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 won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL

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MessageSujet: won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL   won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL Icon_minitimeVen 6 Jan - 3:46

won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL Tumblr18

Imposer une telle torture à chaque district était tout simplement inhumain. Snow avait trouvé le meilleur moyen pour enfoncer un peu plus profondément le couteau dans la plaie, afin que les blessures des habitants suite aux Hunger Games ne guérissent jamais... Enfin, pas de si tôt tout du moins. Il avait ce talent pour rappeler à tous et chacun pourquoi les Jeux existaient et qui menaient dans ce pays. Personne ne pouvait l'oublier après avoir écouter le discours du ou de la gagnante des Jeux de la Faim, d'entendre de la bouche d'un meurtrier se rappeler le parcours des défunts tributs du district. Je détestais cette partie de l'année presqu'autant que de visionner les Jeux en direct de l'arène. Je ne pouvais supporter de regarder et d'écouter le grand gagnant de chaque édition, car il n'avait aucun mérite à recevoir à mes yeux. Qu'avait-il dû accomplir pour survivre ? Tromper. Blesser. Tuer. Et nous devions l'accueillir comme un roi, comme un soldat revenant de la guerre qui avait vaincu l'ennemi ? Non, certainement pas. Certes, le jeune qui réussit en sortir indemne n'avait pas choisi son sort, il était peut-être même marqué à vie par la barbarie de l'arène et le sang qui souillait ses mains. Mais je ne pouvais avoir aucune sympathie pour eux. Tout ce dont je pouvais penser était cette fille et ce garçon du troisième district qui avaient gagné au détriment de la vie de mon cousin et de mon ami d'enfance. Ils n'étaient peut-être pas ceux qui avaient enlevés la vie à mes proches, mais je maudissais leur existence... Ils vivaient alors que les gens que j'ai aimé ont été laissé pour mort loin de leur famille, seuls. Quelqu'un devait porter le blâme, non ? Pourquoi pas le Capitole me diraient les rebelles de Panem, mais je trouvais trop facile de s'en prendre au Président lui-même. Oui, il était l'instigateur des Jeux, il était responsable de la misère de chaque district, mais ce n'était pas lui qui avait tué dans l'arène...

Vêtu de mes plus beaux habits - c'est-à-dire un pantalon noir qui tendait vers le gris par l'usure et une chemise blanche froissée -, nous étions tous rassemblés à l'hôtel de ville afin d'assister au fameux discours de la gagnante des soixante-quinzième Jeux de la Faim. Si ça n'avait été que de moi, je n'aurais même pas mis les pieds dehors aujourd'hui. Mais il était mal vu de ne pas se présenter à cette évènement, tout le district était prié d'y assister. Et je ne désirais guère mettre ma famille dans l'embarras ou de créer des ennuis. J'élevai donc mon plus beau masque de neutralité et je suivis le mouvement. Je sentais mes mains anormalement moites et j'entendais mon coeur battre contre mes tympans, demeurant silencieux, immobile. J'appréhendais l'apparition du vainqueur... Je l'avais déjà vu lors du visionnement des Jeux, mais c'était toujours différent en personne. On pouvait toujours percevoir l'essence de la personne de manière beaucoup plus précise qu'à travers un écran de télévision. Je craignais ma propre réaction... Je ne désirais pas la détester, mais je ne voulais pas lui donner raison... Elle avait tué froidement dans l'arène, comment pourrais-je avoir pitié ? Perdu dans mes pensées, je fus ramené à la réalité par l'arrivé du maire dans la place. Il prit la parole et manifesta son enthousiasme, sa fierté à recevoir la gagnante parmi nous. Je retins toute manifestations, car la perplexité me fit bientôt grincer des dents. Et les voilà. L'un après l'autre, ils se succédèrent dans la grand place, sortant de l'hôtel de ville et rejoignant le maire béat. Je me redressai légèrement sur moi-même afin d'avoir une meilleure vu, sentant mon coeur s'emballer dans ma poitrine. Derrière la ribambelle de styliste, mentor, hôtesse, elle arriva. Alexiane Hawthorne.

Des applaudissements sonnèrent faux à mes oreilles alors que mes épaules s'affaissaient comme si je m'attendais à plus. Elle n'avait rien d'une battante... Mais ils avaient tous cet air. Pourquoi m'en surprendre ? Je retins mon souffle un bref moment, attendant d'entendre le fameux discours rempli de mots si vides, si creux. Je fus pourtant surpris de son intonation... Elle semblait si... honnête, si vraie. Je déglutis péniblement alors que ma gorge se desséchait de seconde en seconde. Jusqu'à maintenant, je pouvais supporter. Mais je savais ce qui s'en venait et j'anticipais la suite. « Très cher district dix, j'ai eu la chance de connaître vos deux tributs féminines. » Je me crispai automatiquement à ces simples mots. Je souhaitais être sourd, m'enfuir à toutes jambes afin de ne pas entendre ce qu'Alexiane avait à dire sur ces dernières. Mais mes jambes étaient paralysées sur place, je ne pouvais bouger, je ne pouvais qu'écouter. « Je peux aisément dire qu'elles étaient toutes deux très fortes. En étant amies, elles avaient un handicap de plus par rapport aux autres tributs. Elles sont restées elles-mêmes tout au long des Jeux et j'admire cela. J'étais plus proche d'Ever que de Genesis, mais à entendre Ever, c'était une personne en or. Ever a fait preuve de courage jusqu'à la mort, en voulant que sa mort reste ancrée dans les mémoires. » Mon coeur frappait si fort contre ma poitrine que mes côtes en devenaient douloureuses. Mes traits s'étaient automatiquement durcis à la mention du nom d'Ever et mes mains se refermèrent, formant deux poings serrés. Ever. Comment pouvait-elle parler de son courage alors qu'elle l'avait laissé mourir derrière entre les mains d'une amazone... Comment osait-elle prononcer son nom ici, dans le dixième district, devant sa famille en deuil ? Je voyais rouge, j'avais ce désir prédominant de me soulever, de manifester ma peine, mon désarroi. Ever avait péri. Et Alexiane, qu'avait-elle perdu ? Personne ne pourra jamais ramener Ever maintenant. Elle était partie. Pour toujours. Et jamais je ne pourrai la revoir.

Une main se posa subitement sur mon épaule, me sortant de ma torpeur. Mon frère, Keagan, avait certainement pressenti mon indignation. Il savait combien Ever avait pu compter pour moi... Il savait ce que sa perte engendrait en moi... Ce simple geste parvint à me contenir pour le reste du discours, mais une fois qu'Alexiane eut terminée et que de petits applaudissements polies emplirent la place, je tournai les talons. Je ne pouvais demeurer une seconde de plus ici. Je sentais mes yeux s'humidifier de colère ou de tristesse, je ne saurais dire, et j'avais besoin d'être seul. Cependant, lorsque je me tournai et que je voulus traverser la foule de gens attentifs, je me retrouvai face à face à une jeune adolescente aux cheveux chocolats. « Excus... » débutai-je. Mais mon regard fut attiré par un souvenir... Un pendentif fort familier était accroché au cou de l'étrangère... Et je ne pus m'empêcher de le toiser, les sourcils froncés.
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MessageSujet: Re: won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL   won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL Icon_minitimeVen 6 Jan - 17:08

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La lame s’aventura loin dans le mannequin. Le couteau s’enfonça jusqu’au manche alors que l’entraîneur souriait tellement que la commissure de ses lèvres auraient pu aller toucher ses oreilles. La salle d’entraînement était plongée dans le noir mais cela n’empêchait pas la jolie brune de tirer comme il fallait. Certes, le cœur avait été loupé de peau mais la blessure que l’arme avait faite aurait pu être fatale à un homme comme vous et moi.
De sa démarche hypnotique, Alexander Morris s’approcha de la jeune fille avant de lui poser la main sur l’épaule. L’ancien Pacificateur était fier de son élève qui progressait de plus en plus vite au fur et à mesure des entraînements. Elle serait une valeur sûre de la rébellion.

C’est bien Ever, tu peux aller te reposer.
Merci Alex !


Et, sans un sourire, la jeune fille se retourna et quitta la salle laissant là l’homme qui venait de la féliciter. Elle passa dans des dizaine et des dizaine de corridors avant de rejoindre sa chambre qu’elle partageait avec quelqu’un de presque tout le temps absent. Las de cet acharnement dont le District 13 faisait preuve, elle se laissa tomber sur le lit et passa les mains sur son visage. Depuis que la rébellion était en marche, Coin comptait de plus en plus sur elle pour ameuter de jeunes personnes à rejoindre les rangs. Soupirant, elle finit néanmoins par se lever et à se dévêtir de sa combinaison militaire devant la glace. Une fois qu’elle fut à moitié dénudée, Ever passa ses mains sur ses côtes saillantes. Au même moment, son estomac gronda. Un sourire éclaira alors son beau visage bien qu’il reste presque caché. Cependant, son corps avait connu bien pire lors des Hunger Games. Elle regarda les cicatrices qui ornaient ses bras là où les griffes de l’amazone lui avait arraché la peau puis elle suivit du bout du doigt le contour de la marque blanchâtre sur son cou. Elle se rappelle encore la lame de la mutation s’enfoncer dans sa gorge. Ce goût d’acier qui avait remplacé tout autre goût. Puis elle finit par le pire de tout, son nouveau visage. Cet autre qu’elle n’avait pas encore appris à apprivoiser. Ces cheveux châtains alors que les miens avaient été blonds, ces yeux verts que j’allais à présent devoir camoufler avec des lentilles couleur de boue. Une larme alla s’écraser sur ses lèvres. La demoiselle les toucha légèrement comme si l’aile d’un papillon venait de l’effleurer. Seules ces dernières n’avaient pas été retouchées par le bistouri du chirurgien.
Rejetant son pitoyable reflet, Ev’ préféra se tourner vers l’avenir et enfiler un jean avec un chemisier. Elle mit son manteau accompagné d’une écharpe et ressortit pour arpenter le District qui se trouvait sous terre. Elle avait prévu de sortir dans les bois afin de chasser un peu. Tout ce calme alentour viendrait à bout de cette angoisse qui lui nouait la gorge. Du moins, elle l’espérait car cela faisait déjà quelques nuits qu’elle passait des nuits blanches à rêver de scènes horribles des jeux de la faim. Cependant, elle ne se souvenait plus de rien. Seuls quelques visages lui revenaient comme celui d’Alexiane, de Zoé ou d’un certain Skyler mais rien n’indiquait quels liens la demoiselle avait pu entretenir avec eux.
C’est avant de sortir qu’elle se rendit compte qu’elle n’avait rien avalé depuis le matin. Elle se dirigea donc vers la cafétéria, si on peut l’appeler comme ça, pour prendre un solide déjeuner qu’elle avait raté à cause de son entraînement. A cette heure tardive, il y avait peu de monde dans la salle. Alors qu’elle s’asseyait pour manger, la jeune fille entendit une discussion qui avait lieu à la table voisine. Attentive, elle prêta une attention particulière aux propos tenus lorsqu’elle crut comprendre que ça parlait des Hunger Games ou, tout du moins de sa gagnante, Alexiane.

Vous savez qu’Alexiane a entamé sa tournée du vainqueur ?
Oui, j’en ai entendu parler. Apparemment, elle passe dans le District 10 aujourd’hui.


La fourchette que la jolie brunette portait à sa bouche s’arrêta net. Le District 10, c’était sa vie avant qu’elle n’arrive ici. Même après être devenue amnésique, l’adolescente se rappelait de cela. Elle reposa bruyamment son couvert avant de se lever et de rejoindre la table voisine de la sienne, qu’importe si elle leur avait déjà parlé ou pas.

Excusez-moi, Alexiane est dans le District 10 ? Leur demanda-t-elle avant que les regards ne se tournent vers sa présence dérangeante. Mais lorsqu’ils l’eurent reconnu, une gêne s’installa comme si c’était tabou de réveiller ces souvenirs. Ils acquiescèrent sans parler ce qui eut le don d’exaspérer Ever.

Et c’est à quelle heure ? Ils se regardèrent, consternés alors que la demoiselle répétait sa question en haussant le ton. Qu’ils s’inquiètent pour elle, soit. Mais se rendre au discours de la jeune femme lui était primordial pour savoir quel lien les unissait par le passé. Du moins, s’ils parlaient d’elle.

Dans une heure environ.
Lui répondit-on enfin.

Elle les remercia d’un signe de tête avant de sortir en trombe du réfectoire. Elle laissa tout en plan. Qu’importe, elle se ferait gronder plus tard. Pour le moment, il fallait qu’elle se rende sur place.
Quelques instants plus tard, elle se retrouvait à courir dans la forêt et qu’importe si ses poumons la brûlaient ou si sa gorge devenait sèche. Il fallait coûte que coûte qu’Ev’ arrive là-bas. Tant pis si elle ne faisait pas parti de ce District que qu’un Pacificateur la retiendrait prisonnière de ses griffes. Tout se profila à l’horizon et elle arriva au fleuve, cet endroit lui était familier mais elle ne s’arrêta pas. Elle rechercherait ses souvenirs plus tard. La foule était déjà assemblée autour de la place lorsque la demoiselle arriva. Alexiane venait à peine de terminer son discours mais Ev’ avait réussi à saisir les mots de cette dernière et des larmes perlèrent au coin de ses yeux. Alors elle avait perdu une amie et était un minimum proche de la gagnante ? Intéressant …
L’adolescente était perdue dans ses pensées lorsque quelqu’un lui adressa la parole. Elle allait le laisser passer lorsqu’il s’arrêta net dans son élan et la toisa sans montrer aucune gêne. Elle le détailla et il lui dit vaguement quelque chose. Se connaissaient-ils d’avant ? Néanmoins, elle ne se laissa pas scruter ainsi sans rien faire et c’est pourquoi elle li parla avec beaucoup de dédain dans la voix.

Il y a un problème ?! Demanda-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine comme pour se protéger.
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MessageSujet: Re: won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL   won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL Icon_minitimeVen 6 Jan - 21:11

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À la vision de ce pendentif au cou de la brunette qui bloquait ma route, je devins automatiquement songeur. Ce bijou interpellait mes souvenirs alors que jamais je ne remarquais des détails aussi anodins chez autrui. Je n'étais pas très observateur, je reconnaissais les visages, la couleur de cheveux ou la grandeur à la limite, mais ne me demandez pas de décrire qui portait quoi à tel évènement, je n'ai pas de mémoire photographique. Alors de reconnaître un objet aussi petit, aussi discret, me surpris moi-même. Mais je ne saurais dire où je l'avais vu... Pour que ce pendentif demeure aussi bien ancré dans ma mémoire, il a certainement fallu que je le vois à plusieurs reprises, qu'il signifie quelque chose pour moi. Les sourcils fortement froncés, je me creusai la tête, fouillant dans ma mémoire qui semblait faire défaut en ce moment. « Il y a un problème ?! » interpella une voix féminine. Distrait dans ma contemplation, je n'eus d'autres choix que de relever le regard vers le visage de la jeune femme à mes avants. Je ne m'étais pas rendu compte de mon impertinence, de l'étrangeté de mon attitude. Je fus pris de court par le regard insistant de la brunette qui ne semblait pas apprécier de se faire toiser de cette manière. J'ouvrai à demi les lèvres, cherchant quelque chose à dire afin de ne pas créer de conflit, mais ma tête cherchait toujours une réponse. Je continuais d'analyser sans m'en rendre compte, réalisant que jamais je n'avais vu ce visage. Et pourtant quelque chose était familier chez elle... Je ne saurais dire quoi, je ne parvenais pas à mettre le doigt sur ce qui m'interpellait autant, car je ne croyais pas avoir déjà croisé cette fille auparavant. Toujours incapable de parler, mon regard s'abaissa de nouveau vers le collier, comme pour lui montrer ce qui m'intriguait tant chez elle. Mais mes mots n'eurent même pas la chance de franchir mes lèvres alors qu'un éclair me foudroyait de plein fouet.

Je me retrouvai comme dans un rêve, comme si je me regardais moi-même, quelques années plus tôt. Étendu dans le foin, j'observais les nuages défilés dans les cieux, ne ressentant aucun autre émotion que la sérénité. Ma main était entrelacée avec la sienne, une étreinte amicale et chaleureuse. Ever était tout juste à mes côtés, légèrement camouflée par les hautes herbes alors qu'elle fixait elle-même le ciel. Je ne pouvais me résigner à prononcer le moindre mot, je ne pouvais brisé ce moment si paisible. Je désirais savourer, ancrer cet instant précieux dans ma mémoire afin que jamais je ne l'oublie. Détachant finalement les yeux des tâches blanchâtres au-dessus de nous, je tournai la tête sur le côté, simplement pour observer son visage. Je connaissais ce profil par coeur, ce petit nez fin, ces lèvres souriantes. Mes propres lèvres s'étirèrent en un bref sourire alors que plus rien n'importait dans le monde. Nous n'étions plus à Panem, dans le dixième district à souffrir de misère, de famine. Nous étions seuls, tout simplement seuls. Ever était la seule qui parvenait à me faire sentir aussi léger, à me faire oublier toutes responsabilités. Cette dernière brisa à son tour sa contemplation et croisa mon regard toujours posé vers elle. Elle me sourit et sa main serra un peu plus la mienne. Je répondis automatiquement à l'étreinte, admirant ces magnifiques prunelles. Et elle se déplaça légèrement sur elle-même, peut-être afin d'être plus confortable, et un éclat vint m'aveugler un bref instant. J'abaissai alors les yeux et mon regard croisa un pendentif fait d'argent qui miroitait la lumière du soleil...

Un pendentif... Son pendentif. Mon souffle fut subitement coupé, réalisant finalement d'où j'avais vu ce bijou dans le passé. Ever. Il appartenait à Ever ! Confus, j'observai alternativement le collier et la jeune femme qui le portait, comme si je cherchais une réponse à cette incongruité. Elle devait probablement me prendre pour un fou, mais je m'en fichais. Pourquoi portait-elle le collier d'Ever ? Où l'avait-elle trouvé ? Je sentais mon coeur battre un peu plus vite dans ma poitrine, dépassé par les évènements. Après un moment de confusion, je parvins finalement à dénouer mes cordes vocales et à me manifester. « D'où vient ton pendentif ? Où l'as-tu pris ? » questionnais-je d'un air impatient, le doigt pointé vers l'objet. Je tentais de garder mon sang froid, mais il m'était difficile de rester calme en cet instant.. Surtout après avoir entendu la gagnante des Hunger Games faire l'éloge de ma grande amie d'enfance comme si elle l'avait connu depuis toujours. Tout se bousculait dans ma tête et je ne parvenais pas à comprendre ce qui arrivait. C'était tout simplement incongru, irréaliste.
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MessageSujet: Re: won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL   won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL Icon_minitimeVen 6 Jan - 22:07

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Ever ne savait pas trop pourquoi elle était revenue dans son District d’origine. Au final, c’était une très mauvaise idée car Alexiane ne lui avait pas appris grand-chose à par le prénom d’une certaine Genesis et leur lien d’amitié. Mais après ? Aucun souvenir ne lui était revenu en mémoire comme lorsque Nemesis lui avait parlé il y a des mois plus tôt. Là, elle s’était revu en train de mourir mais ici, aucune image, aucun son. Rien. Néant. Un long soupir s’échappa de ses lèvres entrouvertes alors qu’un regard insistant se posait sur elle. Le regard d’un jeune homme de son âge qui semblait consterné. Aussitôt, elle se mordit la lèvre, regrettant ses paroles cinglantes. Si ça se trouve, ce jeune homme était un de ses amis par le passé et il avait sûrement reconnu quelque chose en elle bien que tout ce qu’elle se disait là sortait de son imagination, l’adolescente voulait y croire. Mais ce regard noisette ne la quittait pas, elle se sentait gênée par ce dernier. Alors, Ev’ préféra détourner son regard. Il se porta sur une femme brune tombée à genoux au sol et se prenant la tête dans les mains. La jolie brunette la regarda longuement et essaya de saisir ses paroles. La femme d’une trentaine d’années voir plus semblait atterrée. Son corps était parcouru de spasmes comme si elle était à l’article de la mort mais ses cris déchirants prouvaient le contraire. Hypnotisée, la demoiselle fut touchée par la douleur de cette femme et leva la main comme si, d’un simple geste, elle voulait effacer tous ses doutes, ses chagrins, sa douleur. La carapace qu’elle s’était faite en arrivant commençait à se fendiller pour laisser entrevoir la jeune fille qu’elle avait été avant les Jeux. Un voile de tristesse passa dans ses yeux verts. Car oui, elle avait oublié de mettre ses lentilles et comme son regard était resté le même …

Pourquoi m’avez-vous arraché ma seconde fille ?! Elle était ce qui restait de ma famille. Ever, ma chérie, reviens, je t’en supplie !

Les paroles de cette femme vinrent la toucher en plein cœur. D’un seul coup, la jeune fille porta les mains à sa poitrine et resta pétrifiée d’horreur. La bouche bée, elle observa cette femme qui était donc … sa mère ?! Immobile, quelques larmes coulèrent sur ses joues et elle oublie le jeune homme qui l’avait regardé si bizarrement l’instant d’avant.

Alors tu es ma mère ? Chuchota-t-elle, indifférente au monde qui l’entoure. D’un seul coup, elle fut prise de frissons et du se reprendre comme elle put pour ne pas s’effondrer au sol comme cette dernière. Tout son corps tendait à aller rejoindre sa génitrice, celle qu’elle avait remplacé par Nemesis, la Pacificatrice au masque fragile. Ev’ allait se frayer un passage dans la foule lorsque l’adolescent repris la parole. Alors, comme un automate, la demoiselle se tourna vers lui, le regard d’un seul coup vide.
Les paroles de Maël lui firent une seconde douche froide. Encore la même question que sa mère d’adoption. Ce médaillon devenait vraiment trop voyant, trop identifiable pour ceux qui la connaissaient par le passé. Indécise, la demoiselle le regarda, les mains tremblantes par toutes ces nouvelles choses. Puis, elle porta ses dernières à son médaillon avant de détacher le collier si bien qu’il ne lui restait autour du cou que le présent de la pacificatrice qui était un cadeau de Lonan à cette dernière. Tant de choses c’étaient déroulées ces quatre derniers mois … Le médaillon était enfermé dans sa main. Elle le soupesa, son regard oscillant entre l’adolescent et son poing fermé solidement.

Viens avec moi !

Ever ne lui donna pas le temps de répliquer et elle l’empoigna par le bras sans se soucier des cris d’un autre membre qui, par leur ressemblance, était sûrement son frère. La demoiselle l’entraîna loin de la foule, sa poigne de fer ne lâchant pas son futur interlocuteur. Elle s’arrêta dans un champ de blé et se retourna vers lui. Là elle ouvrit le poing et laissa le médaillon refléter les rayons du soleil. Elle leva les yeux vers lui alors que son menton tremblait sous l’effet des sanglots qui lui montaient dans la gorge.

Ce collier m’a été donné par ma sœur lorsqu’elle est partie au Jeux. Lui avoua-t-elle avant de se laisser tomber au sol.

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MessageSujet: Re: won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL   won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL Icon_minitimeVen 6 Jan - 23:20

won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL Tumblr18

C'était comme une profanation à mes yeux. Le souvenir d'Ever était maintenant sacrée, je ne pouvais autoriser personne à salir sa mémoire maintenant qu'elle était... partie. Toute personne qui oserait dire quoi que ce soit de mal ou de faire le moindre geste qui insinuerait le moindrement une insulte ne ferait pas long feu. Je ne pourrais le supporter. La douleur de sa perte était trop fraîche, trop vive, ma patience n'était plus. J'ai toujours été quelqu'un d'aimable, de solitaire peut-être, mais jamais antipathique. Mais toutes ces pertes, tous ces gens que je chérissais qui perdaient la vie Jeux après Jeux, je ne parvenais plus à sortir la tête de l'eau. J'avais l'impression de me noyer... De nager sans jamais voir le rivage. Je perdais des forces et je ne pouvais me reposer afin de reprendre haleine. Et chaque jour je semblais m'enfoncer un peu plus profondément, comme si la vie avait une dent contre mon existence. Je sais, certains habitants souffraient beaucoup plus que moi... Comme cette dame en pleure, agenouillée à quelques pas de moi. La mère d'Ever. Elle venait de perdre l'un des biens les plus précieux et me voilà qui maudissait tous ceux qui se méprenaient de ma défunte amie. Je n'avais pas à me plaindre, ma vie pourrait être bien pire, mais c'était plus fort que moi... La peine que je ressentais m'empêchait de voir clair et de raisonner convenablement. Alors lorsque je réalisai à qui appartenait véritablement le collier que portait cette jeune étrangère, je ne pus retenir mes questionnements. J'étais au bord de l'indignation à la vision du pendentif, mais je parvins à contenir ma désapprobation en raison de ma confusion. Comment aurait-elle pu se le procurer ? Connaissait-elle au moins Ever ? Savait-elle à qui appartenait cet objet ? Peu importe la manière qu'elle se le procura, j'étais prêt à tout pour le récupérer et le rendre à qui de droit, c'est-à-dire sa famille.

Ma surprise face à la situation m'empêcha de remarquer immédiatement l'état de la brunette devant moi. Mais maintenant que j'y prêtais plus grande attention, elle me sembla... dévastée, troublée. Des larmes fraîches longeaient son visage à l'aspect fragile, ses yeux miroitant de chagrins. Avais-je dit quelque chose de déplacé ? L'avais-je offusqué ou blessé ? Déboussolé, je demeurai paralysé sur mes jambes, oubliant presque ma propre indignation. L'adolescente leva bientôt la main et serra le pendentif contre ses doigts, comme si elle s'attachait elle aussi à un souvenir lointain, à un passé brisé. Je devins alors perplexe... Qui était-elle réellement ? Cette réaction ne pouvait pas être que du hasard, qu'un moyen de se défendre et de se débarrasser de lui. Quelque chose clochait... Quelque chose d'inexpliqué se passait sans qu'il ne puisse comprendre quoi. « Viens avec moi ! » dit-elle d'une voix beaucoup moins hautaine. Et avant même que je puisse demandé où, pourquoi, comment, celle-ci m'agrippa le bras et m'obligea à quitter mon point d'encrage. Et je ne résista guère, la laissant m'entraîner au travers de la foule qui allait bientôt se disperser, maintenant que le discours de la gagnante avait pris fin.

J'ignorais où elle pouvait bien nous mener, mais je la suivis aveuglément, intrigué par sa personne. Je ne croyais pas craindre quoi que ce soit en sa compagnie et de toute manière, je voulais percé le mystère qui entourait son pendentif. Je ne pouvais la laisser partir sans au moins avoir la certitude qu'elle ne l'avait pas volé ou qu'elle ignorait d'où il provenait. Et ultimement, j'aimerais bien pouvoir le récupérer... Comme dernier souvenir d'Ever. Après un moment, la jeune femme s'arrêta et il me fallut un petit moment avant de réaliser où nous avions atterri. Ce champ. J'y étais déjà venu dans le passé... Plusieurs fois même. Ever et moi, nous nous y égarions souvent, simplement pour être seuls, pour parler, pour rire, pleurer. Mon coeur se serra à ces souvenirs, reportant avec peine mon attention vers l'étrangère qui m'emmena jusqu'ici. Nos regards se croisèrent et je perçus des tremblements incontrôlables traverser son visage, visiblement bouleversée. « Ce collier m’a été donné par ma sœur lorsqu’elle est partie au Jeux » m'avoua-t-elle avant de perdre tout contrôle et de s'effondrer au sol. Sa soeur...? Mon esprit était d'autant plus confus, perturbé par cette nouvelle information qui ne faisait aucun sens. La soeur d'Ever lui avait donné ce collier avant de partir aux Jeux... Les chances que cette fille ait vécu la même chose que mon ancienne amie... C'était impossible. Elle ne pouvait pas... Soudainement bouleversé à mon tour, je me laissai tomber à genou dans le blé, ayant une difficulté monstre à respirer. Mes mains vinrent encadrées le visage attristé de la brunette, lui relevant le regard. Je voulais plonger mes yeux dans les siens, espérant y trouver... « Ever ? » dis-je dans un murmure d'une voix incrédule et légèrement tremblotante. Je sentais mes propres prunelles s'humidifier, espérant l'impossible !
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MessageSujet: Re: won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL   won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL Icon_minitimeSam 7 Jan - 0:23

won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL Tumblr_lxaw10ygc51r9zdwao2_500

La demoiselle ne savait pas pourquoi elle l’avait entraîné là. Cet endroit lui semblait familier, paisible et regorgeait aussi de tas de souvenirs bien qu’elle ne puisse pas s’en rappeler. Mais c’est l’impression qi s’en dégageait et elle aimait ces ondes positives qui venaient lui fouetter le corps alors que ce dernier était secoué de sanglots amers. Elle ne savait pas pourquoi elle était venue ici, comme un instinct qui la tiraillait de l’intérieur et que le champ de blé l’appelait. Elle était envoûtée par cet endroit alors qu’elle n’avait plus mis les pieds dans ce District depuis les Hunger Games.
Maël n’avait opposé aucune restriction lorsqu’elle l’avait traîné derrière elle voulant absolument éviter les cris de cette femme agenouillée sur le sol. Sa douleur lui vrillait les tympans et, malheureusement, elle se devait de ne rien dire pour la survie de cette femme comme pour la sienne. C’est aussi pour cette raison qu’elle avait emmené ce jeune homme loin de tout car si une oreille indiscrète traînait, elle aurait pu être découverte et exécutée sur le champ. Ever avait déjà connu la mort et elle n’avait envie de revivre ça pour rien au monde. Plus elle repensait à ces infaillibles Jeux et plus l’adolescente se repliait sur elle-même. Elle revoyait encore et toujours cette même scène. Cette hideuse Amazone et Alexiane qui est partie en courant avec son arc. Le reste, ce n’était que du noir. Elle regarda une nouvelle fois le médaillon avant de le jeter très loin, ne sachant plus très bien ce qu’elle faisait tellement la douleur de ces souvenirs devenait trop forte pour être supportée.

Elle m’a laissé dans les mains cruelles de cette Amazone. De cette mutation créée de toute pièce par le Capitole pour nous exécuter. Elle m’a défiguré et j’ai du devenir une autre.

J’étais perdue dans mes pensées comme lorsque Nemesis m’avait rappelé les paroles que j’avais dit. Est-ce ces dernières qui m’avaient laissé le droit de vivre au District 13 ou est-ce que c’était du pur hasard ? Quoi qu’il en soit, je devais arrêter de me plaindre de mon sort. Au moins, j’étais vivante et c’était le principal. D’un revers de manche, j’ai essuyé quelques larmes mais ces dernières ne s’arrêtaient pas de couler pour autant. Était-ce Maël qui lui faisait cet effet-là ? Car, son esprit brumeux semblait vouloir lui dire quelque chose. S’il l’avait emmené ici, ce n’était pas pour rien. Cependant, la demoiselle repenserait à tout ceci plus tard car le jeune homme s’était agenouillé devant elle. Il semblait perdu, déboussolé mais d’un côté, c’était compréhensible.
La jeune fille tressaillit lorsque les mains de son interlocuteur se posèrent sur son visage. Sa peau était douce à son contact et immédiatement, elle se sentit en paix avec elle-même bien que cela ne se voie pas encore à l’extérieur. Mais bientôt, la demoiselle se sentit comme emportée ailleurs. Ses souvenirs recommençaient encore à lui jouer des tours. Tout autour d’elle devint flou et elle du s’appuyer à Maël pour ne pas tomber sur le sol. Le visage du jeune homme disparut pour laisser la place à un enfant d’une dizaine d’années.

Dis Maël, et si on se mariait ? S’entendit-elle lui dire alors qu’un grand sourire illuminait le visage du petit garçon.
Oh oui, il faut inviter tout plein de monde ! Lui répondit-il en lui prenant la main et en se dirigeant vers le fond de la cour, criant à qui mieux mieux que le mariage d’Ever et de Maël allait se faire.
Quelques instants plus tard, des applaudissements se firent alors qu’ils s’embrassaient pour la première fois. Ce n’était qu’un simple bisous d’enfants qui voulaient imiter leurs parents mais en grandissant, leur amour était resté sincère et tout ceci s’était transformé en une amitié inébranlable. Puis elle revient petit à petit à elle lorsque la voix rauque de Maël parvint à ses oreilles. Clignant plusieurs fois des yeux, la demoiselle le regarda, les yeux toujours mouillés de larmes. Il était tellement beau maintenant. Timidement, elle porta la main à son visage et caressa timidement sa joue. Sa main tremblait énormément mais elle ne voulait pas non plus avoir trop d’assurance. De toute façon, même si cette dernière aurait voulu en avoir, elle n’aurait pas pu se contrôler.

Tu es Maël, c’est ça ? Articula-t-elle d’une voix douce.

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MessageSujet: Re: won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL   won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL Icon_minitimeSam 7 Jan - 19:33

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Il y a des moments comme ceux-là qui vous donnent l'impression de vivre un rêve, qui vous donnent le pressentiment d'être proche de la folie. Vous avez tellement imaginé cette situation, vous avez tant espéré remonter le temps et revoir cette personne qui avait poussé son dernier souffle que vous ne pouvez concevoir que votre rêve se réalise enfin. Je me sentais ainsi. Depuis l'instant où je visionnai la finale des Jeux de la Faim, que je regardai ma meilleure amie mourir entre les mains d'une mutation du Capitole, impuissant, je n'avais pu concevoir qu'il s'agissait de la fin. Ever ne pouvait avoir péri, elle ne pouvait être morte ! Je me répétais ces mots encore et encore dans ma tête, réussissant presque à me convaincre. Mais au fond de moi, je savais bien que tout était fini... Et qu'un jour ou l'autre je devrais passer à autre chose et accepter la mort de mon amie. Nous avions grandi ensemble, nous avons tant vécu qu'il m'était inconcevable de continuer ma route sans elle à mes côtés. Je possédais une telle frustration au fond de moi... Une haine qui grandissait de jour en jour et qui m'empoisonnait l'esprit. Était-ce possible que mes espérances ne soient pas vaines ? Qu'il ne s'agissait pas simplement d'un délire d'un coeur en peine ? J'observai la jeune adolescente de cet air d'incompréhension alors qu'elle décrocha son pendentif de son cou et le lançait au loin, de toutes ses forces. « Elle m’a laissé dans les mains cruelles de cette Amazone. De cette mutation créée de toute pièce par le Capitole pour nous exécuter. Elle m’a défiguré et j’ai du devenir une autre. » Ma poitrine me semblait anormalement serrée, étant bientôt incapable d'effectuer la moindre inspiration. Ça ne pouvait pas être un hasard. Cette jeune femme parlait de sa soeur, comme Ever en aurait parlé, elle décrivait sa mort, comme je l'avais visionné lors des Jeux. Ça ne pouvait pas être qu'une coïncidence... Et elle avait dû alors changer de visage, devenir quelqu'un d'autre pour ne pas attirer l'attention du Capitole et de Panem en entier qui fut témoin de son meurtre. Était-ce possible ? Comment s'en était-elle sortie ? Qui la sauva et qui lui permit de changer ?

Pour le moment, toutes ces questions qui me traversaient l'esprit me semblaient anodines comparativement à la découverte que je venais de faire. Le doute ne m'empêcha guère de m'effondrer à mon tour et de prononcer le nom de ma défunte amie. Mes prunelles sombres s'ancrèrent aux siennes et je pus voir ce que j'espérais apercevoir. Je n'avais pas remarqué jusqu'à cet instant, mais maintenant que j'y prêtais plus grande attention, je fus foudroyé par la certitude. Ses yeux... Ses yeux qui m'avaient souvent regardé avec tendresse, avec chaleur. Ils me toisaient d'un air perturbé et attristé, un regard qui me transperçait le coeur. Notre contemplation fut toutefois brièvement interrompu alors que la brunette perdait momentanément l'équilibre. Ayant crainte qu'elle ne s'effondre, mes mains quittèrent son visage afin d'agripper ses épaules d'un geste délicat et attentionné. J'interrogeai la demoiselle de mon regard inquiet, craignant être l'instigateur de ce malaise. Mais bientôt, avant que je ne puisse prendre la moindre initiative, elle releva les yeux vers moi, percevant cette fois la tendresse habituelle qui m'était adressée par Ever seulement. Une douce caresse apparue soudainement sur ma joue, provoquant des frissons incontrôlables le long de mon échine. Mes paupières s'abaissèrent par automatisme, submergé par ce touché délicat. « Tu es Maël, c’est ça ? » J'ouvris subitement les yeux à la mention de mon prénom, comme si un éclair venait de me foudroyer de plein fouet. Je sentis des larmes noyer mes prunelles, rendant ma vision flou. Il n'y avait plus de doute. Je savais maintenant. Et ne pouvant retenir cet élan de joie qui me submergeait, j'entourai les épaules d'Ever de mes deux bras, l'étreignant comme si ma vie en dépendait. Des larmes se déversèrent le long de mon visage, m'inquiétant guère de l'allure que je pouvais avoir à cet instant. Je me pinçai les lèvres afin de retenir quelques sanglots de soulagement, laissant que de bref soupir franchir mes lèvres. « Ever... Si tu savais... Si seulement tu savais.... » dis-je péniblement, sentant ma gorge se serrée davantage à chaque mot. Bouleversé, j'enfouis mon visage dans la chevelure maintenant brune d'Ever et tentai de me remettre de mes émotions. J'aurais souhaité ne jamais brisé cette étreinte, ne jamais la laisser me quitter de nouveau...

Après un long moment où je ne parvins pas à prononcer le moindre son et pendant lequel je laissai tout le chagrin que je pus ressentir depuis son départ vers le Capitole se déverser, j'essuyai subtilement les larmes qui tapissaient mon visage avant de me reculer légèrement afin d'observer le nouveau visage d'Ever. Elle n'avait plus les mêmes traits, mais ses yeux demeuraient intacts et ses lèvres aussi. L'une de mes mains balaya ses cheveux foncés, écartant quelques mèches de son visage. « Je n'aurais jamais cru que ce jour arriverait... Je croyais que tu étais vraiment... » Je me mordis la lèvre une nouvelle fois, sentant mon coeur se serré. « Je croyais t'avoir perdu... pour toujours » avouais-je finalement en déglutissant péniblement.
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MessageSujet: Re: won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL   won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL Icon_minitimeSam 7 Jan - 21:44

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Le soleil dardait ses faibles rayons sur le champ où les deux jeunes gens se trouvaient. Il invitait à la joie, au réconfort et chassait même les nuages gris qui avaient fait quelques temps auparavant leur apparition. Tout était propice à de jolies retrouvailles dignes des plus grands films Hollywoodiens. Hélas, la vie ne ressemble pas à ces derniers. Il faut bien qu’il y ait un grain de sable qui vienne se poser sur la pellicule toute neuve. Cette petite chose peut alors provoquer une grande tâche d’ombre alors que le film est projeté sur le grand écran immaculé de blanc. Cette ombre, Ever la connaît aujourd’hui puisque le visage qu’elle a en face d’elle ne lui dit absolument rien. Enfin, un peu quand même mais pas assez pour savoir qui il est. Du moins jusqu’à ce que cette vision du passé arrive. Non, la demoiselle n’était pas médium, juste amnésique. Une amnésie partielle tout comme le stipulait le bracelet qu’elle portait autour de son mince poignet. Doucement après sa vision, elle se laissa aller contre le jeune homme qui la retint par les épaules. Il était là, près d’elle comme ils l’avaient toujours été par le passé. Du moins, c’est ce que ses visions lui faisaient croire. Mais qu’étaient-ils avant ? En couple ? Amis ? Et si elle faisait le mauvais pas alors qu’elle se plongeait dans son regard ? Tout serait sûrement perdu. Cependant, il était le seul qui pouvait lui raconter son passé, le seul qui la connaisse vraiment. Son regard vert était fixé sur le sol, là où leurs genoux se touchaient presque. Une sensation d’être ancrée à quelqu’un, d’être peut-être celle qu’il attendait depuis la fin des Hunger Games.
Lorsque l’adolescente releva la tête, elle croisa le regard inquiet du jeune homme fixé sur elle. Indécise, elle se mordilla la lèvre inférieure, un tic qu’elle devait déjà avoir dans le passé car c’est une des premières choses qu’elle avait fait lorsqu’elle s’était réveillée à l’hôpital du District 13. Puis ses yeux se fermèrent alors que sa main touchait la peau du jeune homme. Il fallait a tout prix qu’elle sache si c’était lui ou pas qu’elle avait vu quelques minutes plus tôt. Si c’était ce garçon qu’elle avait embrassé alors qu’ils étaient encore dans l’innocence de l’enfance.
La prononciation de son prénom sembla le ranimer et, avant qu’elle n’ait pu faire un seul geste, la demoiselle se retrouva dans les bras de Maël. Instinctivement, son corps se raidit bien que cette sensation lui était agréable. Du moins, c’est ce que son corps lui signifiait car sous cette accolade qui était plus un câlin, elle sentit tout son être se liquéfier. L’aimait-elle lorsqu’elle était partie aux Jeux ? Très vite, elle sentit quelque chose couler le long de son cou. Alors, Ever sut qu’il pleurait. Doucement, tendrement, elle essaya de le bercer comme il put. Comme lorsque Nemesis l’avait consolé dans cette grotte humide quelques mois plus tôt. Elle caressa sa nuque, ses cheveux et son dos. Tout ce qui pouvait lui insuffler une petite parcelle de réconfort. Emportée dans son élan de générosité, l’adolescente ne remarqua pas de suite que ses joues aussi étaient mouillées. Puis il parla, péniblement alors elle s’abandonna à son étreinte, oubliant toute retenue. Son masque d’espionne du District 13 l’avait totalement abandonné pour laisser voir une jeune fille brisée par tant de souvenirs.

Ne parle pas. C’est moi, je suis là.


Ces quelques mots lui venaient du fond du cœur. Elle aurait tout donné pour que ses sanglots s’apaisent. Elle serrait sa chemise dans ses poings, ne voulait pas le lâcher. Elle ne voulait pas le laisser dans cet état-là. Il ne devait pas souffrir autant qu’elle avait souffert. Même si son souvenir était encore flou, elle ne le voulait pas. Puis il s’écarta et la jeune fille fut à nouveau blessée par ses yeux rougis. Tremblante, elle leva la main vers lui et caressa sa peau là où les larmes avaient coulé. Elle voulait essuyé sa peine, sa douleur pendant un maximum de temps. Ses lèvres étaient entrouvertes car l’air lui manquait dans les poumons. Cette joie de retrouver quelqu’un qu’elle avait connu par le passé la rendait presque euphorique mais l’on ne percevait de ce sentiment là qu’un faible sourire qui s’étirait sur son si joli visage. Puis il leva la main et vint remettre ses cheveux en place. Fermant les yeux, elle se laissa aller à ce contact qui lui était totalement étranger jusqu’alors. Jamais elle n’avait été aussi proche de quelqu’un. Même pas de Jeremiah. Son cœur battait dans ses tempes et résonnait jusque dans ses oreilles. Elle était abasourdie et en même temps curieuse de savoir qu’elle était leur lien. Elle posa un doigt sur ses lèvres alors qu’il finissait sa dernière réplique. Elle ne voulait pas qu’il s’inquiète pour elle. Elle était vivante c’était tout ce qui importait.

Ever resta longtemps dans cette position à le contempler, un doigt posé sur sa bouche. Elle avait plongé son regard dans le sien comme pour y déceler son passé. On dit que les yeux sont le miroir de l’âme. Hélas, cette âme n’appartient qu’à une seule personne et ne peut contenir les souvenirs d’une autre. Troublée, elle se pinça les lèvres et pris une décision idiote et complètement irréfléchie mais elle voulait agir comme cela et la raisonner reviendrait sûrement à se prendre une gifle de sa part. Alors, doucement, elle se pencha vers lui laissant leur souffle se mêler. Elle approcha ses lèvres des siennes avant de le regarder droit dans les yeux. Puis, penchant la tête sur le côté, elle réunit une parcelle de leur deux corps. Ce baiser était doux, léger mais aussi hésitant. Elle ne fit rien d’autre que cette action là. Enfin, après quelques secondes qui lui parurent une éternité, elle se recula de Maël, les joues rougies par l’acte qu’elle venait de faire et par son idiotie.

J’ai … J’ai perdu la mémoire. Je ne sais pas si j’aurais dû faire ça mais c’est le seul souvenir que j’ai eu lorsque nous sommes arrivés dans ce champ. Je ne sais rien d'autre de qui tu es à par ton nom et les sentiments que j'avais pour toi lorsque nous avions dix ans. Lui avoua-t-elle dans un chuchotement. Elle enleva sa main du visage du jeune homme avant de croiser cette dernière avec l’autre sur ses genoux. La demoiselle baissa les yeux, honteuse. Qu’avait-elle fait ?

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MessageSujet: Re: won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL   won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL Icon_minitimeSam 7 Jan - 23:52

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Tout le désarroi qui s'accumula ces derniers mois, que je retins à l'intérieur de ma personne afin de demeurer fort et courageux, sembla exploser à l'annonce du retour d'Ever. C'était comme si nous avions été séparés pendant des années, qu'elle était partie à la guerre alors que j'étais resté derrière à attendre son retour, sans savoir si je la reverrais un jour. Parfois le désespoir était si grand que je pensais craquer à tout moment. Mais j'étais demeuré suffisamment fort pour contenir toute ma peine et ma frustration. Bien entendu, ma famille se doutait de mon état... Ils savaient tous combien Ever avait été importante pour moi et qu'une perte de plus aurait peut-être raison de ma santé mentale. Alors je ne fus pas étonné de ne plus être en mesure de garder toute émotion à l'intérieur cette fois-ci. Je n'ai jamais pu rien cacher à Ever... Elle avait ce don inconscient de me rendre à fleur de peau, à laisser vivre mes sentiments, même si je les craignais parfois. La sentir si près de mon corps provoquait une telle vague de soulagement que je ne saurais dire si je sanglotais par la douleur passée ou par la joie que sa présence m'emplissait. De sa douceur naturelle, elle me caressa le dos, les cheveux, signe qu'elle était présente pour moi, comme elle l'avait toujours été. « Ne parle pas. C’est moi, je suis là. » Je fermai les paupières, savourant cette étreinte que je n'aurais jamais cru vivre de nouveau. Mon visage demeurais enfui dans son épaule, tentant de contrôler ce trop plein d'émotions qui débordait en moi. Je la sentis peu à peu se détendre entre mes bras - peut-être l'avais-je surpris, n'étant pas quelqu'un de très physique à la base - alors qu'elle répondait à l'accolade. Ce simple geste parvint à me calmer suffisamment, réussissant à voir plus clair et à faire face à son regard. Je pris une grande respiration avant de desserrer mon emprise contre ses frêles épaules. Ainsi, avec un effort qui me sembla presque surhumain, je parvins à prononcer quelques mots. Des mots sincères qui exprimaient toute la crainte que je pus ressentir entre le moment où je la vis mourir dans l'arène et cet instant précis. Autant avais-je espéré la revoir, autant je savais que tout était perdu. Je commençais à peine à me résigner, à accepter sa perte. Il n'y avait rien de plus déchirant que de laisser un être cher partir de la sorte, surtout lorsqu'on est témoin d'un meurtre et qu'on ne peut rien y faire. Il n'y avait aucune justice dans cet assassinat et c'était exactement ce qui rendait le tout encore plus difficile à accepter.

À peine ai-je eu l'opportunité de me prononcer, qu'aussitôt Ever m'arrêta. Son doigt se posa contre mes lèvres, me dictant le silence. Avais-je trop parlé ? Non, ce n'était pas un geste de silence agacé, mais plutôt celui d'une âme brisée par mon propre désarroi. Je pouvais voir dans ses prunelles que mon trouble l'affectait autant, voire peut-être plus. Alors je me tus. Je perpétua cette contemplation mutuelle, n'attendant rien d'autre de la brunette que cette minuscule attention. Je n'anticipais rien, je demeurais inerte, attendant patiemment qu'elle fasse le premier pas. Je ne voulais pas la brusquer... Autant pouvais-je être confus et bouleversé, elle l'était peut-être tout autant. Après un long moment, j'aperçus Ever s'approcher de mon visage, délaissant mes lèvres qui ne bougèrent guère malgré leur libération. Je sentis son souffle contre ma peau, électrisant mes sens. J'ignorais ce qu'elle attendait de moi... Qu'est-ce qu'elle pouvait bien avoir derrière la tête... Nos regards se croisèrent brièvement, très brièvement. Juste avant de sentir ses lèvres se compresser contre les miennes... Paupières closes, je laissai cette douce embrassade m'engloutir, me faire tressaillir. Cet unique baiser réussit à augmenter ma pulsion cardiaque de quelques battements et de faire valser mon esprit un peu plus loin. Je crus que le temps s'était figé dans l'air, ne laissant rien d'autre que ce moment de surprise et de tendresse.

Cependant, avant même que je puisse comprendre ce qui m'arrivait, l'étreinte était déjà terminé. Il me fallut un certain laps de temps avant de rouvrir les yeux et de me rendre compte qu'Ever m'avait... embrassé... Les sourcils légèrement froncés par l'incompréhension, je sentais toujours mon corps bouleversé par cette marque d'affection. Je devais retourner plusieurs années dans le passé afin de me souvenir de la dernière fois qu'elle m'offrit une telle attention. Il y a bien longtemps que je ne m'étais pas senti... aussi proche. « J’ai … J’ai perdu la mémoire. » J'affichai un air confus, la tête légèrement embrouillée par les évènements. Je ne pouvais procéder convenablement cette phrase pour le moment... « Je ne sais pas si j’aurais dû faire ça mais c’est le seul souvenir que j’ai eu lorsque nous sommes arrivés dans ce champ. Je ne sais rien d'autre de qui tu es à par ton nom et les sentiments que j'avais pour toi lorsque nous avions dix ans. » Mes épaules s'affaissèrent. Elle ne se souvenait plus de moi. J'abaissai le regard vers le sol, déconfis. Peut-être ressentait-elle réellement quelque chose, mais la seule raison qui la poussa à m'embrasser était ce souvenir qui lui revint en mémoire... Je ne saurais dire pourquoi, mais la déception me serra le coeur. Comme j'avais espéré, malgré son amnésie, qu'elle se rappelle au moins de mon existence. Je dus me faire violence pour mettre ma déception de côté, car je ne désirais pas l'abandonner alors qu'elle avait besoin de moi. Enfin, je voulais l'aider, je voulais qu'elle se souvienne de toutes ces années passées ensemble. D'un geste délicat, je posai mes mains sur les siennes et observa ensuite son visage rougi. « Je suis bien Maël, le garçon que tu as épousé lorsque tu avais dix ans » confirmais-je en affichant pour la première fois un léger sourire sur mes lèvres. Au fond, je me disais que si elle avait eu ce réflexe, si elle s'était souvenue de mon nom et de ce bref souvenir simplement en me regardant, peut-être pouvait-elle se rappeler davantage si je lui portais main forte. « Nous avons été longtemps amoureux autrefois, nous étions le petit couple de l'école » récitais-je, toujours avec ce petit sourire alors que je me rappelait de cette époque. Mes mains enveloppaient les siennes et je les caressais délicatement afin de lui démontrer que j'étais là et qu'elle n'avait pas avoir honte de son impulsivité. « Mais c'est il y a bien longtemps. Nous sommes restés de bons amis, de très bons amis. Nous étions inséparables pour tout dire. Enfin... jusqu'à ce que... » Mon regard devint soudainement sombre, incapable de poursuivre. J'écartai ces images de ma mémoire et relever les yeux vers Ever. « Ce champ. Nous venions toujours ici. C'était un peu comme notre sanctuaire. » J'avais cru... J'avais cru au départ qu'elle m'emmena ici justement parce qu'elle savait ce que cet endroit signifiait pour nous deux. Mais je me trompais... Repoussant de nouveau cette vilaine déception qui me contractait l'estomac, je souris doucement, mes mains toujours posés sur les siennes.
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MessageSujet: Re: won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL   won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL Icon_minitimeDim 8 Jan - 11:39

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Le vent vint balayer quelques mèches folles de son visage alors que la demoiselle embrassait Maël. Un baiser doux, délicat et qui, pourtant était sincère. Un frisson lui parcourut l’échine alors qu’elle posait ses lèvres sur les siennes. Très vite, elle se laissa emporter et ferma les yeux comme pour savourer cet instant même s’il ne devait durer qu’un cours laps de temps. Très vite lors de ce dernier, la demoiselle se trouva ailleurs, emportée encore dans son passé. Des images fugaces vinrent s’afficher devant ses paupières closes. Leur début d’adolescence, la séparation, une amitié sans bornes. Et parfois, la déception de la demoiselle lorsqu’il en embrassait une autre. Avait-elle encore des sentiments pour l’homme qu’elle avait en face d’elle ? Rien n’était moins sûr.
Lorsqu’ils se séparèrent, elle s’empressa d’éviter son regard, préférant observer ses mains croisées. Tous ces sentiments contradictoires qui remontaient à la surface. La haine, l’amour, l’amitié, la tristesse … Tout cela était trop nouveau pour la demoiselle. Au District 13, on lui avait appris à se taire, à obéir aux ordres et à rester neutre. Seul Jeremiah avait fait craquer son masque et encore, il lui avait fallu du temps. Parfois, même, son cœur battait plus vite lorsqu’il la touchait mais cela n’était pas comparable à ce qu’il venait de se passer à cet instant. Ses lèvres la brûlaient, la démangeaient. Elles étaient engourdies alors que, quelques secondes plus tôt, elles étaient parcourues de chocs électriques dus à la réunion de leurs deux peaux. Hébétée, Ever préféra ne rien dire, attendant qu’il fasse un geste. Qu’il lui cri dessus, qu’il l’insulte ou qu’il recommence. Qu’importe, pourvu qu’il fasse quelque chose pour qu’elle comprenne enfin ce qui lui arrivait aujourd’hui. La jeune fille était perdue dans ses pensées. Elle ne vit donc pas les mains de Maël venir à elle et lui saisirent les siennes. Surprise, elle lui offrit un mouvement de recul avant de secouer la tête et de se reprendre. Ce n’était pas un ennemi, il ne fallait pas qu’elle l’oubli. Il avait été tout pour elle à un moment donné alors elle se devait d’être comme avant, pour lui. Honteuse, les yeux larmoyants, elle releva le visage vers celui qui avait été si important. Lorsqu’il parla, la demoiselle l’écouta et sourit à sa réplique bien qu’il soit tout à fait forcé. En effet, elle ne pouvait nier l’affolement de son cœur lorsqu’il venait la toucher comme à cet instant-là. En attendant, les images qu’elle avait eues étaient bien vraies. Ils avaient été ensemble puis s’étaient séparés avant de mener leur vie chacun de leur côté. Tout comme lui, elle sentit ses épaules se relâcher et un éclair de tristesse traversa ses yeux verts. Son cœur battait bel et bien pour quelqu’un qui ne l’aimait plus …
Elle allait entreprendre sa réponse qu’il la coupa net dans son élan. La bouche entrouverte et sa respiration bloquée, elle le laissa lui retourner le couteau dans la plaie. Son cerveau, son cœur, ses sensations … Tout en elle la trompait pour la faire aimer une personne qui ne l’aimait plus. Petit à petit qu’il lui parlait, la mémoire lui revenait. Certes, cette dernière était floue et incomplète mais leur lien d’avant se découvrait au fur et à mesure.

C’était autrefois alors. Lui répondit-elle avec une tristesse qu’elle n’essayait même pas de cacher. Je pensais que c’était encore présent lorsque je suis partie tu sais où. Mon cœur m’a trompé alors … Et elle termina sa phrase d’un rire cristallin légèrement forcé. Tout ce qu’elle avait imaginé venait de se briser sous la révélation de Maël. Tous ces espoirs s’étaient envolés et cela se voyait sur les traits de son visage. Elle essayait, en vain, de se reconstruire un masque de neutralité comme elle savait si bien le faire mais, face à lui, Ever avait perdu tous ses moyens.
Puis ses pouces caressèrent les mains de la demoiselle. Il parla mais elle ne l’écouta déjà plus. Une larme tomba sur leurs membres liés. Une petite goutte d’eau qui signifiait tant de rancœurs et de regrets. La demoiselle regarda autour d’eux, comme pour ancrer ce paysage dans son esprit embrouillé. Alors comme cela, ce dernier était leur sanctuaire ? Voilà sûrement pourquoi son instinct l’avait guidée ici. Elle se laissa aller et dénoua leur main d’un geste tendre avant de se laisser tomber en arrière, regardant les nuages dans le ciel. Tant pis si le sol était glacé et si le temps n’était pas propice à ce genre de choses. Un frisson la secoua alors que son dos se posait sur la terre froide. Elle regarda les nuages et ferma les yeux. Elle avait besoin de se concentrer pour être franche et honnête avec lui. La jeune fille lui devait bien ça.

Je ne sais pas ce que représentait ce champ avant que tu me le dises. Je savais juste que je devais y aller tout comme mon cœur m’a dicté de t’embrasser. J’ai des souvenirs fugaces de nous deux et … Et il me semble que je t’aimais encore lorsque je suis partie pour les Hunger Games car ici, la jeune fille leva la main pour la poser sur son cœur, j’ai ressenti de la jalousie, de l’amour et de la haine. Pour ces quelques filles que tu as embrassées après moi. Quand j’ai posé mes lèvres aux tiennes, je ne sais pas ce qu’il s’est passé. J’ai eu comme un grand choc électrique qui m’a parcouru de part en part. Je ne devrais peut-être pas te dire tout cela car pour toi ça fait sûrement parti du passé. Mais il fallait que je m’exprime. Tant pis si je te fais fuir. Ça fait quatre mois voir plus que je vis dans le noir, me laissant aller par mon instinct. Je saurais y revenir si tu décides de t’en aller. La voix d’Ever se brisa à la fin de sa réplique alors que des larmes venaient mouiller ses joues et son cou lors de leur route pour rejoindre le sol. C’était si nouveau pour elle cette sensation de tristesse. Était-elle si émotive avant ? Levant un bras, elle s’essuya les yeux et attendit dans un silence pesant son départ ou sa réponse.

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MessageSujet: Re: won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL   won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL Icon_minitimeDim 8 Jan - 20:03

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Oui, autrefois, je ressentais quelque chose de plus fort pour Ever. En fait, notre relation entière avait débuté ainsi. Alors que je n'étais qu'un enfant, je croyais pertinemment qu'elle était la femme de ma vie et que nous allions passer le reste de nos jours l'un avec l'autre, amoureux. Mais avais-je vraiment pu être amoureux à un si jeune âge ? Comment pouvais-je être certain de mon avenir alors que je n'avais même pas encore franchi la barre des dix ans ? Ce n'était qu'une amourette de jeunesse, me disais-je. J'avais réalisé avec le temps que l'amitié entre nous deux était beaucoup plus fort et il aurait été mal de perpétuer une relation simplement par habitude. Enfin, je croyais que notre séparation - même si pour moi elle n'en était pas une - s'était fait de manière naturelle, sans blessure, sans rancune. Je savais malgré tout que nous allions rester ensemble peu importe ce que l'avenir nous réservait, mais seulement en amis, rien de plus. Alors pouvais-je vraiment m'en vouloir de ne jamais avoir reconsidérer notre amitié ? Car pour moi notre amitié était inébranlable et nous avions définitivement trouver notre place l'un avec l'autre. Peut-être m'avais-je trompé... J'étais nul pour décortiquer les sentiments d'autrui, surtout les femmes. Au moins, avec Ever, tout était clair. Mais lorsqu'elle m'embrassa, après toutes ces années à n'être rien d'autre que des amis platoniques, je me surpris à m'interroger. Tout d'abord sur les intentions de la brunette à mon égard. Dans mon esprit, comme elle l'avait mentionné, son geste avait été poussé par un souvenir commun qui datait d'il y a quelques années déjà. Et comme Ever avait perdu la mémoire, je tentai de lui divulguer où notre relation en était aujourd'hui. Enfin, lorsque nos chemins se divisèrent plutôt... Je ne pensais pas mal agir, je ne relatais que les faits. Mais je voyais bien dans ses yeux... À chaque phrase que je prononçai, alors que dans ma tête il s'agissait de doux souvenirs, je voyais la tristesse s'installer peu à peu sur le visage de mon interlocutrice. Je devins soudainement alarmer. L'avais-je blessé ? Mes mains contre les siennes se compressèrent un peu plus, comme si je désirais qu'elle me transmette tout son désarroi afin qu'elle ne souffre plus. Je ne pouvais supporter de voir ces claires prunelles s'emplir de larmes, surtout lorsque j'avais le pressentiment qu'il s'agissait de ma faute. Mon regard s'adoucit, mon sourire s'affaissa, laissant transparaître mon inquiétude. « J'ai... J'ai dis quelque chose de mal ? » murmurais-je doucement d'une voix consciencieuse. Je détestais cette impression... L'impression d'être maladroit, de faire souffrir alors que mon but premier était de réconforter. « C’était autrefois alors. » Mes sourcils se froncèrent par l'incompréhension. Je percevais de la tristesse dans sa voix, de la lourdeur qui me pesait directement le coeur. Je retins mon souffle, comme si j'attendais la suite avec appréhension. Pour l'instant, je ne parvenais pas à décortiquer les sentiments d'Ever, mais je savais que le tout allait bientôt s'éclaircir. « Je pensais que c’était encore présent lorsque je suis partie tu sais où. Mon cœur m’a trompé alors … »

Une pierre sembla me tomber directement sur la tête. Jamais je n'aurais pu m'attendre à une telle révélation. Alors elle se souvenait ? La mémoire lui avait enfin fait voir ce que nous étions dans le passé ? Peut-être aurais-je pu me réjouir de cette constatation, mais au contraire, je me sentis étrangement... bouleversé. Ever venait de me révéler qu'elle était toujours amoureuse de moi lorsqu'elle quitta le district pour s'aventurer dans l'arène des Hunger Games. Je me sentais stupide, déboussolé par ses dires. Mes yeux effarés tentant de trouver les siens, en vain... Son petit rire se répercuta en moi comme de petites lames qui vinrent égratigner mon coeur. « Ever... Je.. » débutais-je, mais j'ignorais quoi dire pour la réconforter. Car je n'avais aucune excuse... Je n'avais rien vu, je ne m'étais douté d'absolument rien. J'avais été si aveugle ? Je m'en voulais de ne pas avoir vu ses sentiments alors que je vivais de mon côté dans l'insouciance. Lui faire du mal m'emplissait d'une haine infinie envers moi-même. Et je ne pus rien faire pour retenir ses mains de glisser hors des miennes. D'un air déconfis, je les observai me déserter, sentant une barrière soudainement s'élever entre nous. Peut-être n'étais-je qu'une vilaine impression, mais, tout comme ses mains, je sentais qu'Ever me glissait entre les doigts. Cette dernière s'allongea alors sur le sol froid, perdant ainsi tout contact visuel. Pour ma part, je demeurai immobile, les mains solitaires, le coeur en panique. « Je ne sais pas ce que représentait ce champ avant que tu me le dises. Je savais juste que je devais y aller tout comme mon cœur m’a dicté de t’embrasser. J’ai des souvenirs fugaces de nous deux et … Et il me semble que je t’aimais encore lorsque je suis partie pour les Hunger Games car ici, j’ai ressenti de la jalousie, de l’amour et de la haine. Pour ces quelques filles que tu as embrassées après moi. Quand j’ai posé mes lèvres aux tiennes, je ne sais pas ce qu’il s’est passé. J’ai eu comme un grand choc électrique qui m’a parcouru de part en part. Je ne devrais peut-être pas te dire tout cela car pour toi ça fait sûrement parti du passé. Mais il fallait que je m’exprime. Tant pis si je te fais fuir. Ça fait quatre mois voir plus que je vis dans le noir, me laissant aller par mon instinct. Je saurais y revenir si tu décides de t’en aller. » J'écoutai chaque mot avec grande attention. Et plus elle parlait, plus je m'en voulais. Je n'avais jamais rien vu de tout ça... Je ne m'étais jamais douté que lorsque je parlais des filles qui pouvaient potentiellement m'intéresser - même si elles étaient rares -, mes dires pouvaient affecter autant Ever. Elle était ma confidente, alors jamais je ne me suis interrogé.

Honteux, je fermai les paupières et tentai de reprendre mes esprits. Poussé par une envie de réconfort alors que je me sentais aussi impuissant qu'une victime du Capitole, je m'allongeai doucement aux côtés d'Ever, lui laissant toutefois son espace personnel. J'observai à mon tour le ciel étonnement clair parcouru de temps à autres par des nuages aux formes différentes. Je tentais de remettre un peu mes idées en place, car ses révélations faisaient fleurir des interrogations sur moi-même également. « Je l'ignorais. Je... » Déterminé à être honnête avec elle, je pris une grande inspiration et la regarda de profil, comme ses nombreuses fois où nous nous étendions dans l'herbes. « Je t'avouerais que je ne me suis jamais douter de rien. Je pensais... Je croyais que dès l'instant où nous nous sommes quittés, tout était clair entre nous. Mais je crois que moi aussi je me trompais. » Je fronçai subtilement les sourcils, ne sachant pas moi-même où je voulais en venir. « Je sais toutefois que de te revoir, malgré ce changement d'apparence, m'apporte une joie infinie, une joie que tu ne pourrais te douter. J'ai eu le coeur brisé lorsque j'ai dû te laisser partir... Jamais je n'ai autant peur de perdre quelqu'un. J'aurais voulu pouvoir te protéger, y aller à ta place. Mais je n'ai rien pu faire... Et... Je sais aussi que de t'embrasser... J'ai ressenti... J'ai eu les mêmes frissons que... » Je ne savais plus où j'en étais. J'ignorais même si mes paroles faisaient le moindre sens, s'ils apaisaient Ever ou s'ils, au contraire, ne faisaient qu'enfoncer le couteau un peu plus profondément dans la plaie. Retournant mon regard vers les cieux, je laissai échapper un long soupir d'entre mes lèvres, de plus en plus confus.
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MessageSujet: Re: won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL   won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL Icon_minitimeDim 8 Jan - 21:28

won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL Tumblr_lxaw10ygc51r9zdwao2_500

De là où elle se trouvait, la demoiselle pouvait entendre l’air environnement. Elle était attentive à tout ce qui se passait aux alentours. Le bruissement de l’herbe, le froissement des vêtements de Maël lorsqu’il bougeait ou même des cris au loin. Son ouïe n’est pas sur développée. C’est juste qu’elle a gardé en elle son instinct de chasseuse. Son souffle était calme, elle essayait de calmer les battements de son cœur et de réussir à reprendre le contrôle de ses pensées, de son corps. Le sol inégal qui lui faisait mal au dos lui montrait combien la vie peut être dure. Et pourtant, étrangement, la demoiselle se sentait apaisée alors qu’elle venait de finir sa tirade. Quelques minutes auparavant, Maël l’épaulait, était heureux de la revoir et à cause de sa mémoire défaillante, elle avait eu le besoin de tout lui révéler. La petite Ever bien naïve avait refait surface. La demoiselle aurait très bien pu garder cela pour elle, attendant de vraiment savoir ce qu’ils étaient par la passé mais la curiosité et l’envie l’en avaient empêché. Voilà pourquoi elle s’était d’un seul coup éloigné de lui. Pour ne plus voir son regard compatissant, pour éviter à nouveau de laisser libre court à ses larmes. La course des nuages dans le ciel la captiva grandement. D’un geste rageur, elle essuya ses larmes et tenta de remettre son masque de neutralité en place. Elle avait été trop loin en lui révélant tout ceci. Et pourtant, il fallait qu’elle crache le morceau une bonne fois pour tout. L’ancienne adolescente qu’elle était refaisait peu à peu surface. Là, elle avait envie de redevenir blonde, de ravoir son ancien visage et, par-dessus tout, de retrouver son passé ignorant où elle était encore une fille timide et où elle cachait ses sentiments pour Maël. Mais voilà, les Hunger Games l’avaient fait grandir plus que de raison. Aujourd’hui, elle avait appris que les secrets, s’ils n’étaient pas dits, pouvaient être emportés avec la mort prématurée de son propriétaire. Voilà pourquoi elle s’appliqua à détacher chaque mot avec soin. Elle parlait sans s’arrêter, oubliant parfois de reprendre son souffle. C’était saccadé mais ces mots lui venaient du fond du cœur. Un adieu à une ancienne vie, du moins, c’est ce qu’elle espérait. Tout se mélangeait dans sa tête. Des images affluaient, des paroles, des bribes de conversations. Immédiatement, elle se prit la tête dans les mains mais rien n’y fit, ça continuait. Elle essaya de se calmer, d’ancrer ses doigts dans le sol pour éviter que la Terre ne bouge mais l’apesanteur était trop oppressante. Elle se sentait une nouvelle fois dériver. Le passé la rattrapait. Elle serra la mâchoire, ferma fort les yeux et se prépara au pire.

Ever, je dois te présenter quelqu’un !
La jeune fille se retourna. Elle avait alors quatorze ans et tout semblait lui sourire. Son père avait trouvé du travail chez un agriculteur, sa mère était radieuse et Lizzie vivait sa vie. Alors la demoiselle voulait en faire autant. Tous sourires, elle se retourna vers Maël. Il était là, juste devant mais accompagné d’une jolie créature. Cachant fortement sa déception, la blondinette préféra saluer l’inconnue d’un ton jovial et faire comme si de rien n’était. Après tout, les histoires d’amour commencent à cet âge-là et maintenant qu’ils n’étaient plus ensemble, le jeune homme avait le droit de faire sa vie comme tout le monde. Alors elle se montra heureuse pour lui, riant aux blagues de cette fille dont elle avait déjà oublié le prénom. Faisant la meilleure amie parfaite pour Maël alors qu’elle aurait aimé être plus. Etre à la place de l’inconnue et pouvoir l’embrasser avec sérieux pas comme lorsqu’ils avaient dix ans.
Puis, tout redevint flou. Au départ, la jeune fille croyait qu’elle pleurait mais non, ses joues étaient sèches. Le couple s’effaça et laissa la place au néant avant que le ciel ne vienne s’afficher devant ses yeux. La vision venait de se terminer et Ever n’en éprouva que du regret. Cette dernière aurait aimé pouvoir en voir plus afin de creuser plus encore dans son passé qui se révélait au fur et à mesure des personnes avec qui elle parlait.

Doucement, elle tourna la tête sur le côté pour voir que son ami était présent. Elle le détailla alors qu’il contemplait le ciel. Son profil était resté le même et elle aurait pu le reconnaître si sa mémoire ne lui avait pas fait défaut. Il était resté lui-même. Et c’est ce qui lui fit le plus plaisir et lui arracha un léger sourire. Puis elle s’arracha à ce spectacle avant de regarder à nouveau la galaxie qui s’étendait au-dessus d’eux. Tout semblait si grand là-haut. Y avait-il d’autres peuples vivants là-dedans qui vivaient la même chose qu’eux ? Elle fut arrêtée net dans ses réflexions par les paroles de Maël qu’elle écouta attentivement.

Tu ne t’es jamais douté de rien parce que je te le cachais. Tu avais l’air si bien et si heureux que je ne voulais pas gâcher ton plaisir. Tu me voyais dans le rôle de meilleure amie, je m’acquittais de cette tâche.

Il devait avoir une explication. C’était la moindre des choses que la brunette pouvait faire pour lui après cette grande séparation. Quatre mois qu’elle était revenue vivante, si l’on peut dire, des Jeux. Quatre mois qu’il pleurait sa perte. Ses autres paroles lui firent froncer les sourcils. Ses répliques n’avaient ni queue ni tête. S’il avait eu des frissons lorsqu’elle l’avait embrassé cela voulait-il dire qu’il avait des sentiments enfouis en lui ? Ou bien était-ce autre chose ? Intriguée, la demoiselle se tourna et s’appuya sur l’un de ses coudes, le regardant alors qu’il s’était à nouveau retourné vers le plafond de l’univers.

Je n’arrive pas à te suivre Maël. Je ne comprends pas ce que tu me dis. Je ne sais pas si c’est parce que je suis ailleurs ou si c’est toi-même qui t’embrouille.

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MessageSujet: Re: won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL   won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL Icon_minitimeMer 11 Jan - 16:36

won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL Tumblr18

Nos retrouvailles ne se déroulaient pas comme je l'aurais imaginé au départ. Enfin, jamais je n'aurais cru qu'un jour il serait possible de prendre Ever dans mes bras une nouvelle fois, mais dans mes plus profonds désirs, je n'imaginais pas cette scène ainsi. Je croyais que de la revoir serait un feu d'artifice, une joie mutuelle qui nous réunirait et nous ferait rire, pleurer, à l'unisson. Mais les choses étaient beaucoup plus compliquées. Tout d'abord, parce qu'Ever avait changé d'apparence, m'empêchant de la reconnaître par un simple regard. Il fallut que je creuse dans mes souvenirs pour m'apercevoir que son pendentif appartenait bel et bien à mon amie d'enfance. Sans ça, jamais je ne l'aurais remarqué, jamais je n'aurais pu la retrouver. Ensuite, Ever avait subit un traumatisme qui altérait sa mémoire. Au départ, elle ne pouvait se souvenir de moi avec certitude, n'ayant que des brides de scènes qui lui revenaient en tête. Mais finalement, peut-être que ma présence lui permettait de se rappeler davantage de notre vie passée... Je savais que cette amnésie n'était nullement de sa faute, que jamais elle n'aurait espéré oublié tous les gens qui l'avait aimé, mais, sans le vouloir, cela nous empêchait de vivre pleinement nos retrouvailles. Et finalement, il y avait eu ce baiser. Cette déclaration dont j'ignorais totalement l'existence. C'était comme si je découvrais un secret qui m'aurait été caché dès la naissance, un secret qui modifiait ma perception des choses. Je regardais alors en arrière, dans mes souvenirs, et tout sembla faire quelque peu de sens. Je me rappelais cette fois où j'avais présenté à Ever l'une de mes copines. Je n'étais pas amoureux, loin de là, mais j'appréciais bien cette fille, elle me faisait rire, elle me faisait sentir important. Maintenant que j'y repensais, la réaction d'Ever ne me laissait aucun doute. Sa manière de se pincer la lèvre, de froncer les sourcils, de répondre de manière un peu plus dur qu'à l'habitude. Je n'avais rien remarqué à l'époque, car elle avait été des plus subtiles, il aurait fallu que je l'observe plus longuement pour m'apercevoir de sa réelle réaction. Je n'ai jamais été très observateur, donc je devrais pas m'en vouloir de ne pas avoir fait attention à ces petits signes de mécontentement, mais je ne pouvais m'empêcher de me sentir stupide.

« Tu ne t’es jamais douté de rien parce que je te le cachais. Tu avais l’air si bien et si heureux que je ne voulais pas gâcher ton plaisir. Tu me voyais dans le rôle de meilleure amie, je m’acquittais de cette tâche. » Un sourire me traversa les lèvres pour ensuite laisser place à un air perplexe. Je n'aurais jamais cru lui imposer aucun rôle... Ce n'était pas ce que je désirais. Mais je pouvais comprendre qu'elle ne voulait pas gâcher ce que nous avions entre nous en me révélant ses réels sentiments. Ce n'avait certainement pas été facile pour elle de me voir me pavaner avec des filles alors qu'elle souhaitait être à leur place. Peut-être avais-je tord, mais je ressentis soudainement des remords. Car je lui avais fait mal s'en même le savoir... Car en y repensant, peut-être m'avait-elle caché ses sentiments, mais je la connaissais si bien que j'aurais pu m'en rendre compte si j'avais pris la peine de m'y attarder. Une part de moi aurait désirer vivre dans l'ignorance. Mais d'un autre côté, je ne pouvais supporter d'ignorer ce qui se présentait à moi... D'un air désolé, j'observai le visage d'Ever qui m'était étranger, à l'exception de ses yeux. « Je suis désolé... Je n'ai jamais voulu te faire de mal » dis-je lourdement. Ce qui était la vérité. Et pourtant je savais que ces mots n'arrangeraient rien. Je savais que ces remords que je ressentais n'allaient que me gruger de l'intérieur. Mais comment pouvais-je faire autrement que m'en vouloir ? Je n'y parvenais pas... Surtout lorsque je songe à tout le malheur qu'Ever du traverser depuis son départ aux Jeux.

Malgré tout, je savais une chose. Je savais pertinemment que sa présence m'était bénéfique, que de la revoir après tous ces mois à me morfondre sur sa mort m'apportait plus de réconfort que n'importe quoi d'autre sur cette terre. Et je savais aussi, malgré ma surprise, que son baiser provoqua quelque chose en moi... Cependant, je ne pouvais mettre le doigt sur quoi. Était-ce seulement la joie de la revoir qui bouleversait mon corps en entier ? Ou était-ce au contraire des sentiments refoulés qui refaisaient surface ? Je ne saurais dire. Et je ne parvenais pas à m'exprimer convenablement... « Je n’arrive pas à te suivre Maël. » Moi non plus d'ailleurs ! « Je ne comprends pas ce que tu me dis. Je ne sais pas si c’est parce que je suis ailleurs ou si c’est toi-même qui t’embrouille. » C'était une bonne question. Je ne pus m'empêcher d'émettre un petit rictus de confusion, alors que j'ignorais moi-même ce que je voulais dire. « Un peu des deux, peut-être » répondis-je d'un ton vague. Parvenant finalement à croiser le regard interrogateur d'Ever, je me permis de réfléchir un petit moment. Je me soulevai légèrement sur moi-même afin de m'accouder dans l'herbe, tout comme elle. « Tout est si précipité... J'ai tant de questions qui tardent d'être répondu, j'ai tant de joie et de confusion qui s'accumule en moi que je ne sais plus comment l'exprimer. J'ignore ce que tout ça signifie, mais... tout ce que je souhaite, tout ce que j'espère c'est d'être près de toi. » Ce qui était la vérité. Peu importe la nature de notre relation, ce qui peut nous attendre dans le futur, je ne peux envisager ma vie ailleurs que près d'Ever. Car elle est mon premier amour, elle est ma meilleure amie, elle est trop précieuse pour moi. J'aimerais que jamais elle ne parte, qu'elle reste avec moi, sur ce champ, jusqu'à ce qu'on devienne vieux. Je veux oublier Panem, le Capitole et tout ce qui l'entoure, je veux simplement être heureux pour une fois.


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MessageSujet: Re: won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL   won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL Icon_minitimeSam 14 Jan - 18:52

won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL Tumblr_lxaw10ygc51r9zdwao2_500

Le temps semblait passer à une vitesse grand V. Déjà, le soleil devenait orangé alors que la nuit tombait doucement. Il faut dire qu’en hiver, les journées sont courtes. Mais, pour moi, pas question de partir avant d’avoir éclairci les moindres détails de mon passé. Du moins ceux que Maël pouvaient m’apporter. Je regardais les nuages défiler alors que j’étais allongée sur le dos. Je le sentais à mes côtés et mon corps n’avait alors qu’une envie, aller se blottir contre le sien. Serrant la mâchoire, j’essayais de reprendre le dessus face aux ordres donnés par mon cerveau. Il me l’avait très clairement indiqué, tout ceci était du passé. Mes sentiments n’y changeront rien. Alors je lui ai répondu le plus sincèrement possible afin qu’il comprenne ce qu’il s’est passé bien avant que je me retrouve aux Jeux. Cette méfiance envers les autres filles qui le côtoyaient, cette jalousie que j’enfermais à double tour au plus profond de mon cœur. Toutes ces choses que j’avais gardées secrètes jusqu’alors avaient franchi mes lèvres et je ne pouvais les retenir. Pour redevenir cette fille que j’étais avant, il fallait que la vérité s’échappe. Peu importe les conséquences tant que tout était dévoilé cartes sur table.
Puis je me suis tournée vers lui pour le détailler, gravé ses traits dans ma mémoire en espérant ne plus jamais l’oublier. Lui et ses expressions, lui et sa voix. Il fallait que je me jure de ne plus jamais l’oublier car le mal que j’ai dû lui faire avait dû être grand et insurmontable. Il avait perdu sa meilleure amie et voici que je réapparais comme une fleur. Essayant d’effacer un passé bien ancré dans les mémoires, dans la sienne en tout cas. Un sourire traversa alors son visage lorsque mes paroles arrivèrent à ses oreilles ce qui en afficha un sur mon visage. Le voir sourire était tout ce qui m’importait après ce que je venais de lui dire. Puis son front se plissa de ride et immédiatement, je tendis ma main valide pour lui toucher le visage afin de lui montrer que j’étais là et qu’il ne m’avait pas blessé. Mais avant que cette dernière n’arrive à sa joue, il se mit à parler. Alors, je la laissai retomber sur la terre ferme, secouant la tête et laissant échapper un soupir d’agacement.

Tu sais quoi, c’est du passé. N’en parlons plus. Et puis … Tant pis si j’éprouve ça pour toi. J’ai pu vivre avec jusqu’à aujourd’hui, je peux continuer. Tu ne m’as fait aucun mal Maël. Tu as vécu ta vie, rien de plus.

Je lui ai adressé un sourire que j’espérais le plus réconfortant possible. Peut-être avais-je souffert dans le passé mais je ne m’en souvenais plus et il était sûrement temps de passer à autre chose. Même si mon cœur battait encore la chamade quand je le regardai, je devais apprendre à oublier ces signes trompeurs et à me tourner vers l’avenir. Ce futur froid et inquiétant qui me fit frissonner rien qu’en l’évoquant. Puis il se mit dans la même position que celle où j’étais. Je pouvais plonger mon regard dans le sien et me laisser envoûter par sa chaleur. Le souffle court, j’ai préféré fermer les yeux et détourner le visage pour ne pas me laisser emporter une nouvelle fois. Si je me laissais aller, il pourrait avoir peur. Cette envie, je devais la surmonter.
Avalant avec difficulté ma salive, je me suis relevée pour éviter de le regarder. J’ai rapproché mes genoux de ma poitrine avant de poser mon menton dessus et de les enlacer avec mes bras. Assise dans cette position, j’ai regardé le couvert des arbres au loin. Bientôt, je devrais repartir dans ce District froid où mon devoir reprendrait.

Je ne dis pas non pour répondre à tes questions mais le temps nous est compté. Je ne vis plus au District 10. Pour arriver ici, j’ai dû traverser des kilomètres de forêt et, ce soir, je vais devoir repartir. Je ne sais pas si je pourrais revenir de sitôt car j’ai des ordres qui me sont données et ils m’envoient faire des choses qui peuvent me coûter la vie.

Je ne voulais pas trop en dire. Déglutissant avec peine, j’ai posé deux doigts sur mes yeux avant de reprendre mon calme. La colère, la tristesse étaient en train de prendre le dessus sur mon calme. Il ne fallait pas que je me laisse aller sous peine de trop en dire et de le blesser à nouveau.


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MessageSujet: Re: won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL   won't you cure my tragedy ? ▬ EVER&MAËL Icon_minitimeDim 15 Jan - 3:14

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Ma tête était submergée par un surplus de questions qui se succédaient les unes à la suite des autres. J'aurais bien aimé pouvoir m'arrêter un instant et réfléchir convenablement à tout ce qui se passait, mais en même temps je désirais savourer chaque seconde de ce moment. Car la vie m'avait appris que rien n'était éternel, tout était éphémère. Tout ce dont je pouvais divulguer à Ever comme justification de mon comportement n'était qu'un ramassis de souhaits qui ont toujours été présents au bout du compte. J'ai toujours désiré tout partager avec elle, vivre longtemps à ses côtés, ne jamais se perdre de vue. Cependant, maintenant que je savais que les sentiments de la jeune femme à mon égard n’étaient pas ce que j'imaginais au départ, je doutais de quelques aspects de mes souhaits. Et je refusais. Je refusais de laisser cette révélation changer notre relation, car elle était bien trop précieuse à mes yeux. Sans elle, je perdais la raison, je perdais tout repère. Mais pouvais-je faire comme si rien n’était même si je savais qu'Ever avait des sentiments amoureux à mon égard ? Pourrais-je m'engager de nouveau avec une autre femme sans avoir la crainte de blesser ma meilleure amie ? Logiquement, ma vision des choses ne devraient pas être affectée, elle demeurait mon amie, mais je ne pouvais m'empêcher de penser à ce qu'elle a pu vivre autrefois... « Tu sais quoi, c’est du passé. N’en parlons plus. Et puis … Tant pis si j’éprouve ça pour toi. J’ai pu vivre avec jusqu’à aujourd’hui, je peux continuer. » En avais-je le courage ? Pouvais-je tout simplement ignorer mes peurs et continuer ma vie ? Peut-être que oui, peut-être que non. Pour l'instant, je pouvais seulement lui offrir mon silence, ne plus en parler, comme elle avait émis le désir. Enfin peut-être que d'y réfléchir seul serait bénéfique... Mais qu'elle vive avec ce mal ? Elle était parvenue à le faire autrefois, mais combien de temps pourra-t-elle ? « Tu ne m’as fait aucun mal Maël. Tu as vécu ta vie, rien de plus. » Ce qui n'était pas faux. Apercevant un sourire naître sur les lèvres de mon interlocutrice, mon visage se détendit enfin. Ever avait ce don tout particulier de me calmer par un simple regard, un simple sourire. Elle me transmettait une quiétude propre à elle qui m'évitait de perdre la tête. Je m'étais tant ennuyé de cette paix d'esprit. Je ne saurais dire exactement quand était la dernière fois que je pus me sentir aussi serein, mais je savais que c'était avec Ever.

Je me permis alors de mettre de côté quelques informations troublantes dans un coin de mon esprit. J'y verrais plus tard. Pour le moment, je me concentrais davantage sur la présence de l'adolescente qui avait toujours été importante pour moi. L'air frais de l'hiver me pinçais légèrement les joues alors que le soleil s'enfonçait un peu plus dans la terre. Nous pouvions voir au loin ses rayons colorer le ciel d'une teinte orangée, presque rouge, alors qu'il laissera bientôt place à la nuit. Malgré ce spectacle qui s'offrait à nous, mon regard ne se détourna jamais d'Ever. Cette dernière, toutefois détourna brièvement les yeux, mais je n'en fis aucune interprétation, tout simplement bien. C'était avant qu'elle ne reprenne la parole, me laissant cette fois au prise d'un désespoir nouveau.... « Je ne dis pas non pour répondre à tes questions mais le temps nous est compté. Je ne vis plus au District 10. Pour arriver ici, j’ai dû traverser des kilomètres de forêt et, ce soir, je vais devoir repartir. Je ne sais pas si je pourrais revenir de sitôt car j’ai des ordres qui me sont données et ils m’envoient faire des choses qui peuvent me coûter la vie. » À cette déclaration, je me redressai sur moi-même, tout comme elle avait fait une petite minute plus tôt, et la toisa d'un air paniqué. Ça voulait dire qu'elle ne restait pas ? Qu'elle n'habitait plus au dix ? Mais quant était-il de sa famille, de sa vie ici ? Elle n'en avait plus... C'était du passé, un passé qu'elle ne se souvenait même plus d'ailleurs. Mon coeur s'était soudainement alourdi, comme si je venais d'apprendre un nouveau départ vers les Jeux. « Si tôt ? Tu ne peux pas rester quelques jours au moins ? » demandais-je sans grand espoir. Je ne voulais pas lui mettre davantage de pression sur les épaules - déjà qu'elle avait dû courir des kilomètres pour arriver jusqu'ici. Et le fait qu'elle ne pouvait revenir de sitôt, comme elle l'avait mentionné, me retournait l'estomac... Et quelles étaient ces choses qu'elle devait accomplir ? Qui lui demandait de risquer sa vie ? Était-elle devenue une rebelle ? Je craignais le pire. Il nous restait si peu de temps alors que des millier de questions sans réponses fleurissaient dans mon esprit. Mon regard s'abaissa vers le sol gelé alors que je tentais de camoufler ma déception, ma tristesse de devoir la laisser partir si prématurément. « Quand vas-tu pouvoir revenir ? » Ma voix était basse, lourde. Je craignais même de connaître la réponse... Mais je voulais savoir si je pouvais espérer une visite d'ici une semaine, un mois ou dans l'année... À cette simple pensée, je sentis mon coeur se serrer, mes paupières se fermant afin de contenir cette appréhension. Je venais tout juste de retrouver ma meilleure amie, un baume venait tout juste de panser mes blessures causés par sa perte. Et quelques minutes après, je devais subir un autre deuil, me retrouvant de nouveau seul avec ma misère et mon inquiétude.
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