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Sujet: Re: won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL Lun 16 Jan - 20:02
Le soleil terminait de plus en plus vite sa course vers l’horizon. Il nous restait si peu de temps. Et pourtant, je n’avais pas envie de partir. J’avais renoué avec une partie de mon passé et quitter Maël reviendrait à redevenir la fille sans sentiments que j’étais avant. Combien de temps réussirais-je à tenir ce rôle avant que mon masque ne se fissure ? Combien de mois encore réussirais-je à rester froide face aux meurtres des pacificateurs et face à ces enfants apeurés que j’ameutais pour le treize. Combien devront mourir par ma faute ? Je levais les yeux vers le couvert des arbres, laissant le vent s’engouffrer dans ma chevelure. Je voulais redevenir blonde, innocente comme je l’avais été avant les Jeux. Retrouver mes souvenirs, ma famille et ma vie d’avant comme si tout ceci ne s’était pas passé. Hélas, le mal est fait et je dois à présent vivre avec. Je posais une main sur mon cœur pour le sentir battre. Avait-il été réanimé lui aussi ? Était-ce seulement le mien qui battait dans ma poitrine ? Je ne pouvais pas répondre à ces questions. Seul Coin le peut mais elle a décidé de n’en faire qu’à sa tête et de nous laisser dans l’ignorance. Combien de nous devrons encore mourir aux Jeux avant que la rébellion ne se fasse ? Et si Maël était tiré au sort la prochaine fois, est-ce qu’ils le sauveront ou le laisseront-ils rejoindre un monde meilleur ? Immédiatement, mon regard se porta sur lui, allongé au sol. Cet adolescent, si frêle, ne mérite pas de mourir. Lui qui s’est battu avec bravoure lorsque je suis morte, lui qui a fait vivre sa famille quitte à mourir pour elle. Non, il ne mérite pas ça. Mais, pour le moment, cette question- là ne se posait pas. Il se releva et je fus frappée par son visage anxieux et triste. Mes paroles l’avait touché ce que je comprenais aisément. J’eus du mal à déglutir lorsque je l’entendis parler. Ces deux phrases semblaient me ficher un couteau en plein cœur et je ne pouvais rien faire pour le rassurer. Je me suis rapprochée de lui avant de poser ma tête sur son épaule, comme au bon vieux temps. Je lui ai pris la main et, fermant les yeux, me suis efforcée de paraître calme et de contrôler les tremblements de ma voix. Je lui caressais le dos de sa main avec le pouce histoire de l’apaiser bien que ce que j’allais dire soit dur à entendre.
Oui, si tôt. Je ne peux pas rester, j’ai des missions qui m’attendent comme je te l’ai dit. Je ne sais pas quand je reviendrais car je voyage beaucoup. Je ne sais même pas si je pourrais te revoir un jour Maël. Suite à ces paroles, j’ai relevé ma main valide avant de lui toucher la joue. Un simple contact qui serait sûrement l’un des derniers. Je suis désolée si je ne peux te revoir. J’aurais voulu que tout cela se passe autrement, crois-moi. Je restais encore quelques minutes à ses côtés, savourant sa proximité. Mais le temps m’était compté et je devais vite partir pour arriver à une heure décente au District 13 et éviter ainsi les Pacificateurs. Soupirant, j’ai délaissé son corps pour me relever péniblement. Puis, je me suis dirigée vers un endroit du pré où j’avais lancé mon collier quelques heures plus tôt. Me baissant, je l’ai tenu entre mes doigts avant de revenir sur mes pas et de le tendre vers mon meilleur ami.
Ma sœur me l’a offert avant qu’elle ne parte aux Jeux. C’est lui qui m’a aidé à tenir lorsque, à mon tour, j’ai été appelée. S’il t’arrivait quoi que ce soit, je voudrais que tu penses à moi pour te montrer qu’il y a toujours un espoir. Prends-le.
Une fois qu’il eut pris le pendentif dans sa main, je me suis retournée pour partir. Le regard droit, le menton levé, j’étais prête pour le quitter pendant je ne sais combien de temps. Des semaines, des mois, des années ? Je ne pouvais le dire. Fermant les poings, j’ai commencé à avancer vers l’orée de la forêt avant que mes épaules ne s’affaissent et que mon regard se fixe sur le sol. Je bouillais à l’intérieur. Je ne voulais pas le laisser ici. Pas avec ces pacificateurs sans scrupules et ce Capitole indigne. Inspirant une grande goulée d’air frais, je me suis tournée vers lui.
Enfuis toi avec moi Maël … Dis-je presque en chuchotant tellement j’avais honte. Une proposition qu’il refuserait à coup sûr et, pourtant, je voulais qu’il vienne. Pour l’épargner qu’importe que l’on me fasse des remontrances par la suite. Une larme coula à nouveau sur ma joue alors que je n’osais pas le regarder en face. Tu risques d’être tiré au sort lors de la prochaine moisson. Et si le District 13 ne te sauve pas, comment pourrais-je faire sans toi ? Voilà, le morceau était craché. J’avais révélé d’où je venais juste pour sauver celui que j’aime. J’avais trahi mon nouveau District, ma nouvelle vie. Certes Nemesis était au courant mais elle savait tenir un secret. Elle jouait tous les jours un rôle. Mais qu’en était-il de Maël ? Et si, par un simple hasard, il se faisait torturé lors d’une descente de Pacificateurs qui viendraient le voir pour des informations, réussirait-il à garder tout ceci pour lui ? Je n’en savais rien et je croisais les doigts pour qu’il n’ait pas entièrement compris ma phrase.
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Sujet: Re: won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL Sam 21 Jan - 6:15
Un côté de moi refusait d’y croire. Je ne désirais pas me faire à l’idée que ce moment de bonheur tirait déjà à sa fin… À peine quelques temps après avoir retrouvé Ever, ma meilleure amie, mon âme sœur dans un sens. Car elle avait toujours su lire en moi. Nous pouvions nous comprendre l’un et l’autre sans même prononcer le moindre mot. Cette époque me manquait terriblement… Celle où je savais, sans jamais me poser de question, que demain j’allais revoir Ever. Je savais que même si je prenais un peu de retard sur la terre de mon père ou que ma petite sœur tombait soudainement malade, j’aurai la chance de croiser mon amie ne serait-ce qu’un petit moment. Cependant, aujourd’hui, je n’avais plus cette certitude. Ever devait partir d’une minute à l’autre alors que j’ignorais sa destination et combien de temps je devrai attendre avant de la revoir. Tout était incertain. Et je n’y pouvais rien. Je ne pouvais pas me mettre à genoux devant elle et la supplier de rester à mes côtés, de reprendre sa vie, ici, au dix. Je ne pouvais la mettre dans une telle situation alors que j’ignorais tout de sa nouvelle condition… Quel était ce travail ? Que devait-elle accomplir ? Où devait-elle aller ? Était-elle nourrie à sa faim ? Avait-elle un toit où dormir ? Je ne pouvais que faire confiance au destin, à la vie elle-même pour qu’elle offre à ma douce amie tout ce dont elle pouvait avoir de besoin. La tête basse, je ne parvenais plus à relever le regard. Je désirais une réponse – positive si possible – mais mon espoir se faisait de plus en plus mince. Je sentis une masse légère se poser sur mon épaule et je sus sans même rehausser les paupières qu’Ever était venue s’y blottir. Sa main se fraya un chemin jusqu’à mon dos afin de m’offrir une douce caresse de réconfort. Il me fallut de grands efforts pour ne pas craquer sous le poids de ma tristesse. Je devais me montrer fort, être courageux, pour elle. Pour nous deux. Elle avait tant souffert… Je ne pouvais lui imposer ma douleur. « Oui, si tôt. Je ne peux pas rester, j’ai des missions qui m’attendent comme je te l’ai dit. Je ne sais pas quand je reviendrais car je voyage beaucoup. Je ne sais même pas si je pourrais te revoir un jour Maël. » Non, ça ne pouvait pas être vrai. Je n’osais croire qu’il s’agissait de la dernière fois que nos routes se croisaient ! Ever était morte, elle avait péri dans l’arène et pourtant elle était là, blottie contre mon épaule, bien vivante. Quelles avaient été les chances ? Plutôt minces. Peut-être que je m’inventais des histoires pour me rassurer, mais cette nouvelle me brisait le cœur. Mes paupières se compressèrent les unes contre les autres, comme si je désirais enfoncer mes yeux profondément dans leur orbite afin que jamais ces larmes de désespoir qui apparaissaient ne voient la lumière du jour. La masse contre mon épaule disparut afin de laisser place à une douce caresse sur ma joue. « Je suis désolée si je ne peux te revoir. J’aurais voulu que tout cela se passe autrement, crois-moi. » Et je ne pus retenir mon regard de s’élever une dernière fois vers son visage. Ma mâchoire se contractait par l’appréhension, mes yeux s’humidifiaient par le désarroi. J’ancrai dans ma tête cette douce vision afin que jamais je ne puisse l’oublier. Même s’il ne s’agissait pas du visage que j’ai connu toute mon enfance, je désirais me souvenir de cet instant précis pour le reste de mes jours. Je savais que d’une seconde à l’autre, Ever me quitterait. Mais j’étais paralysé. Mes muscles refusaient de bouger, ma gorge serrée refusait de laisser passer le moindre son. Et bientôt, il était déjà trop tard.
Lorsqu’elle s’éleva du sol, mes yeux la suivirent. Lorsqu’elle me fit dos et qu’elle s’éloigna de moi, mon corps s’éveilla et je sautai sur mes pieds. Mais je réalisai, malgré ma détresse, qu’elle n’allait pas bien loin. Elle se pencha vers le sol et ramassa quelque chose. Son collier. Elle revint alors vers moi et me tendit le bijou ouvertement. « Ma sœur me l’a offert avant qu’elle ne parte aux Jeux. C’est lui qui m’a aidé à tenir lorsque, à mon tour, j’ai été appelée. S’il t’arrivait quoi que ce soit, je voudrais que tu penses à moi pour te montrer qu’il y a toujours un espoir. Prends-le. » Elle n’aurait pu m’offrir un plus beau cadeau. Je savais combien ce pendentif pouvait compter pour elle et qu’elle me le donne ainsi me touchait au plus haut point. Je contemplai l’objet de mes yeux brillants avant de finalement le prendre dans ma main, d’un geste délicat et attentionné. Je le serrai doucement contre ma paume avant d’offrir un dernier regard à mon amie. « J’en prendrai grand soin, compte sur moi. » Jusqu’à ton retour, osais-je penser. Et cette fois elle détourna définitivement les talons. D’avoir son si précieux collier entre mes mains me dictait la fin de cette rencontre. Je ne pouvais supporter de la voir quitter ce champ… Mes yeux s’abaissèrent vers mes doigts qui formaient à présent un poing et je demeurai inerte, attendant que le temps passe. Attendant de faire taire cette douleur qui me pinçait le cœur.
« Enfuis toi avec moi Maël … » Cette détonation parvint à me faire relever la tête et à raviver mes battements cardiaques qui étaient devenus sourds. J’eus un mal fou à interpréter ces paroles, ne comprenant plus ce qui se passait. Je tentais de contenir ma souffrance et voilà qu’un nouvel élan d’espoir se présentait à moi. «Tu risques d’être tiré au sort lors de la prochaine moisson. Et si le District 13 ne te sauve pas, comment pourrais-je faire sans toi ? » Mon visage se contorsionna en une moue dévastée. « Ever… » murmurais-je entre mes lèvres tremblotantes. Je me mis alors en mouvement, écourtant les quelques mètres qui nous séparaient l’un de l’autre. Je savais bien qu’elle venait de répondre à l’une de mes nombreuses questions – c’est-à-dire comment elle parvint à survivre aux Jeux – mais peu m’importait pour le moment. Une fois devant elle, j’encadrai son visage de mes deux mains et je compressai mon front contre le sien. Je sentis une larme quitter mes yeux et venir s’échouer contre ma joue et je ne fis rien pour la camoufler. Mon corps était parcouru de spasmes qui exprimaient un mélange d’émotions contradictoires que je ne parvenais pas à décoder. C’était cruel. Beaucoup trop cruel. Comment pouvais-je la laisser partir maintenant ? Comment pouvais-je refuser son offre ? Mais aussi grand soit le désir de m’enfuir avec elle, de quitter le district pour demeurer avec elle… « Je… Je ne peux pas, Ever… J’en suis incapable… » Ma voix se brisa. Je sentis mon visage trembler avant de laisser d’autres larmes longer mes joues alors que je gardais mes mains autour de son visage. Je laissai ma peine s'exprimer un instant avant de tenter de reprendre un peu mes esprits. Reculant légèrement la tête, je caressais ses cheveux bruns et la regardai de mes yeux rougis. « J'aimerais tant trouver les mots pour te rassurer... Mais la vérité est que... j'ai peur. J'ai peur de tout. De te voir partir, de ne plus te revoir, d'être pigé pour les Jeux, de mourir... Mais je ne peux pas m'enfuir... Je... je ne peux pas laisser ma famille... Je... » Je me permis de faire une légère pause, car rien de ce que je disais n'était facile... Mon coeur se tordait à l'idée de blesser Ever, de lui retirer cet espoir si soudain qui lui avait traversé l'esprit. Comme j'aimerais pouvoir réaliser tous ces souhaits... Comme j'aimerais pouvoir me sauver de ma fatalité... Mais personne ne le pouvait. « Je suis chez moi ici... Partir... Je... je n'en ai pas le courage » avouais-je honteusement. Ma main balaya quelques larmes de son visage, tentant par le fait même de faire disparaître sa douleur...
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Sujet: Re: won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL Dim 22 Jan - 18:46
Plus la nuit prenait de l’ampleur sur le jour et plus mon chagrin s’alourdissait. Bientôt, je devrais le quitter, peut-être pour toujours. Quitter cet adolescent qui me servait de repère. Dire adieu à cet homme qui avait fait battre mon cœur plus que de raison. Je voulais que cette séparation soit la plus douce possible mais je me leurrais. Rien n’était plus dur que de dire au revoir à un proche. Il m’avait reconnu grâce à mon collier. Sans ce pendentif, je ne l’aurais jamais retrouvé, je n’aurais pas su qui j’étais par le passé. Je devais une fière chandelle à cet objet que j’avais lancé si loin. Voilà pourquoi je devais le lui offrir. Parce qu’il avait été cette petite chose qui nous a permis de nous retrouver, de nous revoir alors que l’on aurait très bien pu continuer notre route sans que rien ne soit arrivé. Lorsque son poing se fut refermé sur le médaillon et que j’eus entendu sa phrase, je ne pus m’empêcher de laisser un sourire triste s’étirer sur mes lèvres. Il en prendra peut-être soin mais qui prendra soin de lui s’il est tiré au sort ? Son frère ne sera plus là et moi, je serais peut-être morte. Un soupir s’échappa de ma bouche alors qu’un petit nuage de vapeur se former dans les airs et se dirigeait vers le ciel. Je l’ai regardé s’élever. Il allait vers la liberté, vers un monde meilleur. Mais nous, qu’allons-nous devenir ? Les yeux rougis, je me suis ensuite détournée de lui. Il fallait que je parte avant que l’on s’aperçoive que ma chasse a été plus longue que prévue. Une après-midi, c’est déjà beaucoup. J’ai regardé le couteau qui se trouvait accroché à ma taille alors que je marchais vers la forêt. Combien de personnes avais-je tué lors des Jeux. Combien avaient péri par ma faute ? Je ne savais même plus, tout ceci était loin. Il fallait que ma relation avec Maël fasse elle aussi partie du passé. Que je m’éloigne de suite de ce champ afin d’arrêter cette souffrance. Et pourtant, je ne m’y résignais pas. Je me suis arrêtée, serrant les poings. Je ne voulais pas le laisser là. Et, avant que je ne puisse réfléchir à quoi que ce soit, ces mots avaient franchi mes lèvres, rompant le calme de l’endroit. Lorsque je me tournais vers lui, il approchait de moi. Son visage dévasté me serra la gorge et me fit dire ma seconde phrase d’une voix enrouée et faible. Je ne quittais pas ses yeux rouges alors que ses mains venaient se poser sur ma peau en feu. Je ne voulais pas voir tant de peine. Je m’en voulais de lui avoir dit ça, de ne pas être partie comme je l’avais prévu. Levant une main tremblante, j’ai essuyé la larme qui descendait le long de sa joue. Je voulais effacer son chagrin mais cela m’était hélas impossible. Je touchais chaque parcelle de son visage comme pour l’apaiser. Puis mes doigts finirent leurs courses sur ses lèvres qui tremblaient. Sa détresse m’emplis à nouveau les yeux d’eau. Toute cette douleur n’aurait jamais dû exister.
Je suis désolée, je n’aurais pas dû revenir. Chuchotais-je alors que je laissais retomber ma main le long de mon corps. Mes yeux ne quittaient pas son regard alors que je l’écoutais parler. M’expliquant les raisons qui le poussaient à rester ici. Ma gorge était trop nouée pour que je puisse lui répondre. J’ai donc hoché la tête afin de lui montrer que je comprenais et qu’il n’avait pas à s’en vouloir. Lorsque mes larmes glissèrent sur ma peau, Maël les essuya. Vive, j’ai bloqué sa main contre ma joue avant de tourner la tête et d’embrasser sa paume. Les paroles ne servaient plus à rien. Il fallait se dire au revoir. La fin était proche. J’ai enlacé mes doigts aux siens alors que nos bras s’abaissaient. Émue, je l’ai contemplé une dernière fois pour graver son visage dans ma mémoire. Puis j’ai fermé les yeux, savourant ce simple contact de ma peau avec la sienne avant de me rapprocher de lui et de le serrer dans mes bras. A ce moment-là, il était à moi, rien qu’à moi. Personne ne pouvait me l’enlever. J’aurais voulu rester là, dans ses bras, pour toujours mais il fallait que je parte. Le hululement des hiboux sonnèrent l’heure de mon départ. Tremblante, je me suis séparée de son corps avant de poser une main sur sa nuque et de l’attirer à moi. Je voulais que ce baiser soit différent du premier. Le dernier était basé sur des souvenirs. Là, c’étaient mes sentiments qui parlaient. J’ai laissé nos lèvres se joindre avant de bien savourer leur contact. J’y ai mis tout mon amour mais aussi ma tristesse de le quitter dans ce simple rapprochement au goût salé. J’aurais voulu que ses sentiments soient réciproques mais, malheureusement, ce n’était pas le cas. Mais, si je devais mourir, je voulais qu’il se rappelle de moi comme sa meilleure amie, comme cette fille qui avait toujours été là pour lui malgré les sentiments qu’elle éprouvait à son égard. J’ai ensuite fini tout ceci par un frôlement de nos mains avant de m’écarter et de reculer.
Je t’aime Maël. Déclarais-je dans un murmure.
J’ai laissé nos mains se séparer avant de me tourner vers le bois et de marcher à son encontre. J’avais le regard fixe, sec mais néanmoins rougi. J’ai pris le couteau qui se trouvait accroché à ma ceinture et l’ai pointé droit sur un lapin qui se trouvait non loin. Je n’ai pas touché le cœur de cette pauvre bête comme je l’avais prévu mais ai néanmoins réussi à l’arrêter dans sa course. J’ai accéléré le pas avant que le mammifère ne s’échappe et lui ai planté ma lame dans le corps. Quelques minutes plus tard, il avait rendu l’âme. Doucement, je me suis relevée avant de reprendre mon chemin. Ce lapin serait mon dernier présent à Maël. Ce n’était peut-être pas grand-chose mais il pourrait le manger ce soir ou le revendre pour un bon prix. Puis je me suis enfoncée sous le couvert des arbres, laissant la noirceur de la nuit m’envelopper. J’ai baissé les yeux vers le seul collier qui me restait, le cadeau de Nemesis. Le cœur lourd et l’esprit embrouillé, j’amorçais mon chemin de retour vers le District 13. La nuit allait être longue …
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Sujet: Re: won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL Ven 27 Jan - 17:26
Je ne m’étais jamais considéré comme quelqu’un de sensible. Enfin, certes, j’ai le cœur sur la main, ma famille vaut de l’or à mes yeux. La perte d’un être cher m’affecte tout particulièrement et malgré mon désir de me tenir loin des ennuies au district, je suis également touché par les punitions publiques des autres habitants. De voir quelqu’un souffrir entre les mains de Pacificateurs ou des jeunes mourir lors des Jeux de la Faim me dégoûtait, sans aucun doute. Mais au point de laisser cette peine se transformer en larmes ? Rares étaient les fois. En fait, lorsque je ne parvenais plus à assécher mes larmes, je m’isolais, je pleurais en silence sans que personne ne puisse m’entendre. Cependant, cette fois, je ne pouvais les retenir… Après tout, ce n’était guère la première fois que Ever me voyait dans un tel état, j’avais déjà perdu des proches dans l’arène des Hunger Games. Mais à ce point ? Peut-être pas. Car il s’agissait d’une toute autre peine. Pleurer la mort de quelqu’un était une chose. Certes, c’était cruel, déchirant. De perdre une personne alors qu’elle respirait toujours ? D’autant plus cruel. Je savais qu’elle était là, qu’elle était vivante, qu’elle allait continuer de vivre – pour combien de temps encore ? – mais je ne pouvais toujours pas partager sa vie… C’était pire que la mort à mon avis. J’ignorais où elle allait, avec qui elle vivait, ce qu’elle y ferait… Était-elle en sécurité ? Risquait-elle de perdre la vie ? Je ne pourrais supporter de la perdre une nouvelle fois, sans pouvoir rien n’y faire. Serais-je au moins au courant si quelque chose lui arrivait ? Probablement pas. Comment pourrais-je savoir si je devais garder espoir de la revoir ou pas ? Mais je ne pouvais la retenir… Je ne pouvais la supplier de rester, je la mettrais peut-être en danger, elle semblait avoir des obligations ailleurs. Et je ne pouvais pas la suivre non plus… Nous étions voués à nous quitter, qu’importe notre désir de demeurer ensemble. Cette pensée me brisait davantage le cœur. J’avais le sentiment d’être foudroyé par une fatalité, maudit à perdre tous ceux que j’aimais. Des larmes de désespoir quittaient mes yeux afin de venir s'écraser contre mes joues, laissant transparaître toutes ces émotions qui se bousculaient en moi. Alors que je tentais de m'exprimer du mieux que je le pouvais sans blesser mon amie, celle-ci balaya mon visage. Quelques larmes s'écrasèrent sur ses mains, témoignant de ma détresse. « Je suis désolée, je n’aurais pas dû revenir. » s'exprima Ever alors qu'elle caressait délicatement mon visage. Je hochai négativement de la tête presque aussitôt, refusant qu'elle regrette ces retrouvailles inattendues. Jamais je ne pourrais regretter. « Non, ne dit pas ça. Ce n'est pas une erreur. Tu m'as permis de vivre un dernier moment de bonheur à tes côtés. » Elle m'avait donné l'opportunité de lui dire au revoir... Ces mêmes au revoir que je n'eus pas la chance de lui offrir la première fois... Car j'avais eu l'espoir de la retrouver. Elle me donna l'occasion de lui montrer mon affection. Peut-être n'était-ce pas le genre d'affection qu'elle souhaitait de ma part – je demeurais toujours confus à ce sujet – mais au moins nous avions pu être franc l'un envers l'autre.
Les lèvres d’Ever déposèrent un petit baiser contre ma paume alors que je balayais moi-même les larmes qui vinrent humidifier son visage. Nos mains s’entrelacèrent et s’abaissèrent alors que nos regards se croisaient. Ce n’était certainement pas facile pour elle… Je venais de lui révéler que je ne pouvais répondre à ses désirs. Je ne pouvais quitter mon district et vivre dans la clandestinité. Je me sentais lâche… Honteux. Je n’avais aucun courage, je ne parvenais pas à partir loin de ma famille, de ma maison afin de vivre librement, comme bon me semble. Mais pour ce faire, je devais devenir un hors-la-loi. Je devais mettre ma famille dans une position délicate, des Pacificateurs les interrogeant sans cesse à mon sujet. Peut-être subiront-ils même les châtiments qui me seraient dédiés… L’idée me glaçait le sang. Je ne pourrais laisser ceux que j’aime payer pour mes actes. J’en étais incapable. Ce n’était pas dans ma nature de considérer la rébellion, de fuir mes problèmes. J’aurais souhaité que tout soit différent. Qu’Ever ne soit jamais choisie aux Jeux, qu’elle ne soit pas dans l’obligation de partir. J’aurais souhaité avoir tout le courage du monde et m’enfuir avec elle… Mais nous étions victimes de notre destin. Malgré mes craintes, je parvins à expliquer à Ever ma position… Je ne saurais dire si mes paroles la blessèrent, mais son regard posé sur moi réussit à m’apaiser. Elle s’approcha de mon corps et m’offrit une douce étreinte. D’instinct, j’entourai sa taille et la serrai davantage contre moi. Je fermai les paupières afin de savourer une dernière fois sa présence, cette affection tout particulière qui m’était entièrement dédiée. À cet instant, j’aurais tout fait pour elle… Je ne désirais plus quitter cette étreinte, me sentant tout simplement bien. Je trouvais enfin ma place en ce monde et je devais déjà laisser ce rêve se terminer. Nos corps se séparèrent alors que je sentais déjà la fin se rapprocher. Une douce pression s’empara de ma nuque et avant que je ne puisse comprendre ce qui se passait, Ever m’attira vers elle. Elle déposa ses lèvres contre les miennes, m’offrant un doux baiser qui me transmit tout son amour. Paupières closes, je ne fis rien pour contrer l’embrassade et je répondis plutôt au baiser. S’il s’agissait de la dernière fois que l’on se voyait, je désirais lui offrir ce dernier cadeau, ce dernier souvenir. Je ne saurais dire si cette fois mon cœur s’emballait dans ma poitrine, car trop d’émotions se bousculaient dans ma tête, mais je n’osais plus y songer. Peu importe ce que je pouvais ressentir pour elle, nous ne formions qu’un.
Le moment était arrivé. Je le redoutais depuis si longtemps… Mais je devais, pour une fois, demeurer fort. Lorsque le baiser prit fin, je tentai d’afficher un air apaisé, tendre. Je ne saurais dire si j’y parvins… « Je t’aime Maël » m’avoua-t-elle alors qu’elle reculait de quelques pas. Mon cœur se serra, tout comme mon estomac, sentant une nouvelle vague d’émotions m’envahir. Je demeurai calme du mieux que je le pouvais, contrôlant ces tremblements qui me menaçaient. Comme seule réponse, je ne parvins qu’à lui offrir un doux sourire, un tendre regard. Et elle tourna les talons, s’éloignant de moi, disparaissant entre les branches de la forêt. Et je craquai. Mes genoux flanchèrent, m’effondrant au sol. Mon corps fut parcouru de spasmes incontrôlables alors que des sanglots sonores traversaient mes lèvres. Le visage bas, je ne parvenais plus à me contrôler… La pénombre s’abattait sur moi et je savais que bientôt je devrais me relever et quitter cet havre de paix. Cet havre qui, à présent, serait mon seul repère… J’ignorais combien de temps je pleurai, seul, dans le noir, alors que le froid commençait à me pincer la peau, mais je ne parvenais plus à bouger, à refaire surface alors que j’étais oppressé par ma peine. Ce n’était qu’une fois que le ciel commençait à s’éclaircir que je trouvai la force de me relever. Un peu plus loin, dans les bois, je trouvai une pauvre bête ensanglantée. Tuée par une arme blanche. Le dernier cadeau d'Ever. « Au revoir, Ever » murmurais-je doucement d’une voix rauque, mon regard perdu dans les broussailles. Puisse notre chemin nous rassemble à nouveau.
THE END
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Sujet: Re: won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL