J'ai sept ans et alors ?
« Maman ! Maman ! Regarde ce que je sais faire ! » Dis-je à a mère alors que je venais d’arriver enfin au bout de quelques efforts à me faire un camouflage dans le sable. Levant les yeux de son livre, ma mère me regarda faire et applaudit à la fin de mon spectacle. Fière, je l’avais toujours été. J’ai toujours été fille unique et l’attention que mes parents me portaient était immense. Je les aimais plus que tout et jamais je n’aurais pu leur faire du mal. Depuis que j’ai l’âge de comprendre les choses, je me suis mise en tête de m’entraîner corps et âmes pour les Hunger Games et si un jour je suis choisie, alors ce sera trop génial. Mes parents ne comprennent pas vraiment cette envie mais je m’en fiche, ça m’occupe quand ils sont au travail après l’école. J’ai appris à nager très tôt et je me débrouille assez bien. Je m’entraîne le plus de fois que je peux mais ma mère ne veut pas que je vienne sur la plage toute seule alors je dois attendre que le magasin dans lequel elle travaille ferme pour une journée mais ce n’est pas évident et je ne me plains pas. Je sais que mes parents se plient en quatre pour me faire plaisir. Mon père lui, il est boulanger et j’aime bien aller dans sa boutique pour sentir les bonnes odeurs. J’ai toujours droit à un petit morceau de pain ou de gâteau après l’école. Après avoir montré à ma mère comment je savais me camoufler, je décidais d’aller nager. Pour ça, je n’avais besoin de personne. La mer, c’est notre ressource dans le district quatre alors il faut en profiter. Je nage sans m’arrêter même quand je suis fatiguée et au bout d’une demi-heure, je finis par revenir vers ma mère sur la plage. Elle me dit : « Ne te fatigue pas comme cela Angie, ca ne sert à rien. » Je la regarde avec de grands yeux en disant : « Mais si ! Tu crois que pendant les Hunger Games on a le droit de se reposer ? Non alors il faut que je m’entraîne à être habituée d’être fatiguée. » Ma mère leva les yeux au ciel devant ma détermination qu’elle savait inébranlable. Je souris, déposais un bisou sur sa joue alors qu’elle me disait : « S’il le faut, tu n’y partiras même pas et crois-moi, je préfèrerai que tu n’y partes pas. » « Mais maman ! Je veux y aller moi ! Ce serait un honneur de participer ! » « Ma chérie, tu comprendras plus tard … » Je laissais ces mots raisonner dans ma tête et je ne comprenais pas effectivement. Et apparemment, je ne comprendrai pas avant très longtemps …

J'ai douze ans et alors ?
Aujourd’hui, mon nom a été tiré pour la participation aux Hunger Games ! Non mais vous vous rendez compte ! Je n’ai que douze ans, mon nom a été placé juste une seule fois dans tous les noms de toutes les filles du district et c’est moi qu’ils ont tiré au sort ! J’étais vraiment heureuse, j’avais ce sourire sur le visage et c’était génial. Bien entendu, je savais que j’avais de très fortes chances de ne pas revenir car j’avais prévu que mon entraînement dure plus longtemps et pour pleins d’autres choses mais je préférai penser que j’avais une chance de gagner contre tous les autres enfants des autres districts. La seule chose qui m’a rendue triste ce jour là ça a été de me séparer de mes parents. Ils savaient à quel point cela comptait pour moi mais ils savaient aussi que j’avais des chances de ne pas revenir et voir ma mère pleurer m’a donné envi de pleurer mais hors de question, je n’allais pas me laisser aller devant mes parents, je gardais mon calme et ma sérénité et gardais mes larmes pour plus tard. Je leur ai promis de gagner mis cela n’a pas semblé les rassurer. Quand je suis arrivée au Capitole, j’étais éblouie devant tant de beauté et j’ai complètement profité de mon temps là-bas. Pendant les entraînements, j’ai été dans les stations qui présentaient des choses que je ne savais pas faire et c’était bon pour moi. On ne m’a pas mis une excellente note, juste une note moyenne, dans la norme et je ne demandais pas plus que cela. Je suis donc partie dans les jeux, essayant de tuer le moins de monde possible, me cachant dans les arbres et là où je pouvais avec du camouflage. Ma petite taille et mes cheveux bruns m’ont bien aidé dans la forêt. Pour me nourrir, j’essayais de trouver des fruits et j’ai réussis à tuer des animaux au bout de quelques temps. Finalement, nous n’étions plus que deux dans l’arène et donc le combat final est arrivé. Je ne sais toujours pas comment j’ai gagné mais avant de m’évanouir, j’ai entendu une voix dire : « Et la gagnante des 64ième Hunger Games est Angie Price du quatrième District » Et là, je me suis laissée tombée en murmurant : « Je rentre à la maison. » Un immense sourire est apparu sur mon visage et la première chose que j’ai vu en me réveillant c’était mon mentor. J’avais eu quelques sponsors aux bons moments et c’était tout ce qui comptait. Maintenant, j’étais heureuse et fière. Moi qui n’avais jamais eu besoin d’excuse pour parler de moi, j’en trouvais quand même une dans les jeux et je savais que la gloire m’attendait. J’aimais cette sensation, j’aimais qu’on me regarde et qu’on m’admire même si les regards n’étaient pas toujours remplis d’amour et d’affection …

J'ai vingt-trois ans et alors ?
Maintenant j’ai vingt-trois ans et j’habite dans le village des vainqueurs. Ma famille et moi n’avons pas à nous soucier de nous nourrir et de nous chauffer car grâce à ma victoire, tout nous est maintenant fourni. Je ne m’en vante pas parce que je sais que beaucoup de gens dans notre district meurent de faim, ma mère me l’a bien assez répété. Mes parents ont décidé de rester vivre dans notre petite maison alors j’habite toute seule en essayant d’occuper mes journées comme je le peux. Ce n’est pas facile mais bon, j’arrive toujours à trouver quelque chose à faire. Une personne à aider, un coup de main à donner. Les gens n’osent pas me faire confiance, je le sens autour de moi et ceux qui me parlent le font parce que je suis tellement naïve que je crois tout ce qu’ils disent. Mais je n’ai pas changé, je suis toujours cette petite fille qui voyait les Hunger Games comme le plus beau des rêves et maintenant que j’en suis revenue et que je ne risque pas d’y repartir, je n’en suis pas peu fière et ça tout le monde le sait. Je vois bien autour de moi les regards que les gens me lancent à différentes occasions pour différentes choses et des fois, je ne peux m’empêcher de baisser les yeux. Je n’ai pas vraiment d’amis, il faudrait d’abord que quelqu’un me supporte moi et ma fierté. Il n’y a pas longtemps cependant, j’ai rencontré ce garçon. Il était tout seul et bizarre. Je suis allée le voir, ayant toujours l’impression que ma vie se déroulait comme à l’école maternelle et en lui adressant la parole, je me suis pris en pleine face des paroles auxquelles je ne m’attendais pas. Il s’est énervé sur moi ce que personne sauf mes parents n’ont jamais fait et il m’a crié dessus que les jeux étaient horribles et que j’étais aussi horribles qu’eux. C’était quelque chose auquel je n’avais jamais réfléchis ayant toujours pris ces jeux comme quelque chose de tellement bien. Et j’avais trouvé ce jour là une nouvelle activité. Tous les jours ou dès que je peux, je vais voir ce garçon et on discute. Il s’appelle Shane et il ne pense pas du tout comme moi. On se dispute souvent à propos des jeux alors j’ai décidé de ne plus en parler parce que je vois dans ses yeux que ça lui fait mal alors que dans les miens, il doit pouvoir lire la joie de raconter mes exploits. Mais on parle et ça me fait du bien parce que je ne parle pas vraiment aux gens en fait et puis j’aime bien sa compagnie, elle change de tous ceux qui ne savent pas à quoi s’en tenir avec moi. Lui, il n’est jamais indulgent et il dit ce qu’il pense. Je crois d’ailleurs que c’est la seule chose que nous partageons, on dit tous les deux ce que l’on pense.