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 BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger

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BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger Vide
MessageSujet: BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger   BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger Icon_minitimeLun 27 Fév - 19:42


billie honor sweenage
❝ WHO AM I LIVING FOR ? ❞
Son nom est Billie, à l'origine Wilhelmina, composé de will, signifiant la « volonté », et helm, « protection ». Belles sonorités ; Wilhemina n'inspire que douceur et tendresse. Wilhemina, ces lettres qui glissent sur la langue, qui se fondent et qui glissent, puissantes, tendres et savoureuses. Ce prénom si poétique, avorté en deux syllabes : Billie. La naïveté s'envole, la candeur n'est plus. Restent la force et la détermination. Et puis, encore, lorsque les accents chaux du nom glissent sur la bouche, arrachant le soleil doré du District neuf au palais : Sweenage. Et on se rappelle étrangement de ce nom, de cette histoire, un peu étrange, un peu tragique. C'est un goût de déjà-vu, un goût âpre et bafoué. Une enfance volée, une vie terminée. Une histoire qu'on ne raconte plus ; qui n'en vaut peut-être pas la peine, finalement. Alors, on secoue la tête, on esquisse un sourire désolé : impossible. Impossible qu'une gamine de treize ans ait survécu aux terribles Hunger Games.

Et pourtant, elle a dix-neuf ans, aujourd'hui. Dfix-neuf années, tellement peu, tellement suffisant pour eux, cruels habitants du Capitole, vils spectateurs. Prise en pleine fleur de l'âge, ils avaient donné à son treizième anniversaire une condamnation sans équivoque, une mise à mort implacable. Ils lui avaient donnée une place dans l'arène, face à la mort, à la petite Billie, cette gamine ivre de liberté et amoureuse de la vie, cette gamine qui est née au mois de juillet, alors que le soleil d'été rayonnait sur les champs de céréales du Neuf. Mais le soleil a éteint sa lumière sur son visage angélique ; ne subsistent que les sous-terrains exigus et continus du Treize, sa nouvelle demeure, sa nouvelle famille. Six années et des poussières qu'elle est condamnée à errer là, une morte au milieu d'autres macchabées dans un District fantôme. Ce n'était pas la vie dont elle rêvait, la nuit venue, blottie sous les draps de sa petite maison. La personne qu'elle voit, dans le miroir, ce n'est pas celle qu'elle voulait devenir.

Billie, Billie, Billie, tous le murmurent au Treize. Tous s'interrogent, observent, scrutent, gardent un œil sur ces cheveux blonds, tentent d'intercepter son regard brillant où se croisent espoir et le feu de la vengeance. Les sentiments s'y heurtent, avec tant de vivacité qu'elle ne parvient jamais à se cacher du regard perçant de ces autres qui tentent de la cerner. Ces sentiments, qui giclent contre son cœur, qui font frissonner sa peau, frémir son visage. Elle n'a pas vraiment de secret. Tout s'effrite, intense et vif. Tout s'exprime, puissant, fougueux et libre. Et c'est ça, le problème, c'est la liberté violente et affirmée de tout ce qu'elle pourrait représenter. Affamée d'une liberté dont on l'a trop souvent privée, la jeune femme s'en éprend depuis sa mort qui lui donne le vertige et qui projette une douloureuse effusion d'adrénaline. Elle réclame sa liberté. Trop longtemps dévouée aux autres, à ses proches, elle aimerait s'emparer comme une égoïste, comme une bête possessive du peu de liberté qui lui reste, couver cette sensation folle et éphémère d'indépendance d'un bras infiniment protecteur. Mais elle n'est pas égoïste, Billie ; née trop altruiste, trop protectrice, elle a toujours fait passer les autres avant elle. Trop compatissante, aussi. Ses ailes de géant demandent à se déployer, mais ses yeux continuent désespérément de balayer la misère qui étreint le monde et elle demeure clouée au sol, seulement pour compatir, subir la douleur avec ces autres qui la condamnent à la captivité. Certains affirment que c'est pour cette compassion exacerbée qu'elle est une guérisseuse née : douce avec les blessés, patiente avec ceux qui ne font que geindre toute la sainte journée, avide de connaissances en ce qui concerne la médecine.

On la dit aussi faite de feu et d'impulsion. Sa mort lui aura enseigné la philosophie du Carpe Diem ; ne jamais s'encombrer des « et si » ou des conséquences de ses actes, vivre avec force et passion. Elle se consume d'un feu vif et virulent, et calcine tous ceux qui s'approchent de trop près d'elle. Et pour cause, elle ne sait pas aimer, sauf à la démesure. Elle n'aime jamais à moitié, toujours avec toute son âme et tout son corps. Avec trop de passion. Sans doute un peu trop, certainement pas comme il faut. Mais on lui pardonne, au même titre qu'elle ferme les yeux sur les erreurs de ses proches lorsqu'elle le peut. Elle n'est exigeante qu'avec elle-même, tolère des choses chez autrui qu'elle ne saurait accepter chez elle. Atrocement perfectionniste que c'en est parfois agaçant. Elle sait être agaçante, lorsqu'elle en a l'occasion. Elle a du mûrir trop vite, renoncer trop rapidement à son naïveté enfantine et, dés qu'elle le peut, elle plonge toute entière dans une vague de gamineries insupportables. On ne lui en tient pas vraiment rigueur. On lui pardonne beaucoup de choses, à vrai dire. Parce qu'elle a vécu un trop grand nombre de traumatismes. Et, si elle s'enquit souvent des problèmes des autres, elle parle des siens avec une indifférence qui n'a de vraie que son apparente assurance. Au fond, Billie c'est un tourbillon d'anxiété, une tornade de regrets et une bourrasques d'espoirs gâchés. Elle cache ses souffrances derrière d'innombrables sourires. Elle sourit toujours, la jolie Billie, même lorsque son âme hurle à l'agonie.

Et puis, elle brûle encore un peu plus, aussi. Dévorée par le feu de la vengeance. L'envie irrépressible de prendre sa revanche sur le Capitole. De leur faire payer leur tyrannie et tous les maux qu'ils ont étendu sur Panem. Elle n'a qu'une idée en tête, lorsqu'elle se réveille la nuit, les yeux exorbités, la gorge nouée et son cri d'horreur mourant entre ses lèvres. Elle ne pense plus qu'à ça quand, dans le silence des sous-terrains, elle entend les coups de canon successifs, mélodies funestes. Cette idée l'obsède, lui arrache jour après jour le peu de raison qui lui reste. La plonge davantage dans son dilemme intérieur, ses interrogations existentielles. Dans son cœur brûle un feu, et la révolte explose dans les flammes. Au Treize, on comprend cet engouement contre le Capitole ; on la soutient même, bien qu'on s'oppose encore à ce qu'elle sorte du District. Alors, Billie finit calcinée, par ce feu fugace, si rapide qu'il n'aura fait que la briser.

Au fond, Billie, c'est simplement un jeune cœur bien trop cabossé par la vie.

about games and relative.


Le spectre de la Mort m'a déjà enlacée, alors que je n'avais que treize années d'insouciance à mon actif. Piochée pour entrer dans l'arène, on avait déjà mis un point final à mon existence à peine débutée, un chapitre qu'on avait tout juste entamé. L'annonce avait été brutale, vive et douloureuse. Infâme désillusion d'une gamine qui pense avoir toute sa vie devant elle mais dont tous les rêves sont avortés d'un simple coup de pieu, porté en pleine poitrine. Cette lumière, que bon nombre aperçoivent lorsqu'ils jouent au funambule sur le fil de la vie, cette lumière-là, j'étais passée au travers. J'avais même fini par me sentir protégée, telle une enfant qui retrouve une étreinte matefrnelle après un terrible cauchemar. Là était ma seule consolation, rencontrer ma mère dont le souvenir était bien trop lointain pour que je puisse me rappeler quoique ce soit d'autre que les récits que mon ainée voulait bien nous faire partager. Et, alors, brutalement, on m'avait tirée en arrière ; ramenée de force à une vie qui n'en était pas vraiment une, dont je ne voulais sans doute pas, combattant pour ma propre survie pendant plusieurs jours comme je l'avais fait, n'aspirant plus qu'au repos éternel. Et je suis revenue, allant à l'encontre du schéma pourtant simple et indéfectible que Dieu a fait de la vie : un jour tout prend fin, et il s'agit d'un état irréversible. Sauf pour nous, enfants confrontés à la mort bien trop tôt en qui on avait pu trouver un certain potentiel, à qui on insufflait une nouvelle fois un souffle de vie. C'est à se demander si, un jour, je pourrai mourir pour de bon. Mourir une seconde fois, définitivement. Embrasser ma mère, puis mon père. Fermer les yeux et sombrer dans cet éternel sommeil sans rêve. Pourtant, l'ombre menaçante de la mort ne plane plus au-dessus de ma tête ; alors, je n'y pense plus. Ni à celle que j'ai connu, ni à celle que je connaitrai un jour ou l'autre. La mort ne me fait plus peur, je connais déjà cette douleur. Je ne suis plus effrayée. Je me contente, simplement, de suivre cet enseignement que je me suis moi-même inculquée : l'irréversibilité du temps et le définitif de la mort n'ont qu'un simple but : nous faire comprendre toute l'importance de chaque instant. Vivre à fond le moment présent, et espérer que le bonheur croisera une nouvelle fois notre chemin. Espérer, encore et toujours, car c'est tout ce qui nous reste. Alors j'espère, jusqu'à la déraison. Jusqu'à en mourir. La mort a de vicieux qu'elle ne se décide pas, qu'on ne puisse pas marchander avec elle. Une vie pour une vie, c'est impossible. Le destin pointe de son doigt funeste le futur macchabée et rien ni personne ne peut changer cette infortune. Mais l'Homme est né pour chercher, constamment, à aller à l'encontre de chaque loi qui régit notre monde. S'il nous est impossible d'épargner la vie d'un proche en échange de la nôtre, rien ne nous empêche d'essayer. Pour mes sœurs et mes amis, je serais prête à mourir, sans aucun doute. Pour Panem, aussi et enfin que le pays puisse enfin goûter à cette liberté tant désirée. Cette paix que nous méritons amplement, pour toutes ces souffrances endurées, tous ces maux qui nous sont tombés dessus alors qu'on n'a jamais rien demandé hormis de ne plus vivre dans la peur d'un gouvernement injuste. Je demeure persuadée que si un sacrifice suffisait à offrir à la nation cette prospérité à laquelle nous aspirons tous, nous serions nombreux à nous saisir de l'arme qui mettrait fin à notre propre vie. Entre la mienne, et celles d'un milliers d'individus, le choix est vite fait. Ce n'est pas un geste aussi héroïque qu'il n'y paraît, juste une logique implacable que je me suis faite, depuis quelques années. Je suis censée être morte, le suis sans doute un peu ; alors, autant sauver la vie de quelqu'un qui en possède une dans sa totalité, qui est destiné à de longs jours heureux. J'aurai pu donner ce semblant d'existence pour que mon père ne périsse pas lors d'un malheureux accident de chasse, pour que mes sœurs n'aient pas à subvenir d'elles-mêmes à leurs besoins, qu'elles n'aient pas encore à affronter la douleur d'un autre deuil. Si je devais dresser la liste de toutes les personnes pour qui je serai prête à passer l'arme à gauche, je pense qu'il me faudrait énormément de papier. Et pourtant, je sais que c'est aussi aller à l'encontre de notre instinct de survie. C'est d'autant difficile pour moi qui me suis acharnée pendant plusieurs jours pour survivre, puis les mois qui ont suivi en surmontant la douleur ; d'autant que la vie à Panem n'a jamais été réellement simple, c'est un combat de tous les jours. Serai-je capable de me porter moi-même le coup fatal ? Pour ma famille, la rébellion et la paix, très certainement. Une seconde mort qui se montrerait bien plus utile que la précédente. Une mort où, cette fois-ci, je pourrai regarder le destin droit dans les yeux et souffler que je n'emporte aucun regret, si ce n'est peut-être celui de n'avoir pas assez vécu. Les souvenirs du Neuf, vifs et violents, heurtent souvent mon esprit nostalgique. Le soleil d'été, l'air pur et frais qui déployait les arômes de la boulangerie dans tout le District, mêlé à celle des champs de céréales. Je me rappelle du lac, dans lequel j'allais régulièrement me baigner. De la Centrale, dans laquelle je me faufilais, malgré les interdictions de mon père, en revenant des limites bravées du District. Mais, plus encore, c'est la voix de Rumer, nous réprimandant alors que nous venions de casser un vase dans notre folle ronde ; les yeux purs d'Avalon, braqués sur moi, inquisiteurs et confiants alors que je me saisissais de sa main ; le manteau de papa, éternellement jeté sur le canapé lorsqu'il avait passé une mauvaise journée et posé sagement sur la chaise quand il était d'une humeur particulièrement bonne. Et puis, on m'a arrachée à cette vie, cette innocence, naïveté toute enfantine quand je me pensais plus protégée qu'enfermée par toutes les limites qui entouraient le District. Les jours furent à la fois terriblement longs, mais passant à une vitesse hallucinante. Et, sans avoir eu le temps de m'en rendre compte, je m'éveillais dans le centre de soins du Treize, là où j'ai passé les premières semaines. Puis, celles qui ont suivi. J'ai eu bien du mal à m'accommoder à ce nouveau mode de vie où tous s'activaient, si semblables aux ouvrières dans une fourmilière. J'ai du renoncer à la lumière du soleil, on jugeait trop dangereux le fait que je puisse sortir comme bon me semble du District ; on n'autorisait que les soldats à goûter à de l'air pur. Pourtant, malgré leurs airs un peu rudes de militaires, les habitants du Treize m'ont accueillie chaleureusement et c'est grâce à la bienveillance de chacun d'entre eux que je suis parvenue à me sentir chez moi. Au départ, les adultes les plus bienveillants avaient pour habitude de me couver, jugeant sans doute que j'avais besoin de l'affection dont j'avais été privée lorsque mon nom avait été pioché. Les médecins furent les plus attentifs à la moindre saute d'humeur. Sans doute n'en revenaient-ils pas d'avoir enfin réussi. Et, malgré les nombreuses visites médicales, les innombrables tests qu'ils m'avaient fait passer, je ne me suis jamais sentie tel le cobaye que j'étais. Dans mon cœur gonfle le sentiment de la reconnaissance. De m'avoir offert une deuxième chance. De m'accepter, moi, pourtant étrangère. Alors  que le Capitole m'a arrachée ma vie, le Treize s'est empressé de m'en donner une nouvelle. Certains soufflent que je suis aveuglée par mes idéaux et la foi inébranlable que je peux placer en Coin et chacun de ses soldats. Pour moi, ils sont les bienfaiteurs de Panem, ceux qui nous délivreront, ces archanges que le monde priait chaque soir, totalement désespérés. Je ne mettrai jamais en doute la moindre parole de l'un d'entre eux, l'un de mes congénères ; car, c'est bien ça, aujourd'hui, je me sens chez moi, au milieu des miens. Et si mes proches me manquent toujours, j'ai trouvé une deuxième famille au Treize. On m'a donnée la possibilité d'espérer, encore, alors que tout s'annonçait pourtant perdu. Tous m'ont prise sous leur aile, m'ont tenue par la main les premiers temps, lorsque je n'étais pas encore remise de mes Jeux. Et aujourd'hui, c'est à mon tour d'en faire de même avec les nouveaux arrivants ; chaque tribut ressuscité qui ne comprend pas ce qui lui arrive ; chaque réfugié qui a fui la dictature qui sévit là-haut ; chaque soldat qui s'est battu pour notre liberté future. Je fais tout mon possible pour que tous ces gens se sentent aussi bien que moi, ici. Je me sens chez moi, dans ce District qui respire les effluves de la rébellion, transpire la justice dont nous sommes privés depuis trop longtemps ; ce District qui aspire à la même liberté que moi. Alors, malgré la nostalgie qui comprime parfois ma poitrine, je me sens bien, chez moi, simplement. Force est de constater que j'ai fini par devenir quelque peu désillusionnée ; malgré mon optimisme à toute épreuve et ces rêves d'utopie qu'on ne prête qu'aux grands idéalistes. Le bonheur, c'est un simple coup du destin. De bonne ou de mauvaise fortune. Il nous tombe dessus et puis s'en va sans demander son reste. Sans nous demander si nous voulons qu'il reste. C'est ça, tout le problème du bonheur : il s'évade, il nous échappe constamment. Pareil à de la fumée, il est impossible de s'en saisir et quand bien même on y arriverait, il suffit d'entrouvrir les doigts pour qu'il s'envole de nouveau. Foncièrement différent de la souffrance qui, pareille à un étau, nous encercle pour ne jamais repartir, à serrer toujours plus fort pour nous rappeler que, vicieuse, elle demeure là, encore et toujours. Et pourtant, je continue d'y croire. C'est tout ce qui nous reste, au fond. Car, si nous n'espérons plus croiser la route du bonheur, que nous reste-t-il ? Attendre sagement notre fin, la fin de tout ? Plus que d'y croire réellement, j'en ai besoin. Au fond, je pense que c'est parce que je me plais à me nourrir d'espoirs chimériques que je continue de croire au bonheur. Au Treize, nous disposons d'un grand écran, semblable à ceux placés sur les grands places des autres Districts une fois la Moisson venue. Je n'ai jamais su me résoudre à regarder les Jeux, quels qu'ils soient, depuis mon retour à la vie, hormis l'épisode de la Moisson. Et jamais je ne me sens aussi prête de défaillir que lorsque arrive la nomination des tributs du Neuf, mon District d'origine. Ma petite sœur, Avalon, est encore éligible et, franchement, ça me tuerait, littéralement, de la savoir condamnée à l'arène. Ça me tuerait d'autant plus que je serai impuissante face à cela, loin comme je peux l'être d'elle, de Rumer et de la maison. C'est avec une appréhension certaine, proche de la tourmente, que je m'approche toujours de cet écran, attendant à la fois comme une délivrance et, paradoxalement, la potence, les noms des deux enfants du Neuf qu'on jettera cette fois en pâture aux Jeux et au bon amusement du Capitole. Certes, je ne peux réfréner ce bref soulagement lorsqu'un autre nom que celui de ma cadette est cité mais, c'est toujours avec un pincement au cœur que je reconnais un visage, un regard, un nom. C'est souvent au-dessus de mes forces de regarder au-delà du nom du tribut féminin scandé par l'hôte de notre District. Vraiment, c'est une abomination ; les créateurs de ces Jeux sont une abomination. Et, pour moi, chaque Moisson relève surtout de la torture.


JE VIENS D'UN MILIEU défavorisé, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE tient bien plus de la légende. DU COUP, MON NOM N'A aucune CHANCE D'ÊTRE TIRÉ  AU SORT. J'EXERCE LE MÉTIER DE guérisseuse ET POUR TOUT VOUS DIRE, J'aime profondément ce que je fais. JE SUIS DANS LE 13ÈME DISTRICT. AYANT dix-neuf ans J'ai déjà PARTICIPé AUX HUNGER GAMES ET ces souvenirs continuent de me hanter. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT. même si ça ne peut plus arriver



tell us your story.

chapitre un
there's so many shades of black
« Wilhelmina Sweenage. » J'aurai, très certainement, pu commencer mon histoire à un autre moment. Durant ma tendre enfance, par exemple. Sauf que, de mon enfance, je ne dirais pas grand chose, il n'y a, du moins, rien d'important à signaler ; aucune passion exceptionnelle, si ce n'est pour la médecine, et un fort tempérament déjà. Un jour, je suis née, et je mourrai un jour en ayant accompli ma vie anonyme de manière relativement paisible et mesurée, sans avoir chercher à me faire connaître. Du moins, était-ce ce à quoi je m'étais destinée, avant d'apprendre que ma mort était si proche. Car, entendant alors les cris effrénés de mon père qui a couru vers moi et s'évertue à me garder tout contre lui, sentant le regard horrifié de ma sœur cadette calcinant sur ma nuque, et celui, larmoyant et orageux, de mon ainée, qui cherche à s'accrocher n'importe où, plutôt que sur moi ; je comprends. Je comprends que ma vie est en train de connaître son point final. Fatal. Mes pieds restent profondément ancrés dans le sol, je n'ai plus qu'une envie : me terrer dans la terre et me faire oublier. Des gens du Neuf qui me regardent, d'un air à la fois éploré et compatissant. De mon père, qui perd lentement la raison à s'obstiner à vouloir me garder auprès de lui, malgré les menaces tacites des Pacificateurs de lui faire payer à coups de fouet. D'Avalon, ma cadette qui, doucement, est victime de tremblements compulsifs. De Rumer, ma grande sœur, qui vient de s'échapper. Loin de la Moisson, théâtre du désastre de nos vies. Loin de moi, déjà reléguée au rang de fantôme. Mais, surtout, j'aimerai me faire oublier de cette pimbêche, perchée sur des talons vertigineux, me regardant, de ses yeux globuleux et arborant un horrible sourire euphorique, déformant davantage son visage charcuté par un trop plein d'opérations chirurgicales. Malgré la distance, elle me tend une main fébrile, pour m'inviter à la rejoindre – comme si j'avais le choix – sur l'estrade, sous les yeux de tous. « Viens, n'aies pas peur. » Piquée au vif, alors que, finalement, un Pacificateur parvient à m'arracher des bras protecteurs de mon père – je me sens comme nue, ainsi privée de cette étreinte désespérée, inexplicablement rassurante –, je m'avance finalement, lentement, vers  l'estrade, la tête haute, fière. Et, pendant mon ascension, les hurlements de mon géniteur continuent de me déchirer les tympans. Mon propre cri, lui, reste sagement coincé au fond de ma gorge. Je refuse de pleurer. Le Capitole vient de tout m'arracher. Ma famille, mon District et, bientôt, ils vont m'arracher ma vie. Alors, ils n'auront pas la moindre petite larme.

J'entends à peine le nom du tribut masculin – Kay quelque chose, si je ne m'abuse –, le pauvre gamin voué à représenter notre District et à mourir aussi rapidement que la plupart de nos prédécesseurs. Je ne le connais que vaguement, c'est à peine si on a partagé nos bancs d'écolier. Je crois juste me souvenir qu'il a deux ou trois ans de plus que moi mais peu m'importe. Sans avoir écouté un traitre mot du traité de la Trahison que le maire semble réciter machinalement, comme à contrecœur, je serre la main de l'autre tribut et, bien qu'horrible, l'idée qu'il sera bientôt mort me fait toujours moins mal que s'il était un de mes amis ; aussitôt, un vague élan de culpabilité m'envahit, ne me reconnaissant pas dans ce raisonnement mais je n'ai pas le temps de m'attarder dans quelques élucubrations, car, aussitôt, l'hymne de Panem retentit aussitôt, je ne fredonne pas l'air d'un air monotone quoique voulant me donner de l'espoir, comme à mon habitude. En réalité, je n'entends pas les notes s'élever dans les airs, d'un air solennel quoique, aujourd'hui, l'hymne sonne plus comme un requiem.  Au final, je n'arrive plus à entendre quoique ce soit d'autre que les lamentations étouffées de mon père ; je ne vois rien d'autre que le regard hagard d'Avalon, cherchant à se raccrocher à quelque chose, quelqu'un, mais constatant avec horreur que son meilleur soutien, son ultime pilier désormais, notre chère Rumer, s'est envolée. Je sens mon cœur défoncer ma cage thoracique et je songe amèrement que, bientôt, plus aucun battement, aussi infime soit-il, ne viendra alimenter ma pompe vitale. L'hôtesse a crié mon nom. Ma famille est en train de me perdre. Je suis perdue. Le Capitole vient de signer mon arrêt de mort. Je suis foutue. J'ai beau être d'un naturel optimiste – à toute épreuve, d'après mes proches –, je ne suis pas non plus du genre à me bercer d'illusions. Le Neuf n'engendre que très peu de vainqueurs. Ce n'est pas arrivé depuis des décennies. Depuis notre mentor, en fait : Sergei Weiser, grand gagnant des cinquante-sixième Hunger Games et je ne saurai imaginer que le sort me soit autant favorable.

À peine les dernières notes de l'hymne tues, nous sommes immédiatement escortés jusqu'à l'hôtel de justice, là où nos proches pourront nous faire leurs adieux. Un Pacificateur vient tout juste de fermer la porte derrière lui qu'elle se rouvre dans la volée, me laissant découvrir le visage ravagé de mon père et celui, larmoyant d'Avalon. Rumer n'est pas là, je constate, perdue, considérablement affaiblie, éplorée. Et, même les bras de mon pauvre géniteur, autrefois sécurisants, ne sauraient combler ce trou désormais béant dans ma poitrine, ne sauraient faire taire ce rugissement de terreur qui enserre mon estomac. Il me lâche, à regret, a tout juste le temps de hisser son regard dans le mien avant d'aussitôt détourner son visage tordu dans une expression de douleur insurmontable pour la gamine que je suis. Il a toujours eu du mal, à me regarder, droit dans les yeux, sans ciller ; on dit que je ressemble beaucoup à Maman, que de nous trois, je suis incontestablement celle qui lui rappelle le plus sa défunte épouse. Et je devine que c'est d'autant plus dur pour lui qu'il voit sa fille lui échapper mais, aussi, un ultime souvenir de la femme qu'il a aimé. Il se recule, s'éloigne un peu. Je crois le regard d'Avalon. Elle se jette aussitôt sur moi et je sens ses larmes tracer leurs sillons sur ses joues, puis venir s'échouer dans mon cou lorsqu'elle y enfouit son joli visage. Je la serre, fort, peut-être un peu trop. Je m'imprègne d'elle, de nos souvenirs, j'essaie de ne pas trembler, de rester forte, pour elle. Elle ne parvient pas à articuler une seule phrase sans qu'un sanglot ne l'interrompe, rendant chacun de ses mots totalement incompréhensibles ; notre père répète inlassablement, la voix tremblante d'émotion, que c'est injuste, qu'ils n'ont pas le droit. Moi, je n'ai le courage de ne rien dire : je n'ai ni la force de leur faire mes adieux, ni celle de leur mentir effrontément en leur disant que je reviendrais – fabulation à laquelle ils n'auraient jamais cru, de toute manière –. Ils me serrent une dernière fois, me survolent d'un regard navré et douloureux, avant qu'un Pacificateur ne les force à sortir. Sitôt leurs deux silhouettes ont-elles passé l'encadrement de la porte, celle de Rumer fait son entrée. Un poids s'allège dans ma poitrine : elle ne pleure pas et, quelque part, ça me rassure. Elle me serre instantanément dans ses bras, et je mets quelques secondes avant de comprendre qu'elle glisse délicatement quelque chose entre mes doigts. Mon souvenir. La seule chose qui pourra jamais me rattacher à – courte – vie. « Sois forte. On se revoit bientôt, Billie. » Un sourire désabusé se hisse sur mes lèvres. J'ai beau ne pas le relever à voix haute, nous savons toutes les deux que, la prochaine fois où nous nous verrons, ce sera elle, debout, et moi, dans mon cercueil. Elle quitte la pièce, trop rapidement à mon goût. Rumer a toujours été mon ancre, mon modèle ; j'ai toujours voulu lui ressembler, elle, si forte, si courageuse, déjà. Ma poitrine se comprime douloureusement à l'idée que je ne pourrai jamais marcher dans ses pas, faute de temps. Faute de vie.

Lorsque la porte se referme sur ma sœur, j'ouvre finalement ma main et découvre, stupéfaite, le collier de notre défunte mère. Un collier dont elle avait hérité. Je resserre lentement mon poing d'enfant sur le bijou, le temps de quelques secondes, puis je le mets autour de mon cou, dans un silence presque religieux. Une seconde, j'observe la chaîne en or clair tomber entre mes deux seins et se nicher au-dessus de mon nombril tandis que la pierre qui fait office de médaillon, d'un rouge sang, si profond, si sombre qu'elle en en paraît noire, se balance lentement, à la manière d'un pendule. À retardement, je sens un goût amer dans ma bouche : les derniers mots de Rumer à mon encontre n'auront été qu'un mensonge. Soudain, je comprends.

Je m'appelle Billie Sweenage, et je suis sur le point de mourir.



chapitre deux
cool kids don't die
Soixante longues et interminables secondes s'écoulent, s'égrainent lentement. Mes yeux balaient le paysage, ce théâtre cruel où je suis destinée à expirer mon dernier souffle. Aux environs de la corne d'abondance, une vaste forêt si dense qu'elle semblerait presque s'étendre à perte de vue mais, courtaude, se retrouve avortée par un immense, un horrible et inquiétant volcan, surplombant tout le reste, jusqu'aux arbres les plus vertigineux. Connaissant l'humour grinçant et douteux des juges, j'imagine qu'ils désirent faire un feu de bois car, même l'éruption la plus minime aura tôt fait de brûler toute l'étendue de l'arène et de réduire à néanmoins les seules cachettes inimaginables dans un environnement pareil. À une dizaine de mètres de la corne d'abondance, je repère six précieux couteaux en métal, enfermés dans une poche de cuir informe. Un bruit sourd retentit et je m'élance aussitôt, intimant à mes jambes d'aller plus vite, encore et toujours plus vite. Sans même me baisser, je me saisis des armes et rebrousse chemin aussi sec, attrapant au passage un vague sac à dos au plus loin de la corne et, par conséquence, des carrières et de leur désir de victoire. Je cours jusqu'à en perdre haleine, jusqu'à m'être suffisamment éloignée pour que les clameurs du combat aient cédé leur place à un silence pesant. Silence de mort. Alors, je me permets de ralentir la cadence mais continue néanmoins d'avancer jusqu'à opter pour un haut chêne au tronc imposant. Pour une fois, je me félicite d'avoir souvent désobéi à mon père et de m'être entrainée au lancer de couteaux et à grimper aux arbres plutôt que de m'amuser à des jeux de mon âge, comme il pouvait me le demander tandis qu'il partait chasser avec Rumer. Je grimpe le plus haut possible, jusqu'à atteindre une branche tout juste assez épaisse pour ne pas céder sous mon poids, quoique assez proche de la cime de l'arbre. J'inspecte le contenu du sac à dos : des condiments alimentaires, un sac de couchage et une bouteille d'eau. Doucement, je reprends mon souffle et cherche à me débarrasser de toute cette tension, retrouvant, doucement, un rythme cardiaque normal puis, fermant les yeux, j'attends. Treize coups de canon successifs. La fin du bain de sang. Cette année, le bain de sang aura été particulièrement violent et – oserai-je le dire – sanglant. Treize morts, déjà. Plus que dix. Et le vingt-quatrième sera consacré vainqueur des soixante-dixièmes Hunger Games. Songeant que les carrières iront plutôt savourer leur victoire, ou panser leurs blessures, j'opte pour quelques heures de sommeil avant de penser à continuer d'avancer ou de rebrousser chemin. Et, aussitôt, je m'endors. Sommeil léger et alerte, cependant.

Cinq jours, douze heures et quarante-deux minutes que les Hunger Games ont commencé. Sur les vingt-quatre, nous ne sommes déjà plus que huit. Les carrières ont mis main basse sur la corne d'abondance sitôt le bain de sang terminé, forçant les rares survivants à s'éloigner au plus vite des provisions ou de l'armement tandis qu'eux jouissaient d'ores et déjà d'un certain confort. Le volcan a déjà grondé à deux reprises, me forçant à faire demi-tour tandis que le sol tremblait sous mes pieds ; le troisième jour, je me suis retrouvée nez-à-nez avec deux carrières, deux garçons, carrés, robustes, à l'air bourrin et bovin. Je suis parvenue à en blesser un des deux, celui du Deux, lorsque, alors qu'il s'apprêtait à me briser la nuque contre un arbre, sa co-tribut a hurlé son nom, un appel désespéré pour une fille en détresse. J'ai pu me saisir d'un des deux couteaux attachés à ma ceinture, et l'ai planté dans son épaule. Sous le coup de la douleur, il a lâché prise avant de voir rouge et de jurer que je mourrais dans d'atroces souffrances. En guise de réponse, j'en ai lancé un deuxième qui lui a laissé une superbe estafilade en travers de son visage. Depuis, Magnus l'a mauvaise contre moi pour l'avoir presque éborgné et lui avoir laissé une malheureuse blessure à l'épaule comme souvenir. À cette pensée, je pose immédiatement ma main sur ma ceinture où sont alignées deux couteaux tandis que l'un est coincé dans ma chaussure et que je garde le dernier à portée de main. J'ai tout juste eu le temps d'en récupérer un de ceux que j'avais lancé sur Magnus, le tribut du Deux, et je l'ai de nouveau perdu en me défendant face au garçon du Six. Ces couteaux sont ma seule chance de survie, aussi minime soit-elle et, de ce fait, j'en prends un soin tout particulier. Je cherche frénétiquement des yeux une plante comestible, des baies, n'importe quoi pour me nourrir maintenant que j'ai fini le lapin que j'ai réussi – ô miracle – à attraper il y a deux jours. Je peste silencieusement alors que, accroupie par terre, je retourne le sol meuble, en quête d'un petit rien qui saurait me rassasier un tant soit peu. La planque était parfaite, il y a encore deux jours, une aubaine comme on en fait peu aux Hunger Games : une petite grotte cernée d'arbres et de taillis, et une petite marre à proximité. Mais, sans doute les Juges ont-ils fini par penser que vingt-quatre heures sans le moindre coup de canon manquaient de palpitant car, aussitôt, ils ont fait entrer le volcan en éruption. Et j'ai du rapidement partir, sous peine de me fondre sous l'assaut de la lave en fusion ; puis, je suis revenue, pensant que les Juges n'auraient pas de nouveau recours au volcan avant un ou deux jours, sous peine d'être accusés de manquer d'imagination et de tourner en rond. Les carrières, eux, sont retournés à la corne d'abondance. La nuit  va bientôt tomber, aussi, bien qu'affamée , je laisse finalement tomber l'idée de trouver de quoi me mettre sous la dent au profit d'un endroit sûr où passer la nuit. Et, comme chaque fois où le sommeil me guette, je me berce par quelques malédictions à l'encontre des carrières, de Snow, du Capitole, de Panem tout entier, et même de Weiser, mon mentor : je suis parvenue à avoir un neuf à l'entraînement, l'interview avec Caesar s'est divinement bien passée, grâce à quelques sourires radieux et deux plaisanteries glissées sur un ton suave avant de lever deux yeux d'un vert serein quoique résolu. Je suis persuadée d'avoir touché quelqu'un, au moins un sponsor car un score aussi élevé n'est pas courant au Neuf et le défilé m'aura certainement fait marquer quelques points. Certes, je ne mise pas sur autant de ressources que Magnus ou la montagne du Quatre, mais je suis sûre que je pourrai avoir de quoi manger si Weiser voulait bien lever le petit doigt. Sauf que rien n'arrive.

Six jours, deux heures et douze minutes. Je suis épuisée, à moitié morte. Je chancelle un instant, avant de rafermir ma prise sur ma blessure à mon abdomen. Magnus a fini par se venger. Œil pour œil, et dent pour dent. Et le fait que je l'ai, moi aussi, assez amoché pour que la tribut du Un en finisse avec lui n'est qu'une maigre consolation. Je n'ai pu me résoudre à tuer qui que ce soit, même ceux qui en veulent personnellement à ma vie ; au lieu de quoi, je me suis contentée de mâcher le travail de certains et de continuer mon bout de chemin. Nous ne sommes plus que cinq. Chose assez étonnante, il ne reste plus que deux carrières, ainsi que trois tributs lambdas. Et, même si je me dit que je dois être complètement folle, je me surprends à espérer avoir une maigre chance d'y parvenir, finalement. Une nouvelle salve de douleur s'empare de mon être tout entier et, perdant ostensiblement de mes forces à cause de l'hémorragie, je m'écroule finalement contre le tronc d'un arbre, me battant avec moi-même pour demeurer éveillée. Je grimace, m'agite, convulse ; j'ai envie de pleurer mais m'abstiens quand j'imagine Rumer, Avalon et notre père rivés sur un écran, peut-être rengorgés d'espoir, ou bien résolus à me dire adieu. Non. Je dois me monter forte. Forte. Je me relève difficilement et, maladroitement, écrase une brindille sous mon talon. Le bruit, bien qu'infime, me fait sursauter et, tous mes sens en alerte, j'observe silencieusement les alentours. Personne à l'horizon, aussi je me détends doucement avant de ciller de nouveau sous la douleur et je recommence à marcher, lentement, à mon rythme, rasant la pénombre, fuyant l'astre lunaire qui pourrait trahir ma présence et me faufilant entre les arbres. Soudain, un bruit de branche, et un faisceau lumineux à une dizaine de mètres, tout au plus, avant qu'une silhouette ne se détache de l'obscurité de la nuit. Je sais que les deux derniers carrières – ceux du Un – sont munis de torches, pour les avoir vus passer à côté de moi pendant que j'étais perchée sur un arbre. Je me précipite vers le premier buisson que je vois, m'écroule derrière et tente de calmer ma respiration, désormais saccadée tout en écartant quelques feuilles pour tenter de voir les deux tributs s'approcher considérablement. Une subite poussée d'adrénaline, si violente qu'elle en devient douloureuse, me susurre perfidement à l'oreille que je dois me battre, à présent. Fini de jouer. De vouloir préserver mon âme, ou que sais-je encore. C'est tuer, ou être tuée, à présent. Les yeux encore rivés sur les carrière, je tends mon bras pour me saisir d'un des couteaux attachés à ma ceinture, prête à viser, puis tirer sur le premier tribut qui aura la malchance de passer dans mon champ de vision.

Mais, mon mouvement reste figé dans l'air, une seconde. Mes lèvres s'entrouvrent, un gémissement de douleur s'en échappe. Je suffoque. Je n'arrive même plus à baisser les yeux vers ma poitrine, sans quoi, j'aurai vu l'extrémité d'un pieu qui l'a transpercée. L'émeraude de mon regard se voile. Je tombe lourdement en arrière, le visage tourné vers le ciel. Je ne pleure pas. Je ne pleure plus depuis le jour où mon nom a été tiré. À vrai dire, je crois que je n'en aurai pas même la force, même si je l'avais voulu. Je regarde les étoiles, une seconde, me rappelle vaguement des histoires que pouvait me raconter mon père à leur propos. Je pense à Rumer et ses gestes maternels, au sourire d'Avalon. J'entends les échos des rires que je partageais avec mes amis, ceux de mon innocence qui s'est envolée, de ma vie qui vient de voler en éclats.

Puis, soudain, plus rien.



chapitre trois
welcome to the new age
Je m'éveille en sursaut dans mon lit. Encore des cauchemars. Six ans. Six ans, déjà, que les Hunger Games sont derrière moi et, pourtant, ils continuent de hanter mes nuits. Parfois, je me surprends à avoir peur que ces cinq dernières années n'aient été qu'un vague songe lointain ; puis de me réveiller, au sommet d'un arbre, âgée de tout juste treize ans, toujours prisonnière de l'arène, toujours étouffée par l'étau de la mort. Pourtant, mis à part quelques cauchemars, et des crises d'insomnie à répétition, je n'ai presque pas de quoi me plaindre. Mon état s'améliore, avec le temps. Le temps, le remède de tous les maux, à ce qu'on dit. En partie vrai, si vous voulez mon avis. La première année, je faisais de fréquentes crises d'hystérie, cassait tout autour de moi. Être pensée pour morte par tous ses proches, jusqu'à se demander si on n'est pas réellement morte, au moins en partie, ce n'est pas forcément bon pour l'équilibre mental, à ce que j'ai compris. Je suis morte. Ou bien, Billie Sweenage est morte. Je ne saurai dire si je suis la même, ou une autre. Bien qu'on m'ait offert une seconde chance, une seconde vie, je ne saurai dire si je suis totalement vivante. Car, cette lumière dont on parle lorsqu'on marche sur un fil, entre la vie et la mort, cette lumière blanche qu'on aperçoit alors ; moi, je suis passée au travers. Avant d'en être arrachée brutalement par un groupe de rebelles infiltrés au sein du Capitole qui ont réussi à me ramener à la vie grâce à une obscure découverte scientifique, dont je ne sais strictement rien, si ce n'est que je suis encore là grâce à ça et que je suis leur première réussite. La première tribut ramenée à la vie, la seule de mon édition, également. Parfois, je regrette ce statut de première, j'aurai voulu être au moins la seconde, ou la onzième, pour avoir quelqu'un, n'importe qui, à qui parler, confier mes angoisses, partager ces cauchemars qui me hantent depuis l'arène, la mort. Je fus la première rescapée, mais certainement pas la dernière car, au fil des ans, on ramenait un tribut, parfois même plusieurs, qu'on jugeait prompt à défendre la cause pour laquelle le Treize se bat dans l'ombre, pour servir de visage à la révolte, et prouver que même les Hunger Games ne sauraient être plus forts que les rebelles. Tout ça, je le dois au Treize, ce District fantôme que tout le monde croit complètement anéanti depuis plus de soixante-quinze ans mais qui s'active toujours, sous la terre, à la manière d'une énorme fourmilière.

Je n'ai jamais eu le droit de remonter à la surface. Et pour cause : le monde entier me croit morte. Mes sœurs, mon père, mes amis ; tous mes proches me croient morte, et cette pensée a toujours le don de faire naître en moi une terrible bouffée de rage. Ils ont mis en terre un cercueil vide. Ils ont pleurer une fille, une sœur, une amie, encore vivante. Ils ont du vivre dans le deuil alors qu'il n'y a jamais eu aucun deuil à faire. Aujourd'hui, cela fait six ans que Billie Sweenage est morte. Au Treize, on m'a accueillie relativement chaleureusement lorsqu'on connait l'austérité commune du District, on a parfois compati à mon histoire ; certains sont allés jusqu'à faire quelques efforts pour que je me sente chez moi, plutôt que comme une étrangère, ou un simple cobaye. Je combats toujours la nostalgie qui s'empare de moi lorsque je pense au Neuf, ma maison, ma famille. Je fais tout pour ne pas sombrer dans le chagrin quand je me retrouve confrontée à l'horrible incertitude de pouvoir les revoir un jour. Au lieu de quoi, je me déchaine au centre de soins ; j'ai rapidement trouvé ma vocation, davantage encore à mon arrivée ici : guérisseuse. Je veux soigner les gens. Leur offrir une vie meilleure, en bonne santé. Leur donner cette seconde chance qu'on m'a accordée. Je veux donner la vie, lorsqu'on le Capitole et les Pacificateurs l'ôtent sans vergogne. Rapidement, l'un des guérisseurs du centre de soins m'a prise sous son aile, m'a offerte une motivation, un objectif, et j'ai dés lors débuté ma formation. À seize ans, certes, un âge assez jeune, mais je n'avais rien d'autre à donner, rien d'autre à faire, hormis m'entraîner, nuit et jour. Chaque jour. Toujours. Au moindre moment de libre. Les Jeux laissent toujours des traces, plus indélébiles encore que la cicatrice qui barre ma poitrine. La peur est incurvée dans ma peau. La peur d'être encore en proie au danger, d'être impuissante face au destin, à la mort. La peur de tomber sur plus fort que soi, et de ne pas pouvoir faire le poids. L'instinct de survie, exacerbé, est encore là, lui aussi. En dépit des années, de l'apparente sérénité, de l'impression de sécurité. Il est toujours là, logé en moi, s'exprime peu mais agit souvent. Alors, je m'entraîne. Je me bats. Je survis, encore, comme si l'arène n'était pas entièrement derrière moi. Je m'entraîne encore et toujours au lancer de couteaux, bien que je fus toujours douée à ça ; parfois même au corps à corps, histoire de compenser le peu de force physique, à cause de ma silhouette un peu trop frêle. Je dois néanmoins admettre que, avec le temps, je délaisse peu à peu cet entraînement poussé pour me consacrer davantage à la médecine, glaner d'autres connaissances, apprendre d'autres diagnostiques,   soigner, enfin. Et, entre ma formation et ces entraînements répétitifs, je suis devenue incapable de passer une seule journée à demeurer inactive, à ne rien faire. Les Jeux, toujours, qui m'ont forgée en l'espace de seulement quelques jours. Qui ont affuté mes sens, chambouler mon quotidien et réagencer mon métabolisme. Le besoin de bouger, de se sentir utile, de sentir l'adrénaline se profuser dans mes veines, d'agir, de suivre mon instinct. De me sentir vivante, surtout. Jusqu'à pouvoir me venger. Du Capitole, des Jeux, des Pacificateurs, de la tyrannie.  

Je m'appelle Billie Sweenage, on me croit morte, mais ça ne m'empêchera pas de prendre ma revanche.



reality is here.



laura. joe. ou virtual heart. seize ans et demi – le 'et demi' étant trèès important –. enchantée.  les bouquins, je les ai littéralement dévorés, mon préféré reste néanmoins le premier, pour la découverte de l'univers, de l'arène, des jeux, étout. même si j'avoue que katniss m'a parfois tapée sur le système. en fait, je suis surtout team finnick, johanna et haymitch – sérieux, ils sont trop badass – et j'aime bien annie aussi. s'il faut choisir entre coin et snow, j'opte pour le président de suite. et puis, walà. concernant le forum, jolem déjà, il a l'air absolument fantastique, sous tous les rapports et kgshvbziucf, oké ? en plus, le scénario de billie est, genre, gebfvizknc. this is the end.

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Dernière édition par Billie H. Sweenage le Sam 28 Sep - 14:48, édité 8 fois
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Kathleen S. Harper
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Kathleen S. Harper
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MessageSujet: Re: BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger   BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger Icon_minitimeLun 27 Fév - 19:49

omg BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 173490454
bienvenue BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 2774444739

ta fiche a l'air terminée, mais je vais laisser Ava te valider vu que tu es son scéna chouchou
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MessageSujet: Re: BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger   BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger Icon_minitimeLun 27 Fév - 19:52

Merci Kathleen ! I love you
Eh oui, fiche aussitôt postée, aussitôt terminée. Je gèèère. BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 846282082 *sbaf* No problem, attendons l'avis d'Avalon. BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 173490454
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Aiden S. Bregstone
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MessageSujet: Re: BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger   BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger Icon_minitimeLun 27 Fév - 19:54

BILLIE !
Tu as intérêt à être la Billie qui reste hein BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 1559427923
Bienvenue parmi nous en tout cas, belle-soeur.
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MessageSujet: Re: BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger   BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger Icon_minitimeLun 27 Fév - 19:59

Ne t'inquiète pas, futur beau-frère, ce scénario c'est tellement d'la bombe que j'ne vais jamais le lâcher et que vous allez devoir me supporter jusqu'au bout. BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 173490454BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 1403661896 pauvre de vous
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MessageSujet: Re: BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger   BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger Icon_minitimeLun 27 Fév - 20:08

LA DERNIÈRE DES PERVERSES SWEENAGE BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 173490454 BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 3516571458
Welcomeeeeuuuhh!! BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 2166578461
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Miléna E. Andréis-Wheeler
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Miléna E. Andréis-Wheeler
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MessageSujet: Re: BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger   BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger Icon_minitimeLun 27 Fév - 21:03

Une Billie avec une présentation de ouf chou

Bienvenue parmi nous !! BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 173490454
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Thybalt M. Homens
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Thybalt M. Homens
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△ âge du personnage : trente quatre ans
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MessageSujet: Re: BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger   BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger Icon_minitimeLun 27 Fév - 21:39

Une Billie BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 173490454 chou
Ta présentation elle gère tout BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 1366640713
J'irai quémander un lien avec mon DC du 13 BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 4153354820
Anyway, bienvenue sur MJ I love you
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Avalon R. Sweenage
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MessageSujet: Re: BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger   BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger Icon_minitimeLun 27 Fév - 22:21

BILLIE chou chou chou chou
merci de prendre le scénario, d'autant plus que ta fiche est parfaite BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 4209083858 BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 4209083858 chou chou

Je te valide tout de suite chou
j'ai hâte de faire les retrouvailles BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 173490454 (en plus Ava et Rumie arrivent dans quelques temps au Treize BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 173490454 même que Rumie va être enceinte BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 2166578461 Arrow j'arrête les commérages BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 4101628209)

Tu viens d'être validé, mais il reste encore plusieurs endroits où tu devras passer pour que nous puissions mettre à jour quelques informations.Voici donc les liens que nous te demandons de visiter à présent.

Pour commencer, pour les vainqueurs et les membres ayant des proches morts aux jeux, n'oubliez pas de les recenser ici. Si tu fais partie des potentiels tributs, va inscrire ton personnage dans les registres ici. Il faudra ensuite que tu recenses le métier de ton personnage ici. Si ton personnage est de la famille du maire de son district, tu peux le recenser ici pour éviter toute incohérence. S'il est membre d'une équipe de préparation (mentor, styliste, hôte(sse), c'est par ici que ça se passe. A vérifier que le rôle convoité est bien libre.
Tu peux ensuite recenser le district de ton personnage ici. Pour cela, tu auras besoin de créer ta fiche de liens ici et ton journal de bord ici.
N'oublie pas de vérifier que ton avatar est bien réservé dans le bottin ici, des oublis peuvent parfois être faits. Tu pourras aussi créer un scénario ici.
Il ne te reste plus qu'à passer de bons moments sur mockingjay I love you
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http://www.mockingjay-rpg.net/t19-avalon-why-does-my-heart-cry http://www.mockingjay-rpg.net/t82-avalon-can-t-live-without-you http://www.mockingjay-rpg.net/t74-avalon-journal-de-bord
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MessageSujet: Re: BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger   BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger Icon_minitimeLun 27 Fév - 22:30

Julian → Perverses ? comment qu'ça j'suis cash démasquée ? *sbaf* mais non, j'suis sûre qu'elles sont trèèès sages les deux autres Sweenage. What a Faceinnocent

Miléna → Merciii. Disons que le personnage m'a inspirée. BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 3523041270

Thybalt → Non c'pas une Billie, mais la Billie, Cool naméoh. Et pis, j'dis pas que j'aime pas les compliments bien au contraire mais bon, pensez un peu à mes chevilles siouplait, elles vont jamais repasser la porte, les zn'amis. Rolling Eyes Eh bien, jt'attends pour le lien, hein. fake angel

Avalon → Oh yeah ! Merciii. I love you En même temps, scénario parfait égale fiche parfaite. tongue Merci pour la validation aussi rapide. Et hâte de retrouver les frangines en RP. BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 173490454 OMG, à peine arrivée que j'suis future tata ?! Oh-la-la, ça promet. CoolWhat a Face
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MessageSujet: Re: BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger   BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger Icon_minitimeMar 28 Fév - 0:33

BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 173490454 BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 173490454 BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 173490454 BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 173490454 BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 173490454 BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 173490454 BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 173490454 BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 173490454 BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 173490454 BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 173490454 BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 173490454 BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 173490454 BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 173490454 BILLIE ♆ 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it doesn't kill you, it'll make you stronger 173490454 BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 173490454 BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 173490454 BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 173490454 BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 173490454 BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 173490454 BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 173490454 BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 173490454 BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 173490454 BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 173490454
Tout sa pour dire que j'adore la présentation BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 846282082
Bienvenue parmi nous Wink
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BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger Vide
MessageSujet: Re: BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger   BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger Icon_minitimeMar 28 Fév - 1:18

AMBER I love you Ma femme, la plus belle femme au monde. Réserve moi un superbe lien. Je suis trop fatigué pour lire ta fiche, mais promis, demain je le fais ! Bienvenue parmi nous en tout cas !
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MessageSujet: Re: BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger   BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger Icon_minitimeMar 28 Fév - 1:58

OH MY GOD BIENVENUUUUUUUUUUUUUUUUUEEEEEEE BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 173490454

Je. Suis. Absolument. Trop. Fan. De. Ta. Présentation. BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 173490454 BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger 173490454 !!!
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Alexiane R. Hawthorne
DISTRICT 11
Alexiane R. Hawthorne
△ correspondances : 11154
△ points : 75
△ multicomptes : hunter, pepper-swann (leevy, ivory)
△ à Panem depuis le : 08/05/2011
△ humeur : indifférente
△ âge du personnage : vingt-deux ans
△ occupation : mentor


can you save me?
statut: célibataire, coeur occupé par un revenant
relationships:


BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger Vide
MessageSujet: Re: BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger   BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger Icon_minitimeMar 28 Fév - 12:10

Je rejoins les autres, c'te présentation quoi culte culte
Bienvenue parmi nous chou chou
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http://www.mockingjay-rpg.net/t6442-get-along-with-the-voices-inside-of-my-head-alexiane http://www.mockingjay-rpg.net/t152-11-this-is-survival-of-the-fittest-this-is-do-or-die-alexiane
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MessageSujet: Re: BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger   BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger Icon_minitimeMar 28 Fév - 15:18

Bienvenue Billie !!
Très belle fiche en tout cas !
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BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger Vide
MessageSujet: Re: BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger   BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger Icon_minitime

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BILLIE ♆ they say if it doesn't kill you, it'll make you stronger

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