Solveig Emrys Follin

❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞

about games and relative.

➺ TA MORT TU LA VOIS COMMENT ?

Si vous je vous dis que j'aimerais mourir auprès de ma femme, très vieux avec nos enfants pour reprendre flambeau vous aussi ça vous fait rire ? Non mais plus sérieusement, j'aimerais simplement que ça ne soit pas "public" ... Les Hunger Games nous montrent à tous comment des jeunes gens perdent la vie, sous le regard épouvantés mais impossible à décrocher de l'écran d'une foule toute entière. Et vous voulez connaître le pire ? On nous repasse les morts des candidats, on revoit certaines scènes loufoques ... Je ne veux pas de ce genre de mort, je ne veux pas être leur jouet ! Quand je viendrais à mourir, que cela se fasse dans le silence et pas sous le regard avide d'actions et de curiosité malsaine de tout Panem !

➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?

Pour chacun des membres de ma famille ! Mon père est mon modèle depuis toujours, c'est lui qui m'a appris à être ce que je suis aujourd'hui ... Ma mère a toujours tout fait pour moi, elle s'est parfois sacrifiée elle-même pour mon bonheur et je lui en serais éternellement reconnaissant. Quant à mon frère et ma soeur, autant pour l'un que pour l'autre, je serais prêt à tout. Dans la famille, nous sommes assez soudés ! On serait prêt à se jeter dans la gueule du lion pour se sauver les uns les autres. Mais il y a aussi ma fiancée pour qui je donnerais tout, Lyla. Je l'aime et c'est largement suffisant ... Quant à Opale, mon ex-petite-amie, je ne sais absolument pas jusqu'à quel point je serais prêt à aller pour elle mais j'imagine que si elle venait à être en danger devant moi, oui je préférerais prendre sa place que de la voir mourir !

➺ QUEL PETIT PLUS T'AIDE DANS LA VIE (OU JEUX) ?

Pêche et Persuasion

➺ AS-TU DES PROCHES QUI ONT PARTICIPÉ AUX JEUX ?

Des proches, on ne peut pas véritablement dire ça ! Mais l'année de mes quinze ans, la petite soeur de ma petite-amie de l'époque a été sélectionnée pour être tribut aux Hunger Games. Elle était jeune, fragile et sans la moindre expérience en maniement d'arme. Sa mort a été tragique, atroce pour chacun de nous ! Personnellement, je ne la connaissais que très peu, de vue tout au plus ! Mais sa grande soeur était une amie très proche, ma petite-amie un court laps de temps. Je l'ai vu se décomposer au fil des jours, à chaque fois que sa petite soeur endurait une étape, elle en pâtissait encore et encore ... Jusqu'au jour où la cadette de mon ex est morte. La suite je vous l'épargne mais Opale n'a plus jamais été comme avant, elle n'a jamais retrouvé cet enthousiasme, cette envie de mordre la vie à pleine dents.

➺ COIN A ANNONCÉ LORS DES DERNIERS JEUX PAR MESSAGE PIRATE QUE LE TREIZE EXISTAIT TOUJOURS. TU ESSAIES DE TE JOINDRE À EUX OU AU CONTRAIRE, TU FAIS TOUT POUR STOPPER CETTE RÉVOLTE ?

Je n'aide pas la rébellion mais je ne tente pas non plus de l’annihiler ! Je suis ... Neutre ? Même si ce terme est très mal choisi, dans cette " guerre ouverte " nous sommes tous impliqués alors comment être neutre ? La vérité est que je partage bon nombres d'idées avec les rebelles mais que je ne parviens pas à me convaincre de les rejoindre. Si je me rebellais, j'aurais trop peur de ce qu'il adviendrait à ma famille ... Mes parents seraient-ils en danger ? Ma soeur, mon frère ? Lyla ? Je connais le Capitole, ces gens seraient capable de tout pour parvenir à leurs fins et tant pis si des innocents en pâtissent ! La preuve en est les Hunger Games ... Alors non, je ne peux pas me permettre de rejoindre les rebelles cependant, je les encourage de tout mon coeur à renverser cette tyrannie ! En espérant toutefois que ça soit pour trouver quelque chose de mieux au bout du compte ... Ce qui, finalement, n'est pas tout à fait sûr ...
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JE VIENS D'UN MILIEU favorisé, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE abondante. DU COUP, MON NOM AVAIT peu de chances d'être tiré. J'EXERCE LE MÉTIER DE marin et pêcheur ET POUR TOUT VOUS DIRE, J'aime ce que je fais. JE SUIS DANS LE 4ÈME DISTRICT. AYANT 23 ans JE ne peux plus PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET j'appréhende la prochaine moisson avec impatience. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT. [/size]

reality is here.

tell us your story.

« Maman, tu crois que je pourrais être choisi comme tribut pour la moisson ? »

Sa mère se retourna, son regard était devenu très sombre comme s’il venait de proférer une insulte. Solveig Emrys Follin était âgé de douze ans à peine, il était assis sur le grand lit de ses parents et observait silencieusement sa chère maman qui se maquillait devant le grand miroir de sa coiffeuse. Madame Follin était une bourgeoise, une de ces femmes qui savent se tenir et se faire belle. Solveig avait toujours été en parfaite admiration devant elle, tant de beauté et de classe en une seule personne était presque impossible ! Mais s’il y avait une personne que le petit garçon aimait et admirait de tout son être, c’était bien son père. Cet homme paraissait géant aux yeux de son fils, c’était un Titan surpuissant et invincible. Solveig avait l’ambition de devenir comme lui plus tard, aussi courageux et aussi honorable.

« Écoutes-moi bien mon chéri, j’ai deux fils en âge d’être sélectionné lors de la moisson mais crois-tu que je craigne quoi que ce soit aujourd’hui ? Eh bien non ! Nous nous sommes tous préparés et maintenant nous allons assister à une bien triste sélection dont ni toi ni ton frère n’allaient faire partie. »

Cette confiance qui débordait de chacune des paroles de sa mère rassura le petit garçon qui acquiesça d’un hochement de tête. Son frère avait quinze ans, il aurait pu être lui aussi enrôlé pour subir les Hunger Games mais leurs parents ne semblaient même pas sceptiques ! Le père de Solveig débarqua dans la pièce, il était très élégamment vêtu et vint ébouriffer les cheveux ordonnés de son fiston. Monsieur Follin était un homme grand et costaud, il avait une fière allure et donnait l’air d’être froid de prime abord … En réalité, c’était un peu la vérité ! Ce n’était pas celui dont il est simple de se rapprocher, il avait sans cesse les sourcils légèrement froncé et cet air renfrogné. Il n’y avait qu’avec sa femme et ses enfants qu’il se montrait doux et attentionné, ils étaient ses raisons de vivre. Solveig développait plutôt le caractère de sa mère, c’était un garçonnet aimable, sympathique, très ouvert, avide de nouvelles connaissances, débordant de vie. Le portrait craché de sa mère niveau caractère ! Cependant physiquement, il avait les yeux de sa génitrice ainsi que son sourire, tout le reste lui venait de son paternel.

« On y va ? »

Le père de famille entrelaça ses doigts à ceux de sa femme et fit signe à son fils qu’ils étaient prêts. Le grand frère et la petite sœur de Solveig attendait sagement dans le salon, toute la famille était vêtue de façon très distinguée. Il n’y avait pas à dire, les Follin étaient loin d’être dans une situation précaire ! À vrai dire, ils avaient une très bonne situation financière et ne manquait jamais de rien. Solveig avait eu la chance de naître parmi cette famille et il le savait ! Parfois, il croisait des enfants qui devaient travailler dès leur plus jeune âge pour aider leurs parents, qui ne s’en sortaient pas financièrement. Lui, il était gâté par les siens et il se savait chanceux. Les Follin arrivèrent sur la place de la Moisson et attendirent en silence que les noms soient annoncés. Aucun des enfants Follin n’avait dû écrire deux fois son nom ce qui leur donnait un bel avantage.

Des pleurs, des soupirs de soulagement, des cris déchaînés … On assistait à une scène atroce lorsque l’on se trouvait sur la place où avait lieu la Moisson. Solveig prit peur lorsque le père d’un tribut se dirigea furieusement vers l’estrade, ayant sans doute l’idée folle de se rebeller. Le petit garçon sentit des mains se poser sur ses yeux, les paumes de son frère lui cachaient les yeux. D’habitude, Solveig se serait défendu et aurait rejeté l’aide son aîné par pur esprit de contradiction mais là … Il n’avait pas envie de voir cet homme se prendre un coup des Peacekeeper ou d’assister à son désarroi le plus total. Les Follin rentrèrent chez eux, soulagés de ne pas avoir été choisis mais le cœur lourd de savoir deux enfants partis pour l’abattoir.

« Dans trois ans, tu ne risqueras plus rien … »

Les deux adolescents étaient assis, les jambes immergées dans l’eau jusqu’aux genoux. Solveig venait d’atteindre ses quinze ans, il avait échappé tous les ans à la Moisson et à chaque fois, ses parents restaient convaincus qu’il n’y aurait pas de mauvaise surprise … Alors que lui, commençait à en douter. Son grand frère était passé entre les mailles du filet, aujourd’hui il avait dix-huit ans et n’était plus concerné par la Moisson depuis la dernière ! Lors de la prochaine Moisson, il aurait dix-neuf ans et serait donc libéré de ce fardeau. L’épée de Damoclès au-dessus de la tête de Solveig l’effrayait, il s’empara de la main de son amie Opale. Elle tourna la tête vers lui, une larme avait roulé sur sa joue, Solveig lui fit signe d’approcher et elle vint poser sa tête sur son épaule.

« Ne t’en fais pas … Elle s’en sortira ! »

C’était sans doute la pire chose qui puisse arriver à un grand frère ou une grande sœur, voir son cadet être envoyé en chair à pâté aux Hunger Games. Comment était censée réagir Opale ? Elle avait tout juste quinze ans et avait été tellement soufflée par la prise de sa sœur cadette comme tribut qu’elle en avait perdu la notion du temps. Solveig avait heureusement été là pour l’aider à se relever, au sens littéral du terme parce que le jour de la Moisson, à l’entente du nom de sa sœur, Opale était tombée à genoux au sol comme une vulgaire poupée de chiffon. Aujourd’hui, ils étaient à deux face au lac serein et tranquille. Il n’y avait pas un chat autour d’eux et le silence était leur meilleur ami en ces lieux. Opale songeait à sa sœur, Solveig se demandait comment pouvait-on laisser aller une fillette de douze ans aux jeux de la faim.

Opale se redressa et se leva, elle extirpa ses jambes de l’eau et défit le nœud qui nouait sa robe dans sa nuque. Son regard se posa un instant sur Solveig qui levait un regard intrigué vers elle, la demoiselle s’élança alors à l’eau en sous-vêtement. L’eau … C’était un peu le symbole de leur district ! C’était dans le lac que jouaient les enfants et les adolescents de leur âge, Solveig esquissa un sourire en voyant la jeune fille nager paisiblement un peu plus loin. Il ne savait s’il devait lui laisser du temps seule pour réfléchir à tout ce qui s’était passé … Et puis finalement, elle lui fit un signe de la main pour lui dire de venir. L’adolescent se leva à son tour et ôta son t-shirt ainsi que son pantalon. Sautant dans l’eau, il rejoignit rapidement la belle jeune fille qui ne tarda pas à le couler en guise d’accueil.

« Ah ok si tu le prends comme ça ! »

Il l’attira dans ses bras, la serra un peu contre lui pour qu’elle ne puisse pas se défaire de son étreinte et puis s’engouffra dans l’eau avec la demoiselle. Les deux adolescents restèrent ensemble en apnée quelques instants puis émergèrent en inspirant de grandes bouffées d’air. Opale passa les deux mains sur les cheveux, remettant ceux-ci vers l’arrière pour éviter que ses mèches de cheveux ne collent à la peau fragile de son visage. Solveig était tordu de rire, il observait la belle demoiselle toute rouge qui approchait à grands pas. Qu’allait-elle faire pour se venger ? Le jeune homme s’apprêtait déjà à répliquer lorsqu’elle se nicha au creux de ses bras et vint embrasser ses lèvres.

Le baiser fut délicieux et tellement inattendu que Solveig eut à peine le temps de répondre, Opale souriait de manière espiègle, elle l’avait bien eu cette fois ! La demoiselle lui jeta un regard amusé et attendit qu’il reprenne ses esprits, il n’y avait jamais eu la moindre ambigüité entre eux ! Jusqu’à présent, tout avait toujours était très clair mais là, elle venait de tout bouleverser. La main de Solveig s’empara de celle d’Opale sous l’eau et il attira la silhouette délicate de la miss tout contre lui, cette fois ce fut à son tour de venir embrasser la bouche merveilleuse de la jeune fille qui esquissait un plus ample sourire.

« Je vais rentrer maintenant … Maman est très inquiète depuis que Georgie est partie. N’hésites pas à passer à la maison un de ces jours ! »

Elle l’embrassa furtivement, posa une main sur son torse et ferma les paupières un instant. Solveig la savait tiraillée entre le bonheur d’être avec lui et la tristesse du départ de sa sœur pour les Hunger Games. Il acquiesça d’un bref hochement de tête et observa la silhouette d’Opale se diriger vers le rebord, elle s’y hissa et ramassa sa robe qu’elle repassa en deux temps trois mouvements. Le nœud fut refait en un éclair et elle disparut non sans jeter un dernier regard à l’adolescent qui était encore dans l’eau. Solveig avait pu apercevoir un sourire triste sur les lèvres d’Opale avant qu’elle ne disparaisse et ça l’avait un peu décontenancé. Il se laissa glisser sur le dos et observa les gros nuages cotonneux défiler dans le ciel … Tous ceux qui mouraient aux Hunger Games, montaient-ils ensuite au ciel ? C’était le genre de question auxquelles personne n’avait réellement de réponses. Quand son tour viendrait, il le saurait probablement …

« Je ne crois pas que ça soit une bonne idée … »

Le contraire aurait été étonnant ! Si Lyla avait voulu que Solveig aille rejoindre son ex-petite-amie pour la soutenir moralement, la situation aurait été quelque peu étrange. Depuis le début des Hunger Games, tout avait changé dans la vie de Solveig. Premièrement, Opale ne lui avait plus adressé la parole. Ce n’était pas personnel … Elle n’adressait plus la parole à personne, emmurée dans son mutisme, elle ne voyait le monde que par des yeux de spectatrice éplorée. Coupant les ponts avec tout le district, Opale était un fantôme errant dans les rues. Parfois, on pouvait l’apercevoir se baignant dans le lac ou pêchant avec son père mais elle était devenue un véritable automate. Jamais la relation entre Solveig et Opale n’avait dépassé leur premier baiser, ils ne s’étaient plus réellement revus depuis.

Lily était ensuite apparue, comme une fleur ! Elle était une véritable bouffée d’air frais dans ce district. C’était une fille adorable, douce et pleine de vie. Elle adorait la nature et les fleurs, elle était sublime et intelligente … Bref ce portrait tout sauf objectif prouvait bien à quel point Solveig en était tombé amoureux. Ils avaient tous les deux eu dix-huit ans cette année et n’avaient pas été sélectionnés pour les Hunger Games autrement dit, ils étaient tirés d’affaire. Lyla n’était pas originaire du district quatre, elle y avait emménagé assez récemment. Solveig était allongé sur son lit, le regard rivé sur le plafond tandis que sa nouvelle petite-amie était assise auprès de lui, lui caressant les cheveux inlassablement.

« Mais … Je lui dois bien ça ! Attends, sa petite sœur est morte aux Hunger Games … Elle vit seule avec ses parents qui sont devenus de vrais zombies depuis la mort de leur petite dernière ! Je sais que tu t’inquiètes parce qu’elle et moi, on s’est embrassé. Mais c’est ridicule ! Un baiser, c’est quoi ? C’est rien du tout … Et Opale est avant tout une amie alors je pense que je lui dois bien d’aller prendre de ses nouvelles. »

Il était décidé à y aller, voir Opale dans un tel état de désolation le rendait extrêmement triste ! Et cela durait depuis trois ans … Non, il fallait impérativement que ça s’arrête. Si auparavant il n’avait pas eu le courage d’aller la voir et de lui dire qu’il était désolé pour sa sœur, aujourd’hui il s’en sentait capable. Mais Lyla l’attrapa par la main, elle ne lui demanda pas son avis quand elle l’attira à elle et qu’elle embrassa ses lèvres. Solveig tenta de s’esquiver, il savait pertinemment que faisait sa petite-amie en ce moment ! Elle tentait de capter son attention pour le dévier de sa tâche. Le jeune homme se sépara de la bouche de Lyla et secoua la tête négativement, il devait vraiment y aller. La jeune fille perdit alors patience.

« Non mais écoutes, tu le prendrais comment toi si je t’annonçais que je vais consoler mon ex-petit-ami effondré par la mort de sa petite-sœur ? Tu n’es pas de sa famille, ce n’est pas à toi à aller la consoler ! »

La jalousie de Lyla le faisait sourire, d’un côté ça prouvait qu’elle l’aimait et qu’elle tenait à lui mais de l’autre, c’était carrément saoulant ! Solveig embrassa rapidement les lèvres de sa petite-amie et lui susurra qu’il rentrerait vite. Il quitta ensuite la pièce très vite avant qu’elle ne lui hurle de revenir tout de suite ou qu’elle ne pique une colère. Lyla était une fille adorable mais lorsqu’il s’agissait de son petit-copain, elle avait beaucoup de mal à lâcher prise. Surtout quand il était question de son ex Opale ! Cette fille était un vrai fantôme et pourtant, elle restait sublime et attirait encore beaucoup le regard des jeunes hommes du district. Cependant aucun d’entre eux n’osait s’approcher, de peur de la voir éclater en sanglots dans leur bras peut-être ? Ou pour éviter qu’elle ne devienne complètement folle s’ils venaient à la contrarier ? Quoi qu’il en soit, Opale n’était pas très courtisée depuis qu’elle avait perdu sa sœur même si elle restait un objet de convoitise inaccessible …

« Salut ! »

Il était arrivé devant la porte et avait poliment frappé. C’était Opale qui avait ouvert et à son air surpris, il comprit qu’elle s’attendait à voir tout le monde sauf lui ! La demoiselle le salua brièvement et s’écarta pour le laisser entrer. Il n’y eu pas de réelles conversations, Solveig aurait voulu trouver les mots justes mais à vrai dire, toute syllabe aurait été superflue. Opale déposa calmement le verre qu’elle tenait à la main. Revenant vers lui, elle l’attrapa par le t-shirt et l’attira à elle pour l’embrasser passionnément. Solveig sentit les lèvres de la jeune fille sur les siennes et comprit instantanément qu’il devait réagir, que s’il ne faisait rien, tout partirait en vrille … Opale recula son visage, séparant leurs bouches. Toujours aucune parole …

Sa main dans celle de Solveig, elle l’emmena avec elle dans la pièce voisine. C’était sa chambre, son grand lit était disposé contre le mur et elle lança un regard espiègle, limite aguicheur au jeune homme. Elle était sans doute l’une des plus belles femmes de Panem … Et quoi qu’il en soit, elle resterait son premier amour. Cependant il secoua la tête d’un signe de dénégation. Son père lui avait toujours appris à respecter les femmes, à être un gentleman. Solveig savait qu’il ferait beaucoup de mal à Lyla s’il la trompait … Non, c’était hors de question. Pourtant Opale s’approcha, passa ses bras autour du cou de Solveig et vint chercher ses lèvres. Il ne les lui offrit pas, pour toute réponse, elle l’attira avec elle sur le lit.

« Solveig … Je t’aime ! »

Décontenancé un instant, il fronça les sourcils et la fixa. Opale se pencha sur lui et l’embrassa à pleine bouche, ses cheveux tombèrent sur le visage du jeune homme tandis que ses mains glissaient sur le torse de Solveig. Il attrapa alors les poignets de la demoiselle et l’arrêta dans son geste, il n’était pas venu chez elle pour ça … Opale se redressa alors, comprenant enfin que la partie était terminée et qu’il ne jouerait pas à ce petit jeu avec elle. Soudain, son corps fut secoué d’un long frisson et elle explosa en sanglots. Solveig se redressa sur le lit et attira la frêle jeune femme contre lui. Son étreinte n’avait rien de romantique, il voulait simplement l’aider à surpasser ça.

Allongés tous les deux sur le lit, ils observaient le plafond. Opale avait finalement comprit que Solveig était venu chez elle en ami, qu’il était là pour la soutenir et s’excuser. Il avait toujours été comme ça … Respectueux ! C’était son truc à lui … Quand n’importe quel autre homme aurait profité du fait qu’elle soit fragile et accessible, totalement prête à s’offrir à lui, Solveig préférait prendre soin d’elle. Opale avait déjà eu une bien assez rude période comme ça, pas la peine d’en rajouter en lui collant une réputation de « fille facile » sur le dos. Solveig finit tout de même par lui prendre la main, serrant délicatement sa paume. Ce qu’il avait à lui dire lui pesait sur la conscience depuis maintenant trois ans … Il aurait dû lui dire ces mots depuis le début ! Depuis ce fameux jour …

« Je suis désolé pour ta sœur … »

« Attends Solveig ! »

Opale courut dans la rue pour le rattraper, elle dut le prendre par le bras pour qu’il cesse sa marche. Le jeune homme finit par s’arrêter et se retourna, l’air sinistre. Sa vie n’était pas des plus simples en ce moment ! Non seulement sa petite sœur avait atteint l’âge de seize ans et était donc totalement apte à être sélectionnée aux Hunger Games mais en plus … Tout récemment, sa fiancée Lyla avait perdu leur bébé. C’était arrivé comme ça, un matin sans que quiconque puisse leur donner plus d’informations. Lyla était effondrée mais elle avait vu sa mère endurer la même épreuve, elle savait comment gérer la perte d’un enfant. Pour Solveig, c’était différent. Sa mère avait toujours eu de belles grossesses sans le moindre problème ! Son premier bébé, celui qui était censé faire de lui un père de famille aussi respectable et admirable que son propre père, ne verrait jamais le jour.

« Je suis vraiment désolée… »

Sans qu’il ne le demande, elle l’attira lentement vers elle et ils s’enlacèrent. Qu’importe le regard oblique des passants, le temps s’arrêta une seconde. Opale finit par se séparer de son ami, elle lui caressa tendrement la joue, signe affectif peut-être plus qu’amical au fond … Mais il n’avait pas le courage de lui faire une remarque. Solveig se sentait totalement perdu dans ce monde de fou ! Si bien qu’il ne refusa pas la main tendue d’Opale. La jeune femme l’emmena avec elle, il savait comment ça finirait … Et pourtant, il la suivit. Peut-être parce que ça allait mal entre lui et Lyla depuis la perte de leur bébé ? Peut-être parce que le climat à la maison était électrique à chaque fois que Solveig croisait le chemin de sa fiancée ? Peut-être parce qu’à force de disputes, leur futur mariage avait été remis en question ? Quoi qu’il en soit, Solveig ne s’opposa pas au réconfort d’Opale cette fois.

« Il ne faudra surtout jamais le dire à Lyla ! »

Solveig se redressa dans le lit, son regard se posa sur Opale. La jeune femme le fixait de façon énamourée, elle se mordillait la lèvre inférieure lorsqu’elle hocha du menton. Voilà … C’était arrivé. Ils avaient couchés ensemble. Ce n’était que maintenant qu’il réalisait ce qu’ils venaient de faire, maintenant alors que tout était trop tard ! Lyla était probablement chez eux, en train de culpabiliser pour leur énième dispute ce matin. Et lui, il était dans le lit d’Opale … Solveig se faisait honte. Le jeune homme du district quatre repoussa les couvertures et ramassa son caleçon qui traînait par terre. Se rhabillant au fur et à mesure qu’il trouvait ses vêtements, il se retourna une dernière fois vers Opale et lui lança un regard équivoque.

« On est bien d’accord ? »

Elle acquiesça d’un hochement de menton, ce qui venait de se passer entre Opale et Solveig devait être enterré à jamais et surtout, ne plus jamais revoir le jour !

« Chéri ? »

Lyla caressa le dos de son fiancé, elle vint déposer un baiser sur sa joue et s’assit en face de lui. Le pire était derrière eux … La Moisson avait été déclarée et la petite sœur de Solveig n’était pas prise cette année ! Tant mieux, il n’aurait probablement pas supporté qu’elle s’en aille à l’abattoir. Cela faisait plusieurs mois que « l’incident » avec Opale avait eu lieu et depuis la vie de Solveig avait repris un rythme plus ou moins normal. Lyla avait surmonté sa fausse couche et avait enfin cessé d’être une harpie ! Quant à Solveig, il avait appris à gérer la perte de leur premier bébé et s’en était remis lui aussi. Aujourd’hui, il était simplement heureux que sa sœur n’ait pas à aller se battre contre tous ces lions affamés.

« Je suis contente pour ta sœur ! »

Ils avaient rendez-vous chez les parents de Solveig ce soir-là, après tout le fait que sa petite sœur ait été épargnée était un évènement à fêter en soi … Le couple se prit la main et quitta la maison, ils étaient fin prêts à redémarrer sur de bonnes bases.