✤ TOURNEE DU VAINQUEUR les jeux sont désormais terminés, place à la tournée du vainqueur qui met à l'honneur andro graham ! plus d'informations ici. ✤ INTRIGUES panem ne cesse de changer avec de nombreux événements inouïs. découvrez le volume 6. ✤ MISES À JOUR une nouvelle règle a été instaurée. merci de prendre connaissance de celle-ci ainsi que les autres nouveautés ! ✤ MISSIONS ET QUÊTES toutes les missions ont été lancées ! rendez-vous dans ce sujet pour toutes les découvrir. ✤ SCENARIOS voici quelques scénarios qui n'attendent que vous: rebelles. liam hemsworth pacificateurs. boyd holbrook district 13. cobie smulders & chris hemsworth vainqueurs. gemma arterton & elle fanning d'autres scénarios gagnants de la loterie à venir !
△ correspondances : 2122 △ points : 472 △ à Panem depuis le : 20/04/2011△ humeur : joueuse △ âge du personnage : cinquante-quatre ans △ occupation : interviewer et personnalité préférée des capitoliens
Le moment est enfin arrivé dans ces Hunger Games, le festin fait son grand retour pour le plaisir de tous. De l'action sera au rendez-vous, mais aussi des objets précieux pour la survie ainsi que de la nourriture en abondance pour des tributs qui survivent encore. Comme d'habitude, les micros sont ouverts dans l'arène et la voix du commentateur Claudius Templesmith résonne dans toutes les zones pour la grande annonce. " Maintenant, écoutez-moi attentivement. Certains d'entre vous sont peut-être déjà en train de décliner mon invitation. Mais il ne s'agit pas d'un festin ordinaire. Chacun d'entre vous a désespérément besoin de quelque chose. Chacun de vous trouvera cette chose à la Corne d'abondance, à 10h. Réfléchissez bien avant de refuser. Pour certains, cela pourrait représenter votre dernière chance. " Bon courage à tous les tributs!
Les juges proposent pour ce festin une grande table avec des corbeilles de fruits et deux grandes fontaines d'eau potable à chaque extrémité. De plus, vous pourrez trouver à l'intérieur de la Corne de nouvelles armes (simples comme des couteaux) et de simples médicaments aussi (des anti-douleurs et crèmes cicatrisantes).
Dans ce sujet commun, vous mettrez en scène l'attente de votre personnage et sa course vers la nourriture ou tous les objets. Vous pourrez ensuite vous répartir en différents rps, ou faire mourir votre personnage dans ce sujet, comme vous le souhaitez. Merci de bien lire tous les sujets pour suivre les indications dans vos réponses. Bonne chance à tous
J8(10 h) La Corne d'Abondance ne m'avait jamais aussi parue autant emplie d'espoirs qu'à cet instant.
Bloom, Kylian et moi nous étions dirigés vers le festin, alors que Claire avait préféré rester au campement. La tension des derniers jours se ressentait de plus en plus, et depuis le départ d'Ambre, je n'attendais plus qu'une chose : que l'occasion se présente pour que je puisse quitter l'Alliance le plus vite possible, avant le Grand Final. Il fallait que je m'éloigne, de tous, ou au moins des Carrières. Pour la suite, je n'en savais rien. Les deux seules idées se présentant à moi étant : continuer seule ou essayer de retrouver Ambre. Mais pour l'instant, j'étais restée avec eux. L'Alliance perdurait malgré le premier départ des Carrières du Quatre, malgré la mort d'Isaac, malgré la disparition d'Ambre. Et malgré tout le reste. Savoir qu'une personne ressortirai vivante à la fin me faisait réaliser qu'il ne fallait surtout pas que je m'attache aux autres.
Mais c'était trop tard. J'avais sympathisé avec Ambre dès le premier jour. Sa disparition me donnait juste l'impression qu'elle nous avait abandonnés. Je considérais Ambre comme une amie. Et c'était horrible de me dire que j'avais aussi sympathisé avec presque tout le reste de l'Alliance, à savoir Claire et Kylian. Et même Bloom. Ça rendait les choses encore plus difficiles. Et on n'avait surtout pas le temps de s'arrêter pour réfléchir. C'est ce que j'avais appris à mes dépends en restant avec eux. Nous avions changé l'emplacement de notre campement. Mais je n'y retournerai pas. Je savais que je ne reviendrai plus jamais dès l'instant où nous nous étions séparés, pour aller au festin. Et tout le monde avait pris ses affaires. Ses armes. Personne ne reviendrait en arrière.
D'autres tributs avaient, eux aussi, décidé de se rendre au festin. Mais je ne voyais d'eux que des silhouettes troubles et mouvantes. M'élançant en avant, j'atteignais la Corne comme au premier jour. C'était étrange. C'était beaucoup trop facile. Et puis, je n'avait pas vraiment réfléchi à ce que j'y trouverais et prendrais. Je m'arrêtais devant le spectacle qui m'entourait. Je ne m'étais jamais aperçu de la beauté des lieux. Une jungle. Cela relevait de la légende, au District Neuf. Une jungle couverte de faune et flore unique, de cascades et de torrents d'eau, de montagne. Claire m'avait raconté qu'il y avait même un coin de forêt magnifique couvert de lucioles en pleine nuit. Peut être que si j'y allais, cela remplacerait les étoiles qui étaient absentes de la nuit depuis le début des Jeux. Cela m'apporterait encore un peu plus d'illusion. Mais c'était pas grave. La réalité me manquait cruellement. Ma vie, mon frère, mon District, étaient la réalité. L'Arène n'était qu'une illusion. Tout était faux. Seules les morts et les blessures se rapprochaient le plus de la réalité l'extérieur de l'Arène. Les morts étaient la réalité. Nathael était la réalité. Isaac et Zeena en faisaient aussi partie. Même cette tribut Carrière du Deux, que j'aurais pu tuer. Mais je ne l'avais pas tuée. C'était Kylian. Et Kylian était réel.
Comme tous les tributs qui se trouvaient autour de moi. Je finissais d'inspecter la Corne. Et commençais à penser que mon alliance avec le Carrière Bloom m'assurait peut-être au moins la seule protection de ne pas être vraiment considérée comme une cible sur le coup, mais plutôt d'être évitée. Je remplissais mon sac d'un fruit et de mes deux bouteilles d'eau pleines. Puis détournais le regard des couteaux et des autres armes présentes, mais beaucoup trop tentantes et dangereuses, qui me rappelaient le Bain de Sang du premier jour. Et je repartais en courant. Sans attendre les autres. À leur opposé. Je quittais enfin l'Alliance.
Yorell T. Moon
△ correspondances : 757 △ points : 0 △ multicomptes : / △ à Panem depuis le : 10/01/2014△ humeur : un mort n'a pas d'humeur △ âge du personnage : dix-sept ans pour l'éternité △ occupation : héritier de l'empire stylistique de ma mère
can you save me? statut: mort, éternel célibataire relationships:
Elle viendrait. Je savais qu'elle viendrait. Je répétais en boucle son nom dans ma tête depuis que l'annonce fut prononcée dans toute l'arène. Ambre Galeoni. Je savais qu'elle viendrait. Les blessures que je lui avais infligée quelques jours plus tôt devaient l'incommoder. Il lui fallait des soins. Tout comme moi j'avais besoin de cicatriser un peu mieux ma plaie à la hanche. Cette même plaie que j'avais cautérisé avec les moyens du bord, hurlant de douleur alors que toutes mes pensées s'étaient dirigées vers la fille du Sept, la haine s'emparant de ma souffrance. J'allais la retrouver. J'allais la traquer. Et j'allais la tuer. Voilà ce que je me disais alors que je me mettais en route pour la corne d'abondance avec Thunder, mon nouvel allié. A vrai dire, sa proposition d'alliance m'avait bien étonné au départ, mais nous avions un but commun: éliminer la blonde du Sept. Et si quelqu'un osait s'interposer entre elle et moi, j'étais prêt à le tuer. Non, personne n'avait le droit de faire barrage à ma vengeance. Je devais honorer la mémoire de Sky. Je ne l'avais pas tuée pour rien ! Je serrai mes poings, les lèvres pincées et le regard encore plus noir qu'à son habitude. Je la tuerais. Aujourd'hui. Ou un autre jour. Mais jamais elle ne ressortirait de cette arène en vie.
Je ramenai ma machette sur ma ceinture où les autres poignards la décoraient, leurs lames luisant par les rayons matinaux du soleil. Aujourd'hui, c'était le festin, comme les Capitoliens aimaient appeler cet événement. Ils avaient envie de sang. Et dans leur "générosité" exacerbée, ils attendaient bien que plusieurs coups de canon retentissent dans l'arène, pour égayer leur quotidien sordide. Oui, je le savais. Plusieurs tributs tomberaient. Les jours s'écoulaient progressivement, et nous étions arrivés à un stade bien trop avancé pour que l'arène héberge la quasi-majorité des tributs. Je relevai ma tête vers la corne d'abondance lorsque celle-ci fut enfin à portée de vue. Les "cadeaux" trônaient là, sur une table. Fruits, eau potable, soins, tout était là pour allécher les désirs les plus fous de nous autres tributs. Moi, je n'étais intéressé que par de quoi me soigner... Et par elle. Ou du moins, sa tête délogée de son corps de princesse des bois. Et après avoir gardé mes positions en lisière de la corne, je vis les premiers tributs s'élancer au centre de la plaine, plongeant dans les entrailles de la corne d'abondance pour se ravitailler. Je la cherchais. Elle. La fille du Sept. Je vis une blonde courir. Non, ce n'était pas elle. La fille du Neuf m'importait peu. J'en avais même rien à secouer d'elle. Je n'avais qu'un seul but en tête: Ambre Galeoni. Et alors que les tributs couraient à en perdre haleine, je les rejoignis. Je m'élançai à pas de géants, mes bras ballottant de part et d'autre de mon corps afin que je puisse rejoindre la corne le plus rapidement possible. J'avais complètement oublié Thunder sur l'instant. Mon esprit n'était habité que par la vengeance. Je me jetai sur la table, attrapant les soins dont j'avais besoin, avant de faire le tour de la corne de sorte à ce que je puisse prendre par surprise mes ennemis. Impatient, je ne restais pas longtemps sur ma position. Je me mis à courir en lisière de la corne, dans l'espoir de voir débarquer celle qui savait bien se faire attendre décidément. Et d'un coup, en une fraction de seconde, je reconnus ses cheveux blonds salis par le sang et la boue et sa figure criblée de tâches de rousseur. Dès lors, j'avais perdu toute logique, et je libérai la bête qui avait grandi en moi dès l'instant où j'avais foulé le sol de l'arène exotique.
Mes yeux fixaient intensément ma cible. Je ne la perdais pas des yeux alors que je m'élançais à corps perdu vers les buissons où la malheureuse se cachait. Encore quelques mètres, et je pourrais alors me venger. La venger. Sky, mon amour, regarde bien d'où tu es. Je la ferais souffrir, comme elle t'avait fait souffrir. Dans ces pensées vengeresses, je ne vis pas une silhouette s'interposer entre moi et Ambre. Une réelle armoire à glace. Je ne le reconnus pas tout de suite, mais sa hache tenue entre ses mains me fit stopper net ma course. Je poussai un râle d'impatience, mon visage déformé par la surprise et la rage, puis j'attrapai habilement un poignard, prêt à me défendre au premier mouvement du garçon du Six. Ce dernier se jeta littéralement sur moi, et j'eus à peine le temps de lancer mon poignard qui lacéra sa joue sans pour autant l'arrêter dans sa ruée sur moi. Je reculai d'un pas, puis je me sentis partir en arrière. J'apposai vivement mes mains sur le manche de la hache de mon adversaire, puis il tomba sur moi. Je pus sentir tout son poids de colosse contre moi. J'étais littéralement bloqué sous lui. Et je tenais fermement sa hache, agitant mes bras pour le déposséder de son arme. Sa hache était dangereuse, et je ne tenais pas à subir ses coups. Finalement, au bout de quelques secondes d'acharnement, je pus lui arracher l'arme des mains, et je balançai celle-ci loin de nos deux corps. Mais je restais vulnérable, et le tribut du Six avait plus de force physique que moi. J'étais impuissant... Et les poings serrés, il commença à cribler mon visage de coups. Je serrai les dents, subissant ses coups avec ce sentiment de rage d'être totalement faible sous lui. Très vite, mon nez se mit à saigner sous les coups de poings de mon adversaire, et ma joue gauche se ternit de rouge. J'étais sonné. Littéralement sonné. Et j'avais beau passer mes bras devant mon visage, lui était plus rapide. Je n'en avais pas encore fini avec lui. Il allait le regretter. Alors je pouvais bien encaisser ses coups, ma riposte serait terrible. Sanglante. Je comptais bien me défendre et le tuer pour avoir osé s'interposer dans ma vengeance. Elle avait un prix. Le prix du sang. Le sang humain n'avait qu'une manière de couler. Et la rage ne pleurait jamais comme pleurait le sang.
This is the bad before the worse. This is the storm before the storm I haven't even hit the bottom of this ocean floor.
Se rendre au festin était risqué, mais Kylian avait tout de même décidé de s'y rendre, malgré le fait que Claire ne l'accompagnerait pas. Toutefois, ses motivations étaient bien différentes, car la seule chose qu'il espérait y trouver n'était pas un objet quelconque, mais bien du tribut à saigner. Les journées étaient calmes depuis que l'alliance s'était rassemblée, et sa lame n'avait que peu servie en fin de compte. Il ne regrettait pas d'avoir fait aussi peu de victimes pour l'instant, mais les jeux continuaient, et par dessus-tout, il avait envie qu'ils se terminent. Huit jours déjà qu'ils étaient livrés à eux-même, qu'ils ravissaient l'audience, c'était long. Trop long à son goût. Et ils restaient encore pas mal de concurrents, qui se rassembleraient probablement à la corne d'abondance pour le festin pour un nouveau bain de sang. Kylian n'avait aucune envie de s'y rendre, mais ses concurrents ne se tueraient pas tout seul. Résigné, mais déterminé, il s'était mis en route avec Bloom et Virani, tenant fermement sa hache dans sa main, prêt à en découdre. Il aurait aimé rester avec Claire, pour veiller sur elle, mais l'appel du festin était trop tentant. De plus, il tenait à garder un œil sur Bloom. Leur dispute de la veille avait assez fragilisé leur alliance pour qu'il le laisse s'en aller tout seul avec Virani. Il ne lui avait jamais fait confiance, mais plus que jamais il avait peur qu'il se retourne contre eux. Il s'était donné pour mission de protéger sa blonde alliée au cas où.
Heureusement, elle n'eut pas besoin d'être protégée, car Bloom ne tenta rien durant le voyage. Une fois arrivée à la corne cependant, il les perdirent de vue, chacun s'élançant dans une direction différente. Seul, et encore à la lisière, il inspecta l'endroit, caché des regards. Beaucoup de tributs avaient décidés de se joindre à la fête, et il fut plus que soulagé que Claire ait décidée de rester au campement. Parmi les têtes connues, il reconnut Thunder et Avril, mais n'aperçut pas Ambre. Son absence au festin aurait tendance à le soulager, mais il aurait quand même aimé avoir l'assurance qu'elle était toujours saine et sauve. Un souhait bien idiot, admit-il directement : malgré le respect qu'il pouvait vouer à la jeune femme, il ne devait pas se soucier de son sort. Il ne devait se soucier du sort de personne, excepté du siens. Une idéologie solide qui avait toutefois perdue de son efficacité au fil des jours. Sans toutefois se considérer comme un chef, il s'était donné la responsabilité de veiller sur les membres de l'Alliance. Bloom mis à part, il s'était mis à apprécier Virani, Claire et Ambre. Il ne devait toutefois pas perdre de vue son objectif. Gemma l'avait pourtant prévenue : c'était eux ou lui. Il devait avant tout penser à lui.
Bloquant le fil de ses pensées, il tourna sa hache dans sa main avant d’émerger de la lisière. Il ne choisit pas de cible particulière, fonça juste dans le tas, se dirigeant vers la silhouette d'une personne qu'il ne reconnut pas. Peu importait qui il s'apprêtait à tuer, ça sera juste une personne de moins voulant sa peau. Il aura fallu un seul mouvement du regard pour le déstabiliser. Il aperçut Virani du coin de son œil, et ne put s'empêcher d'y jeter un regard. Elle s'enfuyait vers la jungle, dans la direction opposée du campement. « Virani. » cria-t-il, avant de réaliser à quel point c'était stupide de sa part. Elle ne dut pas l'entendre, car elle ne se retourna pas. Elle continua sa route et disparut rapidement dans le noir. Kylian s'arrêta un instant pour diriger l'information : il n'aurait jamais cru que ce serait Virani qui leur tournerait le dos. Le temps qu'il reprenne ses esprits, sa cible avait disparue.
Trop exposé, il se retira vers la lisière, décida de la longer afin de faire le tour de la Corne, et voir qui il restait à tuer. C'est cachée dans un buisson qu'il repéra Ambre. Il s'empêcha de ressentir le moindre soulagement, mais un léger sourire brisa sa conviction et le trahit. Il trotta vers elle, puis interrompit sa course. Un peu plus loin, un autre tribut s'élançait vers elle. Kylian reconnut sans mal le tribut du district 8, dont l'expression de visage ne laissait aucune doute sur ses intentions. Il ne devrait pas s'en mêler. C'était le jeu après tout. Il devrait peut-être le laisser la tuer, et le tuer lui-même ensuite. Ça ferait deux tributs en moins. Il entendit la voix de Gemma susurrer à son oreille : « L'important, c'est de savoir saisir les opportunités », mais il décollait déjà. Ses pieds foulant le sol de l'arène, sa hache brandie, son visage tiré d'une expression concentrée. Comme un bélier, il fonça sur le garçon du huit, s'interposa entre lui et Ambre. Une lame lui lacéra la joue, ce qu'il ignora, car déjà il dominait le tribut de son poids. Au dessus de lui, il brandit son arme, mais le garçon la lui bloqua, et bien vite, elle lui échappa des mains pour aller s'échouer plus loin. Tant pis, pensa-t-il, il pouvait tout autant le tabasser à mort avec ses poings et sa force pure. Ses poings ne tardèrent pas à virer rouge, mais la douleur qu'il ressentait ne devait être rien comparé à ce que son adversaire devait encaisser. Il lui brisa le nez, la mâchoire, en fit son punching-ball. Il lui délivra sa frustration, sa colère et lui confia son envie de gagner par l'intermédiaire de sa violence.
Il avait le dessus, le garçon du huit ne pouvait rien contre lui. Qu'est-ce qu'il risquait ?
Ambre L. Galeoni
△ correspondances : 852 △ points : 0 △ multicomptes : tris fanshawe (d2) △ à Panem depuis le : 24/08/2013△ âge du personnage : 18 y.o
A hungry man can't see right or wrong. He just sees food.
Tu ne sais pas exactement ce que tu fous là. Enfin si, tu sais. Pour la plupart, tu t’es contentée de suivre Leevy et de dire amen à tout. Maintenant que vous y êtes enfin, tu n’es plus aussi excitée qu’avant. On dirait que cette journée a été faite pour lui, tellement il est heureux à la perspective de faire bouger les choses et d’inverser enfin la tendance. Mais la tendance, tu la créée toi-même, Ambre, n’est-ce pas ? C’est ce que tu fais depuis toujours. Tu n’offres que lorsque tu as besoin de recevoir. Et tu as beau retourner ça cent fois dans ta tête, tu ne vois pas meilleur moyen de te débarrasser de lui que maintenant. Alors que les véritables jeux sont sur le point de commencer. Tu ne peux pas le tuer toi-même car tu l’aimes bien au fond, Leevy. C’est un survivant, comme toi. Tu te contenteras de le trahir. Tu attends juste le bon moment pour. L’ignorance est le plus lourd des fardeaux. Heureux est l’imbécile qui l’ignore. Tu le sais mieux que personne.
Ambre avait peu dormi cette nuit-là. D’une part parce qu’il avait bien fallut marcher jusqu’à la corne d’abondance afin de l’atteindre au petit matin et d’autre part parce qu’elle savait ce huitième jour décisif. C’était bien connu, le festin faisait toujours des morts. Et dans un sens, elle était pressée de voir lesquels. La jeune fille était sûre que le district quatre ne manquerait pas à l’appel mais elle ignorait ce que feraient les autres. Une trop grande concentration de tributs au même endroit n’était pas pour lui plaire : elle savait le risque d’y laisser sa peau plus important encore. Ils étaient quatorze tributs en lice et si au début, elle s’était félicitée de voir son alliance toujours intacte, elle eut tôt fait de voir les enjeux derrière ce nombre. Qu’ils soient aussi nombreux à ce stade du jeu était un fait inquiétant, cela voulait dire que les tributs de cette année étaient particulièrement résistants ou que les juges avaient décidé de faire durer le plaisir. Dans un cas comme dans l’autre, Ambre ne pouvait dire ce qu’elle préférait. C’était comme choisir entre la peste et le choléra. Pourtant, des occasions de mourir, elle en avait eu déjà. Si on lui avait dit au début des Jeux qu’elle s’associerait avec Leevy, elle ne l’aurait pas cru. Force est de constater que leur alliance fonctionnait bien. Bon, son sac entier y était passé et ils n’avaient plus rien à se mettre sous la dent mais leurs blessures respectives s’étaient nettement améliorées. Une évolution spectaculaire, même. A bien des titres, Leevy était devenu son homme-pansement. Ils veillaient l’un sur l’autre non pas comme des amis mais plutôt avec rage et détermination. C’est qu’ils avaient quelque chose à accomplir ensemble. Ambre se forçait à se rappeler que ce n’était pas la sympathie ou le besoin de survivre qui les avait faits s’allier. C’était uniquement le désir de vengeance. Une sorte d’étendard blanc tâché de sang. Freaks ignorait ce qu’il leur reprochait. Au fond la raison importait peu, seul le résultat comptait.
La matinée était étrangement calme. Ils n’avaient pas rencontré sur leur chemin d’obstacle majeur ; à croire que c’était le calme qui précédait la tempête. Si l’on enlevait les conditions climatiques et les bestioles, la jungle n’était pas si différente du district sept. Et au district sept, les périodes d’accalmies précédaient toujours un violent orage. Sauf que cette fois, Ambre savait exactement où la foudre frapperait. Un poids lourd tomba dans son estomac. Elle commençait à se sentir nauséeuse. Elle resserra les sangles de son sac autour de ses épaules pour occuper ses mains puisqu’elle n’avait plus d’arme. Peut-être qu’elle avait trop mangé et que son corps n’était plus habitué. Ils avaient en effet englouti le restant des provisions afin d’être en forme pour le festin. La seconde raison étant qu’Ambre ne souhaitait pas s’alourdir pour courir. Car elle pouvait courir à présent, elle en était presque sûre. La chair était encore fragile au niveau de sa cuisse mais c’était une nouvelle peau toute belle qui l’avait remplacée, d’un rose tendre. La technologie du Capitole dépassait ses maigres connaissances en médecine. Jusque –là, elle n’avait pas eu besoin de remettre à profit ses jambes pour courir. Hier elle boitillait encore, forçant parfois le trait afin de ralentir Leevy. Leevy qui, frais comme un pinson, marchait à grandes enjambées. Il ne ressemblait plus au pathétique jeunot qu’elle avait rencontré deux jours plus tôt. Et elle, à quoi ressemblait-elle ? Les plaques de boue avaient séché mais elle devait en avoir dans les cheveux car sa tête la grattait par moments. D’ailleurs, il y’avait bien longtemps qu’elle n’avait pas pu faire un brin de toilette et entre la crasse et les piqûres de moustique son corps la démangeait. Mais à bien y réfléchir, ce n’était pas la nourriture ou l’Arène qui la rendait nauséeuse. Elle s’était habituée aux deux. Au fur et à mesure qu’elle avançait, Ambre mesurait les défauts de son plan. Ethan lui avait fait parvenir un médicament pour qu’elle vive mais n’avait pas jugé bon de lui envoyer de quoi survivre. Elle avait des notions en corps à corps mais ce n’était rien comparé au fait de tenir une arme. A aucun moment Leevy ne lui avait prêté sa machette, il la garderait donc jusqu’au bout. Que ferait-elle s’ils n’étaient pas les premiers au festin comme prévu ? Que ferait-elle s’il n’y avait pas d’arme à disposition ? Elle était dans une position bien moins confortable que la sienne.
« Leevy, reste. S’il te plait. C’est du suicide. » Elle l’implorait presque. Le festin avait commencé. Elle avait vu filer Virani comme un éclair, seule. C’était elle qui avait lancé le top départ. A présent, les tributs se pressaient autour de la corne, s’éparpillant comme une nuée d’insectes indésirables. Ambre réfléchissait à toute allure. Elle avait souhaité de toutes ses forces que l’Alliance se montre mais elle avait souhaité qu’ils se montrent ensemble. Là, Ambre les aurait rejoint et se serait battue à leurs côtés comme si de rien n’était. Au lieu de ça, la présence de Virani seule n’était pas de très bon augure. L’Alliance s’était rompue. Et elle était seule, complètement seule avec un Leevy attendant la première occasion de faire ses preuves. Ambre se mit à paniquer et tenta même de le retenir par le bras. Elle essayait de gagner du temps. Ce qu’elle vit par la suite ne la rassura pas d’avantage. Le district quatre était là. Avec Moon. C’était le signal que onze attendait, machette en main. Un bref sourire illumina son visage. Il la regarda d’un air de dire « c’est ce qu’on voulait, qu’est-ce que tu attends ? ». Elle ne pouvait pas. Elle ne pouvait pas y aller. Ses yeux s’agrandirent et elle recula d’un pas pour mieux se planquer à l’orée de la forêt. Ils étaient là. Ils étaient là pour elle. L’instant d’après, Moon n’était plus dans son champ de vision. Le jeune homme commençait à s’impatienter, il savait que l’occasion ne se représenterait plus de sitôt. Ambre le savait aussi. Ses convictions les plus profondes étaient tombées à l’eau, elle était tétanisée par la peur. « Leevy ! Ils me veulent. » ajouta-elle dans un cri strident. Il fit un geste pour l’atteindre avec son arme mais elle l’évita, sa jambe ne boitant alors plus du tout. Il pointa rageusement la machette vers elle « T'es la prochaine. » Et elle le vit s’éloigner avec hargne, filant rejoindre Avril et Thunder. Faites qu’ils s’entretuent. Puis, un souhait beaucoup plus réaliste. Faites qu’il n’en revienne pas. Claire. Claire, montre-toi. Je t’en supplie. Allez viens, montre toi. Planquée dans un buisson, elle observait attentivement ce qui se passait. Elle vit les provisions se réduire progressivement. Elle vit beaucoup de choses, fascinée par la scène qui se déroulait sous ses yeux. Mais pas de signe de Claire. Pourtant elle devait être là, quelque part. Elle devrait être là. Alors pourquoi ne se montrait-elle pas ? C’était la seule de personne de l’Arène en qui elle avait confiance. La seule personne qui aurait pu la tuer au troisième jour, alors qu’elle implorait Isaac de vivre. La seule personne qui n’avait pas tenté de le faire. Un bruit attira son attention, changeant une nouvelle fois la donne. Deux corps qui s’entrechoquent. Kylian se battait à présent contre son ennemi. Il venait de lui sauver la vie. Ambre n’avait aucun doute quant à l’issue de ce combat. Yorell crèverait comme le chien qu’il était. Vas-y Kylian. Tue-le. Comme par magie, sa hache vient se planter presque à ses pieds. Cette hache qui changeait tout. Elle était prête à lui venir en aide, prête à tout. Prête à trancher elle-même la gorge de Yorell Moon.
Et puis, la tendance s’inversa.
Une giclée de sang éclaboussa le sol. Quelqu’un d’autre accourait.
Ambre fila droit vers la Corne, une expression nouvelle sur son visage.
Dernière édition par Ambre L. Galeoni le Dim 31 Aoû - 17:58, édité 1 fois
Cachée dans les buissons, Brooke attends. Cela fait plusieurs jours maintenant, qu'elle attend. La rouquine est restée quelques temps du côté du lac, là ou l'eau était potable. Cachée dans les arbres. Mais au bout de quelques jours, Brooke s'était lassée. Elle était retournée aux abords de la Corne en attendant que quelque chose se passe.
Et aujourd'hui, il se passait enfin quelque chose. L'annonce du festin l'avait ébranlée. Était-ce une bonne idée ? C'était dangereux. On pourrait la tuer. Sans compter qu'elle avait plus faim que ça n'avait jamais été le cas. S'il y avait à manger, elle ne pouvait pas hésiter plus longtemps. Aussi Brooke attendait que d'autres arrivent avant elle. La rouquine ne sourcille pas lorsque la fille du neuf arrive. Elle n'est pas non plus surprise en voyant Yorell arriver. Son co tribut est fort et a ses chances dans l'arène, Brooke le sait. Il n'y a pas de doute là dessus. Par contre, elle se relève à demi lorsqu'une fille arrive, puis quand le garçon du six s'interpose. Brooke ne sait pas ce qui oppose Yorell a cette fille, mais elle se dit instantanément qu'une alliance, même courte, entre les tributs du district huit peut leur être bénéfique. Lorsque le tribut du six commence à frapper Yorell de toute ses forces, Brooke se met à courir.
Elle arrive à la Corne rapidement. Brooke n'a peut être pas énormément d'atouts, mais son petit couteau est dans sa main, prêt à faire des dégâts. Et la rouquine possède une force qui en a déjà surprit plus d'un. Elle n'a plus qu'à espérer que ce garçon le soit également …
Brooke arrive derrière le garçon. Elle n'essaye pas de capter l'attention de Yorell, pas tout de suite. Inutile de le déstabiliser. Très vite, le couteau de Brooke s'en prend aux mollets de Kilian. Elle sait qu'elle peut l'immobiliser rapidement de cette façon mais très vite, elle se rend compte que ça ne suffit pas. Même immobile, le garçon du six continue de ruer le visage de Yorell de coups. Alors Brooke n'hésites plus. Elle passe son bras autour du cou de Kilian et commence à serrer. Peut importe les coups qu'elle prendra après. Si elle parvint suffisamment à le surprendre, Yorell pourra peut être reprendre le dessus.
« Vas-y ! Yorell, magne-toi ! »
De la force, oui, mais le garçon du six en a aussi. Brooke sait parfaitement que seule, elle ne serait pas de taille. A Yorell de faire en sorte d'amocher encore un petit peu d'avantage Kilian.
Yorell T. Moon
△ correspondances : 757 △ points : 0 △ multicomptes : / △ à Panem depuis le : 10/01/2014△ humeur : un mort n'a pas d'humeur △ âge du personnage : dix-sept ans pour l'éternité △ occupation : héritier de l'empire stylistique de ma mère
can you save me? statut: mort, éternel célibataire relationships:
J'avais mal. Mon visage se marquait progressivement des coups de poings que m'assénait le tribut du six qui était, semblait-il, au meilleur de sa forme. C'était un colosse comparé à moi. Avec une musculature développée, et une force qu'il tirait évidemment à son avantage. J'avais beau réfléchir, tenter de trouver un moyen de me sortir de là, mais tout était vain. Et il pleuvait des coups sur mon pauvre visage. Je crachai un mince filet de sang alors que le même liquide rouge coulait de mon nez ravagé. Les joues endolories, la maigre défense que j'imposais avec mes bras était inutile. Kylian avait l'avantage, et c'était probablement lui qui allait venir à bout du monstre que j'étais devenu. Pourtant, je ne voulais pas me laisser faire. Abandonner, alors que j'avais tant de choses à accomplir encore ? Non, hors de question. Alors malgré mon visage parsemé de bleus, j'avais le cerveau en ébullition, mélange conflictuel de rage, de soif de vengeance et de malice. Je devais ruser pour m'en sortir. Ruser oui, mais contre un homme de cette envergure, comment faire ? Je plongeai mon regard de glace dans celui enflammé de mon adversaire. Il avait la rage de vaincre, la rage de m'éliminer, alors que nous nous étions jamais vraiment approchés, et cela même avant l'arène. Mais le simple fait que son alliée, Ambre, était menacée, devait lui avoir donné une raison nécessaire pour s'en prendre à moi. C'était tout à son honneur. Lui au moins, il avait pu protéger celle qu'il appréciait, alors que moi... Moi, je n'avais pu. Et je dus même faire le contraire: achever ma partenaire. Kylian et moi étions à deux antagonismes quasi parfaits, à une différence près: j'étais beaucoup plus imprévisible que lui. Et alors que nos regards s'entrechoquaient, une ombre rousse se profila derrière mon assaillant, et comme par magie les coups de poings cessèrent.
Je n'aurais jamais pensé que Brooke Declean me sauverait la vie. J'avais une si piètre opinion d'elle, m'étant trop focalisé sur la peur qui l'avait habitée depuis l'instant où son nom avait résonné dans tout Panem. J'étais allergique à l'angoisse qu'elle laissait transparaître. Et en toute connaissance de cause, je l'avais laissée à son sort le plus hasardeux. Je n'avais eu cure d'elle. Jusqu'à maintenant. Je lui devais probablement ma vie. Et tandis qu'elle immobilisait le tribut du Six avec le plus de force dont elle pouvait faire preuve, je me relevai vivement et passai le revers de ma main sur mon visage ensanglanté. Je reniflai bruyamment avant de pousser un râle de douleur mêlé à de la colère, crachant un nouveau filet de sang aux pieds de mon ennemi. N'avais-je pas dit que ma vengeance serait terrible ? Kylian Madden avait signé son arrêt de mort dès le moment où il s'était interposé entre la pétasse blonde et moi. Brooke me somma de me reprendre et de la soutenir dans ce combat. Je ne réfléchis pas une minute de plus: j'attrapai vivement ma machette qui pendait toujours à ma ceinture alors que le brun à qui je faisais face se débattait avec rage pour sauver sa propre vie. Inutile. Totalement inutile. Maintenant que j'étais debout et que j'avais l'avantage sur lui, avec l'aide généreuse de Brooke, il ne verrait plus jamais le jour.
J'abattis la lame de mon arme sous les genoux de mon ennemi, afin de rompre les ligaments. J'avais un but simple: faire souffrir cet enfoiré. Qu'il se sente prisonnier dans un corps qu'il ne contrôlait plus. Alors je maniais habilement ma lame, alors qu'avec Brooke nous tournions autour de lui, pour lui faire perdre la tête. Il s'était peut-être libéré de l'étreinte mortelle de la rousse en lui assénant de vilaines commotions au passage, il n'avait que ses poings rouges pour se défendre. C'était injuste. Ce n'était pas loyal. Et j'en avais rien à foutre. Je n'étais même pas heureux de mener la danse dans cette bagarre. Je ne pensais qu'à elle. A Sky. C'était pour elle que je respirais. C'était pour elle que je me battais. C'était pour elle que j'étais devenu un monstre. Alors je tailladais le corps sculpté de Kylian tant que je le pouvais, lui privant progressivement de ses muscles, et ainsi du contrôle de son corps. Et tant qu'il ne s'écroulerait pas, je ne serais pas satisfait. Avec Brooke, nous étions une fine équipe. Nous échangions nos coups avec harmonie, comme si nous avions toujours été alliés au fond de nous-même. Et le garçon du Six avait beau se défendre, bientôt je le vis défaillir, épousant avec fracas l'herbe fraîche de la plaine. Je me redressai sans pour autant perdre ma garde, le souffle court. Mes yeux sombres se posèrent sur mon ennemi qui tentait tout pour se redresser, en vain. Il rampait de quelques centimètres à peine. Je lançai un regard tout aussi sombre à Brooke. Je n'avais même pas eu le temps de la remercier, mais elle devait sans doute savoir que je le pensais sincèrement, du fond de mon cœur déchiré. A la place, je rangeai ma machette tâchée de sang sur ma ceinture, prenant à la place un poignard, mais pas n'importe lequel: celui qu'Ambre Galeoni avait lâché lors de notre dernière confrontation. « Laisse-moi finir... » soufflai-je à la rousse. J'avançai de quelques pas ensuite vers ma proie, plus patient d'un coup. Le poignard glissait habilement dans ma main parsemée de sang, mélange du mien et du sien. Je donnai ensuite un coup de pied vif dans les côtes du brun, le poussant par la même occasion pour que son dos se frotte à la verdure de la zone. Mon pied contre son torse haletant, je crachai un nouveau filet de sang, ma mâchoire ne s'étant pas encore remise des coups de poings de mon assaillant. Voyant que Brooke ne bougeait pas de sa position, je finis par me pencher sur Kylian, m'asseyant même sur son buste criblé de sang. Mon visage à quelques centimètres du sien, je laissai le plat de la lame de mon poignard glisser le long de sa joue pâle. « Tu n'aurais pas dû t'en mêler. » lui murmurai-je dans une confession des plus intimes. Puis je me redressai, et je plaquai ma main libre sur sa bouche afin d'étouffer ses plaintes. Enfin, je dégageai son front de sa frange brune, et la lame de mon poignard creusa finement sa peau. Il hurlait dans ma main. Il avait mal. Il souffrait. Mais souffrait-il plus que ce que Sky avait enduré ? Non. Souffrait-il plus que ce que mon esprit hurlait désespérément ? Non. La douleur n'était qu'une information. Elle était la preuve qu'on était vivant. Mais elle était aussi la preuve que la vie pouvait basculer tout aussi aisément.
Son supplice dura de longues minutes. Je laissais courir la lame du poignard le long de sa peau, pour que progressivement un message y soit gravé définitivement: je venais d'apposer le nom d'Ambre sur son front. Kylian était peut-être devenu un martyr dans ces jeux désormais, il n'était que l'objet de ma vengeance. Un dommage collatéral. Le détenteur d'un message que je tentais par-dessus tout de transmettre à tous ceux qui osaient douter de moi: j'étais imprévisible et capable du pire. Je voulais qu'Ambre pleure de peur en voyant son allié ainsi martyrisé. Je voulais qu'elle réclame sa famille, qu'elle réclame la pitié, la rédemption. Des choses qu'elle n'obtiendrait jamais. Elle m'avait volé mon alliée, et je comptais bien lui ôter tout semblant de fierté dans sa misérable tête blonde. Je souhaitais qu'elle me craigne, qu'elle me demande pardon quand ce serait son tour. Je voulais qu'elle me rende Sky ! Je grimaçai de rage. Mais j'étais triste. Profondément triste. Elle me manquait terriblement. Mes yeux s'embuèrent de larmes que seul Kylian pouvait voir désormais. Je levai ma main afin d'observer la fin de mon travail monstrueux. Je n'étais pas fier de moi. Je n'étais pas heureux de faire ça. Je me dégoûtais. Je m’écœurais. Mais c'était ce qu'il fallait faire pour s'en sortir dans ces jeux, pas vrai ? Le souffle court, les sourcils froncés, j'observais Kylian agonisant dans son propre sang, avec le prénom d'une autre sur son front. Rien qu'à me rappeler du visage de ma pire ennemie, une vague de colère s'empara de nouveau de moi. Mon visage et ma veste étaient tâchés de son sang. Ma peau brûlante, j'avais les yeux encore plus sombres que les ténèbres qui avaient pris possession de mon âme. Je me relevai lentement, laissant le poignard s'enfoncer dans l'herbe, à quelques centimètres du corps gisant de ma nouvelle victime. Je m'éloignai d'un pas. Puis d'un deuxième. Mon regard vint percuter celui de Brooke. Je l'enviais. Elle semblait si légère, si sereine. Une larme s'échappa de mes yeux, dévalant ma joue et se mêlant au sang qui parsemait mon visage. Puis je tournai le dos à mon adversaire et partit à grandes enjambées, comme si je fuyais le meurtre dont je fus l'assassin. Fuir, toujours fuir. Je n'avais plus envie de sombrer. Je voulais sortir de cette arène et revoir les miens. Je voulais être faible une seule fois dans ma vie, et pleurer toutes les larmes de mon corps dans les bras de mes mentors, de ma mère, et même de cet enfoiré d'Adonis. Je voulais, juste une fois, qu'on me rassure, qu'on me protège, qu'on me soutienne. Car l'amour était un terrifiant privilège.
⊹ We are told to remember the idea, not the man, because a man can fail. He can be caught. He can be killed and forgotten. But four hundred years later an idea can still change the world. But you cannot kiss an idea, they do not love. And it is not an idea that I miss, it is a man. ⊹
Je marchais lentement. Bien plus lentement que Thunder et son nouvel allié. Personne ne se retournait pour voir si je suivais toujours. Mais ce n'était pas plus mal. De toute façon je n'avais aucune envie de me lancer dans une enième dispute avec Thunder. Je me contentais donc juste de les suivre en trainant des pieds. J'avais l'impression d'avoir devant moi deux gamins qui trépignaient d'impatience à l'idée d'ouvrir leurs cadeaux. Sauf que bien évidemment ce n'étaient plus des enfants. Et les cadeaux, c'étaient les autres tributs. Pour ma part je ne savais pas trop ce que j'étais venue chercher moi, à ce festin. Ce qui était sûr c'est que je comptais passer inaperçue, et profiter du fait qu'ils soient tous occupés à s'entretuer pour récupérer ce dont j'avais besoin. Au plutôt ce dont nous avions besoin, parce que Thunder n'allait sans doute pas voir le temps de se ravitailler.
La forêt se faisait moins dense, nous approchions de la Corne. « Thunder ! » Je trottinai pour me retrouver au même niveau que lui. Yorell étant dans les parages je préférais lui parler à l'oreille. « On se retrouve ici après le festin. Et s'il te plait, fais attention à toi. » Je le laissais alors repartir, continuant de rester derrière eux. Au fur est à mesure je me décalais sur le côté pour ne pas avoir à les suivre. Je ne voulais pas me retrouver avec eux une fois arrivé sur le lieu du festin. J'aurais été à coup sur une cible. Alors qu'en étant seule, je pouvais me montrer plus discrète. Puis je vis enfin la Corne. Une fille blonde s'élançait déjà pour récupérer ce dont elle avait besoin. Je la reconnus, c'était Virani. Puis au bout de quelques minutes les combats autour de la Corne commençèrent. C'était maintenant ou jamais pour me lancer. Je ne devais pas hésiter. Je ne voyais pas Thunder, mais j'étais tout de même inquiètes. Pourtant il fallait que je sois forte. Il fallait que je continue d'espérer qu'il n'agirait pas bêtement.
Je m’élançais alors. Je courrais assez vite, même si ma jambe me faisais défaut. Il fallait absolument que j'ignore la douleur, ma vie en dépendais. Je ne faisais plus attention à ce qu'il se passait autour de moi, seul ma course et les objets que je devais récupérer comptés. La distance n'était pas si longue car je me trouvais déjà devant la Corne. Je ne laissais rien me déconcentrer. Dans ma tête c'était clair, d'abord les armes et les médicaments, après le ravitaillement en nourriture et en eau. Je m'avançais donc à l’intérieur de la Corne. Je pris directement une machette, un couteau et une petite trousse remplit de médicaments. Je ne cessais de surveiller les alentours pour ne pas être attaquée par surprise. Je me dirigeais ensuite vers les corbeilles. Je me dépêchait de remplir mon petit sac. Sauf que je fus bien évidement interrompus. En effet je finis par me retrouver nez à nez avec Ambre. Je la regardais d'un air mauvais. Je savais que sans elle je n'aurais sans doute pas eu d'altercation avec Isaac. Pourtant je ne comptais pas me battre, je voulais partir le plus vite possible. « T'as retrouvé Isaac ? ». Je ponctuais mes mots d'un léger sourire narquois. Je ne savais même pas pourquoi je faisais ça, mais je ne voulais pas attendre une quelconque réaction de sa part. Je m’apprêtais déjà à partir le plus vite possible d'ici.
The obsession with running is really an obsession with the potential for more and more life
Les gens crient, les gens s’ébrouent. Ce n’est plus une jungle mais un zoo. Des renards enragés, des chiens galleux. Un combat à mort de coqs. Sauf que celui-ci est tout ce qu’il y a de plus légal.
Elle se sent pousser des ailes, Ambre. Elle n’a plus besoin de réfléchir sur ce qu’il faut faire. Pour la première fois depuis le début, elle a une arme qu’elle connait bien et n’hésitera pas à s’en servir. Un sourire carnassier anime son visage à cette pensée. Elle zigzague entre les tributs déjà sur place, la hache bien en évidence. Elle est un peu plus lourde que ce qu’elle avait imaginé mais ça ne la dérange pas car l’impact n’en sera que plus fort. Finies les séances de coupage de bois avec Isaac, finies les séances d’entraînement avec Ethan « pour faire semblant ». A l’époque, il s’agissait surtout d’intimider au cas où on vienne l’embêter d’un peu trop près, son retour du Capitole ayant entraîné plus de venin et de commérages que prévu. Ces séances-là se transformaient souvent en jeu : en venir aux mains avec lui étant alors l’idée la plus stupide jamais eue. Mais l’essentiel était là, elle avait appris énormément au cours de cet hiver. Des techniques, des réflexes à présent gravés dans son esprit. Des choses pour lesquelles elle n’avait pas besoin de réfléchir. Ironie du sort, elle se retrouvait à nouveau dans un jeu. Et pour la première fois depuis le début, elle ne le subirait plus.
La Corne était tout près à présent. Tout autour, des étalages entiers de fruits étaient disponibles. Ambre jeta un bref coup d’œil derrière elle et fit glisser une brassée de nourriture dans son sac, faisant dégringoler à terre la moitié restante par la même occasion. Elle aurait pu tenter de le remplir mais n’avait aucune envie de s’attarder, jugeant la prise de risque trop grande. L’une des fontaines était juste à côté et représentait sa prochaine destination. Elle devait passer par la corne pour l’atteindre. Plongeant la main parmi les fruits, celle-ci se referma autour d’une bouteille vide. Un autre regard derrière elle confirma qu’elle était seule sur les lieux. La jeune fille s’élança à nouveau, prête à détaler au moindre bruit suspect. Et tomba nez-à-nez sur Avril qui était juste à côté, cachée par les gerbes d’eau. Sa main droite se resserra sur le manche. Elle avait toujours la bouteille dans l’autre, le sac alourdi par les fruits ballotant au creux de son bras. Elle avait imaginé si souvent ce moment au cours des derniers jours qu’elle fut presque déçue de le voir se réaliser maintenant. Déçue de constater qu’elle était toute seule. Aussi se contenta-t-elle d’un seul mot. Un mot qui renseignait sur son état direct. Un mot qu’elle tenait de la théâtralité de Leevy.
- Surprise
Elle n’y songea pas mais en cet instant, Ambre était persuadée de sourire. Comme elle, elle avait les mains prises. Un couteau, une machette. Putain, qu’avaient t’ils tous avec ces machettes ? « T’as retrouvé Isaac ? » Cette garce avait osé. Elle ne se rendit même pas compte qu’elle se jetait sur elle, faisant basculer l’étalage de fruits sous son poids. La chute les précipita directement dans la fontaine où Avril était tombée en arrière. L’eau était si froide qu’elle l’empêcha momentanément de bouger. Ambre ne songeait à rien d’autre qu’à la faire taire lorsqu’elle lui appuya le haut du corps sous l’eau. L’expression « se noyer dans une verre d’eau » était parfaitement appropriée. Elle était plus lourde que la gamine, le temps ferait le reste. Plus âgée, plus forte aussi. Mais il ne s’agissait pas de force physique. Sa haine envers le district quatre était immense. Leur arrogance l’avait rangée du côté des faibles, de ceux que l’on peut facilement abattre avant de passer à autre chose. Mauvais jugement. Mauvais choix. Ils n’avaient jamais capté qu’elle s’était débrouillée pour les mettre à dos de l’Alliance. Jamais capté que si Claire et Kylian en étaient les leaders incontestés, elle tirait lentement les fils. Isaac n’aurait pas dû mourir. Il avait payé son erreur de sa vie. Et maintenant, c’était au tour d’Avril de payer la sienne. Chaque chose à sa place et la sienne était au fond d’une fontaine, les poumons emplis de liquide.
Avril se débattait toujours. Elle devait avoir l’habitude d’être sous l’eau, la conne. Le temps s’était arrêté. Quelqu’un aurait pu passer là et les tuer toutes les deux, apportant son lot de satisfaction. Quelqu’un n’arriva pas. Non, la seule chose qui arriva, ce fut une douleur insupportable à la main gauche. Elle ne tarda pas à réaliser que son propre sang se mêlait au reste. Freaks hurlait à s’en péter les tympans, à figer le temps pour de bon. Un autre coup la renversa de l’autre côté, la hache toujours en main. Elle aurait pu perdre vingt doigts qu’elle la tiendrait toujours. Couchée sur le dos, elle entendit la gamine reprendre sa respiration. La vit se relever, titubant à moitié. Enjamber la bordure de la fontaine. Le coup de canon qui résonna fit sortir Ambre de son absence et lui remit momentanément les idées en place. Cette fille devait mourir. Elle chercha des yeux son sac et le prit rageusement par la anse avant de marcher à sa suite. Car Avril ne tentait pas de fuir, elle cherchait juste à l’entrainer ailleurs. Tout comme Ambre, elle était prête pour un combat qu’elle ne pouvait remettre à plus tard.
***
Avril était pliée en deux, les mains sur les côtes. Il faut dire qu’Ambre ne l’avait pas loupée. Elle n’avait pas envie de l’achever maintenant. Pas alors que Thunder n’était pas là pour le voir. Elle réalisa que sa vengeance ne serait pas complète sinon. Sa co-tribut n’était qu’un moyen de l’atteindre, ce n’était pas elle qui avait transpercé Isaac avec une épée. Au diable les sponsors. Œil pour œil, dent pour dent. Plus que tout, elle voulait qu’il prenne conscience qu’il finirait seul. Qu’il essaye de la guérir, et qu’il la perde pour de bon. Qu’il perde donc ce ton acerbe qu’elle détestait par-dessus tout. Leevy serait fier d’elle. Ça valait bien une phalange en moins et quelques coupures. Même si son seuil de tolérance à la douleur avait déjà atteint ses limites : elle ne sentait plus rien au niveau de ses doigts.
- Dis à ton allié qu’il a le bonjour du district sept, cracha-t-elle.
En soit, Thunder n'avait pas plus envie, ni besoin, que cela de se rendre à ce fameux festin. Mais ces jeux semblait sans fin, il fallait épurer cette arène et mettre un terme à cette connerie qui amusait chaque années juges et capitoliens. Et c'était pour cela qu'il se rendait sur place. Au fond, peu importe qui serait là-bas, il fallait simplement des morts. L'asiatique quant à lui ne jurait que par cette belle, mais chiante, blonde du sept. Thunder ne savait pas ce qu'elle lui avait fait pour qu'il soit aussi déterminé à la tuer, mais comme toujours, il s'en fichait. Seul le résultat importait. Certes, lui non plus ne l'aimait pas, mais il désirait autant sa mort que celle de l'asiatique ou celle de n'importe quel tribut ici présent. Excepté Avril qu'il devait garder le plus longtemps possible au près de lui. Car comme Yorell, elle n'était là que par intérêt. A ses yeux, un co-tribut est comme un cadeau de bienvenue, une opportunité de survit, un vulgaire bouclier. Le tout est de savoir s'en servir, de comprendre la subtilité de son utilité pour soit, mais surtout, d'en bénéficier au moment propice. Mais il faut aussi rester sympathique, pour lever tout soupçon du dit-tribut. Ainsi, la colère de l'asiatique le protégeait des foudres d'Ambre, et la présence d'Avril lui servait à éloigner Leevy le temps que lui-même disparaisse. Sans elle, ce dernier ne l'aurait pas épargné le premier jour. Car il voulait avant-tout la fille, croyant blesser l'ego du garçon, montrer qu'il avait raison. Et dans la réalité des faits, le garçon du quatre était en accord avec sa façon de penser. Il valait mieux la mort de son allié par défaut que la sienne, mais comme susdit, la rendre utile était encore meilleur. Car Thunder était conscient qu'il ne ferrait pas le poids face à certain tribut. C'est donc pour cela qu'il s'était arrangé pour se faire oublier des plus forts, commençant par numéro onze auprès de qui il blâma son manque de compassion envers sa co-tribut encore enfant. Un jeu de provocation qui marcha à merveille. Et on peut aussi dire que Bloom l'avait grandement aidé dans ses manipulations. Sans lui, il n'aurait jamais pensé à prétendre être un carrière, mais ce point n'intimidait plus personne depuis qu'il avait tué Isaac pour protéger son bouclier humain. Un acte irréfléchi attirant la haine de ceux qui ignorait encore son existence. Et n'oublions pas ce cher Yorell en qui il vint en aide alors qu'il ne connaissait strictement rien à la pêche, mais son « amitié » lui valut le droit d'être épargné et même sauvé lors du bain de sang. Et pourquoi Thunder a donc porté secours à sa co-tribut ce jour là alors qu'elle occupait comme prévu Leevy ? Tout simplement parce que ce n'était pas encore le bon moment.
Mais aujourd'hui, Thunder devait oublier ses magouilles et se mouiller. Car il serait quelque peu honteux de sortir vainqueur sans jamais n'avoir levé le petit doigt – ou presque. Il devait montrer qu'il était capable de se battre, même si lui même n'en était pas totalement convaincu. Non pas qu'il soit incapable d'une telle chose, au contraire. Le problème se trouvait dans son manque d'attention, offrant bien trop souvent l'opportunité à l'adversaire de lui porter un coup mortel. Et le bain de sang en fut la preuve. C'était donc le moment de se rattraper. Et plus ils s’enfonçaient dans la forêt, plus l'adrénaline se faisait ressentir. Ou alors c'était la fatigue mélangée à la chaleur qui lui tournait la tête. Quoi qu'il en soit, il n'avait qu'une hâte ; entendre des coups de canon. Qu'il soit le meurtrier ou non restait futile.
« Thunder ! » Il s'arrêta et se retourna, regardant sa co-tribut sans grand intérêt. Ce n'était pas le moment de se plaindre. Mais elle ne dit rien, les rattrapant lentement. Ce n'était pas non plus le moment de les ralentir. Cette fois, elle regardait ailleurs. Thunder suivit ce regard qui se portait sur Yorell, à quelques mètres de lui. Le garçon du quatre porta de nouveau son attention sur la jeune fille en se rapprochant d'elle. « On se retrouve ici après le festin. Et s'il te plaît, fait attention à toi. » dit-elle à son oreille. Il recula légèrement et lui sourit. Une si gentille attention. « Promis. Et reviens-moi entière. » Il sourit une nouvelle fois, se tourna et repartit. Qu'elle ne soit pas avec lui était une bonne chose, car au plus grand plaisir de certaine, Thunder avait fini par apprécier cette gamine, oubliant peu à peu cette utilité qu'il lui avait trouvé. Et cette journée aux petites chutes il y a peu en était sûrement la cause.
La corne leur faisait face. Thunder se tapit dans les feuillages, guettant le bon moment. Il commença alors à se demander ce qu'il attendait. Il était là, sans avoir réellement méditer à un plan. Il savait quoi faire (ou presque), mais ni quand, ni comment. Il sursauta en voyant une blonde se jeter dans la corne avant qu'elle ne disparaisse. Elle avait donnée le signal de départ. Thunder se tourna en direction de Yorell, mais il était déjà partit. Et il était impossible de le retrouver au milieu de cette foule d'aussi loin. Il n'avait alors plus le choix. Un long soupire, et il s’élança. C'est alors qu'il aperçu l'asiatique avec sa co-tribut et ce gars de l'alliance. Mais son regard se bloqua sur Ambre et Avril au milieu de la corne. Elle avait besoin d'aide, pourtant il s'arrêta net, loin de tous. Tous, sauf un. Une personne dont il avait mémorisé le nom. Il tourna le regard et sourit, fixant son opposant qui se trouvait tout de même loin de lui. « Comme on se retrouve... » murmura-t-il. Thunder resta fix. Celui qu'il évitait depuis le début était là et l'attendait. Il savait que c'était lui qu'il voulait. Lui, ou Avril, mais elle était occupée, donc moins appétissante. Il était suffisamment loin pour fuir. Oui, il en était encore tant. Mais ce ne serait que repousser ce qui devait finalement arriver, mais surtout vu comme un acte lâche. Plus de subterfuge, son bouclier lui était retirer. Il devait agir de lui-même. Il sourit, prit son épée en main et s'élança, courant à toute vitesse sur son opposant.
A nous deux Leevy Stonefield.
Leevy Stonefield
△ correspondances : 83 △ points : 0 △ multicomptes : ah, psh, hbc △ à Panem depuis le : 13/10/2012△ humeur : mortelle △ âge du personnage : dix-huit ans
Huitième jour. Le festin. Il l’attendait avec impatience.
Leevy est un fervent téléspectateur des Hunger Games. Chaque année, il s’installe devant l’écran familial. Et c’est bien le seul moment de l’année où il se souvient avoir une famille. Il regarde les Jeux avec une excitation non dissimulée, impose ces Jeux que sa famille répugne depuis des nombreuses années. Mais ils n’ont pas le choix de les regarder ou non, chaque citoyen quel que soit son district est forcée d’assister à ce spectacle. Seulement, Leevy le fait avec plus d’enthousiasmes que certains, dont sa propre famille. Il prend un malin plaisir à commenter chaque fait important ainsi que chaque mort atroce. C’est sûrement la période de l’année où il sourit le plus. Ce n’est pas forcément les Jeux qui lui procurent une telle joie, mais plutôt le fait de martyriser ses parents de la sorte. Cette année, il n’observe plus les Jeux à travers un écran, mais de l’intérieur même de cette arène. Et en tant que spectateur assidu, il sait que le Festin est, au même titre que le Bain de Sang, l’un des moments les plus attendus de chaque édition des Jeux. Il l’attendait depuis déjà deux jours ce festin. Pas uniquement parce qu’il savait qu’il allait arriver, mais aussi parce que ce serait l’occasion d’affronter ses ennemis depuis son envoi ici. Thunder. Avril. Et indirectement, Yorell puisqu’il est celui d’Ambre. Ellyn s’est ajoutée à la liste en cours de route, depuis qu’elle a eu la merveilleuse idée de lui couper l’oreille. Ainsi, la perspective de rencontrer chacun d’entre eux – si aucun ne meurt en chemin – ne peut que le réjouir. D’autant plus qu’il n’est plus seul, et qu’il fait alliance depuis deux jours avec Ambre, la tribut du sept. Une tribut qu’il sait capable de l’aider à se venger du tribut du quatre, de la même façon qu’elle doit le savoir capable de se venger du tribut du huit pour elle. Dans une moindre mesure, ce festin lui sera également utile pour soigner son oreille. Bien qu’il ait réussi à attraper une trousse de secours lors du bain de sang, qui s’est avérée plutôt utile, et qu’il ait également pu profiter du cadeau commun des mentors du district onze et sept, il sait qu’il a besoin de médicaments plus puissants qu’une crème, s’il veut tenir jusqu’à la fin des Jeux. Il n’a aucune envie de mourir à cause d’une putain d’infection. La mort ne lui fait pas peur, du moment qu’elle vient à lui à la suite d’un combat et non à cause d’une malheureuse blessure qu’il n’a pas su soigner correctement. Il a utilisé la crème cicatrisante aussi rapidement qu’il l’a reçu, il a mis un pansement sur la plaie béante, mais ça ne suffit pas. La douleur est toujours présente et, pire que tout, le côté droit de son visage devient insensible. Il sait que l’infection se propage. Il sait qu’il ne tiendra pas longtemps sans de véritables médicaments. Ce festin est donc la seule chose à laquelle il s’autorise à penser.
Huitième jour. L’annonce se fait enfin entendre. Le festin aura lieu à dix heures. Il ne peut contenir son impatience, au point où le sommeil qui pourrait s’avérer des plus utiles, est sacrifié. Ambre et lui ne tardent pas à se mettre en route pour rejoindre la Corne d’Abondance. Ils doivent arriver relativement tôt. Ils ne peuvent pas se montrer comme des fleurs alors que les combats ont commencé, que les tables ont été vidées. Il a besoin d’un médicament, et il ne laissera personne s’en emparer pour lui. Et tant pis si ce nécessite de marcher de longues heures avant d’enfin atteindre la zone tant désirée. Si Ambre n’est pas en mesure de suivre ; alors il l’abandonnera. Il n’aura aucun scrupule. Pourtant, cette alliance lui plait. Il n’aurait jamais pensé à s’allier à qui que ce soit en entrant ici – et déjà durant la préparation au Capitole – mais force de constater que cette alliance avec Ambre n’est pas une mauvaise chose. L’alliance est tout de même fragile. Elle ne repose pas sur une amitié ou une attache mutuelle, mais sur un simple désir de vengeance. Et quand tout deux auront eu ce qu’ils désirent, il y a de fortes chances que leur alliance vole en éclat. Pourquoi serait-elle toujours d’actualité de toute évidence ? Elle n’est que temporaire, et l’un comme l’autre ont tout de suite intégré ce principe. D’autant plus qu’il ne lui fait pas confiance. Du moins, pas suffisamment pour se risquer à prolonger l’alliance. Ses sentiments envers Ambre sont mitigés. D’un côté, elle lui apparait comme un tribut dangereuse, le genre à qui on ne veut pas se frotter, le genre à plaire à Leevy. Elle a le même désir de vengeance que lui, et ne vit pas dans son petit monde utopique où tout le monde est ami avec tout le monde et où personne ne tente rien à l’encontre des autres. Elle en a dans le ventre, elle a cette rage qui plait au tribut du onze. Et humainement, pour le peu qu’ils ont parlé de leur vie dans leurs districts respectifs, elle serait tout à fait susceptible d’être une personne qu’il peut tolérer. Ces personnes sont rares, elles sont privilégiées, mais elles existent. D’un autre côté, il ne lui fait pas confiance. Elle a l’air instable, du genre à lui planter un couteau dans le dos dès qu’il aura le dos tourné. Sur ce point-là, ils se ressemblent, et c’est peut-être l’une des raisons qui fait qu’il voit la jeune femme d’un mauvais œil malgré leur alliance. Il sait qu’elle serait prête à le tuer si cela lui permet de survivre une journée de plus. De son côté, il ferait de même. Mais qu’importe. Confiance ou pas, pour l’instant leur alliance est toujours d’actualité, du moins jusqu’à l’issue du festin. C’est ce qu’il pensait.
Ils y sont. Ils y sont enfin. Devant eux s’étend la Corne d’Abondance mais, surtout, des tables contenant le nécessaire pour survivre. Nourriture et même fontaine à eux. Pourtant, son regard cherche avant toute chose la pile de médicaments. Il la trouve. Constate que l’un d’entre eux l’attend bien sagement et pourrait lui servir. Un sourire étire ses lèvres, sourire qui disparait aussitôt après qu’Ambre ait pris la parole. « Leevy, reste. S’il te plait. C’est du suicide. » Ses lèvres s’agitent pour prononcer un ‘’quoi’’ silencieux. Il ne s’attendait pas à celle-là, c’est certains. Il se tourne un court instant, observe la Corne d’Abondances et les tributs qui s’agitent, des tributs qui peuvent à tout moment saisir son bien. Il reporte son attention sur Ambre, le regard dur, froid. Elle plaisante. Qu’elle le dise, qu’elle éclate de rire, qu’il puisse lever les yeux au ciel, mais que cette histoire soit oubliée. Elle ne peut pas. Elle ne peut pas lui faire cela, surtout maintenant qu’ils sont si près du but. A-t-elle déjà oublié ce que lui a fait subir Yorell ? A-t-elle déjà oublié ses bonnes paroles sur son désir de vengeance sur les tributs du quatre ? C’est le moment, c’est leur moment, s’ils veulent se venger. Lui ne désire que cela, et il est prêt à courir dans le feu de l’action à tout moment. Elle essaie de le retenir par le bras, il se débarrasse de l’emprise de la jeune femme en un coup d’épaule. Il la regarde, silencieusement. Son regard parle pour lui. Son regard empli de haine à l’encontre de la jeune femme pour oser se défiler maintenant. Parce qu’elle a osé rompre l’alliance avant que lui ne le fasse. Parce qu’il ne l’avait pas vu venir. « Leevy ! Ils me veulent. » Il hausse les épaules. Qu’est-ce que ça peut lui faire ? Ils ne sont plus alliés. Ils ne l’ont plus été à la minute même où elle n’a plus osé s’avancer en direction du festin. Il est presque déçu, mais la rage et la colère reprennent le dessus face à la déception. Il lève sa machette, la dirige devant lui, à quelques centimètres du visage de son ancienne alliée. « T'es la prochaine. » Il laisse échapper d’une voix glaciale. Elle a osé. Elle a osé le trahir. Jusqu’ici, il l’avait rangée dans une catégorie où s’ils venaient à se recroiser, il l’ignorerait plutôt que de lui asséner un coup de grâce. Une catégorie où elle seule était rangée. Désormais, elle est tout autant seule dans la nouvelle catégorie, mais celle-ci consiste à lui infliger une mort lente et douloureuse.
Il ne lui adresse aucun regard d’adieu avant de se jeter dans la gueule du loup. Machette en main, il court jusqu’à la table où sont disposés les objets dont chacun a besoin. En quelques secondes, il s’empare du médicament si cher à ses yeux, d’un peu de nourriture, mais oublie volontairement l’eau. Il n’a pas de gourde, et s’arrêter pour boire à la fontaine serait du suicide. Tant pis pour la soif, il peut encore tenir, ce n’est pas la première fois. Il rebrousse chemin, s’éloigner des tables où chaque tribut se jette. Il s’arrête un peu plus loin, loin de tous les tributs, et cherche du regard les autres. Il n’est pas venu là pour fuir, mais pour combattre. Il cherche Thunder et Avril. Tant pis pour Moon, tant pis pour Ellyn. Et finalement, son regard croise celui de Thunder, à quelques mètres de lui. Un sourire narquois se dessine sur ses lèvres. Il planque son médicament, il observe Thunder venir en sa direction, et il reprend sa course à l’opposé du tribut du quatre. Pour l’éloigner un peu de ce festin, pour l’achever sans qu’aucun de ses alliés ne l’interrompe.
Brooke était amochée et souffrait. Ce n'était pas flagrant, pas grave non plus, mais les coups qu'elle avait reçu, bien que faibles, lui faisait mal. Sa respiration était courte et légèrement sifflante. Ses jambes ne la porterait sans doute plus très longtemps : elle avait besoin de manger et de repos, tout simplement.
Ce qui était inenvisageable dans l'immédiat. La jeune fille échangea un regard avec Yorell. Jamais elle n'aurait songé lui prêter main forte. C'était soudain et totalement inattendu, mais la rousse ne le regrettait pas : enfin, Brooke avait prouvée qu'elle avait sa place dans ses jeux, qu'elle pouvait, elle aussi, commettre quelques dégâts. A la demande de son co tribut, Brooke recula pour laisser Yorell terminer leur besogne. Lui semblait prendre tout cela à cœur très personnellement : Brooke, quant à elle, n'était intervenue qu'à l'idée que leur brève alliance pourrait peut être lui rapporter quelques sponsors, ce qui n'était pas négligeable. Le sang gicla un instant, l'aspergeant légèrement : la jeune fille ne broncha pas. Elle resta là, observant Yorell sans trop comprendre ce qu'il faisait : ce fut seulement lorsqu'elle vit le prénom gravé sur le front de Kilian que la rouquine comprit. Elle ne savait pas de quel district venait Ambre, mais Brooke était à présent persuadée que la dénommée Ambre avait éliminée une personne importante pour Yorell. C'était peut être le plus gros avantage de Brooke : pas d'alliés, pas d'amis, personne à pleurer. Les autres pouvaient toujours tuer qui ils voulaient : rien de tout cela ne pourrait la toucher directement.
Yorell s'enfuit aussitôt, après un dernier regard entendu. Alliance terminée. Brooke soupira légèrement, resserra sa garde sur son petit couteau. Le meurtre qu'ils venaient de commettre venait de tenir les autres tributs à l'écart, mais ça ne durerait peut être pas, maintenant qu'elle était seule. Plus question de traîner dans les parages.
La jeune fille se remit très vite en mouvement. Rapidement, elle fut à l'intérieur de la Corne. Elle y récupéra deux couteaux de petites tailles, en tout point identiques à celui qu'elle possédait déjà. Elle ne savait pas si cela lui servirait, mais les jeux s'achèveraient bientôt : mieux valait prévenir. Dans la même idée, la jeune fille s'empara d'anti douleurs ainsi que d'une crème cicatrisante : elle avait reçu quelques coups, quelques coupures également, et cela lui serait sans doute utile. Brooke se dirigea ensuite à toute allure vers la nourriture : les fruits semblaient être les meilleurs qu'elle n'avait jamais mangé. Elle ouvrit son sac à toute allure et, d'un large mouvement de bras, fit basculer la nourriture à l’intérieur. Quelques fruits étaient tombés dans la manœuvre : peu importait. Il était hors de question qu'elle y apporte la moindre attention.
Brooke s'enfuit aussitôt à toute allure en direction des bois. Il était grand temps de retourner se percher dans les arbres. Grand temps de devenir invisible.