clove izaiah mills-barrow

❝ NO ONE EVER SAID IT WOULD BE THIS HARD ❞

about games and relative.

➺ TA MORT TU LA VOIS COMMENT ?

De toute les manières possible et inimaginable. Je la vois partout, je la voie tout le temps. Elle m'obsède. Depuis mon voyage dans l'arène, un rien me fait paniquer. Un craquement de parquet, le hululement d'une chouette. Je panique chaque fois qu'un camion passe trop près de moi, j'évite de marcher près d'une falaise. Peut-être est-ce de la paranoïa, qui sait. Mais si je devais m'imaginer mourir de vieillesse, je serais surement comme aujourd'hui ; seul dans ma maison des Vainqueurs.

➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?

Pour une seule personne. Pour Calixte. Ma douce et innocente Calixte. Celle qui vit avec moi. Je ferais tout pour elle, je mourrais certainement. Mais ce serait bien la seule. Pour qui d'autre pourrais me sacrifier. Ils m'ont pris ma sœur, mes parents sont morts. A par elle je n'ai plus personne à qui donner ma vie, je n'ai plus personne pour vivre. Sans elle, je me laisserais surement mourir.

➺ QUEL PETIT PLUS T'AIDE DANS LA VIE (OU JEUX) ?

Je n'ai pas grand-chose dans la vie. Pas grand-chose d'utile du moins. Je n'ai jamais vraiment su manier une épée, ou même une hache. Je savais tenir un couteau, étant fils de boucher, mais je n'ai jamais appris à le lancer. Je ne brille pas par mon agilité, ni par mon endurance. La seule chose qui m'a aidé durant mes Jeux a été ma force physique. A la boucherie, j'aidais mes parents à ramener les carcasses de l’abattoir, et a vidé le camion une fois au magasin. Encore aujourd'hui je me maintien en forme, alors que j'évite tout contact avec les objets tranchants.

➺ AS-TU DES PROCHES QUI ONT PARTICIPÉ AUX JEUX ?

Ma sœur, Vassili. De deux ans mon aînée, elle a été sélectionnée trois années avant moi et s'est fait éventrée lors du bain de sang. Elle était mon modèle, celle qui veillait sur moi, qui me protégeait. J'ai beaucoup souffert de son départ, mais j'ai à peine eu le temps de, pleurer sa perte ; c'était déjà mon tour de partir pour les Jeux de la faim.

➺ COIN A ANNONCÉ LORS DES DERNIERS JEUX PAR MESSAGE PIRATE QUE LE TREIZE EXISTAIT TOUJOURS. TU ESSAIES DE TE JOINDRE À EUX OU AU CONTRAIRE, TU FAIS TOUT POUR STOPPER CETTE RÉVOLTE ?

J'essaie de les ignorer. Je ne suis ni contre eux, par peur de me mettre à dos le Capitole, mais je n'autorise pas non plus leurs pratiques. Tout ce qu’ils font est mal. Les Jeux, les manières dont ils traitent les districts. Pour avoir vécu toute ma vie dans un district pauvre, je sais comment les habitants y sont traités. J'ai vu lors de ma Tournée de la Victoire à quoi pouvait ressembler les premiers districts et c'est injuste. Mais malgré tout, je n'ai ni le courage, ni la force de me joindre aux rebelles. Je n'ai plus rien à perdre, ils m'ont déjà tout enlevé. Pourquoi me battrais-je ?


JE VIENS D'UN MILIEU plus ou moins favorisé, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE a toujours été en nombre suffisant. DU COUP, MON NOM AVAIT 7 chances d'être tiré lorsque je me suis fait moissonné. J'EXERCE LE MÉTIER DE mentor ET POUR TOUT VOUS DIRE, JE déteste ça. JE SUIS DANS LE 10ÈME DISTRICT. AYANT 26 ans J'aie déjà PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET j'appréhende la prochaine moisson. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.

reality is here.

tell us your story.

i’m giving you a nightcall

i’m gonna show you where its dark

Soixante. Le cercle en dessous de mes pieds se stabilise. Mes jambes tremblent tellement que je peine à rester debout. Je porte ma main devant mes yeux pour essayer de discerner l'arène autour de moi. Baigné par le soleil, je mis quelques secondes avant de distinguer pourquoi le paysage était si aveuglant. A mes pieds, des petites vaguelettes d'eaux s'engouffraient sous mes chaussures, caressaient mes chevilles. Cinquante. De l'eau ? Vraiment ? Je commençais à paniquer ; je n'avais jamais appris à nager. Et il n'y avait aucun autre moyen de rejoindre l'île où se trouvait la Corne d'Abondance, j'allais devoir me mouiller. Je calculais la distance qui me séparait de l'îlot, me demandant si j'allais pouvoir traverser sans me noyer. Le souffle court, je commençais à paniquer. Quarante. Sur le haut de la grande corne, le compte à rebours défilait. Moins de quarante secondes. J'essayais de me concentrer sur le reste de l'arène. Je levai le regard. Autour de moi, les autres tributs semblaient aussi terrifié ; il y avait de quoi, les arènes aquatiques étaient souvent les plus meurtrières, et la plupart des gagnants de ces éditions venaient du district Quatre. Devant moi le petit îlot, où trônait la Corne. Pas bien grand, juste assez pour l'immense objet sculpté et les tributs qui combattront autour. A droite cette île, j'en apercevais une autre ; beaucoup plus grande, elle était recouverte de rochers. Remplit de petite caverne, je ne voyais aucune trace de végétation. Juste des pierres et des ruisseaux. Derrière la corne, j'apercevais le haut d'un arbre. Une autre île ? Je n'arrivais pas à distinguer le reste. Trente. Je n'avais plus beaucoup de temps. Mes jambes menaçaient de lâcher. Les larmes me montaient aux yeux. J'avais peur. J'étais pétrifié. Comment allais-je me débrouiller pour rejoindre la rive si je n'arrivais même pas à tenir debout ? Je fermai les yeux, tentai de me calmer ; en vain. Vingt. Le sang battait dans mes tempes. Je devais trouver un moyen. Un moyen de ne pas finir noyé. Je rouvrais difficilement les yeux, puis je croisais son regard. Callixte. La tribut de Carrière du Un, celle que je n'avais pas quitté d'une semaine durant l'entraînement. Que j'avais suivis sur chaque atelier. Que j'avais admiré lors de la parade. Celle qui m'obsédait depuis que j'avais mis les pieds dans la capitale. Ses yeux se plantèrent dans les miens, et elle me sourit. Alors que j'allais lui rendre, je fus interrompu par le décompte. Dix. Dix secondes. Je ne pouvais pas me laisser déconcentrer. Non. Elle voulait me tuer, comme tous les autres. Sept. Concentre-toi, Iza, concentre-toi. Cinq. Cinq secondes et tu devras sauter. Tu devras te débrouiller et rejoindre la rive. Quatre. Tu peux le faire. Sauter et atteindre la Corne, prendre un sac et fuir par le pont qui mène sur l'île aux rochers. Trois. Rien de bien compliqué. Je lui jetai un dernier coup d’œil. Elle se tenait prête à sauter, le regard planté sur l'îlot. Deux. Concentre-toi. Mes jambes tremblaient toujours plus fort, mon cœur battait toujours plus vite. Mes pensées étaient balayées par le martellement de ce dernier dans mon crâne. Un. Mon souffle se coupe.

Un son déchira l'air, signalant le début des Jeux. Autour de moi, les tributs quittaient leur plateformes un par un, plongeant, sautant, se débrouillant pour ne pas couler. Toujours debout, je respirai un grand coup avant de me lancer. Mais rien ne se passa. Tétanisé, mes jambes refusèrent de bouger, comme plantées sur la plateforme. Je leur ordonnai de décoller mais je n'obtins aucune réponse. Mon souffle accéléra, je panique. Non, ne pas paniquer. J'essayai de me résonner, mais c'est en vain, mon corps ne répondait plus. Les premiers tributs atteignaient déjà la Corne d'Abondance, s'emparaient des premières armes. Je les regardais, horrifiés, comme dans un autre monde. C'est le sifflement d'un couteau à côté de mon oreille qui me réveilla. Quelques centimètres plus à droite et j'y passais. Une poussée d’adrénaline parcourut mon corps, et me propulsa en avant. Après quelques secondes de flottement, j'atterris dans l'eau. Je n'avais jamais vu autant d'eau. Je n'avais même jamais flotté dans l'eau, me contentant dans la petite baignoire de la salle de bain. Cette sensation me terrifiait. Mes jambes battaient dans le vide, mes bras essayaient en vain de me soulever hors du liquide salé. J'essayais d'avancer. Sans grande réussite, puisque à peine avais-je parcouru quelques mètres, une gorgée d'eau s'engouffra dans mes poumons. Impossible de respirer, je m'agitai en vain, essayant de la faire sortir. J’attrapai mon cou entre mes mains, toussant, m'étouffant. Au moment où je commençai à couler, une main m'accrocha la taille, juste à temps. Je tentai de me retourner entre deux quintes de toux, terrifié. Je me débattis pour échapper à mon agresseur, mais une voix féminine pesta. Cette vois, je la connaissais. “ Putain, arrête de bouger ou je te laisse crever ! ” Calixte. J'arrêtai immédiatement de me débattre, même si cette réaction n'avait rien de rationnelle. Pourquoi ? Pourquoi me viendrait-elle en aide ? C'était une Carrière, elle voulait ma mort autant que les autres, si ce n'est plus. Alors pourquoi était-elle en train de me sauver de la noyade ? Malgré tout je me laissais faire, ne voyant pas ce qu'il pourrait m'arriver de pire. Elle me hissa sur la rive, et dans une dernière quinte de toux, j'expulsai le reste de l'eau que j'avais absorbé. Haletant, tremblant, elle vint se placer devant moi. “ Si tu tiens à la vie, ne bouge pas. Si quelqu'un vient t'embêter, appelle moi. ” déclara-t-elle en souriant. Encore sonné, j'essayais de lui rendre son sourire tant bien que mal pendant qu'elle s'en allait, hochant la tête frénétiquement. J'étais tétanisé de toute manière, je n'irais pas bien loin. Derrière la corne, j'entendais des bruits de combats, des cris, le son lourd d'un corps qui tombe à terre. Effrayé, je me collai autant que je pouvais contre le fer dans mon dos, essayant de fusionner avec lui, priant pour passer inaperçu. Je ne sais pas combien de temps je restais caché ici. Je semblais avoir perdu toute notion de celui-ci. Je retrouvais mon souffle petit à petit, je cessais de recracher l'eau que j'avais ingurgitée. C'est au moment où les bruits de batailles commençaient à faiblir, au moment où je croyais avoir au moins passé le bain de sang, qu'il apparut. Une vraie montagne de muscle. J'étais fort, mais je n'aurais jamais pu rivaliser avec ce type-là. Un trident à la main, il s'approcha de moi, un sourire sadique illuminant son visage. “ Tu t'es perdu bonhomme ? ” Il explosa de rire. “ Tu pensais vraiment que tu pourrais nous échapper aussi facilement ? ” Il s'avança encore de quelque pas pendant que je m'écrasai contre les parois de la Corne d’ Abondance. C'était fini.

C'est son éclat de rire, de l'autre côté de la Corne, qui me rappela à la réalité. Calixte. Elle m'avait dit que je pouvais compter sur elle. Elle devait être armée. Elle pouvait me sauver, elle pourrait le battre, elle. “ Cal... ” Mon cri n'arrivait pas à sortir, étouffé. Je m’éclaircissais la gorge, fixant avec effrois le garçon qui se rapprochait. “ Calixte ! Calixte au secours ! ” De nouveau, il jeta sa tête en arrière et commença à rire. “ Mais alors Princesse, tu crois vraiment que quelqu'un va venir te sauver ici ? ” “ Écarte-toi, Loki. ” Sa silhouette blonde se détacha de la Corne, et elle apparut derrière le dénommé Loki. Ce dernier se retourna, étonné. Elle connaissait cette brute ? Terrifié, je tentais de me faire le plus petit possible. “ Il est avec moi. Il est avec nous. ” Loki lui lança un regard incrédule. Il me jeta un vif coup d'œil avant de la regarder avec un air de reproche. “ Sérieusement, mais regarde le ! Tu veux vraiment de ça avec nous ?” Elle leva son arc et la banda, la flèche prête à transpercer le crâne de son adversaire. “ Il est avec nous. Et tu n'es pas en position de discuter. ” Elle lui adressa un sourire moqueur. Loki souffla avant de faire tomber son trident, se résignant. Il s'éloigna à pas lourd vers l'entrée de la Corne, où les combats semblaient avoir pris fin. Calixte attendit qu'il disparut avant de s'avancer vers moi.“ Il t'a pas fait mal ? ” Je fis non de la tête. “ Bien. Je suis désolée, je leur avais pourtant dis que tu étais avec moi. Comment tu t'appelles au fait ? ” Je la fixai avec des yeux terrifié. Pourquoi ? Pourquoi me protégeait-elle ? Pétrifié, je ne répondis pas, me contentant de la fixer avec insistance. Elle était si belle. Quelque chose dans son regard me disait que je pouvais lui faire confiance. Que je devais lui faire confiance. “ Je .. Je m'appelle Izaiah. ” lâchais-je, hésitant. Elle me sourit, et je ne pus m'empêcher de lui rendre. J'avais envie de lui faire confiance. Mieux. J'avais envie de la protéger. Son visage si doux, ses traits si fins. Je ne pouvais pas la laisser. Elle allait se faire bouffer. Je me relevais d'un bond, comme réveillé d'un mauvais rêve. “ Merci. De m'avoir sauvé. ” “ C'est rien t'inquiète. Allez vient, on va rejoindre les autres, faire l'inventaire de ce qu'on a pu sauver ! ” Elle glissa la main dans la mienne, avant de m'entraîner vers le reste du groupe.

✗✗✗

“ Iza ! Va chercher du bois, on va faire cuire l’écureuil avant le coucher du soleil. ” La mine boudeuse, je fini tout de même par m’exécuter. Une hache à la main, je quitte la clairière où nous étions installés pour m'enfoncer dans la forêt. Huit jours. Huit jours que nous survivions comme on le pouvait. Huit jours et nous n'étions plus que trois tributs à concourir. Calixte, moi et le tribut du Quatre, Loki. Celui qui avait failli m'achever lors du bain de sang. Je pouvais le faire, nous n'étions plus beaucoup. Je pouvais la sauver. Gagner n'était plus une solution à ce stade du jeu ; je ne me donnais aucune chance face aux deux tributs de Carrières qu'il restait. Mais plus important encore, je voulais qu'elle vive. Calixte. Ma Calixte, je n'aurais jamais pu la tuer, je n'aurais jamais pu la toucher. Je m'étais promis de la protéger, et à ce stade de la compétition, cela signifiait que je devais mourir. C'était dur à admettre, mais je l'aimais. Je l’aimais vraiment. Et l'idée de devoir vivre sans elle m'était insupportable. J'allais la protéger jusqu'au bout, et une fois Loki mort, je n'aurais plus qu'à me tuer, et elle serait saine et sauve. Plus personne ne pourra la blesser. Je m'arrêtai à quelques dizaines de mètres de la clairière. Je n'aimais pas la laisser seule comme ça, je détestais ça. Mais je ne voulais pas qu'elle se doute de quelque chose, si elle savait que je voulais la sauver elle essaierait de m'en empêcher. Du moins c'est ce que j'espérais. Je commençais à récupérer quelques morceaux de bois, et les entassai sur le côté. Trois jours. Cela faisait trois jours que nous avions laissé les Carrières à la Corne d'Abondance. Il était temps, l'atmosphère se faisait de plus en plus tendus entre les quatre derniers de la meute, à l'origine composé des tributs du Un, du Deux, du tribut masculin du Quatre et de moi, tribut de Dix, accueilli parmi eux grâce à Calie. Sans elle je serais surement mort, noyé, avant même la première nuit. Elle m'avait sauvé. C'était mon tour d'en faire autant. Nous avions dressé un camp sur l'île de la Corne d'Abondance, et la gueule béante de l'édifice nous servait de cabane. Personne n'osait venir nous rendre visite, personne n'osait le détour par l'île des Carrières. Par roulement, et pour chercher les ressources dont notre îlot était dénué, nous nous rendions sur les autres îles, achevant les tributs qui se dressaient sur notre passage. Personnes ne nous résistaient. Si bien qu'il ne restait plus que cinq tributs lorsque nous faussions compagnie au reste de la meute, Calixte et moi. Loki acheva le Carrière du Deux, et nous étions du tribut du six la veille. Trois. Nous n'étions plus que trois et bientôt elle rentrerait chez elle. Bientôt je ne serais plus, bientôt ça sera fini. J'étais étrangement paisible à cette idée. Ma vie n'avait rien d'extraordinaire, alors qu'elle, elle avait tellement de chose à faire. Elle avait une famille à retrouver. Elle avait une vie à mener. Je lui devais bien ça ; elle avait sauvé la mienne, je lui donnais l'opportunité de vivre la sienne. Marché équitable.

Le hurlement qui déchira l'air me fit sortir de mes pensées. C'était elle. C'était sa voix. C'était son cri. Automatiquement, je laissais tomber les branches que je tenais. Je m'élançais vers la source du hurlement, courant aussi vite que possible, hache à la main. Les branches me fouettaient le visage, mais je ne m'en occupais pas. Mon cœur cognait contre ma cage thoracique, son battement résonnait dans ma tête en même temps que son nom. Calie. Calie. Calie. Je devais la sauver. Je me l'étais promis. Les gémissements plaintifs se rapprochaient. J'y étais presque, j'allais la sauver. Elle allait vivre. Elle le devait. Alors que j’apercevais notre campement après une dernière rangée d'arbre, un coup de canon éclata. Pesant dans l'air. Résonnant dans mes oreilles. Le temps sembla s'arrêter. Je l'avais perdu, elle était partie. Je n'avais pas réussis à la sauver. C'était trop tard. Une poussée de haine me parcourut ; il ne pouvait y avoir qu'un assassin. Un seul. Loki. J'agrippai mon arme à deux, et débouchai dans la clairière à toute vitesse. Penché au-dessus du corps frêle, inanimé de celle que j'aimais, il s'esclaffait. Il riait l'enflure, après ce qu'il avait fait. Il devait payer. Levant la hache au-dessus de ma tête, je poussai un hurlement de rage. Il se retourna enfin, s’apercevant de ma présence. Trop tard. J'abattis de toutes mes forces la lame dans son crâne. Il hurla à son tour, chancelant, puis tombant à terre, aux coté du corps de Calixte. Haletant, traversé par de spasmes, je me laissai toucher le sol à mon tour, puis rampais vers elle. Les larmes me montèrent aux yeux. Un trident traversait sa nuque de part et d'autre. Le visage plein de sang, ses traits contrastaient avec la scène, sereins, apaisés. D’une main tremblante, je détachai l'arme ensanglanté de son cou, puis plaçai sa tête sur mes genoux repliés. “ Calie ... ”, murmurais-je. “ Ma Calie qu'est ce qu'il t'a fait ? ” Les larmes ruisselaient sur mon visage à présent, je tachais de les ignorer. D'une main maladroite, je caressais ses cheveux, son visage, essayant d'effacer coulées de sang, ne faisant rien d'autre que les étaler. “ Calie ça va aller, reste avec moi. ” Elle ne pouvait pas partir. Non, elle était trop forte pour ça, je refusais de la laisser partir. “ Calie, écoute moi, tu vas t'en sortir je te le promets ! Calie reste avec moi ! ” Ma voix était cassée, déformé par mes sanglots. Derrière moi, Loki gisait sur le sol, gémissait de douleur, mais je l'ignorais. “ Calixte ! ” Je hurlai maintenant. Une petite voix dans ma tête me criait qu'elle était morte, que je devais la laisser par partir. Que le canon avait retentit. Que c'était trop tard. Mais je l'ignorais, je l'enfouissais sous mon chagrin. Je ne devais pas l'écouter. “ Non ! NON ! Non, Calie, tu m'entends, restes avec moi ! ” Les gémissent s'affaiblirent, puis disparurent. Un autre coup de canon troubla l'air. S'en était fini pour Loki. Pour Loki oui, mais pas pour Calixte. Non. Pas pour elle. “ Mesdames et messieurs ... ” Non. Non. “ Non, Calixte ! ” Je hurlai aussi fort que je pouvais, mais la vois du speaker couvrit la mienne. “ Le gagnant de la Soixante Neuvièmre édition des Hunger Games, Izaiah Mills-Barrow ! ” J'aperçu l'hovercraft arriver dans le ciel avant de m'évanouir.

only if for a night

and the only solution was to stand and fight

Assise en face de moi, Calixte me souriait. Elle était belle, pas comme les autres. Elle, elle n'avait rien ; aucune blessure, aucune cicatrice. Ses traits fins étaient rayonnant, ses yeux pétillant. Non, elle ne leur ressemblait pas. Comme pour illustrer mes pensées, un garçon d'une douzaine d'année traversa le salon, la gorge entaillée dans toute sa largeur, les vêtements tâchés de sang. Le tribut du Onze il me semble, je ne sais plus. Il y en a certain que j'ai oublié. Ceux-là, je les vois moins souvent. Mais ils sont toujours là, je les sens. Si certains Vainqueurs se sentent seul dans leur nouvelle demeure, c'est bien loin d'être mon cas. Le plus souvent elle est là, mais quand ce n'est pas le cas, il y a toujours quelqu'un pour me tenir compagnie. Tous des tributs de mon édition. Loki est là aussi, bien sûr. C'est toujours lui que je vois avant de faire une crise de panique. C'est lui qui me pousse à bout, qui me hurle de me défouler. Alors je l'écoute ; j'ai peur. Je lui hurle de s'en aller, je le frappe, je lui lance tout ce que j'ai dans les mains. Puis généralement je m’évanouis. Quand je me réveille, la maison est sans dessus-dessous, mais j'ai l'impression qu'il est partie. J'ai l'impression mais il revient toujours.

Je regarde l'heure. Bientôt dix heures, j'allais devoir partir. Un Muet allait bientôt arriver pour m'emmener à la gare, et j'allais rejoindre le Capitole avant demain soir. J'aimais bien les Muets. C'était agréable de voyager avec eux, je n'avais pas à faire la conversation. On s’asseyait et on regardait le paysage filer derrière la vitre. Je me demande qui j'allais rejoindre ? Un de mes client habituel ? Ou bien allais-je rencontrer quelqu'un de nouveaux ? Je détestais dans tous les cas ces visites, mais j'avais bien sûr des préférences pour certains Capitoliens qui demandaient mes services. Ceux qui me laissaient partir le matin, qui n'exigeaient pas que je reste pour la journée. Ceux qui parlaient le moins. Et par-dessus tout, ceux qui écoutaient pas les consignes qu'on leur avait donné, et qui ne me questionnaient sur mes Jeux. Je ne pouvais pas y repenser sans être assaillis par une violente migraine. Cette insupportable migraine, celle qui réveillait la voix. Cette voix qui me criait que Calie était morte. Celle que je tentais d'enterrer à jamais, mais qui tout comme Loki, revenait à chaque fois. Calixte ne pouvait pas être morte ; elle était avec moi. Elle était là. Je la couvais d'un regard protecteur. Ma Calixte. Que serais-je si elle n'était pas là ? J'avais perdu ma sœur, j'avais perdu mes parents, juste après ma victoire. Sans elle je ne serais rien. “ Calie ? ” Elle me sourit hoche la tête. “ Calie, je t'aime. ” “ Je t'aime aussi, Iza. Maintenant prépare toi, tu vas devoir y aller. Reviens vite. ” A mon tour, je lui souris. Elle ne savait pas ce que je faisais au Capitole. Elle ne devait pas savoir la pauvre, que je vendais mon corps pour la protéger. Que je couchais avec des Capitoliens pour ne pas qu'elle retourne dans l'arène. Non, elle ne se le pardonnerait jamais. Alors je continuais, lui faisant croire à des réunions de Vainqueurs. Trois petits coups retentirent, trois coups brefs derrière la porte. J'allais devoir partir. La laisser était toujours une tâche difficile. Mais je devais le faire. Pour elle. Je levai, et me dirigeai vers la porte, un sac contenant quelques vêtements à la main. J'ouvrai cette dernière et souris timidement au muet qui se tient devant moi. Je le connais, il vient de temps en temps pour m'amener chez Pollux, un vieux Juge qui avait abusé de la chirurgie esthétique. Je l'aimais bien, même s'il était bavard, il n'attendait jamais de réponse de ma part ; je me contentais d'écouter ses histoires. “ Bonjour. ” déclarais-je faiblement. Il hocha la tête et m'invita à sortir de la maison. Je me retournai vers Calixte, qui n'avait pas bougé. “ Au revoir ma Calie. Je reviens vite. Promis. ”

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