La salle était grande. Et els tribus musclés. Et agiles. Je les regardais. Ils me semblaient immenses. Je me tenais là, perdue au milieu de la salle, tentant de camoufler bambou du mieux que je pouvais. Allais-je devoir les affronter un jour ? Sans doute m'avaient-ils déjà reperée. La petite fille chétive du 3. La tribu qui ne représentait aucune menace. Celle qui tenait encore à son doudou et qui avait pleuré comme une fillette le jour de la moisson

Fillette. Oui. c'est ce que j'étais. Une gamine, trop jeune pour mourir. Tout juste assez âgée pour comprendre comment on faisait les bébés. Et déjà condamnée à une mort sanglante sous les yeux d'un Panem qu'on voulait unifié. Mais unifié face à quoi au juste ? Cette année sans jeu avait sonné comme une véritable trêve et j'avais pu voir le soulagement se dessiner sur le visage triste de ma mère. Qui aujourd'hui se couvrait sans doutes de larmes. Elle et papa n'arriveraient sans doute pas à se relever.

Salut Andro

dis-je quand il s'approcha de moi. J'avais un peu peur, mais le fait qu'il soit noir comme moi, je sais pas, ça me rassurait. Et puis c'était le seul qui voulait bien parler à la gamine du 3 et à son doudou.

Heu. C'est pas trop lourd ? Enfin je veux bien mais je suis pas très... habile.

Répondis-je, timidement. C'était le moment où jamais de tester, même si sans doute je n'aurai jamais la poigne de l'user contre un autre.

Facile ? Oh ok. Je pensais que tout était compliqué. Papa me dit que les objets coupant c'est pas pour les petites filles Dis-je, calmement, suivant Andro du regard. Il avait l'air gentil. Et fort. Ses bras semblaient faire presque deux fois, si ce n'était trois fois, la taille des miens. Il avait la couleur de peau de maman. Et ses yeux s'illuminaient de nuances bienveillantes. D'accord Lançais-je, m’emparant du couteau. Je rigolais d'un rire frais et léger. On dirait les couteaux pour les jours de fête, quand ya de la viande . Admirative, je fixais la lame et le manche des yeux. L'arme n'avait rien des prestigieuses dagues de l'ancien monde - bien que je ne pouvais comparer - mais dans ces yeux de petite fille que j'étais, ils représentaient un monde. Presque féérique. Et j'étais presque sur le point d'oublier qu'il s'agissait d'une arme.

Andro se plaça derrière moi et j'eus un léger mouvement de recul. Mais il semblait vouloir m'aider alors je finis par le laisser faire, et suivre ses indications. Je tentais de soulever l'arme au dessus de mes hanches. Wow cool ! je pensais pas que j'y arriverais C'était déjà une réussite. Mais j'allais pas aller bien loin en me contentant de tenir une arme. Je m'avançais dans le vide, faisant des mouvements incohérents avec mon poignet, tentant de fendre le vide comme le vieux bout de viande dans une assiette. Je le fais bien ? Demandais-je d'un ton enjoué, fière de ma prestation plutôt déconcertante et pas du tout efficace.