Améthyste Jolene Kingsley

❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞

about games and relative.

➺ TA MORT TU LA VOIS COMMENT ?

Comment je vois ma mort ? Dans longtemps, dans très longtemps. J’ai peur de mourir, j’ai peur de ce qu’il y a après et j’ai peur de ne pas avoir assez de temps pour ne pas tout faire. Je veux être heureuse, je veux vivre dans un endroit paisible et en paix. Je veux fonder une famille, je veux que Dolce soit à mes côtés jusqu’à mon dernier souffle, je veux voir mes enfants grandir. Alors ma mort, je la vois dans des dizaines d’années. Je crois que j’aimerais être avec Dolce. On serait toutes les deux vieilles, on aurait tout vu, tout vécu et main dans la main on irait dans cet endroit où on s’est rencontré pour la première fois, on fermerait les yeux et on se laisserait emporter par le vent. Ce serait une belle mort.

➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?

Pour mon père, pour mes amis, pour les enfants dont je m’occupe, pour Dolce, pour beaucoup de personnes. Pas pour de l’argent, pour une victoire ou autre. Ce genre de choses, les récompenses, ne m’intéressent pas. Mais pour les gens que j’aime, je serais prête à me sacrifier corps et âme pour être sûre qu’ils seront sains et saufs. J’ai peur de la mort, c’est une chose qui m’effraie mais je n’hésiterais pas à courir droit vers elle si cela pouvait sauver ma famille. C’est ce qu’on appelle l’humanité.

➺ QUEL PETIT PLUS T'AIDE DANS LA VIE (OU JEUX) ?

connaissance en médecine ➺
Mon père étant chercheur et ma mère ayant été docteure, j’ai baigné dans le monde de la médecine depuis que je suis toute petite. Ils m’ont formée à ce métier, je sais reconnaître presque tous les symptômes, je sais soigner et je m’occupe d’enfants. Je pense donc avoir toutes les connaissances nécessaires en médecine pour me soigner si je devais participer aux jeux.
connaissance des plantes ➺
De même, étant petite, mon père m’emmenait avec lui voir des apothicaires ou cueillir des plantes curatives. Il m’a aussi apprise à reconnaître les mauvaises plantes, celles qui tuent en quelques minutes.
Mes connaissances sont ce qui pourraient me sauver car je n’ai aucune expérience en combat, je n’ai pas de force et je suis loin d’être une guerrière.

➺ AS-TU DES PROCHES QUI ONT PARTICIPÉ AUX JEUX ?

C’était il y a deux ans. Après la mort de ma mère, j’avais pris le relais et m’occupais des enfants malades du district VI qui n’avaient, la plupart du temps, pas les moyens de payer. Mais ça ne me dérangeait pas, ça ne me dérange toujours pas. Solène était une petite fille de douze ans atteinte de problèmes respiratoires. Elle avait des crises d’asthme très fréquentes, souvent violentes et qui nécessitaient un traitement régulier sans ça… Elle a été sélectionnée pour les jeux de la faim. J’en ai été malade pendant plusieurs jours. Elle a été la première à mourir, elle ne faisait pas le poids. Je n’ai jamais aimé cela… cette barbarie mais je crois que je ne l’ai jamais autant haïe quand Solène est morte. Elle n’avait aucune chance. Comment appelle-t-on cela si ce n’est pas de la tyrannie ?

➺ COIN A ANNONCÉ LORS DES DERNIERS JEUX PAR MESSAGE PIRATE QUE LE TREIZE EXISTAIT TOUJOURS. TU ESSAIES DE TE JOINDRE À EUX OU AU CONTRAIRE, TU FAIS TOUT POUR STOPPER CETTE RÉVOLTE ?

Je ne suis pas avec la rébellion, je ne suis pas contre. Je veux juste la paix et le bien être des gens que j’aime, c’est le seul intérêt que j’ai. Le reste ne me concerne pas. Alors non, je n’irais pas partir en exil pour aller habiter le district 13 mais je ne blâmerais pas non plus ce qui le font. Je suis heureuse que tous ces gens ne soient pas morts mais honnêtement, est-ce les aider en allant là-bas ou attirer sur eux la foudre de ceux qui nous dirigent ? Je ne pense pas qu’on obtiendra ce qu’on voudra en soufflant sur les braises.


JE VIENS D'UN MILIEU correct, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE n'est pas abondante mais suffisante. DU COUP, MON NOM A a autant de chance de sortir qu'un autre. J'EXERCE LE MÉTIER DE docteur ET POUR TOUT VOUS DIRE, J'adore ce métier. JE SUIS DANS LE 6ÈME DISTRICT. AYANT 17 ans JE peux PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET j'appréhende. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.

tell us your story.

Cher journal,

Je crois que j'ai fait une grosse bêtise mais je crois que jamais je ne la regretterais. Je ne me suis jamais vraiment interrogée sur ce qu'était l'amour mais je crois que si je l'avais fait, j'aurais compris depuis longtemps. J'aurais compris que j'étais amoureuse. Au fond, peut-être que je le savais déjà mais que je ne voulais pas ouvrir les yeux. Le cerveau a une mémoire sélective après tout. C'est dans la nature de l'homme de ne pas vouloir avoir mal, c'est dans ma nature. Alors, je suppose que j'ai fermé les yeux et fait taire les sentiments que j'ai pour elle depuis longtemps. Oui, pour elle. Est-ce grave d'aimer une personne du même sexe ? Je ne sais pas. Ce n'est pas naturel mais ça ne fait de mal à personne. Et puis c'est un secret... Je ne me suis jamais imaginée mariée, je n'ai jamais imaginé sortir avec un homme. Cela fait-il de moi une personne homosexuel ? Je ne sais pas non plus. Je n'ai jamais été attirée par la gente féminine. Mais avec elle... Tout est différent.

Tu dois savoir de qui je parle. Après tout son nom doit recouvrir la moitié de tes pages. C'est Dolce. Comment ne pas l'aimer au fond ? Elle est tellement... angélique. Elle a la beauté d'un ange, la plus merveilleuse des voix et un sourire qui me rend toute chose. Je me sens tellement petite et insignifiante face à elle que c'en est presque terrorisant. Pourtant, on se connait depuis qu'on est toutes petites, depuis nos deux ans. On a grandi ensemble dans le district VI, on est comme les doigts de la main, unies malgré tout et pourtant... J'ai toujours ce sentiment d'infériorité face à elle. Ce n'est pas comme si Dolce était responsable. Ce n'est pas de sa faute mais de la mienne je crois. Dolce est tellement vivante, tellement souriante, elle a ce grain d'insouciance qui donne à sa vie un aspect brillant, lisse, parfait. Alors que moi, moi je suis trop responsable, trop timide, trop "dans les rangs" et trop rêveuse. Je crois que je me contente de regarder ma vie en ayant peur chaque seconde alors que Dolce coure pieds nus dans un champ d'épines sans ressentir la moindre douleur (c'est une image, tu penses bien que jamais je ne l'aurais laissée faire ça).

Oui tu vois Dolce est parfaite à mes yeux et tellement belle. Je ne pouvais que l'aimer. Pourtant, jusqu'à présent, ce n'était que ma meilleure amie, ma soeur de coeur que j'aimais tant. Elle vivait pratiquement avec nous puisque ses parents sont morts il y a plusieurs années de cela. Elle a été là quand ma mère est morte avec mon petit frère. Elle est un roc pour moi. Mais comme je disais, elle vivait avec nous. Aujourd'hui ce n'est plus le cas. Parce que nous sommes le 10 février 2308 et que sa nouvelle famille est venue la chercher il y a quelques heures. Je comprends qu'ils aient voulu Dolce parmi tant d'autres. Même si elle a déjà 15 ans, elle est la représentation de la perfection. Au fond, je devrais être heureuse. C'est une famille riche et les chances qu'elle soit tirée au sort sont désormais proches de zéro.

Mais je n'y arrive pas. Je ne peux pas être heureuse. Elle va trop me manquer. J'aimerais ne pas être égoïste, j'aurais aimé pouvoir la regarder partir le sourire aux lèvres et pas les larmes aux yeux mais j'en suis incapable. Je me sens mal. J'ai envie de tout envoyer balancer et la retrouver et partir avec elle dans un endroit connu seulement de nous deux. Mais c'est impossible. Elle m'a promis qu'on se reverrait pourtant et je n'ose pas remettre sa parole en doute. Parce que oui, si à la base je t'ai pour écrire, c'était pour te raconter ce qui s'était passé ce matin mais je me suis laissée aller.

Ce matin donc, il était tout juste cinq heures quand Dolce s'est glissée dans mon lit. Elle avait les pieds gelés et je n'ai pu que sursauter en sentant cette froideur perfide s'installer dans mon lit. J'ai ouvert les yeux et suis tombée droit dans les yeux marrons vert de ma meilleure amie. Habituellement, j'aurais protesté en lui disant de retourner dans son lit mais je n'avais presque pas dormi de la nuit en pensant à son départ alors je me suis blottie dans ses bras.

« Habille-toi ! »

Elle me fit les yeux doux alors que je reconnaissais sa voix. C'était ce genre de voix au ton amusé, doux mais emprunt d'un ordre sérieux auquel il n'était même pas envisageable de dire non. Soupirant, je repoussais mes couvertures et passais un pull et un pantalon avant de la suivre. Quand elle sortit, l'aurore venait tout juste de percer et elle ne portait qu'une robe blanche d'été alors que le froid était mordant.

« Où est-ce qu'on va ? Et puis ça va pas de sortir comme ça ? Tu vas choper la crève Dolce ! »

Seul un rire me répondit alors qu'elle s'aventurait déjà dans les rues désertes à cette heure du district. Forcée de la suivre, je marchais tête baissée, refusant de me dire que ce moment serait le dernier que je passerais avec elle. On a erré longtemps, du moins c'est ce que je pensais mais Dolce avait un but précis et je ne sais combien de temps plus tard, elle s'est arrêtée.

J'ai manqué de lui rentrer dedans et quand j'ai relevé la tête, on était dans une prairie que je reconnaissais. Les larmes avaient commencé à perler sur mes joues à ce moments là. Je me rappelle de la chaleur de son corps contre le mien quand elle m'a serrée contre elle pour calmer mon chagrin.

« Je me souviens qu'il y a longtemps, j'ai rencontré une petite fille dans ce endroit. J'avais fugué et j'étais tombée sur elle dans cette prairie. Elle cherchait des plantes avec son père et quand elle m'avait vue, elle m'avait tout simplement tendue la main. Je crois que ce geste a défini toute ma vie entière. Je crois que si je ne t'avais pas rencontrée Améthyste, je ne serais pas là aujourd'hui. Tu es mon joyau à moi. »

A ce moment là j'ai craqué tu sais parce que ses paroles, c'était trop pour moi. J'ai réalisé à quel point Dolce compte pour moi, encore plus que ce que je pensais et...

« Ne pars pas ! Je t'en supplie reste ! »

Ma voix était une supplication brisée, la douleur dans ma gorge m'empêchait de respirer et c'est là que je l'ai faite cette grosse connerie. Parce que quand Dolce a posé ses lèvres sur les miennes, je lui ai rendue son baiser au centuple. J'en rougis encore en repensant à nos langues s'entremêlant. Je suis perdue, j'ai peur, je ne sais plus quoi faire. Il reste trois ans à tenir. Trois ans à prier pour que ni l'une ni l'autre ne participe aux jeux de la faim. Trois ans à tenir avant de la retrouver et espérer un futur meilleur que ma vie actuelle.

Je l'aime. Je l'aime. Je l'aime. Je l'aime.

« On se reverra je te le promets. »

Améthyste.