Rheagan Eurydice Flamsteed

❝ WHO DO YOU THINK YOU ARE ? ❞

about games and relative.

➺ TA MORT TU LA VOIS COMMENT ?

Ah... Je te vois réfléchir, c'est une question qui te taraude n'est-ce pas princesse ? Ta mort est un sujet épineux. Autant tu pourrais parler de la mort pendant une heure sans te lasser ni te répéter, autant parler de la tienne te rend muette. Avant tu t'étais toujours dit que tu mourrais vieille dans une grande maison, riche de ta victoire aux Hunger Games, couverte d'honneur. Mais maintenant qu'il y a Titus, maintenant que tu sais que tu devras aller dans l'arène avec lui, tu ne veux plus vraiment de cette fin. Parce que ça signifierait sa mort, un seul d'entre vous pouvant gagner. En fait ton seul souhait c'est que vous ne vous retrouviez pas tous les deux à la fin, seuls survivants. Car l'un devrait tuer l'autre. Et tu connais bien l'esprit chevaleresque de Titus à ton encontre. Dans cette situation, il y aurait 99% de chances qu'il ne te laisse même pas le temps de porter la main à ton arme et qu'il se suicide. Ta mort... Quel dilemme. Si colossal que tu t'efforces de ne jamais y penser. Mais plus la moisson où vous participerez s'approche, plus il t'es difficile de chasser cette pensée de ton esprit. Tu sais que ta mort viendra à la fin des Hunger Games auxquels tu participeras. Car au fond si tu les gagnes, tu seras quand même morte puisque Titus le sera. Et si c'est Titus qui les gagne, tu seras physiquement morte mais toutefois heureuse de le voir vivant lorsque tu le contempleras de par cette autre vie, du moins si elle existe.

➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?

Tu t'étais toujours dit que jamais tu ne tiendrais suffisamment à quelqu'un pour te sacrifier pour lui ou pour elle. Tu n'étais capable que de t'imaginer mourir une mort égoïste pour toi-même et le plus tard possible s'il vous plaît. Pas que la pensée de devenir une vieille croulante te plaise particulièrement au contraire une mort par combat aurait été bien mieux, mais cela aurait impliqué une défaite aux Jeux. Plus maintenant. Tu te damnerais pour Titus, pour un seul de ses sourires qui t'assurent qu'il va bien, qu'il est heureux, qu'il t'aime tout simplement. Petite tu disais que tu ne t'attacherais jamais à personne, que nul ne serait assez bien pour toi. A part Titus et tu le réalises pleinement, seule chose sensée que tu as faite de ta vie. Et encore je ne suis pas sûre que ce soit sensé de tomber amoureuse du seul type dont on est sûr qu'il ne nous survivra pas ou que l'on ne lui survivra pas. C'est l'art de se pourrir la vie. Ou de prendre une dose d'héroïne tout en sachant que ça va très vite nous tuer.

➺ QUEL PETIT PLUS T'AIDE DANS LA VIE (OU JEUX) ?

Oh tu n'es peut-être pas un singe, capable de grimper aux arbres en une fraction de seconde mais tu es plutôt agile et possèdes un bon sens de l'équilibre, ce qui est un atout certain pour monter te cacher dans les frondaisons bien que tu préfères largement le plancher des vaches. Cependant tu sais bien que les hauteurs sont des endroits plus sûrs.

Le corps-à-corps. Voilà une discipline où tu excelles, bien plus que le lancer de couteaux où tu es pourtant bonne. Il en faut beaucoup pour te couper le souffle. On te croirait plutôt frêle en voyant ton corps fin mais tu es capable d'envoyer un homme - et pas des plus petits - valser à plusieurs mètres sans fournir d'effort exceptionnel. Tu as toujours aimé ça, la baston pure et simple, c'est un de tes plus grand plaisirs. De la violence à l'état brut.

On ne peut pas dire que tu soies d'un discrétion à tout épreuve, c'est un de tes grands défauts. Ceci dit tu as l'avantage d'être plutôt rapide donc si tu fais du bruit, il y a des chances que tu soies déjà parti avant même que ton adversaire n'ait eu le temps d'identifier exactement l'endroit d'où venait le bruit et y soit allé. De toute façon, les carrières se déplaçant par groupe, il est peu courant qu'ils fassent attention au volume sonore qu'ils émettent, ça c'est bon pour les rats des districts sous-développés. Tu n'es pas non plus une flèche en matière de camouflage. Mais je suppose que ça tient à la discrétion, aussi cela ne m'étonne pas de toi. Il faut de la patience pour se peindre le corps afin qu'il se confonde avec l'environnement ; patience dont tu es dénuée.

Tu possèdes de nombreuses autres facultés dues à ton classique entraînement de carrière comme le tir à l'arc où tu es moyenne mais sans plus, le lancer de couteau où tu n'es cette fois pas trop mauvaise mais. En fait, ce que tu préfères dans les couteaux c'est les planter dans le coeur ou le dos de ton adversaire en te rapprochant. Il n'est jamais bon de se séparer de son arme dans un combat.

➺ AS-TU DES PROCHES QUI ONT PARTICIPÉ AUX JEUX ?

Proches, proches... Personne ne t'es vraiment proche à part Titus et vous irez aux Jeux ensemble... Mais s'il s'agit de connaissance ou de famille, alors oui. Tu connais un certain nombre de carrières qui y sont allés et qui en sont revenus, que ce soient dans des cercueils ou en vainqueurs. Une année c'était un non-carrière qui y était allé. Parce que seuls deux carrières s'entraînent par année et que le garçon était mort dans un accident débile un mois avant la Moisson. Il n'y avait donc personne pour le remplacer, et cette année-là c'était un adolescent de quatorze ans qui avait été sélectionné. Quand tu étais petite il avait essayé d'être ami avec toi jusqu'au jour où tu lui avais cassé le nez, énervée qu'il te colle sans arrêt. Ce faible était mort durant le premier bain de sang, tué soi-disant accidentellement par la fille du même district. Un couteau s'étant perdu disait-elle quand elle était rentrée.
Ton frère avait été sélectionné une année aussi. Ce faible pleurnichard qui n'aspirait qu'à la paix et à une petite vie normale s'était mis à pleurer. Malheureusement, quelqu'un s'était porté volontaire, te privant de la joie de voir ce pleutre mourir dans d'atroces souffrances. Il ne t'aurait pas manqué au contraire.

➺ APPRÉCIES-TU LE VISIONNAGE DES JEUX ?

Ah, regarder les jeux... Tu y prends un plaisir sans fin n'est-ce pas petite ? Tu te loves contre Titus et vous vous plongez dans les massacres, analysant les gestes des tributs, se moquant de ceux qui se font écharper. C'est une source d'instruction sans fin. De toute façon Azrael vous a déjà filé les cassettes des jeux antérieurs à votre naissance et même à la sienne afin que vous appreniez des erreurs de vos prédécesseurs. Et aussi de leurs bonnes idées car ils n'ont pas tous fait que des erreurs. Si certaines personnes répugnent à cette obligation qui leur incombe de regarder les Jeux, comme je l'ai dit tu trouves cela merveilleux. Une preuve supplémentaire de ta folie je suppose.

➺ COIN A ANNONCÉ LORS DES DERNIERS JEUX PAR MESSAGE PIRATE QUE LE TREIZE EXISTAIT TOUJOURS. TU ESSAIES DE TE JOINDRE À EUX OU AU CONTRAIRE, TU FAIS TOUT POUR STOPPER CETTE RÉVOLTE ?

A quoi ça leur sert de faire chier en essayant de renverser un ordre établi depuis longtemps et qui marche très bien ? Ils se sont déjà pris une bonne raclée par le passé, ne savent-ils pas apprendre de leurs erreurs ? Quel ridicule ! Mais tu ne les trouves pas haïssables au point d'aider le Capitole à les combattre, oh non les deux sont méprisables il te semble. C'est choisir entre Charybde et Scylla. Et à choisir tu prendrais Scylla, le Capitole, qui ne prend que 24 personnes par an. Personnes parmi lesquelles tu comptes être l'an prochain. C'est tout ce que tu demandes, que le jeux perdurent. Parce que tu as dévoué ta vie pour être capable d'y aller, leur abolition la rendrait inutile.


JE VIENS D'UN MILIEU favorisé, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE est abondante. DU COUP, MON NOM A six chances d'être tiré au sort, mais cela importe peu puisqu'en tant que carrière je serai volontaire. J'EXERCE LE MÉTIER D' étudiant officiellement mais tous savent bien que je considère l'entraînement pour les jeux comme un métier. ET POUR TOUT VOUS DIRE, J'aime ça, il faut dire que la violence c'est tout ce que je connais, je n'imagine pas ma vie sans. JE SUIS DANS LE deuxÈME DISTRICT. AYANT 17 ans JE peux PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET je me suis déjà entraîné, j'attends la prochaine moisson avec impatience. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.

tell us your story.

Réveille-toi. Allez, je vais pas te laisser dormir cent ans en attendant ton prince Rheagan. Surtout que tu lui flanquerais très probablement la raclée de sa vie si il essayait de t'embrasser. Eurydiiiiiice... Rien à faire, même ton prénom détesté tu ne l'entends pas. Tu ne m'entends pas. Tout ça parce que tu n'écoutes jamais ta conscience. Bon, bouge-toi le fion et sort de ce punaise de lit avant que je te botte tes petites fesses à coup de bottes ! Je sais je n'ai pas de bottes mais de toute façon ce n'est pas grave, tu n'entends pas mes menaces ridicules, plongée dans le sommeil que tu l'es. Faudrait-il que je joue de la trompette dans tes tympans ? Ah, tout ce que je ferais si j'avais un corps... Te lancer des seaux d'eau, te glisser des cafards dans le cou, te claquer, t'arracher ta couette etc. Ce serait le bonheur le plus complet. Je crois que je vais devoir renoncer à te réveiller.

Un hurlement strident ébranle la maison. Il est indubitablement féminin mais ta mère n'a absolument pas cette voix et la seule autre personne étant présente à la maison en ce moment c'est... Ton frère. Je comprends pourquoi des fois tu le considères comme un lâche effeminé. Mais là n'est pas la question, en fait il se trouve que je n'ai plus besoin de me creuser la tête pour trouver un moyen de te réveiller parce qu'il s'en est chargé. Et plutôt bien vu la façon dont tu as bondi. Tu n'es pas assez entraînée princesse... On entend les pas précipités de ta mère dévalant l'escalier, puis avant qu'elle n'arrive en bas un autre cri un peu moins effeminé cette fois et qui contient deux mots discernables :

« Mamaaaaaaan ! Rheagaaaaaan ! »

Si le premier nom est très certainement un appel à l'aide, la mention du tien est un reproche sans aucun doute. Un sourire narquois aux lèvres, tu descends paisiblement les marches. Je te demanderais bien ce que tu as fait mais je le sais. Chose inutile donc. Ceci dit, une fois arrivé dans la cuisine c'est vrai que le spectacle a de quoi faire hurler. Tout ça consiste en ta dernière lubie testée sur d'Artagnan. D'Artagnan c'est l'adorable chaton gris rayé qu'a recueilli ton frère, une jolie boule de poils qui se plaît à essayer de piquer de la nourriture dans ton assiette, une chose affecteuse que tu as su séduire par tes mots doux susurrés dans ses grandes oreilles et tes gentilles caresses. En ce moment c'est surtout un animal mort. Des hauts-le-coeur soulèvent ton frère tandis que le visage de ta mère reste un masque de marbre face à la violence. Le félin est cloué au mur, pattes écartelées comme crucifié mais sur un signe de multiplication à la place d'une croix chrétienne. Des traînées de sang séché maculent le crépi en longues coulées. Les globes oculaires de la pauvre créature ont été sauvagement arrachés à leur orbites et tu as entouré le tendon qui les retient autour de ses pattes avant d'où pendent maintenant les yeux dont on remarque à peine les iris bleus tant tes ongles s'y sont enfoncés. Des entailles zèbrent le mur autour du corps, marques de lancers de couteaux ratés car tu n'es pas experte. La fourrure autrefois soignée est une masse embrouillée souillée de l'hémoglobine qui s'est écoulée d'une plaie béante à la gorge de d'Artagnan. Ladite plaie est masquée par la mâchoire inférieure disloquée du chaton qui pend sur sa poitrine, seulement reliée à la mâchoire supérieure - qui elle est relevée et clouée au mur - par quelques tendons et la peau distendue. Tu l'as ouverte à la main et as forcé jusqu'à la démembrer alors qu'il hurlait de toute la force de ses minuscules poumons. Le cadavre - encore relativement frais étant donné que sa mort remonte à le nuit même - exhale une puanteur écoeurante. Enfin pour moi parce que l'odeur te plaît apparemment. Et tu n'éprouves aucun remord devant les larmes de ton aîné qui hurle entre deux sanglots que tu es un monstre. Oui, tu l'es mais c'est presque un compliment pour toi puisque ça vient de lui. Le visage sévère, ta mère te saisit fermement le poignet, t'empêchant de te dérober et, son visage à deux centimètres du tien, elle déclare d'un ton sans appel :

« Je peux exaucer ton souhait de t'envoyer à l'entraînement de tribut, tu sais que ton père est suffisant puissant pour t'y faire accepter malgré ton âge. Mais ce à une condition. »

Elle raffermit sa prise, te meurtrissant la chair de ses ongles mal coupés.

« Ne refais jamais ça, jamais ! »

Son dernier mot est chuchoté mais pourtant c'est celui qui prononcé avec le plus de force, intimant un ordre irrévocable. La regardant dans les yeux, tu acquiesces silencieusement, cachant ton plaisir. L'entraînement.

« Alors on ne surveille plus ses arrières ? »

Il t'a plaquée avec brutalité contre un tronc, t'écorchant le dos. Si ton agresseur avait été tout autre tu l'aurais déjà éjecté et poignardé mais tu as immédiatement reconnu cette odeur lorsqu'il t'a plaqué - ça te tue de l'avouer - par surprise. Parce que tu n'as pas fait attention. Tu te relâches princesse... Cela importe peu puisque c'est Titus qui se tient contre toi. Ses lèvres accaparent si bien les tiennes que tu t'abandonnes à son étreinte en oubliant tes erreurs. Tu es toujours maintenue contre l'écorce, tes pieds au-dessus du sol terreux. et des frissons de désir te parcourent, sauvagerie qui se reflète dans tes prunelles et qu'il interprète parfaitement. Il s'écarte un peu sans pour autant te lâcher, te laissant ainsi un peu plus d'espace. Avec la facétie d'un singe tu ramène tes jambes contre ta poitrine - les tractions visiblement ça sert - et les détends dans un coup violent qui atterrit dans l'estomac de ton compagnon, le jetant à terre. Tu amortis agilement ton atterrissage puis, t'étant lentement déplacée vers son corps, tu te penches sur Titus et, à deux millimètres de ses lèvres, au lieu de l'embrasser, tu chuchotes :

« Un partout mon cher Mr. Chamberlain... »

Tu l'as encore eu, décidément tu le rends faible. C'est bien trop souvent l'inverse même si cela se manifeste moins chez toi puisque tes aptitudes demandent un peu moins de concentration. Ses grandes mains saisissent ton col pour t'attirer à lui. De bonne humeur, tu te laisses faire et t'assieds sur sa poitrine, caressant son visage de tes doigts. Enfin, caressant... Griffant. Lorsque du sang goutte de la peau meurtrie, tu te lèches les doigts. Un sourire identique éclaire - façon de parler - vos deux visages. Il se redresse à moitié et saisit ton oreille entre ses dents. Non mais c'est quoi ces manières de sauvages ? Bon sang vous n'avez pas reçu d'éducation ou quoi ? Si j'avais des cheveux je me les arracherai... Je sais que vous ne connaissez que la violence, que vous aimez la violence mais ce n'est pas une raison pour faire de l'amour quelque chose de violent... Enfin peut-être que si au fond je ne sais pas trop. Mais ce délire de vous mordre jusqu'au sang est plutôt malsain. Ceci dit vous mêmes n'êtes pas sains d'esprits... Alors que ton oreille droite est victime de ce fétichisme étrange, un bruit stoppe vos ébats - pour mon plus grand plaisir. Te levant d'un bond, tu grimpes sur la première branche d'un arbre voisin pour apercevoir, un peu plus loin sur le sentier qui traverse la forêt, une jeune fille qui marche tranquillement et sans aucune discrétion. Tu te laisses tomber sur le sol sans cure de faire du bruit à présent. C'est une victime innocente et parfaite qui se jette dans la gueule du loup sans le savoir. C'est une grimace inquiétante qui pèse sur ta face tandis que tu te saisis de la lame qui pend à ta ceinture avec autant d'attention que si tu avais un bébé dans la main. Plus très certainement vu le plaisir qui flotte dans tes yeux quand ton regard se promène sur l'arme. On retrouve dans les yeux de Titus cette identique folie, cette similaire sauvagerie qui brûle au fond des tiens. Vous êtes des bêtes sans maîtres, des rônins délaissés qui n'ont jamais connu rien d'autre que cette haine, cette soif de sang qui vous ronge les veines. La seule chose qui ait éclairé vos existences sans but tangible c'est cet amour fou et ses délices ravageuses. Je me demande si au fond ces amours sont salutaires car elles ne font que vous enfoncer dans votre spirale mortelle de déshumanisation, pauvres créatures abusées, pauvres pantins manipulés que vous êtes. Vous êtes voués à un destin de monstre et vous ne cherchez même pas à vous y soustraire, trop heureux de vous croire originaux tandis que vous êtes en fait prisonniers dans le ronde de la violence qui détruira chacun d'entre vous sciemment et avec une joie morbide. Pauvres fous... Je ne peux que vous plaindre. Mais tu n'as rien à faire de mes considérations pleines de compassions, je ne suis qu'un repli de ton âme. Vous vous avancez tous deux au milieu de la route, lames tirées et jouissez de la peur qui s'affiche dans les yeux de votre victime. Peut-on seulement vous haïr alors que vous n'êtes pas même conscients de votre folie ? Je me perds invariablement dans cette question. Et je suis bien obligée de dire non puisque je suis avec toi et le serai toujours, même quand Titus ne le sera plus s'il doit tomber avant toi. Je protégerai votre innocence instable. Bande d'aliénés.

Conscience (n.f) : Sens moral, jugement de valeur de ses propres actes.
La conscience c'est "je". Véritable Jiminy Cricket invisible et sans corps, la conscience est une pipelette invétérée, une petite voix très critique - qui s'autorise régulièrement des poussées de lyrisme ou de philosophie - qui parle dans la tête du personnage. A la différence de celle de notre cher Pinocchio, cette conscience a fait de longues études. Où ? Je ne sais pas, ce n'est pas la peine de demander ! Mais au 21e siècle, après de longues années d'études, elle s'est retrouvée chaperon d'une russe psychopathe enfant battue capable de se transformer en cygne noir qui a été assistante d'un magicien puis prostituée de luxe de la Bratva (mafia russe) avant de tuer ses parents et d'aller vivre en Angleterre. Pas la joie quoi. En ayant marre de n'être jamais écoutée, la conscience de Rheagan (alors conscience de la Russe) a dû prendre son mal en patience jusqu'à-ce que Lili meure - un déchirement car la conscience s'attache toujours à son porteur. Puis elle a eu d'autres clients au fil des générations avant de se retrouver... Chez Rheagan. Maintenant payée un peu mieux mais pas plus écoutée, elle n'est pas pour autant moins cynique et ennemie du mélodrame. Si il y a bien une chose que cette conscience aimerait c'est avoir une substance physique pour pouvoir botter les fesses de sa "propriétaire" qu'elle appelle "princesse". Princesse qui l'énerve singulièrement puisqu'elle est aussi psychopathe et bornée que sa première cliente. Maintenant que vous savez quelles sont ces interventions bizarres au milieu de l'écriture, je ne peux que finir par le credo de cette chère conscience : "Conscience, mais quel putain de boulot de merde !" Dommage qu'elle ne puisse pas en changer.