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 IV,1. Voyage dans le train (08)

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Caesar Flickerman
MAITRE DU JEU
Caesar Flickerman
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IV,1. Voyage dans le train (08) Vide
MessageSujet: IV,1. Voyage dans le train (08)   IV,1. Voyage dans le train (08) Icon_minitimeSam 31 Mai - 13:52


Les 78th Hunger Games
“ Voyage ”


(c) mockingjaystaff
La Moisson et les adieux sont terminés, il est maintenant temps de rejoindre le train qui mènera les tributs et leur équipe au Capitole pour les festivités et entraînements. Que ce soit pour une heure ou une journée, c'est à ce moment que les liens se tissent, ou non. Veilliez à bien connaître vos mentors, vos tributs pour vous mettre dans les meilleurs conditions possibles.

le voyage dans le train
En même temps que les sujets d'adieux, il vous est possible de créer des sujets dans le train avec votre co-tribut, mentor(s) ou hôtesse. Ce sujet est créé pour ceux qui n'ont pas la possibilité de rp avec d'autres personnes, afin qu'ils puissent donner leurs impressions et autres. Vous pouvez créer d'autres sujets si vous souhaitez développer à deux ou à plusieurs, à moins que vous soyez tous d'accord dans un district pour faire un sujet de groupe. Mais il me semble plus judicieux de conserver ce sujet pour poster des impressions générales, puis créer un autre sujet pour un événement plus ponctuel.

Vous vous doutez bien que tout le monde n'a pas le même temps de voyage puisque les districts sont plus ou moins éloignés du Capitole.
Voici alors les durées estimées : District Un (1h), District Deux (2h), District Trois (1j9h), District Quatre (19h), District Cinq (16h), District Six (9h), District Sept (1j8h), District Huit (1j3h), District Neuf (1j11h), District Dix (1j7h), District Onze (1j6h), District Douze (1j10h).
Vous pourrez aussi mettre en rp la découverte du Capitole à travers les vitres du train.



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IV,1. Voyage dans le train (08) Vide
MessageSujet: Re: IV,1. Voyage dans le train (08)   IV,1. Voyage dans le train (08) Icon_minitimeDim 1 Juin - 10:18




Chug chug puff puff. Off they go.

On avait senti le train s’ébranler une petite heure auparavant. J’étais directement allée voir lesquelles de mes affaires reposaient toujours dans la chambre roulante que l’on m’avait attribuée après ma victoire. Je m’étais changée. Cette combinaison me rendait folle. C'est une robe jaune pâle, avec une manche arrivant jusqu'au coude droit et une bretelle cachant une partie de mon épaule gauche, à la jupe asymétrique, que j'ai choisie. J’avais tressé mes cheveux, les avaient relevés en couronne au sommet de mon crâne. Et puis, je suis allée dans le salon, avec les autres, n’écoutant qu’à peine toute l’excitation que contenait la voix d’Iris Plitwick. Je regardais mes mains, Brooke, Yorell. J’adressai à peine un regard aux autres. Deux des personnes assises dans ce wagon allaient mourir sous peu. Comme à chaque fois, une boule monta dans ma gorge.

L’heure du dîner approcha, et je me rendis compte que j’avais faim, très faim même. Je suis allée m’asseoir la première à table, prenant un des sièges latéraux, laissant les deux fauteuils en bout de table à qui en voudrait. Jove irait sûrement s’asseoir sur l’un des deux, le connaissant. Je fis à peine attention aux autres qui s’asseyaient, me contentant de déplier ma serviette, de la poser sur mes genoux, et de vérifier ce que l’on nous avait préparé. Je levai les yeux vers ceux de ma tribut rousse, et je les vis pétiller. Je me demandais si mes yeux pétillaient autant, la première fois que j’avais eu l’occasion de contempler autant de nourriture sur une seule table. Au Huit, comme presque partout ailleurs, on n’avait pas ça. C’était beaucoup, peut-être trop même. Je posai ensuite mon regard sur Yorell. Lui, il était sûrement plus habitué à tout ça, pour avoir vécu au Capitole. Je ne réalisais toujours pas qu’il était là, dans ce train, après tant d’autres qui n’étaient pas revenus. Iris sautillaient presque sur sa chaise, plus euphorique que jamais. Lamentable.

Je sentais que ce dîner serait riche. Riche en émotions.
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IV,1. Voyage dans le train (08) Vide
MessageSujet: Re: IV,1. Voyage dans le train (08)   IV,1. Voyage dans le train (08) Icon_minitimeDim 1 Juin - 14:06







Elle ne savait pas ce qu’il s’était passé. Une fois sortie, elle suivit les quatre Pacificateurs dont elle ne se séparait plus désormais, et prit la direction du train. Un jour, trois heures. Le même temps qu’à l’aller, mais cette fois elle savait qu’elle allait voir passer les heures. Qu’elles seraient aussi lentes que possible, et que ça n’allait pas du tout lui plaire. Elle aurait voulu les passer toutes, allongée dans son lit, les yeux fermés et l’esprit embrumé. Ne voir personne et attendre simplement de retourner à la maison, et c’était bien la seule chose dont elle avait envie. Mais le district huit n’en avait pas terminé avec elle, et elle s’était retrouvée invitée à un dîner auquel elle ne voulait surtout pas aller, pour la simple et bonne raison que Yorell y serait, et qu’elle ne voulait pas le voir. Elle avait fait une erreur en l’embrassant, une terrible erreur en espérant naïvement qu’il sortirait de sa carapace, de ce mur de glace qui donnait des frissons à Bambi. Arrivée au train, la jeune fille se dirigea vers son compartiment, passant devant la table qui allait leur servir pour le dîner. Elle baissa les yeux, décida de fixer le dos du Pacificateur devant elle et avança simplement jusqu’à sa chambre, redoutant le moment où elle allait devoir faire face à Yorell, espérant qu’il n’allait pas lui poser des questions devant tout le monde. Elle ne saurait plus où se mettre et la situation en deviendrait horrible.

Lorsqu’elle sortit de sa chambre, elle s’était changée. Elle portait un ensemble vert qui la faisait paraître indienne, avec ses deux couettes, une sorte de veste verte avec des franges, son short court et ses bottines en peau de daim. Sa maquilleuse lui avait fait une trace verte sur le front et elle semblait si frêle et fragile qu’on aurait dit une enfant, alors qu’elle avait déjà dix-neuf ans. Elle s’arrêta, se tenant à la porte, et sentit le regard compatissant de la Pacificatrice. « Tout va bien se passer, ce n’est qu’un dîner, mademoiselle. » Elle hocha la tête, la suivit jusqu’à la grande pièce du district huit. Il n’y avait pas grand-monde, simplement l’une des deux mentors, Wyoming. Bambi lui fit un signe de tête, s’approcha sans savoir où se mettre. « Je… euh… Il y a des places réservées ? » Allons, Bambi, ne fais pas ta timide, sens-tu le regard de Silver qui t’observe et te scrute ? Elle ne voudrait pas que tu fasses une bêtise. Elle fit un petit sourire à la mentor, remit l’une de ses couettes.

Tenue de Bambi:


Dernière édition par Bambi Poezyn le Sam 2 Aoû - 16:47, édité 1 fois
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Silk Preston
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MessageSujet: Re: IV,1. Voyage dans le train (08)   IV,1. Voyage dans le train (08) Icon_minitimeMar 3 Juin - 23:13

On ne passe pas 18 ans à faire le même trajet sans avoir ses petites habitudes. En général Silk montait dans le train et se dirigeait ensuite droit vers le wagon bar pour ce qu’elle avait secrètement renommé avec Jove le « Voyage au bout du fonds de son verre ».  Et c’était à peu près tout. Silk n’avait pas l’habitude de boire, elle n’avait jamais pensé que l’alcool puisse être une solution à quoi que ce soit … Oh mais de qui se foutait elle ? Elle massa légèrement sa tempe d’une main et soupira longuement, tapotant sa cigarette éteinte sur le fauteuil en velour.  L’alcool était pour elle la solution à tous, et qu’est-ce qu’elle n’aurait pas donné pour un verre. Même ces immondes cocktails du Capitol aux noms imprononçables et aux couleurs aussi naturelles que les lèvres du président Snow. N’importe quoi ayant un degré d’alcool supérieur à du jus de pomme, c’était trop demander ?
Ce qu’elle pouvait être antipathique cette Iris. Poppy, la précédente hôtesse était bête comme un pot de fleur mais avait au moins la décence de s’abstenir de tout commentaires même lorsqu’elle trouvait Silk ivre morte dans le wagon bar, ce qui était arrivé beaucoup trop de fois pour qu’elle puisse encore s’en formaliser. C’était le minima de la politesse non ? Apparemment non, parce qu’elle l’avait coincé dans le couloir quand Silk avait entrepris d’aller virer les fesses de Jove de sa cabine avant qu’il ne commence à fouiller dans son sac pour trouver des objets de valeurs. Pour discuter stratégie qu’elle lui avait dit. Et çà faisait des heures et des heures (bon d’accords quelques minutes tout au plus) que Silk l’écoutait parler. Et pas qu’elle n’en avait rien à faire, mais, vraiment, elle n’en avait rien à faire … Elle discuterait stratégie en temps venu, avec les gens pour lesquels l’idée de stratégie signifiait autre chose que d’être persuadée qu’une histoire d’amour entre les deux tributs du districts pour attirer la sympathie des capitoliens étaient l’idée du siècle. Silk avait déjà lu ce livre et la fin laissait à désirer. «  Tout cela est très intéressant Iris, vraiment. Mais vous ne voudriez pas continuer à me parler de cette histoire d’amant maudit plus près du placard à liqueur ? »  Elle ne voulait pas vraiment y aller en vérité. Mais Jove aurait insisté pour qu’elle mange (pas parce qu’il s’inquiétait bien sûr mais il avait besoin de quelqu’un pour lui allumer ses cigares …). Et c’était là bas que se trouvait l’alcool. CQFD. Sauf qu’Iris était fourbe et l’avait entrainé dans l’un des fauteuil pour lui parler d’une histoire de baies empoisonnées à laquelle Silk n’avait prêté aucune attention, lorgnant avidement sur le cabinet à boisson. Elle acquiesçà à une idée particuliérement stupide d’Iris incluant une fausse grossesse et une demande en mariage en direct et alluma finalement sa cigarette.
Elle salua d’un signe de tête distrait les personnes entrant les unes après les autres dans le wagon, espérant que quelqu’un la sortirait de cette situation. En tant normal elle lui aurait dit d’aller jouer sur les rails devant le train, mais elle n’était pas tout à fait en odeur de sainteté auprès du Capitol. Tout çà parce qu’elle avait eut la mauvaise idée d’héberger (et plus si affinité) un rebelle présumé, fricoté avec un traitre (pas présumé celui là), avait fait remettre en cause à l’un de leur plus fidèle pacificateur son allégeance (d’ailleurs, où était Adonis ? Qu’elle puisse faire semblant de l’ignorer tout en ne l’ignorant pas du tout) et tenté de se suicider deux fois au Capitol. Liste non exhaustive. Lorsque que Wyoming s’assit à table elle se leva d’un bond, la cigarette au bord des lèvres et se dirigea rapidement vers la place au bout de la table (le plus loin possible d’Iris et le plus près de la carafe de vin). Présidant ainsi la tablée elle constata avec effarement que les gens avait fait des efforts pour être présentables …

« Cette robe est tout bonnement hideuse Wyoming. Si j’avais eut conscience que tes goûts vestimentaires étaient aussi mauvais je ne suis pas sûre que j’aurais fait autant d’efforts pour tenter de te sauver. »


Dernière édition par Silk Preston le Dim 29 Juin - 23:38, édité 1 fois
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Adonis Nightsprings
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Adonis Nightsprings
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IV,1. Voyage dans le train (08) Vide
MessageSujet: Re: IV,1. Voyage dans le train (08)   IV,1. Voyage dans le train (08) Icon_minitimeMer 4 Juin - 0:47

    Qu'est-ce qu'il foutait là déjà ? Ah oui, son nouveau rang le lui permettait. Ou plutôt, on l'avait gentiment poussé à rejoindre le cortège du District 8. Comment, cela ne l'enchantait absolument pas ? Pourquoi donc ? Il avait rêvé d'aller au Capitole au moins toute sa vie. Il en avait rêvé, littéralement. Il avait imaginé son entrée, l'avait chronométrée à la seconde près, tout était réglé et pourtant... Il était monté dans le train en dernier, avait fermé la marche. Il avait balayé la foule d'un regard avant de laisser les portes se fermer derrière lui. Au revoir, District 8. Bonjour, Capitole. Il n'en était pas enchanté du tout. Le simple fait de savoir qu'il pourrait être confronté à ses supérieurs le terrorisait. Il se retrouvait au bord d'un précipice avec ce qu'il s'était passé avec Ydris Candria. Avec l'amant de Preston. Avec elle... Et pour couronner le tout, elle serait là. Elle était toujours là. Cela faisait des mois qu'il ne l'avait pas revu. Où était passé le temps des adieux dans une salle de réception à l'hôtel de justice ? Où étaient-ils passés ? C'était il y a si longtemps... Tout était si facile avant. Tout était plus beau. Adonis secoua la tête, tentant de rassembler ses idées alors qu'il ajustait le col de son uniforme impeccable. L'une des pacificatrices se pencha vers lui, lui indiquant qu'il était convié au dîner. Quel dîner ? Il n'avait rien à faire là. Lui, tout ce qu'il savait faire dans ce genre de situation, c'était monter la garde, pas manger à table avec les futurs cadavres. Surtout quand à cette table, il connaissait la moitié des gens. Et que cette moitié, il n'avait nullement envie de la voir. Cela risquait d'être plus ou moins folklorique. Le pire dans tout cela ? C'est qu'il restait en service : il n'avait pas le droit à une seule goutte d'alcool. Il venait de se racheter un paquet de clopes. Il allait sûrement le vider en moins de temps qu'il n'en fallait pour arriver au Capitole.

    Il y avait déjà à table deux mentors et la gamine qui venait du Capitole. Par respect, Adonis inclina la tête vers la fillette, saluant brièvement les personnes déjà à table. Il s'efforça à ne pas la regarder, elle, Silk Preston. Il s'efforça, vraiment. Cela n'empêcha pas ses yeux de la scruter, pratiquement à chaque seconde. Le pacificateur en chef du District 8 resta debout, près de sa place, les mains jointes dans son dos comme à son habitude et prendrait place uniquement lorsque tout le monde serait présent. Le temps risquait d'être long. Surtout avec les remarques de Preston. Il pinça les lèvres dans un sourire. Il n'avait qu'une envie : c'était de rire. Il y a longtemps, Preston et Nightsprings ricanaient en pensant à ce genre de filles comme Wyoming. Tout ce qui était tenues, maquillages, coiffures, chaussures, à quel point elles voulaient rentrer dans le moule Capitole. A quel point c'en était risible. Ils ricanaient ouvertement. Adonis garda ses lèvres pinçaient et remarqua que son sourire ne dura pas longtemps. Il n'y avait plus de quoi sourire. Il n'avait plus personne avec qui rire. Ses yeux se posèrent sur Preston, enfonçant le peu d'ongles qu'il avait dans ses doigts en serrant ses mains le plus fort possible. Il ne fallait pas craquer. Il espérait un regard compréhensif, un sourire moqueur qu'ils avaient l'habitude de partager, quelque chose qui les liait encore. Juste quelque chose.
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Yorell T. Moon
DISTRICT 8
Yorell T. Moon
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MessageSujet: Re: IV,1. Voyage dans le train (08)   IV,1. Voyage dans le train (08) Icon_minitimeMer 4 Juin - 1:37

Voyage dans le train

Je réajustai correctement le col de ma chemise, m'observant devant le grand miroir qui était installé dans ma chambre. Petite chambre. Après tout, le voyage était court, un peu plus d'une journée dans ce train. J'avais l'habitude, avec le temps, de le prendre. Mais pour des occasions moins formelles. Et je n'étais pas heureux du tout de me retrouver là, à peigner une dernière fois mes cheveux lisses et à disposer mon imposante mèche de cheveux, pour adopter mon habituelle coupe de cheveux. Puis je fis un peu de rangement et sortis de ma chambre, observant à droite et à gauche que personne d'autre n'était là. Une pacificatrice se tenait là, devant ma porte, pour surveiller mes moindres faits et gestes. Je pouvais sentir son regard posé sur moi. Par la vitre, je pouvais voir que le soleil s'était couché et après un rapide coup d'oeil sur l'heure, je me rassurai de ne pas être en retard pour le dîner. Le dîner des premiers regards, des premiers mots. Le dîner des rencontres. Je me dirigeai donc vers le salon où la table fut dressée, suivi à la trace par la pacificatrice. Force était de constater que je n'étais pas le premier arrivé. Ni même le dernier. Le juste milieu, en réalité.

Mon regard de glace se posa en premier sur mes mentors. Wyoming et Silk. Deux femmes si différentes. J'étais arrivé au moment où l'aînée s'était déplacée pour ensuite critiquer la dernière vainqueur en date du district huit au niveau vestimentaire. Au moins, c'était dit... Je ne pus m'empêcher de rire intérieurement, un léger sourire s'étirant au coin de mes lèvres. Puis, en reprenant mon calme olympien, je croisai le regard d'Adonis Nightsprings. Que faisait-il ici ce fils de chien ? Il était chef pacificateur, il avait dû se prendre le plaisir de monter de plein droit dans ce train pour profiter du spectacle qu'étaient les jeux. Si je le pouvais, je lui en aurais collé une. Oh oui. Mais je me contentais de serrer les poings pour ensuite tracer, ignorant presque automatiquement Bambi Poezyn, mon amie d'enfance que j'avais décidé d'oublier, pour m'installer à la droite de Silk qui présidait à table. La jeune Capitolienne m'indifférait. Je préférais laisser de côté nos retrouvailles houleuses à l'hôtel de ville pour me concentrer sur l'équipe des jeux qui m'accompagnerait pour les semaines à venir. Je m'assis silencieusement à table, jugeant la vaisselle propre et brillante du regard. C'était un luxe que je ne connaissais pas quand j'étais avec ma mère au Capitole. Mais c'était déjà largement plus que la misère que nous subissions tous au district huit. Je ramenai mes mains contre mes cuisses, triturant mes doigts sous la table. Tête basse, je me pris d'affection pour le verre luisant juste en face de moi, étrangement calme. Calme et concentré. Je le devais. Parce que ce dîner allait être long. Un supplice. Je ne supportais pas ce genre de mondanité. Je me complaisais d'habitude dans une solitude volontaire. Maintenant je ne devais plus penser à moi. Mais penser à nous. Se réunir était un début, rester ensemble était un progrès, travailler ensemble était la réussite.

Tenue de Yorell:
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IV,1. Voyage dans le train (08) Vide
MessageSujet: Re: IV,1. Voyage dans le train (08)   IV,1. Voyage dans le train (08) Icon_minitimeJeu 5 Juin - 17:25

Brooke avait les yeux brillants. Tout ce qui passait sous son regard, tout ce qui l'entourait était nouveau, pour elle. La jeune fille n'avait jamais vu cela avant. Il n'y avait pas tant de richesse au District 8. Non : il n'y avait pas de richesse au District 8. Elle avait vécu dans la pauvreté et c'était tout ce que Brooke connaissait. Alors bien sur, les tables en acajou, les chandeliers de cristal, les poignées de porte d'un tel raffinement … « C'est inutile », songea-t-elle un instant. Qu'est ce qui pouvait bien justifier une telle richesse, un tel luxe ? Elle renifla, tentant de cacher un instant sa gêne et son mépris. Rien, rien du tout. Surtout pas des jeux où l'on allait les pousser à s'entre tuer. Cette simple pensée la calma immédiatement. L'instant suivant, Brooke affichait son air renfrogné qu'on lui connaissait bien. Finit, les yeux qui brillent. Elle se contenta de jeter autour d'elle un regard neutre, comme si tout ce qui l'entourait l'indifférait.

Tout en notant soigneusement ce qu'elle voyait dans un coin de sa mémoire. Fichue curiosité.

On la mena jusqu'à sa chambre. La porte coulissa derrière elle et bientôt, Brooke fut seule. Enfin seule … Elle balaya la pièce de son regard. Petite, certes, mais bien assez spacieuse pour elle. Elle n'avait pas besoin de plus – c'était presque trop. Elle vivait avec ses deux parents dans une maison à peine plus grande … Une vague de colère la souleva – elle se pressa sous la douche, tentant maladroitement de se détendre. Oublier les images du huit, garder simplement en mémoire sa mère qui lui souriait, son père qui lui envoyait un baiser du bout des doigts. Leur étreinte, quand ils étaient venus la voir à la Mairie. Garder leur image en secret et revenir pour eux.

Elle s'habilla sobrement. Parmi les tenues qu'on avait disposé dans la chambre, il y avait de nombreuses robes que Brooke ne regarda même pas. Elle n'en portait jamais – que pour la moisson, et ce n'était pas un souvenir heureux. Elle préférait une autre tenue, dans la quelle elle serait libre de ses mouvements – et certainement bien plus à l'aise. Être à l'aise lui permettrait de faire meilleure impression que si elle se dandinait, rougissante et embêtée, dans une robe qui ne lui irait sans doute jamais. La jeune fille se tourna vers un pantalon noir, très près du corps, qui mettait en avant ses longues jambes musclées. Elle l'assorti d'un haut noir, sans manche. Le col était rehaussé de petites perles brillantes. Elle les observa un instant, haussa les épaules. C'était sans doute ce qu'elle trouverait de plus neutre. Un instant, la rousse détailla son reflet. Toute de noir vêtue, elle semblait vraiment pâle. Pourtant, un léger hâle mettait en valeur ses nombreuses tâches de rousseurs. Ses cheveux de feu, lâchés et bouclés, lui donnait un air sauvage. Brooke s'autorisa un mince sourire.

Il était absolument hors de question qu'elle ne se laisse marcher sur les pieds. Minutieusement, elle s'appliqua à faire disparaître cette sensation de peur qui luisait au fond de son regard, laissant apparaître une expression neutre. Impénétrable. C'est ainsi qu'elle apparu dans la pièce où un diner était servi. On lui désigna une place, elle s'assied.

Attendit la suite des événements sans un mot. Sans non plus remarquer qu'elle était la seule femme à ne pas porter de robe.
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MessageSujet: Re: IV,1. Voyage dans le train (08)   IV,1. Voyage dans le train (08) Icon_minitimeMer 11 Juin - 17:20

Plan de table par les soins de Tata Yoyo (Yorell)
pour mettre tout le monde d'accord


L'enflure faite homme jubile : il savait bien qu'il allait trouver quelque chose d'utile dans les bagages de Silk Preston. Il sait parfaitement qu'elle va moyennement apprécier qu'il ait fouillé dans ses affaires. Mais, pour se prémunir contre toute accusation fallacieuse, le voilà qui vide avec soin le quart de la bouteille de whisky, trouvée entre deux robes, dans une flasque en métal. Si elle est sage, peut-être qu'il lui laissera en prendre un peu dans la soirée. Mais la connaissant, elle va faire sa tête de mule et il ne pourra rien pour elle. Bah ! Il observe le compartiment et commence à s'installer : son confort est primordial s'il veut bien travailler. Travailler à quoi ? Pardi ! À houspiller les tributs, à éreinter les mentors, et surtout, surtout, à prendre du bon temps.
Mais voilà que l'heure du dîner arrive : sa protégée n'est toujours pas là et Jove commence à avoir faim. Auraient-ils commencé à manger sans lui ? Ils auraient tout de même pu envoyer quelqu'un le chercher, un larbin, un pacificateur, ou même un des tributs débiles que le D8 a pioché cette année. Le doyen des vainqueurs du huit grogne un peu, avise les tenues qu'il a posé sur des cintres et en prend une grise, légèrement teintée de bleu. Il s'habille avec rapidité, s'observe un instant, et une fois sûr de son charme et de sa prestance, il daigne rejoindre la plèbe présente dans ce train de malheur, beaucoup trop lent pour la distance à traverser. Il traverse deux wagons et salue distraitement les quelques pacificateurs qu'il peut y trouver. La légende vivante ne peut pas perdre son temps avec des gueux, vite, il lui faut trouver une attention toute évidente et… « Jove, enfin te voilà ! » Cette cruche d'Iris Plitwick a vraiment tout ce qu'il faut pour horripiler. Jove tique, il n'aime pas qu'on le tutoie et qu'on l'appelle par son prénom sans y être invité. Mais il faut croire qu'Iris croit qu'elle a tous les droits, alors il serre les dents et décide de l'ignorer. Il s'avance vers les convives attablés et avise le chef des pacificateurs du D8, Nightsprings. Lui désignant de la main droite le siège à côté de la cruche capitolienne -manquerait plus qu'il s'y pose lui-même, il enjoint le seul autre représentant de la gente masculine de la pièce à s'asseoir là. « Allez-y, posez-vous là, vous devez en avoir assez d'être tout le temps debout à attendre un vieillard. » Pour un peu, il serait presque affable. Et le tribut masculin ? Comme si Jove s'y intéressait vraiment : il part du principe que le gars ne vaut pas le coup d'être pris en compte. Sans doute est-ce parce qu'il a, en face de lui, Silk Preston qui a l'air vraiment ravie d'être là. Ignorant que Silk avait eu un commentaire peu agréable pour la robe de Wyoming, il observe les tenues des personnes à table et arque un sourcil dubitatif à la couleur jaune pâle de la robe de Wyoming. Les gens devraient apprendre à porter des couleurs sobres, parfois. Il se tait, pour autant, ravalant un commentaire piquant, sans doute parce qu'il a envie de manger et que si une querelle éclate, le dîner sera froid lorsqu'on y reviendra.
L'homme à la chevelure blanche s'installe dans le fauteuil, sort un cigare et va pour l'allumer… mais il se ravise. « Preston, rameute ton gros cul et viens t'asseoir ici », il désigne l'espace laissé entre lui et Adonis et précise : « et prends ta chaise, t'as passé l'âge d'être sur mes genoux », un sourire goguenard accompagne ces paroles salaces avant qu'il justifie ce déplacement demandé : « L'impotent que je suis a besoin que tu m'allumes mon cigare. » Il l'observe sans ciller, attendant que la donzelle bouge, puis finit par ordonner au microbe à l'autre bout de la table : « Pendant qu'elle bouge, Machin, fais passer le vin. Et magne-toi. »
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IV,1. Voyage dans le train (08) Vide
MessageSujet: Re: IV,1. Voyage dans le train (08)   IV,1. Voyage dans le train (08) Icon_minitimeJeu 12 Juin - 10:47




Chug chug puff puff. Off they go.

Je ne relevais aucune des remarques que Silk me lança, ni-même le petit rire que le tout nouveau chef Pacificateur de notre district avait étouffé. J'avais décidé que je ne porterais pas plus d'attention à lui que lorsqu'il n'était qu'un petit pion blanc, qu'il n'avait de pouvoir que sur nous. Quant à mon ancienne mentor, je ne la connaissais que trop bien. Elle avait en effet fait des efforts pour me sauver. Avant l'arène. Je ne me rappelais pas d'un parachute ou quoique ce soit, seulement des bon vieux conseils que elle et Jove - même si ceux de Jove s'étaient fait plus rares - débitaient depuis qu'ils étaient sorti vivant de tout ça. Silk avait fait partie de ceux qui m'avaient sauvé la vie mais, désormais, elle n'était plus que celle qui m'accompagnait chaque année dans ce maudit train, moi et les deux jeunes gens que nous perdions. Ses sarcasmes et son humeur de chien perpétuels m'étaient maintenant familiers. Il y avait longtemps que je n'y prêtais plus attention. Non, ma robe n'était pas la plus belle. La majorité de Panem penserait la même. Mais le regard qu'Iris m'accorda lorsqu'elle vint s'asseoir en face de moi, ce regard compatissant qui voulait dire "Ne vous en faites pas vous êtes très belle" comme on m'en avait déjà accordé pleins, confirma ce que j'avais pensé en la revêtant : le Capitole adorerait. Ils représentaient tout ce que les district n'aimaient pas. Tout était trop grand, trop étrange, trop travaillé, comparé à nos petites maisons de bois, nos tenues unicolores sans aucune extravagance. Je lui ai souri en retour, pour ensuite me focaliser sur la demoiselle du Capitole qui m'avait adressé la parole, à qui je n'avais pas répondu, trop occupée à ne pas m'occuper de Silk et Nightsprings. Sans un sourire, sans une seule expression dans le regard, je lui ai répondu froidement :

« Non. Tu n'as qu'à te mettre là. »

Je lui ai montré la place à ma droite, entre Jove et moi. J'allais pouvoir la scruter, vérifier que tout allait bien chez elle. Qu'elle n'était pas aussi enthousiaste qu'Iris qui débitait, débitait, débitait. Je comptais sur mes deux anciens mentors pour lui couper le bec à un moment donné, j'étais certaine que l'un des deux allait se faire le plaisir de lui dire de se taire. Moi, j'étais dans le politiquement correct. Iris venait du Capitole, et faisant partie intégrante des Jeux, il fallait qu'elle soit tout aussi bernée sur mon compte que les autres. Il fallait qu'elle croie que j'étais comme elle.

Yorell est entré pile au moment où Silk s'est levée de son fauteuil pour venir s'asseoir à table, mais je n'ai remarqué sa présence que lorsqu'il s'est assis à sa gauche, avant de river ses yeux vers le verre en cristal qui reposait devant lui. J'ai saisis ma serviette, l'ai dépliée en la secouant avant de la poser sur mes genoux. J'étais toujours incapable de me dire que dans quelque semaine, ce gosse serait dans l'arène, avec tous ces tueurs, en train de courir pour sa vie. Je me doutais qu'il ne s'occuperait pas de Brooke. Il ne la connaissait pas, et il n'adressait plus la parole à ceux qu'il connaissait le plus. Il allait la laisser seule. La pauvre, elle qui semblait sur apeurée, sur l'estrade tout à l'heure. Pas de pitié, Wyoming. Tu souffriras autant qu'eux, sinon. Je levais les yeux vers la rouquine quand elle entra dans la pièce, toute de noir vêtue. Elle était déjà persuadée qu'elle allait mourir. Il restait une place à côté de moi, à la droite de ma mentor d’autrefois, et je lui fis discrètement signe de venir s'y asseoir. Jove avait déjà commencé à traîter tout le monde comme de la vermine et à s'afficher comme le roi du Huit. Ce qu'il était, en quelque sorte. Je me demandais si cette ordure n'avait pas plus de pouvoir que le Maire lui-même. Je me suis tournée vers Brooke. Je ne savais pas pourquoi, j'avais l'impression qu'elle était encore plus mal à l'aise que moi lorsque j'avais vu toute cette nourriture, la première fois. Elle était deux Wyoming. Deux gamines effrayées en une seule.

Pas de pitié, souviens-toi. Pas de pitité.
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MessageSujet: Re: IV,1. Voyage dans le train (08)   IV,1. Voyage dans le train (08) Icon_minitimeMar 17 Juin - 11:21







Les gens arrivaient les uns après les autres, et à chaque entrée, le cœur de Bambi ratait un battement. Mais elle se devait de garder la tête haute. Pour Silver. Pour ses parents. Venir dans le district, c’était comme changer de monde, radicalement, c’était faire s’écrouler son château de cartes, c’était être bousculée par la réalité. Elle avait, depuis toujours, cultivé le monde des districts selon ce que lui en disaient ses proches et ce que lui projetait la télévision dans son immense salon. Elle avait vu les Jeux, depuis toute petite. C’était une réunion de famille, bien qu’elle ait été devenue bien vide sans Ruby. Mais voir un district en vrai était bien différent de l’apercevoir seulement, d’en capter quelques images. Elle regardait ces visages entrer, un à un. Le chef des Pacificateurs la salua par un geste de la tête et, rougissante, elle inclina également la tête, incapable de savoir ce qu’elle devait ou ne devait pas faire face à eux. Pourquoi n’avait-elle pas l’intelligence de Silver, son franc-parler, sa sagesse ? Pourquoi devait-elle être si timide, si faible ? Et Yorell entra, et elle crut entendre son cœur défaillir. Il l’ignora royalement, s’installant à la droite de Silk Preston, une des deux mentors. Il était à l’autre bout de la table, si bien que lorsqu’elle levait les yeux, elle devait tourner la tête pour l’apercevoir. Mais elle se retint. Elle ne tourna pas la tête. « Non. Tu n'as qu'à te mettre là. » Elle sentit le ton froid, glacial, mais ne fit aucune remarque et s’installa sur la chaise, sentant l’un de ses Pacificateurs se mettre derrière elle, la surveillant de près.

Elle ne savait pas comment le repas allait se dérouler. Elle avait peur, un peu. Elle regarda chaque personne présente, détournant les yeux lorsque son regard croisait celui de quelqu’un. A sa droite se trouvait un homme aux cheveux gris, à l’allure négligée, nonchalante. Elle ne voyait pas le tribut féminin, Brooke, qui était à gauche de Wyoming, même si elle aurait préféré que Yorell se mette à cette place. Elle n’aurait pas été obligée d’éviter son regard soigneusement, et bordel ce qu’elle en avait besoin. Et elle resta silencieuse, se perdant dans le ballet du silence, attendant que le repas commence et que tout se déchire. Que tout son monde s’écroule. Ce que tu es précieuse, Bambi. Elle n’était qu’une gamine, finalement. Une gamine perdue, faible et effrayée. Et cela ne changerait jamais.


Dernière édition par Bambi Poezyn le Sam 2 Aoû - 16:48, édité 1 fois
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Silk Preston
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Silk Preston
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MessageSujet: Re: IV,1. Voyage dans le train (08)   IV,1. Voyage dans le train (08) Icon_minitimeMar 24 Juin - 2:43

Elle fit la moue, légèrement contrarié que même ses remarques de mauvais goût ne réussissent pas à faire réagir Wyoming. Cela aurait au moins eu l’avantage de lui faire oublier Miss Capitol qui se tenait près de la table comme la potiche qu’elle était certainement. À cette pensée, sa bouche se tordit l’espace d’un instant dans un mouvement de dégoût. Bien sûr, on l’avait prévenu, que Bambi serait là. Et dans d’autres circonstances, Silk n’aurait rien trouvé à y redire. Mais les choses étaient différentes aujourd’hui, avant Noah était en vie, avant Adonis aurait été heureux d’être avec elle dans le train, avant l’esprit de Swain était encore intact. Elle ne savait pas vraiment, où toute cette haine avait pu se cacher toutes ces années, cette colère viscérale qu’elle éprouvait en voyant cette gamine qui n’avait rien à faire là, qui ne risquait rien, qui n’avait pas eu à tuer pour gagner sa place dans ce train. Cette gamine qui n’était là que pour le spectacle. Elle ne releva même pas son accoutrement ridicule ou ses petites manies de Capitolienne. Elle pinça les lèvres, écrasant sa cigarette dans le cendrier en cristal. Il y avait un temps pour toute chose, cracher au visage d’une pauvre petite idiote n’était pas à l’ordre du jour. Alors elle regarda droit devant elle, tentant de faire abstraction se contentant de soutenir du mieux qu’elle le pouvait le regard d’Adonis qui se tenait droit comme un I, comme le petit chien bien élevé du Capitol. Il était ridicule, habillé dans son uniforme de pacificateur au milieu de tous les convives endimanchés. Elle aurait voulu faire quelque chose, n’importe quoi pour le faire réagir, pour le faire sortir de sa léthargie. Pour qu’il comprenne enfin que les choses n’avaient pas à se passer de cette manière. Mais elle ne trouva rien, rien d’autre qu’un petit signe du menton avant de détourner la tête lorsque Jove entra dans le wagon. Elle ne put retenir le commentaire acerbe plus longtemps accompagné un petit rire bref et sans joie. « Oh ne t’embête pas Jove, il n’obéit qu’aux ordres directs du Capitol. N’est-ce pas pacificateur en chef Nightprings ? » Elle sourit avec une cordialité feinte à la tablée et s’enfonça un petit peu plus dans son siège. Elle tendit le bras et après quelques secondes d’hésitations se servit un verre d’eau qu’elle porta à ses lèvres, ses breloques au poignet tintant au rythme de ses mouvements. « Tu sais Jove, mon cul rapporte plus que tes activités annexes, tu devrais lui accorder un petit plus de respect. Ne parle pas comme çà devant les enfants et nos invités de marque enfin. Et je sais que tu as de l’arthrite et que des gestes simples tels que celui-ci… » Elle lui présenta son majeur avec un sourire innocent. « … sont difficiles à accomplir pour toi. Mais tu pourrais au moins dire s’il te plait. » Elle ouvrit l’étui à cigarettes qui ne la quittait jamais et en sortit une boite d’allumettes, en craquant une dans un geste théâtral avant de la noyer dans son verre d’eau. Elle réprima un sourire à la remarque de Wyoming et se leva avec un soupir une fois Bambi assise. Elle aurait voulu s’assoir sur les genoux d’Adonis, juste pour voir sa réaction, juste pour le plaisir de la provocation. Mais au lieu de cela elle tira sa chaise et se glissa entre Adonis et Jove, faisant bien attention de ne pas toucher le pacificateur. Elle était si proche qu’elle pouvait presque sentir son aftershave, presque ressentir la chaleur émanant de son corps. Elle ignora ses genoux cognant légèrement les siens lorsqu’elle s’assit et se tourna vers son ancien mentor. « Tu veux que je te coupe ta viande aussi ? » Elle sortit cependant deux cigarettes de son étui, dont une, qu’elle alluma en même temps que le cigare de Jove, glissant l’autre près de la main d’Adonis sans un mot.
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Adonis Nightsprings
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MessageSujet: Re: IV,1. Voyage dans le train (08)   IV,1. Voyage dans le train (08) Icon_minitimeMer 25 Juin - 2:50

    Ce quelque chose, il pouvait l'attendre encore longtemps. Il n'y avait plus rien à attendre. Il aurait dû se rendre à l'évidence dès le jour où il était venu lui annoncer la mort de Noah. Non... Il aurait dû se rendre à l'évidence au moment même où il avait dû partir pour contenir la rébellion. En y repensant, il avait fait ça pour elle, la laisser. Tout ça pour la protéger. S'il restait trop près d'elle, cela aurait pu devenir suspect. Surtout après Noah. Surtout après Candria. Tous les deux avaient été les suspects numéro un. Sur le coup, partir n'avait pas été aussi dur mais la voir dans ce train lui tordait l'estomac, lui rappelant ô combien il avait fait la pire erreur de toute sa vie. Et putain, il les avait enchaînées. En commençant par Yorell Moon, ce sale petit bridé. Il avait essayé de l'aider mais ça, c'était à la manière Nightsprings. Il ne savait plus trop s'il aurait dû tuer le gamin ou l'aider d'une manière différente. L'aider à s'en sortir réellement. Adonis fronça les sourcils, rendant son regard au gosse moissonné. Ni l'un ni l'autre n'avait les moyens de faire pression, pas depuis qu'ils avaient posé le pied dans le train. Ce garçon était tellement hautain mais avec sa gueule fragile, il ne ferait sûrement pas long feu. Il durerait plus dans l'arène que la gamine rousse, ça, c'était clair et net. Il lui accorda brièvement un regard. Pauvre petite poupée qui mourrait sûrement avant même d'atteindre la Corde. C'était tellement dommage... Elle avait l'air d'être la seule gamine à ne pas s'être prise la tête pour ce dîner.

    Ses yeux se mirent à cligner d'incompréhension alors qu'il sortait peu à peu de sa léthargie. Il ne rêvait pas ; on venait bel et bien de lui proposer un siège pour s'asseoir. Il secoua légèrement la tête, dévisageant Jove Goodshepherd. Premièrement, on ne lui avait jamais permis de s'asseoir lorsqu'il était en service et se devait toujours d'attendre que les autres, surtout s'il s'agissait de personnalités publics, furent confortablement assises pour finalement s'installer. Deuxièmement, c'était Jove Goodshepherd qui venait de le lui proposer. Ce n'était pas tous les jours qu'on avait le droit à un spectacle pareil. Ni à autant d'amabilité, que ce soit de sa part ou de celle d'une autre personne. Il n'espérait plus cela, ou plutôt, ne l'avait jamais espérait en s'engageant. Sans plus attendre, il tira sa chaise et prit place. Il ne fallait pas discuter, pas avec un homme comme lui, pas lorsque Silk était si proche. Elle parlait souvent de Goodshepherd, l'insultait et grimaçait en articulant son nom. C'était signe qu'elle l'appréciait. A croire qu'elle aimait les hommes au sale caractère.

    Et au milieu des grands ébats amoureux entre Preston et Goodshepherd, il y avait les autres : Wyoming en potiche qui faisait comme si rien ne pouvait l'atteindre et la capitolienne toute aussi niaise qui rougissait ou détournait le regard à chaque fois qu'il croisait celui d'une autre personne. Adonis leva les yeux au ciel dans un soupir. Ce dîner promettait d'être catastrophique. Lui qui avait passé son enfance à imaginer une soirée mondaine proprement capitolienne ou un dîner dans l'un de ces trains... Rien ne se passait comme il l'avait imaginé. Rien de sa vie ne s'était passé comme il l'avait imaginé. Son regard dur se posa sur Preston qui finit par s'asseoir entre Goodshepherd et lui. Un rictus tenta de se former sur ses lèvres mais rien ne se produisit. Il était fermé. Il n'y avait pas eu de signe, juste une réplique cinglante comme elle savait si bien le faire. Avant, il aurait répondu, nonchalant, lui offrant peut-être même la possibilité de s'asseoir sur ses genoux à lui. Avant, il aurait rit. Il la suivit du regard, ne la lâchait pas. Elle lui mettait en pleine gueule tout ce qu'il regrettait. Les ordres... Qu'est-ce qu'ils voulaient dire maintenant ? Vivre, servir, mourir. Et le reste ? Et elle ? Ses dents se serrèrent, il n'avait pas le droit de répondre, pas le droit de s'exprimer, pas le droit de ressentir. Ils s'étaient toujours dis qu'ils étaient pareils, pour ça. Ils n'avaient le droit à rien. Même l'air qu'ils respiraient ; il y avait toujours des gens derrière eux pour leur dire de continuer ou d'arrêter.

    Elle était à la fois si différente et tellement la même. La même femme qu'il avait pris contre un mur alors qu'ils étaient complètement torchés, la même femme sur qui il hurlait, la même femme dans cette putain de maison qui lui avait dit qu'elle l'avait aimé. Elle était là, toujours là et en même temps... Ses yeux, ils avaient quelque chose de différents. Ses gestes aussi. Sa voix. Et ces bracelets. Trop de bracelets, même pour elle. Trop.

    Adonis déglutit. Le regard trop insistant pouvait le trahir. Son cœur aussi. Il battait plus fort que d'habitude. La savoir si près... Son parfum lui montait à la tête, la proximité de ses genoux contre les siens... Putain, ce qu'ils avaient pu jouer à se faire du pied sous la table. Puis vint la cigarette.

    C'était ça, son signe ? C'était ça ? Un frisson lui parcourut l'échine. Merde. Dans un geste tremblant, il prit la cigarette entre deux doigts, frôlant les siens au passage. Il était devenu trop sensible, trop faible. Il se dégoutait lui-même. Il glissa la cigarette entre ses lèvres et se pencha sur la table pour attraper le paquet d'allumettes. Il se permit d'écraser à moitié Iris, qui était tout aussi pantin que lui dans cette histoire, pour atteindre son but et s'excusa du bout des lèvres. Son regard croisa, une nouvelle fois, celui du jaune. Il sortit une allumette du paquet et la craqua dans un geste pratiquement similaire à celui de Silk avant de la porter sur le bout de sa cigarette. La fumée emplit ses poumons et calma les battements anarchiques de son cœur.

    Cette situation lourde commençait sérieusement à lui peser. Une cigarette ne suffirait pas à surmonter cet instant. Et il ne pouvait même pas boire. Ce qu'il aurait donné pour de l'alcool, n'importe lequel. Quelque chose qui pouvait l'empêcher de réfléchir. Il y avait bien trop de tension ici et cela n'avait rien à voir avec sa relation avec Silk ou bien les Jeux. Un rire hystérique le prit alors qu'il tira une autre latte sur sa clope. Personne ne pouvait vraiment se blairer dans cette pièce, tout le monde était tendu et stressé :

    " - Bon. Quelqu'un sait quand on mange ? Ça nous évitera de mourir d'ennui ou de stress. ".

    Le pacificateur en chef se savait impoli mais tant pis. Il se faisait tellement chier qu'il aurait bien eu envie de devancer Moon, prendre le vin et servir Goodshepherd. Et remplir son verre par la même occasion.

    Silk avait donné son signe, c'était peut-être à son tour de donner le sien :

    " - Je ne sais pas si vous vous souvenez, Mlle Preston, mais il y avait eu cette histoire avec le chat, derrière chez vous. Un chat complètement enragé. Ce chat qui se cachait toujours à la cave et qu'il avait fallu plus d'une fois le tirer de là... Ça vous parle ? ".

    Il s'était tourné vers elle, fumant le plus tranquillement possible alors qu'il ne l'était absolument pas. Ils avaient eu recours, très souvent, à ce genre de pseudo-anecdotes pour s'échapper d'une discussion avec d'autres personnes. C'était leur moyen de fuir et de se retrouver seuls. Lève-toi Preston, rentre dans mon jeu. Souviens-toi.
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Yorell T. Moon
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Yorell T. Moon
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MessageSujet: Re: IV,1. Voyage dans le train (08)   IV,1. Voyage dans le train (08) Icon_minitimeMer 25 Juin - 21:44

Voyage dans le train

Je me foutais éperdument de tout ce qu'il se passait autour de moi. Toutes ces personnes attablées autant que moi, à attendre avec plus ou moins d'impatience que les plats arrivent devant nos yeux. Les miens étaient fatigués par toute l'agitation causée par les jeux. Depuis que les noms avaient été tirés au sort devant toute la population du district huit, personne n'avait jamais vraiment eu le temps de respirer un bon coup. Nous faisions tous partie du voyage, à l'issue pour le moins funeste. Je relevai mes yeux sur ma co-tribut Brooke. Elle semblait désemparée. Peut-être était-ce à cause de toute la richesse qui débordait autour d'elle, et qu'elle n'en avait pas du tout l'habitude. Du moins, je ne faisais que des suppositions. Je n'étais pas dans la tête de cette pauvre fille, et j'en étais bien content. Je pouvais apercevoir dans son regard la peur l'habiter. Moi-même j'étais en proie à des doutes, du désespoir. Mais je n'avais décidément pas le temps de m'apitoyer sur mon sort, je devais absolument tout faire pour garder la tête haute et, quitte à me montre insolent, prouver que ma nouvelle position de tribut ne faisait pas perdre mes moyens.

Au début, je ne compris pas que Jove Goodshepherd, le doyen de cette pièce, me parlait. En même temps, me nommer "Machin" n'allait pas m'aider à comprendre. Je levai lentement la tête avant de plonger mon regard sombre sur la vieille carcasse qu'il était, calme. Je ne lui passerais pas cette maudite carafe, tout comme je ne répondrais pas à ces attentions singulières. Puis la conversation prit un tout autre tournant lorsque Silk Preston, alors installée à ma droite, s'était levée pour rejoindre les deux hommes autour de cette table, se glissant entre eux sans gêne. La place à mes côtés s'était retrouvée vide, et Iris, se sentant écrasée par le chef pacificateur qui s'était écarté de notre côté, me demanda discrètement de me décaler d'un rang pour rééquilibrer l'espace. Je roulai des yeux pour me décaler sur ma droite, m'installant alors à l'ancienne place de ma mentor. Je me retrouvai pile en face du vieux croulant sous les petits soins de la brune. Iris, sur ses talons aiguilles, se pencha pour attraper la carafe que j'avais refusé de prendre, puis elle servit généreusement la coupe de Jove, gardant sa bonne humeur. Par la suite, je poussai un soupir bruyant, déjà lassé par ce foutu dîner. Je voulais même retourner dans ma cabine, le ventre vide tant qu'à faire. Et je sentais que la suite serait pire que maintenant.

A présent en bout de table, il m'était possible de voir tous les visages. Je dérivai mon regard de glace sur Adonis Nightsprings qui venait de prendre la parole. Si cela ne tenait qu'à moi, je me serais de table pour lui en coller une. Il semblait tendu cependant, depuis que Silk Preston s'était assise à côté de lui. L'atmosphère était palpable entre ces deux-là, je mettrais ma main à couper qu'ils se connaissaient d'avant ce train. Et que ce n'était pas que de simples regards qu'ils s'échangeaient. D'ailleurs, le chef pacificateur me le prouva en engageant une discussion sur une histoire de chat. Une histoire dont tout le monde n'était pas mêlé. Et ça m'emmerdait. Cela ne concernait pas les gens autour de cette table. Si le but était de tout savoir sur la vie de Silk Preston, autant quitter cette table tout de suite. Je croisai vivement les bras, la mine renfrognée. J'étais blasé. Je marmonnai dans ma barbe un discret « On s'en fout putain... » avant de m'adosser contre mon siège, glissant mon coude sur le côté de la chaise. La seconde qui suivit, les serveurs arrivèrent dans notre wagon pour déposer les plats sur la table. Je jetai un œil sur Iris qui, tout sourire, tapait rapidement des mains, apparemment pressée de se remplir la panse. Bizarrement, je ne l'étais pas. En vérité, je n'avais envie de rien. Le vide. Car c'était bien comme ça que j'allais mourir, non ? Avec rien. Vide. Et je n'allais rien emporter de l'autre côté.

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MessageSujet: Re: IV,1. Voyage dans le train (08)   IV,1. Voyage dans le train (08) Icon_minitimeJeu 26 Juin - 8:26

L'air impassible – c'était tout ce qui comptait. Brooke avait croisé les bras. Elle entendait sans écouter et se tenait prête à parler ou réagir si on lui parlait. Dans l'immédiat, ce n'était pas le cas. Elle pouvait tout aussi bien rester silencieuse, assise sur sa chaise à attendre que la nourriture arrive. C'était quand ils voulaient, d'ailleurs ! Brooke avait faim. Si elle s'appliquait à ne laisser transparaître aucune émotion, et surtout pas la peur, depuis qu'elle était entré dans cette fichue pièce, la faim, elle, était bien présente. Ils se rendaient au Capitole, non ? Il devait bien avoir des trucs à manger quelque par … Alors OU, non d'un chien ?!

Elle se tortilla un instant sur sa chaise, se retint pour ne pas soupirer. Les autres se connaissaient, parlaient de choses qui les regardait – mais elle, les histoires de chat, elle s'en moquait particulièrement. Aussi Brooke hocha légèrement la tête en entendant son co tribut marmonner qu'on s'en fichait. Elle était bien d'accord … hors de question pour autant de le dire à haute voix. Il n'empêchait que les minutes qui défilaient étaient inutiles. Brooke perdait son temps – encore une chose qu'elle n'aimait pas. Finalement, elle décida de s'enfermer dans sa bulle. Couper les ponts avec ce qui se passait dans le wagon et qui ne la concernait pas directement.

L'arène devait être sa seule préoccupation, elle le savait parfaitement. Faire focus là dessus était son objectif du moment, bien sur … mais c'était trop dur. Elle ferma un moment les yeux, affichant la mine qui était habituellement la sienne, dans le huit. Lorsque tout la faisait chier. La mine de gamine chiante et associable. A partir de là, Brooke se concentra. Ses points forts, ses points faibles. Sur quoi pouvait-elle miser pour s'en sortir dans l'arène, du moins durant un temps … Elle courait vite et serait capable de distancer les autres. Elle était agile et savait grimper aux arbres, escalader, éviter les obstacles. Mais ce ne serait que fuir … elle fronça les sourcils. Au début, ça passerait. Fuir, éviter les autres et les emmerdes. Ça lui serait utile pour éviter le massacre qui survenait chaque année à la corne d'abondance. Après …

Brooke ne maîtrisait aucune arme et c'était sans doute sa plus grande faiblesse. Elle pourrait éventuellement vaincre quelqu'un au corps à corps – elle avait plus de forces que son corps frêle ne pouvait faire croire – mais quelqu'un de plus jeune, alors, ou de plus maigrichon qu'elle … A partir de là, pas grand chose à faire, dans l'immédiat. S’entraîner au maniement d'une arme lors des quelques journées d’entraînement et espérer. Une nouvelle fois, elle hocha la tête, pour elle même cette fois. Brooke savait à peu près ce qui lui restait à faire.
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MessageSujet: Re: IV,1. Voyage dans le train (08)   IV,1. Voyage dans le train (08) Icon_minitimeMer 16 Juil - 0:15

« Oh oui, ça serait parfait. Et que tu portes la fourchette jusqu'à ma bouche. » Il ricane, le vieux chien. Il tire une taffe de son cigare fraichement allumé, souffle lentement sans se soucier d'étouffer ses convives. Ils n'ont qu'à fumer, eux aussi. « Ils vont vraiment croire que je suis impotent, petite truie. » L'insulte fuse sans pour autant frapper. Une preuve d'affection, de la part de Jove. Si elle était debout, il lui aurait claqué la fesse, mais l'impudente est assise et échappe de justesse au courroux de Goodshepherd. Il observe, impassible, le manège entre le chef des pacificateurs et la gagnante des Jeux. Pour finalement, grommeler quelque chose du genre : « Cette saloperie de chat. Moi j'm'en souviens. Devait y avoir quelque chose qui lui plaisait, au matou, à revenir à chaque fois derrière chez toi. Une chatte en chaleur, peut-être bien. Vous avez trouvé ce que c'était, finalement ? », demande-t-il finalement à Nightsprings. Que nenni, le repas n'a même pas commencé, c'est pas pour que les deux personnes presque dignes d'intérêt se fassent la malle aussi vite.

Iris se lève finalement pour récupérer la carafe de vin et le servir, et Jove esquisse un sourire forcé, mielleux et faux. Pour un peu, il lui jetterait un couteau en pleine carotide, histoire de lui faire passer l'envie de le servir, lui. Machin s'est déplacé, parce qu'Iris -cette petite dinde d'Iris- était serrée. Résultat, Machin est face à lui. Jove fait mine de l'ignorer, il trouvera bien quelque chose à lui redire plus tard. Il lui lance, simplement : « J'vois qu'ta mère a oublié de t'apprendre les bonnes manières. » Sourire carnassier. Il tire une nouvelle taffe de son cigare et porte son verre de vin à ses lèvres, pour s'en délecter… Mais une moue dépitée orne bientôt sa bouche. Et ça ne s'arrange pas quand on leur apporte le repas. Jove observe, méprisant, les victuailles déposées devant eux. C'est ça que le Capitole a décidé de leur faire bouffer ? Il soupire, observe le morceau de semelle dans l'assiette, tique et pouffe brièvement, avant d'accorder un regard entendu à Silk. Ils ont bien mieux dans leurs bagages. De l'alcool, du vrai. Pour autant, le maître du train -car c'est ce qu'il est, il faut bien le reconnaître- observe rapidement les autres convives. Wyoming a l'air perdue dans des pensées déprimantes, la Capitolienne ne sait rien faire de ses dix doigts, et la tribut féminine est paumée, elle aussi. Il arque ses sourcils, hausse les épaules avant de s'adresser à elles en particulier : « Mais enfin, c'est fini ces têtes d'enterrement, oui ? Réjouissez-vous, nous retournons au Capitole. Soyez heureuses, ce ne sont que les Jeux. »

Il mange, avec classe, même si les mets le désespèrent. Il s'agit de faire bonne figure, pour pouvoir se la coller après coup. Et puis, finalement, se met à parler. « Est-ce que je vous ai déjà parlé de mes Jeux ? Sans doute pas. On avait eu un repas copieux, pas comme cette liquette de viande et cette pisse qu'on appelle du vin. Et puis, une fois au défilé, ma co-tr… ma sœur », corrigea-t-il, « manqua de tout recracher pendant qu'on faisait ce tour traditionnel du stade. Et eut la bonne idée de reteindre la robe de notre hôtesse une fois le défilé terminé, une petite conne insouciante qui prenait les Jeux pour une tranche de rigolade. » Il ne parle pas souvent de sa sœur. Il essaie d'y penser le moins possible. Il est trop sobre, trop net encore pour ne pas y penser. Ou bien peut-être a-t-il trop bu ? Personne ne pourrait le dire, l'homme est stoïque et ne laisse rien paraître. L'esquisse d'un sourire amer orne ses lippes, et il chasse ces souvenirs aussi vite que possible. Personne ne l'aura repéré. Personne, sauf peut-être Preston, qui a appris à vivre aux côtés de la vieille enflure. Jove se détourne du souvenir d'Arachné. Parce qu'elle va le hanter, sinon, pendant ces Jeux. Son regard se pose sur le petit con à l'autre bout de la table, il l'observe, mauvais, moqueur aussi. Le fils de Diana Moon. Suffisant. Arrogant. Petit merdeux. « J'te signale que si tu comptes être aussi chiant qu'il y a deux minutes, tu vas pas faire long feu dans l'Arène. Apprends les règles : ici, quand je demande un truc, tu obtempères, sans poser de questions. Et tu dis "Monsieur", si tu veux pas que j'te botte le cul. »
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