Depuis plusieurs semaines, je travaillais beaucoup et j’étais épuisée. Tellement épuisée que le dimanche précédent, il y a une semaine donc, je m’étais endormie péchée sur un arbre alors que j’étais supposée guetter l’arrivée d’une livraison suspecte pour le compte des rebelles. En quinze ans, je n’avais jamais manqué à mon devoir et j’espérais bien que ma faiblesse n’était que passagère. S’endormir en mission, ce n’est pas digne d’une lieutenante. Ce jour-là, après avoir examiné les lieux et m’être trouver un arbre correct, j’avais grimpé et je m’étais bêtement endormis. Le rêve était alors revenu me hanté, ce qui n’était plus arrivé depuis plusieurs années. C’était tellement réaliste que lorsque je m’étais réveillé brusquement, j’étais tombée de mon perchoir. Sans gravité, heureusement. J’étais vite remonté, dans le but de poursuivre ma mission de repérage, mais les heures passaient et rien au bout du chemin. Le soleil déclinait et j’avais fini par me résoudre à rentrer à la maison. Le lendemain, j’avais bien été obligé d’admettre mon échec, honteuse. Dans mon malheur, j’avais eu de la chance, car cette livraison était un leurre destiné à piéger les rebelles. Heureusement, je n‘étais pas tombé à leur pied ! Je devais me montrer prudente, je le savais pourtant, mais je n’avais pas été capable de combattre cet état de fatigue intense. Aujourd’hui, je ne me ferais pas avoir. Je devais faire une brève visite dans le Dix, l’occasion pour moi de converser avec mes collègues rebelles et surtout de pouvoir voir Barns, que je n’avais pas vu depuis plus d’un mois. Je ne saurais dire quel est le degré de notre relation, mais il me manquait. Bref, je marchais depuis quelques minutes à peine, dans les bois, en faisant attention à faire le moins de bruit possible, quand soudain, j’entendis des bruits de pas. Des pas qui s’approchaient dangereusement de moi. Les sens en éveil, j’attrapais une flèche. S’était peut être un animal, mais je préférais être prudente, on ne s’est jamais, puis, je me cachais dans un fourré en attendant que l’auteur des bruits de pas se montrer à visage découvert.