient entre eux et elle finit par se retrouver seule contre un grand type, elle ne se souvenait même plus de quel district. La mutation l’engloutit d’un trait alors qu’il allait transpercer le cœur de la jeune fille d’une épée. Elle cria, les larmes coulant sur ses joues. Les sanglots n’arrêtaient plus. Le coup de canon résonna lorsque la créature eut déchiqueté le tribut et elle s’enfuit. Maddox se recroquevilla et ses muscles se contractèrent. Ses blessures et ses courbatures la faisaient souffrir. La voix du commentateur, Templesmith, résonna en annonçant que le vainqueur était Maddox Ann Grayridge. Elle voulait oublier cela. Cette sensation de joie. Était-ce de la joie ? Non, c’était une lueur d’espoir. Elle rentrait chez elle, au prix d’avoir tué trois personnes et d’en avoir regardé une autre mourir aux mains d’une créature. Volontairement. Elle qui n’avait aucun espoir en sa réussite aux jeux. Elle-même qui croyait qu’elle ne ferait même pas deux pas et qu’elle serait morte dès le bain de sang. Elle avait survécu. Tout cela pour avoir une conscience marquée à jamais. Une jeune fille de seulement douze ans ayant survécu aux 62e Hunger Games. Quelle merde.

Elle serra les dents, essayant de chasser toutes ces mauvaises pensées de sa tête. C’était difficile: chaque fois qu’elle mettait un pied au capitole, toutes ces réflexions semblaient s’intensifier. Elle se posait des questions du genre « si je n’avais pas tué ce type, est-ce que je serais en vie ? » et « si la mutation n’avait pas dévoré le dernier tribut, ma mort aurait-elle été lente ou rapide ? », bref, des questions qui avaient seulement pour but de trotter dans sa tête et de tirailler sa conscience.
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MessageSujet: Re: Ouch, memories — ft. ASTARROX   Ouch, memories —  ft. ASTARROX Icon_minitimeVen 15 Fév - 0:08


The edge of man is over.

À la réponse de la jeune femme, Astaroth s’approcha du bar, d’un pas lent et fatigué. Il prit un verre, avisant d’un œil les bouteilles qui s’offraient à son choix. La visite de Maddox ne le dérangeait pas, mais ne le ravissait pas du tout. Il aurait espéré être seul, pouvoir rester dans son coin à ruminer, et laisser son humeur noire le ravager, le désespérer. Il aurait voulu qu’on le laisse haïr son masque tranquillement, qu’on le laisse se haïr comme il en avait envie. Mais tout cela semblait impossible. À partir du moment où il mettait les pieds au Capitole, il y avait toujours un vainqueur pour lui rappeler où il était, ce qu’il faisait là, et toutes les relations et les aventures passées. Toutes ces choses qu’Astaroth ne souhaitait pas revivre, on le forçait à s’en souvenir. Il tentait de s’échapper de cet étau de mort et de mémoires souillées, mais rien n’était plus puissant que les mots ; ces mots, que les vainqueurs de tous les districts avaient à la bouche, que chaque personne dans cette ville de fou proférait à longueur de journée, sans jamais en comprendre le sens ; mort. La mort, tuer, assassiner, égorger, détruire une vie. Éteindre une lueur dans les yeux de quelqu’un. Une étincelle de vie, la chose la plus précieuse qui avait un jour été offerte à l’être humain un jour. Pour les gens du Capitole, cela ne signifiait rien d’autre qu’une période de distraction dans leur année toute en couleurs et en excentrisme. Ils ignoraient ce qu’était la mort. Ils admiraient les vainqueurs, ces gens ayant gagné face à vingt-trois autres candidats. Ils les admiraient pour avoir réussi à asséner le coup de grâce, et les adulaient pour avoir ôté des vies. Ils ne savaient pas ce que c’était. Au début, on pense que c’est excitant, ou on s’imagine qu’on ne tuera pas. Carrières, tributs des autres districts. Puis, on commence à tuer. Parce qu’on y est obligé, ou parce que c’était notre objectif depuis le début. Mais lorsque la fin des Jeux arrivent, tout a changé. La survie est devenue la principale occupation de tous les tributs ; tuer n’est qu’une alternative nécessaire. On en sortait finalement triomphant. Et tuer devenait pour la plupart quelque chose dont on avait eu honte ; tuer ses amis, tuer ses alliés, tuer des jeunes qui n’avaient pas la force de faire autant. Tuer. Toujours tuer. Astaroth n’en pouvait plus, qu’on lui rappelle tous ces meurtres qu’il avait commis. Il avait envie de passer à autre chose, de tourner la page ; c’était pourtant un masque qui lui collait à la peau, qui était gravé au fer rouge sur son visage, son épiderme. À l’intérieur même de son crâne, par le biais de ces blessures que personne n’avait jamais pues guérir. Astaroth souffrait. Il souffrait des Jeux, souffrait de son masque, souffrait que les vainqueurs ne pouvaient le voir que comme un vainqueur, justement. Ils ne le méprisaient certes pas tous pour son aspect monstrueux, mais ils savaient qu’il avait tué, tout comme eux. Et ils s’en réjouissaient à leur manière, de trouver quelqu’un qui leur été similaire. Au fond, il les détestait. Il avait beau avoir des affinités avec certains d’entre eux, cela ne l’empêcherait jamais de souffrir. Pas d’autres conversations que les Jeux, les tributs effrayés, la vie au quotidien quand on n’était pas au Capitole pour les Jeux. Et Astaroth aurait voulu que pour une fois, on oublie son statut de vainqueur. Qu’on le considère comme un être normal. Qu’on lui foute la paix.

Sortant une bouteille d’un breuvage légèrement alcoolisé mais assez doux à son invitée, il la lui apporta, la tendant vers son invitée pour qu’elle puisse se servir. La voix de Maddox sortit d’entre ses lèvres fines. Sous son masque, sa mâchoire se serra. Encore, et encore. Les tributs. La mort. Les Jeux. Ne savaient-ils dont rien dire d’autre ? Il ne répondit pas. Il n’en avait pas envie. Il n’avait pas envie de songer à ces jeunes qu’il envoyait à la mort, comme tous les ans. Il voulait juste ferme les yeux, et ne plus y penser. Fermer les yeux, et s’imaginer une vie normale, une vie simple, où il n’aurait pas à se cacher, à détester les gens. Où sa vie ne serait pas dirigée par un gouvernement cruel et sanguinaire, qui envoyait chaque année des jeunes se faire tuer. Où il pourrait parler sans être jugé, agir sans être détesté. Où, tout simplement, il aurait une place normale. Alors il fit le choix délibéré d’ignorer la petite phrase de Maddox. Si elle tenait réellement à aborder le sujet, elle y reviendrait. Et si elle y revenait, elle risquait de se heurter à un Astaroth qu’elle n’apprécierait sans doute pas forcément. Il ne pouvait pas s’en empêcher. Il souffrait, il avait mal. Il n’avait pas envie de s’attarder sur ce genre de sujets. Et elle ne pourrait pas l’y forcer. Si elle y tentait, il déclinerait fort probablement sa compagnie. Il avait peut-être un fond gentil, mais bien stupide aurait été celui qui aurait pu croire faire de lui ce dont il avait envie.

La petite question qu’elle posa tira une longue expiration à notre homme, tandis qu’il allait s’adosser au canapé, un peu plus loin, croisant les jambes sur le sol, et les bras sur sa poitrine. « Hier. » Comme elle, fort probablement. Mais il se doutait bien que la question voulait dire autre chose. Qu’elle s’inquiétait de lui, de ce qu’il devenait, de ce qu’il pouvait bien faire de sa vie ces derniers temps. Il soupira doucement. « Le Capitole n’a pas changé, et il fait toujours aussi détestable de se retrouver ici. » Détestable. C’était un des termes possibles d’emploi pour désigner cet endroit qui lui flanquait la chaire de poule. « Heureusement, c’est pour peu de temps. »

Tout était relatif. Cela dépendrait en réalité de la longueur des Jeux. Du temps pendant lequel ils décideraient de faire souffrir les tributs. Renfermé, Astaroth fixait le sol, pensif. Il n’avait pas envie de passer tout ce temps ici. Il avait envie de rentrer chez lui. Ou d’aller ailleurs. N’importe où, tant qu’il n’avait pas à subir les Jeux. Plus les années passaient, plus cette corvée devenait un véritable calvaire. Et il n’avait qu’une hâte ; que tout cela s’arrête. À n’importe quel prix.
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Ouch, memories —  ft. ASTARROX Vide
MessageSujet: Re: Ouch, memories — ft. ASTARROX   Ouch, memories —  ft. ASTARROX Icon_minitimeDim 3 Mar - 5:49

Astaroth ne semblait pas d’une très bonne humeur. C’était compréhensif, avec les Jeux qui s’annonçaient bientôt. Maddox se sentait un peu mal d’aborder cet événement, car elle sentait qu’il n’appréciait pas la conversation. Elle décida de ne plus l’aborder: c’était plus difficile pour lui que pour elle. Ce n’était que la deuxième fois qu’elle était mentor, depuis qu’elle avait été élue vainqueuse des Hunger Games et cela faisait longtemps. Les premiers tributs qu’elle avait envoyé à l’abbatoir, c’était deux adolescents plus vieux qu’elle. C’était limite s’ils avaient plus d’expérience que leur mentor, à vrai dire. Maddox n’avait pas été préparée à rien. Elle s’était attendue à mourir dans l’arène. Son propre mentor aurait été certainement plus attentif aux Jeux et aux habiletés de ses tributs. Astaroth avait plusieurs années de mentorat à son actif et cela n’allait pas en s’améliorant. Maddox le plaignait vraiment de devoir supporter ce calvaire. Si elle avait eu un mentor tel que lui, elle aurait sans doute été plus tromatisée par ce grand gaillard avec son masque qu’il ne devait pas enlevé. Mais ce n’était qu’un détail: maintenant, elle était amie avec lui parce qu’il était une bonne personne tout au fond. Ce n’est pas car on porte un masque qu’on est nécessairement une mauvaise personne. Elle était contente de lui avoir donné une chance, en fait.

Maddox avait envie de se faire discrète. L’imposante carrure de son ami et son caractère plutôt asocial du moment lui faisait ressentir cela. Elle prit son verre, senti le liquide qui s’y trouvait dedans et le goûta. Ce n’était pas trop fort, mais assez. Parfait. Elle le suivit vers le canapé, s’y assit lentement. Elle ne lui demandait pas la permission, de toute façon le Capitole n’était pas son district, sa maison. Elle essayait tout de même de ne pas trop s’imposer. Astaroth n’était pas nécessairement la personne à contrarier et elle le savait pertinemment. Il lui dit que le Capitole n’avait pas changé depuis sa dernière visite et que c’était un détestable endroit où se trouver. Elle hocha la tête. Pourtant, elle venait souvent voir un de ses amis qui y donnait souvent des concerts. Contrairement à son ami, elle y allait parfois sans y être obligé. Il continua en disant qu’heureusement ce n’était pas pour très longtemps. Il espérait cela, certainement. La durée des Jeux est assez indéterminée. Cela peut s’étendre sur trois jours comme sur sept.

« Heureusement », s’entendit-elle répondre, le regard dans le vide.

Lorsqu’elle fut envoyée dans l’arène des Jeux, elle avait peur d’y rester. Comme elle ne savait pas, comme tous les autres tributs, si elle allait mourir ou non, elle se demandait combien de temps tout cela allait durer. Combien de temps est-ce que ça allait prendre avant qu’elle se fasse transpercer le corps avec une lance, avec la générosité qu’un tribut carrière pouvait lui donner ? C’était trop beau d’espérer. Le supplice de l’attente a duré exactement six jours, presque une semaine. Et elle s’en était sortie vivante, malgré tout. Foutu Jeux.

« Tu n’as pas le coeur à voir des gens. »

Ce n’était qu’un constat, constat qu’elle avait fait dès lors de son entrée dans la chambre d’hôtel de son ami. À cours de sujet de conversation, puisqu’elle avait peur d’aborder un sujet trop difficile ou qu’il n’aimerait pas, Maddox laissa aller ses pensées. Elle avala quelques gorgées d’alcool, qu’elle sentit rapidement descendre le long de sa gorge et la réchauffer. C’était plus fort que ce qu’elle pensait. C’était quand même bien. Elle soupira. Si elle ne pouvait pas faire parler son ami, ce serait lui qui parlerait en premier. Elle déposa sa main sur l’épaule d’Astaroth et fit un mince sourire en coin, un de ceux qu’elle seule peut avoir.

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