✤ TOURNEE DU VAINQUEUR les jeux sont désormais terminés, place à la tournée du vainqueur qui met à l'honneur andro graham ! plus d'informations ici. ✤ INTRIGUES panem ne cesse de changer avec de nombreux événements inouïs. découvrez le volume 6. ✤ MISES À JOUR une nouvelle règle a été instaurée. merci de prendre connaissance de celle-ci ainsi que les autres nouveautés ! ✤ MISSIONS ET QUÊTES toutes les missions ont été lancées ! rendez-vous dans ce sujet pour toutes les découvrir. ✤ SCENARIOS voici quelques scénarios qui n'attendent que vous: rebelles. liam hemsworth pacificateurs. boyd holbrook district 13. cobie smulders & chris hemsworth vainqueurs. gemma arterton & elle fanning d'autres scénarios gagnants de la loterie à venir !
△ correspondances : 2122 △ points : 472 △ à Panem depuis le : 20/04/2011△ humeur : joueuse △ âge du personnage : cinquante-quatre ans △ occupation : interviewer et personnalité préférée des capitoliens
Sujet: 78HG — sujet de la zone 1 Dim 13 Juil - 15:38
78ème Hunger Games " zone 1 "
Ce sujet est mis à votre disposition pour mettre en scène votre tribut dans la zone si vous n'avez pas besoin d'en faire tout un sujet avec un autre membre. Il restera pendant toute la durée des jeux, c'est pourquoi nous vous demandons d'indiquer avant votre message le jour et l'heure où se déroulent les actions que vous décrivez.
Cela ne remplace pas les sujets obligatoires que nous vous demanderons de faire.
Invité
Sujet: Re: 78HG — sujet de la zone 1 Mer 23 Juil - 18:14
▽ DE L'ARBRE DE LA CONNAISSANCE DU BIEN ET DU MAL TU NE MANGERAS PAS, CAR LE JOUR OÙ TU EN MANGERAS, TU EN MOURRAS. GENÈSE
J1, 10h00. Dès que le gong avait retenti, j'avais senti le fond de mes os vibrer à l'unisson. C'était une vibration de peur, d'os brisés, de sang, de guerre. Une vibration que je ne connaissais pas, une vibration que je ne me permettais pas de ressentir mais que je n'étais pas capable de contenir. Nous savions bien, tous ceux dans notre alliance, que je ne me dirigerais pas vers la Corne d'Abondance que tout le monde convoitait tant ; j'étais trop faible, trop lente, trop fragile. Je n'avais virtuellement aucune chance et n'avait besoin d'aucune arme en particulier, de toute façon. Non, moi, j'étais plus utile vivante que morte, et je savais au fond de ma tête que le réseau d'alliance reposait presque essentiellement sur mes épaules, et que si je venais à mourir aussi tôt, Bloom aurait tôt fait de se retourner contre les autres et Ambre n'aurait aucune raison de rester avec Kylian. Alors comme prévu, je fendis l'air.
Mais pas sans ramasser au préalable la trousse de premier soin, pratiquement laissée là pour moi, à quelques pas de ma plaque. Avec un peu d'équipement, j'avais enfin taillé ma place dans les Jeux, même si elle était plutôt non-conventionnelle et consistait à briser un peu les règles émises depuis soixante dix-huit ans. Sauver des vies au lieu d'en prendre. Mais pour une fois, j'étais heureuse de ne pas suivre le règlement, et je devais admettre que ça avait quelque chose d'excitant.
Ce que je n'avais pas prévu cependant, c'était être suivie.
Je ne m'en rendis compte que très tard. Les échos des combats résonnèrent longtemps à mes oreilles, même quand j'étais rendue loin. L'Arène m'émerveillait ; je n'avais jamais vu des arbres comme ceux-ci en vrai, et la plupart des animaux ne ressemblaient à rien de ce que je connaissais. Mais tout avait quelque chose d'encore plus effrayant qu'une forêt ordinaire - déjà que la forêt ordinaire me faisait flipper -, quelque chose comme ces nombreuses araignées qui me donnaient envie de pleurer en les voyant. Mais il me fallait être forte, ou du moins le laisser paraître. River et Bethany et mes parents regardaient, et je voulais leur montrer que je ne ressemblais en rien à la fille qu'ils avaient appris à connaître et à berner. Je me fichais de l'avis du Capitole et de plaire au peuple, en ce moment. Puis mes pensées s'arrêtèrent de vagabonder lorsque j'entendis une branche craquer derrière moi.
Je restai immobile pendant un moment, pétrifiée. Le danger s'imprima lentement dans mon esprit. Quelqu'un courait dans ma direction.
La panique monta en moi comme dans une éruption volcanique. Je fendis l'air aussi vite qu'une flèche - je n'avais aucune idée si j'avais des risques d'en recevoir une, d'ailleurs. Lorsque les arbres devenaient trop denses, je zigzaguait entre eux, me faufilait dans toutes les crevasses et les protubérances que je trouvais pour me cacher. Je savais que je n'allais pas tenir longtemps la course, et mon poursuivant ne semblait pas vouloir s'arrêter ni même ralentir ; il pouvait courir longtemps. Je me réconfortais à l'idée qu'il avait probablement dépensé plus d'énergie que moi et finirait par se fatiguer, mais à dire vrai, je me racontais n'importe quoi. Sauf que l'adrénaline en moi menaça de faire un surplus ; les points noirs dansèrent devant mes yeux, une chaleur encore plus écrasante m'assécha la gorge. Allez. Je me forçai à penser à n'importe quoi, pourvu que ça me concentre.
Prendre conscience de mon environnement, d'abord. Je me dirigeai droit vers le plus haut point de l'Arène que j'avais trouvé, comme prévu ; une grande montagne, tout au fond. La chaleur et l'humidité étaient écrasantes, donc n'importe quelle coupure risquait de dégénérer en gangrène ; un point de plus pour moi, les infections étant facilement traitable avec plusieurs plantes même sans ma trousse. Il y avait beaucoup de plantes, d'ailleurs, tandis que les animaux semblaient difficiles à attraper ; une bonne excuse pour ne pas dévier de mon mode d'alimentation. Mais il y avait toutes ces choses effrayantes qui attendaient dans l'obscurité, et...
La forêt disparut brusquement.
Je me jetai au sol en catastrophe pour me forcer à freiner avant de tomber par-dessus la falaise. Mon corps roula pendant un instant terrifiant où je ne savais pas si j'allais m'arrêter à temps ou sauter droit vers ma mort. Avant de s'arrêter. Sauve.
La terre tanguait, ma tête me faisait mal. Je m'étais couverte d'éraflures et l'herbe rêche m'avait bariolée de terre. Je regardai vers la forêt, mais tout semblait brouillé. Et mon poursuivant ne faisait plus de bruit. Peut-être... peut-être que je l'avais semé ?
"Qu'est-ce que tu vas lui faire, hein !? Tu te crois maligne, mais je te laisserai pas lui faire de mal !"
Avant même que je puisse identifier la voix, une fille me sauta dessus de nulle part.
Son arme m'écrasa le visage avec violence en me projetant à nouveau contre le sol. Je n'avais pas la force pour me défendre, n'avais pas la force pour l'égaler. Et tout se passa tellement vite que je n'eus même pas le temps de faire mes adieux, de penser que j'allais mourir. Parce que dans la même seconde, elle leva son espèce de gourdin. Et j'avais beau m'y tenir, mais elle revint à la charge. Encore et encore. Et encore. Et encore. Mais je n'avais pas mal. Je n'avais pas mal, parce que je ne sentais plus le sol sous moi. Avait-il seulement été là, au départ ? Et je me sentais flotter.
Au dernier moment, je me rendis compte que c'était parce que je flottais pour vrai.
Dans son assaut, elle nous avait projetées dans le vide.
Puis, plus rien. Sauf peut-être un coup de canon.
Invité
Sujet: Re: 78HG — sujet de la zone 1 Sam 30 Aoû - 3:39
J3 23h - la forêt des lucioles J4 22h - à l'île aux oiseaux
Thunder avait passé la nuit a essayer d'arranger les blessures de sa co-tribut, pendant que celle-ci dormait. Le garçon aurait apprécié cette nuit de sommeil lui aussi. Mais les jeux ne sont pas fait pour ça. Et il savait qu'il en serait privé ce soir aussi, puisque Avril n'avait même pas la force d'ouvrir les yeux. Et ne pas guetté serait de l'inconscience. Une nouvelle mutation pourrait s'attaquer à eux, ou même un tribut.
Une fois qu'il eut terminé ses soins, il s'appuya contre un arbre et glissa dans un long soupir jusqu'à ce que ses fesses atteignent le sol. La trousse de secours n'aura pas fait long feu. Tout y était passé, à l'exception de deux médicaments. Il s'accorda quelques minutes avant de se relever pour fabriquer un couchage à l'aide de feuillages ainsi que de quelques branches pour pouvoir allonger Avril convenablement. Il prit ensuite le sac à dos de la jeune fille pour ranger les quelques médicaments restants, ainsi que sa gourde vide. Puis il retourna à sa place initial, contre l'arbre. Il observa les environs, repensant au jeune du sept. Isaac. La forêt était étrangement calme.Les filles de l'alliance n'étaient pas loin. Mais personne ne semblait se soucier de son absence. Ou alors elles ignoraient qu'il était partit. Il regarda Avril dormir paisiblement. S'il n'était pas arrivé à temps, elle aurait sûrement périt elle aussi. L'hymne de Panem retentit. Thunder leva le regard au ciel et admira le visage des défunts tributs défilés un à un. La fille du un, du deux, les tributs du trois... Revoir le visage du garçon était assez étrange. Il était mort de ses mains, mais il était incapable de se rappeler son nom. Seul un nombre planait au dessus de son visage. Puis numéro sept. Ce n'était plus qu'un numéro lui aussi. Thunder soupira. Il était bien nombreux à attendre sa mort, que ce soit ceux de l'arène ou ceux derrière leur écran. Et lui aussi ne serait alors plus qu'un nombre à cet instant. Arriva le garçon du neuf, la fille du dix... Puis plus personne. Le calme s'installa à nouveau. Thunder baissa la tête et soupira, une fois encore. Jusqu'où allait-il aller ainsi ?
A l'aube, il réveilla Avril avec beaucoup de mal. Elle avait besoin de beaucoup plus de repos. Mais ils n'avaient pas le temps pour ça. S'ils restaient statiques, ils prenaient alors le risque de mourir. Quel juge voudrait d'un tribut immobile ? Thunder l'aida à se relever et constata rapidement qu'il lui sera difficile – voir impossible – de se déplacer seule. Quel plaie. Mais il ne pouvait rien dire. Il se sentait fautif. S'il était resté avec elle comme prévu, elle ne serait sûrement pas dans cet état.
Il posa le sac jaune sur le dos d'Avril pour pouvoir l'aider sans avoir un poids de plus le gênant. Il passa le bras de la jeune fille autour de son cou, passa sa main dans son dos et se mit en route, direction l'île aux oiseaux.
Ils étaient lents – très lents – et plus les heures défilaient, plus le périple était difficile. Au bout d'une heure, Avril grimpa sur son dos, pouvant ainsi aller plus vite. Mais c'était surtout pour ne plus l'entendre se plaindre d'avoir mal aux pieds. Il ignorait si c'était les blessures ou si on lui avait donné un grand coup sur la tête, mais elle était bien plus désagréable qu'auparavant. Ou alors Thunder avait perdu son incroyable patience. Et c'était sûrement un mélange des trois. A la deuxième heure s'ajouta la chaleur, mais aussi l'épuisement. Enchaîner deux journées nécessitant de grands efforts physique sans dormir était stupide. Il n'avait pourtant pas le choix. N'oublions pas non plus les plaintes de sa co-tribut. « Thunder, tu me fais mal comme ça », « J'ai soif », « T'as pas faim toi ? », « Il fait tellement chaud... » « J'ai encore soif ! », « Arrêtes-toi cinq minutes, j'ai trop mal ! ». Thunder fini par la laisser tomber au sol. Elle continua pourtant de se plaindre. Il souffla puis se retourna. « Ferme la ! ». Un silence. « Ferme la si tu ne veux pas que je te jette dans le vide. » dit-il d'un ton acerbe. Mais ce ne fut pas tout. Avril n'était pas du genre à se laisser faire et elle ne pensait pas Thunder capable d'un tel acte envers elle. Pourtant, au fil de la dispute, elle comprit qu'il avait changé. Le garçon au doux sourire avait disparu. Il était effectivement déterminé à la tuer si elle ne décidait pas de revoir ses exigences à la baisse. Et dans son cas, elle n'avait aucune chance de survivre. Elle fini par s'avouer vaincue, laissant le garçon qui la transportait reprendre la route sans dire un mot de plus.
Ils arrivèrent au vieux pont aux alentours de douze heure. Thunder était à bout de force. Une pause – autrement dit, une sieste – était vitale. Après avoir déposé Avril, il s'écroula, s'étalant de tout son être au sol, écartant bras et jambes et poussant un long soupir de soulagement. Il était si bon d'être dans cette position. Tous ses muscles étaient relâchés, et il ignorait s'il serait capable de se relever. « Tu peux dormir un peu si tu veux. » lui annonça Avril. Il lui fallut peu de temps pour succomber à la tentation.
Il se réveilla cinq heures plus tard. Peut-être même six. En se redressant, sa co-tribut lui tendit la nourriture restante et le peu d'eau en leur possession. Dix minutes plus tard, il était repartit, son amie toujours sur le dos. Cette halte n'avait pas suffit, mais il se sentirait plus serein une fois son objectif atteint.
Traverser le pont n'était pas chose facile. Il bougeait, grinçait, et certaines planches cédaient sous leur poids. Thunder ne pensait pas pouvoir atteindre la parcelle de terre. Il se voyait à chaque nouveau pas plonger la tête la première dans la rive, au milieu des piranhas et des caïmans. Mais il arriva bel et bien sur l'île, comme prévu. Il s’enfoncer un peu plus dans la forêt pour être sûr de ne pas être repérer par les autres tributs avant de s'arrêter définitivement. Et ils ne bougèrent plus jusqu'au lendemain. Le dernier effort du jeune homme fut de faire des couchages de branche et de feuille. Avril dormit la premier partie de la nuit et Thunder la relaya, se réveillant qu'en début d'après-midi.
HRP:
Je suis désolée pour ce rp médiocre, mais c'est simplement pour résumer la quatrième journée. C'est un peu inutile, mais ma névrose se tient tranquille ainsi
Invité
Sujet: Re: 78HG — sujet de la zone 1 Lun 1 Sep - 3:01
▽ THE FALLING LEAF THAT NEVER TRIES TO HOLD ON TO WHAT KEEPS IT ALIVE DEVICS
J8, 10h37. Souffrance. Détresse. Terreur. Ils étaient devenus mes trois mots d'ordre.
J'étais entrée sur l'Île aux Oiseaux en courant, et j'en ressortais de la même manière. Une main ensanglantée plaquée contre mon oeil gauche, je filais dans la forêt à toute allure et me retrouvais fouettée encore et encore par les branches basses de certains arbres. Mon oeil aveugle laissait mon imagination rouler sans limite ; je pensais chaque fois qu'une bête sauvage allait me sauter dessus et me réduire en charpie, qu'un arbre allait se mouvoir pour m'étrangler ou d'autres cauchemars dans le même genre. D'un coup, la fleur à mes pieds n'étaient qu'une énorme araignée criant famine depuis des jours. Je haletais, détalais en claudiquant, jusqu'à ce que finalement, je ne puisse plus continuer.
Je ne savais pas ce qui avait fait lâcher mes deux jambes, mais je me rattrapai de justesse de mon bras libre avant de m'écraser le visage dans la boue. Était-ce la douleur ? Probablement que c'était la fatigue. Je continuais à être secouée de violents sanglots, tous m'arrachant un glapissement étouffé alors que je me sentais m'effriter peu à peu. Alors que s'inscrivait à mon esprit en lettres enflammées le mot pourquoi.
D'abord un gémissement, puis un râle, puis un hurlement. Une longue plainte, provenant du plus profond de mon être crispé et immobile sous la pluie torrentielle. J'avais mal. J'avais tellement mal. J'avais mal à mon essence-même, révulsée parce que j'étais. C'était de la rage pure, un cri de guerre appelant au secours au vide qui l'entendrait. Je me fichais d'attirer tous les tributs dans les parages ; au moins, qu'ils en finissent vite, pensai-je. C'était tout ce que je méritais. Je venais de massacrer un innocent, qui avait peut-être une famille, des amis, un ou une petite amie qui l'attendait à son district. J'avais pris sa vie, ses rêves, son futur, et l'avais fracassé contre le sol, sans même qu'il ne m'ait menacée. Je fus pliée en deux par mes pleurs de plus en plus forts ; mon corps retomba dans la boue, recroquevillé en position foetale. À quoi bon continuer ? Qu'est-ce que j'apportais dans ces Jeux, dans la vie ? Les seules personnes, les seuls amis qui me restaient étaient aussi condamnés que moi dans cette Arène. Il n'y avait rien à saisir. Et puis à quoi bon prouver à ma famille que je pouvais m'en sortir seule ? Une fois morte, tout cela importerait peu. J'avais été assez altruiste pendant toute ma vie, non ? Ça m'avait détruite. Le droit d'éprouver une dernière once d’égoïsme me revenait de droit, après tout.
Je sentis lentement mais sûrement mon propre souffle fuir mes poumons, jusqu'à ce qu'il ne me reste que le silence.
Toutes ces vies, tous ces liens. Je ressentais le coeur battant de chaque personne sur cette terre : rebelles, victimes, loyalistes. Pour un faible instant, la ligne que je m'imaginais être définie entre le bien et le mal s'effaça, ne laissant transparaître que la souffrance du monde qui était en train de mourir tranquillement même si nous pensions tout enfin terminé. Et c'est à cet instant que je remarquai que j'avais tort. Tort de penser que je n'avais plus rien, et foncièrement égocentrique de même me l'imaginer. Je n'avais pas le droit. Les sanglots ne me secouaient plus mon oeil valide était toujours ruisselant ; je pris une profonde inspiration tremblotante pour me redonner de la force. Le peu de force qu'il me restait, mais suffisamment pour me rappeler que tout n'était pas perdu, et qu'il était temps pour moi de retrouver Claire Chayton, celle qui trouverait le moyen de passer au travers de tout. Parce que j'étais capable de voir le bien partout, non ? Il était temps. Il était temps de m'en servir et, même si c'était dur, je sus à cet instant que je ne me laisserais plus abattre. Même si je n'avais pas beaucoup de chances de gagner, j'allais au moins me battre pour rester en vie. Je n'allais pas me laisser abattre. Parce qu'il y avait Grand-Mère qui m'attendait, et je ne voulais pas qu'elle m'oublie. Il y avait aussi ce fille que j'aidais en maths, qui aurait très bien pu être mon amie sans cette garce de Bethany qui me surveillais tout le temps. Et puis River... River. Bloom, Kylian, ils m'avaient bien prouvé qu'ils n'étaient pas tous comme lui. Qu'il y avait toujours du bon en tout le monde, attendant d'être ouvert par qui sait écouter.
Je me redressai dans la pluie, la tête haute. Mon oeil blessé non-protégé me picotait mais je voulais vivre la douleur, lui permettre de m'endurcir. Il était temps pour moi de revêtir un heaume de guerrière et de cesser de laisser tout le monde tout faire à ma place. De prendre la mienne, par mes actions et ma détermination. Peut-être allais-je trouver un moyen, de cette façon, de ne pas faire oublier tous ceux qui avaient péri dans cette Arène.
Yorell T. Moon
△ correspondances : 757 △ points : 0 △ multicomptes : / △ à Panem depuis le : 10/01/2014△ humeur : un mort n'a pas d'humeur △ âge du personnage : dix-sept ans pour l'éternité △ occupation : héritier de l'empire stylistique de ma mère
can you save me? statut: mort, éternel célibataire relationships:
Sujet: Re: 78HG — sujet de la zone 1 Sam 13 Sep - 20:00
(78th) Arena: Cliffs Day 9 - 12h50
Nobody feat. Yorell T. Moon
L'horizon est dans les yeux et non dans la réalité.
Je repensais aux visages des six nouveaux morts apparus la veille dans le ciel. Je relevai ma tête vers ce dernier, aussi bleu et clair que possible. Le soleil était à son zénith et me déchirait la rétine, et même en plissant les yeux il m'était insupportable de soutenir mon regard trop longtemps. Je les revoyais. Ces visages apparus dans la nuit du dernier jour. Six tributs avaient péri. Dans le lot, Kylian, du district Six. Ma nouvelle victime. Un martyr dans le festin. Et puis le petit Callum, le co-tribut de la défunte Sky, que j'avais pris malgré moi sous mon aile. Mes recherches avaient été vaines, et en voyant son visage rétroéclairé dans les nuages de la nuit sombre, sous l'hymne de propagande du Capitole, j'avais été rongé de culpabilité. Si seulement je l'avais retrouvé, il ne serait peut-être pas mort maintenant. Mais c'était ça la réalité des jeux de la faim: à la fin on finissait toujours seul. Comme moi en ce moment-même. J'avais peut-être passé une alliance avec le blond du Quatre, Thunder, je me trouvais bien loin de lui à cet instant. J'étais seul avec moi-même et mon esprit tourmenté. Hier avait été une journée particulièrement éprouvante, où j'avais pris conscience que l'arène m'avait aliéné. Et je comptais mettre un frein à mes pulsions meurtrières. Parce que la vengeance me consommait progressivement, et je perdais petit à petit l'essence même de qui j'étais. Je ne désirais pas devenir un monstre, même si j'en étais déjà devenu un. Et je pensais qu'il n'y avait rien de mieux que de faire table-rase d'un passé sanglant pour prétendre à un avenir meilleur, plus optimiste. Je n'avais besoin de personne pour survivre dans la jungle hostile de l'arène. J'avais vécu de nombreuses années en solitaire chez moi, au District Huit. Je connaissais l'environnement sauvage et ses nombreux dangers. Je savais que je pouvais y arriver seul. Tant que mes mentors pouvaient subvenir à mes besoins, rien ne m'importait d'autre. Ma vie était littéralement entre leurs mains. Et je n'avais d'autre choix que de m'en remettre à Silk et Wyoming si je voulais avoir une chance de devenir comme elles: un vainqueur. Ou plutôt, un survivant.
Je m'enfonçai de plus en plus loin dans la jungle, m'éloignant de la corne d'abondance où s'était déroulée une véritable boucherie la veille. Je ramenai la bretelle de mon sac à dos jaune sur mon épaule d'une main tandis que l'autre s'attardait sur ma ceinture où brillaient les lames de mes couteaux et de ma machette. La route était bien plus accessible de ce côté, en raison des falaises environnantes. Je me rendis compte que je n'avais jamais exploré cet endroit auparavant. Je ne baissais jamais ma garde, mes sens en alerte. Je n'étais pas quelqu'un de maladroit, mais j'étais humain, donc bourré de défauts. La perfection n'existait pas chez l'homme. Je n'étais pas parfait, en somme. Une seule seconde d'inattention et le coup de canon pourrait très bien résonner pour moi. Mais ça bien sur, c'était la dernière chose que j'espérais dans ma courte vie. Je grimpai les roches rugueuses en lisière de la jungle, pour gagner en hauteur. Je devais faire le point sur ma situation, sinon je risquais de me perdre et je ne souhaitais pas m'inquiéter tout seul. Alors je pris la décision de m'installer sur les falaises quelques heures. Mon ascension fut longue et difficile, car les rayons du soleil vrillaient dans ma tête comme des cymbales, et l'humidité étouffante de l'arène me faisait parfois tourner de l'oeil. Mon visage, toujours porteur des coups de poings fulgurants de Kylian que j'avais pansé la veille avec le baluchon de soins des juges, perlait de sueur en cette milieu de journée. Mais bientôt, je ne tardai pas à me retrouver au sommet de l'arène, et lorsque je me dressai sur mes jambes fines, la vue m'arracha un air surpris. C'était... Tout simplement magnifique. Horrible à admettre, mais c'était splendide.
De ma position, je pouvais absolument tout voir à des kilomètres. La corne d'abondance était toute petite, brillante par le soleil de plomb. La jungle semblait ne jamais se terminer. Et puis le lac qui frayait son chemin dans le vert éternel des bois. C'était vraiment sublime. Je me surpris à esquisser un léger sourire, comme émerveillé par l'horizon. Je sentais les bourrasques de vent fouetter mon visage ecchymosé, et cela me procura un bien fou. Parce que je ne me sentais plus oppressé, comprimé par l'air étouffant des feuillages. Je me sentais libre. Plus léger. Je fis un pas, puis deux, plissant les yeux pour observer plus en détail la vue qui s'offrait à moi. Je n'avais pas le droit de m'extasier alors que j'étais là pour survivre avant tout. Mais la beauté existait partout, même dans les situations les plus insoutenables. Peu à peu, je me rendais compte que je devais absolument m'en sortir. Pour avoir une chance de revoir ce genre de paysage. Parce que la nature était tout simplement exceptionnelle. Je voulais redécouvrir cette sensation dans ma vie. Je voulais me sentir comme le vent qui soufflait sur ces falaises. Cette vue enchanteresse me faisait oublier l'espace de quelques minutes mon imminente mort. C'était un piège. Un moyen subtile de baisser ma garde. Mais je me savais seul. Et si quelqu'un me suivait, je l'aurais bien remarqué depuis longtemps. Escalader une falaise n'était pas sans embûches.
Plus calme, mon esprit moins chaotique, je m'approchai dangereusement du bord de la falaise, observant le fort courant du lac à mes pieds. Si je tombais, peut-être que je survivrais. L'eau amortirait ma chute, mais je ne ressortirais pas indemne de cette escapade. Mais je ne comptais pas me laisser tomber. Je ne comptais faire comme Keira, en fait. Je ne pouvais pas m'empêcher de penser à ma soeur aînée d'un coup. Elle qui avait péri en dégringolant d'une falaise, sauf qu'il n'y avait pas eu de cours d'eau pour la sauver. Non, elle avait fini au pied des immenses roches, baignant dans son propre sang. Je me souvenais parfaitement bien des yeux grands ouverts mais sans vie de Keira. Sa bouche entrouverte et des minces filets de sang coulant de ses lèvres, le long de sa nuque raidie. La caméra avait fait un gros zoom sur sa figure pâle. Un frisson parcourut mon échine, et après m'être trop penché sur le bord de la falaise, je reculai vivement de deux pas. Mon buste s'élevait et s'afaissait par ma respiration bruyante. Je ne voulais pas finir comme Keira. Je ne voulais pas mourir comme ça. En fait, je ne voulais pas mourir du tout. Je plongeai mon regard perdu sur l'horizon. Et si... Et si un parachute apparaissait là maintenant, tout de suite, pour moi ? Un signe de mes mentors. Rien qu'un seul signe, pour savoir si j'étais soutenu ou pas dans cette foutue arène. Silk, Wyoming... Rien qu'un seul parachute. Un parachute qui pourrait faire changer le cours de mon destin. S'il vous plait, ne me laissez pas crever. Du haut de cette falaise, je pouvais paraître comme le roi de l'arène. Mais il n'en était rien. J'étais un tribut, comme les sept derniers autres gamins coincés au même titre que moi. C'était bientôt la fin du calvaire. J'avais tenu jusqu'au bout. Je m'étais efforcé de rester moi-même, même si j'avais laissé place à la sombre part de moi-même un moment. Mais je ne m'oubliais pas. Dans ces jeux où seule la survie comptait, personne ne m'avait vu faillir. Ils n'avaient pas vu mes larmes. Ils n'avaient pas entendu mes cris de désespoir, mais avaient entendu ceux de ma rage. Ne plus faire semblant, c’était croire en ma victoire, et c'était accepter de faire couler le sang. Le temps avait passé depuis que mon nom avait résonné dans tout Panem, et je ne faisais plus semblant. J’avançais désormais sans masque, sans mensonge. Et sans scrupule.