asphodèl orchard

❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞

about games and relative.

➺ TA MORT TU LA VOIS COMMENT ?

« La mort fait partie de notre quotidien, pour nous les potentiels tributs. Chaque année la moisson fait battre nos cœurs, et tous sans exceptions, de douze à dix-huit ans, pensons inévitablement à la mort qui approche à grand pas... Serait-ce notre tour, cette année ? Je n'ai jamais envisagé la mort comme quelque chose de paisible. On ne meurt pas heureux. Cela dit, on ne vit pas heureux non plus. Soit je mourrai dans d'atroces souffrances lors des jeux, peut-être sauvagement assassinée par quelqu'un de mon propre district, soit si la chance me sourit, vivrai-je assez longtemps pour mourir d'une mort plus saine. »

➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?

« Pour personne. Que ce soit clair, rien ni personne dans ma vie n'a été assez important pour que je cesse de luter. Je veux vivre. Ma mère ? Une pacificatrice à moitié corrompue, et dont je n'ai jamais été très proche. Peut-être l'ai-je été un jour, mais elle m'en veut. Elle m'en veut tant que de me voir partir dans l'arène ne la ferai pas ciller. Cette vieille charogne m'oblige chaque année à prendre des Teresae. Qu'elle crève en enfer. Mon père ? Un inconnu. Je n'ai jamais voulu savoir qui c'était. Si ça se trouve, ma mère a profité de sa faiblesse toute masculine pour obtenir un poste. Je sais qu'elle en serait capable. Je n'ai ni frère ni sœur, et les amis, ça va, ça vient. »

➺ QUEL PETIT PLUS T'AIDE DANS LA VIE (OU JEUX) ?

« La discrétion en premier lieu. Je sais être invisible aux yeux des autres, anticiper ce qu'ils attendent de moi, être d'une normalité déconcertante. Mon talent de discrétion s'applique en toutes circonstances, dans la vie de tous les jours où dans un milieu hostile comme les Hunger Games. Sauf erreur ou facteur externe, on ne me remarquera pas si je ne le souhaite pas. Ma rapidité est aussi un plus. Je réagis au quart de tour, je n'hésite pas. Je cours vite, mes longues jambes me portent loin et rapidement. Enfin, mon appartenance au district 7 m'a appris à manier toutes sortes de couteaux, allant du petit canif à la machette. On ne vous apprend pas le lancer de couteau, mais quelqu'un m'a appris les techniques de base. Je ne suis pas faite pour ce genre de chose, balancer des lames sur autrui ce n'est pas mon passe temps favori, à vrai dire. Je suis tout à fait capable, mais je ne suis pas une carrière, et ça se voit. »

➺ AS-TU DES PROCHES QUI ONT PARTICIPÉ AUX JEUX ?

« Ma tante est morte aux jeux il y a bien des années. Ma mère avait dix-huit ans quand sa petite sœur a été appelée comme tribu féminin du District 7. Elle avait alors treize ans. Je n'en sais guère plus, ma mère et moi n'avons jamais eu beaucoup de conversation et parler de sa sœur ne lui serait pas venu spontanément à l'idée. »

➺ COIN A ANNONCÉ LORS DES DERNIERS JEUX PAR MESSAGE PIRATE QUE LE TREIZE EXISTAIT TOUJOURS. TU ESSAIES DE TE JOINDRE À EUX OU AU CONTRAIRE, TU FAIS TOUT POUR STOPPER CETTE RÉVOLTE ?

« Le District 13... C'était un mythe, une légende pour raviver l'espoir de ceux qui l'avaient perdu, pour donner une raison de vivre à ceux qui avaient perdu le courage de lutter. Je n'avais jamais considéré cela comme possible. Ce n'étaient que des rumeurs, du genre qui avaient été inventées de toutes pièces. Je ne nourrissais alors aucun projet de rébellion, ce n'était pas moi, ça. Jusqu'au jour où... l'on annonça l'existence de ce fameux District, que tout le monde croyait inhabité depuis le jour où ils avaient tenté de se rebeller. Malgré moi, une petite lueur d'espoir et de joie s'est allumée en moi, et une bulle pleine de vie a commencé à gonfler, lentement mais surement. Une petite bulle de fureur, toute dirigée vers le Capitole, mais que j'avais profondément enfoui en moi toutes ces années. J'acceptais les faits. La vie était ainsi. Qui sait, Asphodèl Orchard serait-elle un jour susceptible de suivre un mouvement de rébellion contre cette dictature ? »


JE VIENS D'UN MILIEU très modeste, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE est une chose précieuse que je n'ai jamais eu la chance d'avoir en abondance. DU COUP, MON NOM A de très grandes chances d'être tiré au sort, étant donné le nombre de Tesserae que j'ai demandé. J'EXERCE LE MÉTIER DE bucheronne de basse cathégorie ET POUR TOUT VOUS DIRE, J'en ai horreur... JE SUIS DANS LE 7ÈME DISTRICT. AYANT seize ans JE peux PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET j'appréhende énornément. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.

tell us your story.

La lumière décroit en douceur, amenant progressivement la nuit dans son sillage. Les lampes derrière les volets clos s'allument. Douce décadence de cette journée comme les autres. La monotonie quotidienne, la morosité incrustée sur les visages de tout un chacun. C'est comme si tout était immuable, on a presque l'impression que rien ne changera jamais. Immobilité. Mes pieds sont trempés. Il a plu aujourd'hui, mais le soleil a chassé les nuages quelques heures. Le travail est fini depuis longtemps, je suis rompue, courbaturée. Je ne me plains pas. Le travail physique nous force à oublier, à ne penser à rien. C'est sans doute leur but, à eux, les habitants du Capitole. J'inspire à fond, savourant le passage de l'air humide dans mes poumons asséchés par la poudre de sciure que j'ai respiré toute la journée. Je ferme les yeux. Le silence règne, presque menaçant après le fracas des haches sur le bois et celui des machines de l'usine. J'ouvre les yeux, jetant un dernier regard sur le ciel rosé avant de tourner le dos à la plaine qui s'étend au delà des barrières qui entourent le District 7. Le grillage découpe le paysage en petits losanges réguliers. Je déteste ces losanges.
Mes pas me portent lentement vers la maison. Le logement qui m’abrite du froid, du vent et de la pluie. Nullement un foyer. Il n'y a aucun endroit ou je me sente chez moi. Un quart d'heure de marche, c'est tout ce que demande le trajet. Rien de notable, les rues ne sont pas animées à cette heure de la soirée. Je pousse la porte, doucement, presque comme un soupir. Maman ? Elle s'aperçoit de ma présence, me gratifie d'un regard-sourire. Ses lèvres ne savent pas esquisser cette marque d'affection. Pas pour moi. Chaque regard qu'elle me porte n'est qu'un reproche de plus. Elle m'en veut tellement...

« Aspho... Tu sais que j'aime beaucoup ta mère, hein ? Mais entre nous, toi et moi avons tellement plus de choses à partager, n'est-ce pas Aspho ? Viens là ma belle. » Une main masculine, bien plus grande que ma joue, vient effleurer ma peau. Un frisson de dégout m'agite. Cet homme que je dois déjà appeler 'papa' n'est chez nous que depuis un mois. Cet homme est dégueulasse. Tout en lui me donne envie de vomir. « regarde-toi, comme tu es belle... Quel âge as-tu ? » Je desserre les dents. Ne joue pas l'idiote, fais ce qu'on te dit. Je réponds, stoïque, obéissante. « Douze ans. » « Tu deviendras magnifique... » Sa voix doucereuse me glace le sang. Il s'approche de moi, je recule, bute contre le comptoir de la cuisine. Ma main tâtonne le plus discrètement possible derrière moi. « Ecoute, Aspho, ta mère travaille de nuit, on a un peu de temps pour nous deux. » Un sourire charognard s'étale sur son visage d'une banalité presque offensante. Le genre de visage que l'on ne retient pas. Sauf pour moi. « Non. » Il rit, ne s’embarrasse pas plus de politesses. Il sait que j'ai compris, il sait que je ne me laisserai pas faire. Je ne lui donnerai pas ce qu'il veut sans me battre. Je suis une fille sage, mais pas idiote. Il s'avance d'un coup, collant son corps contre le mien, m'empêchant de bouger. Ma main a déjà attrapé le couteau de cuisine, le grand couteau à viande. Ses mains entreprennent déjà de me déshabiller, je me retiens de crier. Ne pas attirer l'attention. D'un geste vif et précis, je plante la lame dans son ventre. Une blessure bénigne, qui le fait néanmoins stopper net ses investigations honteuses. Il se recule, regarde ma main, le couteau dans mes doigts, son sang frais qui commence à rougir le sol. Je m'avance, et avant qu'il n'ait pus anticiper quoi que ce soit, enfonce la lame dans sa gorge. A cet endroit tendre ou une grosse veine palpite. On m'a dit un jour que c'était une veine vitale. Le sang gicle, je pousse un cri de surprise. Il s'écroule, mort.

« Bonsoir maman. » « Salut, Aspho... » Elle détourne de nouveau le regard, se penche sur le livre qu'elle lit depuis des années. Elle le connait par cœur. « Tu as pris tes Tesserae cette année ? » « Oui. Oui je l'ai prise. » « Bien. »