lyokha czeslaw-phoenix monroe

❝ Betrayal. That’s the first thing I feel, which is ludicrous. For there to be betrayal, there would have had to been trust first. ❞

about games and relative.

➺ TA MORT TU LA VOIS COMMENT ?

Ma mort... En voilà une belle, de question. Mort mentale, ou physique ? S'il s'agit de la première, je suis déjà mort deux fois. Lors du décès de mon père suite à la maladie, et celui de ma soeur dans les jeux. Non, ma mort, je la vois entre les mains d'un pacificateur. Après tout, étant un rebelle, ce ne serait pas étonnant... Sans compter que j'ai la sale habitude de me fourrer dans des situations pas possibles... Je ne sais pas quand, je ne sais pas où. Je sais juste que ce sera bien douloureux.

➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?

j'aurais pu mourir pour ma soeur, Zéphyr. J'aurais pu me porter volontaire pour elle, si j'avais encore eu la possibilité d'être tiré au sort. Désormais, je ne peux plus mourir pour personne, mais je peux mourir pour une cause, celle que je continue de défendre. Je le répète : je suis un rebelle. Cela implique des sacrifices... Je cautionne les risques. Et je sais parfaitement ce qu'il me restera à faire, si un jour je dois me sacrifier. Le choix ne se posera donc pas.

➺ QUEL PETIT PLUS T'AIDE DANS LA VIE (OU JEUX) ?

depuis tout petit, on dit de moi que j'ai du potentiel au combat à mains nues. C'est vrai. Mon père était sensé m'aider à développer ces capacités... Et il l'a fait, jusqu'à ce qu'il ne décède. C'est certainement ce qui m'aide le plus dans la vie de tous les jours. L'autre chose qui me fait tenir et qui me sert beaucoup, c'est certainement cette résistance mentale qui ne fait qu'accroître depuis des années. La vie m'a endurci, et en un sens, j'y trouve du bon.

➺ AS-TU DES PROCHES QUI ONT PARTICIPÉ AUX JEUX ?

Malheureusement, oui. Ma petite soeur, Zéphyr... C'était sa dernière année d'éligibilité. Et c'est tombé sur elle... Je l'ai très mal pris. Les adieux m'ont plus ou moins déchiré. J'y ai cru, au début. J'ai eu un peu d'espoir, sachant que c'était une battante, et qu'elle avait la volonté nécessaire pour y arriver. Résultat, elle est morte pendant le quatrième jour de son édition, égorgée par un carrière. Autant dire que j'étais détruit, suite à ça... C'est à peu près à cette période que je me suis mis en tête de rejoindre les rangs du D13.

➺ COIN A ANNONCÉ LORS DES DERNIERS JEUX PAR MESSAGE PIRATE QUE LE TREIZE EXISTAIT TOUJOURS. TU ESSAIES DE TE JOINDRE À EUX OU AU CONTRAIRE, TU FAIS TOUT POUR STOPPER CETTE RÉVOLTE ?

Bien sûr, que j'essaye de les rejoindre ! Pour l'instant, ce n'est pas trop ça, mais dès que j'en aurais l'occasion, bien entendu, que je me joindrai à eux ! Je suis anti-capitole, je suis un rebelle du D12. C'est évident, que je suis pour la rébellion. Je veux faire tomber ce système... Ils m'ont pris ma soeur et mon père. Je veux me venger, venger tous ceux qui sont morts pour rien.



JE VIENS D'UN MILIEU extrêmement défavorisé, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE est bien rare. DU COUP, MON NOM AVAIT beaucoup de chances d'être tiré . J'EXERCE LE MÉTIER DE mineur de temps à autres, mais surtout chasseur, bien qu'à ce stade, ce soit du braconnage... ET POUR TOUT VOUS DIRE, JE m'en fiche pas mal.... JE SUIS DANS LE 12ÈME DISTRICT. AYANT 24 JE ne peux plus PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET j'attends une fois de plus la nouvelle moisson, voir qui seront les pauvres sacrifiés cette année. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.

« Lyokha ! » J'accédais rapidement à la pièce voisine, terminant de boutonner ma chemise. « Oui m'an ? » La jeune femme aux traits tirés par la fatigue s'approchait de moi, attrapant ma main pour déposer au creux de cette dernière un flacon de verre. Pas le temps de poser une question que les ordres étaient déjà là, précis. « Tu peux apporter ça à la Plaque ? C'est pour Tabatha. » Je hochais brièvement la tête, et m'engouffrais déjà à l'extérieur, direction le stand de la vielle apothicaire. Par curiosité, je débouchais le flacon sur la route. Ça puait la plante distillée. Ce qu'elle allait en faire, ce n'était pas mes affaires, alors je me contentais de suivre mon rôle d'émissaire.

Arrivé sur les lieux, je balayais l'endroit du regard comme à mon habitude, quelques fois que de nouveaux pacificateurs n'aient élu domicile par ici. Rien de suspect, alors je m'enfonçais un peu plus dans ce marché noir de monde. « Tabatha ? » « Lyokha ! » Je souriais un peu, exposant rapidement les faits. Mais alors que notre conversation se prolongeait de minute en minute, un claquement me fit tourner la tête. Des gens s'écartèrent, quelques bruits de fracas se firent entendre. Je me dressais sur la pointe des pieds, observant de loin la scène. Un garçon, jeune, chétif, vêtu de loques courrait. Il courrait, et trébuchait alors qu'un homme en uniforme lui assénait un coup dans le dos. Je fronçais les sourcils, et entreprenais d'avance de traverser la distance qui me séparait de l'affront. Le garçonnet se retrouvait au sol, hors d'haleine, fixant le pacificateur avec crainte. L'homme s'apprêtait à, une nouvelle fois, lever la main sur le gamin. Je me frayais un chemin, histoire d'être au premier rang.

« Je vais t'apprendre moi, à voler ! » Derrière cet inconnu en uniforme, une femme essayait de les rattraper, peinant à reprendre son souffle. « Il n'a rien fait, monsieur ! Je lui ai offert ! » La marchande et ses propos puaient le mensonge, mais on ressentait aussi de la peine : elle ne voulait clairement pas que le gamin soit puni sur si peu. « Remballez vos propos héroïques, il a été pris sur le fait, il paye. » Je fronçais un peu plus les sourcils. J'étais loin d'apprécier la scène qui se passait sous mes yeux. Ce pacificateur était surement nouveau par ici, et ce qui me tuait par-dessus tout, c'était que personne ne tentait de s'interposer. Je sortais des rangs, et revenais immédiatement me planter devant l'homme. Ce que je faisais ? Une bien grosse bêtise : ce qui restait de ma famille et moi avions déjà assez d'ennuis comme cela. « Et qu'est-ce que tu vas faire ? Le frapper ? Prouver encore que vous n'êtes que des moins que rien. C'est pitoyable. Frapper un gamin de cet âge là... » Pas le temps d'en dire plus, le coup était pour moi. Je trébuchais, tombant, alors que Tabatha me rattrapait par le bras pour m'aider à me redresser. Je n'étais pas un héros, je n'avais jamais prétendu en être un. Je ne voulais pas de leur reconnaissance. Je voulais juste exposer mes idéologies ouvertement, coûte que coûte. « Dégage de là, ne te mêles pas de ce qui ne te regarde pas ! » Malgré les menaces et avertissements, je restais stoïque à le toiser. Je le craignais, mais je ne le montrais pas. Et qu'est-ce que cela allait encore m'apporter, de défendre un inconnu face à eux ? Rien, sauf des ennuis.

La prise de Tabatha se resserrait autour de mon bras, m'invitant à courber l'échine et abandonner la bataille. Avant, c'est très certainement ce que j'aurais fait. Mais avant. Faiblement, du haut de mes dix-huit printemps, je me postais devant lui, la tête haute, la pommette gauche en feu. L'aîné, agacé, ne prit pas longtemps pour me saisir par la nuque. Je pliais quasi immédiatement, me débattant. « Lâche-moi ! Mais lâche-moi ! » Paniqué, j'essayais de frapper, jusqu'à atteindre l'arrête de sa mâchoire de mon poing. Il me lançait un regard noir, et me traînait jusqu'à je ne savais où. Des ennuis, encore des ennuis. J'avais peur. Vraiment peur. Je n'étais pas courageux, j'étais téméraire, et c'était certainement le plus terrible de mes défauts. À genoux, alors que des badauds me regardaient du coin de l'oeil, me prenant en pitié, on me lâchait enfin la nuque. Une corde m'arrachait les poignets, alors que ce qui restait de ma chemise était déjà parti en lambeaux. Je serrais les dents, sentant un premier coup claquer sur cette peau qui tendait entre deux vertèbres. C'est douloureux, de souffrir pour les autres. Et j'en pleurais, à chaque coup, j'en pleurais. Je me déchirais entre deux cris, tant la douleur m'était insoutenable. Puis tout s'arrêta, un gémissement de douleur alors qu'on me balançait de l'eau sur ce dos en feu, et quelques sanglots.

Je ne m'étais jamais vraiment rebellé, avant. Je n'avais jamais vraiment marché dans les pas de mon père - qui soit dit en passant, avait payé ses actes au prix de sa vie. Mais alors que les mots soumission, haine, vengeance, avaient un goût bien plus amer à la bouche, un nouveau venait rallonger la liste. Un nouveau venait se mettre en tête. Rebelle.

Vingt ans d'existence, et déjà épuisé par la vie. Epuisé par la poussière, la suie, le manque de nourriture, les pacificateurs. Une enfance bousillée. Mais je m'y étais fait, puisque de toute façon, je savais parfaitement que je ne pouvais rien changer. Et puis... Je devais me réjouir : je n'avais pas été envoyé à l'abattoir, alors que plusieurs fois, ce n'était pas passé loin. Désormais, j'étais tranquille, libre de mes mouvements, plus contraint par une quelconque moisson. En parlant de moisson, c'était aujourd'hui. La dernière année d'éligibilité pour ma soeur. Je ne m'en faisais pas, elle n'avait jamais eu à prendre de tesserae, elle n'aurait jamais à en prendre.

Nous étions arrivés sur la place, moi du côté des adultes, elle du côté des filles. Je la détaillais, lui souriais. On s'en fichait pas mal, de ce que pouvait raconter l'autre hystérique jaune canari sur l'estrade. Honneur aux dames, annonçait-elle de sa voix frôlant le domaine des ultrasons. Sa main plongea dans la boule de verre, en ressortant un petit papier blanc. J'étais rassuré, car je savais que dans quelques instants, tout serait fini. « Et le tribut féminin qui représentera le District 12 cette année est : Zéphyr Monroe ! » Je perdais tout sourire. Ce n'était qu'une illusion, une foutue illusion. L'inverse n'était pas possible. Et pourtant, les mots étaient bien là, et se répétaient en échos entre les parois de mon esprit. Je me sentais vaciller, prêt à tressaillir. Et pourtant, je demeurais si stoïque. Elle montait sur l'estrade, la tête haute malgré les circonstances, et balbutiait un discours empli d'espoir. On entendait au son de sa voix qu'elle n'y croyait pas. Moi non plus, je n'y croyais pas. Tous les mots se mélangeaient dans mon esprit, je j'avais du mal à différencier le vrai du faux. Je voulais crier, l'arracher aux pacificateurs, mais la seule chose que j'étais encore capable de faire, c'était de regarder, impuissant. Ils l'emmenèrent à l'hôtel de ville, je me mis alors seulement à courir, ignorant ma mère.

Entrée fracassante dans la pièce où elle résidait, j'imposais ma présence, et l'enlaçais dans une dernière étreinte. Dernière ? Non, je devais trouver un moyen de la sortir de là. Je me penchais par la fenêtre : c'était bien trop haut pour sauter. De toute façon, les fenêtres étaient verrouillées. J'étais paniqué, et continuais à tourner en rond comme un lion en cage, alors qu'elle me détaillait, incrédule. Elle semblait totalement ailleurs, et je pestais contre tout. Notre système, les Jeux de la faim, le fait qu'elle soit tribut, et bien d'autres choses qui n'avaient certainement aucun rapport. Mon temps s'écoulait bien vite, malheureusement, et le pacificateur entra pour m'arracher à ma soeur. Je prenais la première chose qui me passait sous la main, à savoir une lame pour ouvrir les enveloppes, et lui posais sous la gorge. « Laisse-nous sortir. » C'était un ordre, sec, cassant. Le coup que je recevais alors sur la tête fut tout aussi sec et cassant. Je tombais, m'évanouissais. Je me réveillais dans la rue, sur la place publique qui désormais était déserte. J'avais cruellement mal à la tête, et peinais à me relever pour rentrer chez moi. Titubant jusqu'à la pauvre maisonnette de bois, je manquais plusieurs fois de m'écrouler. Une fois à l'intérieur, je me laissais simplement tomber contre un mur, le regard dans le vague.

Une semaine plus tard, elle était envoyée dans l'arène. Elle a tenu quatre jours, avant de finir égorgée par un tribut carrière. J'étais détruit. Le Capitole venait de m'arracher ma soeur. Je me jurais que c'était alors la dernière chose qu'il me prenait.

Quelques minutes, c'est le temps que le Capitole avait pris pour me détruire complètement. Des années, c'est le temps qu'il m'avait fallu pour me reconstruire. C'était bien long, d'oublier. D'abord mon père à cause d'un problème des poumons, ma soeur à cause des jeux... A quand le prochain ? Me relever seul, une étape bien longue qui mangeait mes jours. Mais je n'étais pas seul, je n'étais plus seul. Je pouvais compter sur eux, tous. Ceux qui demeuraient dans l'ombre et préparaient l'avenir idéal. Je m'étais mis en tête de rejoindre le district 13, étant donné que plus rien ne me retenait ici. J'étais un rebelle, c'était officiel. Mais pour ne pas me faire attraper, je devais tout préparer. Mon évasion, le trajet... Une multitude de détails qui, au final, s'avéraient essentiels. Où dormir ? Que manger ? Par où passer ? Comment passer inaperçu ? Ce n'était pas en deux jours que ce genre de plan était monté. Encore moins par ici, où la nourriture relevait de la légende.

En attendant de regrouper des vivres à gauche à droite, de faire quelques maigres réserves pour le long trajet qui m'attendait, je vivais comme n'importe quel habitant du district du charbon. J'étais le vagabond, celui qui rendait service à gauche à droite. Un autre orphelin de son père, un de plus. Je vivotais, au jour le jour. S'ils savaient la vérité, eux ? Non, je n'avais parlé à personne de mes intentions. C'était bien trop dangereux... Je ne pouvais prendre le risque de me faire aider : je ne voulais impliquer personne, car si les choses tournaient mal... Non. Quitte à en manipuler certain. Même ma mère, n'était pas au courant.

Voilà ce qui nous amène à maintenant, à aujourd'hui. Je continue de vivre, entre deux descentes à la mine, entre deux parties de chasse en dehors du territoire, le troc à la Plaque sous les yeux de celui qui m'y avait fouetté quelques années auparavant. Je fais l'innocent, je continue, pendant que les plans et indications de mon père dorment sous le plancher. A quand ma fuite ? J'en ai marre d'attendre. Mais si quelques mois, quelques années sont le prix à payer pour faire tomber le Capitol, alors qu'il en soit ainsi, la vengeance peut encore patienter.