Voici bien des fois où Ethan Fawks-Williams, dit Nash, s’est assis sur un fauteuil de cuir, ces si beaux fauteuils de cuir du Capitole, devant une cheminée, un verre de bourbon à la main, quelques glaçons, et perdu dans ses pensées face aux souches de bois craquelées par les flammes, qu’il essaie tant bien que mal, une fois, deux fois, et plusieurs fois jusqu’à jamais et avant tout toujours, se poser la terrible question qui hante toute humanité au moins une fois : qui suis-je ?

Lorsque l’un des glaçons se craquèle par le temps, le jeune vainqueur se remémore le passé, ses avants-jeux, ses premières moissons. Il n’avait jamais peur d’être tiré au sort. Car de sa jeunesse idiote dans les yeux, pour lui, les malheureux étaient toujours les autres. Lui n’était pas malheureux. Il était juste jeune, stupide, à vouloir aimer la vie quelle qu’elle soit. Parce que pour le jeune Ethan de ses premières moissons, tant que l’on respirait encore, nous étions en vie. Tant que nous étions en vie, nous pouvions sourire. La tristesse, le malheur, nous avions tout le temps d’y penser une fois mort.

A se souvenir de ces choses et de ces moments, le jeune adulte émet un rictus nerveux avant d’avaler une goutte de bourbon, faisant tinter les quelques glaçons. Ethan savait vivre : il souriait, partait chasser toute la journée, avait des amis, se touchait chaque matin, ne faisait rien de sa vie. Vient alors le changement. Il n’était pas drastique, soudain, impressionnant. Certains l’avaient vu venir – le meilleur ami de Nash l’avait vu venir. Chaque jour le futur vainqueur perdait son sourire, son idiotie, ses remarques sur la tristesse après la mort à chaque personne qui se plaignait de la vie enjouée qu’ils avaient entre les mains. Il venait d’avoir dix-sept ans : il a soufflé ses bougies le visage neutre. Tout le monde avait applaudi, ri, mais au fond de la pièce, son ami était triste. Petit à petit, Nash comprenait que la vie n’était pas si belle que ça. Lorsqu’il regarda les jeux de son avant-dernière moisson, il était triste, envahi par les remords des sourires et sermons qu’il donnait à telle ou telle personne il y a encore quelques mois. L’adulte d’aujourd’hui ferme les yeux d’énervement, pensant à ce Nash de dix-sept ans qui commençait à couper les ponts de jour en jour avec tout individu. A cette époque, ce qui le changeait, c’était la peur de faire souffrir ses proches s’il était un jour appelé à participer aux Hunger Games. C’est à ce moment qu’Ethan Fawks-Williams devenait réfléchi.

Suite à ceci, Nash est devenu froid. Tellement froid, tellement seul, si solitaire. Se cachant derrière le mensonge, les sourires forcés, la manipulation de l’être humain. Il était gêné, gêné d’agir ainsi. Mais au fond de lui, c’était pour protéger lui, elle, tous, tous ses proches. Parce qu’à l’intérieur même de son être, il sentait qu’il devait devenir détaché. Détaché de tout, détaché de tous.

Puis vint la soixante-douzième édition des Hunger Games. Il n’y a plus de glaçon dans le verre : ils ont fondu. Nash en est revenu vivant, gagnant. C’est dur d’y penser. Dur de se souvenir que lorsque son nom a été appelé, il le savait déjà, il le pressentait, et il s’en fichait. C’est dur de se dire aujourd’hui, que pour un enfant qui voulait vivre jusqu’au bout avec le sourire aux lèvres, il n’avait eu, sur le moment, aucun remords face au décès imminent. Il a eu honte de ça.

Lorsque Nash est revenu au septième, il ne connaissait plus personne. Son père s’était donné la mort la veille de sa dernière moisson, n’ayant ainsi pas pu apprendre qu’il laissait derrière lui une jeune femme portant un bébé en elle, alors qu’elle avait encore l’âge de participer aux Hunger Games. Son nom était Ethan, créant ainsi l’acerbe idée écœurante de faiblesse de Nash pour son prénom.  Sa mère est morte peu après les jeux, fatiguée par la vie qu’elle a dû mener pour faire vivre son fils. C’en est la version officielle. Inexpérimenté, il a refusé toute demande du Capitole quant à la prostitution, et a compris rapidement qu’il ne devait plus jamais tenir contact avec qui que ce soit. Alors, son ami, Nash ne l’a plus revu. Il a tant de fois frapper à la porte, mais le nouveau vainqueur avait honte de lui, ne voulait plus vivre, ne voulait plus rien faire. Il pleurait chez lui, contre le bois de la porte, faisant des fois mine de n’être pas présent, ou hurlant de souffrance pour que le frappeur déguerpisse, portant encore dans son cœur la terrible pesante mission et envie de protéger ceux qui l’entouraient des horreurs de la vie qu’il chérissait tant. Il ne l'a jamais revue.

Il a fui les événements du Capitole pendant plusieurs années.
Il a hurlé seul chez lui pour s’en sortir.
Il s’est laissé tomber plusieurs fois dans l’alcool.

Et puis vint Ambre Gaeloni. Tribut femelle du district sept pour la soixante-et-onzième édition. Il en est tombé amoureux ; elle est morte. Sa détresse fut grande. Si grande qu’il rencontrât un psychiatre. On aurait pu penser que Nash se serait laissé sombrer une nouvelle fois, une nouvelle fois encore plus grande. Et pourtant, après avoir hurlé encore et encore, il comprit l’idiotie du système : il manipula ses médecins en se faisant passer pour fou et tente aujourd’hui de se mettre en avant aux événements de la Grande Ville. Osé, manipulateur, réfléchi, caché, anti-capitole, mais profiteur de la richesse du système, sous les sourires et les remarques élégantes, sous les caméras et les belles pâtisseries confectionnées, sous les traits d’un fou dérangé, d’un homme à drague, insolent, il espère un jour être là au moment où personne ne l’attendra, derrière, tapotant sur l’épaule du premier venu, et lui sourire au nez alors qu’il est déjà trop tard pour rigoler.

BONJOUR.
Bon. Voilà, ce n'est pas seulement une refonte de la fiche de Nash, mais plutôt une mise à jour et de la réécriture, pour essayer de me redonner goût au personnage. Parce que le pauvre, depuis deux ans, il croupit sous les petites archives de MJ, et il serait temps d'essayer d'en faire parler un petit peu. D'ailleurs j'ai remarqué une erreur dans l'âge de Nash, du coup il rajeunit d'un an, le chanceux !
Je crois avoir sorti toutes les conneries possibles pour une présentation sur ce forum avec la fiche de Joshua, donc je ne sais pas trop quoi dire. Venez au D9.  

Alors, plot twist : Nash ne se lancera finalement pas dans la cuisine. On avait concocté ce plan avec je-ne-sais-plus-qui (montrez-vous) pour que Nash parte au Capitole faire la cuisine à Snow et le tuer mais finalement quelqu'un s'en est occupé à sa place.
En revanche, si ces mêmes personnes n'aiment pas Ulysse, on peut sans doute s'arranger. ;D

Bon, pour une seconde atrocité, c'est parti.

15/08/2016 : Petit message au staff de MJ. Je tiens à m'excuser pour avoir abusé sur le temps que l'on me donnait. Je pensais sincèrement avoir le temps de continuer ma seconde fiche pendant la période universitaire, et surtout l'envie, mais j'ai avant tout réussi à vous faire tourner en bourriques. 

Lien de la première version de la fiche : "Avant, je rangeais le linge. Et puis j'ai gagné les Hunger Games. Maintenant j'ai des serviteurs qui le font pour moi

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