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 Such a proud creation feat. Félix Kennedy

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MessageSujet: Such a proud creation feat. Félix Kennedy   Such a proud creation feat. Félix Kennedy Icon_minitimeJeu 5 Jan - 9:08

&

La fête était terminée. Les robes à crinoline avaient arrêté de tourner. Les masques étaient tombés. Et le vide s’était à nouveau installé dans la résidence du très respecté Conseiller Kennedy. Ce dernier avait perdu un brin de sa respectabilité habituelle. Pas que son muet s’en formalise. Il avait vu pire. Et au Capitole, « abondance » était mot d’ordre. Ainsi, même les plus fins gentlemen de Panem finissaient souvent ivres morts et bien trop repus de ces soirées d’orgies. Aramis marchait d’un pas vif dans le dédale de déchets qui nécessitaient encore d’être ramassés et de victuaille abandonnées sur le sol. Si les autres districts, surtout les plus pauvres, voyaient ce fiasco, ils en seraient probablement malades. Mais cette pensée n’effleure même pas le précieux homme de main qui veille à ce que les servantes s’attèlent à la tâche. De quelques mouvements vifs qu’elles connaissaient bien et qui n’avait d’ailleurs rien à voir avec le langage des signes, Aramis les presse. Il voulait qu’elles aient fini dans moins d’une demi-heure. C’était une tâche colossale, presque impossible. Mais il le voulait. Il l’obtiendrait.

Les pas d’Aramis le conduisent jusqu’au couloir qui menait à la somptueuse chambre de son maître. Il avait été l’y porter quelques instants plus tôt, qu’il ne se réveille pas dans le salon demain matin avec un mal de crâne carabiné et des courbatures un peu partout. Il aperçoit la porte ouverte. L’avait-il oublié ? Probablement. Aramis s’approche donc à pas rapides, mais feutrés. Il pose sa main sur la poignée. Sa haute silhouette drapée occupe l’espace restant entre ombre et lumière. Il a un dernier regard pour le lit de Kennedy... et croise son regard. Ils restent un instant muets, s’observant, s’admirant presque. Puis la porte est fermée. Aramis reste un instant juste devant celle-ci, prenant une petite inspiration lente. Finalement, il tourne les talons, jetant à peine un regard méprisant aux servantes qui avaient pourtant réussi à abattre une charge colossale de travail pendant sa courte absence.

C’est une trentaine de minutes plus tard qu’Aramis se retrouve entièrement seul dans l’imposante demeure, si ce n’est Félix qui n’était pas ressorti de sa chambre. Il observe un instant le travail accompli. On eût dit que la soirée fut aussi tranquille que possible. Parfait. Mais ses pensées en reviennent à son maître. Et finalement, le géant blond est de retour devant la porte close. Deux coups très faibles sont portés. Il entre sans attendre de réponse, allant directement à la salle de bain liée à la chambre. Là, un verre d’eau fraîche est servit ainsi que des cachets effervescents. Il pose le tout sur la table de chevet près de la tête de l’homme. Homme qui n’avait pas rouvert les yeux, mais Aramis n’est pas idiot.

« Il vous faudra bien dormir. »

La voix est grave, rauque de ne pas avoir servie depuis un long moment. Ses intonations, indéniablement masculines, n’en sont toutefois pas cassées. Chaque syllabe est détachée avec soin. Une diction irréprochable. Parler si peu, mais bien parler. Parfois, Aramis était lui-même surpris d’entendre sa propre voix, comme si elle appartenait à un autre qui voulait bien la lui prêter pour quelques trop maigres minutes. Il n’avait jamais été bavard. Taciturne, même. Mais cette vie, c’était différent. Ça n’avait rien à voir avec les hommes de peu de mots. C’était être l’amant d’un seul de ces mots. Félix.

Les longs doigts fins se dirigent vers la petite table de nuit au moment où le regard feuille se pose sur le verre. Un premier cachet tombe dans l’eau froide. Puis, un second. Du bout des doigts, le verre est poussé vers son destinataire. Puis, la main est à nouveau cachée par le riche tissu de la manche ample d’une tunique qu’Aramis affectionnait tout particulièrement alors que ses doigts se lient sur son ventre. Il observe un instant son maître, songeur. Les traits qu’il avait connu plus jeunes avaient gagnés en maturité et en charme. Les yeux, il savait les déchiffrer. Et la voix, il la connaissait par coeur. Mais elle ne s’était pas encore manifestée et après cette brève hésitation, rare chez lui, Aramis tourne finalement les talons pour rejoindre la porte. Quand exactement avait-il commencé à s’occuper de cette façon de l’homme duquel il aurait davantage dût être l’homme de main que l’esclave, surtout dans la discrétion de ce foyer ?
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Félix J. Kennedy
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Félix J. Kennedy
△ correspondances : 180
△ points : 54
△ multicomptes : Adodo et Robin
△ à Panem depuis le : 22/11/2015
△ humeur : Méfiant.
△ âge du personnage : 50 ans.
△ occupation : Conseiller.



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MessageSujet: Re: Such a proud creation feat. Félix Kennedy   Such a proud creation feat. Félix Kennedy Icon_minitimeSam 7 Jan - 14:12

    Son regard était noir, cernés, complètement fou de rage et malgré le taux d'alcoolémie dans son sang, Félix restait de marbre. Calme. Porté jusqu'à sa chambre par son fidèle esclave, déposé délicatement sur le lit comme un prince, il ne dit rien. Ses lèvres restèrent closes, à l'image de son homme de main. Ils avaient appris à vivre dans ce silence lourd de sens. Ils n'avaient plus besoin des mots, un seul regard suffisait. Leurs yeux se croisèrent alors que les longs doigts fins d'Aramis se posèrent sur la poignée de la porte. Il reviendrait, pour sûr. Une fois tout le monde renvoyé de la maison, Aramis reviendrait. Il n'y avait que lui pour comprendre, que lui. Ils se jaugèrent durant de longues minutes qui parurent une éternité pour Félix ou du moins, il s'était retrouvé hors du temps et de l'espace. S'il avait pu tendre la main, glisser ses doigts dans les longs cheveux blonds d'Aramis... Non, il ne l'aurait jamais fait. Même si ce dernier comprenait, ne serait-ce qu'un dixième de sa personnalité, non, jamais. Puis, furtivement, discrètement, l'homme s'éclipse, refermant la porte juste derrière lui. Félix se pinça l'arrête du nez en secouant la tête. Mais qu'est-ce qui lui avait pris ?!

    **

    Le festin se déroulait sous leurs yeux ahuris. Ce n'était pas vraiment ce dont les capitoliens, le Capitole en général, avait l'habitude. Le festin, c'était... C'était un régal pour les yeux, à défaut de l'être pour le palais. Un régal pour tous les autres sens, en réalité : on pouvait entendre les gens couiner, s'extasier, hurler, geindre face au spectacle saisissant des Jeux, dans toute leur splendeur. Comme à son habitude, Félix avait organisé une somptueuse réception pour marquer le coup. Il préférait être seul pour visionner les Hunger Games, ou avec Aramis mais c'était autre chose, mais il était de coutume de regarder le festin " entre amis ". Félix n'avait pas d'amis, juste des pairs bien plus hypocrites et capricieux que lui mais il voulait organiser la meilleure soirée pour le festin. C'était avant tout le seul moyen pour garder une certaine emprise sur ces imbéciles et de garder tout aussi proche de lui "amis" et "ennemis". Cela avait été le cas. Jusqu'à l'entrée fracassante de son petit protégé, du moins, Ivory Edenthaw. Rapidement, le silence s'était fait dans la grande salle de réception, tous les yeux étaient rivés sur l'écran, sur lui, ce gamin du District 1. Félix avait faiblement penché la tête sur le côté, observant le tribut s'avancer, les bras tendus, vers les cavaliers. Le silence fait dans la salle amplifia le son de sa voix, la portée de ses mots :

    " - Ce n'est pas de la faiblesse, c'est de la force. ".

    Horrifiés, des convives hurlèrent. Des verres se brisèrent. Et le coup de canon retentit. Le petit chéri du Capitole venait de se suicider sous leurs yeux. Si certains n'avaient pas réellement compris le sens de sa phrase, d'autres s'insurgeaient en criant au scandale. Complètement abruti face à la télévision, Félix resta planter là plusieurs minutes, ce qui lui permit en vérité de regarder jusqu'à la fin du festin. La gamine du D4 avait été finie par son propre co-tribut, Quinn Liddell. Ce carrière était toujours en lice, il aurait dû être rassuré, il aurait dû s'en amuser mais non. Edenthaw était celui sur lequel il avait le plus misé : il était ce que tout le Capitole attendait d'un carrière, d'un tribut, et en plus il était beau. Une vraie aubaine d'avoir un gagnant pareil. Pourtant, le tribut du D1 venait bien de mourir et avec lui, beaucoup de son argent. Une grosse somme. Très grosse somme. Bien entendu, il n'avait pas été le seul à investir autant sur ce gamin, mais c'était de lui dont il s'agissait. De lui et personne d'autre.

    Les tributs avaient le droit à un peu de répit avant la grande et époustouflante finale. Tous ses invités commençaient déjà à engager des pronostics. Le tribut du 4 avait-il assez de force, malgré ses blessures importantes, pour s'en sortir ? Celui du 9 tenait réellement à s'en sortir mais son District était bien trop reculé, sans parler de celle du D12 complètement folle. Et le D7 ? C'était toujours la même chose : ces districts étaient terriblement arriérés. Des districts de paysans. En les entendant dire tout et n'importe quoi, Félix eut la migraine. Il voulait les expulser de sa maison, tous, là, avec leurs grands discours stupides, stériles. Et ce petit merdeux qui avait vraiment tout gâché...

    Sans attendre d'être servi, il pressa le pas vers l'une des grandes tables et s'enfila d'une traite le premier verre qui lui tomba sous la main. Il détestait cela. Boire. Boire devant les autres. Ce péché de gourmandise était une faiblesse, il n'y avait qu'à voir les personnes comme Bloom Rajaël, ravageaient par les drogues et l’excès d'alcool. Mais pour ce soir, juste pour ce soir, Félix se laissa aller. Se laisser aller était aussi une faiblesse qu'il ne supportait pas. Mais ce soir, il ne se supportait pas. Les verres s'enchaînèrent, les uns après les autres, d'une seule gorgée.

    **

    Moins d'une demi heure plus tard, Félix se redressa sur son lit en entendant la porte de sa chambre s'ouvrir après qu'on ait toqué. Les bras croisés sur son torse, les yeux fermés, Félix restait impassible. Il n'avait pas besoin d'ouvrir les yeux pour savoir de qui il s'agissait. Certainement pas sa femme, qui avait dû se trouver une autre fête à laquelle se rendre. Quelle potiche. Cela ne pouvait être qu'Aramis. Il n'y avait que lui pour surgir à une heure pareille. Il ne restait plus que lui dans l'immense demeure, après tout. La respiration calme, il gardait ses yeux ouverts jusqu'à entendre sa voix grave résonner dans la pièce. Il ne tourna pas pour autant le visage vers lui. Il avait bu, beaucoup trop, mais peut-être pas encore assez. Hors de question de prendre ces cachets maintenant. Il avait beau critiquer les autres capitoliens, Félix en était bel et bien un : un gamin capricieux. Et il était en train d'en faire un :

    " - Je ne t'ai pas encore congédié. ".

    Cette fois, il releva le menton et observa Aramis. Ce qu'il avait pu grandir. Oh, bien sûr, il était déjà bien grand, à ses dix huit ans. Mais il avait grandi, vieilli. Cela lui allait bien. Où étaient donc passées toutes ces années ? Le garçon transformé en homme, en esclave. Les mots avaient très peu leur place entre eux, ils en avaient pris l'habitude. Vu l'état dans lequel se trouvait Félix, mieux valait éviter de trop parler. L'alcool déliait les langues, même les plus avisées. Pourtant, le simple fait de ne pas l'avoir renvoyé, comme le reste du personnel, voulait bien dire qu'il devait rester. Reste. Bon garçon.

    " - Va donc me chercher un autre verre. ".

    Il n'y avait plus personne. Il n'y avait qu'eux. Qu'est-ce que cela pouvait bien foutre s'il se mettait minable ? Malgré tout, Félix ne se voilait pas la face ; il savait qu'Aramis était le seul à avoir entraperçu un tout petit peu de lui, de son vrai lui. Il n'avait pas besoin de porter de masque. Pour cette soirée, oui, il voulait juste se laisser aller, juste une fois. Sa voix se fit plus grave et menaçante :

    " - Oh, bon sang, Aramis, apporte-moi ce verre ! Il n'y a plus personne, laisse-moi donc enfin m'amuser ! ".

    De lui-même, il se leva, titubant autour de son lit, faisant les cent pas. S'il n'avait pas été aussi fidèle, Aramis aurait mille et une façon de le tuer. Il ne le ferait pas, jamais. Ses yeux se portèrent sur le garçon. Il aurait voulu lui crier de ne pas le regarder de cette façon, qu'il n'en avait pas le droit. Mais il en avait tous les droits.
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MessageSujet: Re: Such a proud creation feat. Félix Kennedy   Such a proud creation feat. Félix Kennedy Icon_minitimeSam 7 Jan - 19:43

La main sur la poignée, Aramis s’arrête net d’avancer alors que la voix de son maître se fait entendre. Et justement, c’est pour lui demander de rester. Lentement, ses longs doigts fins glissent sur la poignée jusqu’à relâcher complètement le métal froid. Il tourne la tête, ses longs cheveux fins l’auréolant brièvement. Et finalement, c’est tout son corps qu’il fait pivoter vers Félix, un bruissement de tissu accompagnant ce mouvement. Puis, l’homme est à nouveau immobile et silencieux, les mains croisées sur son ventre. Il attend, observant le conseiller qui essaie de se redresser dans son lit, péniblement. De peine, l’esclave retient un bref soupir, mais son langage corporel parle fort probablement pour lui. Et quand un homme en connait aussi bien un autre que Félix connaît Aramis, nul besoin de mots pour expliquer quelques sentiments que ce soit.

Ainsi donc, Félix avait raison, comme souvent. Il n’avait pas congédié Aramis. Mais ce dernier s’était invité dans la chambre des maîtres. C’était suffisant pour appeler ça du culot. Mais le pire reste à venir... parce que voilà que déjà saoul, son vis-à-vis veut en rajouter une couche. Cette fois, le grand blond ne retient pas son soupir. Un peu découragé ? Oui. Et il secoue d’ailleurs la tête de gauche à droite, lentement, comme il aurait prononcé ce « non » que très peu d’esclaves se permettaient envers leur maître... voire aucun, plutôt. Mais c’était différent. Parce qu’Aramis était autre chose qu’un esclave. Il avait accepté cette situation, l’avait approuvée. Et le lien qui s’était tissé entre eux... Oh, ce lien... Il n’allait donc pas revenir sur sa position.

Félix hausse le ton, insiste. Aramis ne tressaille même pas, les mains toujours croisées sur son ventre. Mais cette fois, c’est à lui de se faire insistant. Il aurait dût obéir aveuglement. C’est d’ailleurs ce qu’il faisait l’extrême majorité du temps. Mais pas là. Pas dans l’intimité. Pas quand la santé de Félix était en jeu.

« Non. »

Prononcé lentement, comme s’il se délectait de pouvoir parler. Mais le ton est appuyé, marqué. Non. Et on n’y changera rien. Avant que l’homme ait la mauvaise idée d’aller se servir seul, Aramis s’approche. Avec leurs vingt-deux centimètres en moins, ils faisaient un bien drôle de duo. Son bras est passé autour des épaules de Félix. Il l’entraîne vers la salle de bain liée à la chambre des maîtres, cette salle de bain où trop de la femme du propriétaire de la maison ne marquait les lieux. La porte est refermée et Aramis observe un instant le bel homme dans le plus complet des silences. Puis, il montre la baignoire d’un signe de la main. Un autre aurait ajouté qu’il allait lui faire couler de l’eau. Que se tremper lui ferait le plus grand des biens. Mais c’était là des mots superflus que le géant blond garde pour lui.

La vérité, c’est que Félix ne buvait jamais pendant ses soirées. Il gardait la tête claire. Toujours. Mais avec les événements d’aujourd’hui... Le suicide, surtout... Ils allaient devoir en parler. Et faire vite avant que l’épouse ne rendre rejoindre son bien-aimé, quoique ces mots n’étaient que pour la galeries. L’amour ne liait pas ce couple. Les apparences remplissaient ce rôle à elles seules. L’eau coule. La chaude humidité empli rapidement la pièce. D’un mouvement de la main, Aramis, toujours penché sur la baignoire, assis même sur son bord, repousse ses longs cheveux blonds pour découvrir son cou et perdre quelques degrés, éventuellement. Ses longs doigts glissent à la surface de l’eau pour en vérifier la température. Le visage fermé, l’homme préparait à son maître de quoi dégriser un peu.

« Combien, exactement ? », demande finalement Aramis, tout en relevant la tête vers Félix. Et d’un geste de la main, il signe le mot « argent ». Combien avait-il perdu ? Non, ce n’était pas de ses affaires... mais il se doutait que ça entrait en jeu quant à l’attitude de l’homme, ce soir. « Si je misais, ce serait sur les districts les plus pauvres. »

Aramis savait que ce n’était pas là une opinion populaire mais il croyait que la fierté du Capitole l’empêchait de voir certaines choses à ce sujet. Il s’approche de Félix, tendant une main pour désigner ses vêtements. C’est bon ? Il les enlevait ou il fallait qu’il le fasse pour lui ? Vraiment, ce soir il ressemblait à un enfant gâté. Pas que ce soit bien surprenant, toutefois. Mais Aramis pensait parfois que Félix prenait ce jeu beaucoup trop au sérieux... Ce n’était qu’un jeu. Ils l’oubliaient tous. Pensant entendre un bruit, il tend l’oreille. Mais rien. Alors il en revient au conseiller.

« Je reste. Tu vas te noyer si je pars. », déclare simplement le blond, comme s’il parlait de la pluie et du beau temps. C’était un fait. Dans son état, le pauvre risquait de s’endormir dans la baignoire. Quelle mauvaise idée. « Ne boude pas. Je suis là, moi. »

N’est-ce pas..? Contrairement au reste du monde, Aramis était toujours là lorsque ça comptait.
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MessageSujet: Re: Such a proud creation feat. Félix Kennedy   Such a proud creation feat. Félix Kennedy Icon_minitimeMar 10 Jan - 18:31

    " - Non ? ".

    La tête de Félix se penchait légèrement sur le côté tandis que ses yeux se levèrent vers ceux d'Aramis. Le capitolien n'avait jamais été bien grand mais face à son homme de main, il paraissait petit, si petit. Bien imbibé, Félix eut l'envie de lui faire couper les jambes. Comme ça, au moins, il n'aurait plus jamais à lever les yeux vers lui. Mais cela aurait été bien du gâchis. Son poing se serra et ses narines se dilatèrent. C'était tellement facile de s'en prendre à Aramis, c'était facile de l'insulter ou même le frapper parce qu'Aramis ne bougerait pas. Il ne bougeait jamais. Avec ses longs cheveux blonds, son teint pâle et les amples tissus qu'il aimait porter, il avait des allures de fantôme. Les fantômes ne souffrent pas. Les fantômes n'ont donc pas besoin d'éprouver, pas besoin de bouger. Malgré tout, cet homme était son fantôme. Son ombre. Une ombre gigantesque et tout aussi mauvaise que lui. Ses sourcils se froncèrent alors que son regard s'intensifia. Un léger, très léger frisson lui parcourut l'échine. C'était rare lorsqu'Aramis refusait un ordre direct de son maître mais il y avait dans ses " non " quelque chose d'étrangement agréable. Personne ne lui refusait quoi que ce soit, jamais. Il y avait parfois cette pointe de satisfaction lorsque la voix du grand blond s'élevait pour se détourner de ses obligations.

    Et puis, d'une grâce extrême, Aramis passe son bras autour des épaules de Félix, ce dernier refusant de détourner le regard. Pourtant, il se retrouva bien obliger d'avancer et sa tête se tourna vers la salle de bain. L'homme secoua la tête en soufflant, visiblement agacé. Il n'avait pas besoin d'un bain. Il voulait juste un verre. Boire à s'en rendre malade. Aramis ne pouvait et n'avait jamais compris à quel point les Jeux étaient essentiels au bon fonctionnement de Panem. C'était un jeu, certes, mais à grande échelle. Faire gagner des gamins misérables, de districts reculés, qu'est-ce que cela pouvait apporter de bon ? De l'espoirt ? C'était à vomir. La porte se referme derrière eux et puis, ce silence. Ce silence, qu'il le sait, ne durera pas. Ils étaient seuls, ils ne risquaient rien. Il savait Aramis fort, autant physiquement que psychologiquement, mais il pouvait concevoir que cela pouvait néanmoins rendre dingue n'importe quel homme de ne pouvoir parler, même s'il n'était d'ordinaire pas très bavard.

    La baignoire fût alors désigner d'un signe de la main et comme pour toute raison, Félix croisa la bras sur son torse en soufflant à nouveau après un faible grondement. Il n'avait pas besoin d'être materné de la sorte. Bon sang, ce qu'il voulait c'était juste un whisky ! Son regard se posa sur Aramis qui n'en faisait qu'à sa tête et préparait quand même un bain. Il ricana en pensant qu'il devrait certainement l'appeler "maman" désormais. Il pourrait peut-être enfin trouver quelque chose pour titiller un peu cet énorme bloc de glace. Après tout, les Jeux, c'était bel et bien ce qui le rendait vivant, n'est-ce pas ? Qu'est-ce qu'un jeu de plus avec son esclave favori ? Ses yeux se plantèrent dans le cou dénudé d'Aramis. Il avait bien envie d'y enfoncer l'une des broches de sa chère et tendre.

    " - Hm ? ".

    Combien ?

    " - Oh. ".

    D'un geste de la main, il lui fît signe de ne pas s'en occuper. D'ici la semaine prochaine, l'argent misé sur le tribut du D1 ne serait qu'un vague souvenir. Sa fortune – et celle de son épouse – était bien trop importante pour rester focaliser sur quelque chose d'aussi futile qu'un tribut. Mais, bordel, tout ce qu'il avait pu miser sur ce petit merdeux. Sa mâchoire se crispa et ses dents grincèrent avant d'articuler entre ses dents :

    " - Pff. Te connaissant, tu aurais même été capable de parier sur la petite conne qui a sautée de son socle ".

    Deux suicides pour ces Jeux. C'était déjà deux de trop. Rien ne se passait comme prévu. Félix pouvait applaudir la stupidité de Deverell d'avoir annulé les Jeux de l'année dernière. Bien fait qu'il soit crevé, celui-là aussi. Non, décidément, Aramis ne pouvait pas comprendre le réel enjeu des Hunger Games. Parce qu'il venait d'un district. Parce qu'il avait trop d'apathie. Parce qu'il s'en fichait juste royalement. Si la signification des Jeux avait été tout autre, il aurait certainement réagi comme son esclave aux cheveux d'or. Mais ce n'était pas le cas. D'un geste, il claqua la main d'Aramis et commença à défaire seul le nœud de sa cravate. Il était bien trop saoul et bien trop énervé pour le laisser faire. Même si, d'un côté, il aurait peut-être préféré. Sa cravate tomba à terre, suivie de sa veste et de sa chemise qu'il déboutonna maladroitement.

    " - Serais-tu en train de devenir parano, mon garçon ? ".

    Un léger rictus se dessina sur son visage. Le genre de sourire qu'il lui réservait exclusivement. C'était bien la dernière expression qu'il se devait d'afficher face à ses convives, par exemple. Une expression machiavélique qui lui correspondait si bien et pourtant qu'il ne pouvait se permettre en public. Son pantalon et son caleçon suivirent le reste de ses vêtements avant qu'il ne plonge une jambe dans l'eau chaude. Elle était à température parfaite. Aramis le connaissait si bien. Il posa ses bras sur les rebords de la baignoire et ferma les yeux en soupirant :

    " - Comme si tu allais partir sans que je ne t'en donne l'ordre. ".


    Félix ouvrit un œil pour l'observer, lui faisant signe de s'approcher et de s'asseoir à son chevet, au bord de la baignoire, tandis qu'il laissa glisser sa main dans l'eau. Il referma son œil et se laissa totalement aller dans l'eau. C'était étrange, cette façon de pouvoir se détendre alors que quelqu'un était avec lui, quelqu'un que, s'il le voulait, n'aurait qu'à presser sa main sur sa tête pour le noyer. Mais dans tous ses rêves où il se noyait, c'était Aramis qui l'extirper de l'eau. Il se mordit la lèvre inférieure et se massa la barbe :

    " - Je ne boude pas. Je suis agacé. Même de sa tombe, Deverell continue sincèrement à faire chier. ".

    Oh, oui, l'alcool lui était vraiment monté à la tête. Il s'efforçait, en toute occasion, à garder son sang froid et à rester, le plus possible, poli et courtois. Ce qui n'était plus du tout le cas :

    " - Elle ne rentrera pas ce soir, si c'est ce qui t'inquiète. Il y a une fête chez les Flickerman. Ce petit vers de terre d'Iron continue lui aussi à me pourrir la vie. ".

    Décidément, il n'y avait plus personne sur qui compter. Il avait peut-être tord. En rouvrant les yeux, il planta son regard dans celui d'Aramis et finit par se pencher vers lui :

    " - A défaut de me rejoindre, tu pourrais au moins avoir la décence de me frotter le dos. ".

    Il y avait à nouveau ce petit sourire en coin méprisable mais qu'Aramis adorait, il en était certain.
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MessageSujet: Re: Such a proud creation feat. Félix Kennedy   Such a proud creation feat. Félix Kennedy Icon_minitimeMer 11 Jan - 11:37

C’était incroyable cette façon que Félix avait d’accorder si peu d’importance aux sommes astronomiques d’argent que le Hunger Games savait parfois lui engouffrer. Aramis ne s’y ferait jamais complètement. Pourtant, il n’avait pas connu la misère pure et dure. Celle des districts les plus pauvres. Dans le deux, il était relativement bien... Mais ça n’égalerait jamais le Capitole et ses douceurs, celles dont il ne voulait plus se passer. Il était puissant à sa façon ici. Ça lui plaisait immensément. On le craignait. Et le seul homme qui pût réellement lui faire du mal y rêvait peut-être parfois mais ne le ferait jamais. Aramis aimait s’en convaincre et bien qu’il puisse peut-être se tromper vu les tendances psychopathiques de Félix, le grand blond préférait de loin garder les choses telles qu’elles l’étaient. Vivre dans un rêve pouvait avoir ses avantages et celui dans lequel Aramis évoluait n’était de toute façon pas que poudre aux yeux.

Ainsi donc, il est facile de comprendre que c’est la fierté qui avait mise Félix dans cet état ce soir. Encore elle, cette damnée fierté mal placée. Forcément, l’homme ne peut bien prendre le commentaire suivant, celui qui avait semblé être une raillerie, une critique... et qui en était fort probablement une. Mais Aramis ne réagit pas à l’insulte qui suit, ne la jugeant guère pertinente. Son regard feuille d’été doit d’ailleurs manifester assez clairement ce qu’il en pense, surtout pour cet homme qui le connaissait un peu trop bien.

« Ne m’attaque pas à ce sujet. J’ai bien plus de ressources que toi pour te mettre en colère à ce propos. », met doucement en garde Aramis, son ton grave et doux ne tremblant pas une seule seconde sous une quelconque colère qu’il ne ressentait de toute façon pas. Et ce n’était pas là une façon de menacer son roi. Conseil d’ami, si vous vouliez. « L’alcool ne fait pas ressortir tes meilleurs côtés, Félix. »

Indéniablement. Les vêtements tombent ensuite comme des feuilles. Les mains maladroites parcourent les boutons à tâtons, comme si elles n’étaient plus certaines de les trouver au même endroit. Aramis soupire alors que la peau légèrement hâlée se dévoile. Après un temps peut-être un peu trop long, il détourne le regard, le reste du spectacle s’offrant en version audio uniquement. À l’évocation d’une certaine paranoïa, Aramis a un petit soupir. Son regard vert se soustrait à Félix, ses paupières les cachant pendant quelques minutes. Le temps que les vêtements aient tous fini leur périlleuse course au sol et que le bruit caractéristique d’un corps entrant dans l’eau se fasse entendre. Peut-être le devenait-il en effet. Mais aux vues des mauvaises fréquentations de Félix, c’était plus que normal. Homme de main n’était pas un boulot de tout repos. Surtout quand l’homme sur lequel on devait veiller était nocif pour lui-même...

« C’est mon travail. »

D’être paranoïaque, oui. Ce furent toutefois là les seuls mots prononcés par Aramis sur ce sujet. Le géant blond se penche, récoltant ces vêtements semés au hasard ça et là pour les mettre dans un panier destiné à la prochaine servante qui passera dans le coin. Il fouille les poches, en sortant ce qui ne devait être trouvé par une simple boniche. Le tout fini sur le comptoir au moment même où le maître des lieux repart dans son égotrip... lequel trouvait fondement au sein de quelques vérités malgré tout. Non. Aramis n’allait pas quitter. Et il avait très bien perçu ce petit signe de la main qui ne lui vient pas en tête de refuser. De toute façon, même s’il y avait pensé, il ne l’aurait désiré. Pour quoi faire ? Retourner dans sa propre chambre et laisser Félix à son pitoyable état ? Aramis s’assoit donc sur le bord de la baignoire. Mais avant ce faire, il retire la large veste qui tenait à elle-même plus de la robe ouverte et qui camouflait cette silhouette longiligne et féline qui se révélait maintenant grâce à la tunique près du corps et au pantalon noir tout aussi amoureux de ses angles et courbes. Le vêtement est soigneusement posé sur la poignée de la porte, bien qu’il recouvre une grande partie du sol devant celle-ci, taille de son propriétaire oblige.

Assis, si près de l’homme qu’il affectionnait,  Aramis le contemple d’un air grave. La lueur qui brillait dans son regard émeraude faisait peur, mais jamais à Félix. Le voilà d’ailleurs qui préfère parler politique et bien qu’Aramis ne dise rien, il comprend. Et ce ressenti, s’il ne trouvait pas source en lui aussi fortement qu’en son maître, il n’en restait pas moins qu’il le comprenait tout autant. Panem avait été très mal administré et ce sont eux qui en souffraient maintenant que Deverell, pour sa part, avait droit au repos éternel.

« Il y a quelques années, j’ai cru que mes ordres allaient changer. », fait remarquer Aramis, sa voix profonde emplissant à nouveau la pièce pendant quelques secondes. Son regard se faisait insistant. Très insistant. Il en brûlerait presque l’épiderme de l’homme. Il savait qu’il était sur le point d’avancer une théorie intéressante, mais mortelle selon aux oreilles de qui elle était portée. Pourtant, le blond ne la retient guère, ce soir. « J’ai cru que tu allais me demander de t’aider à grimper au sommet. »

Rien de moins. Et il était prêt à le faire, qu’importe quand Félix en viendrait à le lui demander... Si cela arrivait un jour. Il lui importait aussi très peu les conséquences que cela aurait pour Panem et même plus directement pour le Capitole. Aramis n’en avait vraiment rien à faire. C’était incroyable ce qu’il serait prêt à commettre en terme d’immoralités pour cet homme-là. Et voilà que celui-ci parle de sa femme, ayant très bien compris ce regard lancé par delà la porte pourtant close. L’homme de main en a un rare rire éphémère, presque uniquement un éclat mais déjà fort précieux dans son cas.

« Peut-on vraiment lui reprocher d’avoir envie de changer d’air ? »

C’était une question. Elle incitait à la réflexion mais n’était pas bourrée de reproches non plus. Félix gérait son couple comme il l’entendait. Aramis n’en avait pas grand chose à faire. Il lui arrivait parfois d’avoir pitié de cette femme encore trop bonne avec lui, néanmoins... Mais jamais il ne lui viendrait à l’esprit de critiquer le maître de la maison devant elle, peu importe à quel point les raisons puissent être bonnes. Lorsqu’il en revient à l’homme bien alanguit dans sa baignoire, c’est pour gagner un brin de proximité imprévue avec lui. Mais loin de s’effaroucher, Aramis se penche plutôt à son tour vers lui, sa longue silhouette se courbant, son regard se faisant intense, un brin malsain peut-être même, voire menaçant. Il n’avait pas la parole, mais il possédait le langage corporel... Il en était définitivement maître.

« Oui, je pourrais. », déclare Aramis d’une voix quasi doucereuse, leurs nez se frôlant presque, leur souffle se retrouvant à mi-chemin entre leurs lèvres bien trop rapprochées. « Mais je craindrais qu’entre tous les titres que tu me donnes, tu n’y glisses subtilement celui de ta dernière putain, ce que je ne suis pas. »

Et sur ce, l’assassin (oui, entre autres choses) se relève, presque royal et étonnamment piqué, pour une fois. Il avait été difficile de résister en vrai. Il adorait ce petit air méprisant qui donnait aux beaux traits masculins un éclat supplémentaire. Allez savoir comment il faisait ça... mais il réussissait toujours à s’embellir, comme le bon vin qui devenait seulement meilleur avec les années. Cet homme était troublant. Il aurait été beaucoup plus facile d’emplir son rôle sans quelques battements de coeur tout sauf nécessaires. Or, on ne contrôle vraisemblablement pas ces choses-là, même quand on est roi dans le domaine du self-control...
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Félix J. Kennedy
CAPITOL
Félix J. Kennedy
△ correspondances : 180
△ points : 54
△ multicomptes : Adodo et Robin
△ à Panem depuis le : 22/11/2015
△ humeur : Méfiant.
△ âge du personnage : 50 ans.
△ occupation : Conseiller.



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MessageSujet: Re: Such a proud creation feat. Félix Kennedy   Such a proud creation feat. Félix Kennedy Icon_minitimeDim 22 Jan - 14:22

    " - J'aime quand tu attaques. Cela te rend moins stoïque et terne. ".

    Félix se prélassait dans son bain. Bien sûr que l'alcool ne laissait plus la place à ses meilleurs côtés. En avait-il, après tout ? Il était mauvais, de la tête aux pieds. Il était égoïste, ne pensait qu'à lui et ses propres intérêts. L'alcool, malgré tout, lui permettait de réfléchir sur bien des choses, comme par exemple le fait qu'il se fichait royalement de Panem, du Capitole, de ses habitants. Tout ce qui comptait, c'était le pouvoir. C'était lui. Un bref instant, son regard se perdit sur la surface de l'eau. Il était vraiment si monstrueux ? N'y avait-il rien d'autre dans son cœur et son esprit que la soif de pouvoir ? Félix s'humecta les lèvres et, presque dans un murmure, souffla :

    " - L'alcool fait simplement ressortir qui je suis vraiment. ".

    Un monstre. Sa part d'humanité avait disparu depuis bien longtemps. La seule chose qui lui faisait certainement garder les pieds sur terre – pour ne pas finir complètement aliéné à l'image de Bloom Rajaël – c'était très certainement Aramis. Docile, fervent serviteur, prêt à tout pour lui, il n'hésitait tout de même pas à le remettre à sa place, à lui dire les choses en face. Et peut-être que dans le fond, c'était ça son réel travail. Le travail de toute une vie, pour une autre vie. Mais c'était dangereux de se reposer autant sur lui. Cela le rendait vulnérable. Faible. Il releva les yeux vers lui et le scruta quelques instant avant de laisser sa tête reposer sur le rebord de la baignoire, derrière lui. C'était pour cela qu'il détestait boire : son cerveau marchait bien trop vite, les pensées fusaient sans qu'il puisse les interpréter d'une quelconque manière. Il réfléchissait trop.

    Puis, le regard d'Aramis se posa sur lui. Ce regard qui lui léchait la peau, qui le brûlait. Ce regard qui voulait dire " je l'aurais fait, pour toi ". Pour toi. Félix aurait pu claquer des doigts, le lui demander. Mais ne l'avait pas fait. Deverell s'était immiscer dans chaque pensée, était le Président. Si quoi que ce soit lui était arrivé et qu'on était remonté jusqu'à Félix, cela aurait été sa perte. Il aurait tout perdu : ses rêves, sa richesse, sa liberté. Ce n'était pas envisageable. Certes, il arrivait parfois à Félix de faire disparaître quelques petites choses trop encombrantes sur son chemin mais si la force était utile dans certains cas, il préférait toujours la puissance des mots. La manipulation lui était tellement plus favorable. Même s'il aimait voir Aramis briser des os, avec subtilité. Comme si leur relation n'était déjà pas assez glauque, Félix aimait en rajouter une couche. Il lui était arrivé d'assister à des scènes de torture, lorsqu'il était certain que la victime ne s'en sortirait pas. C'était, pour lui, comme une sorte de Hunger Games privé. C'en était parfois beaucoup plus jouissif. Cela restait occasionnel, rare, mais voir les doigts fins d'Aramis glisser sur la peau de la victime, soutirant des informations, entendre sa voix rauque souffler contre l'oreille du futur macchabée et les os se tordre, le sang couler... Félix observait sans un bruit, sans une once de dégout ou de compassion, les jambes croisées et ses mains jointes, posées sur un genou. C'était là leur relation : glauque, malsaine mais fascinante. Pour cela, Félix n'avait pas besoin de répondre. Aramis l'aurait fait. Mais il ne l'avait pas fait. C'était ainsi et c'était tant mieux. Les sourcils du capitolien se froncèrent. Il restait tout de même une question, une question qui s'était figée sur ses lèvres dès lors où il avait appris la mort de Deverell : qui l'avait assassiné ? Il se gardait bien de divulguer certaines informations à Aramis, comme le fait qu'il était certain que les rebelles n'avaient rien à voir avec cela. Quelqu'un était derrière tout ça. Si ce n'était pas lui, si ce n'était pas les rebelles, qui ? Y avait-il dans le Capitole quelqu'un de bien plus ambitieux que Félix Kennedy ? Qui et pourquoi.

    Dans un soupir, l'homme battait des cils en fixant son plus fidèle serviteur. Presque dans un grognement, il répondit :

    " - Laisse-la donc où elle est. ".

    Félix ne voulait pas parler d'Anthéa. Elle n'était pas là, point. Il avait déjà bien à faire avec elle pour en plus discuter sur sa petite personne. Dans un autre monde, une autre vie, il aurait pu l'apprécier. Il aurait pu l'aimer. Quelques fois, lorsque sa main effleurée sa joue, il se surprenait à penser qu'elle était belle, vraiment belle. Mais c'était lui qui comptait. Lui et tout ce qu'il désirait. Il ne désirait rien d'elle. Elle s'acharnait à vouloir un enfant, à fonder une famille, à vivre comme on le lui avait enseigné. Il n'était pas fait pour être père. Il n'y avait qu'à voir sa relation avec Aramis. Il n'y avait qu'à voir sa relation avec son propre père. Il n'y avait pas de place pour ce genre de sentiments dans sa vie. L'esprit embrumé par l'alcool lui susurrer qu'il aurait pu avoir une belle petite vie, tranquille, avec sa jolie épouse, avec un joli bébé. Mais dans cette vie-là, il n'y aurait pas eu Aramis. Dans cette vie-là, il n'y aurait pas eu la gloire ni le prestige. Dans cette vie-là, il n'y aurait pas eu ses propres Hunger Games. Il n'y avait pas de place pour les " et si " et les regrets.

    Aramis, comme un miroir, se pencha à son tour vers Félix. Son souffle chaud vint se mêler au sien, sa voix, comme un murmure, avait réussi à faire comme l'effet d'une bombe dans la pièce. Cela arracha un rictus à l'homme dans son bain. Les mots ne comptaient pas. Pas entre eux. Ils étaient si proches. Si Félix l'avait voulu, il aurait pu lui voler un baiser. Il lui avait volé déjà bien des choses, pourquoi pas son corps tout entier ? Ses yeux plantés dans les siens finirent par glisser sur ses lèvres. Faiblesse. Comme un miracle, Aramis se redressa. Son regard suivit son mouvement gracile, son sourire toujours figé sur ses lèvres :

    " - Je suis déçu. Moi qui pensais que tu profiterais de mon état. ".

    Félix ricana avant de passer ses mains dans ses cheveux bruns. Donner le change. Il faisait chaud dans la pièce, bien trop chaud. Mais ni l'un ni l'autre ne se laisserait aller. Parce que ce n'était pas eux. Ce n'était pas ce qui était prévu. Le capitolien attrapa une éponge et commença à se laver, frottant sa peau comme pour y retirer quelque chose. Une couche de désir, peut-être. Frotter, frotter, encore et encore jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien. Il n'y avait pas la place pour tout ça dans sa vie. Il se leva enfin et se rinça avant de sortir de la baignoire, attrapant une serviette qu'il se passa autour des hanches. Se retrouvant face à Aramis, les doigts encore mouillés, il lui empoigna le menton entre deux doigts, serrant juste ce qu'il faut. Malgré les centimètres qui les séparaient, Félix dominait de loin :

    " - Tu n'es pas ma putain. Tu es ma plus belle création... Mais ne l'oublie pas, Aramis : tu m'appartiens. ".

    S'il comptait bien plus qu'Anthéa ? Cela ne faisait aucun doute. Tu es à moi. Même si Félix avait voulu, il n'aurait pu. Le toucher, le caresser, effleurer sa peau du bout des lèvres, cela faisait aussi parti d'un autre monde, d'une autre vie. Il y avait bien des vies que Félix aurait pu vivre mais il avait choisi une voie qui ne lui apporterait aucun bonheur, de ce côté-là. De toute façon, il était déjà bien vide à l'intérieur. Ses doigts finirent par lâcher prise, laissant une éphémère trace rouge sur la peau blanche d'Aramis. L'un d'eux finiraient par se lasser de ce jeu :

    " - Apporte-moi mes vêtements et ce verre avec ces comprimés, si tu tiens vraiment à ce que je retrouve mes bons côtés. ".


    Son ton était grinçant. Il était fatigué. Il était frustré. Combien de temps cela prendrait-il encore pour accéder au trône ? Combien de temps encore à jouer la comédie avec Anthéa ? Combien de temps encore à résister face à Aramis ? Combien de temps avant qu'il ne finisse complètement fou à lier ? Il était fou. Il était fou, il n'y avait pas d'autres raisons logiques à tout ça. Il était fou pour continuer à vivre comme ça.
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MessageSujet: Re: Such a proud creation feat. Félix Kennedy   Such a proud creation feat. Félix Kennedy Icon_minitimeJeu 16 Fév - 5:41

Stoïque ? Terne ? Écoutez-le… Bien sûr qu’il était terne à côté d’un homme comme Félix. Lui, il brillait de mille feux en tout temps, même saoul et pitoyable dans le fond du bain dans lequel son homme de main avait dût le traîner, il réussissait à étinceler. Mais Aramis n’avait jamais été sensible aux insultes, surtout pas celles qui avaient aussi peu de consistances. C’était d’ailleurs probablement davantage une constatation qu’une insulte. Le reflet d’une réalité qui était sienne. Parce que oui, Aramis était terne. Pouvait-on l’en blâmer ? On lui avait appris à l’être toute sa vie en prévision du parfait petit pacificateur qu’il ferait plus tard. Par la suite, Félix lui-même avait encouragé ce trait. Ce qui sort l’homme de main de ses songes, ce sont ceux dans lesquels son maître se plonge soudainement. C’était assez rare pour le mentionner… et pendant le trop court temps que ça dure, le muet observe le Capitolien sans s’en lasser. Jusqu’à ce que ce dernier en arrive à une conclusion un peu triste.

« Tu n’es pas un homme bien. », conclut gravement Aramis, là où on aurait probablement espéré qu’il sache plutôt apaiser. Mais il n’était pas du genre à faire couler de force un miel aigre-doux dans la gorge de Félix. Mais le muet avait de l’estime pour son vis-à-vis, indéniablement. Alors il n’en reste pas là, ajoutant simplement : « Mais je ne te demande pas de l’être, moi. »

Aramis ne disait que la vérité par cette constatation et ça révélait une grande part de ce qu’il était... surtout face à cet homme aux trop nombreux défauts. Ça le plonge dans le silence un moment, d’ailleurs. Et pendant ce temps, un temps infini, ils s’observent en chien de faïence, presque. Félix est perdu dans ses pensées et lui... Lui ? Il se contente de laisser s’égrainer les secondes, son regard accroché à l’homme, étudiant, analysant peut-être bien. Jusqu’à ce qu’il reprenne la parole, brisant un peu cette bulle presque confortable dans laquelle le muet s’était enfermée. Il a un soupir, se détournant quelques secondes pour aller jusqu’à un panier dans lequel il dépose les vêtements sales de l’homme un à un, sans se presser outre mesure, comme s’il voulait se donner davantage de raisons de rester plus longtemps, outre les ordres de son maître. Il n’allait pas protester à cette façon fort cavalière de considérer (ou plutôt de ne PAS considérer) la maîtresse de maison. Qu’importe, au fond. Elle savait très bien à quoi s’en tenir même si elle était un peu trop rêveuse pour son propre bien la majeure partie du temps.

La suite est de toute façon bien plus intéressante à ses yeux. Pourtant, Aramis reste... stoïque. Oui, comme reproché un peu plus tôt. Il était cette image grossièrement dépeinte par un ivrogne hargneux.

« Ce n’est pas moi le profiteur dans cette pièce, il me semble. », fait remarquer l’homme sans même ciller. Peu de subordonnés auraient osé parler à Félix sur son ton. Lui, si. « De toute façon, que veux-tu me prendre que tu n’ais pas déjà ? »

Car bien que ce soit de façon toute spirituelle, Félix l’avait malgré tout entier et ce, depuis fort longtemps. D’ailleurs, ne le prouve-t-il donc pas en parlant de lui comme de sa plus belle création, ses doigts fortement posés contre son menton pour le forcer à le regarder dans les yeux. D’ailleurs, le grand blond le fait sans bouger, sans l’envie de détourner le regard. Il se plonge dans ces jolies billes brunes qui reflétaient tant de pouvoir que c’en aurait été étourdissant s’il n’avait pas été si habitué. Toutefois, levant une main, Aramis enroule ses longs doigts fins autour du poignet de l’homme, son regard à lui aussi se durcissant aux paroles prononcées.

« Peut-être. », murmure-t-il d’abord presque silencieusement, c’est-à-dire que sa voix porte à peine plus que la plus faible des brise. Jusqu’à ce qu’il reprenne la parole si pas plus fort, néanmoins de façon plus assurée. « Peut-être suis-je tiens. Mais il n’y a que toi qui croit que c’est là un grand pouvoir. Ma vie ne vaut rien et tu devrais le savoir. Un pauvre posséderait un bout de pain rassit que ce serait une plus grande richesse. Du moins, tant que tu ne te décideras pas à m’utiliser comme il se doit... En dix-huit ans, tu n’as pas exploité mes capacités à leur plein potentiel, Félix. Sinon tu ne serais pas encore qu’un conseiller... »

Oui, c’était dangereux de jouer à ce petit jeu avec l’homme. Il le savait. Mais il voulait donner un coup de pied dans la fourmilière une bonne fois pour toute. Revoir dans ce beau regard sombre le feu qui y brillait lorsqu’il était venu l’arracher à son foyer. Était-il le seul à trouver qu’il en avait perdu un peu, étouffé par les futiles conforts et plaisirs du Capitole ? Sèchement, si ce fut possible, Aramis tourne les talons, ses pas le guidant dans la chambre des maîtres. Il y prend le verre, des vêtements de nuit et revient à la salle de bain pour poser le tout près de Félix.

« Veux-tu bien ne pas t’éclater le crâne sur le bord du bain ? Vas t’habiller dans la chambre. », grogne Aramis, cette fois peut-être un brin exaspéré de jouer la comédie de la parfaite femme de foyer. Ce n’était pas exactement son rôle, voyez-vous...! Et peut-être par moments était-il las de se faire traiter comme l’esclave qu’il n’était pas en public... ce qui ne le rendait pas plus doux dans l’intimité, de fait. « Y a-t-il autre chose pour ton bon plaisir ? »

Demain, lorsque Félix allait avoir dégrisé, au moins saurait-il que cette temporaire perte de contrôle face à l’alcool ne reviendrait pas avant longtemps. Si l’homme commençait ce tort alors il n’était pas prêt à arriver à ses fins...
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