tell us your story.

Prologue

❝ Un jour, quelqu'un a dit : "la mort n'est pas la plus grande perte que nous subissons au cours de notre vie , la plus grande perte c'est ceux qui meurent en nous pendant que nous vivons, je pourrais vous dire de qui est cette citation mais tout le monde s'en moque.
Tout me parait tellement surfait, cette idée que de bonnes choses arrivent aux gens bien et qu'il y a de la magie dans ce monde et que les plus vertueux pourront bénéficier. Trop de gens bien souffrent sur terre pour que ce genre de théorie soient vraiment et trop de prière restent sans réponse chacun d'entre nous essaye de ne pas voir à quel point ce monde est corrompu et triste, on persiste à dire que tout finira par s'arranger et tout se passera bien mais ce n'est pas toujours le cas et quand on s'en rend compte on ne peut pas revenir en arrière. Il n'y a aucune magie dans ce monde, plus depuis quelques jours. ❞

Fate is like a small sandstorm that keeps changing direction

❝ Le district cinq connait à ce jour une période de sécheresse sans précédent. De nombreux troupeaux ont été entièrement décimés dû au manque d'eau et les mauvaises récoltes n'améliorent pas la situation. C'est la plus grave période de chaleur que le district n'ait jamais connu. ❞
Ce district qui était pourtant prospère et dans lequel il faisait plutôt bon vivre était devenu l'espace d'un été, un four pour ses habitants qui étaient cloîtrés chez eux, tentant de se préserver de cette chaleur étouffante... voir mortelle. La famille Seea prêtait attention à rationner leur nourriture afin de faire face à cette mauvaise période qui semblait ne pas en finir ; comme la plupart des autres foyers à vrai dire. Seulement la cadette qui avait déjà une santé fragile souffrait plus que tout autre de ces fortes températures. Sa pâleur était bien plus impressionnante que d'habitude et son état ne faisait qu'empirer. Charlie décida donc un soir, seul moment de la journée où la chaleur était supportable, de sortir pour essayer de dégoter des aliments qui pourraient revigorer sa jeune soeur. Seulement, ce qu'elle ne savait pas, c'était que cette dernière l'avait suivi lors de sa sortie nocturne.
Passant devant les échoppes de la ville, l'aînée de la famille observa derrière les vitrines les quelques biens alimentaires qui subsistaient. Une tablette de chocolat et une bouteille de lait attirèrent son attention. Il demeurait toujours des favorisés qui avait accès à ce genre de luxe, tandis que la moitié du district devait se contenter de bouillons avec quelques légumes racis malgré les hautes températures. Se glissant discrètement dans la boutique, elle attrapa rapidement les produits visés et se dirigea à pas de loup vers l'entrée. Un craquement de plancher et Prudence réalisa qu'elle avait été repérée. Il lui fallut détaler presto, mais sa soeur, qui avait assisté à la scène dû également s'échapper pour ne pas être prise, elle aussi. Seulement, alors que le dirigeant de l'échoppe était à leurs trousses, Amaidée eut un ralentissement, puis d'un coup, elle s'effondra comme une masse au sol. Laissant échapper la bouteille de ses bras, ainsi que la plaquette de chocolat noir, Charlie se précipita en direction de sa soeur, tandis que leur poursuiveur se rapprochait significativement. Secouant vivement le corps inerte de sa soeur, l'aînée commença à paniquer. C'est lorsqu'elle se pencha sur la poitrine d'Amaidée qu'elle comprit. Son coeur ne battait plus. Elle était morte. Et elle en était responsable [...] ❝ Il est temps pour nous de quitter cet endroit, il y a trop de mauvais souvenirs, une vie meilleure nous attend ; dans le district treize. ❞ Telle était la décision du patriarche de la famille, qui avait rencontré peu de temps après l'incident, un couple qui se rendait en direction du district prétendu éteint. Après avoir convaincu M. Seea que le district était toujours habité et qu'il s'y organisait une résistance, il décida de le rejoindre sur le champ ; ne supportant plus le joug du Capitole et des pacificateurs. Les premiers temps furent durs pour la famille, qui faisait de son mieux pour s'adapter à ce nouveau mode de vie et à prouver qu'ils n'étaient pas des espions envoyés par Panem. Ils finirent éventuellement par faire parti de cette grande famille du treize, rassemblé dans des sous-sols. Cependant Charlie ne supportait pas le fait de devoir vivre sous terre, à l'abri de tout. L'air frais lui manquait énormément, ainsi que le soleil battant. Mais elle devait faire avec ; et dans les moments difficiles, elle se plaisait à repenser aux bons moments qu'elle avait passé avec sa soeur. La culpabilité la rongeait encore mais elle était consciente que rien n'y personne ne pourrait ramener la défunte Amaidée. La vue de son emploi du temps imprimé au creux de son avant-bras lui était insupportable, mais c'était le prix à payer, selon son père. Après tout, il fallait bien qu'elle paye pour quelque chose. Elle avait causé la perte de sa soeur, et étrangement, personne ne le lui avait reproché, mettant tout sur le cause de la fragilité de son coeur. Seulement, si elle n'était pas sortie ce soir-là, rien de tout cela ne serait arrivé... Deux années passent et la demoiselle souffle ses quinze bougies. Elle s'est habituée à son nouvel environnement et commence même à sourire de nouveau. Elle manifeste même de l'intérêt pour de nombreux sujets ; seulement un la passionne et l'anime. La médecine. Même si ce n'est que rudimentaire et qu'elle est novice, elle s'instruit auprès de Madame Baÿs-Galor qui se montre patiente et pleine de bonnes intentions envers son apprentie. Elle fait également la rencontre du fils de Madame Galor, Jorah, du même âge que Prudence. Tout semble enfin se stabiliser pour les Seea, ses parents après avoir prouvé leur loyauté se voient confiés des tâches pour le compte de la rébellion.
Son regard bleuté la transperce. Elle se sent faible lorsqu'il la regarde de cette façon, sans défense. Pourtant il ne semble pas être capable de lui faire le moindre mal. ❝ Tu as plus de talent pour inventer des armes que pour les utiliser apparemment. ❞ Apposant une compresse sur la tempe ensanglantée de son patient, Charlie tente de mettre ses idées au clair. Doit-elle lui faire part des rumeurs qu'elle a entendu au sujet de son père ou aurait-elle tout intérêt à ne rien lui dévoiler pour ne pas le blesser. Elle n'en n'a aucune idée. ❝ J'ai été distrait, mais la prochaine fois je lui ferai payer cet affront. ❞ Un sourire échappe à la vigilance de la guérisseuse, qui vient de prendre sa décision. Il mérite la vérité, alors sans prendre de gants, elle décide de se lancer. ❝ Écoute Jorah, je devrais sans doute pas te le dire mais... Mais il y des bruits qui courent sur ton père... Comme quoi il ne serait pas celui qu'il prétend être. ❞ A en voir sa réaction, il n'a pas besoin de plus de détails sur l'histoire. Cependant, sa colère ne tarde pas à monter et il semble rapidement incontrôlable, se débarrassant de la compresse de tissu, pour se saisir de façon peu délicate du poignet de Prudence. ❝ Ha oui ? Et qui est-il alors ? Tu oses me dire ça alors que je suis son fils, alors qu'il à entraîné tes frères et qu'il se donne corps et âme pour le treize ? ❞ ❝ Jorah … lâche moi sil te plaît. ❞ Elle veut ajouter qu'il lui fait mal mais elle n'en fait rien, absorbée par la lueur de folie qui habite son interlocuteur. Son étreinte se fait plus pressante alors elle décide d'attraper, de sa main de libre une paire de ciseaux, disposés sur une petite table. Si il ne lâche pas prise et se montre plus agressif, Charlie décrète qu'elle s'en servira contre lui, sans aucune autre forme de procès.
Vingt-et-un-an, Charlie peut profiter de sa propre couche, située à quelques mètres de celle de ses parents. Seulement, quelqu'un a décidé d'un différent destin pour elle. Sans lui demander son avis, bien sur. ❝ Sale garce, après tout ce que ma famille a fait pour toi, c'est de cette façon que tu me remercies. Tu n'arriveras pas à monter contre moi mon propre fils ❞ Etranglée par deux grosses mains à la prise aussi inextricable qu'un boa constrictor, Charlie capitule et bientôt, elle sort malgré elle du district treize sans que qui que ce soit ne s'interpose. Comme si elle ne comptait aux yeux de personne. Jour après jour, elle réalise qu'il n'y a pas d'échappatoire, que personne ne viendra la chercher : ni ses parents, ni ses amis et encore moins Jorah. Elle décide alors de se laisser faire, dans le seul but de s'en sortir vivante. On lui rabâche que la rebellion ne conduira à rien de bon et qu'à la fin, le Capitole parviendra quoi qu'il en soit à déjouer la révolution. On s'amuse à lui souligner que de par leur lâcheté, aucun rebel ne tentera de la récupérer et qu'elle ne peut compter sur personne au district treize. C'est en répétant ainsi ces accusations et cette morale que la jeune femme commence à modifier sa perception de tout. Du Capitole, des districts, de ses anciens amis. Tout est remis en cause au fur et à mesure du temps qui passe et le raisonnement des Pacificateurs, autrefois ses geôliers, devient le bon raisonnement.
Après un petit séjour au Capitole, afin de parfaire sa formation de pacificatrice, l'envoie dans les districts jugés les plus ❝ difficiles ❞ comme on débute au bas de l'échelle. Sur place, elle fait preuve d'un don de persuasion sans précédent qui lui est très utile lors des diverses opérations menées. Et telle une promotion, on l'envoie dans un district plus paisible pour qu'elle débusque les rebelles qui s'y cache : le district huit. La vie ne lui offrant rien d'appréciable, la brune se plait à penser qu'un jour, elle aura l'occasion de se venger de tous ceux qui l'ont trahi, qui l'ont lâchement abandonné au profit d'une révolution qui n'aura soit jamais lieu, ou qui sera matté comme la partie d'échecs la plus simple. Et au moment où elle se vengera, là, elle pourra déverser sa haine et toute la violence qu'elle contient depuis des années.