| Sujet: J8(10 h) Because we both know I'm not going to follow them (Bloom) Mer 27 Aoû - 14:57 | |
| J8(10h) Je cours. Encore. J'ai l'impression de passer ma vie à courir.
La forêt reste égale à elle-même depuis le début des Jeux : sauvage, hostile et inconnue. Je ne sais pas où je vais. Tout ce qui me reste en tête c'est que je viens de quitter l'Alliance. Et que je ne me suis pas encore assez éloignée de la Corne. Je trébuche sur une racine. Me replie sur moi même en roulant. Puis je me relève. Et continue à courir. J'évite de justesse un nuage noir d'insectes. Ma gorge est désespérément sèche. Je n'ai pas le temps de m'arrêter. Je cours tellement vite que l'air semble se fendre en me frappant au visage. J'ai envie de m'arrêter. J'aimerais tellement m'arrêter et me poser. J'aimerais tellement que le temps s'arrête. J'aimerais tellement que les Jeux s'arrêtent. Là. Tout de suite. Maintenant. Je pense à Elyas. C'est mon huitième jour dans l'Arène, et j'ai pourtant l'impression d'y être enfermée depuis trop longtemps. Je ne sais même pas ce qu'il a pu voir, ce qu'il peut penser de moi. Les jours s'écoulent et m'épuisent de plus en plus. Pourtant, les cinq premiers jours, je n'ai rien fait de spécial. Mais il s'est passé beaucoup de choses autour de moi. J'ai même réussi à m'en sortir sans avoir eu de vraies blessures, comme d'autres. Juste quelques égratignures. Rien de grave. Splendide ! Voilà une raison pour que je tienne quelques jours de plus ! Je commence à perdre patience pour tout, et j'ai même l'impression d'oublier celle que je suis réellement, à force de me mentir sur toutes mes émotions, et d'essayer d'oublier à peu près tout ce qui a pu m'arriver. En fait, je vais finir par exploser, dans pas longtemps. Le moindre son me fait sursauter, et la seule sécurité que j'arrive à ressentir dans l'Arène, c'est quand je cours, avec un couteau à la main, comme maintenant. Et encore. À ce rythme, je tomberais de fatigue dans peu de temps.
Mais il y a quelque chose qui fait accélérer mon rythme et mon cœur encore plus. Un simple son. Ses bruits de pas le trahissent. Une goutte glacée glisse sur mon dos. Quelqu'un me suit. Alors je continue. Jusqu'à ce que je ne puisse plus avancer. Mon regard se promène sur le paysage. Je m'arrête instantanément. Reprend mon souffle.
La falaise se dresse devant nous. Il n'y a pas d'issue. Je me retourne. Et me remercie d'avoir gardé à la main un de mes couteaux. Mais ça ne suffira pas. Le tribut qui se dresse devant moi est beaucoup trop doué. Le tribut qui se dresse devant moi est un Carrière. Et ce tribut est Bloom. Mon ancien allié.
Je soutiens son regard. Il a compris que je quittais l'Alliance. C'est beaucoup trop évident pour que je puisse lui mentir là-dessus. Il savait que je comptais partir. Comme quand Ambre n'est pas revenue. Et quand les Carrières du Quatre sont partis précipitamment. Comme nous tous, quand nous nous sommes réunis pour nous allier. Nous savions tous que nous y mettrons fin le moment venu.
Alors, j'ai rien d'autre à lui dire. Je lui lance quand même un : " Bloom." Avant de resserrer mon poignard et de le dresser légèrement devant moi. |
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| Sujet: Re: J8(10 h) Because we both know I'm not going to follow them (Bloom) Ven 10 Oct - 18:40 | |
| - Spoiler:
Je ne savais pas où poster :/. Mais il fallait que je place la mort de Virani. J'espère que tu ne m'en voudra pas. J'ai laissé pleins de vides, tel que la façon dont elle est morte, et ce que tu avais pu faire, si jamais tu avais eu envie de répondre au rp. Donc voilà, je laisse de la place, histoire d'aviser ton possible retour parmi nous Le temps ne cesse de s'écrouler.Il me regarde, et il s'en lasse. Il se sent las de ma personne, las de mon âme, je l'assomme, plus que je le tue. Je suis dans l'océan, dans les profondeurs des vagues qui s'échouaient en me frappant, en me pensant pierre. Je suis dans l'océan, où les reflets lumineux du soleil se sont éteins. Je suis dans le grand bleu sombre, et calme, et paisible de mes larmes. Je me noie. J'ai peur. Je n'ai jamais vécu au bord de l'océan. Je ne viens pas du Quatre. Ni du Capitole. Une chute, quand tout s'éteint, c'est tout ce que j'arrive à percevoir, à entendre, de la terreur qui m'a défigurée. Le temps s'est figé, ou plutôt, je l'ai rompu. Lorsque mes genoux ont frappé le sol. Lorsque j'ai eu l'impression d'être frappée à mon tour.
Et puis, juste une seconde. Je l'ai comptée. Je l'ai vue, quand j'ai levé les yeux. Vers lui. Lui, immense, imposant, effrayant maintenant. À présent je sens encore mes membres, mais pour combien de temps, je n'en ai aucune idée. Ça m'est égal. Tout ce qui me vient à l'esprit, tout de suite, c'est que je me rappelle avoir effectué un mouvement. Le couteau dans ma main droite a disparu. Je ne l'ai pas dirigé. Je ne pense pas. Je ne sais même pas où est-ce qu'il est tombé. Peut-être à côté de moi. Je ne sais plus. Puis de nouveau le brouillard dans ma tête. Et puis de la pluie. Des gouttes de partout dégringolent autour de moi. J'arrive à poser mon regard vers le sol.
Le sol sur lequel je me suis repliée, seule, silencieuse. Lui aussi est silencieux, il me semble. Tout est flou. Peut-être est-il parti. Quand mes yeux sont réellement ouverts, et que ma conscience refait surface, je me rend compte que je porte du sang. Rouge criard, sur chaque parcelle de ma peau. Je pense à la robe d'Iron, de la même couleur. Je pense à cette couleur. Je ne pense pas avoir mal. C'est mon sang. C'est du sang. Du sang ! Brusque secousse. Brusque élan de terreur. Mais que vient-il de m'arriver ?
Et j'ai l'impression qu'il coule encore. Mais je ne sais pas d'où il vient. Je le regarde, comme un étranger. Je me sens mal, fatiguée, lasse. Je me reprend. Me répète inlassablement des questions que j'oublie une à une. J'arrive à le voir. Le sang. Je me souviens que j'ai pourtant horreur de ça. Que je ne peux pas le voir. Que l'idée même me rend mal. Quelque chose de chaud coule sur une de mes joues. J'y porte ma main. Avant de m'apercevoir qu'elle aussi est ensanglanté. Je me frotte les yeux. Je lève le regard. Le ciel est rouge. Rouge. La forêt aussi. Ce n'est pas celle du Neuf. Ce n'est pas celle de mon District, rassurante et stable. Pourtant je la fixe du regard. Et Lui ? Est-il encore là, à me regarder me recroqueviller sur moi-même ? Mais pourquoi il ne fait rien ? Fais quelque chose, enfin ! Bloom ! C'est son prénom ! Et il vient de de de ...de me tuer ? C'est ça ? C'est comme ça que ça doit se finir ? Je ne veux pas mourir ! Je pleure, je le sais à présent. Je ne suis plus dans l'océan. Ni dans le District Neuf. Je n'ai jamais été dans le District Neuf. Je suis dans l'Arène, dans l'Arène. J'ai toujours été dans l'Arène. Depuis le début. Depuis Elyas. Je ne veux pas mourir, Elyas ! Mais c'est ce qui est en train de m'arriver, non ? Laissez-moi plus de temps ! Il me faut plus de temps ! Laissez-moi encore juste instant profiter de lui ! Ce n'est pas possible. C'est inconcevable. Elyas.
Je suis désolée. Désolée, j'articule. Je suis désolée. Je vais mourir. Je vais mourir, et je ne vais pas me retrouver auprès de Nathael. Auprès de Jeremiah. Auprès de Kathleen. Auprès de papa et maman. Je vais mourir, et je vais me retrouver toute seule. Toute seule. Un reniflement. J'ai besoin d'air. J'ai l'impression d'être épiée. Mais qu'est-ce qu'ils ont tous, à me regarder ? Lui me regarde aussi ! Il doit s'en réjouir ! Peut-être se sent-il généreux de me laisser mourir seule, de ne pas m'achever directement. Et je ne lui en veux pas. Je ne lui en veux même pas. Je pourrais presque le remercier. Peut-être qu'Elyas me regarde mourir. Peut-être qu'Iron aussi. Ou peut-être que le Capitole entier s'en fiche entièrement.
Je vais mourir seule, toute seule. Je vais mourir. Je ne peux pas tenir bon. Je ne sens ni ne ressens plus rien. Je ne peux plus tenir. C'est fini. Tu peux t'en aller, Virani. Là haut, il n'y aurait plus rien. Que du vide. Et le calme des profondeurs de l'océan. Le calme parfait, le calme est une chimère. Tu peux t'en aller, Virani. Je n'ai pas fini de pleurer. Et pourtant, c'est terminé.
Du rouge, au début. Puis les couleurs du ciel, des arbres, de la vie qui viennent. Puis qui pâlissent. Une main blanche m'attire vers le haut. M'emporte vers le ciel. Un dernier souffle. Puis un cri. Un cri qui me brûle la gorge et m'assourdi. Le mien.
Peut-être que le ciel est bleu foncé, ce soir. Peut-être que pour la première fois, il y a des étoiles. Des étoiles pâles, pour éclairer l'Arène. Peut-être que tout disparaîtra, derrière moi. Mon cœur ne répond plus. Et puis, le vide me prend dans ses bras.
Aller, Virani. C'est qu'une question de temps. |
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