Pepper-Swann Heavensbee △ correspondances : 569 △ points : 25 △ multicomptes : alexiane, hunter (leevy) △ à Panem depuis le : 03/10/2011 △ humeur : go fuck yourself △ âge du personnage : trente ans △ occupation : ancienne mentor, reconvertie en fugitive
| Sujet: nobody can save me now + richard Jeu 11 Sep - 14:42 | |
| Elle fixe l’écran et enregistre chaque image qui passe devant ses yeux. Pas une émotion, pas une parole, rien que sa respiration lente et maitrisée, et ses yeux qui fixent l’écran jusqu’à ce qu’ils se fassent douloureux. Elle ne détachera pas ses yeux de cet écran jusqu’à être certaine que ses tributs sont en sécurité. Du moins, autant qu’on puisse l’être au milieu de cette arène. Elle sait mieux que quiconque qu’il est impossible de se sentir en sécurité lorsqu’on se retrouve balancée dans cette arène comme un morceau de viande dans la fosse aux lions. Mais la fatigue se fait sentir, cela fait plusieurs jours qu’elle tente d’obtenir des sponsors pour ses tributs tout en suivant leurs moindres faits et gestes dans cette arène, sans oublier sa couverture en tant que Capitole assumée qu’elle doit sans cesse revêtir. Ses heures de sommeils se font faites rares, et elle ne dirait pas non pour quelques heures de sérénité, mais ses tributs priment sur sa fatigue. Elle ne s’autorisera à se retirer dans sa chambre que quand elle sera certaine qu’ils pourront passer une nuit supplémentaire. Qu’ils se cachent dans les arbres, qu’ils se protéger l’un et l’autre, peu importe, du moment qu’elle est en mesure de s’assurer de leurs survies le lendemain au réveil. On pourrait croire qu’elle prend son rôle de mentor très au sérieux, au point de se rendre malade tant elle s’angoisse pour ses tributs, mais il n’en est rien. Elle est très détachée. Simplement, elle ne voudrait pas manquer leurs morts. Car elle sait que c’est l’issue qui les attend, elle n’a pas grand-espoir. Mais elle voudrait simplement s’assurer qu’ils subissent une mort rapide et peu douloureuse, même si c’est beaucoup demandé dans cette arène de misère. Et surtout bien qu’elle ne s’attache pas à ses tributs ; elle veut être en mesure de comprendre ces erreurs. Elle n’a ramené personne depuis sa victoire. En douze ans, c’est un peu long. Elle ne peut pas prendre le mérite de la victoire de Gemma, tout appartient à Richard. Pepper a conscience qu’en tant que mentor, on ne peut pas s’attendre à grand-chose d’elle. Ce n’est pas faute d’avoir essayé. Au début. Quand elle croyait sincèrement que seuls ses bons conseils et ses cadeaux parviendraient à sortir l’un de ses tributs de cette arène. Et puis elle a compris, un peu sur le tard, que la victoire de chaque gagnant ne tenait que de lui-même et de sa volonté de survivre, et en aucun cas de son mentor. Ainsi, elle se contente de faire le strict minimum depuis plusieurs années. Ses bonnes paroles ne changeront rien. Alors elle joue à la bonne mentor en façade, histoire d’assurer sa couverture. Mais ses tributs, concrètement, elle s’en fiche pas mal. Elle sait, au moment même où leurs noms sont tirés lors de la moisson, qu’ils ne reviendront pas. Elle ne s’attache donc pas. Les voit comme des numéros qui défilent année après année et agit de façon robotique avec eux. Les conseils de base, ressortis chaque année. Un ou deux mots d’encouragement, un peu de réconforts, et adieu.
Pour autant ; elle suit leur parcours avec attention. Cette année, elle se préoccupe bien plus de Claire que de Kyllian, parce qu’elle est en charge de Claire tandis que Gemma s’occupe de Kyllian. Elle se préoccupe peu de la façon dont Gemma traite ses tributs. À vrai dire, cela l’arrange qu’elle ne se montre pas de bons conseils, cela laisse plus de chance à son tribut à elle. Claire, cette année, donc. Une petite blonde de dix-sept ans, peut-être dix-huit, elle ne sait même pas. Une petite blonde sans grande capacité, puisqu’au district six, on est habitué aux outsiders. Claire ne fait pas exception à la règle. Et très honnêtement, Pepper elle-même ne mise pas un kopeck sur les chances de victoire de la jeune femme. Beaucoup trop fragile. Elle lui a avoué elle-même, elle n’arrive pas même à s’attaquer à une mouche, alors comment pourrait-elle ôter la vie à quelqu’un de bien réel ? Claire ne ressortira pas vivante de ce merdier. Paix à son âme. Pepper-Swann aurait pu l’abandonner à son triste sort une fois la blonde projetée dans l’arène. Mais elle observe son parcours avec attention. Quitte à ce qu’elle meurt, autant qu’elle meurt sans trop de souffrances. Si elle a besoin d’un médicament, d’une gourde remplie d’eau ou d’une soupe, elle lui l’enverra. Mais au bon moment. Les sponsors ne tombent pas en un simple claquement de doigts, d’autant plus pour un district comme le six. Gemma a été bénéfique, l’année suivant sa victoire, mais les choses sont désormais revenues à la normale. Et ça fait bien chier, à vrai dire. Même si elle ne croit pas à la victoire de ses tributs, ce n’est pas pour autant qu’une petite voix dans sa tête ne peut s’empêcher d’espérer. Et si elle peut rendre la vie plus facile à Claire, c’est volontiers qu’elle le fait. Si seulement les sponsors étaient de son côté. Quoi qu’il en soit, lorsqu’elle est assurée de la sécurité de Claire et qu’elle est certaine que celle-ci passera une nuit de plus, elle s’autorise à éteindre l’écran pour filer dans sa chambre, marchant d’un pas léger et le sourire aux lèvres, car après tout, elle est censée adorer les Hunger Games. C’est du rêve, pour elle.
Aux yeux de tout le monde.
Son sourire de façade disparait aussitôt qu’elle a fermé la porte de sa chambre. Claire est actuellement sa préoccupation numéro une. Mais bientôt, elle ne sera plus que poussière sauf miracle, et Pepper en reviendra à son occupation habituelle : son appartenance fidèle aux rebelles. Quoi que, le fidèle n’est plus réellement d’actualité. Non pas qu’elle compte leur tourner le dos pour mieux les trahir, mais force de constater qu’elle ne se sent plus à sa place parmi eux. Elle déteste tout autant le Capitole qu’avant, et son rêve le plus cher est bien évidemment de voir ce gouvernement s’effondrer et ces terribles Jeux cesser. Mais elle n’adhère pas pour autant aux méthodes de Coin et de son district. Aux méthodes pas beaucoup plus propres que celles des Pacificateurs. Sur ce point, les deux camps sont semblables. Pour défendre son idéologie, il faut mourir aux combats. Et puis, elle a conscience que l’étau se resserre autour d’elle. Que son jeu se fait de plus en plus compliqué, et que ses sourires de façades ne sont plus aussi radieux qu’avant. Elle n’est pas stupide, elle sait que ce n’est qu’une question de temps avant que sa couverture ne tombe en poussières, et que son sort soit certainement une mort lente et douloureuse. Est-ce que cela en vaut vraiment la peine ? Est-ce que Coin se préoccupe vraiment des sacrifices que ses soldats font pour lui donner une certaine crédibilité ? Pepper n’a pas peur de la mort, mais elle ne compte pas pour autant mourir pour rien, et surtout pas mourir pour Coin. Les doutes l’envahissent, et elle ne sait plus où elle en est. Peut-être que disparaître serait la solution, mais elle n’est pas du genre à abandonner. La cause rebelle peut compter sur elle, Coin un peu moins. Elle est tirée de ses pensées par un bruit qu’elle ne parvient pas tout de suite à identifier, jusqu’à ce qu’il se répète. Elle réalise que quelqu’un vient de frapper à sa porte. Son premier réflexe est d’observer l’heure sur sa montre. Il est tard, le milieu de la nuit pour être exact. Pepper ne voit pas cette visite nocturne d’un très bon œil, quel que soit la personne qui se trouve derrière la porte. Il ne s’agit pas d’un service d’étage ; il n’aurait pas osé la déranger au milieu de la nuit. Il ne s’agit pas non plus d’un de ses proches ; puisqu’elle n’en a pas. Son premier réflexe est de craindre pour sa couverture, pour son double-jeu. Une visite au milieu de la nuit n’augure jamais rien de bon. C’est au ralenti qu’elle se lève pour aller observer par le judas de la porte de sa chambre. Elle pousse un soupir de soulagement quand elle reconnaît le visiteur nocturne, et ne tarde pas à ouvrir la porte. « Richard. Que me vaut cet honneur ? » Aucune pointe de sarcasme dans sa voix contrairement à ce que sa phrase pourrait laisser penser. Elle est effectivement surprise de le trouver sur le seuil de sa porte, d’autant plus à cette heure-ci. Elle apprécie Richard, c’est un fait, mais ils ne sont pas extrêmement proches. Du moins, pas aussi fusionnels qu’il l’est avec Gemma, notamment. Il reste l’homme lui ayant prodigué les conseils ultimes qui lui ont permis de sortir de cette foutue arène, et elle garde un profond respect pour lui. Ils ont déjà eu des discussions en dehors des simples conversations autour de leurs tributs, elle s’est déjà essayée à se confier à lui, mais pour autant, sa présence la surprend tout de même. Elle s’écarte de l’entrée de sa chambre pour se diriger vers le minibar à la disposition de chaque gagnant. Libre à lui d’entrer ou de rester sur le pas de la porte, mais compte tenu de l’heure, elle se doute bien qu’il a quelque chose à lui dire. Reste à savoir quoi. « Qu’est-ce que je te sers ? » Elle demande en observant le minibar. Reste à savoir quoi, oui, mais elle se doute qu’il s’agit d’une mauvaise nouvelle. Il ne l’aurait pas dérangée au milieu de la nuit pour le simple plaisir de lui taper la conversation. Et une mauvaise nouvelle se digère toujours mieux avec un bon alcool. Et de côté-là, le Capitole a tout ce qu’il faut. |
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